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LES
FABULISTES
LATINS
LEOPOLD UERVIKUX.
EUDES DE CIIERITON
KT SKS IPKIllVli*.
l'AlilS
LlttKAKllR UE n[tMIN'.|)ltM)T 1:1 I
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LES
FABULISTES
LATINS
DapniB I0 siicle d'Augu8te ju8qu'& la fin du moyen ftge.
TOME IV.
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LES
FABULISTES
LATINS
Depuis le sitele d'Aiiga8te ju8qu'& la fin du moyen ftge
PAR
LEOPOLD HERVIEUX
EUDES DE GHERITON
ET SES DfiRIV^S.
PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN-DIDOT ET C"=
56, iiUR JACOB, 56
1896
PRfiFAGE.
Hn publiant ma deuxi^me ^^diiion des fabics de Ph^dre ei
de celles de ses ancicns imitaieurs latins, j*ai expiiqu^ quY*tant
donn6 le nombre relaiivemcni resireint des fables d'Eudes
de Cheriton dont la mati^re avaii ^t^ indirectemcnt iiree de
l'ouvragc du fabulislc ancien, il y avaii peui-6tre lieu, conform^-
ment a fopinion d'un savani critique, de ne pas le mainienir
au milieu des ddrivds de cc demier ei de lc classer parmi les
auteurs originaux.
Partant de cette id6e, j'ai distrait de mon ddition nouvellc
non seulemcni les fablos d*Eudcs, mais encorecelles des com-
pilateurs ei des imitateurs qui en avaicnt fait usagc.
Puis, son iour dtani venu, j'ai voulu ienir rengagemeni
que j'avais pris, sinon cnvers le public, au moins envcrsmoi-
m^me, et je lui ai consacr^ le volume spdcial que je fais main-
tenant paraitre.
Ce n'est pas sans peinjB que j'ai accompli ceite tachc; mais,
si laboricusc qu'elle aii 6t(5, je me f^liciie aujourd^hui de
Tavoir entreprise ; car les recherches auxquelles clle m'a
VIII PRfiFACE.
contraint m ont permis de substitucr une oeuvro aciiev(5c h ce
qui n'6tait qu'une ^bauche.
A cette OBUvre je n ai pas la prdtention de croire qu*il ne
pourra 6tre rien ajoutd. Mais ce dont je suis convaincu, c'est
que ceux qui auront eu la patience de la lire connaitront
sous son vrai jour une des personnalit6s les plus remarquablcs
du monde religieux de la premitre moitid du xui*^ si^cle.
L. HERVIEIX.
Etude
SUR
LES FABLES ET LES PARABOLES
DEUDES DE CHERITON,
SUR LES
ANCIENNES COxMPILATIONS ET IMITATIONS
QUl EN SONT ISSUES
*' Et sur les Manuscrits connus et inconnus
qui les renferment.
LIVRE PREMIER.
EUDES DE CHERITON,
SES FABLES £T SES PARABOLES.
GHAPITRE PREMIER.
ELDES DE CHERITON.
Dans ce premier chapitre, avant d'entreprendre T^tude de Tim-
portant recueil de fables et ceHe des nombreuses paraboles, aux-
quelles ce livre va ^tre consacr^, je me propose de d^terminer le
nom de Tauleur, le lieu de sa naissance, T^poque et les circon-
siances de sa vie.
ij i. — NOM DE L^AUTEUR.
Sur lc nom de Tauteur, les manuscrits qui nous ont conserv6
ses compositions ^sopiques ne sont pas en parfait accord. Ainsi le
manuscrit de la Biblioth^que Bodl(5ienne Douce 88, independam-
ment du pr^ambule commengant par les mots : Aperiam in para-
hoUs os meum, qui pr^cede le recueil de fables et qui est roeuvre
de leur auteur, possede une sorte d'avertissement prealable qui a
el6 ajout6 par un copiste ancien et dans lequel il est expliqu6
que la coUection a 6i6 compos6e par.saint Basile pour T^ducation
de la jeunesse. Aussi dans ce manuscrit les fables sont-elles termi-
nees par cette souscription : Explicit tractaius de Basilio beato, II
en resulte bien clairement que, dans la pens^e du copiste, c'est k
saint Basile que les fables sont dues.
Au contraire, dans le manuscrit Douce 169 de la m6me Biblio-
Ih^ue, elles sont tr6s nettement attribu^es k Hugues de Saint-
4 fiTUDE SUR LES FABLES
Victor par la souscription suivante : Expliciunt proverbia magistri
Hugonis de Sancto Victore.
Au British Museum, dans le manuscrit 292 du fonds Arundel,
qui en contient seulement une partie, elles sont intitul^es : Narra-
iiones magistri Odonis de Ciringtonia,
Enfm, h Cambridge, le coll^ge du Corpus Christi possede, sous
les cotes 441 et 481, deux manuscrits appelant Tauteur, Tun Magis-
ter OdOy l'autre Odo dc Ceritona.
Les aulres manuscrits des fables, quoique nombreux, ne portent
aucun nom d'auteur, de sorte qu*en somme on peut dire que, dans
ces manuscrits, c'est celui d'Odo qui domine.
Aussi, en ce qui touche le nom du fabuliste, nVt-il exist6 au-
cune divergence d'opinion entre les bibliographes anciens. Qu'on
veuille bien consulter Jean Leland (1), Jean Bale (2), Antoine Posse-
vin(3), Jean Pits (4), Charles de Visch (5), C^sar Egasse du Boulay (6),
Casimir Oudin (7), Jean-Albert Fabricius (8), Thomas Tanner (9),
(1) Commentarii de Scriptoribus BritanniciSf auctore Joanne Lelando Londi-
nate. Oxonii, e Theatro Sheldoniano, MDCCIX; 2 tomes cn i yoI. in-8*. (Voycz ch.
CLXXX, p. 213.)
(2) Scriplomm Hlustrium Maioris Brytannix^ qiiam nunc Angtiam et Scotiam
vocanfy catatogus, ctc.,autorc Joannc Baleo... Basilese, apud Joannem Oporinum,
1557 et 1559, 2 vol. in fol. (Voycz t. I, p. 221.)
(3) Anton. Possevini Mantuani Apparatus sacer... Colonise Agrippinre, apud
Joannem Oymnicum, anno M.DC.VIII, 2 vol. in-fol. (Voyez t. II, p. 167.)
(4) Joannis Pitsei angli, S. Theologiie doctoris, Liverduni in Lotharingia
decani, Relationum historicarum de rehus angticis tomus primuSy quatuor p.irtcs
complectcns, quorum clcDchum pagina scquens indicat. Parisiis, apud Rolinum
Thierry ot Sebastianum Cramoisy, via Jacobsea, M.DC.XIX, cum privilegio regis
christianissimi, 1 vol. in-4. (Voyez dans lc premicr tome, seul publie, lcs pages
244 ct 215.)
(5) Bibliotheca scriplorum sacri ordinis Cisterciencis... opere et studio R. D.
Caroli de Visch. Duaci, ex officina Joannis Serruricr. M.DCXLIX, in-i*. (Voyez
p. 207.)
(6) Uistoria Universilatis ParisiensiSj ctc. Authorc Ctesarc Egassio Bulaeo.
Parisiis, apud Franciscum Noel. M.DC.LXV a M.DC.LXXIII, 6 vol. in-fol.
(Voyez t. 11, p. 758.)
(7) Casimiri Oudini Commentarius de scriptoribus ecclesix anliquis... Lipsiie,
sumptibus Maur. Gcorg. Weidmanni... MDCCXXII, 3 vol. in-fol. (Voyez t. II,
col. 1623 k 1625.)
(8) Jo. Alberti Fabricii Lipsiensis.. . Bibliotheca latina medix et infinue asta-
tis... Florcntije, typis Thomte Baracchi et F., MDCCCLVIII, apuJ J. Molini,
3 vol. in-8». (Voycz t. V, compris dans lc dcuxiemc vol., \). 152.}
(9) Bibiiotheca Brilannico-Uibemica : sivede ScriptoribuSy qui in Angtia^Scotia
etHibernia ad saculiXVU initium flcruei^ntt literarum ordine juxta familiarum
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 5
Charles du Fresne du Cange (i), Francis Douce (2) et Thomas
Wright (3), et Ton verra qu*ils ont attribu^ les fables dont je m*oc-
cupe ici aun auteurnomm^Odo. Ilestvrai que lecatalogue imprim^
des manuscrits delabiblioth^uedela ville d*Arras enfait honneur
aun fr^re pr^cheur nomm^ Bromiard, mais il y a lli une erreur facile
a expliquer : dans le manuscrit qui a conduit h la commettre, les
fables sont pr6c6d^es d'une collection de sermons qui, d*apr6s le
scribe, sont roBuvre d'un moine de ce nom, et, ^tant ^crites h la
suite par la mdme main, elles ont ainsi port^ le r^dacteur du cata-
logue a les croire rceuvre du mcime ^crivain.
II n'y a pas eu, dans notre si6cle, plus de divergence entre les
critiques. Jacques Grimm en 183i (i), Mone en 1835 (5), Edeles-
tand du Meril en 1854 (6), Hermann Knust en 1865 (7), Hermann
Oesterley en 1868 (8), et Ernest Voigt en 1878 (9), en ^udiant les
nomina dispositis commentarius : auctore Tiro admodum reverendo ct in patriis
antiquitatibus yersatissimo Thoma Tannero, episcopo Asaphensi, qui, etc. Lon-
dini, excudit Ouliclmus Bowyer, impensis Socictatis ad litcras promovendas in-
stitutse, anno domini M.DCC.XLVIII, 1 vol. in-fol. (Voyez p. 560, note v.)
(1 ! Giossarium medix et infimx latinitatis conditum a Carolo Dufresne domino
Da Cangc. cum supplemcntis intcgris... D. P. Carpentcrii, Adclungii, aliorum,
suisque digcssit G. A. L. Hcnschel. Parisiis, excudcbant Firmin Didot fratres,
Instituti Francise typographi, 1840 a 1850, 7 vol. in-4*. (Voyez t. VII,Indcx auc-
torum, p. 412.)
(2 Illustrations of Shakespearet and of ancient manners,.,, by Francis
Douce. London, printcd for Longman, Hurst, Rccs, and Orme, Patcrnosterrow,
M.DCCC.VII.2vol.in-8'» (Voyez t. II, p. 343 a 347), ct London, M.DCCC.XXXIX
1 vol. in-S" ( Voyez p. 524 i 526).
(3) Biographia Britannica literaria ^ or Biography of titerary Characters of
Great Britain and Iretand, arranged in chronological ordar. Anglo-noi^man
period. By Thomas Wright, M. A. London : John W. Parker, 1842 ct 1846, 2 vol.
in-8\ • Voyez t. II, p. 225 k 227.)
(4) Reinart Fuschs von Jacob Grimm. Berlin bey Reimer, 1834, 1 vol. in-8".
(Voyez pagcs CCXXI et 446 a 447.)
(5;: Anzeiger fHr Kunde der teufchen Vorzeit. Untcr frcicr mitwirkung herausg.
Ton Franz Joscph Mone... 1835. Mit vier Tafcln Abbildungcn. Karlsruhc, Druck
und Vcrlag von Christian Theodor Groos. (Voyez col. 355 ^361.)
(6) Po^sies intfdites du moyen dge, prMdees d'une histoire de la fahle ^sopique.
Paris, librairic Franck, 1854, 1 vol. in-8». (Voyez p. 121, 140, 142 ct 249.)
(7) Jahrbuch fUr Romanitche und Englische Literatur... herausgegcben von
d' Ludwig Lemcke. Leipzig, F. A. Brockhaus, 1865, in-8"*. (Voyez t. VI, p. 1 a
42 ct 119 a 141.)
(8) Jahrbuch fiir Romanische und Englische Literatur... herausgogcben von
d' Ludwig Lemckc, Leipzig, F. A. Brockhaus, 1868, in-S». (Voyez t. IX, p. 121
k 154.)
(9) Kteinere lateinische denkmdler der Thiersage aus dem zwOlften bis vier-
6 fiTUDE SUR LES FABLES
m^mes fables et en les publiant partiellement, n*ont pas songe a en
refuser k Odo la paternit^.
II faut donc tenir pour certain que le fabuliste s'est appele Odo,
nom latin dont ia traduction fran^aise est Eudes ; et comme chez
nous, dans les ouvrages contemporains ou il est question de lui,
il est ordinairement d^sign^ par son nom frauQais, c*est Eudes que
dorc^navant je le nommerai.
§ 2. — LIEU DE NAISSANCE DE L'aUTEUR.
II a exist6 au moyen 4ge bien des ^crivains dont le nom latin a
6t6 Odo. Se borner h dire que c'6tait celui du fabuliste ce serait
donncr une indication vague ; ce qu'il faut, c'est d^gager sa person-
nalite de celle de ses homonymes, et, pour cela, d^terminer main-
tenant le lieu de sa naissance.
Ce point a fait l'objet de longues discussions que je vais tacher
de r^sumer. Pour distinguer les uns des autres les divers Odo, on
les a, en g^n^ral, gratific^s de qualifications particulieres emprun-
t6es le plus souvent h la localit^ ou k la ri^gion dans laquelle ils
^taient n^s.
Pour ne parler que du fabuliste, il est dans les manuscrits (1)
presque toujours appel6 Magister Odo^ c'est-(i-dire Maiire Eudes,
Gette qualification, qui fait de lui un savant adonn^ k renseigne-
ment, n'est pas la seule par laquelle il est individualis^. Dans les
Jncipit ou les Explicit des ouvrages dont il est Tauteur, la phrase
qui les lui attribue est quelquefois compl^t^e par ces mots, qui ne
sont jamais employes que pour lui : Ad laudem ipsius (ou ejus) gui
est alpha et w (2). Ainsi les manuscrils, tant par le titre de maitre
qui lui est confer^ que par la d^termination du but qu'il a pour-
suivi, emp^chent qu'il ne soil confondu avec les autres Odo et per-
mettent ainsi de savoir quels sont les 6crils dont il doit ^tre re-
connu rauleur.
zehnlenjahrhunderl, hersiu^^a^chcn vou ErnstVoigt. Strassburg, Karl J. Triib-
ner. London, TrUbncr ct comp., 1878, in-S». (Voycz p. 36 i 51 ct 113 i 138.)
(1) Voyez notamment lcs mss. latins 698, 2i59, 2593 ct 16506 de la Biblidth^que
nationale, 252 dc la Biblioth6que dc Toulousc, Arundel 275 ct 292 du British
Museum, 441 ct 481 du colI6ge du Corpus Christi u Cambridgc.
(2) Voycz notamment lcs mss. latins 698 ct 16506 de la Biblioth^quo nationale,
Arundcl 275 du British Muscuni, 441 et 481 du coll^go du Corpus Christi a Cam-
bridgc.
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 1
Mais ces ^16ments d'information, s'ils ^taient les seuls, ne suffi-
raient pas pour nous renseigner sur sa nationalit^, ni sur T^poque
k laquelle il a v^cu. Heureusement certains manuscrits sont plus
explicites. Dans plusieurs il est distingu6 des autres par Tadjonc-
iion k son nom de celui de son pays natal.
Seulement ici les manuscrits sont loin d'6tre en compl^te har-
monie. 11 suffit, pour s'en apercevoir, de consulter ceux qui ren-
ferment ses fables : ainsi dans le manuscrit 481 du coil^ge du
Corpus Ghristi de Cambridge, Tauteur est appel^ Odo de Ceritona,
el dans celui du fonds Arundel, cot^ 292, Odo de Ciringtonia.
Mais ce n'est pas tout : si pour se renseigner plus compl^tement,
on ne s*en tient pas aux manuscrits de ses fables, et si Ton recourt
a ceux de ses sermons, on y rencontre encore d'autres noms, tels
que Odo de Ciridunia{\)j Odo de Cheritona^i)^ Odo de Syrentona (3),
Odo de Sheritona (4).
Ces noms latins ne pouvaient correspondre k celui d'une seule
el m^me ville ; aussi ne doit-on pas s'6tonner de voir, dans les ou-
vrages imprim^s, son nom affubl^ des denominations actuelles
de villes tr6s diverses, telles que Shirton, dans le Scriptorum illus-
trium Maioris Brytanniae Catalogus de Bale, dans les ttelationes his-
toricx de Rebus anglicis de Pits, dans VHistoria Universitatis Pa-
risiensis de du Boulay, dans la Bibliotheca Britannico-Hibernica de
Tanner, dans le Grand Dictionnaire historique de Moreri , dans les
Narrationes des Odo de Ciringtonia de M. H. Oesterley, et dans le
(1) II est ainsi nommc dans le ms. latin de Toulouse 252. (Voycz le Catalogue
giniral des mss, des dipartementSj ^dition in>4", t. VII, p. 159.)
(2) Ccst le nom que, d'apr^s* le Catalogue des mss. de la Maison de Saint-
Picrre, publie par James en 1600, il devait porter dans le ms. 102. (Voyez les^
Catalogi librorum manuscriptorum Anglijeet H/6^m4f. Oxford,1697,t. 1,2* partie,
p. 150.)
(3) Cc nom est indiqu6, comme lui 6tantdonn^ dans certains mss., par Tanner
(Toyez TouTragc pp6cit6, p. 560); par Thomas Wright, Biographia Bntannica
literaria or Biography ofliterary Characters of Great Britain and Iretandj arran-
ged in chronological order,., London, John W. Parker, 18i6, 2 toI. in-8» (Toyez
t. I, p. 226); par M. Hcrm. Oestcrley dans scs Narrationes des Odo de Ciring^
ionia [Jahrtmch fur Romanische und Englische Literatur... hcrausgegeben Ton
]> Ludwig Lemcke, Leipzig, F. A. Brockhaus, in-8*; voyez a. 1868, p. 121), et
par M. Paul Meyer dans sa.Noticedunms.de la Bibliotheque Phillipps contenanl
ttne ancienneversion fran^aise des fables dEude de Cherrington ou [Cheriton^.^RO"
maniOf annec 1885, t. XIV, p. 388.)
(4) Voyez les Narrationes des Odo^e Ciringtoniay k l'cndroit precitc.
*
8 fiTUDE SUR LES FABLES
Catalogue g^n^ral des manmcrits des Bibliothiques puhliques des Di'
partements, 6d. iii-4*», t. VII, p. 159; Chirton, dans le Catalogue des
manuscrits de la Maison de Saint-Pierre de ^mes; Schirlon, dans
VApparatus sacer de Possevin, dans la Bibliotheca scriptorum sacri
ordinis Cisterciensis de de Wisch et dans la Bibliotheca latina de Fa-
bricius ; Cirington dans le Critical Dictionary of english literature
and british and american authors living and deceased from the ear-
liest accounts to the latter half of the nineteenth century, publi^ par
Austin Allibone k Philadelphie, en 1880, M. in-4^ t. li, p. U49,
1" col.; Sherston, dans le R&pertoire de Tabb^ Chevalier; Shering-
ton et aussi Sherrington, dans les Plus petits monuments latins de
la l^gende des animaux de M. Ernst Voigt; Cherrington ou plut6t
Cheriton en Kent, dans la JVotice d^une ancienne version franpaise des
fables d*Eude et dans les Contes moralises delSficole Bozon, ouvrages
« publi^s par M. Paul Meyer, le premier, dans le tome XIV. de la
Romania (1), le deuxi^me, dans un volume in-8® imprim6 h Paris
en 1889 (2).
Ce qui ressort de ces divers noms, c'est que Tauteur des fables
est n^ en Angleterre. Mais dans quelle localit^? Telle est la ques-
tion qui jusqu'^ ces derniers temps est rest^e inddcise.
Cest le docteur Ernst Voigt , professeur attach^ au gymnase
Friedrich deBerlin,qui le premiera cherch^a lar^soudre. Dansun
opuscule qu'il a publi^ dans cette ville en 1878, sous le titre : Klex-
nere lateinische denkmdler der Thiersage, il a consacr^ k maitre
Eudes quinze pages particulierement remarquables par le nombre
^tonnant des erreurs qu'il y a accumul^es. Pour rechercher le
lieu de sa naissance, il est parti de cette fausse id6e, qu'il n^exis-
tait que deux villes, Sherrington pr6s Salisbury dans le Wiltshire
et Sherrington pr^s Newport Pagnell dans le Buckinghamshire,
entre lesquelles on edi h opter (3), et voici sur quelles bases il a
appuy^ son option : il s'est rappel(!j la fable dans laquelle Eudes
montre la simplicitd des habitants d'un village d^signc dans les
(1) Voycz pp. 381 et suiv.
(2) Voyez p. xii.
(3) M. Voigt ecrit le nom de la ville de Sherring^ton du Wiltshire htcc unc
scule r et Tautre avec deux ; mais de rimportant dictionnaire gcographique con-
cernant les Iles Britanniques, qui a ^tc public k Londrcs cn 1868 sous le titrcde
Nalional Gazet^er, il ressort quc lcs noms dcs deux villes sont idcntiques et
quc c'cst avcc deux r qu'ils doivent sVcrire.
ET LES PARABOLES D*«UDES DE CHERITON. 9
mannscrits par des d^nominations paraissant, ihalgr^ leurs dilTd-
rences orthographiques, se rapporter toutes au nom actuel de
Wilby (1). II a remarqu^ qu*il y avait trois communes de ce nom
eji Angleterre : une dans le comte de Northampton, pr^s de Wel-
lingborough, une autre dans le comt6 de Norfolk, et une troisi^me
dans le comt^ de SulTolk, pr6s d'Eye; et, consid^rant qu'entre ces
trois Wilby, d'une part, et les deux villes de Sherrington, d'autre
part, la distance la plus faible est celie qui s^pare Wilby, village du
comt^ de Northampton, de Sherrington, ville du comt6 de Buckin-
gham, il en a conclu que c*est cette derni^re qui avait dti 6tre le
iieu de naissance d^Eudes.
Ce raisonnement p^che par la base, car il suppose qu'il n'y a
que les deux villes de Sherrington qui puissent se rapporter aux
denominations latines. Or, le Dictionnaire g^ographique qui, sous
le titre de National Gazet4er , a 616 6dit6 k Londres en 1868, en
signale une douzaine qui sont dans ce cas : on y trouve trois Cher-
rington, dont Tune, dans le comt6 de Gloucester, est peu 61oign6e
de Northampton, une Cherington plus proche encore de cette ville
dans le comt6 de Warwick, deux Sherston appelees, Tune, magna^
lautre, parva^ dans le comt6 de Wilts, enfin six Cheriton dont le
nom, s'accordant parfaitement avec les formes latines Ceritona et
Cheritona, m^ritait d'6tre pris en particuliere consid^ration. C'6tait
donc entre quatorze localit^s que M. Voigt avait h choisir.
Ajoutons que, quand m^me les deux dont il s'est uniquement
pr6occup6 auraient 6t6 les seules dont il edi eu h tenir compte, ce
n'est pas parce que Tune des deux 6tait moins 61oign6e que Tautre'
du plus proche des trois villages de Wilby qu'il 6tait autoris6 a
en faire la patrie d'Eudes. II Ta d'ailleurs bien senti; car, pour
^tre juste, il faut dire qu'il n'est pas tres affirmatif et que c'est
une indication qu'il donne, sans pr^tendre avoir trouv6 la solu-
tion.
II faut avouer qu'il a eu raison d'6tre circonspect; car ce qui a
beaucoup plus d'importance que la proximit^ plus ou moins grande
de Wilby, c'est Taccord enlre les noms anglais et les formes latines
de ces noms. Le nom anglais de Sherrington est peut-^tre, avec
M Lc ms. dArras portc Ylebej/, cclui du fonds Anindel 292, WUebege et
Widebege, cc\m du fonds Rawlinson 288, Weibet/c; dans lems. du fonds Arundcl
273, les habitants dc cc villagc sont appclcs Lothonnfji.
10 ETUDE SUR LES FABLES
celui de Sherston, celui qui r^pond le moins bien aux formes latines
offertes par les manuscrits. Cest de celle de Ciringtonia qu'il
s'6carte le moins ; mais, si peu qu'il s'en ^loigne, il en est moins
pres que celui de Cherrington.
En 1880, dans la Revue intitul^e : Archiv fur das studium der
neueren Sprachen und Literaiuren, lxiv, p. 1-10, un autre savant
allemand, M. Meissner, a essay^ k son tour de r^soudre le probl^me ;
mais, en pr^tendant qu'Eudes 6tait n6 h Sherrington dans le comt6
de Wilts, il a soutenu une th^se encore plus inadmissible que celle
de son devancier (1).
En rendant compte, dans le Joumal des Savants (2), de la pre-
mi^re ^dition de mon ouvrage sur Ph^dre et ses anciens imita-
teurs, comme j'y avais introduit les fables d'Eudes, M. Gaston Paris
a 6t^ tout naturellement amen^ a formuler son sentiment sur la
question en litige, et, comme cela devait ^tre, il n'a pas accept6
Thypothese de M. E. Voigt. « Nous remarquerons, dit-il, que Tiden-
tification de Ciringtonia, nom de la patrie d'Odon, soit avec Shir-
ton, soit avec im des deux Sherrington, nous paralt douteuse : on
aurait Scirtonia dans le premier cas, Scerringtonia dans le second. »
Mais ce n'est qu'incidemment que M. G. Paris a exprime les doutes
l^gitimes que lui inspirait lliypoth^se de M. Voigt; il n'a propos6
aucune solution.
M. Paul Meyer s'est plus particuli^rement efforc6 de trouver le
v6ritable lieu de naissance du fabuliste, et il y est arriv^. Ayant d6-
couvert a Cheltenham, dans laBiblioth^quedesir Thomas Phiilipps,
une ancienne version frauQaise desfables d'Eudes,il en a fait, dans
la Romania (3), robjet de la Notice d^j^ signal6e, dans laquelie il a
dii porter son attention sur une question qui alors n'(^tait pas en-
core r^solue. .
II a d'abord remarqu^ que les noms anglais qui s'harmonisaient
le mieux avec les formes latines ^taient ceux de Cherington, Cher-
rington et Cheriton : le premier et le second en effet sont en con-
cordance avec Ciringtonia, et le troisi^me, avec Ceritona. Mais
nous avons vu qu'il y a trois Cherrington et six Cheriton. II fallait
donc faire un choix, et M. P. Meyer Ta fait; voici en quels termes :
(1) Homania, 1881, t. X, p. 623.
(2) Ann^e 1885, p. 47.
(3) Voyez annee 1885, t. XIV, pages 388-390.
ET LES PARABOLES D'EUDBS DE CHERITON. 11
« Jmcline pour ma part en faveur de Cherington (Warwickshire)
ou de Cherrington (Gloucestershire). II y a aussi plusieurs Cheri-
lon, Tun notamment pr^s de Folkestone, qui pourraient ^tre pris
en consideration, si les formes latines Ceritona et Ciridunia
^taient sufflsamment autorisees (1). » Ici M. P. Meyer semble h^siter
entre Cherington (Warwickshire), Cherrington (Gloucestershire) et
Cheriton (Kent); toutefois dans le titre de sa Notice (2) il ne main-
tient que les deux noms de Cherrington et de Cheriton, et nous
allons bientot voir qu'en r^alit^ c'est sur ce dernier nom que son
option s est port^e. Mais il n*est arriv6 k ce r^sultat, qui r^sout le
probl^me, que parun longcircuit de recherches, danslesquellesje
vais maintenant me permettre de le suivre.
Ce sont les travaux de M. Thomas Wright qui semblent Tavoir
entrain^ dans la voie dans laquelie il est entr^. Dans sa Biographia
Britannica Hteraria (3), M. T. Wright a donn6 une biographie du
moine du xii* si^cle, ordinairement d6sign6 par le nom d'Odo de
Cantia, Nous aurons bient^t k revenir sur ce personnage. Quant k
pr^sent, ne nous arr^tons qu'^ ce qui a trait h ses ^crits. Suivant
M. T. Wright, ils semblent avoir principalement consist^ dans des
commentaires sur les Saintes-Ccritures et dans des sermons. II
signale rexistence au British Museum, dans le fonds Arundel, sous
lacote 231, d'un manuscrit iatin en deux volumes contenant des
bom^lies de Jean d'AbbeviIIe, de Roger de Salisbury et d*Eudes de
Kent, termin^es par ces mots : « Expliciunt morales expositiones
magistri Johannis de Abbatisvilla, magistri etiam Odonis de Cantia
et magistri Rogeri de Sarisbiria, in unum compactae super Evangelia
dominicalia per totum annum (4). )) II ajoute que malheureusement
les sermons de ces trois ^crivains ont 6t6 r^unis de fa^on ^ former
une seule s^rie sans sdparation, et que, comme, 6tant tous agr^-
ment^s d'exemples, ils s'oflrent tous avec la mtoe note caractdris-
tique, il est bien difficile d*en faire la r^partition entre les trois au-
teurs. Puis il exhibe, en le prenant parmi les exemples du sermon
pour le premier dimanche apr^s la Trinit^, celui contenant, au
(1) Romania, 1885, t. XIV, p. 388.
(2) Romania, 1885, l. XIV, p. 381.
(3) Voyez t. II, pp. 224-226.
(4) Biographia britannica literariay or Biography of literary Characters of
Grtat Britain and Ireland. Londres, 1846, t, II, p. 224 et 225.
12 £tude sur les fables
feuillet 50 r°, ranecdote bien connue du sage qui crache sur la
barbe du roi.
Pour M. T. Wright il n*y avait pas k se demander quels 6taient
les trois personnages mentionn^s dans le manuscrit qui renfermait
cesermon. Les deuxpremiersn'avaient pas d'homonymes qu'on pilt
confondre avec eux, et, quant k Eudes de Kent, c'^tait bien, dans sa
pens6e, le moine du xii*' si^cle qui vient d'6tre indiqu6. II n*y avait
k ses yeux qu^une difficult(5 h surmonter, celle de savoir quels
dtaient parmi les sermons r^unis dans le m^me manuscrit ceux qui
devaienU^tre attribu^s a ce demier. Du reste, dans une note mise
en bas de page, en avertissant qu'k Oxford les sermons d*Eudes de
Kent ^taient conservds s^par^ment dans des manuscrits sp^ciaux,
il avait eu soin de fournir les moyens de sortir d'embarras.
M. P. Meyer a-t-il fait usage de ces manuscrits? Je ne le cfois
pas. En revanche il a recouru k d^autres. II s'est demand^ si
Texemple du sage qui crache sur la barbe du roi n*avait pas 6t6
tir^ des sermons de maltre Eudes, magister Odo^ qui, comme le
moine du xii® si^cle auquel M. T. Wright avait attribu^ cet
exemple, aurait, a raison de son origine, 6t6 appel6 Odo de Cantia,
et dont en ce cas le lieu de naissance aurait 6t6 Cheriton en
Kent. M. P. Meyer a donc cherch^ a la Bibliotheque nationale les
manuscrits des sermons de maitre Eudes qu'elle pouvait poss^der,
et, sous les cotes 698, 2459, 2593 et 16506, il en a trouv^ quatre
dont le contenu ne pouvait ^tre attribu^ qu'^ lui ; car non seule-
ment il y est appel^ magister Odo, avec adjonction k son nom
des mots : ad laudem ipsius qui est alpha et w, mais encore le pre-
mier des sermons sur les ^vangiles des dimanches commence par
ces mots signal^s danslesouvrages desanciens bibliographes : Cum
appropinquasset Ihesus Iherosolimisyeic, et mftme, dans les manu-
scrits 698 et 2459, il est pr^c^d^ du prologue, qui, conform^ment k
leurs indications, commence ainsi : A quatuor ventis veni, Sacer Spi-
ritus, et insuffla super interfectos istos,ut reviviscant, M. P. Meyerne
s'en est pas tenu l^ : les sermons de maitre Eudes sur les ^van-
giles des dimanches ayant 6te publies a Paris en 1520(1), il les
a examines dans cette ^dition, et, en lisant au feuillet lxxxi celui
(1) Flores sermoniim ac evangelionim dominicalium e.Tcellentissimi Mngistri
Odonis, cancellarii -Parisiensis. Paris, 1520, 1 vol, in-4".
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 13
qui a dt^ compos^ pour revangile du premier dimanche apr^s la
Trinite, il y a rencontr^, formulee dans les termes suivants, Tanec-
dote que M. T. Wright avait d^j^ exhib^e :
« Quidam rex pomposis (sic) in palatio suo spatioso jussit convi-
vium magnum parari : pavimentum autem, aulse parietes et sedilia
cooperloriis pretiosis fecit operiri, mensam mantili, vasis aureis et
argenteis adornatam habuit. Cum sapiens quidam inter illos esset
invitatus, sedens prope regem, cum necesse erat ei spuere et
vidisset omnia adomata, conspuit in barbam regis. In quem statim
servi regis manus injecerunt. Rex autem, non sine ratione sapien-
tem haec fecisse advertens, iram eorum pepressit, quserens cur hoc
fecisset. Respondit quod locum viliorem non vidit quam ejus bar-
bam ciborum pinguedine perunctam, et ideo in illa spuebat. »
Lorsqu'on compare cette r^daction k celle du texte relev6 par
M.T. Wright, on remarque qu'il existe entre elles de grandes diff6-
rences. Jugeant sans importance ces diff^rences de r^daction et
croyant reconnaitre dans les deux textes roeuvre d*une seule et
m^me personne, M. P. Meyer a 6t6 ainsi induit ^ penser que c'6tait
Tauteur des fables, et non pas un autre du m6me nom, que, dans le
manuscrit cit^ par le biographe anglais, le copiste avait voulu d^si-
gner, et que, puisqu'il ^tait originaire du comt^ de Kent, la ville
de Gheriton oii il ^tait n6 ^tait celle situ^e aupr^s de Folkestone.
« II ne serait pas impossible apr^s tout, dit-il dans sa Notice
sur une ancienne version francaise des fables d'Eudes (1), que le
m^me auteur edi 616 d^sign6 sous le nom d' « Odo de Cantia » et
d' « Odo de Ceringtonia » ou « Ceritona », surtout si on le suppose
originaire de Cheriton en Kent. »
Lorsque U. P. Meyer ^crivait ces lignes, tout en paraissant
opter pour Cheriton en Kent, il manifestait encore ime certaine
indecision. Mais il n'a pas tarde k sortir de son incertitude.
Dans le num6ro du joumal VAihenxum du 30 aout 1890, on peut,
sur cette question, lire, sous la signature de Miss L. Toulmin
Smith, une note qu'il avait probablement inspir^e et dont voici la
traduclion : « En ce qui touche Eude de Cheriton, les raisons de
M. P. Meyer pour lui donner ce nom (de pr^ft^rence aux autres
formes Sherston, Cirington, etc.) et pour identifier Cheriton avec
(1) Romania, annec 1883, t. XiV, p. 389, note 4.
14 ^TUDE SUR LES FABLES
le village de ce nom pres Folkestone, sont celles-ci : Une collection
de ses sermons existe dans divers manuscrits sous le nom d^Odo
de Ciringtonia ou Cheritona, et, au British Museum, dans le ma-
nuscrit Arundel 231, les mdmes sermons figurent sous le nom
d'Odo de Cantia (voyez la Biographia Britannica Literana de Th.
Wright, II, p. 225), d'ou la conclusion naturelle est que les deux
6crivains suppos6s n'itaient qu'un seul et m^me, et que cet ^crivain
unique 6tait de Cheriton en Kent (i). »
M. Meyer avait-il trouv^ la vraie solution? C*est ce qu'il s agit
maintenant d'examiner.
Lorsqu'on se borne k eomparer les deux r^dactions de Texemple
dans le manuscril du fonds Arundel et dans T^dition de 1520, on
ne doit pas ^tre portd k adopter sa conclusion ; car, les variantes
qu'elles offrent sont, k mon sens, assez importantes, sinon pour
faire indubitablement apparaitre deux o^uvres distinctes, au moins
pour jeter dans Tesprit une l^gitime incertitude. En effet, maitre
Eudes n'a gu^re puisc^ dans son imagination les exemples qu'il a
fait passer dans ses sermons; il les a pris oii il les a trouv^s, le
plus souvent dans les Vies des Peres et dans les Dialogues de Gr6-
goire le Grand,mais quelquefois aussi sans doute dans les oeuvres
hom61itiques de ses devanciers ; de sorte qu*il n'^tait m^me pas
n^cessaire, pour attribuer k deux auteurs les deux r^dactions du
rtit^me exemple, qu'elles pr^sentassent de bien notables variantes.
Mais, lorsque, au lieu de meltre la r^daction du manuscrit du
fonds Arundel en pr^sence de celle de T^dition de 1520, on la rap-
proche de celle des autres manuscrits, et notamment de ceux de la
Biblioth^que nationale, on ne rencontre plus entre Tune et Taulre
de difFerences appr^ciables, et Thypoth^se de M. Mayer semble
pleinement justifi^e.
N(^anmoins,avant de laccepter, j'ai jug(5 prudent de pousser un
1} Voici le tcxtc anglais dc la notc dc M"« Toulmin Smith : « Ast to Eudc dc
Cheriton, M. P. Mcyers reasons for giving him this name (against tho other
fornis Sherston, Cirington, ctc), and for idcntifying Chcriton with the villago
of that name noai* Folkestonc, are thesc. A coLlection of his scrmons cxists in
various manuscripts undcr thc name of Odo de Ciringtonia or Cheritona, and in
tho British Museum Ms. Arundcl 231 the same sermons are found undor t^c
namc of Odo dc Cantia (sce Th. Wright's Biographia Britannica Literaria, 11,
p. 225 ;, whencc thc natural conclusion is that the supposed two writcrs wcrc one
and same, and that this writer was of Cheriton in Kent. »
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 15
peu plus loin mes investigations. A cet effet, je me suis fait adres-
ser une copie enti^re du sermon du manuscrit du fonds Arundel
qui contient Texemple du pr^tendu sage. Or, cinq ou six fois plus
long que celui de mailre Eudes, ce sermon, dans son commence-
ment, en dilT^re compl^tement, et dans le surplus on retrouve
bien les m6mes id^es, exprim6es q^ et Ik par les m^mes mots,
mais avec des d^veloppements beaucoup plus consid^rables: seules
les paraboles, qui d^ailleurs sont les m^mes et dans le m^meordre,
n'ont pas ^t^ allong^es et sont con^ues en termes k peu pr^s iden-
tiques ; ce sont celles qu'on peut intituler : La Corneille par6e des
plumes des autres oiseaux ; le Sage qui crache sur la barbe du Roi ;
le bienheureux Basile et TErmite; le Riche et ses Chiens; TAvocat
qui feint de ne pouvoir parler ; le Fromage, les Souris et le Chat;
1'Ermite qui demande k Dieu le sommeil.
Quelle d^duction tirer de cet 6tat de choses? Pour gratifier
maitre Eudes du sermon du manuscrit du fonds Arundel, on
devrait d'abord supposer qu'il avait donn^ des proportions d^me-
sur^es k son oeuvre hom^litique, dont les autres manuscrits ne
renfermeraient que des abr6g^s. Gela n'dtant pas supposable, fal-
lait-il attribuer le sermon k son homonyme du xn® si&cle dont il
aurait simplifi^ les compositions, ou au contraire ^tait-ce son
propre sermon qui, ecrit le premier, aurait ensuite 616 largement
paraphras^ ?
Entre ces deux hypoth^ses rhdsitation ne me semble gu6re
possible : c'est k la derni^re qu*il convient de se rallier; car maltre
Eudes, dans le premier cas, aurait 6t6 un plagiaire, et rensemble
de ses ^crits doit faire 6carter cetle supposition. Remarquons aussi
que le mamiscrit du fonds Arundel est du xiv® siecle et que, les
autres etant pour la plupart plus anciens, son ^ge fournirait au
besoin un argument en faveur de mon sentiment.
II y a donc un point constant, c'est que, si les sermons con-
tenus dans le manuscrit du fonds Arundel ne sont pas roeuvre de
maitre Eudes, ils en sont le d^veloppement, et dans ces conditions
on doit croire que c'est k lui que ramplificaleur a voulu en faire
honneur, etque, 6tant fixe sur sapersonnalite, s*il Ta nomm^ Odo de
Cantiay ce n'est pas parce qu'il Ta confondu avec un autre auteur,
c'est parce qu'il le savait originaire de ce comte. Quant au copiste
a qui est diH le manuscrit, il n'y a pas k s'occuper de Topinion qu'il
16
£TUD£ sur les fables
a pu avoir ; car il est supposable que c*est sans se preoccuper de
rien qu'il a transcrjt ce qu'il avait sous les yeux.
Si maitre fiudes ctait originaire du comt^ de Kent, il s*ensuit
que la bourgade de Cheriton, dont les manuscrils envisag^s dans
leur ensemble font le lieu de sa naissance, est celle qui est situ^e
dans le voisinage de Folkestone. Telle est la solution a laquelle
Texamen du texte du manuscrit doit conduire.
Pour ^tre plus certain qu'elle 6tait la vraie, j'ai cru devoir recou-
rir d*abord h M. H.-D.-L. W[ard, qui, au British Museum, remplit
depuis de longu^s ann^es les fonctions de biblioth^caire, et qui,
gr^ce a sa situation, avait pu faire sur la vie et les travaux de mattre
Eudes des recherches couronn^es de succ^s, ensuite ii M. J.-A.
Herbert, qui, attach6 au m^me ctablissement, devait, k Taide des
documents r^unis par« M. Ward, rediger pour le Dictionnaire
anglais de Biographie nationale, Tarticle consacr^ au m^me per-
sonnage.
Ils m*ont, de la meilleure gr^ce du monde, fourni les renseigne-
ments que je d^sirais.
M. Ward est, comme M. Meyer, parti de cette id^e que c'6tait
bien de recrivain, appel^ dans les manuscrits Magister Odo^ qu'il
devait (^tre question dans celui du fonds Arundel, et il en a finale-
ment acquis la certitude. L'un des documents qui ont fixe son opr-
nion est une compilation complexc, appel^e le Speculum laicof^m{\)
et imput^e k Jean de Hoveden (2) : il a \ai que plusieurs des
(1) Le British Muscum poss^de dc cet ouvragc plusieurs manuscrits dont Ic
plus ancicn cst cclui du xiv* si^cle, cotc Add, H284. Ccst un volumc in-folio de
petit format, dpnt le Catalogue imprimd dc la Bibliotheque indiquc Ic contenu en
ces termes : Fabularum anecdotorumque collcctio ad iisum Prxdicantiumy in
seriem alphabeticam digesta.
(2) Jean de Hoyeden, quo Bale appeUe aussi Hovudcn, paratt ctro iic a Lon-
dres, et, d'apr4s lc raemc bio^aphe, fut chapclain de la rcine fileonorc, m^rc
d'fidouard I". En 1^66, unc cglise collcgialc ayaut etc fondec A Hovcden,il cnfut
lepremicr chanoinc. A sa mort, arrivce, suivant les uns, en 1272 et, suivant les
autres, en 1275, il fut cntcrrc dans le cho?ur, dont la construction avait etc com-
mencde a scs frais et qui, ainsi quc la nef, dut son achfcvcment aux olfrandes dcs
fidMcs. Balc vantc sa simplicile, qui nc rcmpechait pas d'etre, cn m^mc temps
qu'un lettre vcrsd dans les etudcs profancs, un theologicn ct un poete, habile cn
cette double qualitc afairc dc rAncienTcstament ct du Nouvcau le Ih^mo de bellcs
compositions rythmiqucs. Lc Dictionnairc anglais dc Bio«:raphic naiionalc le
reconnalt autcur d'une dizaine d'ouvrages, parmi lesqucls il placc Ic Speculum
laycorum. Mais, si ce dernier ouvrage est di\ k Jcan dc Hovedcn, il cst cer-
ET LES PARABOLES DEUDES.DE CflERltON'.*
17
exemples coatenus dans le manuscrit du «fonds Arundel se retrou-
vaient dans cet ouvrage, oh ils jgtaient attribu^s k « Magister Odo de
Seryton. » Or, Seryton ^tait yraisemblablement TaU^ration de Che-
riton; et, puisque les deux noms Odo de Gantia et Odo de Seryton
s*appliquaient k la mSme individualit^, la localit6 cherch^e ^tait
Cheriton en Kent.
Un peu plus loin on verra que TouvFage de Jean de Hovedfen
n'Qst pas le.seul dociiment exhum^ par H. WaM k Tappui de sa
th^se; mais, quant k pr^^ent, il est in^tile d'en produire d*autres; .
car, en faisant aboutir ^une solution k laquelle M. Meyer 6st lui-
m^me arriye par une autre voie, ce -document me parait suffire pour
qu*on soitenfin.fix^ sur le v^ritable lieude naissance du fa!buliste,
que dor^naviant j*appellerai Eudes de Cheriton.
• •
§ 3. — 6p6que de l'existence *de l'auteur. '
• • •
Un point int^ressant reste k prdciser; c'est celui qui concerne
r^poque k laquelle v^cut Endes de Cheriton.
Fut-il le coiitemporain d'Eudes de Cdntorbefy, plus commun6-
ment nomm^ Eudes de Kent, ou appartient-il k une g^n^ration pos-
l^rieure ? Telle est la question qui doit 6tre maintenant exaniin^e.
A r^gard d'Eudes de Kent, le role politique qu*il a jou^^ la suite .
du meurtre de 4'arch'ev6que Thpipas Becket, ne laissait gu^re place
au desaccord entre les biographes. Selon Bale, c'est eii 1160 qu*il
§tait k son apog^e (i). Pits, il est vrai, fait de cette date eelle de sa
mort (2). Mais Cavo, adoptani Taasertion de Bale, suppose que
Tann^e 1160 fut la principale ^poque de sa vie (3).0udin la montre
devenant, en 1170, prieur de rEglise m^tropolitaine deCantor-
bery, luttant, en 1172, contre les empi^tements de la royaut^ sur
les droits de rCglise et devenant, en 1175, abb^ du monast^re de •
Saint-Martin de Battle. Quant k la date. de sa mort, rectifiant Pits et
Uin qu'U a otc remani^; car il y'est fait allusion k dcs faits qui se sont produits
rn 1^8 et en.l307, c'cst-a-diffe longtemps aprfes sa mort.
(!) Scriptorum Ulustrium Maioris Brytannix.., Cataloffus. Balo, 1357 et 1559.
(Voycz t. 1, p. 207.) • . .
(2) Relationes historicx de Rebus anglicis. Paris, 1619. (Voyez t. I, p. 227.)
(3) Scriptorum ecclesiasticorum Historia litieraria. Ozford, 1740 et 1743,2 yoI.
in-foUo. (Voyez t.I, p. 677.)
1$ • ETUDE SUK LES ^ABLES .
Du Cange, qui ravaient plac^e en 1160, il affirme qu'elle est post^-
rieure^-il80 (1), Suivant Tamier, il 6tait prieur de Caritorbery en
1173 et abb^ dp BatUe h la date qui vient d'6tre. indiqu^e, -et ne
serait mort q'u*au mois -de mars de ran 1200 (2). Pour adopter ce4fe
demi()jre date, Ttoner s'appuie $ur rouvrage de Wharton intitul^ :
AngRa sacra, dans le second voiume<iuquel, li la page.30i d'u tome^
on lit : « Anno ncc, mense Martiq, obiit Odo, abbas de Bello (3). »
Moreri ne fait vivre Od<5 de.Kent que jusqu^en 1180 \i): Enfih Tho^
mas Wright esi d'accord avec ses devanciei^ pour le faire ai)b6 de
Battte en 1175; quant a Tann^e de sa mort, elle est pour lui incer-*
taine; U constate quQ, l^ndi$ que, d'apr6s quehiues' bicTgraphes^ il
serait d^c^dd en 1.176,'d'autres qa'ilci*oit plus autoris^s-prolongenr.
sa vie jusqu'en 1199 etm^me jusqu'en 1200; maisr, dans ce cas,
ditril, il serait mbrt tr^3 ^^(5). Bref, ce qui estav6r4,c'est qu'Eudes
de Kent appariienlji la deuxieme moiti6.du xii^ si^cle. ...
Cest pendant Ja mtoie pc^riode que, selonles m'^m^s.bio-
graphes, se s^rait ^coul^e.Vexistenjce d'Eudes de Cheriton. Leland
s^s doute n'en fait pas.tout ^ faitle cpn(emp«rain d'Eades de
Kent et dit seulement qu'll le suivii de pre^ (§);:iriais Bale (7),*
Pits (8), de Visch (9), Tanner (10), et Moreri'(l.i), 6e^opianttour a
{{) Comntentarius de scriptoribus Ecciesi^ anliquii. Lcipzig, ITfe, 2 vol. in-
fol. (Voycz l. II, col..lolO-1.5i^)Ou(iiAtc?nnine aingi son articU ; « Carolns Dufre-
nius Du Cange, in Indice scriptorum ^qxxQm prwmisit Glossari^ medix et tnjfimJt
LatinitatiSt colninna 13.4, ubi tamon*mabe ipsuni anno 1160 mortuum refert, qni
tidhuc in yivis erat anno 1160 ct ultra. ' *. . '
(2) Bibtiqtheca BHtannicorHiberaica, Londrcs, 1748. (Voycz pjp. 559 ot 560.)
{'<\)'Angiia sacra^ sive Coilectio hisioriarum^ partim recenter scriptarumfde
• Archiepiscopis et Episcopis Anglije,ii primafidei Christianje susceptione adanhum
MDXLfnunc primum ih tncem editarum. Londrcs, 2 tol. in-foHo. Voyoz dan» le,
premicr .toI., impi^imc cn 1691, ii^a paj^ 304, les Annale^ EcclesiM WinioAiensit
ab anno DCXXXIII ad annum MCCLXXytl,
(4) Le Grand Dictionnaire historique^).. VIII, p. 30, col. 2, ct p. 31, col. 1.
(5) Bioffraphia Britannica Literaria. Londres, 1842 ct 1846, 2 vol. in-8'. (^Voycz
t. II, p: 224.) . < ' . . *
(6) Commentarii de Scriptoribus Britaunicis. Oxford, 1709, 2 tomcs'cn 1 xo\.
in-8*. Danslc c)iap. ci^xx, p. 213, Lcland fe'exprime aingi : « Hunc < c'pst-u-dire
Eudes dc Kont\ ponc sequitur Odo Shirodnnehsis, multarum concionum nop
infclix scriptor, »» .**•.*'.*
(7) Sct*iptorum itfustrium Maioris Brytannise... Catalogus. (Voycz 1. 1, p. 2:^1.)'
(8) Belationes historicx deHebusanglicis, (Voycz t. I, p. 245.)
(9) Bibliotheca scriptorum sacri CfrdinisCisterciensis. (Voycz p. 207.
{\0) Bibliotheca Britannico-Hibemica. (Voyei p, HQQ.)
(il) Le Grand Divtionnaire histotique.. {Yoyci i. VIII, p. 3!^ col. 1.}
• #
/,. KT ^ES PA^A^LES.D'EUJ)ES..DE CHElRITON. 19
• *■•'•• . . • . • . . * . . .
tour, fixent.^ 1194 F^poque k laquelle il florissait. Sans d^saccord
sensible avec ehx, Posseviji (1) eVFahrieius (2)adoptent ladate de
li80;et Oudin, celle^^ 1184 (3); enfln Douoe/sans jrisquer de date.
* . ..place soft existence au xu« siecle (4). ^
• • • •• •••■ *»•»
Ailisi-des notiees des. bibitographes il resaojrtait que, si Eudes
'de Kent et*Eu<ies de Cheriton ^ftai^ht deux iMividualit^s distinctes,
ils avaient du pioins ^t^ contemivoraiQs Tun de Tautre.
Les^qu&ire' manuBcriCs precit^s; de la 'Bibnolh^.que. nattonale/
an^^quels M. -Meyer a receuru, en ,lui, feis^t d^couvrir qu^Eudes
avait ^crit nne de ses prmcipales oeuvfes dans La. premi^re moiti^^du
XHi* fii^cle] lui avaient.permis de montrer jqueUe erreur le&biblio-N-
]^pb69 .avaient comihise. 0ai>S/.sa Notiqe -sur rancieiuic ^version
* > • • •
• fran^aise des fables d'Puae^, apr^s ayoic parl^ de trois majiuscrits
• . conienanf s^senhons, il ajoutait : «*0n j^eut encorc citer4e ms.
deaalHoi, Oxford,'ii** 38,- et les mss. B.' N. lal/ 698 el 16506. Les
d«tix derhiers coj(itienQent uh «xplicit fort ijit^pesSant*. N<^ 698, fol.. %
* i04-: <c 4i||a.o incarnationis Dominice, V.cq^xix^* fi9C opiis com-
. « pletum est a*inagistro Odohe ad laudem.^s qni est alpha
« et «. » N* 16506, f6l.:218 : u Explicit , liber evangeliprum domini'
« ealium. Goihpletum est hoc opu« anno ab ipc^rnatione Domini
' ' V udiffxjx^.;. fvidie Kalendas Januarii a. ma^istro Ooes ad laudem
« ipsius qui.est alpba et o... » Cette date se rapporte certainement
^'l*ach^vement de l^ouyrage et noh li rex^ciition des deux mssi, qui
8ont Tun et I'autre post^rieurs, d*un deipi-^sifecte peut-^tre, h Tan-
. n6e 1219, et qui^ d'autre parl, 6tant d*origihe difT^rente, ne peuvent
gii^re avojr 6te copi^s sur un tn^me original. Voila donc nhe date
fixe pour la-biographie de hotre Eude(6), » • •
11 ^tait ainsi ^tabli par les deux m&nuscrits latins dc la EUblio-
Ih^qhe nationale 698 el 16506, .et pour M. Meyer tl (^tait av6r6,
qu*£udes n^avait telnrnin^ son sefmohnaure qu*en Tann^e 1219. Cette
date m^ttait a n^ant la supposition, quelquefoisformul^e, que les
. deux noms d*Eudes de Kent et*d'Eudes de Chcriton navaient
(1) Apparatus $acer. (Vjoyez t. II. p. 167.) ' /
(2) Bibliotheca Latina media et infinue sstaiis. Florcncc; IS.IS. (V'oyez t. V,
.^152..) • . .: • ■* .-.
(3) Commentdriui de Scriptoribus Eccleslse antiqiiis. (Voycz t. II, col. 1623.)
{kr lUustrations of Shak^eajv and of aneient manners. Londrcs, 1807 (Voyez
t. II, p. 343 k 347) et 1830 (Voyez t. uni(|uc, p. 324 k 526).
.;.5 Romankty ^ee 1885,- t. XIV, pp. 389^ 390. '
• t *■
so
£:tupj: sbit les fable;s(
. • • •• • r . •
tQujourscouvert.qu'une sei^le personnalit6 ; 6ar rauteur de ce set-
monnalre mWrait pu<^^tre aa5ea'&g6 en* 1170 pour ^tre prieur de
Cantojrbery, en 1172pours'6rrger end6fehs6urdes.droitsde rfigllse
contre le^ empi^t^ents (iji pouvpil» royal, et eh H7S pour ^tre.-
noijanci^ abb^tiu-mQna^t^re.de Saint-Marti^ de B^tiie.
• . On/va vbir que la date delild 6tait en pkrfaite concordance'
avec les documentsquo les invostigations 9e M. \<^ard;me per-
mettent dV iijouter. . ' * ,' •. *.
. En l^O^ le p§re d^Eudes, qui s*appelait Guiildume de.Cheriton,
fut, parle JCti dlAngletcrre, qui en avait pour. cause dc forfaiture
■ • . d^poss^d^ nn de ses vassaux nomm6 GeofFroy- de Bosco, invesU*
d'uq, fief sitnd dans l6 nord du cpmt^de Kent, ^Delce prds Ro-.''*'
chestcr. Cest ce qiii ressbrtci'un texte rfeproduitpar Thomasifa- .
dox dans son Histolre de l^chixiuier des rois -d^Aiigleterre (1 ). .
* Guillaume, usant de Ja pr^rogative inh^rente ^k ia qualit^, qu*wi *
est ainsi.oblige dclui (recojmaitre, de s^igneurlde Cheritoti, voulut
confier k son (i)s la gavde de. Veglise de ceite localit^. Or, Madox>
• s'appuyant sur un texte des Pipc Bolls cit^ par lui dans le mfifhie
• ouYrage(2), nous appreiid qu'^ cet efTetil dut fournir a son suze- *
r.ain « bne-good hautein jfaicon »,. c'esl-k-dire un bon «faucon de
haut v6i, et qile' c'est en I^SIS qufe Guijiaume rempjil cette obliga- •
tion. • ...
Eudes, ay^nt perdu son p{jr6, recueiliit sa .sucoession, cfui,
d^apr^sM^ Kerberl,«comprenait un fief.de chevdier k Deice, deux
ficfs sembiables k Cheritpn et d*autre3 biens.aiiieurs. Cest ie 18
• • *
• avril 1233 qu*il paya ^u fisc lcs droits successoraux, et dahs .i'acte *
•qui i'en iib^re ii 6st nomm^ « MagisterOdo deCyritpn.n (3).
• • •
. *
• • • • ;
(1) TheJIistory and AntiquUies of the Echequer of Ihe Kings of Enqlakdy bj
• Thomas Madox, esq. The second edition. London, .m.pcc.lxix. -^ T. I,
p. 428, note c, on Ik : « Willelmus de Ciriton, Vicccomes' pro eo, r c. de CCI el
ij palefridis et ^j Austirris, per sic quod-Rex reddidit eidcm Willclmo tot^ni ter-
ram quse fuit GUirridi de Boscb apud t)eice, ^icut ^uff ^uum ; ita taman quod si
idem.Qalfridus rcdierit ad servitium et ^deYn Rogis, idem Willelmus sine dila-
tionehabebit roctum Tcrsus Galifridum de pnedicta tcrra. Ib. RoL S. b. Kejit.
Tit. Nova olAata. » ' *
(2) The History and Antiquities of Echequer 6f the Kings of England^ tic,
Deuxi^me edition, t. I. p. 508, note /, on lit f « Willelmus de Cyrinton debet j-
falceneitl Iialteinum honum, ut magister Odo, filius suus, habcat custodiam Eccli-
818» de Cyrinton, »» Mag. Roi. 13. Joh. Hot, 5. b.tCent.^ r .
(3) Ejccerpta e Hot. Fin., ed. Roberls, I, 2*0. . . * .
. • • •
. • • •
^*' BT LE8 PAHABOLES D'iUDES DE.CHERITON, 2t
• • •^■» ..
Ati British Museum/dans le fonSs Harl^^n^ exista uae-quittanccr
donn^e en 1^35-36 par> Magister Odo.-de Cyfelona,TJirfs'WiMelmi
de Cyretoiia »,\dij loyer d*une boutiqUe situ6e«» «in foro.Lon-
. ^ d[d(niensi} »^ dans la-paroisse de Sainte-^Miarierte-Bow. A cette qui^ .
taace estappendtt un sceau repr^scu^tant^ t!(^isdans .lin fadtenii, un.
morne au-dessus duqu^ 1 plluie' une^toil^- et quiv d^aprfes M. Her-
. bert, n'est autre qu*Eudes de Clunj^ le sainl patroa du, bailleur(i).
Enfln Wnquiskio post mprteniy dans laqilelle il esl ditqu^Eudes-
k sa mott ^tait en possession dn mailojr de D^lce, «t que son
fr^re ^tait soii plus proche h^ritief, portfe la daite d'u 15 octobre.
•MM7(2V ' •• • . • . ' *
* •• .* * i- . ■ '
De tout cela il resdort jusqu'k T^vidence que, cofnme ^crivain,
. ' • • , .. • .•
. c est k l^ premifere moitit duxiu* si^cle.qu^Eudes appaftient'..
• * , . *
§.4. — *BI0G9APHIE D*EUTrBS *I>E ^HERITON: .
• * . • * ' •
■ • • • ' •
• Tout,cequra 6t6 6crit siir la vie d^Eudes de Cheriton p*est et
ne^pouvait gu^fe fttre qu^hypoth^tiqjie. l^a tAche ne peut consister
qQ'& ea d^gager ce quijne.parattra vraisembUble.
M^ Voigt, tout en adniettant qu'Eudei3 ^tait^ nd dans le sud ^t
' rAnglefrerre, suppose qu41,a dft de bonn^ heure tra>0fiser lit ^lanche
et faire de la France aa patrie adoptive ; -ce qui lui a 'inspire cette
hypoth^se, c^est Tesprit^ au3si layorable ii la Franije (iu'hostile k
rAngleterpe que respife la fable de Foiseau de Saint-Maftin, dans
la morale de laquelle il a lu les phrases suivantes : « Adaptatur et
qniblisdam railitibus Anglie : quando capud habent b.ene ferratum
uino uel ceniisia, dicunt se posse stare contra tVes Francigenas et
debellare fortissinios;sed, quando sunt ieiuni et uident lanceaspt
> • •
gladios circa se, dicunt; O.sancte Martme, succi^rrc auicule tue (3) I »
Cette dvidente prddilection pour la France, faut-il dire qu*Eudes
la devait k ce qu'il y 6tait venXi tout jeuhe et y •dtait constamment
reste? Je .crois qtl'rl. convient.de la faire decouler d'une autre
cause. Nous savons niaintenant qa'il ^tait le flls du seigneur de
dberiton. Or, presque tous les oobles, quiau lemps d'Eudes ^laient
•. • • •
• . * ' • • •
ij} Harley. Charler, 49. B. 45.- . * '
, ■ 2) Inguiiiiio posl morteyn, h ^; Archjtoiogiq Cantiana, U, 296.
> * (3; Kleiner§ lateinische \ienkm''Uer der Thiersage aus deiu zwolften his vier"
zeknten JeJirhundert. Strasbourg ct Londces, 1818, 1 Vol. in-S^. (Voyez pp. 45 et
• 46 * • . . • • '
• •"
« •
%
. •-• •», •••
• -• - t ' ^ »• ,•
"eh AngleterrepossesseuTB de domaines f^odau^, ^&iei^t d*owgiiue
normande, et, .comme 11 ne*9'6tait ehcore pp^r^ ^Qciii^ ^usion •
entre eux et la race anglo-saxonne, 11 M^il assez naturel (jHe 1^^
• • -»' ••,•• • ,*.
• selgn^urs eus^ent plos d^affectlon poi^i: .le j^ays d*o1i' ib ^tai^ni.'
. venus que pour l^Angl^terre* ,qu*ils cohsid^rai^nt inohis coihme leur '
' patrie que camh^e un^ terre*canquis^. C6s sehiipients ne pouyaieni
toiijours subsis.l6r, et la guerr^.de Cent aijs d^vait large^^C cpn- ,
tribuer k ies* feire disparattre. Mais avant qu^elfe n*6clatltty tl devait
s'6coaler encore plus d.'un ^iecle". .• * . • '. . , ''\ '
• M. Voigt, pouf .compl6ter*lft*justification de «a Ihigse, fait une '•
^ouble remarque : il dit que nulKepart, dans ses fabl^j Eif&es.jBie
."* *•• • •
se sert de la lan^e'anglai8e,,lahdls qu'on y trouv^ beaucbup de
gallicismes», *• . ^' . ' . .' '. . . • *
La premi^re de c(ys deuxi all^gations proUve qu*il n'a que bien
* • ' • ■-■•,••*
8uperficiellemon.t jeteles yeux sur Vo^uv^^e dufabuliste : s'il avait
setileraent luce que rantlqjjaire Francis.Douce avait -^ciut sjir
Eudes -de CheritQn, 11 jae«se serait^pas si singuli^rement four-
• " . . * . ■ • •
vOy6 (1); non seulementjl exlste dahs ses fables4es mots anglais/-
mais iencore.il y en a plus que de fran^ais» . .
Alnsl, pour ne citer que t^eux que foumlt le manuscflt 4li du
• cdll^ge du Corpus Chrlstl de Cambridge", dans la fable 2 (L'Abb6 et
4es Molnes), on llt : ^elde ouihet se' betere, hoc est : Raro subcedit
melior (2); dans la fable.4 (La Buse et rfipervie^) : Ofeie hi ihe
brothte^ of athele hi m mt/thte, hoc est : I)e oVo te eduxi", de natura
nbn potui (3), et dans la fable 22 (Le Loup devehu Mbine) : Thai
thu Wtf hore hodi te preste tho thu hym.setfe Salmes to lere^ evere
beth his jferes to the grove-u:ard{i). :
, ■ • •
(1) Voici ce <)u'on lit daiis \c livre do F. Do\^co iniitul^ : lllustratitms of •
Shakespeare and of ancient manners^ 1807, t. II, p. 343-341 : « Thc cvidenc»
with f espect to aathorsbip. is in faTooT-of the flnglishman, because in some of *
the stories English seqtences are found^ » .. • • ' • .* •
(2) Ce provcrbc en anglais tnodorhc s'<5crirait ain^i : Seldopi comes the better.
(3; Cest ainsi quo cc proverbc est dcrit dans le /nanuscrit 441 du Corpus
Christi dc Cambridge, sauf qiie lc7A "anglais est rcmplacd par ce signc p. En .
francais 0/*= Dc; «>, datif de ei = auf; hi pour /= je; ihe =te; broihle,
pour broghte dans Tanglais ancien ct pour brought dans Tanglais modeme =
produisis, mot s^nonymc dd niot latinpro/u/i; o f athele = do lanaturc; nepouj'
no dans Tanglars moderne = ne, et mj/thte\ cn anglais moderne might = ai pu.
En anglais mod^rnc le proverbo. peut sc traduirc ainsi : «Out of an egg I brotight
it to thee, by naturo I could not do so. >»
l (4) Voici ayec rinterprciation francaiso mot i mot dans quels termes, 5'U
ET LM PARAHOLfi^ b*EUDES. E^ CflBfllTQN: M
Les citatiohs fran^aises sont led suivante? : Fable 2<?*(L'Escarbot
qui bat4es ailes) : Frdy ben, fray ben; Fable 7 (L'Oiseau de saint
Martin) : 0 sein Marti% eide nostre oi^elin! Fable ii (Le Grapaud,
son Fils et le Li^yve) :' Ki Crapout eime, Lune U seTnblejV^ble .38 (Le
Milan ef les Perdiix) : Ki tjUt eovete^ tut pert^Fahle:^^ (La Ker^e et le
Crapaqd) : Dieu^onfunde iant de MytinMriASt.c-est' tout! On voit que
ces citations sqntplus br^ves que celles tir^es .de la langue anglaise.
11 est vrai.que M. Yoigt aper^it deg gariicismj^s jusque dans
.eertains mots lati^s employ^s pir^Eudes, .tels que n^aWiijr, j^ajpe/-
lardusy morsellum, garcifery granga {grojngeaf^grangia),' busacia,
dpmieellusj Irottarius, camisiUy bladunt (i).-Mais cela ne suffirait pas
^ d^motktrer ^ue le fabuliste a^itf^it de la France sa seconde
pairie.. II est aujo>ird*hui ndtoire qilCtles conqu^rants normands,
en s'6tablissant en Aiigleterre» y avaient impbrt^. leur langue, qui
au temps d^Eudes-^tajt deventie Iqi langue dominante> et qui, si la
gaerre de €ent ans n'avait pas interrdmpu les relatidns entre les
deuxnatipns, atirait sans doiil^ d^finitivement pr^valu^ <c Peu s*en '
.est faliu, dit M. P* Meyi^r, 'que Tidiome port6 en* Angleterre par les
Normands de Guillaume le Cbnqu'6rant ne soit devenu la langue
Qomtnune du Royaume-ljni. Si reffoFt; si manifeste au xm*» si6cle,
etdansla pretni^re moiti^ du xiv^, s-(5tait po^rsuivi pendant une
cinquahtaine d'ann^es, si refTroyable guerre de Cent ans n'^tait pas
Tenue diminuer \jbs relations entre la trance et l*A?igleterre, ou,
^ tout cas, en modflier la nature, Tailglais, r^duit d^j^ h T^tat de
patois, se serait^teint peu k peu. Les cops^quences de ce fait, qui
paraiss^it probable au temps oii 6crivait Higcten, enssent ^16 incal-
culables, et il est k croire qu*elles eussent 6t6 profitables-^ Thuma-
nitd(2). » ■
'• •• •
^ait correctemcnt ^crit, le proTcrt^e deyrait ^tre fonnul^ : Thai (Quoique), thu
(lc)i Wlf (Lqup), irere (^tait)» Aoded (coiflf6), te(k);pr€ste (pr^tre), tho (quoique),
thu (tu), hym (le), sette (mettes), salmet (p«aumes), to (i), /ere (apprendre), evere.
(toujDurs), beth (sont), his (ses), geres (regards), to (i), the (la), grove-ward
(for^t-Ters). Voici maiot^nant comment loul ccla peut se traduire littdralement en
anglais modeme : « Though the Wolf wero hooded to pricst, though thou him
set psalms io learn, eyer are his looks to the grove-ward. » Mais, si la Tersion
etait faite sclou Tesprit de la languc anglaise, elle dcTrait etre ainsi concue :
«^bough the Wolf were hooded asa priest, though thouset him to leam psalms,
CTer are his looks towards the grovc. »
(l) Kleirtere tateinische denkmdter der Thiersage. (Voyei p. 46.)
(2 Les Contes moratisis de NicQle Boton, frh*e minew\ publids par Lucy
24 * fiTUDEl SUR LES PABLES
• • •
Est-ce k dife maintenani qu'Eudes de Cheriton n-a pas fr^quent^
ia France? Le souteniir serait fiier r^vidence. EniefTet il y a^dafas la
moralit^ de sa premi^re fable, un passage ou i! se montre instruit
de certaines choses qu^un s^jour prolong^ k Paris avait seul pu lui
faire connaitre. Voici ce-(Ju'il raconte : « Item cum magister H.
factus fuisset epi^copus Meldensis et visitasset socios suos Pari-
sius, dixit :.Si haberem itiortalem inimi^um, et desiderarem ei
aliquid pe^simum, orarem quod Deus faceret eum episcopum, et
faoopro maxima maledictione reputarem. » Pour avoir.eu connais-
sance du langage aiirsi tenu p^r l*6v^que de Meaux H des amis quHl
• ^tait venu visiter k Paris, il*avait fallu qu'Eudes fiit lui-m^me li6
avec euxet^ pour cela, qu'il etit, sinon alors, du moins plus tard,
. r^sid^ dans cette ville. .Cela me semble inconlestafale.
M. Voigt s*est aVec raison inqui^t^ de savoir quel ^tait cet
^v^que d&Meaux(l). En efTet, pour qu'Eudes etki connu la petite
anecdote ins^r^e dans sa premi^re fafale, il fallait qu'il eilt ^t^
■ contemporain de cet ^v^que, et trouver son nom, c'<3tait se procu-
rer un ^l^ment important pour la d^termination. de T^poque pen-
. dant laque)le 's*etait ^coul^e la vie d'Eudes. Mais M. Voigt n'a pas
^ 6t^, dans cette recherche, plus heureux qu'il ne Tavait ^16 dans
celle du lieu de naissance d^Eu^es. Ce dernier, par discr^tion sans
doute, n^avait pas cru devoiy faire connaitre le nom du pr§lat. Ce
•
qui est certain, c'est que la plupartdes manuscrits ne le d^signent
qjae par la lettre H. Parmi les ^v^ques de Meaux il n'en a d^couveirt
aucun dontle nom commencM par cette leltre. Mais dans riiistpire
. de rUniversit^ Ae Paris par du Boulay, il a vu qu'un Herbert, dit
Medecius, mattre a cette Universit^, avait, en 1115, Ji la recomman-
dation du cardinal Pierre du titre de Saint-Chrysogone, ^t^* nomm^
archidiacre k Meaux (2),et il a suppos^ qu*Eudes avait fait allusiqn
«
Toulmin Smith et Paul Meyer. Paris, 1889, 1 vol. in-^". (Voyez Inlroduction,
• » '
p. LVU.)
(1) Kleinere lateinische denkmuler der Thiersage. (Voycz p. 46.)
(2) Historia Universitatis Parisiensis, t. II, p. 747. Voici le passage surleque
. M. Voigt appuie sa supposition : « Herbcrtus, cognomcnto Medecius, inter viro»
clarissimos et promotione dignos commendatura Pclro, Cardinalc S. Chrysogoni,"
gic scribente ad Aletand. III : luo Rotomagensis Ecclesis Archidiaconus et M.^Ber»
bertus Medecius non minori inter alios creduntur protitate lucere. Fuit, opinor,-
archidiaconus Mcldensis; sic enim legitur in quadam Ep. apud Duchesnium,
lib. 4 : Confirmationem priuilegij de Scala cum maxima impetratam difficuHate
per M. Berbertum nouum Ecclesise Meldensis Archidiaconum vobis misi. *
ET LES PARABOLES D'EUDES DB CHERITON. 25 '
k cet Herbert, qui, dit-il, « dans le poste de confiance oii il avait
6t6 plac^, avait eu amplement l*occasion de connaitre k fond les
difficult^s des fonction^ ^piscopales ( 1 ) » .
11 ^tait au moins singulier qu*Eudes lui etlt faussement attribu6
la dignit^ ^piscopale. Mais M. Voigt ne s'6meut pas pour si peu :
« Simon I, son ^v^que (de iill h ii84),fut, dit-il, oblig^ de soUici- .
ler plusieurs fois du pape des pouvdirs extraordinaires pour rame-
ncr Tordre daps son dioc^se, ou l'avidit6 et la discorde du clerg^
avaient produit de f^cheux ravages. Herbert peut donc bien s*expri-
mer comme il le fait. L'inexactitude peut bien ^tre attribu^e h un
compte rendu fait k la I^gdre ou erron^, ou k un d^faut de m6- *
moire d'Odo. Les autres circonstances concordent. trop bien,
pour que nous abandonnions cette explication pour une simple
erreur dans un titre. II est fort possible qu'il ne se soil pas trouv^
dans le cercle d*amis, ou Herbert a ouvcrt son cceur. Qu'il ait 6tu-
di6 k Paris t6t ou tard, peu importe, parce qu a Paris, ville si voi-.
sine de Meaux et r^unie k celle-ci partant de liens, personne n'a
pului parler d'un Herbert, ^v^que de Meaux, qui n*a jamais exist^.
11 est plus vraisemblable, si nous sommes d*ailleurs sur la bonne *•-
voie, qu'il v^cut primitivement k Paris et que bien plus tard uri
compatriote revenant de Paris, auquel il aura demand6 des nou- .
velles de YAlma mater, lui aura racont^ cette histoire. »*
Cette longue expHcation repose sur des hypoth^ses invraisem-
blables : d'abo.rd, en substituanl Herbert k rev^que de Meaux et en
se (ondant pour cela sur ce qu^Eu^es a ^t^ induit.en erreur, ou, par
suite d'un d^faut de m^moire, a £rttribu6 k cet 6v6que le langage -
de Tarchidiacri, M. Voigt s'est mis, sans raisbn plausible, en contra-
diction avec le texte latin; ensuite il ^'est pas probable qu'Eudes
soit venu ^tudier k Paris, et Tait ensuite quitti avant T^poque k
laquelle r^v^quede Meaux a ouvert son cogur kses amis parisiens;
enfin c*est encore gratditement que M. Voigt suppose.que ce n'est
qa'apr^s son retour en Angleterre qu'un compatriote d'Eudes, qui
aurait s^joum6 k Paris aprOs lui,* lui aurait rapport^ cette conver- .
sation.
Si Eiides n'avait d^signe reveque de Meaux que par la lettre H,'
H y a eu des copistes de ses fablcs qui ont M moins reserv^s que
(1} KUineire lateinische denkmaler der Tkiersagej pp. 46 et 47.
• ^
2^
' irUDE SUR LES.FA.BLES
• rw
• r
. lui, Ain^ dans le manuscrit 679 de la Biblioth^que de Berne, le
CQpiste a^crit endntier lenom qu'il supposait ^trecelui de l*^y^que,
*el qUe, 'd&as*iha'premi5re ^dition, je R*ai pas manqud de signaler;
• cenom.e^t /?w^, en franQais -ffwgfues.
f * , . * Sr, ^ d^faut de ce manuscrit dont il ignorait rexlstence, il avait
• .-' ' ..• fart^B que plus tard M. Gaston Paris n'a pa^n^glig^ de faire;(i), en
.-' V un mot, s'il axait consult^ le Vallia christiana, il aurait aj^ris que^
- • pour d^cqtrvrir le nom cacb6 sous la lettrcH, il n'^tait pa^ n^ces-
• . ;saii^ de faire^intervenir-un arcbidiacre.
' H4tons-noiis-de dire que d ailletirs le manuscrit dfe Beme n^ail-
^fait pu. que .rinduire en erreui:; ear il y aurait trouv6 :la menUon .
.. d[un dv^que du nom de Hugo qui a opcup^ le si^ge tTe Meaux de
• . .. . »f 164 ^ 1162 et dont Eudes n*a pu ifttre le contemporaim
*;^ L^s recherohep,*prec6demmenf ^ignal^es, de M. l^. Meyer m^i^
;" •• trfenf que, comme ^CriVain, il sq^partient h la premi^re moiti^ dn .
..jciu*. si^cle;.et; ainsi que je Tai d^jk dit» celles plus r^centes de
... jtl. Ward ^lablissent qtfit .n'est- pa^. d^c^d^ avant 4246. U sW^uit.
qu'Eudj6s; au temps ou B^rbert 6{ait archidiacre k Meaux, c-est-Jn
/.ilire vers ItSO^ne ppuvaitfitre qu*un enfant et qjie ceptainement
''. /en 44^2 il n'(5taitpas.e;ic6re n6.
. "Mais alorsquel ^tait, pendant son s^jour k Paris, T^vftque de
• Meaux^.Si.Mr y<>*&t, qui parait ^voir eu a s^ disposilion le manu-
• scrit de BerHn/a^ 4^.1-0, Tavait regarde dQ pr6s, il aurait cemarqu^ .*
..' qiiQ r^v$<jfue*de Meaux-.y 6tait appel^ (juillehnus (Ouillaume), et,*
• ■" *^'il s'6taitrep6rt^,au GaUia christiana, il y aurait trouvt^ q^e cet .
. ; .. ^vfequeavattvreirfpli .sesioilctiQns.^piscopales de 4244 k,4224 (2), et
cciUe 'de<;ouverte lui aurait dQnh(^ le mot de r^nigme. . :.
..• * A.quelie ^ptaque Xjuillaunie devintril ^y^que? Deuxans aprds Ift^ •*
• .' . reinise a Eudes de la directio^ de Ti^glise de Cberiton. D*oii venait-Q«
'• lorsqu'il Bst arHvt» kvMeaiix? De r^glise de Paris,oii*, d^apr^sle Galr'
lia christianqj il^tait (Hict/r/or, .c^jest-^-^lire maltre du choeur. Bnfin le * •
«* • '• • • » ' ■ '
''• Gallili christioAxa nousmontre que ses fonctlons 6piscopales jie
• ..,.'• ••*'^" .. ' , ,
• ■ - . ■ • . . -
'...,' • (i)Journal'lJ[es h-avantSy 1885, p. 47. * . • •
.(2) Dapr^ \q' GaHia Christiaha, t. VIII, col. 1622 ct 1623, Chiillaume (Gjdl--*:.
. . * llfelmus'I)j qui etait.d^unc viciIlo.famille do Ncmours, fut dv^qu^b de Meauy .de
1214 ^12^1. II fut inhume' dkns i*cgliso de Tabbaye de BardQl auiu>^'s de l*autel,
et sur la pierre de son tombcau fut gravt^e cette inscription : « Anno IncarDationB •
■ DominicJB. 1221, sepqltus cstin hoc loco piie memorlte Willelmus, Meldensis
i^juondam episcopus, xuju» anniyersarium agltur'xiv cal. Septexnbris. n
'exposer.^es dUd^§jicefrailx airiis qu'rVy avait n^cessairement-laies^s.
'II esltit^^-pi^bable-qile o'est pendant son ^i8c6patq]ii'Eudes/ • •; ; *.
' ayaatquitt^ }!^glise d^ Cheriton, se trouyait i Paris^ et qua dai^ - /' i'
^ cette vill^^en relatloxvavec Ies'artiis ^e r6y^que/'il ayait-^iijAur :"* • •/•w • • •/•
\«ux conhaiisjwiwje de son lacngafee attrist^. ' . *. *. ... '^'y
•• • A son j^oUr^n Angleterre, Eudes cntra-t-il dans Vordre^de.Ct* . ' "^: * •
tcaux?.C*est tin pginrqui n'fi3t pas parf^itemfent ^Jabli. Ses.jserT .* •'*. ' *.
,'• '**- * • V** •.*♦ •.' •*'■ ' • -m ' •
iaat>ns^(mt 6t^publi6s ti Paris,:en 1$W), sousxse tilre»: FIotbs sernio^ .
h}fm.^1 evan^Blibrum dominiccUiurn evcemntissimi magistri Od^nis, .- .' ' ; ' . ,
. CdnceltdHvParinensls. Ce iSire du preioiiervolume' »mpriai^. ,dans .'• ..
« * • — . '■ - * "• '■* * * • », • • • »•
. -teqyel sbn-cpuvre princjp^le ait paru est Ynuei&cet-^gard; mai^cf .'.' . •.
^ilenceest si^ificalif; .cap,.de Yn^irie qu*il y cst qufialiil6 dB-.Cljan-: . •.. .
' ce^ie^de rtniversijL6 dfi Parisf, tilre «ui d'«ineurs lui estformeUp-.^ '. ! . •
menCcA^itest^ par Oudin(i), de m^ihe', ':si, a la* conriais^ce de .. t .*
r^diteur, il avait*6t6.Un moine cisterci^a, 4e titre en eii.t certa^ . . .'
menti;^it mention. CestBal^ qur,.he preitfier, sahs y^rificaiion* pr6r . * •
ajable, lui .doima cette qjdalifioatipn ^2), et Poaseviri (8), Pitt3 (4:), de . • ,
. Visch (5), du BoiiUy (6), Oudin (t), Fal]tricius(8),tanner (9)/Voreri [• '
•'(la), J)ouee.(14);"et de noS jlaurs M. Oesterley (12), Im olit s^r c« ..•.'. •*.
point tour ii tour faitconffance. • •, . ;.* .'•:. './ .'*\
" j M..yoigt a*^l6 plusloinc ira->5ss^(i;Ue d^montrer qifEiidcs dtail : . ;•• .
' biferi entr^ dansl^Ordrc de Giteaux :.« Dan^ le iia6leau* 'de tori^ le^ • .■ '
. ordrfts monastiques alovs existants;, dit-il> ceUxde Git*e|iux'f6ririent . • • * •
1 1
• (l) €dmm^niarius de Scriptoribus eccftHje aniiqui9.*iA. la-cbL 16^ du t. II, .
. Oudin s'cxpriTne aiasi : k. lUf sermt>nes^impr6ssi,sub nomifiQ Odanis .CanCeUarii '
. .^^risieiisis, qui tittffos certo fUlsus cst. >0 . , ' . ** . *.
(i) Scripiorifin illustrium 'S/aioYis Brytannife Catfliogus.* (Voyiet 't.'l, p» 22f .)
• {i) App<tirQtus sacer. {Voyez i. II, p, \%1.)\ ' ' .'.
[k) Belationes histoficjf de RebUs anglicis. {VojezUl, Yi. ^lk.) . '
' .* 'l^ypitiliothtca sh^^ioriimsacri qrylinis Cistetxiiensis. (Vojez p..2Xil.)
■'{Q) Tlktoria Universitatis Pi^risiensis, (^oye^L 11, ]^. 1^%.). ' ' .. . ••.]
. * • (1) Commentarius de Scriptoribus ecoleSim antiquis.j{Yoyez'i. 11, col. 1624.)
(S) Bibliotheiia latind medine et tnfirfue setatis, Florencc, IBStf. (Voyez t. V, .
. p..«52f.) ; . . . - •:
' i9). Bibiiolhf ca britannicQ-Uibernita. iYoycz ji. ^60.) , \...
■ (10) Le jGrand Dictionnaife historique. CVoyez t. VIII, p*. 31, col^ 1.) .
[K\) IllustMtions of Shakespeafe and of ancient manners ^Loniires, ft07, 2- vol-
..in-^V {Vojezt.II,.pp. 343-n.)
{\%i Jahrbuch fUr Bomanisthfund Englische literatur, dinxi^e 1968.(VDyozp.i21.)
V .
- J
• • •
• •
.•.. .
28
JTUDB SUR LES FAB-LKS
• ••
• ■
ralphsl el romega », clest-^-dire lepremier et.le deriuer^-QfcaTcette •'
\ • . raison peu probante tir^e de la n6nrenclatnce de« ordre^ T^ljgieux ..
■■*•*'
qu^offre la moralit^ de la fable 52 (La Brebis blan^he, lar.Bfebis.
noire; l'Ane et le Bouc), il ajoute : « Djjps la ParaboU 51* le Comte
pillard porte et fait porter par ses gen^des bppnelsde'cet brdre,, •
: ' comme le mdlleur moyen de surprendre tesx n^gociants, qui
croient voir venir k eux les plus pieux de tous le^jopines, et,
parmi Iqs '^crivainseccl^siastiques les plus/^cenli, il ne Cite qufe*
saint Bernard de Clairvaux (i). » Enfin h ces raisoiis il en*ratt^chfe
une dernidre : t< Remarquez, dit-il, Taveirsion.^on dissimul^e
d*Eudes pour le clerg6 seculier, ^ussi bien piourle I]aut. clfrg^, ''.
parce que ignem auariiie^ ^uperhie, luxuriede seemittit (Parib, 1),
que pour Ife' bas clerg^, qui sous diff^renfs nomi^^estconipl^ter[ient
. exhibe (Parab. 53) ijisez : 52); au contraire^ touten bl^mant vigour .
• reusement les abus de la vie.monasti<|ue, il rexalte sous'Ies ^ages '
de rOlivier, du Figuier et de la Vigne (Parab.,!) (Jj. ». * .
Voyons ce que valent ces d6ductions. . , * * ' . . *
D'ab6rd, est-il bien vrai -qu^Eiidesait eapour les moines de Cl- ,
teaux uneestipie plus grande que pour Tes.autres?. On peut faire
h cette question une-reponsc affiitnative; mais il faiit ajouter qu'ils • •
ne lui ont pas non plus paru irreprochables, et il eStprobable que, *
sfM. Volgt, au lieu de n'examiner que les fables, avait ^galement.'
• * jete un coup d'opil sur les sermons du ra6me'auteur, il ne Iiii aui^OLit '
pas, avec tant d^assurance, attribu<5 mie par.eille pr^ditec^ion; en
effet, dansles deux exemples contenus dans les ser^nons surles •
Evangiles des cinquifeme» et quinzitjme diraanches ^r&sln Pente-
c6tey.Kudes ne m^nage pas-les Cisterciens. Dans l^ premier il fait •
vivement mvectiver un archev^que, quf est en m^me temps tm
moine cistercien, par une pauvre vieiUe qui, se plaighant des .*
exactions de ses pr^poses, lui.dit : « Vous pous detofeJ! tout vifs;
JVos vivos deuoraiis. » Dans le deuxidme'il fait tenir"par un pof
le langage suivant :/'< Les Cistercrens ont «ontract^ mariagi avec la -^
* ''•.■'»•■*. *'
cupidite; Cisterciences aipidilatem sibi maritavethint, >r ' • ■
Mais s'il n'a pas, autant qiie M. Voigt raffirme, place rb^dre *de.
Citeaux au-dessu,s de tous les autres, au moins art-il- d*une fa(<^on .
• ■ ' ■ ■ ^ .
g^nc^rale reconnu.au clerge r^igulrer.uire r6elle supi^riorite morale?
(1) Kleinere lat^iniscke de^ikmCder der Thierea^e, {Voycz \). 48.)
(2) Voycz m&me ouvrage, p. 49. * ..*''. '
• »
« •• •
■ «
•iTLES PAkA-aoLES D'EUDES DE CHERITON. ./29
Ce serait encore se troinper qoe.de le croire. Eudee s*allaque bien
aVix vicefs du clerge siSculier, mais il ne m^nage pas davantage les
membres des ordres monastiques. Pour ^lre fix6 sur ce point, on'
• poarrait s*en tenir.a Texamen de la f?U)le du Comtey d^trousseur
. de passant^, inv6qu£e.par if. Yoigt h Tappui de .sa these; dans la
moralitS decette fablei, loin de faire T^loge des moines, Eudes les
• • •
' assimile en ces term^s au Gbmte et h ses gcns : « Idem faciunt
qai^am mohacbi ; venidht ad divitem infiroium, et, si possunt, sub
.speqie sacuritatis omnibus bonis ipsum spoli^nt. » . '
Od trouv^ra-Texpressiondu m^me sentiment dans les moralit^s
' des fables i5, i6,'P\ 43; 51, 5!2, 53, 54«et.55: Mais il serait trbp
• long de citer tous les.passages probants. Je n'en veux extrair^
qu un seui tire de la fable des Obs^ques du Loup. Voioile portrait
que^* dans ' 1$ fable 43, il fai(. de la population des m6nast^res :
« II arrive.souvent qu*k Ja mprt de quelque riQlie voieur ou usu-
■ • tier,' Tabb^ ou le prie\ir r^uhit son troupeau de b^tes, je venx
;dire d'^tres vivant Bedtialentient; car, la plupart du temps, il se '.
trouve'que,'dans un gra^d couvent de moine$ noirs t)u blancs, il
ny a que.dftsb^tes^ lions par.rorgueij^ rcnard? par la fuse, ours
; ..par la vojracit^, boucs puants parla luxufe, il^es par la parcsse,
• ' herissons par raspSritu, lr6tres par lai)oltronnerie, trembiaht sans
motif, puisqulils' cr^igaeut de perdre les biens temporels. et hc .
redoutentpas dabandonner les oternels qui devraient surtont les ' '
inquieter,i)(Bufs pour les lalJcursqui loucbent aifx ricfiesses de ce
flioniie, cai: ils «Wcupent le plus dfe celles de la,tarre.;»- •*.
Eudes avait un grai^d amour de la purete moraie; Vivant au nii- .
. lieu du monde clerical, il sMnt^rcsee j)arliculi6rcment ^ Ijiii, c*est
lui surtout c^ull cherche. k ameliorer,. et, disons-le, car c^est \h, -
- r^loge le plus granH et le*plus vrai qulon puisse faire dc lui, sa
ilature droitQCt Ifontii&te ne fait pas de distinction cntre les hommes
vicieux, ^t,qu*ils appartieanent au^ ordres monasti^ues ou au
clerg^ *s^ciilfer/.pactout pii il lea rencontre, il lcs flagellc' . *
M. Voigft 3*est,.bn le.voitj^apptiy^ dans son raisbnncment' sur
des prtnwssesr qui nesgrit pas..trcjs exactes; mais, le fasscnt-elles,
elles ne fourniraient qu*une bieti faible basc a.la conclusion qu*il
en tire. Quand ui(^m% Eudcs aurait mis le clerge rt^gulier au-dessus •
de Tautre et les moines clstorcions au-dessus dcs aa(res, il oe s'en-
suivrait pasquHla faitpartie.dcs premiers. ".
I • ■
. .
n ■
CHAPITRE 11.
* •
'.' KABLES D'EUDES DE CHERITON.
• •
•
• #
'f'^ .Ce'deuxi6mecliapitre, consacr^.aux fables d'Eudes, sera divis6
eii Iroissections. Dans la preml^re je rechercherai si Eude^ a com-
• -pb^ plusieurs recueils de Tables ou un seul. Dans la deuxi^me
j'essaierai, en les d^gageant des ^lements qui leur sont ^trangers,
d*^tal)lir le nombre exact de ses fableset de retrouver Tordre dans
IjBquel Eudes liii-mi^me ayait dii' les ranger. Dans la troisi^me, je
rechercherai r^poque-^ lacjuelle il les a 6crites.
• *
• ■
. . SECTION l.- . ^ .
.■ • '
fiudes a-t-il compos6 un on pluslenrs reoneils de fablea?
• * . * ■ *
.. Gcttc question n^existerait pas, si, par leurs deubles emplois,- les
. anciens bibliographes ne ravaiehtpas fait nattre. En examinant les*
. •li^les qu*ils ont dresst^es des ouvrages d'Eudes,. nous avons d^j^
vu queHcs troublantes. erreurs ils ont commises. En ce qui touche
sp^Qialement son qbuvj'^ ^sbpiqile, ils n*ont pas brille par plus
d'exactitude.
. Vpici d'abord conunent Bale ^numere ses ouvrages :
"• • • ' . • - .
later caDtera certe, quaj raultaiecit, prouerbia illa quaj Aesopus Grae-
^. cus GraDCe compilauerat, Laj.i*ua reddidil el commentariis iliustramt, quod
opus uocabat : • .
Hestiariura uel Brutaritfra'.* . Lib. I. luerurtl ligna, ut ungerent super
. ; se.
Opus sexaginta parabolarum. . Lib. L Quoniam, ut dicit Gregorius, plus.
» •
• •
»
• • .* . • »
• • « » •
PABLES ET PARABOLES D*El]DES DE CHERJTON. 33
Homelias de tempore. . . .
Homelias de sanctis . .
Parabolanim aliud opus
Paenitentialeqnoque . .
. Lib. L Cum approphnquaa^et, etc, pra*-
sens. •
. Lib. L Ambulans le^us iuxta mare Gali.
. Lib. L Aperiam in parabolis os meunj, lo.
. Lib. L Descendi in ortum meVim, utuide- '
rem.
Partium opus Lib. L
Narrationes quasdam. . . . Lib. I (i).
•
Possevin, se borna k copier cette liste ; car, s*il en retrancl>a •
le premier article, intitul6 : « Bestiarium vel Brutarium », il le rem-
pla^a par le suivant, qui sous une autre forme n'en ^tait que la re-
production : « Commentaria ad Aesopi prouerbia latine a se reddita;
quse Commentaria prsenotauitOpus Bestiarium siueBrutarium(2).»
Lasuppression et la substitution en somme n^^tafeiitqu^apparentes..
Peu de temps apr6s, survint Pits, qui, d'accord avec Possevin
pour consid^rer la phrase pr^liminaire de Bale comme s'appliquant
aupremier article, la rempla^a par ce qui suit : « Multa prouerbia,
parabolas multas tum sacras, tum profanas, quasi alter Salomon
scripsit. Imprimis*qu2e Aesopus Grsece exarauit, hic Latina fecit,
et commentariis illustrauit operique titulum prsefixit : Bestiarium
uel Brutarium. » A la iiste de Bale il a seulement fait une addition
ainsi conque : « Summam quse dicitur haberi Ms. Oxonise, in Col-
legio Nouo (3). »
De Visch, s'en rapportant k ses devanciers, accepta Taddition faite
par Pits; mais il supprima Tarlicle intitul6 : Homelise de sanctis{A).
Tanner voulut k son tour 6tablir une nouvelle liste. Comme
Possevin, Pits et de Visch, il prit pour point de d^part celle de Bale,
qu*il augmenta deS ouvrages suivants : *
Sermones in Evangelia dominicalia,
Conciones super Evangelia,
De brutis animalibus,
De Poenitentiis,
Historia S. Pauli,
Summam quandam,
Speculum laYcorum .
(1) Scriptarum illuslrium maioris Brytannias Calalogus. (Voyez t. I, p. 22L)
(2) Apparatus sacer, Cologne, 1608. (Voyez t. II, p. 167.)
(3) Relatianes historicas de Rebus angliciSf 1. 1, pp. 2i4.
(4) BibUotheca scriptorum sacri Qrdinis Cisierpiensis, ^dition de 1G:">6, p.-25^.
.•
34 £TUDE SUR LES FABLES
Ces additions ^taicnt plus fictives que r^elles. Les deux pre-
miers num^ros n'6taient, sous une forme difl'6rente, que la r6p6ti-
tion de celui que Bale avait appel^ : HomeliaB de Tempore; le troi-
sieme sc rapportait k celui intitulc^ : Aliud opus parabolarum; le
quatri^me 6tait le m^me que le Poenitentiale ; les cinqui^me,
sixi^me et septieme seuls ^taient nouveaux.
Ainsi rectifi^e, la liste complfete semblait se r^duire aux omTages
suivants :
i* Bestiarium vel Brutarium;
3'' Opus sexaginta parabolarum ;
3'' Homeliae de tempore ;
A"* Homelise de sanctis;
5<* Parabolarum aHud opus ;
6*» PoBnitentiale ;
7** Partium opus ; ' .
8** Narrationes qusedam;
9** Summa quaedam ;
10« HistoriaS. Pauli;
ii" Speculum laicorum.
Cette liste est-elle exacte? Nullemwt. Eudes n*a ^crit qu*un
seul rccueil de fables, et, en le d^signant par des titres vari6s, ies
bibliographes ont commis la faute de faire plusieurs ouvrages
d*un seul. Ainsi, c est bien une collection de fabies que contient
Touvrage appele Bestianum ou Brutarium^ puisqu*il commence,
d^apres les bibliographes, par les mots : Jverunt ligna ut ungerent
super se, qui constituent eux-m<^mes le d^but de la premi^re fable
de la coUection connue. Quant aux deux pr^tendus ouvrages inti-
tules, l'un : Opus sexaginta parabolamm, Tautre : Aliud opus para-
bolarumy les paraboles dont ils se composent nc sont que des
fables 6sopiques, et les premiers mots par lesquels chacun d'eux
d^butc montrent bicn que les fables qu^ils contiennent sont les
memes que celles de Touvrage intitul^ Bestiarium ou Brutarium;
les mots : Aperiam in parabolis os meum, sont ceux par lesqueis
commenco le pr^ambulc ordinaire de la collection connue, et il
est bien probable quo les niots : Quoniam, ut dicit Gregorius,
conslituent le d^but d'un pr^ambule moins usuel de la m^me col-
lection. Enfin, dans Touvrage d^sign^ par les mots : Narrationes
qusedam^ il ne me semble pas douteux qu'il faut sous un nouveau
ET LBS PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 35
titre voir ioajours la mdme collection; ce qui le d6montre, c'est
qu en 1869, dans le Jahrbuch fur Romanische und Engluche Liiera^
tuTj les fables que M. Oeslerley a publi6es sous le titre Narrationes
magisiri Odoms de Ciringtoniay sont les m^mes que celles d^sign^es
par les auires titres. II n'existe donc qu'une seule collection qui a
regu a tort des d6nominations diverses.
SECTION II.
Nombre et olassement des fkbles.
Ce serait, k mon sens, une grave erreur que de croire qu'Eudes
avait ^crit ses fables k ]*usage des orateurs de la chaire qui d^sire-
raient les introduire dansleurs sermons et rendre pardes exemples
leur enseignement k la fois plus intelligible et plus attrayant. Quand
ila voulu donner k sesfictions cetto destination, il ne les a pas lais-
ft^es en dehors de ses sermons, il les y a intercal^es. On ne peut
(^prouver de doute k cet ^gard, lorsqu'on lit ses affabulations. Ainsi
que je Tai dej^ dit, on s'aperQoit tout de suite que, tandis que ses
sermons ^taient faits pour rinstruction religieuse du peuplo, ses
fables avaient ^t6 compos^es pour combattre la d^moralisation du
clerg^ de son temps. Voil^ pourquoi ses d^ductions morales sont
si d^mesur^es. Elles sont pour lui la chose principale, dont la fable
elle-m^me n'est plus que romement accessoire. En un mot, dans
sa pens^e, ses fables sont surtout des sermons, diiTerant, il est
vrai, des autres par la forme et par le personnel auquel elles sont
destin^es.
Mais ce qu'il faut ajouter, c*est qu'elles ont 6t6 d^tourn6es dc leur
destination sp^ciale et,comme celles des sermons, ont 6i^ utilisees
par les pr^dicateurs qui s*adressaient au public des ^glises, et
qui, les recopiant pour s'en faire un recueil de mat^riaux, tantdt
les ont allong^es, raccourcies ou transform^es, tant6t en ont aug-
ment^ le nombre par d'autres, emprunt^es, au moins quant k
V'\d6e, a des auteurs plus anciens ou puis6es dans leur propre
imagination.
Au moins, k d^faut de son texte exact, peut-on arriver k distin-
guer les fables qui sont son ceuvre plus ou moins alt^rc^e de celles
qui, quoique m^l^es aux siennes dans les manuscrits, lui sont
36 £TUDB SUR LES PABLES
compl^tement ^trang^res? Telle est la question qu'apr^s M. Voigt
je vais maintenant t&cher de r^soudre.
M. Voigt a essay^ de dresser un tableau des fables d*Eudes,
comprenant 109 pieces, que, en r^unissant souvent deux et quelque»
fois trois d'entre elles en une seule, il a, pour se conformer anx
groupements des manuscrits, r^duites au nombre de 76 (i). Se fon-
dant sur ce que les quinze avant-derni^res fables de son tableau
ainsi condens^ ne se trouveraient en totalit^ ou en partie que dans
les trois manuscrits Munich 8356, Munich 14749 et Gude 200, et sur
ce que la derni^re n'existerait m^me que dans le seul manuscrit de
Breslau, il en a conclu que rocuvre d'Eudes devait ^tre restreinte
aux soixante premi^res. Si cette observation ^tait mat^riellement
exacte, elle ne serait pas probante, mais elle est d^mentie par les
manuscrits; en effet, ce ne sont pas seulef&entles trois pr^cites qui
rec^lent les quinze avant-derni^res fables de son tableau : on les
trouve encore en totalit^ ou en partie dans plusieurs manuscrits
que malheureusement il n*a pas eus k sa disposition, et notam-
ment dans les manuscrits Arundel 275 du British Museum, 2800 de
la Biblioth^que royale de Munich et 441 du Coli^ge du Corpus
Christi de Cambridge.
Sous rinfluence d'une erreur mat^rielle entrahi^ k soutenir une
th^se fausse, il a cherch^ k ia fortifier par des raisons plus ing^
nieuses que solides. Ne voulant pas 6tre suspect^ de les avoir affai-
blies par une p^le analyse, je lui iaisse la parole : « Les quinze fables
suppl6mentaires de T M (2), dit-il, ne se retrouvent dans aucun
autre manuscrit, except^ G (3), qui en admet sept. T M G pr^sentent
ainsi une r^daction unique, provenant si^rement du xin^ si^cle,
d6sign6e par le manuscrit M, digne de foi sur tous les points
importants, sous le nom encore inexpliqu^ de Hosneckelj et devant
^tre consid^r^e tr^s vraisemblablement comme originaire du midi
de la France. Pour son auteur, Narbonne est la place la plus forte
et la plus ancienne; dans les adjonctions k la parabole 60 [lisez :
41), ii raconte deux tentatives de s^duction : la premi^re, rela-
(1) Kleinere lateinische denkmAler der Thiersage... Strasbourg et Londrcs,
1878, in-8».
(2) M. E. Voigt dcsignc par la lettre T lc ms. 14749 de la Biblioth^uc royale
de Munich et par la lcttre M le ms. 8336 de la meme Bibliotheque.
(3) La lettre G se rdferc au ms. Gude lat. 200 de la Biblioth^quo ducale de
WolfenbUttel.
ET LE8 PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 37
tWe k un monachus Cluniacensis, et le r^cit de la seconde com-
mence ainsi : Sic contigit diebus nostris de quodam predicatore in hys-
pania; quedam mulier dixit quod se interficeret , nisi cum ea rem
haberet (il Ini fait honte, en se plagant sur un bilicher allum^ et en
rinvitant h, prendre place sur ce lit de repos); dans la para-
bole 66 Tauteur parle d'un rex Aragonum, si g^n^reux que succes-
sores sui non poiuerunt secum milites tenere nec inimicis resistere etc.
II joint aux collecteurs d'aum6nes mentionnc^s dans la parabole A
(lisez 4f ) les fr^res de THdpital du Saint-Esprit, qui, partant de
Montpellier, se r6pandaient au dehors. II est vers6 dans la connais-
sance de la Bible et des P^res de r£glise et il cite des vers d'Horace
(Ars poetica, 139), d*Ovide (Ars am., I, 99; Remed, am,, 91, 92) et
de Pmdence; quant aux vers (dans la parab. 72) :
Ve michi nascenti, uiuenti uel morieiiti!
Ve michi, quod sum, ue, non uiuit fllius eue!
je ne puis en retrouver l'auteur. Dans ses morales le ton et le style
sont plus color^s, plus ^loquents que dans Odo (1). »
J'avoue que toutes ces raisons ne me touchent pas. Ce n'est
pas parce que Tauteur a consid^r^ Narbonne comme une place trds
forte qu'il doit en ^tre originaire ou voisin. Le r^cit des deux ten-
tatives de s^duction 6tant, d'apr^s M. Voigt lui-m^me, compris
dans Tune des soixante premi^res fables, c'est-^-dire dans Tune de
celles qui ne sontpas en litige, ne peut lui fournir aucun argument
k Tappui de son opinion ; mais, en supposant que le r(^cit relatif k
la tentative de s^duction faite sur un pr^dicateur espagnol se trouve
en debors des soixante fables non contest^es, il n'y aurait encore
aucun ai^ment k en tirer. Ne voit-on pas dans la fable XII Eudes
raconter une autre anecdote dont un h^r6tique toulousain aurait 6i6
le h^ros? Et si Ton veut se reporter k ses sermons, n'y trouve-t-on
pas racont^es la tentative d*empoisonnement accomplie par une
mar&tre Lombarde sur ses beaux-fils et la conversion-d^unSarrasin
par un 6v6que Sarde(2)? A plus forte raison Eudes a-t-il pu avoir con-
naissance d'un ^v^nement plus dramatique concernant un membre
(1) Kleinere lateinUche denkmiiler der Thiersage.,. Strasbourg et Londres,
«878, in-8-. (Voyez pp. 39 et 40.)
(2) Voyez le sennon pour le jour des Rogations ot celui sur T^vangile du
neuTieme dimanche apr^s la Trinitd.
38 l^TUDE SUR LES FABLES
du clerg^ espagnol. Et, s*il en a et^ inform^, il a pu encore bien
mieux ^tre initi^ k rhistoire d'un roi d'Aragon. On ne doit pas
davantage s'^tonner qu'il ait' fait mention de la congr^tion des
fr^res de rH6pital du Saint-Esprit, dont la maison principale pouvait
4tre h Montpellier, mais dont, en sa qualit^ de membre du clerg^, il
ne pouvait pas ignorer Texistence. M. Voigt all^gue encore que les
fables contest^es r^v^lent un auteur vers6 dans la Bible et dans les
ouvrages des P^res de rCglise; mais n'est-ce pas justement \k ce
qui doit les faire attribuer k Eudes? On y trouve aussi des citations
tir^es des anciens poetes latins; mais cette particularit^ remar-
quable est 6galement celle qui caract^rise les soixante premi^res
fables. Enfln pourquoi dire que dans les morales des demi^res
fables le ton et le style sont plus color^s que dans les premi^re»^
Je n'ai analysi^ qu'une de celles-ci, celle des Obseqves du Loup : il
me semble qu'elle ne p^che pas par la pAleur; peut-^tre pourrait-
on plut6t lui reprocher d'^tre trop color^e. Ainsi s'6vanouissent,
d^s qu'on les envisage de prds, toutes les raisons imagin^es par
M. Voigt.
11 n'y avait qu*un argument qu'il eM pu invoquer en faveur
de sa th^se, et c*est justement k celui-lJi qu'il paralt n*avoir pas
song^. Nous avons vu que les anciens bibliographes avaient, dans la
nomenclature des ceuvres d'Eudes, indiqu^ ses fables sous divers
titres et notamment sous le suivant : Optu sexaginta parabolarum,
Si ce titre, qui de prime abord semble trancher la question, ^tait
fourni par les manuscrits qui nous sont parvenus, il y aurait lieu
de s'en pr6occuper. Mais alors on ne tarderait pas k comprendre
que ce titre ne procurerait pas une preuve irr6futable de la limita-
tion k soixante du nombre des fables. En effet un pareil titre
n'aurait pu gu^re 6maner de Tauteur, et Ton pourrait avec raison
objecler qu'il n'a pu ^tre invent^ que par un copiste ancien qui, ne
trouvani dans son mod^le que soixante fables, a eu Tid^e de Vindi-
quer en t^te de sa copie. Mais il n'y a pas m^me de r^ponse k
faire ; car aucun des anciens copistes, du moins k ma connaissance,
ii'a eu cette id^e ; aucun des manuscrits qui ont pass^ sous mes
yeux ne portait en tdte ces mots que Bale a d<i ^tre un des pre-
miers k employer ei que les bibliographes post^rieurs ont succes-
sivement reproduits.
Qu'il me soit permis d'ajouter que M. Voigt lui-m^me, s'il avait
BT LES PARABOLES D*SUDES DE CHERITON. 39
pris connaissance des sennons d'Eudes, n^aurait pas pu lui conies-
ier la patemit^ des fables plac6es sous les num^ros 01 k 75. En
efiet, dans ses sermons, Eudes avait, en noiable quantii^, faii usage
des fables qu'il devait ensuite faire reparaitre dans son oeuvre
^sopifiue ; or, parmi elles il en esi qui font pariie de celles com-
prises dans ces num^ros : ainsi les sermons pour le second jour et
ponr Toctave de la f^te de P&ques et pour le IX^ dimanche apr^s
la Pentec6te poss^dent les trois fables du Chai k qui on a coup^ la
queue, du Chien et des deux Hommes^ et de rAspirani h la condi-
tion monacale, et les trois m^mes, avec des r^daciions qui, il est
vrai, soni difT^rentes, se retrouvent sous les num^ros 67*, 64 et 72
de la collection ^sopique. La d^monsiraiion esi donc compl^ie.
Pour le m^connaitre, il faudrait aller jusqu'4 pr^tendre que les
sermons et les fables ne sont pas roeuvre du m^me auieur; mais
nous verrons un peu plus loin combien ceiie ih^se seraii mal fon-
d^e. Les fables rejet^es par M. Voigt doiveni donc ^ire main-
tenues.
Maintenant, il ne faut pas s'y iromper, la quesiion qui s'est
pos^e et que je crois r^solue, n*a pas 6t4 de savoir s'il fallait opter
pour le nombre de soixante fables ou pour celui de soixanie-quinze ;
il s'est agi de d^cider s*il fallaii consid^rer comme seules auihen-
tiques les fables plac^es sous les soixanie premiers num^ros du
(ableau de M. Voigt ou accorder la m^me coniiance k celles mises
sous les quinze num^ros suivanis, ce qui esi bien diff^reni ; car,
souvent un seul num^ro ayant 6i6 aiiribu6 aux fables qui iendent
k une m^me d^duction morale, il s^ensuii que le nombre de celles
comprises dans les soixanie premiers num^ros est sup^rieur a ce
chiffre et qu'il en est de m^me de celles r^unies sous les quinze
num^ros suivants. En r^alit^ leur nombre ioial esi de cent
douze.
Dans quel ordre ces cent douze fables doiveni-elles ^ire dispo-
s^es?Telle est enfin la quesiion k irancher.Elle n'exisieraii pas, si
M. Oesterley, par la publicaiion du manuscrii Arundel 292 du Bri-
tish Museum, et M. Voigi, en suivani les erremenis de son devan-
cier, ne Tavaieni pas faii naiire ; car, lous les manuscriis k peu
pr^s complets, k quelques l^g^res diflT^rences pr^s, soni d*accord
enlre eux; le manuscrii Arundel 292, qui ne renferme qu*un frag-
meni, est, probablemeni pour ce moiif, en dissidence avec eux, et
40 KTUDE SUR LES FABLES
par malheur c*est justemeni celui que M. Oesterley et M. Voigt onl
pris pour base de leur classement.
On est fond^ k se demander pourquoi M. Oesterley, lorsque le
m^me fonds du British Museum lui en oiTrait un autre presque com-
plet, n*a pas donn6 la pr6f6rence k ce dernier. II me paratt pro-
bable , et il me semblo ressortir de la nomenclature donn^e par
lui des manuscrits des fables que, s'il n'a pas opt^ pour le manu-
scrit Arundel 275, c'est qu41 ne le connaissait pas.
Quelle que soit la raison qui Ta d^termin^, son singulier choix
a eu un notable inconv^nient, celui d*induire en erreur M. Voigt
sur le v^ritable classement des fables ; ce qui ensuite moi-m^me^
dans ma premi^re ^dition, m'avait, quoique k regret, entrain^ k
suivre la voie trac(5e. Or, dans le manuscrit 292 Tordre primitif a
6t^ boulevers^. Voici en effet comment le copiste du moyen kge
avait proc^d6 : apr^s avoir transcrit la premidre fable et ses an-
nexes, et Tannexe de la deuxi^me, il ^tait imm^diatement pass6
aux demi^res, de sorte que les trente et une suivantes sont celles
qui dans les manuscrits complets en occupent la fin et, qui plus
est, dans le m^me ordre. Arriv^ k la fin de son mod^le, le copiste
s'est report^ au commencement ; il a alors entrepris la copie des
f)remi^res fables qu'il avait d'abord omises ; malheureusement, au
lieu de parfaire sa t4che, il n*a ainsi copi6 que dix fables, qui sont
devenues les dix demi^res de son manuscrit ; de sorte qu^en d^fi-
nitive il a n^lig6 toutes celles qui sont comprises entre le nu-
m6ro 10 et le num^ro 39.
Dans cette situation, ia ligne de conduite que, pour dresser la
liste des fables, j^avais k suivre, 6tait fort simple : je n'avais q\i*k
examiner les manuscrits les plus complets et k voir quels 6taient
parmi eux les plus dignes de confiance. Cest ce que j'ai fait,et mon
parti a ^t^ vite pris : j'ai opt^ pour le manuscrit 441 du Gorpus
Christi de Gambridge. G'^tait celui qui, lors de la publication de
ma premi^re 6dition, m'avait d6jk paru le meilleur. Ce qui alors
m'avait emp^ch^ de lui donner la pr6f6rence, c'est que la copie
qui m'en avait €i6 envoy^e 6tait fort d6fectueuse. Dans les voyages
que depuis j'ai faits en Angleterre, j*en ai moi-m^me pris une
seconde, qui, etant exempte des fautes de la premi^re, me permet
non seulement d'en suivre Tordre, mais encore de la prendre en-
ti^rement pour base de ma nouvelle ^dition.
ET LES PARABOLES 0*BUOES DE CHERITON. 4f
Voici donc la nomenclature des fables, ^tablie d'apr6s ma nou-
velle copie :
Prologue.
i . — Les Arbres qui ^lisent un roi.
i* — Les Fourmis qui ^lisent un roi.
i** — Les Grenouilles qui elisent un roi.
i^ — Les Poussins qui ^lisent un roi.
i^ — Les Oiseaux qui ^lisent un roi.
!• — L*Abb6 et les Moines.
2. — Le Faucon, les Pigeons et le Grand-Duc.
2» — L'Escarbot qui bat des ailes.
3. — La Corneille sc plaignant k TAigle.
4. — La Buse et rfipervier.
4» — Le Coucou et la Brunette.
5. — La Tortue et TAigle.
6. — Le Loup et la Cigogne.
7. — L*Oiseau de Saint-Martin.
8. — L'Homme chauve et chassieux et les Perdrix.
9. — L*Oiseau appele Freynos.
10. — L'Aig]e et ses Petits quVlle habitue au soleil.
11. — La Cigogne et le Corbeau.
12. — L*Her^tique et la Mouche.
13. — Le Phenix qui renalt de sa cendre.
14. — Le Crapaud, son Fils et le Lievre.
14* — Le jeune Homme et la petite Vieille.
15. — Le Chat deguise en moine et le Rat.
15* — L*Araignee, la Mouche et le Vent.
15** — Les Irois sortes de Mouches.
16. — Le Rat de ville et le Rat des champs.
17. — L^Antilope.
18. — L'Hydre et le Crocodile.
19. — Le Renard dans un puits et le Loup.
20. — Le Lion, le Loup et le Renard associes.
21 . — Le Fromage, le Rat et le Chat.
21» — Les Chiens, le Cadavre et les Corneilles.
21*» — Le Rat, la Grenouille et le Milan.
22. — Le Loup devenu moine.
23. — Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs.
23» — Le Pfere de famille, les douze Brebis et le Loup.
24. — Le Loup et TAgneau.
25. — Le Renard et le Coq.
26. — Les Anes couverts de peaux de Lions.
27. — Gaulier k la recherche de l'eternelle felicite.
27* — Les deux Compagnons, l'un v^ridique et Tautre menteur.
fiTUDB SUR LBS FABLES
- La Gu^pe et l'Araign£e.
- L'Escarbot el son fnmiei'.
- L'Aigle priv^ ile la vue par le Corbean.
- Le Laique et le Clerc.
- Le Lion, 1e Loup et le Porc.
- Le Paysan et les Escarbots.
- Les Alieilles et les Escarbots.
- L'Ane et les Porcs.
- I.a Poule protegeant ses Poussins cootre le Uilan.
- Le Lion, les Hats, Ics Souris cl le Chat.
- L'Oie grasse et le Corbeau.
- Le Jusle et le P^cheur.
- Le Fou.
- L'Enchanteur.
~ Le Jeu J'echecs.
- Lc Poussin intloniple.
- Le .Milaii et les Perilrix.
- Le Kenard et le Chat.
- I,e tJjrbeau, le Pigeon et son Petit,
- La Huppe et le Itossignol.
- Le Iliclie «l ia Vache de la Veuve.
- Les Hahilanls dp Wilby et le Li&vre.
- Les Fimrmis et les Porcs.
- Les 0|ps;'(]iies (tii l."ii|i.
- Le Chieii et les Joncs.
- La Licorne, )'Hoinnie el les deux Vers.
- Le Henartl et le Batelier.
- La Guenon el la Noix.
- Le Limacon portant sa maison.
- Lc Limacon el ses comes.
- L'.\raignee et la Mouclie.
- I.e Henard i|iu fail le mort et le Corbeau.
- Le Fiomage ct le Kat piis auplege.
- Le Henard el les Poules.
- Le Henard dSguis^ et les Brebis.
- Le Comte voleur de grand cbeinin.
- La Brebis blanche, la Brebis noire, TAne et le Bonc.
■ La Hn>c !■! Iv CiapauJ.
- Le Faucon e( le Hilan.
- L'Assemble'' Ucs Souris et le Chat.
- Lc Elibou condamn^ par rassembl^e des Oiseaui.
- Le Hat sauvc par le Chat.
- La Pucc ct rAbbS.
- Le Serment U'un cerlain Alcxandre.
- La Grange cn fcu.
- Le Pdican et ses Pelits.
ET LES PARABOLES D*BUOES DE CHERITON. 43
58. — Le Loup et le Lifevre.
59 . — Le Serpent mourant de froid.
59* — Le Serviteur du Roi.
60. — L'Odeur de la Panlhere.
61 . — Le Chien et rOmbre.
62. — I^ Grenouille el le Bupuf.
62* — Le Chevalier et son Fils.
63. — Le Rat qui cherche femme.
64. — I-e Chat et sa Femelle.
64* — La Femme ^l^gante.
65. — La Cigogne et le Serpent.
66. — Le Paon deplumd par les autres Oiseaux.
67 . — Le Crapaud et la Grenouille.
67* — Le Chien et les deux Hommes.
68. — Le Lion qui cherche des ministres et rAnc.
69. — Les Chiens et l'Ane.
70. — Le Corbeau et le Renard.
70* — L^Athenien qui veut passer pour philosophe.
71 . — La Cigogne et le Chat.
72. — I/Aspirant k la condition monacale.
73. — Le Bouc et TAne.
73* — Le Fils et son vieux P^re.
73»> — Le vieux P^re, le Fils et le Petil-Fils.
74. — Le Loup h. qui le Renard conseille de p^cher.
75. — La Mouche et la Fourmi.
En sus des fables comprises dans ces soixante-quinze num6-
m^ros, il y en a quelques autres ^parses dans divers manuscriis de
rcBuvre d'Eudes. EUes pourraient recevoirles iitres suivanis: 76. Le
Coucou ei TAigle; 77. Le Sagiiiaire et le Ro^signol; 78. La Licorne,
rHommeet les deuxRats; 79. LeRaietsesPeiiis; 80. L'6v^queTh6o-
doseeile blocde glace; 81. Le Renard et TAne se confessani au
Loup. La premi^re n*exisie que dans le manuscrii de Breslau IV.
Q- 1^6; la deuxieme n^existe que dans le manuscrii d'Arras; la troi-
si^me, qui est foumie par le m^me manuscrii, esi, avec une r6-
daction diff^rente, la m6me que la quarante-cinquienie de la liste
quipr^c^de; ia quairi^me ne se renconire que dans le manuscrii
btin 16195 de Biblioih^que royale de Munich; seule la cinqui^me
«sl commune a deux manuscriis, celui de la Biblioiheque Bod-
l^ienne Douce 88 ei celui du fonds Meermann, aujourd*hui k Ber-
'in; enfin la sixi^me, qui esi sp^ciale au manuscrii dc Breslau pr6-
cil^, y esi la irente-huititoe du livre II, De Gressibilibus,
44 fiTUDE SUR LES FABLES
Quoique ces six fables ne puissent guere Mre attribu^es kEudes^
pour qu*on en puisse juger, je les publierai h la suite des siennes.
SECTION III
Date de la composition des fkbles.
J'aurais fini, si je n*avais pas le devoir de rechercher k quelle
^poque Eudes a compos^ ses fables.
Cvidemment je n*ai pas k me pr^occuper de Fopinion des an-
ciens bibliographes, qui, se fiant les uns aux autres, ont fait de lui
un auteur du xn« si^cle et ont 6mis Tavis que c*est vers 1480 qu*il
^tait dans la force de Ykge et dans la pl^nitude de son talent. II
serait superflu de d^montrer qu*ils ^taient dans Terreur.
Mais M. Yoigt a essay^ de r^soudre la difficult^; et, avant de
faire la m^me tentative, je dois examiner s*il n'a pas d6couvert la
vraie solution. II ne s'6tait pas pourvu d'6I^ments d'information
autres que le texte mdme des fables, et malheureusement c'^tait
insuffisant. Celles auxquelles il a eu recours sont les fables ii
(L'H^r6tique et la Mouche), S6d (Le Jeu d'^checs), 4ia (Les Habi-
tants de Wilby et le Li^\Te), 52 (La Brebis blanche, la Brebis noire,
TAne et le Bouc), 59 (Le Serpent mourant de froid). Pour qu'on
sache exactement par quelles d^ductions il a cru pouvoir d^termi-
ner la date k laquelle Eudes a ^crit ses fables, le mieux que je puisse
faire est de traduire litt^ralement son langage :
(( On peut aussi, dit-il, trouver dans sa collection de fables des
indications approximatives sur T^poque k laquelle il v^cut. II d^crit
assezexactementlejeu d'6checs(Par. 36 c)(/wez; 36 rf); il nommeles
fignresmilUeSfregeSyduceSfpedones ;ce\m qui triomphede sonadver-
saire [mattat) est appeI6 probus; apr^s la fin du jeu, les figures sont
jet^es sans ordre dans la bursa, sacculus ou saccus. l\ sait que les
captifs Sarrasins tuent leurs bienfaiteurs et leurs maitres (Par. 59). II
mentionne dans la Parabole 12 les h^r^sies des Cathares,n6es dans
le midi de la France et d^jk combattues dans le concile de Lombers
en 1165 : Diciturquod hereticus quidam in iholosanis partibus in loco
exaltato praedicauity quod uerus Deus non fecit mundum uisibilem, etc;
cet h^r^tique ajoutait comme une preuve d^cisive : Quare faceret
Deus benignus muscas^ cum sint animalia immunda? II sait que plu-
BT LBS PARABOLES DEUDES DB CHBRITON. 45
sieurs ^iablissemenis hospitaliers foni recueillir des aumones par
des qu^ieurs (Par. 42 a); il connaii lesqu^teurs de Saini-Antoine
(hopiial fond^ en 1095 k Vienne), ceux de Haupas (nomm(^s ainsi
dans L (1), antipas dans T M, autiperas dans G, omis dans F (2),
c'esi-&-dire de Thospice de passage de Saini-Jacques du Hautpas,
siin^ sur le Rh6ne pr^s Avignon, ei cr^6 en 1177 pour servir de
snccursale kThospice de TArno presXucques), et les Roncevaliens,
c'esi-k-dire les chanoines r^guliers de Ronceval en Espagne, doni
rh6pital principal avaii ^t^ cri^ sous Alphonse II avani 1163. Mais
il ne parle en aucun endroii des ordres mendianis. Le plus impor-
tani des documents esi le iableau dress^ dans ia Parabole 52 de
presque ious les ordres monasiiques ou de chevalerie, au momeni
oii il compose son livre de Paraboles {fere (manquant dans T M)
omne genus reptlarium), qu'il partage en quaire classes k Texemple
des quaire animaux combatiani, ouis alba, ouis nigra, asinus et
kircus, Ge soni (j*y joins la daie de fondaiion pour plus de commo-
dii^) : 1* Qui uteniur uestibus albis^ ut Cistercienses {\09S, r^form^s
par Bemard de Clairvaux), Premonstratenses (1120), Ordo S. rrini-
tatis (les Triniiairesou Maihurins, qui fureni fond^s en 1198 dans le
dioc^se de Meaux, et dont lapropagation a ^t^ exir^memeni rapide)
et huiusmodi;t^ Utentes nigris uestibus, ut nigri monachi (les anciens
ordres de Saini-Bernard) et canonici; 3® Qui crucem in scapulis por^
tantf ui Hospiialarii, Templarii (1119, non meniionn^s dans T F M)
tt huiusmodi; i"* Qui barbas habent prolixas : Grandimontenses (vers
1073) et conuersi Cistercienses (les fr^res lais de cei ordre). Avec ces
d^tails nous irouvons de deux c6t^s une 6poque bien d^termin^e :
lameniion des Trinitaires(1198), Tomission des Franciscains (1209)
etdes Dominicains (1216) (s*ils avaient ^i^ contemporains de Tau-
tenr, ces deux demiers ordres eussent ^te cii^s par lui dans sa
liste el class^s parmi les qu^teurs), nous donneni la ceriitude que
le livre des Paraboles a 6i^ termin^ vers 1200. »
Enr^sum^, le raisonnemeni de M. Yoigt esi le suivani : Eudes
dans lafable 52 meniionne les Triniiaires, qui remonieni k 1198, et
garde le silence k T^gard des Franciscains, doni Tordre a ^t6 fond^
enl209; ses fables ne peuvent donc avoir et6 compos^es qu'entre
ces deux daies. Je n*ai pas besoin d*insister beaucoup pour faire
(1) La lcttre L se r^fkre au ms. Arundel 292.
(2) La lcttre F d^signe le ms. 8947 dc la Biblioth^quc royalc de Munich.
46 PABLES ET PARABOLSS D'EUDES DB CHERITON.
sentir combien ce raisonnement est faibie. Gertes elles n'ont pu
6tre ^crites avant 1198. Mais est-ce que romissicHi des Franciscains
est n^cessairement due h, ce qu'^ Tdpoque k laqueile il les ^crivait,
ils n*existaient pas encore? li faudrait pour cela commencer par
prouver que, dans la fable 52, Eudes a voulu donner une nomencla-
ture compl6te de tous les ordres monastiques, et cette preuve est
impossible h. faire.
II ne faut pas oublier qu*Eudes n*a r^dig^ ses sermons qu'en 1219,
qu'^ cette date, 6tant donn6e celle de sa mort, il ne pouvait ^tre bien
avanc6 en ftge, et que M. Voigt reconnait lui-m^me que la matu-
rit6 et l'6rudition dont ses fables t^moignent ne permettent pas d'y
voir une ceuvrede jeunesse. Ajoutons qu^eHes avaient surtout pour
objet de moraliser le monde cl6rical; qu un jeune homme n'aurait
pu avoir Tautorit^ n^cessaire k une telle entreprise; qu'il est
inadmissible qu*apr^s la composition de ses fablesil ait encore
v^cu quarante-six ans; qu*il est plus problable qu'il ne les a 6crites
qu'apr6s ses sermons, et qu'en d^Onitive leur apparition n'a pu
Atre ant^rieure a 1219.
Mais peut-on ^tre plus pr^cis et la placer entre deux dates rap-
proch^es ? Je le crois. J'ai fait observer que, si Eudes n'avait d^sign^
r^v^que de Meaux que par une simple lettre, c'^tait par discr^tion,
c'est-Ji-dire par 4gard pour un haut dignitaire eccl^siastique encore
vivant. Or, c'est en 1221 que ce dignitaire est i6c6d^, de sorte qu'on
peut, sans trop de t6m6rit6, admeltre que les fables ont 616 6crites
entre les ann6es 1219 et 1221.
CHAPITRE III.
ANUSCRITS DES FABLES . DEUDES DE CHERITON.
Ayani de proc^der k Tanalyse de chacun des manuscrits qui
renfennent roeuvre ^sopique d'Eudes, il n'est peut-6tre pas inutile
d'en d^terminer le nombre. M. Oesterley, dans la pr^face de son
^dition des fables contenues dans le manuscrit Arundel 292, en
arait mentionn^ seize (1). Acceptant sans v^rirication ce chiffre
comme exact, M. Voigt y avait ajout^ les neuf manuscrits suivants,
inconnus de son devancier : celui de la Biblioth^que Mazarine, qui,
d*abcrd cot^ 432, porte aujourd'hui le n'' 986; celui de TUniversit^
de Breslau, IV. Q. 126; celui de Wolfenbiittel Gude 200; ceux de la
Bibliotheque royale de Munich 2800, 8356, 8947, 14749 et 16195;
enfin celui du British Museum Arundel 275.
Ce dtoombrement esi fort inexact. D'une part, de ces manu-
scrits il faut reirancher les deux du colldge du Corpus Christi de
Cambridge, qui, ainsi que je Texpliquerai plus loin, ont eto compt^s
deux fois; celui de la maison de Saini-Pierre, de la m^me ville, qui
parait n avoir contenu que les sermons d'Eudes et qui d'ailleurs
n'y existe plus;*Iesdeux, qui, au xvii*' si^cle, se trouvaient dans deux
couvents, Tun a Bruges, rautre k Gand, et qui ont ^galement dis-
paru; enfln un sixi^me, qui, renfermant une version espagnole des
fables d'Eudes intitul^e Libro de los Gatos, ne peut ^videmmeni
tigurer parmi les manuscrits de roeuvre originale; do sorte que le
nombre que M. Voigt croyait avoir 61ev6 ^ vingt-cincj doit ^tre ra-
men^ h dix-neuf. D'autre part, il faut ajouter k ces dix-neuf les six
(1) Jahrbuch fUr romanische und englUche literatur. Lcipzig, 1868. (Voyez
pp. 121 a 127, Die Narrationea des Odo de Ciringtonia.)
48
£:tude sur lbs fables
• f
suivants, qui avaient 6chapp^ ^ la vigilance de ce dernier : le ma-
nuscrit 47 (autrefois 44) de la Biblioth^que de Clermont-Ferrand;
celui du fonds Meermann, qui, pass^ de la Biblioth^que Phillipps
danscelle de Berlin, y a re^u le n^447; celui de la Biblioth^que de
Munich, cot^ 16602; celui du fonds Rawlinson C. 288 de la Biblio-
th^que Bodl^ienne; celui de la Biblioth^que dlvr^e; enfin celui de
- la Biblioth^que de la ville de Berne, cot^ 679, de sorte que, toute
compensation faite entre les suppression» et les additions, il '
reste au total vingt-cinq manuscrits qu'il s'agit maintenant d^exa-
ihiner.
SECTION I
France.
\^. Biblioihique lifazarine, -^Manuscrit 986. — Ce maAuscrit, qui
a prjmilivement port^ la cote 1141 et qui, avant la publication du
nbuveau Catalogue, figurait parmi les mailuscrits th6ologiqaes sous
le n®;l22, estun volume haut' de 323 millimMreset large de 214
et conlpos^ de 247 feuillets en parchemin, dont T^criture k deux
coloones, avec lettres en couleurs, est tout enti^re de la m^me
main eiparait appartenir h la fln du xiv« sidcle.
II reijferme onze ouvrages, que le nouveau Catalogue.rel6ve
dans les termes suivants ;
' . ■ • • •
i. Moralitates quedam, editc a fliagistro Holcoth, de ordine Predica-
torum.
2. (f. 16). Ymagines Fulgencii.
3? (f. 25 v«). Incipiunl- Enigmata Aristotelis moralizata bene et pulchre.
4. (f. 27 v«). Incipiunt declamationes Sekece.
'5. {L 39 v°). Fabule Ysopi moralizate.
6.' (f. 47 v«). Liber de proveclu patrujn.
7.' (f.- 59). Frater Gerardus dc Herdeby.
8.' (f. 112). Incipit liber ludi scacoiiiro, qui inventus est a quodam
philozopho (sic) nomine Xarses.
9. (f. 135). De modo confitendi.
10. (f. 146 vo). Incipit prologus in llbello penitencie.
11. (L 165 V®). Liber de exemplis sacre Scripture, compositus a fralre
NyciIolao de Haxapis, ordinis Predicalorum, patriarcha Jerosolimitano.
Comme on le voit par cette nomenclature, les fables d'Eudes
commencent au feuillet 396 et portent cette suscription initiale :
ET- LES PARABOLES DEUOES DE OHERITON. 49
Fabule ¥sopi'moralizat^imdLi^ ne sont pasaccompagn^es detitres
particulierl^. Pr6c^d^es du prtembule Apenam in parabolis osnteum^
bUesappartieanent toutes k Eudes. Leur niombre est de soixante-
dix; ce sont qelles auxquelles, Aaas la liste g^n^rale dress^e plus
haut, page ii, j*ai'attribud les numdros suivants : 1, i% 1% i% 2/3, •
4% 5, 6, 7, 9, iO, ii, i3, i4, i4*, i5, i5*, i6, i7, i8, \9\ iO^ ti, 21^ .
. ;««, 23, 23^, 24, 25,' 26, 27, 27% .28, 28% 29, 30, 30*; 32, 33, 3*4, 36%
'36»»^ 36% a[6% 37,' 38, 39, 40,- 42, 42%-42% 43, 44, 4&,.47, 48, 48%4J8'»,
* '49, 49**, 50, 5i, 52, 53; 54,* 54% 55, 56% 58. .
Ces' soixante-dix fables se terminent au milieu de la premi^re
colenne du. i^ulllef 46^. Elles sont imm^diatement suivi^s d'utie"
• table,qui est^annpnc6e par ces mots : Sequitur tabulasuper/abulas
Ysopir et qui* flnit au bas de la- premlire colbnne 4u feuillet 47*;
LeuF ordre* est presque enti^rement oonformQ k cplfii que, 'd'a-
pris le maiinscrit 44i du coll^g^ du Corpus Christi de Cambridge,
j'ai cru devoir consid^fer comme le.vrai, efcefaccord d^onfre
que sur «e point je n^ me suis pas tromp^.: . • .
.t<e manitscrifcle la Biblioth^que Maaarine est, avec celiii d^Arras,
le seul. quiposs^de^Iati^tite fable.du Foi). • • ,'
QuQique M.. E.^dja Iff^ril Tait plusieurs fois slgnaI6 dans les nd^es .
, courantes joinl^s 2i son'.Histoire de la fable ^opique fi) et ((\l'il en
ait *m4me exira'it la fable du Coucou Bt:de la Brunette qui figure
' dans^runede ces notes, c^ manuscrit est rest^ iaconnu non seule-* .
* • • •
inQdt deM..'OesterIey, qui n'en apas mdme soupQonn^ rexistence,
^ * • • • •
mais encor^ de M. Vqigt^^uia.bien su qu*il .exis.tait, mals qui ne Ta
pasexamin^. * . •
. 2" Bibliotbeque })^hlique dCAr^, -^ Manuscrit 184. — Le manu-
' scrit i84 de la fitblioth^que* de la viUe d'Arrad a les proportions
. .'d'un in-foiio d^ petit for^iat. Lespremi^rsfeuillets manquant, il;
n'en reste plus que* 227, dont quel^ues-uns- sont en parcheniin et *
* le re^te eH pdpier^ et dont r&crittire k deux colannesest du xv^ sii^ole. *
II renferme trois puvrages : les .deVmons du fr^re pr6cheur •
nomm^ Jean Bromiard, les fable^ d'Eudes et un opuscule th^olo-
Les fiables occupent les teuillets i8i'' k 190*. Comme elles he
* -sont pas pr6ci£d^es> du nom de Tauteur et qu'eUes ont ii^ mises ^4a
[\) pQ^sies inidites du moyen.Age^ etc. ParisJ854, 1 soX. iii-8*^ (Voyex p. 142, .
!!• 3; p. 148, n^ 3^; p. 155, V 4; p. 156, ii« 4.)
. • ^- . • . . "^
• •
4
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• A
50
ifeTUDE SUR LBS FABLES •
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... saite des sermoiis de Bromiapd parle m6me copiste,le r^dacteur du
.': Qataloguedes manuscriis de la Bibliotii&que, in\prlmd kArras eii
186^0, & -cru qu'elles ^taient 6galement rdeuvre de ce moine domini-
* 'cain. Aussr a-t-il indiqu6 en ces termes le contenu du manilscrit :
«Joh. Bromiard fratris Dominicani sermoneSyejUsd^m Fabulae.* —
* De Virtutibus et Vitiis. ))
'• '* Les fables sbnt pr^cdd^es du pr^ambule ordinaire et *^nsuite
annpnc^es par ce titre initial : Hic incipiunt parabole et fabule pei^
.;• diuer^A exempla de diuefsis animalibus.
Elles ne portent' pas de titres particulicrs et ne sont closes par .
• .. aucune souscription (iaale. . • •
La cdllection comprend celles auxquelles dahsma liste g^ni^rale
. ont 6t6 attribu^s les num^rossnivants : 1, i',' 1% i*, S, 3; 4, 4*, 5,
* e''7, 9,. iO, li, i2, 13, i4, i4% 45, i5% 15\ ijS,'i7^'i8,-i9, 20, 2i,
• . ' 2i^ 22, 23^, ^3V24; 25, 26, 27, 27% 28, 28% 29, 80, 30*, 3i, 32, 33.
- 34, 35, 36% 36% 36% 36% 37, 38, 39, 40, 42, 42% 42% 43^44, 45, 46,-
/• 47, 48, 48% 48% 49, 49% '50, 5i, 5i% 52, 53, 5i, 54% 55, 56*, 56% *
. -56% 57, 58, 59v 59% 60, 77, 78; soit au total 85 fables. Mais ilfaut
refftarquer' que la fable 78 est par son sujet idehtique k la fable 45,
. . dont elle ne differe qucpstr la forme; de soirte qu'on peut . oonsi-
d6rer1a collection comme n^mbrassant au total que quatre-vingt-
quatre faMes: .Leur ordre est -absolument conforme h celiii qu'elles
.pr6sentwil dans lcmanuscHt 441 *du coU^gedu Corpus Ghristi de
- ^ 'C^rtibridgQ, et, conime, ainsi qulB jc Tai dit plus haut, cet ordre, k
^ .quelques diff^ences pr6s,est, sauf dans-le manu9crit'Arundel 292, .
le' m6me dans tous liss manuscrits, il ne me sefnble pas doutetLx
;' que.ce sojt levrai.* • • . \ * ^
■ • • ■ • « • • •
• No.tons„ ejri-passant, que dans la premi^re'fabl6 1/5 chanoihe
9 * • • •
ji'gnal6 comm6*ayantTefus(5 la dignit^ 6pisc6pale est appel6 Cano-
' :*nicus Taurinensif. . ..''....'•.
•• » , ■ . . . •
. . Lb manuscrit d^Arrasa 6te connu de Mone) qui, enl835,dans *
•" • • • • • . * • • . • . *
\ T*i4i?zei^er,t.lV,p.355 u 359, ena exhib^treire ^num^r^es plusloin.
. • • . • ' •
Plus tard il.a (?U-6tudi6 par M. E. du M6ril, qui eh 1854, dans* sfon •
•'; ouvrage sur les Po(3sie6 inc^dites dumoyen^ ^ge,p. i2i,«hole-2, et
.".* ••• ••,• .*' *
p: '^49^ fiote i, en a public^ deux, celle du Renard dc^guis^ *cn Brebis
ietoelle du Renard et du Coq» Comme letexle du manuscrit est
* •• pariout.tros faulif, 11 n'y pas h regretter qu'il n'en ait pas^exhunl^
. • *. *.,**. t'
un plus gi*aiid nombrc.
#• •
• ET LES i^ARABOLES D'BUDES DE CHERITON. '. 51
3® BibUothique^puUiquede Clefywnt-^Ferrand, — Manmcrit 47 (^4J. . . :
'— Ce mandscrit.du xi^ ^i^cle forme un volilme de 300 f^uillets eA>
'*.'* *• ••* * *
.parchemin, dont la hantenr est de 205 millimdtEes et la largeur
deU5. " '. ' •■
' II a apparienti-^un moine;'c'est ce qui cessort de cet ex>-Iibris
•Acritsurlepremierfeuillet : « FraterJacobu$ Marchandi. y* kvissx ren-
ferm^t-il surtout des oeavres th^ologiqu^s et plu^ particuli^reftient
des sermons; ce qui h'emp6che pas qu*on y rencontre queiques
pi^ceft profanes, telles qu'une. jolie romance ep cinq couplets.de:.
• chacim quatre vers frangais octosyllabiques. '.*''-
Oe qu^il poss^de en premier lieu, c'est une p^rtie desfables..
d'EadeSyComprenant, avec le pr^mbule-ordinaire, c^lled qtii/plns
• • • . •
haut, page. 41 , portent dans la tist^ ggn6f ale les num6r'os suivants : 1%- .
f, 2, 4, 4*, 5', 5, 7, 9, 10, 14, 14% 15, 16, 18,-19, 20,21, 21^ 23, 23V;-
* »
f •
SECTION IL*
•AJlemagne.
i® BibHothdque Koyale de Berlin/r^ X. Manuicrit Theol, tat. 4",
10. — Ce manusci*it forme un yolume; jn-4^, dont V^crlture est du •
* •
XV* si^cle. ' •.••••*
. . • • • ■
II renferme, sous huit titr^smoraux, les^huit fablea d^Eudes,
.qni, dans m'a Ifste compl^te,' portent tes n***i, IS 3, %, 7, 11, 28, 29. .
. Ces fables o<;cupent les' feuillets 144* -el 145; par suite* d'une
• inadvertancesans doute imputable au. felieur^ ce.s feuilletsuont 6t6 ' .
mierverti^, desorte que celui qui aurait dii receyoir.l.e n"144 porte
le n* 145, et tnccoef*«. " *• '
Les fables ne sont pr6c&d6es d-alicun «titre g6m'Tal, ni suivie*s •
.. d'aucune'souscription. EUes ofTrent de nombfeuses variantes ; je
ae signalerai ^ue letideux suivantes : dans lajpremierc fable, com- '
• ip^qant exceptioiinellement par le mot Convenetiaijl^Ae clianoine
qiiia^Yefus6^d'^tre 6v^que estappel^ Cantuariemis camnicus, ^e qu;
ponrraif pecmettre de croire que le manuiscrit a eti^ ♦'*cr?t ep'Ahgle-*'."
,tcrre', et F^vAque de Heaux, diser^tement d^signf dan.s.la phipart •
*des autres maniiscrits par la letlre H:'est a(i conlraire ouverterfient
nei^m^ magisterGwillhclmus,
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52 . £TUD£ SUR XES FABLBS •• • '.
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P. Manuscrih Meerman^ 14-7. ^. Le maauscrit Meerman 147 'est
* • ■ • » ' *
ym petit Vblug^e in-8<^ de 9 ceatimt>tr^'et4/i de hauteor^or 7 et 1/2*
de largeur.Il se pompose de 174 TedilleC^ e^ papier. doqt recrittife
•• e&t.du )^m* si6cle'^ .*.*.'
' Ua de ses ancieus «fopri^taires*s'est appeld Henri de Bodcham.
• • _ ... •
U a f^^t.partie de l^ Qollection MeenUaii, ^t&i^ laquelle il portait le-.
a* 830.<^e{t€|, coHection est' ensuite pass^e dansles.mains (lv*biblio-
• • •
.phil^ Pl^illipp^. Enfin elle'a6t^ vendueparses hMtier^ au gouverne-
mept pr^ssien; de soi^te qu^aujounThui le manuscrit dont il 8*agit
-iciappartienta la Bibliothlgque royale-de Berlin, ou dims le /onds.
M^epman itala dotei47.' . , '
•i;e CataloguQ r^cemment imprim^ des * oaanuscrits de cette
Biblioth&que en foumlt Tanalyse sttivaifte, prdbabledient ektraite
• du manuscril lui-mdme : . . *•"•.•.
• • . -• • •
fa-onica a captioncAngriea dace'W4nelmo (Willo)facCa."
Bellum Troianiim. * i * . • '.
♦. ■ fciber Bruli abl^vialus. .'••••.•
• • . • ■ . . • • • • , . • . •
. .. Do Bogibus posi obirufn Kadwaladri (^qem^Beda CedwaUam vdcat^ usque.
ad advmitUm Normannbrum in Angliam, [D(<]' Villl(?ltoo Bastard-Vocato. '
• . Conque!?tus Anglie abi>eviatu$. '• ; ..•'*•.• '*.
• Pi^rabble jnagislri^donis^^de Ceri/iloik . *• ' J .* ^* , ».
De ymagine •et simililudine brcvi^ tract{|Ltus. ^ • •. . ' •
. •i.iber B(;iitelb()di Epl. ' .', • '•• .
hil)er de^miseriaconditioniijiumane. * .
•. • • • •
*■**•• • * ."••'•
Le^ fdl>1es commenceut au feuillef 1 it*, et* se terminent au
' feuillet i44*^ EHes sonl, comme on-le voit, indiqu^es sous leur*
deaomhiatio(v. habituelle de parabore».'EIles sonl prdc^dees du
• • • * ' '
'prdambiile Aperidm in parabolisos meum. La premi^re estcelledes •
Arbre^ qqi elisent uhVoi, et la demi^re est celle de f ^vdqne Theo-
'^ dogicet du Bloc de glacci . *
; • • Cette coUectiqn est, avec celle du manuscrit Douce 88; la' seule
• • * *
' qui possiide cette derni^re fable. ;• . . ^ • " .
. . 2** 'Bibliotheque tfe rUniver^ite ivyale de Breslfiu, — Manuscrii IV.
' (J- 126. — Ce manuscrit, anciennement col(^ PP*, est un volume
• • » • '
in-^" d'e 35d feuillets en.papier, dont recriture, di\e k des mains
'' tj* • '• . '
' "diverse^, est de kvdeuxieme moiliedu x\;*siecle.
• • • •
_ Avant d'enlrer jJans la Biblioihequede 'rUniyersit^ royale. de^
• Breslau, il avfiit dans la*m(^me villo appirlenu h reglise du Saint- .
SacretheidV • . ' ^
• •
• •
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• • » • •
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• • • . ' • • »• .' - .* • •
•
• •
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• I
ET L1SS PARABaLES D^EUDES 6E CHERITON. • *|f3 ' **
Dans ses « Tout petiis monaments ^tins de ja l^gende des ani-
• # ••• ■* ••',
jnaux, du xn*iiu xi7^8i6cle(i) », M. Voigt^k qui il avait.^te r^Y616 *.'. .
• par un de ses coUe^es'de.Bre^lau et qui a pu en preAdre connais-
• sance, pense que Wpf^cas^^^nt il se .coihposeont 6t^. I§crit6s et • •
r^unie^ k Ccacovie. Voici la liste qu*il en donne : ' ' . * • . *
•1. Yersus de nouem Musis. . ' •. . '• •...♦•*••
• • • , . • .. j
2. Jkux €pigTanmes'de Maftiall *■.',..' .. . • ■.
3. "Slinonis histpria suj^er dcHastatione ciuitatis Cbnstaiilmopolit(^ne«
' 4. Fianciscitis Barborus Je iide ct insigni bbeJientrau^roruAi; fran''
...
Wtffll. • .•.•••.'••.'•"
5. Fa6[e. •(Inc. ; Sepe lupus quidam. ^fo!)'-- .
6. Asinarius. Cet ouvrage a 6U ecrit comme le prMdbnt A i>epGcor^ium'
> Schlevfiir de brega*(ou .berga); filium carnrncis in. Cracouia»*feria .s^xta
ante palmarum anno dcmiini 1475.'» • • * "
7. Liber Gwidrinus (Inc. fol. 29* : Secunduih Arfstotelis seAt^ntianr),
flnitus in festo marie niwis anno domini 1459. '
8. Geta, fimtus anno domini 1459 in die'sdncti lamperti (oiit)ra(/e^cn7,
••
•
. ••• ••
.. .
' ainsi que le demieripar hne irJme main autfe que celle de Schleyffir),
0 AniAniiQ ■- •• • .
• • •
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9. Auianus.
10. .Fabulcadolphi de fraud1})us mulierum. ' • • .••'..
1 1. CornuCus (Ip^, \ Cespilat in faleris). . • • '. '
12. Nigelii 4^pecului|i s^ultorum. " .^ • • . •
* 13. Brunellus'4)behi. * •' • • .- • ; .• .•..*. .^ *. ,
14. Alanu$de probleipatib^^. ; • • * •.
15. Summa misteiiorum (Jphannts de (^orlaudia). . -^
16.-Summ^'ueritatis per SiDionem de Cassia. •*• - . • •
17. Pr^eptescP^cdfe en^ver^ rythmiques, (Inc. : Cupiehtes liic mijnere).
18. Autoritates de disciplinis clericofum.* ' , •
■ • . . ■ . •,
19. Prudentius d^ regimine spolariunoi. , > • • . .* • ,
20. Regule de statutis cleficorum.. y^ :• • ,• /. . . "• •
2i..MedLcinametrica de regimjncsanitatis: • .. • ••''..*
22. Bemardus de contciitu mundai*um rerum ^uvfage pourvu, de nom^
breuses gloses.en langue polonaise]» , •• :. *
23. Regule diriuacionum ac diccionum. ' • . * "* . ."['». •
24. Xractatus de diccioqibus uumoralibus. \ . ".''•'.
2^» ,^ables latmes d^Odo^rsan^iitre, dont Vecriture est parfaite. 'I .* \ -
. 26. Introduccio pro sermone faciendo iu Camispriuio. • * •. * . .
27. Sompnia Doniclis (c(>pie,mcofiip/^(^): . * * . • *.'.*•.'
• • ' • . ' ' \* •' ' * ' '
Parmi les Cables d-Eudes qur forment le vingt-tinq^jleme des ./ • . . ' .
ouvrages compris dans cette nomenclature, ils'en trouve.deuxqui" ' ' . • •" ' .
M . • «
(1) lCleinere lateinischfi d^mufer det*, Thiersaffe ^eic. SlpasbMirg ct Lpndrc?,
!818; in-S. (Voyczp. 7.) ' * ' 1 . .:* .. • . . ' ' ' -
mt
•• .• . • • • • ' • . . •
. • • • • • • • . • ..'...
• . • * •• • .
• . . . •
• • ^ • • • • • . • ...
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■ . ■ • , , . «... • . . • .
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••-'"•••••—• .. .' .• .
.•
• -5^* fiTUDE SUR LEjS FABLBS
'ir'existent pas dans les autres manuscrits, celle qui, sousje n° 5 du .
recuei), commdQce par l^s mots: Volucres invenef*untHidunif etcelle
qui, sous le n^ 57, d^butq par ceux-ci iSeAel Lupus Qudivit animalium
cdnfessionem. La collection n'en est pas moinsincompl^te ; car elle ne
. ' poss^de que ies' soixanie et une fables qui, dans ma liste g^n^rale,
*Vp. 41, ont recu. les Ji^' ^ivants : 1, l^ i^ 1*, 2, 3, 4, 4», 5, 6; 7, 8,
• 9, 10,. 11, 12, 13.; 14, 15, 15% 16, U, 18, 19, 20, 21, 21^ 22, M, '^*,
*•* ^4;, 55, 2p, 27, -27% 28, 28*, 29,- 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36, 36^
3», 39, 40, 41, 42^ 43, 48, 47, 48^ 54, 55, 57, 76 et 81.
Les fables sont. accompagn^es de gloses^qui r^v^lent rorigine
. boh^mienne du ma:nilscrit et dans lesquelles notamment on Ht :
.• Serabo^ i. e.hofvnijwal, et : super lignum, i. e, na/^izadige ubi galfine
'. solent sedere {4), * • '
• 3^ ftibliothequS dncale de Wolfenbnttet, — Manuscrit, Gude lat.
200* -^ Ge manuscrit, qui est du- format in-4, se compese de 231 .'
feuillets en parchemin, dont les 194 premiers ont 6t6 6crits k Bo-
logne en 1326 -et dont le§ autres portent urie 6criture ^u^xv» sidcle, *
• le tout-k deux colonnes. II renferme un ouvrage, qui appartient k
la cat6^orie des Libri de propri^tatiousr ferum et jjont Tanalyse sui-
vante^ ^crite sur la face inteme du premier. des pjatd, fait con-
nattre tres^explicitetnent la nature : * • l .' . -
• ■ - . •
. • MuLTiFARruM. iiBER coUec.tus et; extriclus e diversis Bononia), anno
4326,'divisus in decoirt libros,sive tractxitus diversos, quorum primus agit .
d§ dupdeciixi signis ccpliet planetis, ftem de stellis-fixis, pag. 6**, ulret de .
\ aere et ventis, fol.^ ii*, de mlF^psibus cum duabus tabellis de die Paschali
\ et de Indictionibus iib arino 1328usque ad 4392, p. 16. Insertus est trac-^
' .t tatud de Ovis, fol. 9. ' *
. • * • • • • •
. * * • Secundus 'de^proprietaiti^tts hominis eiusque partib. a fol. 18.
Tkrtius de inflrmitatibus hominis, f. 27.
.* QuARTUs de-^minKilibu&volatilibaSjfo!. 36. • * ' '
QuiNTus da "animahbus torrestribus secundum ordinem Alphabeti, .
fol. 40*. *
' . Sextus de proprretitibus. herbj\rum et plantarum et arbohun, etc, •
sepundum Alphabetuiri, fol. 48. Posfhunc librum seqtiuntur moralitates
ex iis qua? iri illislibris tractanturdeductaj, foL 74. AdduntUr deinde
*qU8Bdam alia de variis imguentis atque uuum lingua-Germanica descri-
'ptum ongtientum, /.86.
•'. ' Excerpta de d^y^^rsis libris Albefti Magni, fol. 88.
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. * . . . • • • . ■
{{) Kleinet^e latemische denkmQler der Thiersag^j ctc. Sufastfourg' et Londres, .*
1878, in-8. (Voyezpp. 31 efc38.) . . , '• .
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^T LES PARABOLES* DEUDES DE CHERITO.N.
55
FallaciiB B. Thomo) Aquinatis, fol. 97.
Tractatus Ue.medicina, cui ti^ulus: Thesatrr^s .Pauperum, fol. 106. Est
autem summa Medicinalis magistri Petri Hi«pani, ut in fkic huitis tracta-
tus apparet, foiio 131.
Septihus UBELLUS MuLTiFARii de lapidibus, fol. 131. Additur ibi dc vir—
tutibus mirabilibus Herborum quarundanv, fol. i^t\ ut .et animalium ,
quoruBdaln, foK 134. ; .
Tractatus de virtutibus Aqila) arde^tiSj fol. 136-/ ubi. sequitur de va-
riorum medicamentor. compositioilfbts et variis secretis remediis tisqtie
adpag. 145. '* •..•'•.
Galteri contenta. Vrina^, fol. 145.
Galteri synonima Herbarum Latine et Germanice, fol. 147. Sequjuntur
alia dQ urinis, item composita quodam Medicamenta et Germanioa
adraonitio de venro sectione, 151.
OcTAVus- LiBER ' MuLTiFARii de iEsopeis diversis fabulis novis^ fol, 187.
Bibliopegi incuria traiectus ad'finem, et sic liber contca Tdlunt[atem]
. auc[tori8]'., . • ' • * *
NoNUs de vita et dicti^ Philosophorum, fol. .152. • '*
. DBcfMus dediversis Historiis Romanorum ^t quibusdam aliis, fol. 176.
* . • LiiBER de apte Chymica,.foI. 195 usque ad finem voluitiimfi.
• « ■ ■
• • . • • •
Cette analyse, dont r^criture ^t aacienne, a j6t4 compl6t6e par
M. de Heinemann, qui y.a aJDiil^ le renseigneYnent suivant : *
Fol. 86*, cohimn. 2*. Series epp. .Arosiensium.. '. *
•• ••.»..
. Lacoilection de fables contenue dians le manuscrit occope les
* . * •• ■ • . * • ■
feuilletd ISt* k*194*»,. et commehce par 16s mots : Incipit traciatus
de diversif fabulis\ Bfle semble k premf^re vue, comprendre 67 fa-
bles^mais en r^litdelle en renferme 6$ seulement^qui X)lnt 4t6 pui-
s6es k des sources diff^rentes par un compilkteur anonyme et dans
. tesquelles ceUes d'Eudes ne figurent que pour.' un peu pPus 'd« la =
mOiti^. Chacune de ces fables eM surmont^e d'un tifre moral 6crit
• • • •
i Fencre-rouge. . • . . . •.
A Eudes appartiennent les fables i ^ 36, 54, 55 et 60 du mahu-
:^rit;ce qui semble donner un total de 38. Mais les (Jinquante-
quatri^me* et spixantiemi^ ^taut la r^p6tiUon dTes di^-septi^jihe et
^gt-deuxi^me,.et la cinquante-cinqiiieme pouvant se d^composer
en cleux, le nopib/e (otal doil ^tre ramen^ h trente-«ept. Ges trente-
sept.fables. sqnt celles qui, danis la liste compl^te; pbftent les'
num^ros 1% 2, 3, 4% 5, -^, 8,.H,.'15, 16, 20^ 22, 23, 29, 30, 30\
•34, -36^ 39, 40,*4i-, 42% 43/4^, 50, 54, 54% 55, 56, 57, 61, 66, 69,
• 72, 73, 73% r4-: " * ...
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55 * ' ilTUD^ SUR LES.PABLES
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* X)n VemarguQra' que, dans 1& manuscrlt -d^ ;<?ude, quoique
n^^tant in61^es qu'k r§tat d'extrait k une coUection mixte, les fables
d*Eudes sont- rang^es presque enti^rement dans le mdpie oi^dre
que d^s Je mtouscrit 441 du Cojrpus Christi de Cambridge.
A*BibUotheque royale deMunkk. — K. Jfan^^cnt .2900. — Le
manuscrit 2800 forme un volume in-fol. de 281 feuill^ts,''<^crit siir
deux colonnes en 1466 paf Joh. Wildenmaiiner den'^kgenfelden.
Ilcomprenddiveps ouvrages, dont ie Catalogue imprim^dela Biblio-
th^que donne la liste en ces termes : .
• .
. • . Fol.. l.Passio Christi,*auctore mag. fn^t/sca/co. \
Fol. 85. Niocdai de pinkelsbuhl tract. de oratiene domiaica. ' *
'.FoF. 421. Eiusdem tract. de tribns partibus penitentia^. , * \
Fol. 160. Jd^nnis (^c TurrecrcfDato tract. de sacramento Efucbstristiae. *
Fol. 187. Jficolai de Binkelbiihl tract. de vii doniS spjritus Sti.
Fol; 199^ Dp ipdulgentiis* - . , • *.
Fol. 214. Elusdem tsact. de adoratione imaginuin. •'
. •. Fol. 220. Au^usftm dc JRoma introductionestiuadragesii^alcs. * .
Fol. 246.-Formula de creatione Adae et Evae et eorum lapsu et pena '
(Cf. Clria. 2778): • ..
Fol. 251. Expositio in Psalmum.M Miserere mei deus ». *
/• Fol.* 2B4! Compendium mnemonicum bibliae. . * •
^, Fol. 276-281.. Fahiriae xLvii mpraiiterapplicatae(Cf.X]lm. 8947).
■ • . • • • ^- • .
II r^sulte de la liste qui pr^cSde que le dernier OUvi^e contenu
dans le manuscrit consiste dans une collection de fables ^sopiques*
• '.•■.*. .
qui s*^tenddela prenii^Ve colonnedii feuillet S76a k la deuxidme
'colpnne du feuillet 281*». Cette •collection se compose du pi^^ambule*
particiilier ik.celles qui ne renfetment que roeuvre d'Eudes et des
qnaraAte^sept fable^. jj^i, dans la liste compl^te pri^c^demmenl .
dress6e,/pnt.re^ les num6ros suivants : 1% 2, 3, 4, 4', &, 6-, 8, 9, *
• ii; 1*4, 14% 15, 16, 19, 20, 2^, 23', 23% 24, 2li, 26^ 27%' 29, 33, 36,
. • 39, 45, 46, 48,-5p; 52, 55*, 56, 57, 59^ 61, 62, 64, 65, 6p, 68, 69,. 70,
• ' t3, 74, 75u Onyoit, par les nuni^ros que portent les onze* derni^res,
•qu'elles Syont de la cat^gorie de celles que M. Voi^ refusd kEud^;
mais le pr6ambule de ce fabulist^, .qui dojiiiino i.ndistinctement
iouB les 61^fnents..de la coUe6tion/ montre une fois de plud com-
bien est erroni6'e ropmion du critjque allemand.
B. Manuscrit 8356. — Le nianuscrit 8356, originaire du coiiveht*
des AugU9tins.(dre Munich, oh il portait le n** 56, forme un voluihe '
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BT LES P-ARABOLBS D*EUDB9.DB CHER}TON. 57
in-fpL cpmposdde 234 feuillets-en papiert donM'^riture k deux
colonnes est du xv^ si^cle. II contient divers ouvrages indiqu^s au '
CaCalQgue impnm^ de la Bibiioth^ue dans les.lermes suivants :
FoL 1. Matthaei de Saxonia ord. eremitarum S. August. Postillae super
Evangelia-per quadragesimanr. . .
PoL 193. Sermo sup^r. textjim/. « Quis, raihi .det fratrem sugentem '
abera matrismeae? )) Stripsit H.*CLBtt. •. • *
FoL 217. Fabuiae cum applioationibus. Printa sic ibsji^ripta est : u Ra*
oae elegerunt sibi Hgnum in ciegem. )> ^^ * * «
• • • .
. ^ Les fables d'Eudes oocupei^ les feuillets 217% 1^'cdlonne, k
tSl^yi^ colomie, et commenCent sans suseriptionparla fable I/.*
. Quidam abba^ dedit monafihis sms - tria fercula^ etc, Car, jd*apr^s
11. Voigt, il ne faul^^as consid6rer*ce|nme la*premi^re du- recueil
'. la fable des GrenQuilles, qui^ parait-il, a; 6t6,- tfvec celledes Pous-
sins qui ^i€fent un rei, introduiteaj^f^s coup dans lefmanuscfit en
t^to de$ autres.
' « La coUection tout enti^re, dit-il, a 6t4 ^crite^par une seule et
' m^me mainfeHe est tr^s ^gale et tr^s Hsible, corrig^e, fubriqu^e
etpourvue de l^uscriptions ; les demiers mots sont.ain^rcongus :
Explicit JiosnetkelperinanXLS \ heinrici^cktten anno domini'M^\ cccc^ xj ^ '
aVi die sancte iulianp uirjginis in ebdomada Ix*. feria fi*. »
Yoibr le9 -fables qull poss^de, d^sign^es par les num^ros
,qii'elles ont fe^us daiis la liste complMe : l'*, i% S, 3, 4; 4% 5» 6,
7, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 14% 15, 15«, i6,.lTv 18, 19, 50, 21, ii%
.n% 22, 23, 43% 24, 25, 26, 27% 28, 28^, 29, 30, 30*, 31, 32, 33, 34,' •
35, 36, 36V36%- 37, 38; 39, 40, 41,- 42% 42% 43, 44, 45,.*46, 47,* 48>
.48*, 48V49,^ 49*, 50, 51, 51«, 52, 53, 54, 54% 55, 56,*56% 56% 56% '
57, 58, 59, 5V, 60, 61, 62, 62% 63; 64, 64% 65, 66^ 67, 67%^68, 69,
70, 70*, 71, -72, 73, 73% 78% 74, 75. . . - .
C. Manuserit 8947*. — Le manuscrit- 8947, origlnaire du couvent . .
des Franciscains de Munich/ oii il portait Je nUfti^ro .247, forme un •
- . • ., • . • . •
▼olumein-4* compos6 de 300f6uiUets en papiei:, dont rgcriture
est du XV* si^cle. • • '.
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II oontfent divbrs ouvrage^ indiqu^s au' Catal6gue imprim^ dan&
les termes suivants': • ' • ..
Fol.. 1'. Matihaeus-de Aquasparta super libros Sentenliarum.
Fol. .30. 'Capitula et tabulae S. Scripturac, * '
* «
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5S l^TUDE SUR LES FABLES
Fol. 87. Sententiae Prosperi ex Auguslini operibus excerptae.
Fol. 109. Fabulae 52 ex Graeco in Latinum translatae.« Accipiter assi-
dua praeda consuetu». »
Fol. 113. Traclatus parabolicus. « Aperiam.in parabolis os meum. >»
Fol. 127. Johannis Gobii scala celi.
Fol. 206. Imagines Fulgentii moralizatae per Robertum Holkot.
Foi. 210. Dicta phiio6opborum. « Gastigationes Hermetisphilosophi. i»
Fol. 218. Exempla ex antiquis et ex niedii aeui scriptoribos excerpta
et moralizata.
Fol. 230. Seneca de uirtiitibus cardinalibus. . , *
Fol. 243. Aucloritates ex libris Aristotelis et, Fol. 280, Senecae.
Fol. 281. Senecae liber de moribus.
Fol. 288. Auctoritates ex libris Aristotelis. -
Fol. 291. Textus Sententiarum metrice. « Res et sigha sunt doctnnae
duo membra. » • • * .
Les fables d'Eudes, vidiSes dans cette liste, ont ^t6 ^crite^par
une seule main d^pourvue d'6I6gance et trop^conome deVespace. *
Elles sont pr6c6d^es du pr^ambule 'Aperiam in parabolis os meum.
Moins compl^te que la pr^c^dente, la collection iie poss^de pas
les fable^ dont M. Voigt conteste Tauthentitit^. Voioi les quatre-
vingt-uneiqu'elle comprend, indiqu^es-parles num^osqui leur onl
6i6 assign^s dans ma liste g^n^rale : i, i*, i*, 2, ?•, 3, 4, ^», 5, 6, 7,
9, 10, ii, 12, 13, 14, 14% i5, 15% 15^ i6, i7, 18, i9, 20, 2i, 21^
22, 23,' 23% 24, 25, 26, 27, 27% 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34,
35; 36% 36% 36% 37, 38, 39, 40, 4^, 42% 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48,
48% 48% 49, 49% 50, 5!, 51% 52, 53, 54, 55, 56, 56% 56% 57, 58, 59,
59% 60. .
D. Manuscrif 14749. — Le manuscrit 14749, ahcieimement cot^
.T. 19, foriyie un volume iA-8^, compos^ de 248 feuillets en j)archemin,
dout l^^i^eriture a deux colonnes, due k trois mains diff^rente^t
appartienC aux xiii® et xiv® si^cles. D'&pres le Catalogue imprim^,
\\ contient les ouvrages suivants : . . .
FoJ. 1. Tractatus de uirtutibus. « Omnis, ut Boetius ait. »
Fol. 76. Tract. de uiliis (primum de gula, deinde de accidia, adulte-.
rio, elc.) gecundum ordinem literarum.
. • Fol. 190. Magisttri Ottonis parobolae. « Aperiam in parabolis os meUm: »
■^- Fol. 213. Tract. Je fidei arliculis. « Occurrit discutere utrum necesse
-sit. » • .
. ■ » •
L^^criture des feuillets 1 ^ 73 est de la premidte main, celle des
; • •
Vj
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 59
(euiUets 74'& Slf est de la deuxi^me, et celle des feuillets 213 k
US est de la troisi^me,
Les fables d'Eudes sont dues k r^criture de la seconde main, k
laquelle, d'apr^s M. Voigt, ont ajout^ [successivement leurs 6cri-
tures : M a le correcteur, qui a d^figur^ le texte par d'assez nom-
breux changements faits de sa propre autorit^ sans faire attention
au sujet; ^ le titulateur, qui a mis les inscriptions marginales, tous
deux du xiv^ siecle. »
La cbllection, presque identique k celle du manuscrit 8356, pos-
s^de, comme elle, les fables dont M. Voigt refuse k Eudes lapater-
oit^. .Voici toutes celles qu'elle comprend, indiqu^espar lesnum^-
ros de ma liste g6n6rale : i, l^ 1*, 1% 2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 8, 9, 10,
ii, 12, i3, 14, 14»; 15, 15% 15% 16, 17, 18, 19, 20, 21, 21% 21% 22,
J3, 23% 24, 25, 26, 27% 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36,
•36% 37, 38, 39, 40, 41, 42% 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48% 48% 49,
19% 50, 51, 51% 52, 53, 54, 54% 55, 56, 56% 56% 56% 57, 58, 59, 59«,
60, 61, 62, 63, 64, 64% 65, 66, 67, 67% 68, 69, 70, 70% 71, 72, 73,
73«, 73% 74, 75; soit au total 103 fables pr^c^d^es du pr^ambule
Aperiam inparabolis os meumj qui manque dans le manuscHt 8356.
. . Dans la premi^re fable, le chanoine qui a refus^ T^piscopat est
appeI6 rauronensis canonicus.
E. Manuscrii 16195. — Le manuscrit 16195, dont la cote.primi-
ti?e ^tait S. Nic. 195, forme un .volume in^fOL, compos^ de 240
.feuillets, dont T^criture k deux colonne^ aur papitfr est du
XV* sidcle. D'apr6s le Catalogue imprim^, \\ cpntient les ouvrages
• suivisuits : '
". ^'•ol, 1. germones de terapore. . ' . • . ^ '
Fol. 24. Eiemardi de ParentiniSj ord. praed. proviriciae theoldsajiae (== "
'lolosanae) et conventus 0rlhesii,traclatu9de missa; iitde corrigas errorem
inClm. 88^4. ' • ! •
Pol. 119. De negligentiis in missa; scripsit Prpcopius de Golaria de
Cbldnia. ' . •
FoL 123. Libellus de vii Koris-canonicis.
Fol. 127. JoAannis de Deo summa penitontiae.
Fol.' 128. -De absolutionibus, excommunicationibus, 'poenis niun-
Kppdis. . • ' . . ■ . : •.
^ol. 1311 Bemigius, episc, TuscuL, de penilenlia.' •. . •,•
• Fol. 136. /oAann^^' Dlso de dispensatione. ...
Pol. 140. De confessione (pro cbnfessoribus)'. * ' *
* Fol. 144. Sennones de comniuni SS. • • • * ,
*•»
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■ ■-. . . ** ••
- • . • .
• • i ' *
•. . ^ . •. • •
60 £tude sur les fabi.es
Fol. 195. Expositio super « Pater noster » et,'FoIi i99, ««.Credo. «
Fol. 204. Quaestiones et di^bia varia. ; " . • . . . '
Fol. 237. Parabolsirum WheT (Odonis de Cinnglonia). ,. .. : «
Ce demier puvrage, qui cpnsiste dans les fkbles..d'£udes/n'eD
contient que dix-sept, d^pourvues de titr^s, mais pr^cM^s^ il est '
• • * , " , •
vrai, du pr^ambule Aperiam in parabolis t>s meunu Ce <s6iit ceUes '
qui dans la liste compl^te pbrtent led iium^ros'!^ 3, 4', 4% ii dr, 7, -
8, H, 14, 14», lj6, 19, la, 55, SY, 79.. Si incomplfete qu*elle soit; cetV
collection offre un.certain int6r6t; c'est en effet laseule pdss^fiQLnt
la fable du Rat et de ses petits. .'•.••
Elle s'^tend de ladeuxidme CQlonne du feuillet 237^ h la pre-
mi^re du feuillet 240^ • * .* •. •
F. Manu^crit 16602. — Le manuScrit f6602 est un in-folio de
grand format, composi^ de 269 feuilleis dont r^criture est du
XV* si^cle. II porte en effet la date [de 1467. ^e le connaigsani pas,
je n'en puis indiquer lccontenu qu'en transcrivani iM Twalyse qui ^
en est donn^e dans les termes suivants par le Catalogue imprin^d : *
Fol. 1. Henrtci^ de C^^a de contractibus.
• • • * •
Fol. 38. De Purgatorio .et.de sufrragais S()tnctorum : « ■ PurgatoriiuR
dicitur locus. » •* . ' .
Fol. 88. De poeniteutia •: « Poenitentiam agite. » *
Fol. 115. De sacramentis*. * * ' .
Fol. 419. Sermftnes. * • • ...• '
•Fol. 136. Fabulae cx parabolis magistri Ottonis {deCinngtonia) ; Cf.
Clm. 14749, fol. 190. ' - ' ' ) '
f ■ ■ • • •
• • •
A eiljuger par le nombre des feuillets qu'elles refnplisaent' les
* • • « •
fables d'£udes doiyept, dans.ce manusci^jt, se trouver, sinon au
• « . ■
complet, au moins ^n tr*s grand nomb^e. '. *^,
• . • • • . :• . • . •.• • .
SECTIQN III.
Ancrleterre, . - .
«
.• • . • • . •
1*» Bibliothique du British Mmcu^. - — .A. Mqn^scrxt Arundel
275- — En signalant pour. la premiere foi^ le manuscrit Aruridel
275, M. Voi^ s^est born^ a dire que c'(5tait un volume' in-4%* qui
proyenait du pouvent des Chartreux. voisia de Mayence; dont T^cri-
ture sur parchemjn ^tait du xiv* si^cle et dans lequel tes fables:
•••••••. f
•• • • • .•»
• • ■ * . ■ • . . . '
• • . . • . • '. • •
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*•
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•••' ^ •. ». •
\ *.* •• • .. ♦ .*. ^ . •-• • ■» . -
.. .fiT LES^PARABOLE^ DiEU^DB^ DE CH^RITON. M
d'£ttde^ ocdnpaient les feuillets 66^' k 81^. Ce sont l^ les seuls ren-
^ig^exneyits qu'il ait donn^s sur le manuscrit, que, pour s'excnser
sans diDute de sor laconisme, 4I d^clarait inaccessible(i).
• .' Je regi^fte*de conti^Jre ici M.Voigt, quj atrop facilement cru
/kpplieable.aUxbiblipth^ques publiques de rAngletejrre unreproche,
^-QfaUleuri^-^rtinjustey faitpar 1L Dest^rley aux biblioth^uesdes
' c^l^ges de ce pays(2). Mais/ pour r^ndre* h(^Ynmage & la v^rit^, je
suis*oblig6 dcr d6clarer que le manuscrit Arundel 97.5 ^''est nulle-
'jxiebk, inifccessible. Au 3ritish Masium, commie dans n'importe
qfuelle IMblioth^que publiqa£/il n'y a*pas de maniiscrit inacces-
• stbl^; on peut (6ujpurs ou en pr^ndre cbpie, ce qui est une ques-
tion de tepaps/6u e& foireprehdre cppierce qui est une question
d^argent. . * v . • '
-. Quani k moi, ayant jfu, cbn^me toutle monde le p^ut, avoir
<;ommunication du mknuscrit Arundel 275, ii. va m*4tre ais^ de
' compl^ter les indications trop sommaires fournies par M. Yoigt en
ce-qui le conceme. ' . ' •.*
. Mai^ qu*6n ihe permette d^abprd de transcrfre. Tanalyse qu*en
donne en ces lermes le Gatalogue ^mprim^ :*
. • • • .
1. Sermones in vaiios Velerj^et Jiovi Tq§Tdm«nli locos, quorum unus
#»5t-M fact^is a fralpe Gerardo de Pruyino, ledore fratrum Minorum Tvecen-
sium. » FflJ.*J. • .
i.^Narraflio^umsive fabularum mot-ulizalarum coIlfliCtlo. Fol. 66*».'
.Ihcip. prologus, « Aperiam in p^ambolis os meium^ loqu<fr . proposi-
tiones a^b inilio. Legitur in libro Rutli : Projiclte de manipulis T.estLis. »
Ad*calcem. : « Expliciunt parabole maj^islri 0. ad laudem 'ipsius qui est
Alpha et (>. » .
3. «. Ars predicandi..» Fol. 8i*>.
.Incip. : « In praedicatione debent essc vi.tu, s»i[tienlia vet scierrtja.ef
eloquenlia. » . ' » . . . ' s . •.
4. « Exercilatio in cellationibus. »» Fol.'86.' "^ •• •
• Incip. : « Si* quis vuJt exeicitari in-coI|ationjbns nor ocfo se(|uen(iji
; diligenler. » , - . * ,
5. Vocabul(i quaedam Latina ordine alpliabejiro cum iuterprelaXione
(iermanica*. FoL 90. • t . ' • • *
• Incip. :. «.Adoptivus, eiu togehomen soen ofl vtucprn. ■» .* • ' . *.
•• ••••,
(i )* Kleinere Itfteiniiche denkmCder der Thiersage auf dem zwolflen bU vierzefrn-
'ten Jaruhndjert* Strasbmirg ct Londres, 1878, 1 vol. ir>-8. (Voycz,p,'3H.)
' (ii Jahxbueh fdr Romanitehe ttnd Englifrhe lAleratiir. Lcipzig, 1868, (,Voyc7.
• • • • ■
• • • • •« 7 •
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#...... •■•••:..•-. .*.. .•.•-•.•
« •
62 ^TUDE SUR. LES FABLES .
La collection des fables d'£u(fes, qui est le deuxi^me des ouyrages
contenus dans le •manuscrit, commence sans titir^ g^n^r^ en \^te
de la premiere colonne du feuiilei 66^, et quelques fables deule-,
ment y portent leurs titres particuliers pUc6s en marge pa^une
main du xv^ si^cle; mais, p^esque cotapf^e, elle se compose d^
97 fables qui ont dans ma liste g<&h6rare re^u ieli pum^rqs* sui-
vants : i, 1% 1% 1%.2, ?, 4, 4*, 5, 6,- 7, g, 9*, 10,. H, li,:i3; 14, 14*,'
15, 15«, 16, 17, l^, 19, 20, 21, 21V22, 23, 23% 24,* 25, 26, 27, 27V,
28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 3#, 35,- 36», 36*^ 36% S7,* 38, 39, -40,
41, 42*, 42% 43, 44, 45, 46, 47, 4g^ 48% 48% 49, 50, hi, 5!%52VS3,
54, 54% 55, 56, 56% 56% 57, 58, 59, 5K 6.1, 62, «3» 64,f^64% 65, 66,.
67, 68, 69,70,70% 71, 72, 73, 74, 75. . * ' ; ...'.
Cette coUection a une anaiogie frappante avec celle'du.nianu-:.
scrit 441 du college du Cbrpus Christi de Cambridgje: Comme dai^
celle-ci,les fables y sont pr^o^d^es du prSatobule Apenaminpar^ -
bolis os tneumj ne cbmprennent pas celles qui 3ans la liste g6n6)ral6
portentles numeros 1*», 1**, 36% 36%-42 et 45% et m terminent .par .'
cette souscription ^i^ip/tdu^/ parahole marfisiri O.ad laudefnijisius •
qui est alpha et 0, La similitude entre les deux collections serait
absblue, si le libmbr^ des fables et leur classement ne pr^sen-
taient quelques F^geres diffi§rences : ainsi.quelques-unes de ceHes
.du manuscrit du Corpus Christi ont ^t4 omises dans le nianuscrii
Afundel, et les trois, qui dans le premier pprtent les num^ros 54,
55 et 57, figureht Tparmi les premi^res dans le Becond. En somme,
le second parait^tre la copie directe ou indirecte .du preoiter.
' . • B. "ManusicrilArundel 292. — Le manuscrit Arundel 292,, qui esl
. enlr^ aa British Museum en 1831, est,on le sait, celui qui a servi de
. . fiise a I^ pren^i^re ^ditton desfables d'Eudes. Cest un voliime ih-4"
. ! * de 116 feuillQtSw dont V^criture sur parchemih est du xiii* si^t^le,
*•....■••• • • •
. • L.analy^Q qui en*a' et^ ins^r^e dans le catilogue impriniS ^tant
f^ ^ nnpeu longue et pouvant sahs inconv^nient ^re bmise, je m'abs-
tiens;de laitrjn^cfire et je me contente de dire que.le manuscrit :'
tenferme dix-tuit ouvrages, dont le quatrieme, occupant les feuil-
. '*. letfe 12% ti'24*»,* n'est autre que la collecUon des fables d'Eudes,
' ^ \Tii\i^^e':'N arrdtiones Yhagistri Odonit.de CiWw^/oma. Malheiireu-
sementrell^ est jtr^^s incompl^e, ne poss^de pas le.pr^ambule.: .
Aperwni in pafab6lisos mcum, et ne se compose que des 46 fables
. qiii, dans ma lisle totale, onl re^u les numerps suivants : 1, '!•/ 1«=, , -
•■ • :.
• t
KT LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 63
!•, 2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 8, 9, 10, 28% 39, 40, 42, 42», 42% 43, 44, 45,
46, 47, 48, 48*, 48% 49, 49*, 50, 51, 51% 5^2, 53, 54, 54% 55, 56, 56*»,
56% 57, 58, 59, 69», 60.
Dans la morale de la fable des Arbres qiri ^lisent un roi, le cha-
noine qni refnse d'^ire ^v^que est aj)pel6 TciUrinensis Canqnicus^
et dans 1a f^ble de TAbb^ et des Moines, le proverbe anglais qui la
termine a ^t^ ^crit en niarge de la demi^re ligi^e sous cette forme :
Seldum eum tho ye better. . .
C. Manuserit Harlet/ 219. — ,Le manuscrit Harley 219 est un
petit in-folio compos^ de 154 feujllet^ en parchemin, dont T^cri- .
ture, due Itides mains d^verses, e^t de lafih.du xih* si^cle et du
• • •
commencemenf du XIV*. H renferme.plusieijurs.ouvrages latins et \ '
franQais, dont 1e Catalogue imprim^ du fonds Harley, 1. 1, p. 70, col. 1
et 2, donne la nomenclature en ces termes : ' ' . '
.1. Tractatus cui Titulus, Fabule diverse et porum Reducclones : sive,
nti scripsit nonnemo, Fabutae quflpdam ad modumvCsQpiparum, Qufn pia . .
ct.mystica, sive' morali, earum' Interprelatione, per . Anojiymum quen-
dam *. ,...•......'..;, * 1
.2. Gesta Romanorum et eerum Reducciones. ....'.'..'..' :n >
• • 3. Efjusdem Tractafus pai*s secunda • . .-...'.. . •. . '72
. 4. Tractatus Galliqfe scnptus(sicutelca;teri qui.sc(futintup) cjujuadee^t
Titulus : hunc autem, ejus Loco, Scripsit Neotericus (luidam,. <» \;e Secret
H des Secrets, Livredu Gouvernemeixt.des Jloys et des Princescompose
M (come se.dit).d'Aristote en sa Veillesse pour Atoxaodro; Iranslate par
« un certain Philippe de Grec en Calde, et encoVo an langage Arabiqiie^
« mais qiii Ta mis en Francois, il ne se dit pas. »
n^cessaires
*vers
^Thomas* de. Pizan de BuloinleGrasse, et Conseillor ^q mosi)ie Boy^.aVtV'
Comioentaires amples.la' dQSsus •.".• .' ; ,.•. , . '. , i9fi
Sequuiilur jnanu recentiorOj '• I' •'• . . "^.
' 6. Explication de quelques mols fraorois part on LiUirie,.part iu *
AngloisV.'. . . . .'• '. . . '. .'. ...,•. ...... 147»» .
7; Verba Gquivoca Gallica Latine expFacata {sic)^ „, . \ •. ? . .• .149*»
^. Xomina Membrorum Humani Govpori^GaJtica;paiiim Laiiiii^, par-.
• tim Anglice erplicata. .....•..■.'....... 4.'.' i. . « * .' filiO
9. Interioria (stc) Corparis,..Gallice ot Lalin^ . .• ;. . . . . . , ioO**,-
iO. Nomina Vestium, Gallico . . \ :. . '., it-.u . > ^ - • . . . Ihia. .•
■ *•• . .' • •• • •
11. Nomina quorundam*U,tcnsiliunr, Bostiarun>,.-InsoctMnim, Avium,
[.^Jrmorum, Occupationum, Cogualioni^,» PlantaV^mi^.vVrbotPum, unn-cum
plrrasibu.s nonnulits, Gallict et Aogllct'. ..... ..*...•.... .... .• IBid] :
• ••
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••
64 fttUDE SUfl LE&>ABLisfS ' ' ' '*
12. Les Offlces accusi^mez destre donoK per le Trcsorer .d'En^Ietjerre,
parje tempsest^aiit. , ,* ^ r\: ^ ,, ... . ... . . . .*.•.•. •. 152^
•13. Two shoH Prayers to iesils-C\ir»st/mlater Hand. . .■ . . . -1^^
14^ Mediqna pro.ponsgrvapion^ OculOrutn .'.....«,*..' .15i •
•' I
rLie-.premier de8 qiiatoi^e oUvrages aiiisi ii^uin^riSs ^st mie col-' *
lectibn coTnplexe- de^f&bles latinQs, qai«oominence au Cemllet i^^et .
finit au haut du^feuillWST». Scfltts .107 ehacpi^res elte^cbmpreiiKl lif.;.
fables. L6' i^oippflaleur ^ qijii elle'/eat*4ae paratt IHiiyoir formfo '
4'^inprunts fait3 "^ dlyet'^ auteurs, pormi lesquels Eodes est' celiU -
• • quioccupdIl|.plus.^mie'plaee. ••, ' * ' '* -^ ; * •.
/Les.Xabl^s.i i;3^.e{ ^ik '88.soi^t,cellesqui lui*ap
«• Sous 63 chfipitres €||W'l»ipnt 4u. nombre.de 6.7 ; ce*soiit celles qui
^ dans'iQa liste; coirtfkl6t«5^ &^r0hL sous l.es num^os : K^, i*, % 3, '4,
/•• 4»;- 5, 6, J; 9, i«,:Mv;«j3>" f4, 14', IS,' IM» 15V t6Vl7,;i8, 1&,
,. .• 41^ $8,^3, .ai», %6,l37v;.27S38-, 28«, •29, .30', ^50», 3l,'3«/.3*, U, 35, '
• ; .■;3«S<89, 4;0, 42,' ^S*, iia, 44*, 45,' 46, 47, 43, 48», *«*, .4^, 4*«,-50, 51,
.•,••* •;5V, -58154^ 54!,' {►S-, 56, 57, 58; 59, 60^ ••' .....•>•;.
ISauf la 4>r«miftre ' toutes ces fables soiit poarvues de titneit.' Elles
'.' > pr^senlei^tde pombreuses. variantes, j^riAoipalement;drans les 6pi--' '
• •mylhifiaS' que le compiJateur a quelquefo^ s|)bt^s. Comme^ tes
ai tettV68:*exhib^es' dans in^ premiere S<)ition, il ^era-fljtbile d*appr^ .
. cier; rinrkportance de.leurs yarialiteiipar la comparai^on du manu*
.scrit harl^Lea avcc celui du Corpus CbFisii de Can(tbddge ijue* je
• ^. puMiQ dans 16 prdsent-volume. • . * - • . • ..
\S.Manu&crit Add, 11579. — Parmi les manu^crits du British
'Miisisuih signji^^ par M. Ocsterley ' Qomme «oAtehant 1^^ Cables
d*Eudes ligure celui qui porte la.cote Adrf.il 1579. '; . - .
*C'est un petit ih-4" dont les fejalll^s sont en parchenxin et dopt
Ti^^riture tr^s nette et tr6s aisee a lire est du xiv* si^cle.
.. » • • ' • » . •
• . , De son oontenu,-. Torm6 d'elements h^terog^nes, ie Catalogue
; imprim^ ne fournil que cfelte brove iudication : * * • •
......
■' . • • .
'MLsiellanea Ihoologica^-^arratiohes, fabulae; etc., partim Latine, par-
•tim Apgjico, partfm Ganicc. '. ,
. • • ■ * . • . .
• , • Comme j'aurai plus loin roccasion d'^tre plus explicite, qjdtot li
pri5&ent je ne moccupe que des fables d'Eudes. Consery^es en partie
dans ce.manuscrit, elles y sont pr^c^dee^ dij pi^j^ambule '>l4>ermi9.
in parabolisos meuni, qui coihmence au feuillet 95-^ et finit au feuil- -
• . • • : t • •
. • • • . •• • »
• •
•••'•' • . . • .
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... . .• • • • •••,•#•
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. • . • • •• ... . , ».
. • • . ... • *.-•••..•
•/
\
ET LES PARABOL^S D/EUDES^ DE- CHERITON.
63
let 96'; ce sont les quarante-»quatre auxquelles dans la liste g^n^-
rale pr^c6demment ^tablie appartienneiit les num^rQs suivants : 1,
4«, 5, 3, 7, 43, 14, 44% 17,48, 19, 20, 21, iiN22, 23, 24, 26, 27, 27*,
28, 28% 29; 30», 32, 33, 34, 35, 36% 38, 39,*-40,.42^ 43, -44, 45, 48%
- i9. 52, 54, 56/57, 58, 59« Ces fabies sdnf .d^poui:vxi6s de titres par-
ticuliers et sq termiiient au feuillet il6^. Le*fcbanoine dont il est
. questipn da^s la premi&re est appM6 Taurinensis Canohicus..
2** ^ibliotheque BodUi^rifie, — ^A. Manuscrii Dduce 88. — Le mar
. • • - . • -••
nilscrk Douce 88 est.un volume in-4% CQtiipos^ t]e.i54'f^uillets
* en parchemin, qui, satlf ceux chiffr^^ ^4'> 49^ pbrtCQt une ^criture'
k longues lignes. '.'•.*••. : ,
II cQntient un grand nombre d'opu«cule8> dont la liste, Compre-
nant 41. articles, a ^t6 dress^^^ par unj^ main. moderne isur deux
fetullets.*en papiec plac^s par le relieuren tVte.duvDJume.
Des sulic1^s8 k 15, qui sont.relatifsaux .fat)Ies d'Ehdcs, le pre-
mier est ibrmul^ ainsi : * • • ' • ' v *
• • • . . . ♦ . . .
Fables and.parable^, improperly asci^bed at the ^d Jo S. Basil, as*
they rathfer belpng to Eudes de Geriioii, or, accorUing U> some^aulhority,
to Hugo de S..yictor. . . "•.•'.•
. ' • ' * ' * • . * " •
• lics fabkfs (TEudes occupent les feuillets.34»'ji 48!. .v .. • *
Ce qui diatinguf le.manuscrit Pouce 88 en ce qu; le^tou^^he,
c*est que hqn seulement elles y sonft priSc^d^es du pr^ambuleordi-
*Daire, mais. que ce pr^ambiile est lui-m^me surcliarg^ d!un autre
commenQant ainsi : Beatus BasUius.c6aggerans*juvehes docehat eos.
Ce pr^mbule, qui est une sorte d'avertissement mis en t^ du
T^ritable, est Toeuvve d'un copiSte, qui, croyant saint^Basile auteuV
des fftbles, avail jug^ bon de rappeler que ce saint s'^tait surtout.
appliqu^ a fornier le cceur et r^sprit de la jeunesse.
La collection ne porte pas de titre initial ; mais les fables y ont
§t6 pourviies de tjtres particuliers, ^crits tantot k Tencre rouge,
«
tant6i ii-rencre noire, les uns par la main du copiste, les autres par
une main plus recente.
Elles sont aunombre de soixante-seize; cesonteelles qui, dans
ma liste com'pl6te, sont accompagn^es des num^ros ; 1, 1% 1°, i*,
2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 9, 10. 14, 14% 15, 15», 16, 18, 19, 20* 21, 21%
22, 23, 23*, 24, 25, 26, 27, 27*, 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34,
35, 36%. 36% 36% 3.7, 38, 39, 40, 42, 42% 42% 43, 44, 45, 46, H, 48,
.48% 49, 50, 51, 51% 52, 53, 54, 54% 55, 56, 56^ 56.% 57, 58, 59,
.(
5
• *. •
66 ETUDE SUR LES FABLES
59*, 60, 80. Sauf les fables 20, 24 et 58, toates ont dans le ma-
nuscrit le m6me classement que dans ma liste g^n^rale.
Le chanoine dont il est question dans la premi^re est appel^
Caurinensis Canonicus. Plusieurs renferment des vieux proverbes
tant frangais qu'anglais, qu'il n*est peut-6tre pas sans int^r^t de
transcrire ici : Fab. !• : Seilde comed se beiere; Pab. 4 : Of eye ic ye broc
te ofechele ichne micte; Fab. 7 : 0 seyn martin, eydet nostre oyselym;
Fab. 14 : ATy crapoud eyme, nule {\isez ilune) hi resemhle{i)\ Fab. 53 :
Dieu confunde tant de seynnursl
Enfm, ainsi que je Tai dit plus haut, cette coUection est, avec
celle du manuscrit Meerman, la seule qui possMe la l^gende de
r^v^que de Sion. Eile est termin^e par cette souscription : Amen.
Explicit Tractatus de Beato Basilio.
B. Manuscrit Douce 101. — Le manuscrit Douce 101 est un petit
in-4^ dont les feuillets, au nombre de 89, sont en papier, et dont
r^criture k longues lignes est du xv« si^cle.
II renferme plusieurs ouvrages.
Le premier, intitul6 Gesta fiomanorum, occupe les 80 premiers
feuillets.
Le feuillet 81 est blanc. Puisviennent les fables d'Eudes, qui
remplissent les feuillets 82* a 89*". Ge sont celles qui dans ma liste
g^n^rale sont ainsi numdrott^es : 1% !•, 2, 3, 4, 4*, 6, 7, 9, 10, 13,
17, 18, 19, 20, 21, 21^ 30, 30% 33, 36», 37.
On Irouve dans ces fables des proverbes angiais. Ainsi on lit
dans la fable 1 : Sylden ys the laiur prophete the bettur, et dans la
fable ^ : Ofon egge y the brouzght bytt of thy kynde y maye nouzii.
Sur un doublc feuillet mis par le relieur en l^te du volume la
provenance en est indiqu^e en ces termes : There is reason for sup-
posing that this vis. of part of fAeGESTA Romamorum belonged lo sir
Henry Spelman.
C. Manuscrit Douce 169. — Le manuscrit Douce 169 est un in-4'
de grand format, compos^ de 47 feuillets en papier dont T^criture
k deux colonnes est du xv si^cle.
(l) Ce proverbe est la traduction do cet hexanietre 16onin :
Si quis amat ranam. ranam patat esse DiaDam,
qui rappcUc cet autrc :
Si quis amat ccrvam, ceryam putat csse MinArvam.
ET LES l^ARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 67
Cest de ceux da fonds Douce celui oii les fables d'Eudes sont
le plus nombreuses. II y en a quatre-vingt-treize, qui, avec le pr^-
ambule Aperiam in parabolis os meum, plac^ en t^te, occupent les
feuillets 22* k 24^ et reprennent au feuillet 35* pour fmir au feuil-
let 47. L'interruption provient de ce qu'un cahier ^tranger aux
fables a 6t6 intercale entre le feuillet 24 et le feuillet 35.
Le copiste a cru qu'il copiait une ceuvre d'Hugues de S. Victor;
c est ce qui ressort des mots : Hugo de Sancto Victorey qui en guise
de titre figurent en t^te du feuillet 22*, et de la souscription sui-
vante, qui cldt la colleclion : Expliciunt proverbia Hugonis de Sancto
Victore,
II est possible qu*une partie des93fables soit roBuvre d'Hugues
de S. Victor ; mais les 25 demieres sont les seules qui puissent lui
Atre attribu^es. Quant aux 68 premiferes, elles sont incontestable-
ment roeu^Te d'Eudes. Ce sont celles auxquelles j*ai dans ma liste
totale donn^ les num^ros suivants : i, l^ i^ 2, 2*, 3, 4, 4*, «5, 6,
7, 9, iO, ii, i2, i3, i4, i5, i5*, i6, i7, i8, i9, 20, 21, 22, 23, 23*,
24, 25, 26, 27-, 28, 28*, 29, 30, 30*, 3i, 32, 33, 34, 35, 39, 40, 42,
42\ 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48*, 48^ 49, 49*, 50, 5i, 5i*, 52, 54,
54*, 55, 56, 57, 58, 59, 60.
Ces soixantc-huit fables et les vingt-cinq qui les suivent ont dti
^tre copi^es sur le m^me mod^le que celles du manuscrit Harley
219. II est vrai que d*une part ce manuscrit possMe les fables i4*,
io**, 27, 36*, qui n'existent pas dans le manuscrit Douce, et que
d'autre part il n'a pas lcs fables i, 2% 20, 24 et 25 que le manuscrit
Douce renferme; mais dans Tun et dans Tautre Tordre des fables
ei leurs variantes sont les m^mes, et roeuvre d*Eudes y est suivie
de la m(^me collectfon de vingt-cinq fables.
N^anmoins le manuscrit Harleien est le plus pr^cieux, d ahord
parce qu'il est de deux siecles plusancienque Tautre, ensuite parco
que, ind^pendamment de la collection de 25 fables, il en offre une
de 24, qui a 6t6 intercal6e au milieu de celles d'Eudes.
Terminons cette analyse en faisant remarquer que le manuscrit
Douce i69, les fables y 6lant rang^es comme elles le sont dans
le manuscrit Harl6ien, montre une fois de plus que Tordre auquel
je me suis rallie est le v^ritable et qu*il faut renoncer k celui que
M. Voigt avait adopt^ et auquel, pour ne rien compliquer, j'avais
ea, dans ma premi^re Mition, le tort de me soumettre.
68 ETUDE SUR LES FABLES
D. Manuscrit BawUnson G. 288. — Ce manuscrit est un volume
in-4'' compos^ de lU feuillets, qui, sauf ceux chiffr^s 103 k 110,
sont en parchemin, et dont les ^critures, dues k des mains diverses,
sont des xiv« et xv* si^cles.
Les 102 premiers feuillets sont remplis par sept ouvrages, doilt,
pour abr^ger, je ne donne pas la liste.
Les feuillets en papier 103 k 108 ont ^t6 affect^s k quelques-
unes des fables d'Eudes, qui ne sont pourvues ni de titre initial, ni
de titres particuliers. Ge sont celles auxquelles ma liste g^n^rale a
appliqu^ les nima^ros 4, 4% 6, 7, 8, 10, 28», 39, 40, 42, 42', 45, 46,
49, 54, 56, 57, 58, 60. II reste m^me un lambeau d'une vingti^me
et derni^re fable; mais une partie du feuillet 106 sur lequel elle
a M 6crite ^tant d^chir^e, je n'y ai pas assez arr^t^ mon attention
pour la reconnailre.
A ia suite, commencant k la neuvi^me ligne du feuillet 107' et
se tefminant au milieu du feuillet 108', viennent quatre l^gendes
qui ne sont pas de vraies fables et qui ne font pas partie de Toeuvre
d^Eudes.
Imm6diatement aprcs ont ^t^ transcrites deux fables de Ro-
mulus, celle du Loup et de TAgneau, et celle du Rat et de la Gre-
nouille, qui remplissent la seconde moiti^ de lapage. Les voici :
1. A(n)gnus et Lupus sicientes ad riuulum, venientes e diuerso, vene-
runt. Sursum bibebat Lupus longeque inferior A(n)gnus. Lupus, vt
A(n)gnum vidit, ait ei : Quare mihi turbas aquam bibenti? A(n)gnus vero
paciens dixit : Quomodo tibi turbarem aquam que de te ad mecurrit? Gui
Lupus : Et maledicis mihi. Et A(n)gnus : Non. Et Lupus : Adhuc mihi lo-
queris; statimque ei vitam erupit et eripuit.
2. Mus, ut flumen transiret, auxilium peciit a Rana. Illa vero, fingens
se subuenire, ligauit sibi pedes mutuo grosso filo, et incipiens natai^
traxit Murem post se. Gum autem ad medium fluminis venisset, cepit Rana
submergere, vt Murem pariler submergeret. Quod videns, Miluus super
volitans vlramque rapuit.
Le verso du feuillet 108 porte des ^critures d'une autre main.
3^ Bibliotheque du college du Corpus Christi d Cambridge. — Les
deux manuscrits de ce coll^ge ont foumi k M. Oesterley Toccasion
de commettre une bien singuli^re b^vue. Dans la pr^face de son
^dition du manuscrit Arundel 292 il s'exprime ainsi : « Selon les
indications de Tanner, il se trouve k Cambridge deux manuscrits
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 69
nom^rot^sK. 17^479 et Misc. L.457.Ils d^pendent de la biblioth^que
du Corpus Christi college^ y portent les n®*44i et 48 1 et proviennent
de la collection.Mathew Parker de Gantorbery. Dans les deux le
nom d*Odo est mentionn^. L*un d'eux a pour titre : De brutis ani-
moHbus et volatilibus^ Tautre : Parabolx. Le Catalogue pr^par^ par
Cdouard Nasmith sur les manuscrits de la coUection Parker a paru
en 1777. Encore deux manuscrits 6galement k Gambridge, mais
conserv^s dans le coll^ge Saint-Benoit, se trouvent d^sign^s sous
lesn<» 1660,18 et i399,23,dans les Gatal.God.Mss. Angl. etHibem.,
Oxford, 1697. Ils portent aussi le nom d*Odo, et Tun d^eux est inti-
tul^ : De brutis animalibusy et Tautre : Parabolx ad laudem ipsius
qui est alpha, Les deux paires de manuscrits sont-elles identiques?
Malheureusement je ne puis r^soudre ce point, ^ cause de Tinac-
cessibilite presque absolue pour les ^trangers de la plupart des
manuscrit^ qui appartiennent aux collections en la possession des
biblioth^ques anglaises. En tout cas, dans chaque paire le premier
doit contenir la collection, qui est ordinairement appel^e, dans
les ouvrages sur Thistoire litt6raire, Bestiariumvel Brutarium, et le
commencement Jverunt ligna d^montre, sans aller plus loin, qu'il
lui appartient, tandis que le second pourrait bien 6tre un ouvrage
th^ologique, et dans ce cas serait en dehors du cercle de nos recher-
ches actuelles(l). »
Je commence, pour n'avoir pas ^ revenir sur ce point, par pro-
tester ^nergiquement contre rall^gation t^m^raire du docteurOes-
terley, qui, au lieu d'avouer franchement qu'il n'a pas voulu se
donner la peine d'aller k Gambridge, trouve commode de d6clarer
inaccessibles les manuscrits des bibliothdques anglaises. Dans le
cas sp^cial dans lequel il la formule, son accusation, k mes yeux, a
le tort grave d'atteindre la m^moire du biblioth^caire du Corpus
Christi college, M. S. S. Lewis, que j*ai particuli^rement connu et
de qui je puis dire que personne n'a jamais en vain recouru k son
in^puisable complaisance.
Mais ne nous occupons que des manuscrits. M. H. Oesterley a
YU dans le catalogue de Nasmith (2), dont je dois un exemplaire h
la g^n^reuse amiti^ du biblioth^caire incrimin^, que le Corpus
(1) Jakrbuch f&r Romanische und Englische Literatur, Leipzig, 1868, in-8.
(Voycz pp. 123 et 124.)
(2) Catalogus librarum manuscriptorum guos collegio Corporis Christi et B,
70 ftTUDE SUR LES FABLES
ChrisH college poss^dait sous les cotea 441 et 481 deux manuscrits,
qui entre autres contenaient, le premier, un ouvrage indiqu^ par
ce titre : Parabobe Mag. Odonis[de Ceritona] in laudem ipsius qui esi
A et Q, le second, un ouvrage indiqu^ par ce titre : Odo de Ceritona
de brutis animatibus et volatilibus, [sive parabolx]. Gonsultant ensuite
les Catalogi Hbrorum manuscriptorum Angtix et Hibernix publi^s
en 1697, il y a vu que la bibliotheque du coll6ge Saint-Benolt pos-
s^dait, non pas sous les cotes 1399 et 1660, mais sous les cotes
122 et 393, deux manuscrits qui entre aulres contenaient, le pre-
mier, un ouvrage indiqu6 par ce titre : Parabolse Magistri Odonis
ad laudem ipsius qui est alpha, et, le second, un ouvrage indiqu^
par ce litre : Magister Odo de Brutis animalibus (1). Au premier
abord, M. H. Oesterley aurait pu trouver singulier que le coll6ge
Saint-Benoit poss^d^t deux manuscrits dont les titres, diff^ranl
entre eux, ^taient en m^me temps identiques aux titres des deux
manuscrits d'Eudes poss6d6s par le Corpus Christi cotlege, Y regar-
dant de plus pr^s, il aurait pu voir que la longue liste des ouvragei
conte^us dans le manuscrit 122 du coll^ge Saint-Benoit 6tait iden-
tique k celle des ouvrages conserv^s dans le manuscrit 441 du Cor-
pus Cbristi cotlege, et que la non moins longue liste des ouvrages
contenus dans ie manuscrit 393 du premier coll^ge ^tait ideniique
k celie du manuscrit 481 du second. II aurait pu ainsi, sans aller ^
Gambridge, sapercevoir ais^ment que les deux manuscrits d'un
coli^ge n*^taient autres que les deux de Tautre et qu*en somme
deux noms diff^rents avaient 6t6 attribu^s au m^me coli^ge. 11 ne
lui serait rest^ sur ce point aucun doute, si enfin il avait, dans les
Catalogi librorum manuscriptorum Anglix et HiberniXj cherch^,
parmi les coU^ges de Cambridge, celui du Corpus Christi : ne le
trouvant pas indiqu^ sous ce nom, il aurait compris que c'6tait
celui de Saint-Benoit qui iui avait ^t^ donn^. Quiconque connsdt un
peu Cambridge sait qu*ii y a dans cette vilie une petite ^lise tr^s
ancienne, qui a 6t6 plac^e sous Tinvocation de ce saint, et qui est
en partie enclav6e dans i^enceinte du Corpus Christi college, et que
Marijp Virginis in Academia Cantabri^iensi legavit Reverendissimus in Christo
MatthaBus Parkery archiepiscopus Can^uart^n^iJ.Edidit Jacobus Nasmith.A.M. S.
A. S. ejusdem collegii nuper socius. Cantabrigite, etc. mdcclxxyii, 1 toI. in-4*.
(Voycz p. 404 et s. et 425 ct s.)
(1) Voycz Calal. lib.manusc. Angl. et Hibem.y t. I,pars altera, pp. 136 et 145.
£T LBS PARABOLES D*£UDES DE CHERITON. 71
c'est k celte circonstance qu'est due la seconde d^nomination par
laqaelle il a 6i^ quelquefois d^sign^.
On avait pu d6jk, par les autres erreurs de M. H. Oesterley que
j'avais relev6es, appr^cier la valeur de ses travaux; cette derni^re
est le digijie couronnement des pr^c^dentes.
Et cependant il ne s'en tient pas l^ : poussant plus loin ses lumi-
neuses invesUgations, il cherche quel est le contenu de ces quatre
manuscrits dont deux n'existaient pas. 11 suppo§e que les deux, qui,
Tun en r^alit^ et Tautre dans son imagination, portent pour titre
De Brutis animalibus, sont identiques et renferment rceuvre d'Eudes,
et que les deux, Tun r^el et Tautre imaginaire, qui sont par lui
intitul^s Parabolse, sont bien identiques aussi, mais ne contiennent
Yraisemblablement qu'un ouvrage purement th^ologique.
On comprend, sans que j'aie besoin de Texpliquer, quel cas il
faut faire de ces hypoth^ses. Je ne m*y arr^te pas, et, ayant en
somme ^tabli qu'il n'y a sous deux noms diff^rents qu'un seul col-
\bge et que par suite, au lieu de quatre manuscrits, il n'en existe
que deux, je me h4te de passer k leur examen.
A. Manuscrit 441. — Ce manuscrit forme un volume in-8®, dont
les feuillets sont en parchemin et dont T^criture est du xiv« si^cle.
Nasmith donne dans les termes suivants la nomenclature des ou-
vrages qu'il contient :
1. Tractatus fratris Ricardi deThetford de modo piedicandi, p, 43.
2. Rabanus de agno paschali, p, 30.
3. Item de pascha,p. 33.
4. De proprietatibus festivitatum, p, 35.
5. Liber penitentialis Mag. R. de Flamesburch Kan. S. Victoris Par.
et p*. [penitentiarii], p. 37.
6. Gompilatio brevis qualiter confessio saltem semel in anno sit
facienda : secundum quod inveneris de infra notatis in quibus te
deliquisse credas illa confltearis, alia sub dissimulatipne pertranseas,
p. m. '
7. De quatuor elementis, quatuor anni partibus, et quatuor humo-
ribus, p. 148.
8. Tractatus de vitiis et virtutibus ex Gregorio et Augustino, p. 149.
9. Tractatus de corpore Domini ex diversis autoribus, p. 487.
10. Tractatus de septem sacramentis et eorum efrectibus, p. 200.
1 1 . Testamentum patriarcharum secundum Mag. Robertum Grosseteste
episc. Lincoln. de Graeco in Latinum translatum, p. 205.
12. Epistola Nigelli [Wireker] monachi ecclesio) Christi Cantuar. ad
72 ETUDE SUR LES FABLBS
Willelmum [de Longo-Campo] Elyens. episcopom de eruditione prela*
torum, p. 253.
13. Libellus Seneca; de institutione morum, p. 311.
14. Tractatus beati Bernardi abbatis Glara)valensis de interiori homine
quomodo inveniat dominum, p. 315.
15. Libellus Martini episcopi [Bracarensis] ad Mironem regem [Sue-
vorum] de quatuor virtutibus principalibus, p. 352.
16. Institutio novitiorum juxta consuetudinem ecclesi» Cantuariensis.
17. De passione et resurrectione Domini ex Gregorio Tyronensi de
gestibus Francorum, p. 392.
18. De resurrectione exsermonibus Augustini de sabbato pasch8e,p. 392.
19. Gesla Salvatoris nostri, Domini nostri lesu Ghristi qusB invenit
Theodosius magnus imperator in lerusalem in pretorio Pontii Pilati in
codicibus publicis, p. 393.
20. Libelius de infantia Salvatoris, p. 415.
21. Historia sancta) Maria) de Sardanay, p. 439.
22. Tractalus a Ricardo Premonstrensi editus de canone misso^ et de
difTerentiis in crucibus faciendis et pluribus aliis faciendis necessariis,
qufiB sit causa missie, quas dilTerentia, qu® virtus, quis flnis, qu® ratio,
qufiB utilitas, p. 442.
23. Item questiones de sacramento altaris scilicet de corpore Christi,
p. 455.
24. Dominica oratio glossata, p. 460.
25. Symbolum apostolorum glossatum, p. 462.
26. De decalogo et decem ejus preceptis, p. 468.
27. De Anti-christo secundum antiquos, p. 473.
28. De penis inferni, p. 477.
29. Quindecim signa [ultimi judicii], ibid.
30. Parabolo; Mag. Odonis [de Geritona] in laudem ipsius qui est A et
Q, p. 479.
31. Parabola) Sancti Bernardi, p. 521.
32. Quo^dam de tempestatibus et humoribus, etc, p. 529.
33. Gonflictus inter ducem et philosophum de natura hominis humana
et proprietabus ejus, p. 531.
34. Fabulosa historia de tribus fratribus, p. 578.
Les fables d*Eudes qui forment le trenti^me ouvrage s'^tendent
de la page 479 k la page 520; elles sont annonc^es par cette sus-
cription : Incipit prologus in parabolis magistri Odonis ad laudem
ipsius qui est alpha et om^ga^ et pr6c6d6es du prtombule Aperiam
inparabolis os meum. Cette coUection des fables d'Eudes est presque
compl^te : il n'y manque que les cinq qui dans ma Hste portent les
n*» i^, i^, 36**, 36° et 42. Elle en possMe onze de plus que le ma-
nuscrit Arundel 275, cinq de plus que le manuscrit de Munich 8356
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 73
et qualre de plus que le manuscrit de Munich 14749, et» comme
soii texte est pour le moins aussi pur, on peut la consid^rer comme
la plus importante de celles actuellement connues. Aussi est-ce
celle que je publie dans cette nouvelle ^dition des fables d'Eudes.
Les fables ne portent pas de titres. A la page 486 du manuscrit
on apercoit seulement la trace d^une division en deux parties, qui
r^sulte de Tindication de la fm de ia premi^re intitul^e De Volatili'
hus et du commencement de la seconde intitul^e De Gressibilibus.
Le tout est termin^ par cette souscription : Expliciunl parabole
maffistri. 0. ad laudem ipsius qui estalpha et Q.
B. Manuscrit 481 . — Ge manuscrit est un tr^s gros volume de petit
format, dont les feuillets sont en parchemin et dont T^criture est
du XIII* siecle. Nasmith donne dans les termes suivants la nomen-
clalure des ouvrages quHl renferme :
1. Hugo de Sancto Victore de edificatione claustri malerialis, p. 1.
2. Idem de duodecim abusionibus claustri, p. 16.
3. Idem de claustro animaB spiritualis, p. 85.
4. Idem ad interrogationem amici, p. 129.
5. Alcuinus levita [de utilitate animse ad Widonem comilem], p. 136.
6. Tractatus de exhortationibus sanctorum patrum, p. 216.
7. Excerpta ex libro Ecclesiastici, p. 253.
8. Meditationes beati Bemardi Glarrovallensis abbatis^p. 312.
9. Epistola Aristolelis ad Alexandrum regem de sanitate corporis con-
servanda, p. 371. — Versus,p. 381.
10. Physiognomia Aristotelis, p. 385.
11. De interpretatione somnioriun, p. 404.
12. Versus de xii abusionibus secuH et claustri, p. 419.
13. Versus de decem preceptis et septem sacramentis, p. 420.
14. Versus de septem ffitatibus, p. 421.
15. Exhortatio Ricardi [Wethersted] archiepiscopi Cantuar. ad sacer-
dotes, p. 426.
16. Predicatio GoliaB [autore Gualtero Mapeo], p. 428.
17. Apocalypsis Golio; [eodem autore], p. 432.
18. Odo de Ceritona de brutis animalibus et volatilibus, [sive parabolao].
19. Regula beati Augustini episcopi, p. 538.
20. De tribns ex ()uibus homo constat, sive de spiritu et anima, p*. 554.
21. De confessione, sermo Joannis episcopi, p. 561.
22. Carmen de redemptione humana, p. 566.
23. Epigrammata, p. 571.
24. Rosarium de caritate, p. 573.
25. Signa mundanro consummationis, p. 577.
26. Quid sit homo, quidve omnis caro, p. 579.
74 ETUDE SUR LES FABLES
27. De obitu hominis, p. 580.
28. De argutia mulierum, p. 583.
29. Sigua ultimi diei,p. 585.
30. Quibus modis revelatur coufessio, p. 587.
31 . Miscellanea qurodam ex Gregorio, etc., p. 588.
32. Gregorii tractatus, p. 595.
33. Exhortatio ducum et.ulutatus exercituum, p. 636.
34. De principalibus vitiis, p. 643.
35. De levibus peccatis, p. 646.
36. De peccatis criminalibus.
37. Expositio super dominicam orationem, p. 657.
38. Expositio super symbolum apostolicum, p. 662.
39. De ponderibus, p. 668.
40. De etate cognatione et conceptione Salvatoris, p. 674.
41 . Tractatus de consanguinitate, p. 676.
42. Tractatus de numeris, p. 693.
Les fables d'Eudes, qui forment le dix-huiti6me des ouvrages
contenus dans le manuscrit, y occupent les pages 457 k 537. Elles
sont annonc^es par cette suscription : Incipit prologus in librum
magistri Odonis de Ciretona de brutis anitnalibus^ et d^butent par le
pr^ambule Apeviam inparabolis os meun,
Les fables sont pourvues de titres,mais sontmoins nombreuses
que celles du manuscrit 441 ; elles se composent de celles qui dans
ma liste g^n^rale ont reou les num^ros suivants : 1, l*», 1*, !•, 2, 2», »
3, 4, 4», 5, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 15«, 16, 17, 18, 19, 20, 21,
22, 23, 23% 24, 25, 26, 27, 27\ 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35,
36% 39, 40, 42, 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48% 49, 50, 51, 51% 52, 54.
54% 55, 56, 56% 57, 58, 59, 60.
Le manuscrit ne possdde aucune des fables qui dans mon
tableau(p. 41) d^passent le num^ro 60; de sorte que non seule-
ment il ne renferme que Toeuvre d'Eudes, mais qu*il est encore
loin de la contenir tout enti^re.
4* Bibliothique de ia maisondeSaint-PierredCambridge, — Dans
la pr^face de son ^dition des fables d'Eudes contenues dans le ma-
nuscrit Arundel 292, M. Oesterley a ^crit une phrase dont voici la
traduction : « Un autre manuscrit doit ^tre conserv^ dans le college
de Saint-Pierre k Gambridge, commencer par les mots Iverunt Hgna
et contenir soixante num6ros(l). »
(1) Jahrbuch fur Romanische und Englische Literatur. Leipzig, 1868, in-8*.
(Voyezp. 124.)
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 75
Cette phrase de M. Oesterley m'avait laiss6 sceptique, et dans ma
premiere ^dition j*avais exprim^, relativement k Texistence du
manascrit, des doutes qui ne manquaient pas de fondement. En
effet, les Catalogi Ixbrorum manuscriptorum Anglise et Hibernise (1)
ne signalent comme appartenant h la Maison de Saint-Pierre qu'un
seul manuscrit concernant Eudes, et i'analyse de ce manuscrit, qui
porfe la cote 103, ne fournit que cette indication : Odonis Chirton
sire de Cheritona homilise de Tempore.
11 semble ressortir de ces mots que le manuscrit ne renfermait
que les sermons d*Eudes sur les £vangiles des dimanches. S'il avait
en m^me temps contenu ses fables, leur importance permet de
supposer qu'elles n'auraient pas ^t^ pass^es sous silence.
J 'ai voulu en avoir le coeur net, et pour cela je me suis adress^ par
lettre au biblioth^caire de la Maison de Saint-Pierre, qui m*a fait la
r^ponse suivante : « Peterhouse, Gambridge, oct. 4, 1893. Dear Sir,
1 regret to be obliged to inform you that the Ms., about which you
enquire, has been missing for $ome years for our Library. I should
have been very glad to answer your questions, if it had been in my
power. Believe me yours truly, W. E. Barnes (librarian of Peter-
house). »
Cette lettre ne r^sout pas la question relativement au contenu
du manuscrit; mais, comme il en ressort qu*il n'existe plus, ou
que,s'il existe encore, la Biblioth^que de la maison de Saint-Pierre
ne le poss^de plus, il est clair qu'il faut le rayer de la liste des ma-
nuscrits des fables d'Eudes.
SECTION IV.
Bel^qve.
Je poursiUs la bibliographie des manuscrits des fables d*Eudes,
^n en mentionnant deux qui ont exist^ en Belgique.
Suivant Oudin (2),la Biblioth^que de VAbbatia Dunensis k Bruges
poss^dait de son temps un manuscrit des fables d*Eudes, qui ^tait
>ntitul^ : Opus sexaginta parabolarumy et dont le pr^ambule, diff^-
(1) T. I, 2* partic, p. 150.
(2) Commenlarius de scriptoribwt ecclesi» antiquis,,, Lipsise. M.DCCXXII.
2»ol. in-fol. (Voyez t. II, col. J624.)
76 £TUDfe SUR LES FABLBS
rant, au moins dans son d^but, du pr^ambule ordinaire, conmieQ-
Qait par ces mots : Quoniam, ut dicit Gregorius.
Suivant de Visch (1), la Biblioth^que des Carthusiens et Carm^-
lites de Gandauxvii^siecle poss^dait 6galement un autre manuscrit
des fables d'Eudes qui commen^ait par le pr^ambule Aperiam in
parabolis os meum, De sa nomenclature il ressort qu'il consid^re les
fables contenues dans ce manuscrit comme distinctes de la collec-
tion dite : Opus sexaginta parabolarum. Hais, ainsi que je Tai expli-
qu^, si vari^es que soient les d^nominations employ^es par les
bibliographes, elles ne peuvent se rapporter qu'ii une seule et
m^me oeuvre.
Quant aux deux manuscrits, ont-ils surv^cu h la tourmente r^vo-
lutionnaire? Cest peu probable. S*ils existent encore, comme il
n*est pas possible de savoir oii ils sont, ils ne doivent pas entrer en
ligne de compte.
SECTION V.
ItaUe.
Bibliotheque d'Ivrde, — Manuscril 15. — Je n'ai pas vn ce ma-
nuscrit, et je n'en connais rexistence que par la mention que M. E.
du M^ril en a faite dans une des notes ajout^es par lui k son His-
toire de la fable ^sopique (2). C*estun volume in-fol. dontr^criture
est du xiv« si^cle. Les fables d^Eudes qu'il renferme y sont intitu-
16es : Magistri Odonis Theologi parabolae.
SECTIOiN VI.
Snisse.
Bibliotheque publique de Beme, — Manuscrit 679. — Ce manu-
scrit, du format in-i2, se compose de 96 feuillets en parchemin,
dont r^criture k deux colonnes est du xiii® siecle. Le Catalogue im-
prim6 de la biblioth^que donne de son contenu Tanalyse suivante :
1. F. 1» — f. 77*. Liber exemplorum (historiaD monachales, etc.) ab
(1) Bibliotheca scriptorum sacri Ordinis Cisterciensis. Cologne, 1656, 1 ▼ol.
in-4, imprimd k deux col. (Voyez p. 253, col. 1.)
(2) Podsies in^dites du moycn &ge. Paris, 1854, 1 vol. in-8*. (Voyez p. 155, note 3.)
ET LBS PARABOLES D'EUDES DB CHERITON. 77
initio multil. ividerant exuiyCt sic non potuit inveniri qui testimonium ferret
et evasity etc.
2. F. 77* — f. 80*. Sermo. Multipharie multisque modis karissimi loque-
hatwr deus per prophetaSy etc.
3. F. 80* — f. 96''. Fabulae iEsopi (Ysopi). Lupus et agnus venerunt bibere
ad fontemy etc.
La collection de fables contenue dans le manuscrit porte cette
suscription ilncipiunt fabule Ysopi, Mais les fables elles-m^mes ne
sont pas pouTYues de titres. Elles sont au nombre de 95 et peuvent
se diviser en deux groupes, comprenant, le premier, sous 47 cha-
pitres, les 48 premieres, et le second, sous 42 chapitres, les 47 der-
nieres.
Dans la deuxidme ^dition de mon ouvrage sur Ph^dre et ses
imitateurs, aux pages 468 etss.du tome I,j'aianalys6 celles du pre-
mier groupe, et aux pages 302 et ss. du tome II j*en ai publi^ le texte.
Je n'ai plus h m*en occuper, et il ne me reste ici qu*^faire connaltre
les fables du second groupe. Elles appartiennent toutes h Eudes. Ce
sont celles auxquelles, dans ma liste g^n^rale, ont 6t6 d^volus les
quarante-sept num(5ros suivants : i, !•*, 1 , 2, 3, 4, 4*, 5, 6, 7, H, 12,
14, 14% 15, 15% 15^ 16, 19, 20, 21, 23, 23*, 27, 28, 28*, 29, 30, 30*,
32, 33, 36*, 39, 40, 43, 48*, 49, 49», 50, 51, 52, 54*, 55, 56, 57, 58, 59.
Ces quarante-sept fables,quoique assezpeu diff^rentes de celles
des autres manuscrits pour pouvoir ^tre consid^r^es comme une
copie de Toeuvre d'Eudes, offrent cependant de tr^s nombreuses
variantes. Je ne veux signaler que les deux suivantes, fournies par
lafable des Arbres qui 61isent un roi, ou il est question d'un cha-
noine qui a refus6 T^piscopat et d*un 6v^que de Meaux. Le premier
est appel6 : Carvientis canonicus, et le second : HugOy en frangais
Hugiies.
Les fables se terminent par cette souscription : Expliciunt
fabuk Ysopi,
CHAPITRE IV.
EDITIONS DU TEXTE DES FABLES D'EUDES.
Malgr^ le nombre respectable des manuscrits qui nous ont con-
serv^ les fables d^Eudes, c'est k peine s'il y a cinquante ans que
les critiques ont commencc k penser k lui, et jusqu*^ mon ^dition de
i88i il n'avait 6i6 publi^ que des fragments de son oeuvre ^sopique.
L'un des premiers, J. Grimm Ta r6v61ee(l) : en 1834, dans son
edition de Reinhart Fuchs, publi^e k Berlin, il a insere les deux
fables du Loup devenu moine et des Obseques du Loup, qu*il avait
extraites du manuscrit Harley 219 (2).
En 1835, F. J. Mone, dans VAnzeiger fur kunde der teuschen Vor-
5e{7,publiavingtfableslatines (3), dont les treize premi^res ^taient
tir^es du manuscrit d'Arras d^couvert par lui. Ce sont celles aux-
quelles j'ai pr6c6demment (page 41) donn^ les titres suivants :
MS. DARRAS.
i. Lc Ueuard dans uii puits ol lc Loii|) 21.
2. Le Liou, le Loup et lo Ueiiard associos 22.
3. Le Loup devoiiu moiiie 25.
4. Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs 2G.
Ji. Le P6re de famille, les douze Brebis et le Loup 27.
<•). Le Ueuard et le Coq 29.
7. Le Uenard et le Chat 47.
H. Les Habilanls de Wilbev ol le Li^vre 50.
\). Les Ob.s^ques du Loup 52.
10. La Licorne, rHomme et los doux Vors 5i.
(1) Reinharl Fuchs. Bcrlin, bci Ucimcr, 1834, 1 vol. in-8'. (Voycz p. ccxxi).
2) Voyez mcine (Sdition, p. 44H et 447.
• 3) Anzeiger fur kunde der teufchen Vorzeit. Unter freier Mitwirkung, etc.
Vicrtor Jahrgang. 1833, Karlsruho, in-^". ^Voycz col. 355 ik 361.)
FABLES ET PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 79
MS. d'ARRAS.
1 1 . Le Renard et le Batelier 55.
12. Le Renard et les Poules 61.
13. Le Renard d^guis^ et les Brebis 62.
Ces treize fables comprenant les deux d6ji publi^es par J . Grimm,
cvetaient en 1835 et ce furent jusqu*en 1842 les seules connues.
En 1842, k Londres, dans un volume 6dM par la Percy|Socie-
ly (1), M. Thomas Wright, parmi beaucoup d'autres en prose latine,
tit paraitre dix-sept fables qui ^taient tir^es d*un des manuscrits
d^Eudes et dont voici les titres frangais :
M** DB LA LI8TB
COMPLBTB.
1. Gautier 4 la recherche de i'eterneile felicite 27.
2. L'Abb^ et les Moines i«.
3. Le Faucon, les Pigeons et le Grand-Duc 2.
4. La Gorneille se plaignant ^ TAigle 3.
5. La Buse et TEpervier 4.
6. L'Oiseau de Sainl-Martiu 7.
7. Lo Grapaud, son fils et le Lievre 14.
8. Le Renard dans un puits et le Loup 19.
9. Le Lion, le Loup et le Renard associds 20.
10. Le Loup devenu Moine 22.
11. Les deux Gompagnons, Tun veridique et Tautre menteur. 27».
12. Le Lion, le Loup et le Porc 30*.
13. Lo Renard et le Ghat 39.
14. Les Obs^ques du Loup 43.
15. Le Ghien et les Joncs 44.
16. L'Assemblt^e des Souris et ie Ghat 54*.
17. Les Habitants de Wilby et le Li^vre 42».
Ces dix-sept fables, exhumees par M. Thomas Wright, n'avaient
pas augmente d autant le nombre de celles qui ravaient et^ aupa-
ravant; car Mone avait d6jk publi^ les fables 8, 9, 10, 13, 14, 17, de
sorle que les onze autres seules paraissaient pour la premi^re fois,
ftl que le nombre total 6tait 6\ev6 seulement k vingt-quatre.
Douze ans se passerent. Puis en 1854, dans les notes plac^es au
bas des pages consacrees k son Histoire de la fable esopique et k
TAlter iEsopus de Baldo (2), M. E. du Meril exhiba quatre fables,
\\) ASeleclion oflatin stories^ for manuscripU ofthe thirteenlh and fourteenth
centuries ; a Contrihution to the history of fiction during the midle ages, Edited
bvTlionias Wright, E»q.M.A.F.S.A. otc. London. Printed for the Pcrcy Society.
M.DCCC.XLII.
(2) Po^sies inidites du moyen dge^ pr^ciddes d'une Histoire de la fable ^sopique.
Paris, 1854; 1 vol. in-8*. (Voyoz p. 121. 140. U2 ct 249.)
8« ]£TUDE SUR LES FABLES
savoir : 1° Le Renard doguis6 et les Brebis; 2°Le Renard et le Coq;
3° Les Anes v^»tus de peaux de Lion ; 4** Le Coucou et la Brunette.
De ces quatre fables tirees, les trois premieres, du manuscrit d'Ar-
ras, la quatrieme, de celui de la Bibliotheque Mazarine, les deux
dernieres seules n'etaient pas comprises dans les vingt-quatre
pr6c6demment mises au jour, de sorte qu'il n'y en avait encore
que vidgt-six port^es k la connaissance du public.
M. H. Oesterley survint, et, en 1868, dans le Jahrbuch fur Ro-
manische und Englische Literatur {\)f publia entierement la collec-
tion malheureusement incomplete du manuscrit 292 du fonds
Arundel. D^apr^s la iHani^re de compter de M. Oesterley, elle ne
se compose que de quarante-cinq fables; mais, si Ton suit celle
que j ai adopte^e, elle en comprend quarante-six. Comme parmi
elles il s'en trouvait seize d^j^ connues, le nombre de celles pr6c^-
demment parues n etait augmente que de trente, qui ^taient les
suivantes :
M** DB LA LUn
COMPL.ETB.
4. Les Arbres qui ^lisent un roi 1.
2. Les Fourmis qui ('lisent un roi 1».
3. Les Poussins qui elisent un roi 1«.
4. La Tortue et TAigle. b.
5. Le Loup et la Cigogne 6.
6. L'Homme chauve et chassicux ct les Perdrix 8.
7. L*Oiseau appcle Froynos 9.
8. L'Aigle et ses Petits qu*elle habitue au Soleil 10.
9. L*Escarbot et son fumier 28».
40. Le Corbeau, le Pigeon et son Pelit 40.
i\. Le Riche et la Vache cle la Veuve 42.
12. Les Fourmis et les Porcs 42*».
43. La Guenon et la Noix 47.
44. Le Limaron portant sa maison 48.
45. Le Limacon et ses cornes 48*.
46. L'Araignee et la Mouche 48**.
47. Le Renard qui fait le mort etle Corbeau 49.
48. Le Fromage et le Rat pris au piege 49».
49. Le Comte voleur (le grand chemin ol».
20. La Brebis blanche, la Brebis noire, TAnc et le Bouc. . . 52.
24. La Herse et le Crapaud 53.
22. Le Faucon et le Milan 54.
23. Le Hibou condamn^ par rAssembh^e des Oiseaux .... 55.
24. Le Rat sauve par le Chat 50.
(4) Voyezp. 427 k 454.
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 8!
M** DB LA Lim
COMPLBTB.
25. Le Serment d'un certain Alexandre 56^*.
26. La Grange en feu 56".
27. Le Pelican et ses Petits 57.
28. Le Loup et le Li^vre 58.
29. Le Serpent mourant de froid 59.
30. L'Odeur de la Panthfere 60.
Ces trente fables, ajout^es k celles d^j^ mises en lumi^re, ne
donnaient qu'un total de cinquante-six. II y avait donc encore une
grande lacune h combler.
En 1871, H. Oesterley s'y appliqua, en publiant dans la m^me
revae que les pr6c^dentes (1) la plus grande partie des fables con-
tenues dans le manuscrit de Wolfenbiittel Gtide 200. Parmi ces
fables, celles qui ^taient ainsi soumises pour la premi^re fois k
i'attention du public, 6taient celles auxquelles j'ai donn6 les titres
suivants :
N«* DB L4 UaTB
OOMPLiXB.
1 . La Poule qui prot^ge ses Poussins contre le Milah .... 34.
2. LaCigogne et le Gorbeau 11.
3. Le Ghat deguis^ en Moine et le Rat 15.
4. Le Rat de ville et le Rat des champs 16.
5. L'Aigle priv^ de la vue par le Corbeau 29.
6. Le Jeu dEchecs 36<*.
7. La Huppe et le Rossignoi 41.
8. Le Chien et rOmbre 61.
9. Le Paon deplum^ par les autres Oiseaux 66.
10. Les Chiens et TAne 69.
11. L'Aspirant ^ la condition monacale 72.
12. LeBoucetTAne 73.
13. Le Vieux Pfere, le Fils et ie Petit Fiis 73»».
14. Le Loup h qui le Renard conseille de pScher 74.
15. Le Laique et le Clerc 30.
Gr4ce k cette pubiication, le nombre des fables parues, sensible-
ment augment^, 6tait de soixante et onze.
M. Voigt, en 1878, continua, sans rachever, l'oeuvre de vul-
garisation commenc6e par ses devanciers. Sous ce titre : Magisiri
(1) Jahrhuch fUr Ramanische und Englische Lileralur, etc. (Voyez t. XII,
p. 129 et suiv.)
6
8i ^TUDE SUR LBS FABLES
Odonisde Ciringtonia liher parabolarum{\)^ il publia les vingt fables
auxquelles j'ai donn6 les titres fran^ais qui suivent :
N** DB l^ USTK
COMPlitn.
i. Le Loup et ia Cigogue 6.
2. Le Crapaud, son lils et le Li^vre \k.
3. Le Chat deguis^ eu moiue et le Rat 15.
4. Le Renarddansun puits et le Loup 19.
5. Le Lion, le Loup et le Renard associ^s 20.
6. Le Loup devenu Moine 22.
7. Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs 23.
8. Le P^re de famille, les douze Brebis et le Lonp 23*.
9. Le Renard et le Coq 25.
10. Les deux Compagnons, Tuu veridique et Tautre meuteur. 27*.
H. Le Lion, le Loup el le Porc 30*.
12. L'Ane et ies Porcs 33.
13. Le Renard et le Chat 39.
14. Les Habitants de Wilby et le Lifevre . , 42*.
15. Les Obs^ques du Loup 43.
16. Le Renard et le Batelier 46.
17. Le Renard qui fait le mort et le Corbeau 49.
18. Le Renard et les Poules 50.
19. Le Renard d^guise et les Brebis 5i.
20. Le Loup et le Lievre 58.
De ces vingt fables dix-neuf avaient d6jk ^te edit6es tant par
M. H. Oesterley que par ses devanciers, de sorle qu'une seule.
celle de TAne et des Porcs ^tant r6v6I6e pour la premidre fois, le
nonibre lotal ctait limite k soixante-douze.
II faut immediatement dire qu'(i la suite des vingt fables par lui
intituI6es Liber pnvnboiarum, M. Voigt en avait ajoute, sous le
titre dVdoniann, dix autres (!2), dont il refusait la paternite k Eudes.
et dont, soit par la forme, soit par le fond, plusieurs lui appar-
tiennent. Ce sont les suivantes :
N*» DB LA LIRTK
COMPLSTB.
1. Le Rat qui cherche femme 63.
2. Le Lion «lui cherche des miuistres et TAne r>8.
3. Los Chiens et TAne 69.
4. Le Loiip a qui le Renard conseille de p^cher 74.
(1) Kleinei^e laleinische denkmdler der Thiersage aus dem zwol/ten bis vier-
zehnten Mhrhunderl. Sivhshour^ ct Londres, 1878, in-8*. (Voyez p. H3 i 13i.
(2) Voyez nionic oiivrapc, p. 133 i 138.
•
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 83
5. Le Lion, le Loup et le Reuard associ^s 20.
6. Le Chevalier, sa Femme, le Pr^tre et le Loup.
7. Le Loup devenu moine 22.
8. Le Renard et le Loup engraisse.
9. Le Lion, TAne et le Coq.
iO. Le Loup confesseur, le Renai*d et l'Aiie.
M. Voigt indique les sources auxquelles ii a puise ces dix
fables(l); il d^clare avoir emprunt^ les deux premi^res des
manuscriis de Munich 8356 et 14749, les fables iii et iv, des m^mes
et du manuscrit Gude 200, les fables v et vi, du Livre d'exemples qui
forme la premi^re partie du manuscrit de Munich 14749 (foL 78*»
k 79**), les fables vii, viii, et ix, des fables xxxvii, xl et l du manu-
scrit Gude 200, en suivant toutefois pour la fable viii les le^ons
du manuscrit de Munich 2631 (fol. 124^), et la fable x dumanu-
scrit de Breslau iv. Q. 126 (foL 344*).
De ces dix fables les quatre premieres, aussi bien par la forme
que par le fond, sont roeuvre d'Eudes. La cinquieme et m^me la
septi^me par les sujeis sont bien semblables h celles qui portent
dans la liste g^nerale les num^ros 20 ei 22; mais, comme elles en
sont tr^s diflf^renies par la mise en oeuvre, il ne faut pas les faire
enirer dans le compie que j'6tablis. A plus forie raison faut-il ne-
gliger les quatre auires..
Pour arriver h la r^capitulaiion compleie de ioutes les fables
d'Eudes parues avant ma premi^re (^diiion, il faui ajouier seulement
les quatre premieres des dix qui pr^cedeni aux soixante-douze d6}h
constai^es; mais, comme deux d'enire elles font dej^ partie de ces
derni6res, elles n'en ^levent le total d^finitif qu'^ soixanie-quatorze,
ei, le nombre des fables authentiques d'Eudes ^tani de cent douze,
loutes ces publications successives, 6parses dans divers ouvrages,
avtiieni omis les irente-huit fables suivanies :
N"" DK LA LI8TK
COMPLBTK.
\. Les Grenouilles qui elisent un roi IK
2. Les Oiseaux qui ^lisent un roi H.
3. L*Escarhot qui bat des ailes 2*.
4. L'Heretiqiie et la Mouche 12.
5. Le Phenix qui renait de sa cendre i3.
6. Le Jeune Homme et la Pelite Vioillo i4*.
7. L'Araignee, la Mouche et le Vent i5*.
84 FABLES ET PARABOLES DEUDES DE CHERITON.
8. Les trois sortes dc Mouches 15**.
9. L'Antilope 17.
\0. L'Hydre et le Crocodile 18.
11. Le Fromage, le Uat et le Chat 21.
12. Les Chiens, le Cadavre et les Comeilles 21*.
13. Le Rat, la Grenouille et le Milan 21^.
14. Le Loup et TAgneau 24.
15. La GuSpe et TAraign^c 28.
16. Le Paysan et les Escarbots 31.
17. Les Abeilles et les Escarbots 32.
18. Le Lion, les Rats, les Souris et le Chat 35.
19. L'Oie grassc et le Corbeau 36.
20. Le Juste et le P(5cheur 36*.
21. Le Fou 36»».
22. L'Enchanteur 36*.
23. Le Poussin indompte 37.
24. Le Milan et les Perdrix * . . . . 38.
25. La Puce et TAbbe 56*.
26. Le Serviteur du Roi 59».
27. La Grenouille et \v Bopuf 62.
28. Le Chevalier et son Fils 62".
29. Le Chat et sa Femelle 64.
30. La Femme elegante 64*.
31. La Cigogne et le Serpent 05.
32. Le Crapaud et la Grenouille 67.
33. Le Chieu et les deux Hommes 67*.
34. Le Corbeau ct le Renard 70.
35. L'Athenien qui vcul passer pour philosophe ^O*.
36. La Cigogne ct le Chat 71.
37. Lc Fils ct son vieux Pere 73«.
38. La Mouche et la Fourmi 75.
En somme, on peut dire que, lorsque dans ma premi^re ^dition
des fables de Phedre et de ses anciens imitateurs j'ai entrepris la
publication de celles d'Eudes, eUe n*avait pas encore 6t6 faite.
CHAPITRE V.
TRADUCTIONS DES FABLES D*EUDES.
On ne connait que trois traductions des fables d^Eudes, deux
francaises et une espagnole, et, quoique toutes les trois ne puisent
guere que dans leur anciennet^ Tint^r^t qu'elles pr^sentent, je ne
crois pas devoir les passer sous silence.
SECTION I.
Tradactions firan^aises.
§ 1. — TRADUCTION ANONYME.
lci ma t^che est consid^rablement facilit6e par les travaux de
M. Paul Meyer, qui, dans sa Notice ins6r6e en 1885 dans la Roma-
ma (1), a donn^ sur la version francaise des fables d'Eudes, due k
un anonyme, les renseignements k la fois les plus complets et les
plus pr^cis. Cest en grande partie de cette Notice quc j'extrairai
ceux que moi-mtoe je vais maintenant foumir.
On n'a trbuv^ jusqu'^ ce jour qu'un seul manuscrit de la version
fran^aise anonyme. II est actuellement k Cheltenham, dans la
Bibliotheque Phillipps, dans laquelle il portela cote 16230. Cest un
volume compos6 de 188 feuillets en parchemin, ayant en moyenne,
sauf ceux chiffr^s de*99 ^102 qui sont de dimension moindre,
20 centimetres de hauteur sur 12 et demi de largeur. L*6criture
des divers cahiers, dont la r^union a forme le volume, est k deux
(1) VoycE Roniania, ann^e 1885, t. XIV, pp. 388 k 397.
86 fiTUDE SUR LES FABLES
colonnes du feuillet 7* au feuillet 1 48 ; elle est due k divers copistes
de la fin du xiii^ siccle.
M. P. Meyer croit que c'est dans le d^partement de TEure que
les copistes ont couvert les cahiers de leurs ^critures, et il base
son opinion sur ce que dans l'un de ces cahiers, le Liber tequivo-
corum ou Trait^ des homonymes, qui le remplit, se termine par
cette souscription : Explidt liher xquivocorum frairis G, de Bar-
queto (1). Quoique la forme donnde k cette phrase finale peraiet-
trait tout d*abord de le supposer, le fr^re G. de Barquet ne doit
pas toe consid^r^ comme Tauteur du trait6. II a voulu ou s'en
dire le copiste, ou s'en dire le propri6taire, et, comme Barquet est
un village du canton de Beaumont-le-Roger, il est supposable que
le manuscrit a 6t6 constitu^ et est rest^ longtemps dans cette
r6gion du d6parte6aent de TEure.
Ce qui est h peu pres certain, c'est qu*au commencement du
siecle il ^tait encore dans ce d^partement. M. P. Meyer n*est pas
^loign^ de penser qu'il appartenait alors k la Bibliotheque d^fivreux,
d'oii il serait sorti pour passer dans les mains de M. Masson de
Saint-Amand, qui, pr^fet de TEure sous le premier Empire, aurait
Ati k sa position officielle la possibilit6 de Tacqu^rir.
Devenu proprietaire du manuscrit, M. Masson de Saint-Amand
avait 6crit au bas du premier feuillet Vex-Hbris suivant : « Biblio-
theque de M. Masson de Saint-Amand, conseiller du Roy en tous
ses conseils. maitre des requestes jusqu'en 1790, 6poque de leur
suppression, pr^fet du d^partement de TEure h Torganisation des
pr^fectures en Tan viii, membre de la L^gion d^honneur en
Tan XIII. Ceci est 6crit en Tan xiii, f6vrier 1805, premiere ann^e
du r^gne de Napol6on !•', empereur (2). »
Apr^s avoir appartenu au pr6fet imp^rial, en quelles mains
passa le manuscrit? II serait difficile de le dire. Ce qu'on sait seule-
ment, c'estque, acquis par M. E.-F. Corpet, 6rudit connu surtout
pour sa collaboration k la traduction des classiques latins publi^e
par M. C.-L. Panckoucke,il fut apres sa morl compris dans la vente
de ses livres qui eut lieu au mois d'avril 1858.
A cette vente il fut adjug6 au trop fameux bibliophile Libri, et
(1) Voyez Romania, ann^e 1885, t. XIV, pp. 385 et 386.
(2) Voyez Aomanta, mftmcs ann6c ot tomc, pp. 381 ct 382.
ET LBS PARABOLES D*EUDES DE CHERITON. 87
rann^e suivante il fut joint aux livres manuscrits et imprim^s que
ce dernier fit vendre k Londres, oii sir Phillipps s'en rendit acqu6-
reur moyennant la somme de seize livres sterling (1).
Transport^ k Midle-Hill, il est maintenant k Cheltenham, dans
un palais de style grec appel^ Thirlestane house, entre les mains
des h^ritiers Phillipps. Cest l^ que M. P. Meyer Ta 6tudi^ et que
j'en ai moi-m^me pris connaissance.
Son contenu, sur une fiche imprim^e qui a ^t^ coll6e contre la
face inteme de Tun des piats^ a 616 sommairement indiqu^ dans
les termes suivants :
Brevis tractatus de philosophia.
Plures apologi.
De cohabitatione mulierum cum sacerdotibus.
De discipliua scolastica Boetii cum commentariis.
Glossarium.
Liber equivocorum Johannis de Garlandia.
Opus synonymorum Galfridi de vino salvo.
Cette analyse ^tait trop breve pour ^tre bien ^difiante. Aussi
M. P. Meyer ne s'est-il pas content^ de la transcrire ; il en a, dans
sa Notice, introduit une autre tr^s d^taill^e, dont je vais donner la
reproduction abr^g^e :
Fol. 1-8 : Suite de morceaux th^ologiques commenQant ainsi :
M Sicut phisica operatio circa morbum versatur, ita et theologica
consideratio circa peccatum. »
Fol. 9-23 : Fables d'Eudes, h deux colonnes.
Fol. 23-31 : Divers morceaux th6ologiques.
Fol. 31 et ss. : Sermon sur les sacrements.
Fol. 36-67 : Trait^ De scolarium disciplina, accompagn^ d*un
long commentaire commengant ainsi : « Iste liber quem pre manl-
bas habemus, minimus in quantitate, est t.amen maximus utilitate,
unde videndum est que sit materia, que intentio, que utilitas, que
sascepti operis causa. » Ce d^but rappelle celui des commentaires
qui, dans les manuscrits du meme temps, ont 616 ajout^s aux fables
esopiques et particulierement ^ celles de Walther TAnglais.
Fol. 69-86 : Glossaire latin de la Bible, d^butant ainsi : « Adam
interpretatur homo sive terrenus vel terra rubra. ^) A la suite vien-
1) Vovez Romaniaf t. et p. pr6cit6s.
88 fiTUDE SUR LES FABLfiS
nent un autre glossaire tr6s bref et quelques morceaux th^olo-
giques.
Fol. 90-148 : Commentaire de Pierre H61ie sur Priscien, dont
voici les premiers mots : « Ad majorem artis grammatice cognitio-
nem, primo videndum est quid sit grammatica. »
Fol. 149-162 : Liber equivocorum, trait^ des homonymes, qui
commence par ce vers 16onin :
Augustm, ti, to, Gesar vel mensis habeto.
Le texte est expliqu^ par des gloses interlin^aires et par un
commentaire prolixe, d^butant ainsi : « Augustus^ etc. In principio
hujus libri assignatur auctor differentiam inter hanc dictionem Ati-
gustus, que est nomen substantivimi cujusdam mensis et est pro-
prium nomen imperatoris Romani. » Ce trait^ des homonymes est
termin^ par cette souscription pr^c^demment transcrite et expli-
qu6e : « Explicit liber equivocorum fratris G. de Barqueto. »
Fol. 163-177. Trait^ des synonymes commen^ant ainsi :
Ad mare ne videar latices deferre, camino
Igniculum...
II est charg^ de gloses interlin^aires et d'un long conmientaire,
qui, comme celui du trait^ pr^c^dent, ressemble, k son d^but, aux
commentaires des fables ^sopiques, et commence en ces termes :
c< A titulo inchoandum est4n hoc libro. Titulus talis est : « Incipit
Encheridion magistri Gaifridi de Vinosalvo, et dicitur Encheridion
ab en quod est in, et cyros quod est manus, quia quilibet volens
habere noticiam vocabulorum unam eamdem rem circumloquen-
tium istum libellum quasi in manu debet comportare. Cujus libelli
innuenda est materia, intentio et utilitas^ quis auctor et quis titu-
lus. » M. P. Meyer a ajout^ h son analyse Tindication de divers ma-
nuscrits qui renferment ce trait^. J'ai eu moi-m^me, en analysant
ceux des fables de Walther TAnglais et du Romulus de Vienne,
Toccasion d*en citer un du xiv* si^cle qui le contient(l). Ge trait6
est attribu^ k Jean de Garlande.
Fol. 178-183 :Trait6 grammatical dont voici la premiere phrase :
M Barbarismus est una pars orationis viciosa in communi ser-
mone. »
(1) Voyez Fabulistes latins^ 2* edition, t. I, p. 689.
ET LES PARABOLES D*E13DES DE CHERITON. 89
FoL 183 : Fragment grammatical qui d^bute par ce vers :
Est barbarismus verbi conceptio (sic) vilis.
FoL 184-188 : Trait^ grammatical dont les premiers mots sont
les suivants : « Littera est nota elementi quo cum scribitur et in
Yoce dissonat minime. »
Telles sont les pi^ces que renferme le volume. Selon M. P.
Meyer, elles ont 6t6 r^unies d^s la fm du xm*' si^cle, et, pour T^ta-
blir, il se fonde sur les deux qu'on trouve, Tune au feuillet 67,
Tautre au feuillet 188, et qu'une m^me main a, d'une ^criture aussi
ancienne que le reste, transcrites pour utiliser les blancs.
Sans nous attarder davantage k Tanalyse du manuscrit, passons
maintenant k la traduction des fables d'Eudes.
Elles commencent k la premi^re colonne du feuillet 9*, au haut
de laquelle on lit ce titre k Tencre rouge : Les Parahks maystre Oe
de Cyrintime. Puis viennent le pr^ambule et les fables au nombre
de soixante-cinq.
Le texte du pr^ambule a 6t6 publi^ par M. P. Meyer (1); je m'abs-
tiens de le transcrire.
Quant aux fables, je vais en donner la nomenclature, en les in-
diquant par leurs titres fran^ais et en pla^ant en regard les num6-
ros attribu^s dans ma liste compl^te aux fables latines dont elles
sont la traduction :
N** Dl I.A LI8TR
COMPUETE.
L De la ediction (sic) des fuz e la moralite 1.
2. De Tesprevier e del columb 2.
3. De la corneille e de Tegle 3.
4. De Tostour e de busard 4.
5. Du cucuel 4».
6. Du lou e de la cygoinne 6.
7. De Toisel saint Martin 7.
8. De Toesel qui est apel^ machefer 9.
9. Du huan i4.
40. Du chat et du rat i5.
li. De la souriz champestre e de la souriz damesche. ... 16.
12. De la beste qui est apelee Ydre 18.
i3. Dugoupil e du lou 19.
i4. Du formage e du rat 2i.
(1) \oyez Ramania, ann^c 1885, t. XIV, pp. 391 et 392.
90 ^TUDE SUR LES FABLES
M** OB LA USTB
COMPLBTB.
15. De la souriz e de la reine 21*».
16. Du lion, del lou e du goupil 20.
17. Du lou coment vout estre moygue 22.
18. Des berbiz e du iion e du lou 23.
19. Du lou e des berbiz 23».
20. Du goupil et du coc 25.
21. Des asnes e lors segnors 26.
22. De Gautier e de ses aventures 27.
23. Du lou e du lievre 58.
24. Du... (Titre iliisible de la fable des Deux hommes,run v6-
ridique et i*autre menteur) 27*.
25. Du guibet c de l'yraygne 28.
26. De l*escharbot. . . , 28«.
27. De Tegle et du corf 29.
28. De hom lay e un hom lectie 30.
29. De Tome e de reschacrbot 31.
30. Des eys e de escharbot 32.
31. De Tasne e du porc 33.
32. De la geline c de rescufle 34.
33. Du lion e du chat e de lor gestes 35.
34. Du prodom e du pecheor 36*.
35. Del enchanteor 36«.
36. Du frain ou polain 37.
37. De le escoude 38.
38. Du goupil e du chat 39.
39. Du corf e du colunb 40.
40. Du riche hom e d'une vedve 42.
41. De Wilibemings (1) e du lievre 42».
42. Des formieux e du porc 42^
43. De la sepulture du lou 43.
44. Du chien e du jonc 44.
45. De unicorne 45.
46. Du goupil c du passjigier 46.
47. Du singe e de grosse uoiz walescho 47.
48. Du limagon qui portc sa meson 48.
49. De Tyreigne e de la guepc e du guibet 48*.
50. Du goupil e df rescoufle 49.
51. Du goupii e des gelines 50.
52. Du goupil 0 dos berbiz 51.
53. Du conte robani e des marcheans 51».
54. Des berbiz, des asnos c des chevreux 52.
(1) Dans la fablc elle-nieine, lcs gens de Wilby sont appel6s : Les simplet
Wilihenlings.
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 91
N*^ DB Ul LI8TB
COMPLRTB.
55. De la herce e du crapoud 53.
56. Du faucun e dc rescoulle 54.
57. De la souriz e du chat 54».
58. De la primerole e du huan 55.
59. De la souriz e du chat 56.
60. Du pellican e ses pigons 57.
6i. Du serpent e del home 59.
62. Del home e du serjant le Roy 59».
63. Del pantere 60.
64. Du lou e de Taignel 24.
65. Del evesque Theodosie 80.
Je n'ajoute h cette nomenclature aucun commentaire, et je me
contente de faire observer que la version franqaise a dd ^tre faite
sur un texte identique k celui du manuscrit Douce 88; en effet,
d une part, ce manuscrit est, avec celui de la collection Meerman,
le seul qui possede la fable apocryphe de T^v^que Th^odose, et
Ton voit que cette fable figure dans la version fran^aise; d^autre
part, dans la fable De la herce et du crapoud dumanuscrit Douce 88,
on lit ce vieux* proverbe : Dieu confunde tant de seynnurs^ et dans
la version francaise on en retrouve cette copie litt^rale : Dex
confonde tant seignors,
M. P. Meyer a donne le texte francais de la fable de T^v^que
Th^odose. Je ne juge pas utile de le reproduire; ce qui me semble
ici plus int^ressant et que je me permets d'emprunter du travail de
ce savant critique, c'est le jugement suivant, par lequel il termine
saNotice(i):
" Comme texte de langue, la version du ms. Phillipps n'offre
pas un int^r^t bien consid^rable. Cependant on y peut relever cer-
taines particularit6s locales, qui m^ritent d'autant plus d'^tre not^es
que les textes en langue vulgaire de TEure sont moins communs.
Sans doute, ici comme en tant de textes provinciaux du mtoe
temps, Tinfluence si puissante de Tidiome de rile-de-France a dd
s'exercer, et de l^ bien des incons6quences dans la graphie ; on
remarquera toutefois de nombreux cas d'ei pour le latin e ou i to-
niques, et Temploi assez fr^quent de e pour iV (re/e/^s, refetie,
avanc^, etc). Je n'oserais pas n^anmoins pr^senter cette version
(1) Ramania, annde 1885, t. XIV, p. 397.
92 fiTUDE SUR LES FABLES
des fables d^Eude de Cherringion comme unsp^cimen assur6 du
fran^ais parl^ dans la Normandie orientale au zui® si^cle, parce
que, s'il parait certain qu'elle y a et^ copi^e, il est moins stir qu'elle
y ait 6t6 compos^e. »
§ 2. — CONTES MORALIS^S DE NICOLE BOZON.
J'ai cru pouvoir, dans une certaine mesure, regarder comme un
second traducteur des fables d'Eudes, et, k ce titre, introduire ici
un ^crivain anglais nomm^ Nicole Bozon, fr^re mineur, dont les ou-
vrages en langue francaise, nagu^re encore inconnus, ont §t6 d^-
couverts par M. P. Meyer et r6v616s par lui au public lettr^.
En 1889, en collaboraiion avec Miss Toulmin Smith, il en a
publi^ un, auquel il a donn6 le titre de Contes moraUsH et qui ren-
ferme la traduction de diverses fables et notamment d'une partie
de celles d'£udes.
II avait irouv^ ces Contes dans deux manuscrits,run ^ Londres,
Tauire h. Cheltenham. Puis, en coniinuant ses recherches, il s*6tait
aperQU qu'au British Museum, parmi ceux du fonds Harley, il en
existait un autre qui, entre auires choses, renfermait la traduction
en prose latine de roeuvre 6sopique de Bozon.
M. Paul Meyer a r6imi aux Contes la traduciion latine ; en outre
il a fait prc^c^der les lextes d*une savante introduction et les a fait
suivre de notes, dans lesquelles il a, avec une patience v^ritablement
digne d'61oges, recherch6 les origines probables de chaque conte,
et d'un vocabulaire pour la confection duquel il a heureusement
mis ^ profit ses connaissances speciales de professeur de langue
romane.
Dans ces conditions, c'est son livre qui va presque uniquement
me fournir la mati^re de ce paragraphe consacr^ k Bozon.
1® PersonnaliU de Vauteur, — Ayant ^ mettre en lumiere un 6cri-
vain dont avant lui personne ne s'6tait occupe, M. P. Meyer a dd
d*abord rechercher son vrai nom. Dune part, le manuscrit de Chel-
tenham le d^signait de ces deux facons diff^rentes : Boioun et Bo-
soun, et une ancienne table des mati^res placde en t^te Tappelait
Boson; d'autre part, VExpUcit du manuscrit de Londres portait Bo-
zon, Cest pour cette forme que M. P. Meyer a opte. Acceptons-la.
Quant a la qualit^ de frere mineur donnee k l'auteur, comme k
ET L£S PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 93
cei egard les deu\ manuscrits sont d accord, il n'y avait pas d*in-
certitude possible.
Restaient k d^terminer sa nationalit^ et F^poque h laquelle il a
i^crit ses Gontes.
Pour resoudre la premi^re question, M. P. Meyer s'est appuy^
su;^ deux indices : remarquant que dans un de ses Contes Bozon
parle de moutons venus d*£cosse, et dans un autre, des deux ri-
vi^res appel^es le Trent et le Derwent, il le suppose originaire du
nord de TAngleterre.
Quant k T^poque k assigner k ses Contes, les manuscrits lui ont
fourni les moyens de la circonscrire dans d'6troites limites : en elTet,
d*une part, ils ne sont pas plus recents et sont peut-^tre un peu
plus anciens que le milieu du xiv siecle, et, d*autre part, il y est
question, dans des termes qui font supposer qu*il n'existait d^j&
plus, de r^v^que de Lincoln, John d*Alderby, qui mourut en 1320;
c*est donc entre cette date et cell^ de 1350 qu*il faut placer la com-
position des Contes.
^ Cantes moralis^s, — Passons aux ^crits de Bozon et disons
tout de suiteque la langue employ^e par lui ^iait le roman, que les
Normands avaient impori^ en Angleterre. Ei Ton ne doit pas s*en
(Honner, puisqu'il ^crivait dans la premi^re moiii6 du \iT si^cle,
c'est-k-dire h une ^poque oii cette langue 6iaii depuis longtemps
pr^f^r^e, m^me par les 6crivains d'origine anglaise, k la langue
aaglo-saxonne, mais ou, en se propageani jusque dans les rangs
inf^rieurs de la soci^i^, elle avaii perdu sa purei6 premi^re.
Dans cette langue d^g^n^r^e, Bozon a 616 k la fois po^te ei pro-
sateur.
Je n*ai pas ici k me pr6occuper de ses oeuvres po6iiques.
M. P. Meyer les a amplement faii connaiire, d^abord par la minu-
lieuse analyse, qu'il a fait parattrc dans la /fomfinia, du manuscrii
H336 de la Biblioth^ue Phillipps (1), ensuiie par le d6nombre-
ment qu*il a faii des po^mes de Bozon dans riniroduciion ^ son
^diiion des Conies (!2). Voici, indiqu^es seulement par les iiires
qu'il leur a aitribu^s ei class^es par ordre d'importance, les pi^ces
dont rauiheniicii^ ne lui paratt pas douieuse : 1'* Le Char d'or-
fOieil ; 2" De la bonie des femmes ; 3*^ La femme compare^e k la pie ;
(\) Xnnie 1884, t. XIII, pp. 497 k 541.
';2) Voyez pp. xxix i li.
94 STUDE SUR LBS FABLBS
4® Po^me all^gorique sar la Pa^sion; 5* Traii^ de « Mnataresce »;
6'» Sermons en vers; 7® Po^me sur rAnnonciatioa; 8^ Pri^re k la
Vierge; 9® Paraphrase de TAve Maria.
Le manuscrit de la Biblioth^que Phillipps dans leqiiel ces pi^ces
existent, en renferme beaucoup d^autres, dont quelqnefl-anes, qnoi-
que non plac^es sous le nom de Bozon, onl paru h M. P. Meyer ^lre
du m^me auteur. En outre, d*apr^s lui, Bozon a composd, iocgoan
en vers, un trait6 de morale intital6 : Proverbes de bon enseignemeni,
qui existe dans plusieurs manuscrits, et les vies de neuf saintes
contenues dans un manuscrit du British Museum, qai, dans le fonds
Cottonien, porte la cote Domitien XL
Mais, ainsi que je Fai dit, ce n'est pas des po6sies de Bozon que
j*ai k m'occuper ici, c'est de ses Contes moralisis en prose; j'y ar-
rive.
Je rappelle que c'est M. P. Meyer qui leur a donn^ ce titre. Bozon,
ou plut6t le copiste k qui est d(k'\e manuscrit de Londres, les avait
appel^s Metaphorse; c'estce qui ressort de cette phrase plac^e dans
le manuscrit de Londres k la fin de la table des mati^res : Explicit
tabula metaphorarum secundum fratrem Nicholaum Bozon, de ordine
Minorum (i). Le mot mitaphore n*ayant pas aujoard'hui la signifi-
cation que Texpression latine metaphora avait au moyen &ge, M. P.
Meyer ne Ta pas employ^; mais il a fait remarqaer que le titre
choisi par Bozon, 6tant donne le sens qu'on y attachait de son
temps, rendait bien Tesprit de son oeuvre, dans laquelle il faisait
servir des faits rc^els ou imaginaires, puises dans lliistoire natu-
relle, k un enseignement purement moral coniirm^ accessoirement
par des exemples, c'est-^-dire par des anecdotes historiques ou
l^gendaires et par des fables esopiques.
Comment Bozon a-t-il ex6cut6 Fouvrage qu'il avait ainsi concu?
On le devine ais^ment : Tordre adopt6 par lui devait (^tre et est en
effet difTSrent de celui des recueils, ou les fables sont la chose prin-
cipale; c'est la these philosophique qui occupe le premier rang, ol
Fexemple, au lieu de la pr6c6der, vient k la suite.
Bozon, ainsi que le constate M. P. Meyer (2), ne se distinguait
pas par un esprit original : pour accomplir la t4che qu'il s\Hait
(1) Voyez rinlroduction, p. iii.
(2) Voyez rintroduction, p. xxviii.
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 95
ainsi imposde, il n*a, pour ainsi dire, rien tir^ de son propre fonds.
Cest du traitd De Proprieiaiibus rerum du fr^re mineur Barthelemi,
dit Barthelemi TAnglais, et probablement d'autres compilations
analogues, qu'il a emprunt6 les faits d'histoire naturelle desquels il
a d^duit des le^ons morales, et pour ses exemples il ne s'est pas
montr^ plus inventif ; il les a pris k des sources tr^s diverses.
Ses Contes sont r^partis entre cent quarante-cinq chapitres,
divis^s ordinairement en deux parties. Mais, quoique la seconde
soit toi]yours r^serv^e k Texemple, Bozon ne s'interdit pas de citer
quelquefois, dans la premi^re, des fables que dans ce cas il r^sume
en peu de mots. Dans le manuscrit de Londres les chapitres ont
H6 pourvus chacun d*un titre moral en latin.
M. P. Meyer suppose que les titres et la division en cent qua-
rante-cinq chapitres elle-m^me ne sont pas dus k Bozon et que
c^est Toeuvre d*un ancien copiste. Cest probable.
Quoi qu*il en soit, d^sirant ne pas sortir des limites que Tobjet
de mon 6tude m'impose, je crois devoir m'abstenir de transcrire
ici la longue nomenclature des chapitres, et, apr^s avoir recherch^
quelles sont, parmi les fables francaises qui s'y trouvent tout en-
ti^res ou simplement cit6es, celles dont le texle latin figure dans
le pr^sent volume et dans les trois pr^cedenls, je vais me borner
k en ^tablir la liste.
La voici, accompagn(^e de Findicalion des numeros des fables
qui dans l^ceuvre purement 6sopique d'Eudes correspondent k
celles de Bozon :
RoDim. BozoN.
4 . Le Lion, le Loup, le Renard ct TAno 4.
2. Le Ck)rbeau et le Renard 70. 8.
3. Le Mauvis et rEtoumeau ii. 15.
i. Le Chat-huant et rAutour 4. i7.
5. Le Paon et la Deslinee 18.
6. Le Leup et le Li&vre 58. 21 .
7. Le Lion r^gnant 23.
8. Le Coq et FAnneau 26.
9. La Licome et rHomme 45. 29.
10. Le Renard et le Paysan 30.
11. L^Ermite murmurant contre la Justice divine ... 31.
12. La Brebis et la Comeille 34ctl21.
13. LaGuenon et ses deux Petits 42.
14. Le Loup ct le Herisson 42.
' • • ■
96 £TU0E SUa LES FABL^S
. EUDBS. BOMR.
15. Le Roi de Grice et son Frfere 43.
16. L'Aigle et ses Petits qu'elle habitue au SoleiL ..." 10. 44.
17..Le M^decin malgr^ lui •..*.. .44.
18. Le Loup, ie R^nard^etie Feflet de ia Lune. • . . . 74', 46.
19. Le Singe «t-son Petit d^Jror^ par TOurs ....'.; «47.
20. LeLoupet TAgneau. ....,......*.... 24. 49.
21. Le Pelican et ses Petits 57. . ^l.
. 22. L'Antilope ; .....* .17.. 53.
23. Le Chatqui d^serte le logis..' ■'. 64. .53.
24. La Brebis plaidant contre le Loup par deyant* le
Lipii ..........:. 55.
. 25. Le Renard et le Pigeon haiit perch6. »..*...,. 6<.
.26. Le Loup et la Grue • •.'...: 6. , 72.
'27. L'El^phant et les Chasseurs. . . . .*. :• . ... . . • ..^ 73.. .
28. L« Singe et le Renard *' ^>- ". *
29. Le Rat qui cherche* femrae. ..'... *. 63.' ^St
30. Le Pape, la Veuve el le Diable;: '.•....? • ^6.
31. Le Moine.*et rOiseau ...•.., 90.
32.*'Le SoleQ qui se marie. . . ; . . • •. . ' * ' '91.
33. Le Salut dii biable a FArchev^qUe . .^,.. . . .-.' 93.
34. Le Bilcheron et la For^t. ..,'.. .. . ' 94.
35. L'Ennite qui*se bnile les doigts . .'. ." 97.
36. Le Convoiteux et rEnvieux. . . . ; •*. »■ .' " . . *. . 112.»
37. L*Arbre .appelt; IlspiSiJiov ..•..*..." ii6.
38. Le Renard et le Pigeon. ...:-..-....... '.* 39. 416.
39. L'Ane el le Porc '. . 33. 120.
40. Le l-.imacon etses Coriies 48». 121^
41. L'Assemblee des Souris ct le Cliat -. ■*. .- . 5i*.* l5l.'
42. L*Araignee et loVeut .'...;....*.;.:. 48**. i^.
43. Le Mouton etle Ileiiard . ...•....*.'.•.■. 19. 128.
44. Le Lion ot le Rat :......' 129.
45. Les Bocufs et leur Maitre. ............. • • 130.
40. Le Lion et .sos Compagnons ;..-.....*. 20. 131. •
47. Le Lion, le Renard et l'Ape sans coBur. . ,. ". .' . . 142. -
48. Le Renard engraissi* et Chat . %.. 145- . .
Lcs quarantje-huit fablei^ doht se compoae cette liste .sont loin
d'<}tre les seules que renferment les Contes de Bozon. Mais, coinmeV
aucune des autres, quoique probablement elles ne soienfpas ori-
ginales, n'a 6t(3 tir(3e de celles publi^es dans oe volume et dans les
. ■ ...
trois prccedenls, je les neglige ppur nem'ocouper que des quararite-.-
huil qui viennent d\Hre enum(5r6es. • .
Par cette liste on voit que sur les quarantB huit fables*il y eii a
•s
• .
.'•
• ' \ ET'LBS PARABOLESD'«fUDBS*DE CHfiBITON. 97
• • • . •' • •
' # * * " * ' • •
vingt-dont la f6daetioa'Iatine existaitd^^ dans l^ re^^iI..d'Eudes,
et .bientot off pourfa remarquer qtie cinq de o^^ vingt et trois des •
kutres.se troQvfent .dans les additions faites par les cO^npilat^urs k^
V* spn*tEmTe. Cq sont celles qiie 4'aiintitul'6c!9 : LXirmite murmuraAt' . ••'.
* '•••**•*. •• •
contcela Jnstlce divine; La Guenon et' ses deux F^tits; Le P^Iioan
. et se? Petits; Le Chat qtii djSserte le Jogis; Le Hat qui cherche *••'
■ '• •* ■,".•• «' »• «
remifie': Le Pape, la.Ve.uve et le Diable; LArbre Srppel^ lleptSiSw?;^
. .Le*ftenar4.*^ngr9i|^s6 et le.€hati,*li s'ensuit que c'est de compila-,
lioh^ Co^iprenant ie^ fabies d*E*udes r^uiiie^ k d'autres que JBozon a *
'^ surtQui fait usage.*U ^st vrai que sfiLtraduction montre quUl-4 recouc^*
' . quelqtiefois ^;des. mat^riaur autre^ que ces COmpilations. Mais C^ • i
•qull fadt imui^diatemejit rappeier, c*est qu6, de toutes les oduVres * "*
qull^ in*ises ^ contriliution, c'esbeeHe d'Eudc[s qui a,eu 16 plus^ *•
subtr ^ei^ emprunti^ Qt que, par suite^ quoiquHl se soit ^galement.-*
^.' servi* de cpltections qui* figureiit dans mes j)r.5C6(Jeilts volumes^ •
, c'est*bien dans celui consacr^>^Eudes.qu*est sa v§rttable place. ^ ' *
, U ne faudrait' pourtant pa? -crbire qi^e Bozoti a pais^ dai^ le^ . ..
fables- d'Eude3 Va mati&re d)e toilies c^lles dopV les jsujets.reur sont *
^ /• commund..Par la liste qui pr6c6de on voit Wen'cfue c%^ ^bles sbnf
• » au iiombre de vingt."Mliis* sur ceii-vingt il y en^a neuf dont on •
. retrouve la-fftrme Jatine ddns Jes .recueils -que re^afiermcyttt' mes
*'•'• * #• ■•*• • .•
• trois premiers vollimes : ce sont celles qui pqrtenfles n*** 7.0, 74,^
.24, .6, .§3, .39, 54*, 19 et .20.. Bozon a 'pu s'inspi'rer des' r^dactions '• .
.'.qullsMtti *otfra1eat. \)uant aux onze«'autres fables d^Eudes,- eUes •
• ne sont qu'en parti^. qrvginares,- el BozqiI pour sa traduction a pu
aussi ne^-pas faire.uniquement usage de lebr fexte:
'.•'.. Pou^ .se rendrc compte, autant-^ue po^sible^ de la mesure
'.ains JaqufeHe Bqzon a.cptnpbs^ ses fables 4'apries celles d*Eudes,
. Ml P. Me5'er a eu'la ^^tiencp, djjns Iqs notjes qu'il a, (Jans son 6di- .
* 4i'on, plac^e^^^-.]^ suite de^ Conles^ de 'Comparer, pour ainsi dire' . '
• ••• *i .., . , '••
une k une, chaque fable' fran^aise .^ la r^daction latine correspon-
• • •• ••, ■. . •.•
.dante. Halheun^usementcetqxamen ooihparatif ne lui a faitobtenir .
• que^penjd^r^sultats positifs..Le texte.latin d*Eudesne lui a paru • ^
"• 5tre incontestablement la' base dir6ct(S de la version franQaise que ' *
.daqis les fables que j'.ai intituriSes-: le Ghat-hu&nt et TAutour, le Loup .
ti le lifeyre, le Chs^t.qjii d(§*5erte. Ife lOgis, rAne etle Porc. A ces .
•..quatre fab^s on.peut.^e croi^, ajouter line cinqtii^me : lc Lima-
\ j^on et se^ eomee. Qiuiit k ceHea ^TElcdes. qui seraient au moiiHiIa
'•.'*• . • •. ./• •. ^ • - • * •
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'. base ijldirecte*dc la yersi^iv frarifaise,. M.-'P. Heyer.en indique
.deux, rMfefa|^i6^,de9**Souris.ei.le Ghat et !& Rat.qtii^cjitrche
s •
' •• ,.
Jtf^ttre, Le Lion 'fnalade, Je Renard 'et 1 Ane- sans .ooevu*. On retear-
• > • • / . * . '".* . '. ^.cniera qufe l^..stijet. ■d'aucuhe-.de ce^-ftTbtes ^-a^l^ traitd .pai* Eudes :
' , * ••" ' ••, m*ais'irtie ^ ^nsuit pas'qu?6n piiisse;- sans h^sitatiop^ aff!rin(r (|jie
.\ "! '.* ..-. .• .* . • dfe soiAsCelles de Marie^que Bozon a traduStes, et-l*oixpeut se deman- , ,
••• •• • "•'*• ,*,' « .•■■'
.• '.. '. ; '*:•.. • .. •• .der.si elles ne Bont .pas plutOt, d^iv(^^^ du>.9omuhis anglor4;Itin »
.•.•.•'•.•' ••.•* • dbjil Marie a ^t^.i.ndirectementlA po^iiqxieVinterprdte.^ • •
.]•:...' •' ;, L'examea aiiquel M. P. 3i(eyer a proc^d^ n*a en «orafn*e'Tail
* '^' , acqu^rir*. uhe certitude co^apletc que pour..bi.en geu die fal^es. '
•* ^'une j[ni'rt Ui qmuUiplicitS .des i*(^da4iii)ns kitines de la. hn^me fablci'.. * .
. ' '. '.dJ^utice part lafomie donn6e par Boiop ^;5es traduclioQS, quK*^i- .
• «1 • .vantlusage de ^ontemps^ n*0Ht jamais ^t6 litt^^ral^si; nepei^met-
taiint que BaremetJt.dlndiqu^f^' s^s Cralnte d'.^rfeifr;* qual iSteiJ ' .
• ' • * :• ' *bahnilostext*es cehii^r leqtjel il avaitfftil^n.travail. Meiis, quoi- ••
* •. : • • • • "^ 4 ^ . • - • ••• ^. ■ ^ • •■ . „ . . •. . ^ , ••
*• ' ' ;• quela-d^onstration mat^ieUe-.ait 6i6 rarisment pos^ible, en'fait. .
j' : •'. ^ . ■ on p^ut i&tre •Qonvaincu'*<me Bpzon 4k fdeUemtint ti^duit le texte
d^Eudes dans dautres cas que- ceux qu'e M.*E: Mevera rtu coii-*
• • • stater,. et quen d6finitive*Qest surtoui d^ce fabuliste qu-*il- a ^e •
•- . •'•••• le traducteur ou tout au mohi^ 16 paraphrasie. ' * •. «* '^'..''V
/..-".' ■ ^ • • 3* Manus&rtt^, — Les deux maiyisorils Uf , Lbndres ct !dQ 'Chel- . .^
. . / *' CenhaW»quf nousont pard61e'sConte^5e Bozpndependent^LHin, (U* .
'. .• ^ y' la Biblioth6qup.de la. Soci^t^ de Gray's kin', bu.n.porte ie'n^*15.. • ,f
• • . • - rautre, de la' Biblioth^que de «ir Thoma^.PJiillipps, t)u le u®.8366 lui ** ^
' • . • • • • a6t6<J6yghi. • - . • . * " . ,;..• :• . - •.,• -
. . jA, Manuserit \^ deGra}/^s Jnn, — 'Ce jiiartqscrit^est/uli j^ielit* in-j/ /.
• *de 2S6 feuinptfe eji if)archemin..doxit P^critiire pa'r4](it ^itredu nii-
lieUdu-xvi» si^le.'Voici, d*aprfes M. P,Mey(jr,(l),'raiMilysc.dcsoii. *'
.• .". . . * ••..• ..4
• conienu^: * . • . * * ; ••• . ^
1. Deux sermoYis latins (fF.. t Jr 8), . / , .-. '";
;/• . . <i. Atsprxdicandt. {ff. 8 ki^)i : -^ . ' / •"
i- V- ■ 3.SermonTaUrt (fL 12-ai»).- ... . ' : ^ ' " .' '.• *: '4
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•(f).Voycz, eifl4tc dc» ro»^w »iOm/i«'* <f*.'pt?soni!nfl^^
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.Ef LfiSPARAfiOLES KEfUDES ^Dfi^CjHSAlTbN/. •'99.. *' • .•
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4. Les Cantes de BozQn (ff^-.lS k 19}. . • '• • - / •
.^<^La r^le de^ Saint-Au^n^stin^ avec le <jonyn€fhtjfr'6 de Hugues • . • • . *"
\ ae Saint-Victor (ff, 54 ii 48). / . • .•; '' ••. . •*••-•/•*•
. . 6. Trait^ de saibt BTonayBnture : De vita.teate Virgfrm (ff. .69 iu78). '; ; . ••
. 7..5iimma tfe t;trit«#oommencan1t ainsi: aThictaXifs ii^t^ *.• .
• novempartes.V. >>/ff.7M'-2e^^^^ '^ '^' \\'\ :1 ' *•.•• '^'
" •«.•Traittf.deg quatreWertuS 6ariiinale$, Imparfait h. la fin-, le inj^- ^*. • ' .
. * nuscritayantperdu.s*esideFnifer^feuillet8,etdebut3antpar,^ •, . ; * .. •
o'Po%tqif5UQQ.^ictum*est*(ie morbi^ anime.:. )> * . .' . • :' ' .* ; * . *
:,, N'ayant^pas* eu J'occ^ion 4e prendre connaisssiiic^ 4^ maihi- •• ' .* - •* : ^-
scnl, je n'en puis donnir. une d^^c^iption jplujs tomplete.. L.e' s€;pl- . • ...•.'
. • • ..•,'. * ■•••••"■"
^.rensefgnement que^je.puis8e'aj0.uter,'a'est qu'il- a ^t6 analys^ par' \ ^ ^ '. ' ; .•
If.' A.'J. Horwood^Sans te.Catalo^q^ dis manusprits de la BibliO-^* • *
Ihn^que de Is^ Sqci6^6^ de Gray *s lira pnbli^ par §es soihs % liOBdr^s^ ' .
.**n 1890, daCns le formcJt itt-8', ^ous le titre \'A Cntahbgue^ o/f i}ie*'
. cOKiefU manuicripts belox^gv}g{io the hotipurable 'Societ^of Gray''s fnn^ • *
. :' '.'B: Maniisfirit .8366 dk Id Bibliotheque Phillip£$, -7* J'ati eu Kocca- * * *•
. " ^ sic^ile dire qtie..ce manuScrit^l^ykit ^t6 tr^s aixlplemenl analj^S par * •
H. P. Meyer dan§ l^ xiiV Volume dj^H ;mmania, aux pages 4'97 k//, '
V 51'!. Glestde Irfi que jVmprunt^ les rensei^aiemefits sbnrmalres qui •:
• *•••.••• • I ' • • '...*. • • ' • . '. ..■.•••
^ smvent.. . ,. • • • .... . . •.,•;-.• .. . . •• ,•
' '■ L^ maiMiscrit-Phillippa^tait, iiia flt). du xyii" siecle, .coneervtf ..•
• ^ns iMi« Bibliotheque.priv6e.dtt comti d'Oxford* donl le propri^- * •
.*••. lafre.lHait flenri Fcurmer de tusfpaor. ll est analys6, sons le. h*.9, ••*•
• * . » .
•.#
dai^&Hle catalogtliB dr^ss^.pmii^la ventede^sa liiljliolh^^ • ^*-
N ^ii ceiW..vei(pjqu'fl a 6t6 aoqufiS par sirThomas'PhilJipp^. • •/ •: ». '/ • •'. *
: ' . *• Jl se conqfp6$e.de^quatDrze caliiers, dojit'lQ/5 ^tritures, ijaoiqtfe . ^ ••:
■ "'• .. de*ptiaih$ iiyei^se^fevSsPnt^ peu pr^ du tn^me terijp.s,* et .gui.ont' 6t6,. *.*..'••'
. ^ ta ilik.du lov* siftcle, r^unis eYi'qn volume^de 09»*230 de hauteu» ' •• . •
/ . -^jsuf {t~-470^&e. Ijfrgeur.. 0'e^(*albf^.qu'ar d(i ai»e r6di(^ee* Va table ^ J -
•* 'su6cii\cteqtti se.trouve|iu ter^o Jlupreinier.feuillet. ' .•'; . ;
• ; • *■ . Les. qua\brae csfhiets.' copaprenn^nt c:ent.cin^ahle-qualrie .feuil-* ' T '•'. •
•^ ' lelvfo\ir5(i^par.chacun.d'eu% dans les.p^ i, * *
"•••• 'lh.li-f4-Xif,lP. 14k25?a-in,'fi7 36{i37;Civ^, ft. 38 ^ 49 > C. V, '
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.; . • , . ..100- '• .• '6TtJDE.'SUR LfiS FABLfilS '
•■. •■ .» •• •- '•
.ff! 60 i-61 ; C. \i) ff. 6i'k.lp; C. vil, ff. U k 85; Q. vm, ff. 86 ^ 95; *
. /' ' .C. IX, ff. 96 Ji 106;-q. x^.ft. 107*^ 119; Cf. xi, ff. 140 k 129; C. xn,
*. . ff. 13.0 k 43^\ C xi«, ff. UO ^ 151 ; G, xiv, ff. 152 i 154. A la suite
*■•* •■ * •* ..
• ' . ' *• vienneiit encore*t;inquanie-sepf f^illets renfermantxles pi^ces la- <
' I ." • •liBeftetaafflaisesd^ues^plusieursmains. * ' ' . •' .. •
'V^ ; .; Votci-; d'apr6s M. P. Meyer> le conteni;.du ttianuscrit : * .
; .•' '* : * .. i> Triile de Gautier de Bibl^sworth pour apprendre*)p. frflncais (fol. 2 .
' ': '' ;HV')V • • . . ■ ' •' • . ' ■ • ' ••
• . ;•• \ •/ : :'^,2, LkChast€tdttealamour(fo\i^.kity'*y , . . .'. . .
*.'*^ .. -' ..." * 3.*'L'vlr<;de verietie, par Cuilladina TwiciouJFwjtjrJfoL 15 \:* k 36).
.'*.'.... • 4.. !V*crtl(js ciilinaires en a^glais (foL 19 k 24 v^).
% "^. . • . : ' 5, Suiie da Tart de veneHe ffol. 24 v« i 36 ?•). . ' »,'* '
. .^. , .^ •*• ;6. Pofeme sur la Pa$sit>n en qu^trai&s, paf Nicole Boion (foL* 38 k
• . •.. .*> _«\ T.^%.!. t^ 1^««:^ .•:-■• i:^ '^ j .* -: .je'
'.40 t*)* I^^^s ^^ demier quatrain bn iii ces deux^einidrs vers :
•^. • • . • ;.
Jobpry J)ftr ke BoioAn rejn^e ben flljrra
f • . . < * / • 1^9 roiit» oeste dame dount ty cy pArltf.
9 . • •
• • " . • • • ■ .
• • • . .- .' . •*•
^ . •<
..*•.*...
V.^.;.7.LaPlai,ate'd'amour;' •/ • •: *'* * * • •
,• \:j' .8.*traitede n^rwreii^par N. Qozon(fol, 49 V») :« C^otreiisdenaju-
. /' . *••. ' *»* *'*•' r^e flsl frere Xicli.'Boipun,.*frere menour. » • * *.
• ' '* \ . ••; .* ..• * . i' l:[Ave Itfar/d, 4)'araphrasepar.N:6bzbn (tol. 50) : « Ccst irdtysffist*.
• ' •; ^.•fiffece NichoU Bb«ojyin dei^ordre ff^tes luenour». »^ ' *
• • ^ . .* i / =• . -tO.' PriSre i*la Viairg^.par IJ. Bozon "(foL SO v?) : « Le tretys fist frere
'-•• • NicH.J BoiQtN del or(ke de fre'res' menours. '«V * ,*#'••*
•;■•; . "^ '■ ^-VfV Saliitsliia Viergfe (foL^58 vo a 56). '. ;. ' . • .*
''V* \lt. jm^P/cMr;f-C/4anic(fol:50^ •.
*.• .13. -Les neuOoies Nolre-Dame (foL 57 jv» i 59j. « Cest tfetvs hst frcre
' • Nich. •Boibum-frerie menou^.»'. ' • ' ■ '
, ■ • • • •
..14. Dehat eplre unfrflUe^il, sa merc (foL 59 k 59 v«). ' • •*.•
^15. Pri^ie i lA Vierge.* ' *' ' .
•16. Traite ascelique en prose francaise (foL 02 a 65 \^).
.^ '-, i7. Le. Ghar d'6r^eil (foL -66 'i 74) :. « Cest tr^tys tist* frere Nich.
Boi.qun, dol ord^e de freres meAgurs. >> . ^ . .
.* 48. Parolfts de J4«js-Christ sur lacroU (Cbi.*74): • * . ^
: . ...49. CHansotf (faL74 A74v»). *. ''.:"..*'
*. 20. J^en>mA comnareei la piepaiN. Boion(fol. T^) : « Cest trelysH^^
•ft*ere^'ich.-,Boioun oel ordre de freres menours. >»/'.•
2^. ^o*('.^ie siir rAnnoHciation parN. Bozon (foL 7o v«>) : i<*Cest Ire^ys
!lst frere Nich. Borouu del ortlre dc freres menours.^ » ^'
,22. 0<;bat du*Corps et d(? l'Ame (fol. '76 .i 7? yi). \ . " *
,* . 23. Laplaiule Nolre-Danie (fol. 77 v« ii'78). ' ' . ' .
24. L(»'d(»hal (h^ fa Vierge et ^cr la Croix {foL 78 a.79 v<^), co|nmonr£int
ivar cciy deux vcrs : ' . . ' • ' •
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. CoDyncot Nostre^DjtmQ e b Crqix** *
Dctputcrent «anz nule roiz, ' :
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ET LESPAftABOLES b''iODfiS DE-CHEaElJ*i5;^. . lOH- ..
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25 ^
taticm iborale
•31. Morceanx formant fes diverses paKties d*\me ^or\o"<^Ieihor- . , • ..
iorale(foL.^0a84)^-Alafiiion'li^:*. ' ^ ' / ':l V. '
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, L.a friere pe iioire-iiani^par.iniDaup ^ AmiODi^ ^ioi. m> a oofv^r^ •. , • • . , ^.^. .
L riotes e]i..latin' avec glpses Trancai$e^ snr ies Sive4*ses. sortes de '• '•. •' * " '•
•ns, sur rarni^ent duchevalier tdnt pour leteurnoi^i;»pour'Ta * * ^ • • ' '•
:e ffoi: 86 Y» a 87). . *' •• • ' ' * V * ..•.'' .'• '
PrjTM Dtn pur Bosotib •
Ke vouf ff ^ coo sermoun. ' •
32 d 33. Deuxpetites pifcces(foL 84 4*83).. . ./ '•*;'•.•: *
34.* Prifcte^iila Vierge (fol. 85 v«). Cette piece.el les deu^ fr.ec^dfenles •/ ' ^ •"'•/•. .
ont paru a M. P. Meyeh 6tre de Bozon. * .•.•.!,* . •' * . •• • ''".' *V'
85. ■ y,*A»e Maria en couplets cou^s ^fol. -85 t®).
36. Inyocatfon a la Croix, en dix v.ers (fpl. 85 v» i 86). . / ',
37, La Prifere de Notre-Dani^ par.Thibaut d^Amien^^fdl. 86 a^B^sv^Y.^. . •
faucons,
guerje^ (foi: 86 y® a 87).
^J.^Uordre de chevaleritrd« Hu^ de Tabarie (^01-87 Il'W). . •* . ' .* V
40. .Po^ihe all^gorique en guatram^, pu J^sus est reprefient^ sous' .,. t . **
Tapparence d'un ch^vairer {fol.' 90 ▼• ii 94 V.®);. .... '!'•••..* • •*•
4i. Pi^ce*ep couplets cou^s sur Tamour dk la Vjerg^ (foL 91 y^'), ' .^ * . *.
42i43. Ghaiisons de Gaytier deBiblesworth (foj. 92'a &5 V'*).^. \. *. . • *• •• .
. 44.'Recu§irde .pro^rbes rSihg^S par%*or^re alphaWtiqu^ (lrol..96 .^».»' • . .* . •''
.106-v). . , . • - . .,*'*'..••'' '\ •. •. ••
45. Le Roman de Fortiine par Simon de;Freine (fol.^107 i'li6). *.•-*•• • .
'46/ Lettre du-prince iles envicnx .(fol. '4f6 i^l6®).
47. Paraphrase'duPa/er(fol. iie^iJi^);. •.".:... - . . , .
*48. Salul>la>'iergee»-chiatirains{foh <i8««. iijib). ' ^^ r\ ' \\ ,- .♦; / .*. ., /*
49. Les Cohl.es 'raarali.seSde Rozoii,.$aj^ nom*d^aui,eur:(fal. 420' i \^* . • • ^
i53*v).* ' •: .• ' ' "•..'.* : '.!••/'.*.,;'* '•'
• -50. Lettreou formvTe de letti^e QU'sont-enuili^r^<5s lpjitj6slfs qudjt^S: ' - , , '
d*un ^Aervier id^al et "qni e^t-Sinvie d*iyi.court.extrait dif l^^«ede*Sydric ' * .* • • v • . •* . .
/C 1 Mtft\ ' * * • . ^*. • • ....'•••. i • • ..• • .•".
(foL-154). • . . ., .. • . •.,v • •• :• •• .V.
51.*£nfin viennei^t une suite de.sefmons pj^^ch^^^i Oxford par f^rtre *
William Herebert, quelqueSautres mopceaux.et d^s traductiD^s an^liklse§ •
Ae plusieur^ iiymnes. . • .* t
.. •• • ' '
• .••
. . • •■
• . •
• •
C Examen comparQiifdisdepx maiuscrits. — «Lor^qiie^AI.. P. H^yev
a publi^ les'Contes jnoralisiis de 6ozoii, il ^'cliln^^ssairement;
avant d'ppier ppur 4*uiL-des deux manuscritl^ qui le^ (jontenaient, '
.proc6der'Jilc5urejti5i^Ai*cbmpalp4tiT. ...'.: •..
•*-^» •» .« ••• • •
De son examen«il est xessoHi qtie.rordre des morceaux n'6tait
• • .*•".* * •"*•'
pas le mdtoe.dans.les deux,'que cefui au.manuscrit Phillipps, ^loilt
le plus rationnelj^^tdit 'probablem^nt le.\Tai, el qufe .c^^tait aussi J6 ;
dlus correct , . . - • .. •• ...
... •., ^ ..■»•■
' • n n'en a pas aiioins pris J'aulp^*pour basQ 'fie soa '^dition^.tes
* .• . . . M • • •..•■••'..
raisons qtii Ont <ldterpiin6* £[oa choix'sont le§ deiix suivantes : ia-/,
* • • : • • • • ...-■'•• ' * ! . • * • • ' •••■•..■*.
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'.*. • •• • Pr.ort^^C? est .renlfeyertient.i<ta'feUill(5t i43" qui a fait dK^to^tri*
* ■ * ♦ • . «^ • ••» .j •» •• «f*al il .* ^ « ■* ' A » /» •^ < *. _• A ■ .
a'eux,;et g^neralenient.". subdivis6s en deux partie^ * C€ftL6acrte9/ *
•.•\- .\ . Tune kren^eignemen{ nibrai, Tautre ^rexemple&.ri^ppu), ,. • /'
•■ • j'.'* •■ *•«•• • *•
.' ;% * *• 'nant as^z flupid^ pOurqu*il soif jtiutile oo; ^'yJir^&t?i**d&Van^geLl. ..
• *i ' /^y Ver^iqn Jatine des Contes de Bozpn. .— * Sah^ ayolF jbu l^r vogi^ . '
/. *• "• *.• dfSfablesd^Eludes/lesContesde^BQzdn n^ fiiVent pas.noflpliw^^
» ■ " ..* daign^s^ C^st ce^qu^atteste la yersion l|itihe'en''prose *4Cu pejide •*,
• -, • temps apr^s leur apparition' on & et6'failfe. Alnsi que J^.Fai dit plu$ •
*' * •* .'••. •■ V» "••**
; • ••*haut,.M..P. Meyer apubli6 cette v|;rsidn^la suite;dti texle ftan^is •.
• . '• '; de Bozon- U Ta ej^traite'4iin- manusccit in^i® de la £h du.xiv*. siMe^ .
; ^ , • .qii aii British Museumporte Jans le fonds HaHey la cottf t3j88.£fle '
. .'v;*^ ".ly est jointe.;^ bcau^bup d'autres pi^ces* d'ori^nes dWerses, dont la •
. - • 'de^criptioh, Tournie par lcCatalogue imprim^, me. semble assez^
•inWressftnte .pour que, m2ilgr6 salongueur, oifL'ne'me.'bldthe pas
i*., •• ?• "* • • • '•• ■•'•
*' *' * . de la transerrrc. La yoici*: ' ..* '• • . .. ...*•*••. v . * '
^: ' . • ■ ...••• • . • . . • •
• .■ • .. ••'.■• ■• #•
*•■" \* tfait«$ intitule^peciilum Christiani. InCdjnplet..*. J . . .*• 9. .
• • •.
• »
' IiMl^rcal^s dans Je texte, il*y a ici beaucoup de ri^Bs ^n ^U
anglais e^t aussi de la prose anglaise, que suit une^ 'Bollection de
ligendes en latin, avec ces titres : • ,' ^
■ * " ' . ' •"' ^ '•'•.■•. :
2. De Confessrorie el Penitentia, ...*....'.,*'../..'. 48. *
• • •
3. Narracio de homitie qtii duxit annossuos in Luxurki. ... Ibid,
*4. Nafracio Bona de Contricione Cordis . .t 1' -.*..... . 48".' *
»5. NarracroBdna de Latrone poenitenle . ^* ./• . : .. ..*: 'It|i. ••
6^ Narracio de eadem Confessione. ..*.'.. 49.
• • . . . . • ■
. •. • • • . , . .
. •
.$'
. • . ••••..,• •%• ■ •
•-. ' • • • •• • • . . ' - •••... •••• . • . . . . •• •
..'• • •* . Ef..fcE8*>ARAB0L'ES*D'EtW>Ei Dfr CJpfiRllON, ' 103' ' • . ■
•• • • \ • ••'."*.• • . • "• • - , , . . •*• *• ■
. "■■ 7.'D« Komihe salyatop^rGontHcioaeip.! .'^. //. . ..;..• «i6irf:;' '. '*.;'.•••*
, Sr.^Nart-acio^bona de^A^ultera dampiiaii'. . .' •: . . . ;-. *... 49*». /L ': ^/.* * •
jikf* De jncjusa vigilaiite jaxl^ EcojejiianYc' ei^ .aildient|^ Pe- * .V \ . • ., ...
• piopQ^. C /..^ .• . . . .*. . . v"" . .'; . ../... . *. :[ . fcw. ■ •••• . • • '••
*••• • >..•• .. ^. ., ,•
• . ' • 45. Narracio Bona de Salvacione A&imaruQl,. .'..../;. .". 58*». . . ,• *.
»•• ••. • ••. . *••.*•. •.
•• .
.' 24. ]\arracio Jiffrid)ilis de'^entenipia ExcommuQiea^cibnig Beati
• . 'AQgastini Angloruipr ApQVioIT, ef qualiter rQsifscitayit* duos mo/-
^tOAS..Gela cofhmotice aini&i : ti £st Vicus in 'Pago Oxenfordeqsi^ .
'•* Vsex )^liCanjs distims a loeo qiii tlicituit^Wodiestoke, Gom^tona •. '
* •'• Xbiftihe, etap\'>> . * * .- '• '*•.'•••:.*
•. ^. NarrSiclo 'de- virtute Aqua}. Benediict)DD . . : .; .\ .•.'*.'. 58.
.. « •'• • :^6..ChaHa; u^ nonmilli dto^nt 3). N. J^*€-. ^ .. ^ . 'V '. •. '. '. . 58"».
. ■ . ■ •
T[. NaFfacio Bqpaa de j)roprtetate Asrni.- . •.•.*•. .* r Ibid,
w- JSS. .Nari)Qci6' bona de Sahcto -quJL' expHlit Jia>m , Atd. .
/^' 29. Natfi^dcio ^hGestis RomanorJim, d^ Aegeaccidiosoi . *, . • 5^.'.-.
30. Narracio Bona cTq duobns Viri^ .inviceni litigdntibus.. .". Ibicf.j-
.. '• 3t.' De. tribus Jydeis^a Mm\tc Calvario-rQveptj^tibus.. •..\ ...•. 6iO.
32. I^arriicio»*de judeo veuienle.ad Ecclesiam- drTstiqnoruin . . * 60K'
• 33« . Nfifrr|icib de i^o7udeo Yenientaad ^cc|e*siaih GristiaHorum; . ..' 61 . '
^^'^bpUitia^Narracip deRelze Criso. . '. s' .« -. ; /ftJ(f. -
. * » t ^ -• •», •••
• •* 35.!Narracio'Qona<le'.i\eligioso jaqente in*.J)o.rmitorio. *. Ibid.
' . ^6. NarraciO Bona(le'triBus filijs Militis demoriui..'.. . . . *. 61*».
I" .*;37., be J^etaAia Majoi^e et Mino*re.* ^ ...;..:..-.:. .62*».
^8. De Jejunijs Quatuor fem'porum-. ..I .'...% ; . ... .*.' . 63.
. . . 3Qw Narracio*Bona et Utilis, In die Pasche ; .• . 63*». .
. 40. Narfacio'Bona iri die Pasche/ .;: ^ • • • ^4. •.
41. In die Pasche i^arcarida cst UlaNarracio. . •. . . , *. . . 64*»^
42. Narracia quare Mulicr faeta est de latere- Viri ^' . , ... . 65.
. 43. Teraptitfbid .Serpentis. '. *. .,.-..' . \bid.
.44. E Bernardo de Pa^sione Domini. * .' . 65*».
45. Oe'Gonfessione ilominis' 66.*»..
.46. In Festo Philippi et Jacobi... ....:..••. 67*».
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§•
i04
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fiTUDE SUR LfiS •FABLBS
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47. D^ Jo^epho. Arimatbea,.a Tito Vespasiana Jerosolymas in-
• . trante, inrejito intra muros incluso .../.:......*.% -Sl^. . .1
' - 48. Narracip Bona. et Utilis, de -Amore Jhesu Cristi. ..... 68. * *
. .. 'JtOv Narracio in die Parasscues (stc). . . .* «.*.'. 68^.
V '50. Narracio de Reg^ habente fiUam multum dileclam. .... iOul. ' *
51. Narraeio de duobus Demonibus fabulantibus.. . ..... 69*>. ^
^ 52. (larracio de Bona mundana jnale adquisita, . . *. , .^ . . Ilfid.
* . 53r. De Homine existenle in Desperacione . . - 70.
. 5>4. De D.etractione. .■ " .'..•. J6icf.
"•55. I^arracione (stc) de Animi|rQxistente in Glacie.. . . ;. ^.'71^.
; >*^ ' 56. .In die Dedicacionis Ecclesie, NarracioBona . .^ Ibi4-
*.,*' )il, Contricio perfecta liberat aliquando a Confusione t^pc^
• Va\i. (Incdmplet) ......' .• . . . '*. Ibid.
58. Oblacio non debet fieri nisi de-Bono. . . . • . . . . , , •; . 71. .
59. Cineres Sacre, devote sunt.accipiende : .'..-. . . . . . •I6id.
60.. Maria deVotos sibi amore liberat ex Mircrculis ejus. .... -12^.
\ 6i-. Ave Maria, dict. d^vote, liberat .Hpnfines a pqtestate 0ia- .
. bolii &x Legenda Lombardica *. v .• .**. . . f6id.
*.62. £ucharistta, sumpta ab Infideli,'a Comjmstionie eum pr<F- .
.texit: :. .'. . .•. . ,\ ;,;.'• 73.
63. Exemplum valde Bonum .... . ; . . . *. . .^ . ... . . .•.73'».
.64. Exemplum valde Bonum€t Utile Hominibvs..'. ^ ; .'. . ^IMd.-
65. Nota de Nativitate Cristi ..•...;..*....:. '." '74.
.. • 66! Questio.... ', fhid. •■
67. De Confetssione et Penitencia, Narracio Bona^. ..-....' Ik^,
* 68. An ' imperfect Trealise touqbing the 7 deadiy Sins (in
some'..Books ascribed to John Wycliffe, and intire in the.^MS.
67. A. 1). . . . ;• ..,.......'....... .... . ,. '8^.
69. A Form of Confession of Sins; prolix enough. (iBcom- .
•piet); . .V ..;.:;..,.....;. ;,^ ..... .\ . . :. 95.
■ ' '.70. HoiJJt that Patiens is a general Remedy agayn all Tpa.wey- '
iys ond Temptaclouns. ..'......• ' . ., 100*». *
.7f. Of speeial Remedise ageyns 'diverse Passiound and' Tra- .
vcts-, that coirfes outotlhe 7 principalle Vices. . j. . iOiN
72. De NatUra Pollucianis ; valde sajubris. . *. '. . » 105''.
7di De Salempnitate Sancli-Nominis Jesu.. ... . *. ." . ... . {OS*». •
• ; -74. Narracio bona de Judice jurante • . . .* . . •. . . lOJ. •
75. Narracio valde Bona; de Sancti/icacicme diei Dominicffi.. . i09^
• 76. Narracio de'Muliere S. Eucharistiam deridente. . . ... iiO.
77. .Narracio Bona, de Sacerdpte ab X)fficio suspenso *. .ifO*».
78. N^raciq de Armigero Bona, i. e. de Executore testatnenti
injuslo. ...*.- r .'..../ j • . . '. I6id.
79. Denique sequitur Traotatus (in f)ne mancus) aliena mana,{>artim
super raembranas, atque partim super chartas exaratus; qui ab his .verbis
incipit : « In istoparvo Libello sive Opusculo potest quis invenire multi-
plet Exemplum pro materijs diversis; unde possit addisci. ad reprobajn-
V
t
• •
V
•BT LES PARABOLBS.D'£UDES DE CirBRITON. i05
dQm M^lum, scilicet Peccatum; et. ad-eligeodum -sive 'amplexandum
Bonitm; scllipet Yirtutes et Opera boQE. » ' * .
*C'est k la version: latine des fables de^BozQh que siB r^fere ^e
n^79 et demier de cette nomenclature. Ainsi indiqu^e, elle aiirait *
tiis probableinent ^ch^pp^ k Tattention de M.*P. Meyer, si M. Ward
he la lui avait pas signal6e. **'.*••,
L'otdre des matieres, qui danscette Versipnest 1e m^n>e'que'dans
le texle/ranQais du manuscrit de Cbeltenham^ foumit un ai^ument '.
^ajouier ^-ceux par lesquels M. P. Meyer a d^montr^.-que celui Se> '
cemanuscrit^tait le.vrai. ,* •
, Mais si les contes latins sontbien rang^s, ilsne sont pas*au
complet. La majeufe partie des Chapitres a disparu. U lie reste
que •eeux' correspondant jaux trente-sept qui dans l^ nlanuscrit de
Londres portent les numSrOs.l h 20; H^/\i3, m k 1.33, 91 et 22.
"Ces trente-sept chapitres,ne renferment que quatorze fables;
^soplques se rapportant h celles'qu'on trouvera tant danslejpr^r
sent v6Ilime que dans \bs trois pr^c^dents. En voici la.liste':'
.-.'.. • •: * • *■ . .
• . • • . , BOZOK. EUDBt.
f ■ • "• •
1. Le Lion, le L0up, le*ftenal:d et TAne 4. ^
•2. Le Renard et leCorbeau. ....•,.........* 8. 70. *..
.^. La Buse qui a tu6 une Coh>mbe. .......;.. * ISl. * 11.
: 4. Le Ghal-Huaht et TAutour. '. . ll- 4,
■ 5. Le Paon.sieplaignant ik la pestin^e-. ..'.18. .•
5.4 JLe Liotf, le Renardet TAne sans ccBur. s. ...'*.; 14^.
'"7. Lfe Limagon et ses comes, ...*...'..... f2i. '.48». .^
8* •»L'Asseiabl6e des Souris et le Chat. ^ . . ." .^•. 1^'.- $4*.
9. L*Araign(te 'et le Vent.. .......... v .^. . l-?4. 48*>. ' * .
10. Le Moutoo et'le.'Renjurd. . . . ,....! . . ". ., '. Vi28.- 19. '
It. Le Lionet k Raf. .......... .>. '. .* .* .-l^O, .; / .
• 12. Les Boeufe etleur Mallre ..... ,•. »' .' . . *iM. '
i3.*Le Lion, le Poulain etla.ChfeYre. . .../. . * ,. -131.. .20.
14. L^ LoUf et le Lifevre. . . . . ...-.*. . . . .. -21. 58.
• • .♦■.■•. . . * . .
..•••'.••
Ipd^pendamment de ces fables^ il .y.ena ei\.c6re dans Je texte
lalin trois autres, dont voici lestitres acoompagn^s xles Yiumd- •
• ■ • * -
ros appartenant i^.la.r^daction fraii^aise dans. le manuscrit de
Londres: *• • *
10. Le Corbeau et les Mouohes; . •
.. 14. L'Escoufle et le Corbeau ;
132. L'Homme, son Fils.€Lt TAne. •.-..*•
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106 JftTUDE 6UR LES FABLEIS .'■.*.'
• • •
# •
Les quatorze fables pr^c^demment ^nom^r^es ^tant, au moins -
indirectement, d6riv6es de certaines de c6lles que je.piiblie Sictuel-
lement pu que j'ai antdrieuremeftt pobli^es, j'en aittr^ le texte, ;
pour Texhiber dans le pr^sent volume, d^ T^diCioA que, d'apt*es .
•
le manuscrit du British Museum, M. 1^.- *Meyer* en a\iuj-m^me
donn^e. .'•*•'
Quant aux trois autres fables que je viens.de sign^lQV, comme
elles n*ont aucune relation avec celles que j'«i ju^qu'^*^r^sQiit faii
paraltre, et comme on peut d^ailleurs les lire dans le livrQ de.
M. P. Meyer, il ne me parait pas int^ressant de leiir dopner ap it^, et
je les n^glige. ^ . . ' *
•»
>• - . •• . ■
• :.t*
•
SECTION ll, . ■
TradactioB espajpiol^. . " .' ;
.•".•..*•••*••'. .. .' . ; '• • *
. ■ . . . • • ■ • ' • • • , * ■■•-...
• Comme je Fai dit plus haut, les fables.d^EuQes^ au o(ioyen ftge, *
bnt ^i^ traduiXes noa seulement en langue franQaiae, ipiais encore..' . . .
€p[i langue espagnolo.' . ; * .'• 4...; */ • :• • .
• da version espaghole est inlitul^^/.Zt^ro 'd/^ /pt^a(as, LeLJvre*
• . des. Chajls. Elle ae comprende^-apparence' que einquaiite-jiWt - • • • ' '*
. fables; mais, comme ori le varm uu peu pliis loiA, Jeu^VititoiW^
•. • . . • • • . ' • • *
• . nombre est de soixante-quatre.Les voici, d^^gn^es par leurs tiires •
et accompagn6es des num^ros que j'ai donn^s. aux fables laiifies' . ' . -
d'Eudes dans la liste complBte : . ' ' . '*
• .. ... ^ . ^ ^ , , . ^.
. •• i, Enxemplq de lo que iLcaescio entre eVgal&pdgo 6 el.Uguila.^ 5.' .* .* ;
2. Epj^emplo deMobo eon la cigiieiia. .-. .^ .\* .. • • *-^ ^ .6. .* . * •
. 3. Enxemplo dcl ave^de san Martin ., .\' .',.,. . •.. .. .'. . ;. ., 7.
. . 4. Enxemplb^del ccgsador con las pendfceS •*<....:.".*.'.. 8: ^ .
*, 5. • ^nxemplo del ave que quebranta huesos* ,*• . • 9. '• ....
• '6, Enxemplo del hereje con lamosca*.* :.: .^ •••'•//. Mi..^ ...
7. ^fenxemplo del bufo con la. liebre^ ..•.'.-., .'< ;.,... 14.4 ♦. ' ■
•'••8.' Enxemplo del mancebo que aipaba la ri^ja'' . .-. •.•'•'•^. .■ 14». s
■.9. Enx«mplo del gato con el mjur . . .V. . ,*. ...•.'..•. 15.
• 9\ [(VAraign^e, IdMoucheetl^^Yent). .'.'. , .;. . '. , . 15*. * ;
. 10.. JBnxeroplo d^ la^ pr0priedade5.de laa mqscas. . . ../^. . . fS^.. *
41. ' Enxemplo de -los mures . ./. .. ^ •. :. * . .. . ,.. .• . .. 16.* . . •
•12. Eniemplo delabestia altilobi, , . .• .' .-:.*, ./.•,...'. i 1?.. *. '
.^ i^. Enxe^mplo del gusano hidiiis.; . •. • • ..... *. ./^ .-. . •: 48. , ,
•• ■• .» ,
.••.
• .• * • • * • • ' • .'•
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•' Wf! 1^6 PARABOLES D'EUDES DE GHERITON. 107
• ♦
• •
• ' ^
.•• "^ •••..•. . »•• D« LA utn
'^ ■•...'• * •.".'. coMPLkn.
^ ,• .14."? Enxemplp de lo qae acaesci6 pnlre la gulpeja 6 el.lobo . . 19.
* • . '•Is.- Enxemplodel lebn, del lobo'€ dclagulpeja . ...... 20.
; 16^ Enxempld del mur que comid- el queso*. .• . 2i.
m*\^' l?. Erix^plo oiB 4os. caHes.^ los cuervos . . ^ . 21*.
' 1- Ij3.. En)cemplo*del mur-^ la ranacon el milano 21\
^ ,- fS^..' EnXemplo del lobb QonlosiOQnjes. . . ! 22.
• .. 40. EnxefBi)le*de*.lafi ovejas con eLlobo 23.
. ..'* » - 2r... Eiix:emi^o del i^omme bueno con el lobo 23*.
' 22. Ehxemplqde lo^que acae^id' k los bommes con los asnos.. 26.
' ^23,.*i^xeftiplo cLelo q&Q sgBaescid & Galter cou unamujer. . . 27.
• ' .24. En^emplO de -la guipeja con Ips. gallinas . . . ' 50.
«'/ * V25:* Ehxiefaiplo d^lo-quB aca^sci($^.lagulpeja.con las ovejas . 51.
. ' •'• 46,. : Enxetoplo del.Conde cda- los mertadei^es. 51*.
^.'f^ ^ g7t •Bnxemplo-de.ujica oveja-bl^ca ^ de asno 6 un.cabron . . . 52.
'•.;.!'"*27< (6aikier'dlarechenche'(kyMervfellefdmi),. 27!
• I •; * 28T • Eiuemplp de.los (ibs^Qiiipa^ex^ojS. . .' . . 27*.
' '. ..'^9" Erixemplo dei abispa^con Ta erafia- . . . . .' 28.
. •. ..36.' Enxemplo de liajnafiposa '..,,: . . . . .• .' . . .*. . . 28*.
• .«31. » fenxemplo.del ^iguiki con'el cuervo '. 29.
^ , . ' 32.; EBxeraplo de*l •aballera (;t)ir el homme bueno.. .30.
• : .' 32*! (Le'Ii>fc, /« Lowp €//e Porc).. . ..............* 30*.
.'•.-.. 33; 'En!c^ri)pU>.d6ljM>mme ^b<araba con Ibs escarayacos. . . 3L
' b4.. EAjtempio de4as"at)ejas cbii Iqs escaravacos. . .' ..^* , . 32.
* 3S&'. E^fetnplp del dsno con el homme bueno '33.
^36. Enxemplo*de hi gallina coki el milano. . . 34.
• j •' ..37,. •flnxeipplo del leon'e6n el gato i . . . . , . 35. * '
. •. . *.• . 38.- Enxemplo del ansar con el cuervo . , . . 36.
•• : i^K (le Juste et le P^cheur) . . . . . .36*.
• . •38?»,*(ic Jeu d*ichhs). ...'.,... .' 3^«». • \'
.319. Enxemplo ^el mflano CQn Ids perdicQS. . . '. . .\ . . .• 38.
.'40.' Enxempl6de la gulpeja con.el g^to;', 39.
"41. Enxeriiplo del cuei^'oCori la paloma ..*.,. ^ .... . 40.. *".,•'
*' , 42. Enxemplo de la^obill^ con el rtlisenor. ........ 42«
' .43. Enxemplo ttel Mire . * . ' . \ .....!...:....;. 44. . *
• ; . -44. Enxemplo de los •aldeanos v '42*. • ' •
• * f i5. Enxemplo de 1.0 qhe acaescid d la.formiga con los pu^rcos. 42\
• • 46. Enxeqiplo de la muerte deHobo . 43.
•'• 47. Enxein|1o delj)erro' pon el junco, . . .' ; ^. . 44. • .
• . 48. Eniemplo^ del unlco*i:nio. . ....... .\ ...'.*. ^ ... . 451,-
*.; 49. . Enxepplode la gulpeja cofi ertHarinero ..*.'.. .. . ,••.'. /46.
50. Enxemplo dcl ximio. ...;,.*....*."' •..•.47. •' .
• .* 51/ EQxpriiplo*del caracoj . *. . .•*. . . .' .*. . ': /» 48..
• '^1*. (le Llmafon.ef aesJomes).. . . . •,.'•. 48*:
*• . • 52.. ^nxemplo del arana con la mesca :.,..!..';.. 48V
•-.••*••.. * ' • ■. • .
* ' -. • • '.•... • ; . .••:^ . ••. • •.-.• • > . . r
••.•.'••." ... • ••'•.,. ".• . . • .• • ■ ■
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m ETUDE SUR LES PABLES
V^ DB LA^USTB'
COifPLCR.
59. Enxe^iplo de la gnlpeja 49. .
53». (Le Fromage et le llatpris au pUge), .. *.'.....,... . 49*:
53^ (La Brebis blanchet la Brebis rioire, VAne et leBouc),,', .. 52.
54. Enxempjo del gal&pago con.el bufo... . .'. .'.^. . . . 53.
5^. Enxeinplo' di3 los mures coh el gato ' .\. : . . 54*.
• • 56. EnxjEfmplo del mur qiie.cayd en la cuba 56.
'W*(LaFuceetVAbb^): .,-.., V. . . .. 56*.
57. Enxemplo del homme que se le quemii la casa. . .•* . . ^ 56*. ,
, 58. Enkemplo del lobo con la liebre ; -....-.. 58.
. . . . • .
Gette lisle, en r^pariissantainsi-les fables ehtre cinquanie-huii
chapitres, ne donne pas exactement leur vrai nombre. Pour robie-
. nir, il fajut d'une parl gupprimer le ntim^ro 43; qui ne coi^iieni que
lamoralit^ de la fable plac^e sousle num6ro42;,ce qui rWuit Jes .
chapitres k cinquante-sept ; d'autre part, il faut^ pour cr^er auiaht
d^ num6ros que dfe fables, majoret ce chiffre de? sept num^ros
• suivants : 9%* 32% 38«, 38^ 51*, 53% 56*; ce qui donne un toial riel
• de soixante-quatre fables. Je n^gli^e dans ce-calcul les fables i7*
et 53^, qui, fai§ant dinifcle emploiatep les fables 2S ei 27, ne doivcnt
pas^tre compt66S. - • • •. . * .
**'♦.,,.'• • . . • ■ ". • ■ *
.• * Ces soixante-qualre fables oni (HabQj^d die ptibli^s'T)ar M. Pa^-.
ciielcie Gayangps, en 1860, daasle tahie LJ dc la. Bi^lioieca 3e au- .
toret espanoles (1). Pifis, en 1865, M. lj[ermann*Knust,'{ians rXn-
• nuairede Lemcke(*?), ena fait paraitre une interpr^tationalliemande, *
siiivie d'une (3tude philologique dans laquelle il fait voir qu'il ne
• • - • * •
lui avarit pas 6chapp6 qirc Tauteur espagnol' ayait .traduit les fat)les
ii'Eudes.
l
\
- . . ; Ce pojnt^ne pouvait ^tre pour personn^ robjet du'm6indre
. 4o\iic. Aussi, dans*4asuile, a-i-^il dt6' ien<i'.potir •consioint aussi bien-*
'X * * 'pasM*. Oesterley (3) que par M. Yoigt (4)% • .* V * . • •• .'
• » . , •
• • ..■•••
* - 'A^) Biblipiheca de^utores espanole» desde la formacion del Urtguaje' h€uth' *
f • aiitf5/ro5 (/taf... Madrief;'M..RiTadencyra impresor-editor, cal]e'dc la Mtdcva, ^ ' .
J[Voyez*ann(Je 1860, t. LI, pp. 543-560.) * . • ' '
; ^2) Jahrbttth fur ronianische und englische Literdtur untcr bes^nderer mitwir- • * •
,^ kun*g voii Verdinand Wolf and Adolf Ebert. Herausgcgebea von h' Ludwig •
■ LemdLe, professor an*.dcr universitat Marburg. Sechster band. Lcipzig : F. A. ' ]
•' BVocl^haui, 1865'(Yoycz pp. 1 i 42 ct 119 k 111). .
:. • .'. (3) Voyez m^nre ouvrage, 1868, t. IX, p. 126. . ^
. (4) Kfeinere lateinische denkrhulender Thiereage aus dem fwblften bis vierzehn-
' Clsn jahrhundert. SlrassTjurg, Karl J. Triibner^ Lornion, T^utner ot:Com|^. 1878... * J
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ET LES PARABOLES D*EUDES DE CHERITON.
109
Seulement M, Oesterley a 6t6 dupe d'une illusion, lorsqu'il a
cru et affirm^ que la version espagnole avait H6 faile sur le manu-
scrit Douce 88. H §*est fond6 sur ce que, tandis que, pour Tordre
des fable^, elle s'^1oigne du manuscrit Arundel, eile est avec 1'autre
en cpnformit^presque parfaite. Si M. Oesterley avait, d'aussi pres
qiic le manuscrit Dpuce' 88, examin6 les aulres manuscrits qu'il
a cil^s, il aurail su que, pour Tordre des-fables, la version ^tait
avec euxdans le m4me accord et que d6s lors, k d^faut dlndices
tout sp^iaux, il 6lait impossible de dire sui* quel texte elle avaii
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CHAPlTREVr.
PARABOLES D'EUf)KS DE. CHEfttXON: ^' * ^* ' '
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• SECTION I.
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• •• •. . X.
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Sxaoien, de ^o^uyre. . •
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§'4:. — OBSBRYATIONS PTl6LIIIlirAlEP^S:.
•Lorsque pour 1» prerafere fois J^ai portj6* mbji ajtcfation sUr ' '
' • Eiijles de Cheriton, Payant jpjs* avVomfiu^. d6s;iniitate^i.mdire<;te.
• «46 Ph^ilre, je n'ai eu i. eiaminer qtip- Jteuvr6,liui pouy^lt me* per- ,'•
. mettre de*ledasser.parxnijeuxift{,quik'6tait.^utre*que*SQA recaeiJ '
• • ■ • ^*»* • • ^ • • . * . . •• .
de fables dsop^quQp: *; v ' . ^ •
-• •• .,^ •,
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Aujourd'htri, le* cfensid^rarit.^ isol^ipea)-. et, ne 16 't^ittacftl^lr *a
aucun de sos detancier%J^ plbis chercher ii de^geJr dc .scf9 autres '^ •
. . ^crits ce qui ftiii 6galement d^ ltri?Tin fabuiisle el, djins^c^ but/dj- ',., .
riger mjBs investigations s^ir ses i^er;u6ns.. Ea cfTet, h iJ6.poque ^u • ,
11 ^crivAit^ les auteuts de^sesmonnait^i^ a\;aient rhahitade. sans.;.
• doute pouf pendrq,leurs^m61ije's ptus^atyraxantes/de les par^eme^ * -^
. .-dlauecdoteS;^ au^rqiielles oq tlonn^^tr ;1^ iibfii .^l^* pabsFbol^s\et qi^f • "•* .
Staient de v6ritabl^s fablfi.s.** •'*•./.•'• V . v ! ^ • .* /-. •• -^ • * .* •'
, '., '• • .^ .•«••'ji**' •
. Budes, qiii sur -c^ point s'esfc laVgemeni ccTnform^ > IJasage^.de . /;: •
soa temps^.nes^est^^pas cohtejat^ .de jecouril* sanscessfc ^'la para- •.*..
bote : dans le sefmoi;i qu'ita'cqmpos6 potir ledimancfite ,d® Iji^Se^a- . .
g^sitne, iV.a pris la peine d'en;doniter *en 'ceklermesT^tytaolagkv^'-; .
.*...•:' * . • •. * ^ .%" • .* V .
•.••*. . *•••.•.-..'•»••..•>.--..•;:..•,..:,•.-.• ;..^;--?\
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. •/ .FABtE9, ET PARABOLES'P!BUDES DE QHEHITON. Hi
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'Ce qutr^ssori dc^ cetle fagon .d-envisager la parabole, c'est
• qa'elle a tout ^liai fois Ia'm4l^me.f6rme et le m^me objei que la fable.
'€omme elle, elle consiste dans une fiction dans laquelle ilgurent
* * des . perspnnages pris. tant6t dans Tespece humaiiie. tantut en
. dcl\ors,-et qili.doit servir^lafjustification d'une Ih^se delermin^e.
En'Tin n^ot, c^est.unefablei k laquelle, lorsqu^elle pst employ^e
- dans llenseignement religieux^ .on est tacitenient convenu de don- •
per iine di^nominatio/h sp/6ciale.
.. • Ce ne sont dofic pasjseul^ment ses ^crits purement esopique^,
ee sent entore s^s .compositi6ns honi^Utiqjaes qui ont* fait ^['Kudes
un fabuliste.Cesl ainsi d^iiinedrs qCl& Ta, k bon droit, entendu le.
moine pr6monlre Vathieu Jftakerel^ qui, juste \trois siecles apres •
'• ' leur dpparftioft; a entrepHs la publioation de ses .sermbnssur le^
'Gvanffilea ^des •'dinkuich^s.. JSn t^te de r^dilioa il a plae^ une
• .6^ilre* d^dicatQire* ji^ress^e par lui ^'JeaQ 'Fischer, «^^que de
' .. •Rochpsler ei chaoCelier de TAcad^ie de Canibridge. et ruiie des
- • iphrases qui-Ja teribin^i^ e^ ain^i concue : « Invenies in eis lepidos. .
' la;7o/o^s/festivossales,.«x^j&/(ilEkppoisila, Ifcet* interdum mythiQa,
•• jet ^biqu^hp"naB'eruditioniS'ingentem-|arraginem. )) •'.
* • * * •' • • "
'. ^.,/ OnpeiUrcmarqueF'q«e J'autcur'dje,ladWicace se sert des deux^
', ^^t^s^otiB apologbf e\,ex^pla, qui, 'dans^sa 'pens6e, devai^nt •
' ^ .vnrSsemblabfementcdrresponldre-^id^ux id^e^ distiuQtes. En effet. .
.;'. 'ilbe fav(t j[ia& de^s.les sermons..d'£ud^s cohfti^dre' leS'afK)logties •
;• -du ];Arad6ot6's avec l^s ei^n^j^ea • ^ •
. • plesiddpArabotes, irfaut admetlre liftuX, scirVies d'exeinples : ceux , .
. /• gui.-contenanit-le/r^cit dWfait imagihaire, oflrent les' caractii^eij-. •
' jy[e laiabl^eC sont ^((eles j^a/^e^io/ei, et ceux qui' se hornf nt,saiis ' . -
/f appIicaUoQ:. ^ ^ncun . J(ias .sp^cialv ^/aire^ ntfeifilion* de:^ lvafb!;itude8 . "•
.-•*' ''d*mtQ;cat^^rie d)6tresjjudlconquerf.» I)aOs' les..sernions^ d'Eudies,' • j *
• ; -jcestl^rnier^ soht 'd^ beaii^oup^les^phis fr6qtient^.' Je Jes n^gligeraj .
' . *'iapNnpUten]^t,'Ou dulboiiU J9^*re^^ pour qu'on pyi^se . . .. '
•/. .. eonij^n^ J.es deux' r6dttctiojid, .qu£t ciey^. 3ii,'Budes a cru devoir
.;** transpprtet -dajns sipn^t^ecueil de fabi^^* Autrepaenfe •je.soHirai^ dil • '.•*..•
»*«^'« ,•' #*' "^ *' ** •
. . gidre^deiptALi^tudej et ielle n'est pdis tnonintenliori.-On ne trou--
;"• vera dbic jtf^s ce fofiime,'^ quelqu^s exceptlons yres» que*ce qiii '
f1fina*.1oa HhVn^lioa «l^RnHaCe noilf At^A/c^n\itc1<^r^ p.ninnip nvAtit 1o
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» 112 ' fiTUDE SUR LES PABLBS. * '• ' \
d*abord de distinguer ce gui aux ycrux d*Eudes 6\ait une ^ctipn tle. '>*
. ce qiii.itait une r6alit6: MkiS *je n'aL|>as tani^ k m*apercevoi)r que* '-
jVdevais renonc^r.' Lorsque danssA r<^cits il attrilme-iin'r61^..i^ •*
des personnages conmis, p^u import^ que le*surnaturer.et'le nj^er-
veill^ y. d^bordent; li «.st^ mauifestement convaiacu que Ci^ qu'il * '.
. raconte est kien arriv^. En est^il autrement, lo^Ue, dans les^faits /
qU^il relaie k titre d'exemples; ne figure aucuncf pei^soniialif^ M^o^
rique? II serait f)ien t^m^rai^e de.rafQrpier. Cbihi|ie il me p\^is^ pas *
• . .. ces*faits dans son imagioatiqn, et qu*il lesAire ttatoFde-la Bible,
. 'tant<!^t des '^crits des Peres de L*£^lise, et .notamnorent^de aaint
Crrigoire, tantpt de roHvra^e qiz'il appetle VitxPalruik]- txis sOu-'
* ' Tenit eaftil de la- tradifion, sa foi* ardente .davait .le .plus soih^ent ie » *
.- poVter k les peg^cder comme s*6tant accoinplis.;Pan9'ses se/iiUMis**
8ur les Cvangile^ des dimanches, .je n*ju. remai^u6 q*u^ ^ej&x'
exemples..dont, ea les citant, il aif d^clar^ ae 'pas garantiri*amfteti*
. • . iicit^nOn pourra les lire^ dans *ce volume : c'est d*abord celui oii^ .•
. ' . «apr^s avoir pafl^ des d§bauch6s qoi partout. ^eraie^. moorts tejoui*.; '^:-
de lanai§sap'oe au Ghrist^ il ajoute : ^ Sed non est, autheht|cunKi^; *• ;
'c*jest cmsuite oelui oiril a'agit d'uh enfa^t qui ne.ces^it da pleureir •
' et h q^iiyBrumoyen/d^unr bain pris dans un9 eau Si6}h empioyee pour . '
TEnftil)t J6^s,' ia galt^ fut inst^ntan^ment^rendue. Cpt exempfe . ?
• ? «ommence ainsi :•« Dicituf , lioet authenticum hon^si^/ » U ne fatt-i. • *
' dlrait pas cependanrdeduiredu soinque,dans cescleut cas, il-apris
." rf*€fXpritner un donte quQ, dons lefs autres,''il n'Qh a-^prouv6 aucub;
pe serait-alIer^tropIotti.Ceqij'onpeutseureinentaffirmer, c'eitque, .
■ ' •'•si Ton envisageait les ehoses •oomme lui, on ne. deVrait voir dkns
les exemple^ donV.il .se sert qu'un /tiombre festneint deparaboles.
'..' •. ^* *•• •Lorsqu'oii veut de^-ces- poiraboles faire une coriecllon ur peu
.mt
••* *c*est le cafractere: qu'ii nr^senle. .Or, comme ses exemple'S' sont ^ .
pcesque.eonstamnaenl denu^^ de toute. vraisemb]ance et 'q\i'ils con-
sistcpt p^^inciiltilemenlidans des contes, dahs lesquel^*le dia6le est ;
* * * •
. hionjre prenant.des. formesr diverses, etnotamffient .cj^lles*de la
• femme,[)our sc*c(uire.plus.ai^6mertt ceux qu'irveutpefdre, ce qi4 .
' e^i le plus siirVjL-estde.Ies. consideper tqus conuoe .de v^cilaDI^* '
• •, •• • . » ...
«parabples! et'tte les exhiber tous.
.'.•••
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KT LES P^ABOLBS D*BUDES DB CaERIXON. '.113
•* . ^iti c^lte laQoa de procSder une exception doit ^tre faite, ^lle
doit ^re restreiQte aox» exemples tiri^s des 4ivres saints. "Quelie •
'. qa'en soil la UAtnrey i\ est bon, pour ne blesser aucune croyjance^.
de Iqs excjoretomme^appartQHant au domaine de Thistoire*. *
/' Ainsi t^omprise, la publication.cpie je v&fs faire.offrira un r^el
'. 'int^r^t; car, en mfiie temp^ qu^elle fouhiira un sp^(!imen de la
Ktt^Hkure i^ligieuse du xiii" si^cl^, elle permettra d^ se rendre
' comftte ge oe qu'4tait dans Le m^me temps T^tat nioral des popu- .
' lataoBLS. £udes,^]fr^seHtaIit ses par^oles moins comme des iictions -* •
que compe tfes iraditions v^ndiques» ne devait n^ces^airement y*
• n^ettre quece qui pouyait fetre accept6,*et, lbrsqu*oa verra quelle
' pUce iiAtroyablement •large ^tait* par lui faite aux micacles, on
comprQndra &*quelle najfvet6'pu6rile et h quelle foi aveugle respVit • * •
humain ^iait alors asseic^i. * • . *
• eetlr observatiou faite, nous evons maintenantli rech^cher
queis sont, narmi.Ies*nambreux sermonnaires que les manuscrits •
• .^'du moyen Age ni>us <)nLconservfs, ceux qui*peuvent ^treindubi-
\ tableme^t attribu^s k Eudes. Cette recherche va faire rpbjet du
^xiuragraphe suivant. • * • * * . *
t § 2.*— SERHONNAIRES A ATtl^IBUER' A EUDES. ^
•• •* «•• .*
Si,pou^ savoir de queIs*sermoAnaires Eudesa ^t^ Tauteur, on se .
coillente de recourir aux Kstes de^ anciens.bibIiographes, on.reste* *
.• ..bien p^pplexe; car les Yenseignements qu'elles donnent ne ^pnt.
guefe pr6cis. (^ y tfouve des mentibns- qui semblent les .titres/-
d'(Buvres distinctes et'ddh't en'T^alit(^.plusieurs lie ^e rapportent
qu'^ 2ue «eule. •
• En in'occupant des fables k atk*ibuer k Eudes, j'ai tjranscrlt la .
• liste de ses (uvrages dressie par Bale. * .•
* ^ 'Dfe cetle liste il resdort bieii qu'Eudes auvait compos^ deux
• • * • "
^il^ries de* ^ermcjns, des Homelias de tenjpqre, dont les premiers
mets seifrlent ^: Cum appropinquasset, et des Homelias de ^anctis;
• d^t^utaat clh*'ces termes : Atnbulans Ihesus iuxta fnare .G(flileae.
* . lfais*idftas ]^ m^nlp.liste se Kt l^ mot Pmitentiak, qui serait le
.iiire d'tm ouvrage commen^ant diinsi : bescendi in.ortum meum, ut
* hid^m^ ei Bale laisse ignorer si c'Qst un trait^ th6blogique ou un
• '• ■.*"*•■* *. *.* *"* •
feniioiMPiaite« .*•'•'
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114 ftTUDK SUR LES PABLB^.
Enfin, comme pour rendre son .6num6ralion encdre plus vajpie, •
il d6clare qu'elle n*est pas complete et que*personnellement il a vu •
• . • . •• •
dans plusieurs l)ibliothdques anglaises d'autres 6cFitd du m^me *
auteur. • * . ' * . ,
Lorsque de BalQ on passe ^Bits (1% qu n'est pas mieux*^difl6j .
car,' iout aii moin^ ^.Tegard des sermons d*Eudes, le second s)est*
bDfn6 k transcrire la homenclature ^tablie par.le preihieiu . /
S'abstenant.de toute recherche p^rsonnelle,- de yi§Ch (2) s'est/
cont6nt6 de consulter les listes de-Bale etdeTjtfi et, croyant y.-
Toir un double emploi, en a retranch^ les Homelifu de saiy:ii$i,
Oudin (3), plus conscienciQux, ne s*en est pas rappor^ .It ses '
devanciers ; il a recouru aux manuscritd de la Biblioth^que du Roi ;
il en a coQsuU^ deux, Tun qui, alors cot^ 4133.1, est devenu le .
manuscrit latin 2593, Tautre qui, apr^s ayoir eu dans la BibHo-.
tb^que de Colbert la cote.5167 et dans c^He du Jloi \h cote '4133.5,
esl devenu le manuscrit latin 2459. Or, dans ce demier on pei)t
lire : 1* en tdte du feuillet 2% col. i i Incipiun$ s^rmones magistri
Odonisde Penitentia; 2® en JL^te du feuillet 27*, col. 1 : Jncipiunt
sermones magistri Odonis; 3« en t^te.dufeuiUet 154*», col.-2 : Incipit
procemium in Sanctorum festivitatib\is. En cons4quenpe OudiiT, dans
sa notice sur Eudes, lui attribue trqis ouvrages qu'irddsigne d€P
la maniere suivante : \^ Sunima de Pceuitentia; p^omelix de*Ihr •
minicis per annum ou Homelise deiempore; 3^ Homeliw desanetis. On
voit par ces tilres que c'est seulement les ditix demiers qu'il coa-
sid^re oomme 6tant des sermoftnaires. Cest le nom latin de Sum- '
•
mfl"qu'il donne au premier; c'est qu'en effet cet ouvrage, qui est
6videmment le Poenitentiale - de^ nomenclatures des pr^c^dents
bibliographes, est plutut un trailt^. de pure thoologie qu'un recueil
d'hom61ies. J'ajoule que des.termes par lesquels il le ddsigne il *
• • •
parait implicilement ressortir qua pour lui.les mois PasnttentiaU
et Summa quadam, employ^s par ses pr6d6ce*sseurs, devaient 6tre\
deux d^nominations ditf^rentes de la m^me oeuvrje. D'oii il suit
qu'il n'a reconnu h. Eudes que deux sermonnaires. . * . *
Comme Oudin, Tanner (4) a appele. les manuscrits k son aide,
• ♦
(1) Helationes historicx de rebus anglicis. ( Voyez t. I, p. 244.)
(2) Biblxotheca Scriplomm sacriordinis Cisterciencis. (Voyei p. 207.) '•
(3) Commeniarius de Scripionbus Ecclesix antiquis. (Voytfz t. II, cdl. 1624.).
(4) Bibliotheca Britannico^Hiberniea. (Voyez p, 560.)
• •
• • ,
ET LES f ARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 415
» •
inais sans ieter sur.la quesUon iine plus vive clart^. Dans sa
nomenclature on rel6ve .(l'abord les titres suivants : Sermonesin
Enangeiiadiminicalia, Conciones super ffvangelia, ei-Homelias de
tempqre. Comme, *d*apr^s lui, les Setnnones et les Homelix com-
• menoenff^r lesmots Cumappropinquassel, il est visible qu'il a
' baptisd le m^me 'auvrage 'de deux* noms diff^rents, et le sens du
mgt CQPcioneSy quiest synonyme de Sermone$>eVde Homelix.me fait
croice que c^est^un iroisi^me titre du m^me.
Mais ce n'esrpas tout : lorsqu'on pbursuit la lecture de sa liste,
im yapvc^^i^cesautres titres : . •
Homelias de sanctis, av^c Tindic^iation de ce d^byt : a Ambulans
• ■• •
iuxta mare.; »
Pcenilentialef commenganl ainsi : «* Descencfam in horHim meum',
. 4it videam; » .
.' '
De Pcenitenliisj . •
Summamquamdam\ dont les premiers'mots seraient : « Poeni-
tentiam agite ; » •. *
Summam' magistri Odonis de Selithon.
Cest.bi^n a.une seconde collection de sermons que se rapporte
le premier*di{-ces titres. Quan( alix quatre autres, je n*h6site pas k
• • • • *
y Yeconnattre encore des d^nominations diverses de la m^me
jfeUvfe- Les nv)ts Pasnilentiale et De Poeniientiis sont trop sem-
J[)lables pour quMl soit i;i^cessaire>de d^montrer leur double emploi.
I^ titre Summam quaJndam ^tdnt suivi d'un d^but diff^rent semble
bienaupremier abord s*appliquer^ autre chose que le^ deux pre-
miers; mais il n'en est rien. Ona vuqu'Oudin avaitdonn^ au Pceni-
tentiale la qualificatlon de Summa, et c'6tait avec raison ; car il n'y
a encore ici**qu*une difT6rence.de titres;.les mots Posniientiam
' agiie, qui semblent contredire mon affirmatioii, en sont au con-
traire la justiflcation. En effet, si Ton ouvre le manuscrit 2593, on y
• voit que, par suife de Tomission d'une notable partie du commen-
'.ceihent, c'est par ces mots que d^bute le Pwnitentiale, et qu*en
somme le texte est le mdmei 11 est probable que o'est un manuscrit
semblable qui a port6 Tanner, ou les auteurs qu'il a lui-m^me
copi6s, h croire h tort h l.'existenQe des deux oeuvres distinctes.
• Enfm, en ce qul touche les mots Summam magistri Oionis de Seli-
ihon/i\ est trop clair qu'ils ne sontque la r^p^tition des mots Sum--
r(^am.quamdam, pour que la d^monstration de ce point soit bien utile-
X . .
• ■•"
116 ' • £:tude sur les kables*
. • • • " • •
Bref, les huit litres qui ppeeMent ne concerneAtque.lcois re-
• • • • *
cueils, dont deux seulement cbnsistent dans de v6ritab.lps'cQllec-
^ , . • .. *
tions de sermons. • • . • •
. • • • • . • -
Ces trois recueils ne s6nt pas, avec ses fables, les seuls qu'Eudes
ait compos^s : les *manus.crits d'e ses sermons analyses .jpifu? 'li:>iA •
vont bientdt nous apprendre qu'on lui Uoit encore.un trait^ de la" ••
Passion de J.-C, ei pai^ le mdnuscrit 252 de la'Biblioth^que de Ift
* ... • *• .
Ville de Toulouse, 6crit au ^iii^si^cle, nous-savons qu'il est ^gate- •
ment Tauteur d^unt^opamehtaire sur l^s Cpitres dominicales, dent
la patemit^ ne peut liii ^tre contest^e ; car ce. commentaire est
pr6c6d6 d*un prclogue dont le, titre est ainsi\con^u,: Incipii pro- •
• . »• *
logus in Epistolas doniinicales \secundum Mdgistrunu 0, ^d - lau- •
• • * , •
dem ipsius qui est alpha et om^^a. Tandi^qne .le.traite de lapas- ..
sion n*est qu*un opuscule,.* le commentaire est une composilion. * •
importante, dans laquelle 'Eudes, selpn son habiftide/ne'.s*«st pas ;
abstenu d^introduire des exemples. Mais, comme mon pl$u;i'ne le^ -
englobe ni Tun ni Tautre, je me J^orne, sans les an^lyseryli en ^igna- * .
ler Texistence. • •'.•••
••
# •
• ■» —
§3. — NOMKNCLATUllE DES SERMONS • CONtENUS *.",
• • ,' ^
BAJiS LES DEUX SERMONNAIRBS.
9 . • *
Maintenant que nous savons qu'Eude^ n'a^crit que deuxsermon-
naires, il est naturelde rechercher quels ^ont Ibs sermons dont'
cbacun d'eux se compose. * .
Je commence par m'occuper du pliis important, c*est-i-dire de .
celui qui renferme les sermoils sur l^s l^angiles des dimanchjes.
La nomenclature n'en est pas, autant qu'on pourijiit le croire,;fa- •
cile k bien ^tablir; car k cet ^gard les mamiscrits, Qt specialemenl
ceux de la Biblioth^que nationale 698, 2459, 2593, iU\S et 16506,
• • •
sont loin d'6tre en parfait accord.
Ainsi, dans le manuscrit 2459, ^la suite du traXt^ De PSenitentia,
se placent, du feuillet 18*, col. 1 au feuillet 26% col. 2; qnatre ser-.
mons qui, k en juger par leur position dans le manuscrit, ne de-
vraient appartenir ni a ceux sur les £vangiles des dimanehes, nf k
ceux sur les F^tes des isaints : ce sont ceux siir l-Annonciation, la
Nativit^ de la Yierge, la f^te de sainte Madeleine et.la Transfigura-
♦•
'\
* ' • • •
*Et'tES P^ftABDLES D^EUDE^S DE CHERITON,- 117
• • •
tiQti.Dans loft manuscrits 2593,^12418 et 16506, ilsfont au con-
' • . tfair^ [mrtie de? .sermons sur les Fdtes (^es saints, et c'est, je crois,
• la place qiii leur couvient. .
*' . D'autte part, ces trois manuscrits, auxquels il faut ajouter le
• ' * maQuscnt 69^, '^nferment, parmi'ceux sur les ^vangiles des di-
' . -manches, les ^uatre sermons. sur les fetes de saint Etienne, de
saint Je^m r£yang61iste, des SS^ Jnnoce^ts et de l!Epiphanie. 6r, dans
. le'.ms. 2459, 'ces-qu^tre sermons soht mis au nombrede ceux sur
les J^itj5S,des sainls.-Si d*une part on obsefve que le manuscrit 2459,
' . qui esf-ijiu xm^^i^cle, est plus ancien c[ue les autres du m^me si^cle,
£t que 16s qualresermons dontil "ls*agit se rappof tf|nt k des fdtes de
• saintSy 6p pourra 6tre enclin k pr6f6rer son.classement. Mais je ne'
cederai pas a cettepremi^re impression ; car j^ remarque, en m^me
.■ temps* que les au(res manuscrits s.ont unanimes k admettre ces
.. quatre sermons {>armi ceux'qm 6oncernent lesEvangiles.des di-
' . manches.-Quand orf songe^ en.outre, que les trpis premiers se rap-
• . portent aux^ois jours qui suivent la f^te de Noel et que par sa na-
... lur.e le quatFi^jmea trait k la vie df J6^s-Christ,ilme semble qu'on
• doit 6tre .port6 k les*acceptep tous les qpatre.
En sens.inverse, tandis que, dans le manuscrit 2459, figurent,
. p^rmi CBux ^r les £vangiles des dihianches, les sept sermons sur
• |es f^tes des saints Pierra et Paul, des SS. Confe§seurs, des Evang6-
• Iktes^de lous les Saintd, de saint Michel, sur la D<^dtcace de Teglise
/ et sur TExaHatioli de la sainte Croix, les autres manuscrits ne leur
• donnent pa^ place dans la m'i§me collection. Cest ainsi que dans le
manuscrit 2393 on les rencontre aux feuillets 135*, col. 2, 146*»,
. coi. 2, 138^ col. 1, 127% col. 1, 151% col. 1, 122*, col. 2 et 143%
col. 1,- comme faisant partle des sermons sur les F^tes des saints,
•■ , •
, . et ]essujets'trait6s montrent que cette fois encore c'est dans les
• •
Uianuscrits le^ moins anciens qu'est le bon classement.
U faut ^galemlint remarquer que le sermon qui, dans le manu-
... scrll'2459, au feuillet' 51% col. 1, est intitul^ : Sermo de misei*ia
homini^ ii'existe laulle part dans les autres manuscrits. 11 est tr^s
probahle que, dans le manuscrit 2459, il a ^t^, ^ cause de ses propor-
tions restreintes, ajout^, k la fin d*un cahier, k ceux qui le pr^c^-
daient, pour utiliser respace blanc qui restait. Comme il ne paralt
nullement ^tre J^oeuvre d'Eudes, il convient non de le d^placer,
mais de le supjprimer.
118 ETUDE SUR LES FABLEH*
Dans le m^me manuscrit 24^9, foL 59', coL 1, CQnunence; parmi
ceux sur les j&vangiles.des dimanches; un sermon qui, (fapjr^s fe
• • • •
titre, se rapporterait aux f^te's de saint Laureat.et de sainf Vincent, "
mais qi|i n'est autre qu^ le Sermo unius confessons <}'es ihdiiuscrits *
2593, 12418 et 16506, et qui, 6tanttionn6 sonpbjet, dofl ^tre attri.' .
budli la coll^ction concerhant les F^tes des saints.
Je n'exprimerai pas le m^me sentiment k T^gard des deux serr*
mohs /n Ccena Dommi et h Parasceven, qui ont, dans le mahia-
• • • , *
scrit 2459, et6 joihts k ceux sur les Cvangiles de^ dinianohes> eV
qui, n'existant pas dan$ les autres manuscrits, ne me parais^ent pas
devoir ^tre n^cessairement transf^r^s dans Tautre coUectioh.
Pour le surplus les cinq manuscrits parisiens ^tant d*accord,
voici comment doit 6tre ^tablie la liste des sertnons sur les Cvair*
giles des dimanches : . - •
^ . . •
Sermb in dominica I ddventus domini et in ramis palmarum, — Gum •
appropinquasset Jhesus Jherosolimam etvenisset, eic. . * *
Sermo in dominicall adventus Domini. — Erunt signa in^tole et luna et
stellis. ' .• '
Sermo 'in dominica III adventus Domini, — .Cum audisset Johunne^ iu
vinculis opera Christi. " ' •
Sermo in dominica IIII adventus Domini.^ — 'Misetunt Judaei ab Jheroso-
limis sacerdotes. • 1. - *
■ ♦ ■ • ••
Sermo in die nativitatis Dominif in prima missa. -^ Bxiit edjctuih a .
GsDsare Auguslo. * • ' ' • '
Sermo in missa de luce, — Pastores loquebantur ad invicem, dicentps. *
Sermo in missa majori, — In principio erat verbufti et verbum erat. . *
Setmo in die sancti Stephani proto-martyris, — Dicebat Jhesus turbis
Juda?orum et principibus sacerdotum.
Sermo in die sancti Johannis evangelistae. — Jhesus dixit Petro : Se-
quere me.
Sermo in natali Sanctorum Innocentum, — Aogclus Domini apparuil
Joseph in sompnis, dicens.
Sermo in Circumcisione Domini, — Postquam consummati sunt dies
octo, ut circumcideretur puer.
Sermo in die Sanctse Epiphanise, — Gum natus esset Jhesus in Bethlecm
JudsB in diebus Herodis regis.
Sermo in dominica intra octabam Epiphaniae. — Gum factus esset Jhesus
annorum xii, ascendentibus illis Jheresolimam.
Sermo in dominica I post octabam Epiphaniae. — Nupti® factae sunt in
Gana Galilese.
Sermo in dominica II post octabam Epiphaniae. — Gum descendi.<iset
Jhesus de monte, secutap sunt eum multo} lurba».
*
• •
•
BT LES PARAB0LE8 D'EUDpS D£ CHERITON. 119
» • ^ *
Serma in dqminica'!!! po$l octabam Epiphaniss. — Ascendente Jhesu in
naTiculam^ • ' ^
SernQ)* itLdominica Septuagesimse. — Simile est regnxtm coelorum ho-
mini p^tri-famiKas. » . '
Sermo^in pufificaiione sanqtw Marise. — Poetquam impleti s^nt dies
puigationis Maria) secuhdum legem* Moysis.
Sermo, in dominica ^exagesimaB. — Gum turba plurima' ooiiveniref ad
Jhesum. * • *
Sermo in dominica Quinqua{Sesimse.''^ Assumpsit Jhcsus.xii discipulofi.
Sermo in feria lltl in die cineris. — Cum jejunfatis, nottte fieri sicnt
hypocriUis. . . • . , •
Sjsrmo tit •domtVitca Quadragesimse.'^ — Ductu^ 'est Jhe^us in deseptum a
Spiritu/ ut temptareiur a diabolo. * * •
•. Sermo in daminicd II Quadfagesimse.'-^ EgressusJhesus a Jherosolimis,
secfesSit in partes Tyri. i , . *
* Sermo in dominica lI10iiadrao<stma?.^EratJhesus ejiciens dcBmoninm,
et'illud erat jnutuum.
Sermo tir daminica HJ) QuadraOesimsB. — Abiit* Jh^sus trans mare Ga-
•ile«.
Sermo4n passione Domini. — Quis ex Tobis arguet me peccato?
, . Sermo iu eeeha Domini. — Bxemplum dedi vobis.
Sermo in Parasceven. — Erat ante nostrtmi redemptorem.
Sermo in die Sar^ctse Pasehse. — Gum transisset sabbatu^, Maria Mag-
dalgia et Marta Jacobi et Salome. '
Sermo in fena IIPaschsB.-- Duo ex]^di'scipulis Jhe^u jbant incastellum,
,quod^rat in spatium stadiorum Ix.
. Serms in ocUibamPaschse. — Gum essetsero die iila^una sabbatorum,et
fore^ essent elausas ubi erant discipuli." '
^Sermo in dominica II post Pascham. — Ego sum pastor bonus, et subjun-
gibcausam quare bonus pastor.'
Sermo in dominica III post Pascham. — Modicum et non videbitis me, et
'itenun modicum et me videbitjs.
Sermo in dominica IIII post Pascham. — Vado ad eum qui misil me, et
nemo ex vobis interrogat me quo vadis?
Sermo in dominica V- post Pascham. — > Amen, amen, dico vobis : si
' qnid petieritis patre in nomine.
Setmo in letania. — Quis vestrum habebit amicum et ibit ad illum
media nocte?
Sermo in vigilia Ascensionis domini vel etiam in die festo, — Elevata est
nubes de tabemaculo foederis et requievit in solitudine.
Sermo in Ascensione domini, — Recumbentibus xi discipulis, apparuit
eis Jhesu.
Sermo in dominica post Ascensionem domini. — Cum venerit Paraclitus
quem ego mittam vobis.
Sermo de missione Paracliti. — Spiritus domini replevit orbem ter-
ramm.
•• • • • • •• .. • . ' • • X •.
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-• 120 • . • . ETTOB- S.UR LES FABLES* • •' ** ••• •
. • . •♦ ••••••♦^
: • . • .• . ..•••••. v^^v . . ^. • •
4
induebatur Durpur&i '. •. ' ...•..•/ t • • ^*» .
• .* •», ,• * I, • . • • •, •* • • • • •
. eerrM in aomihicoin post PentBCOstBn. -^Uortio, quldafti fecit coenam \
' ' magham el v(>Qavit*ipultosr. *• •'*•.•' • * . ; '•.•'.•'. * •
•w Sermo^in dominicq iin post^ Fentecosiqn. — firant ^propinquantes ad
Jhesum publicani. . * •'• '•;.. • V**' .. ^ ' *•' ••,
Serfno'iii domirtica F po^t'P^eco«(en.*-r-*£stote nysericordes, .sicpt
. p|iter vester miserjcoji^s est.. • • * , • * • «^ > ^ ^ • • ^ v '. '
Senno in dofninica y/^osf.P«n/<2^fff{..- — Gum.^utbap irvli^ent/aNi^
•Jhesum et audirfent yerhum Doqiftii. '*-•.• *•*••. *•**•.
. Sermo in domir^ica xJf.post PentHcQSten,' «-..Nlei abunddverit jtlstin\'
. ''mea' pfus quam scrit^arum et phttrisaaQnun. . ; ' . % . • ' * •* .
Sermo in dominida VlUpQit*Pentec6stfiii, — T^iUm turb«J4uUaesset 600-
Jhesu Qec haberiQf (]>iid ihandA^aren^r/. » *• ' '.*•."'.'
Sermo in domihica IX-post Pentetosietnt — » Attendite.a fafei:^ prophet}& •
.qui veniuni advos./ ' * ' . * * ,* . • '*§••*
Serma in ^dotpinica X post^entecost^n. -f Horafh quidam etat .djvps qai
habebat villicum. ^ • . * • •* • * ' * '• \ •• *•*•
Sermo in dofninica Xlpost Pentecostin, -^ t^um appropii^quasset Jhesus-
Jherocolimaip, videns civitatem.* . ' *** . " * . • .- •
Sermo m dordifiica Xll gok-Penteoosten, — Dixil Jh«sus ad quosdam qui . .
in sc confidcbant. ' ' ^ .;' * ^* # **'*'%
Scrmo in dominica XIM post Pentecosten. — Eii6nS Jhesus d0 ilnibus *
"Tyri, veuit per Sidonenj ad*maf ^ Qalileai. !••*** * *•*•*.*'.
Sermo iu dominica Xllllpost Pentecosten, — Beati ocUli.qui videp^qvs^ .
vos videlis. * . ... .^ * •, • . •'••
• Sermo in dominica XV^post^Pentecosten, — Facti^*est autepa/ dum iret*
* Jhcsus ad Jherosolimam. 4 *••.••'.
■. ••. «^,
Serrho in dominiea XVI post' Pentecosten,' -^'^emo notest-duobus df)nu-*
• • • •. . • •
nis servire. . . ,• y . • .. • ,
Sermo tn daminica XVII post Penttscosien. •— Factuih est'quoaVhesus •
•ibat ad civilalem quo) vocalurNaym. * .. . • - •'
• • •
Sei^mo in'dominica XVIII post Pentecost^. — Faclumest, cum Jlfesus' •
intraretin domum cuiusdam prihcipis Pharissoorum.
. S^rmo in dominica XlX post ,Pefttecosten, •— Ascenden^.JJiesus in havi-
culam, transfretavlt et venit in civitMem suam.^ • ' •'•.••
Sermo in dominita XJ post Pentecosten. 7— Accesseinmt ad Jhesum Pha-
risffli et interrogavit unus ex eis. • .
Sermo in dominica XXI post Pentecosten. — Simiie:e^t regnum ccelorumi
homini regi qui fecit nuptias filio suo.
Sermo in dominica ^XII post Pentecosten, — Erat quidam Regulus,
eujus filius inrumab^tur. •
• •• _ .• • - . ' • % ,-
• ••'• • • •.••• • •• .. "^
• .• •• •• • •••••••
• . •/ • •. • •. • .;•:.:• • • • .-..•.•. . .. . ^
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• . .••;•.- • •••• c • . • ..
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' • ••- • ET.LE» fARABQDM .D'«JDBS^E CHEUtlTON./ 121 •.•»•.••
•• . .•••••• • y-.* • . . • • •' . ... * •*
.. ••, • ^ ^ •••••• •, » •
•^ . .:S€pnol09 dmimdti.XXlU*fyi>it PetUecosteu* -^Sim^^ cobIo*-*
• •• fiinkoipjirfre^, qui \^Qihi#i^sum.., *• . ••*•* '" . •'.,.' ^ .*.
Sfrm^ tX<^mica JUkllJ pti$t PentecMenl -^ fLiyeunies^krism ct)Dici- • •
iiam «iPtuntV^t c%peiOTt»jte9am'in'€eriifoifB» .^ "^ • * -•i • '
. 7 '*9emu) in dominica'XiV>'po$U?.en4ect^Yen. — |Loquen*e JKesu,ad turbas, .^
. *. eeltfe printefts unu5 sPccessif et adorafiat eum; digens; • • .. * . • •• '
• I •*..*••._•• • • ".• \' • • ' • •
• *... .••*.•••• • . •••. •••• •
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t Cette lisle ^Uuit aiigi dMS96e/ceile des »Qrinoas'«ur.Jes Fdjl^d • . • #
' des69lnts (A3.vien^fhdle kconstituer; ear elle dbit n^cessairemeni . .
, sp epmposeV.d^taut ce*q)fi reste^e cejut que,fl'apr^i^les manu- ...
"^ ' i^iQrU9> ©n j€jat'atkribue!' k "Euaefj^ et doirt .vbicvcomme pr^cMem- • ^ •
•»m4nt, le^titres.etTlespreiERe<^Hlot5 :••• «'••'.
?•• /. *. •• • '•• • ^'^ • • • ' ' .* •'
' *•• • " * •' • •• . ; . '\'h: •.••••
'•.•*S«mo'tn fr^nsfigurationeDbmihi' — ^sum*psit Jhesus I^et&m elJtico-> .
i' ' ioiii e^ Johdnneng^ .•"**•.* *5 .'•••• .*'
s . * ,Sermd m uativilate Dodi^inif -^Liber.generalioms?)hesu«€hristi, filii • '
•Da^irf, filii A&raham. , .. * • ,;'•,. • * ' *' • '
'' l^rmofUiAiRivitateteataBMarim' — fciBei^generationisJhesu Ghristi, etc, '
SevrAo in ^ftnuntiafiom dominica* — Missus e«t Gabriel ailgeUis a Deo
.io ciyiraC^mGalfleae. * • • ' • *
• . ... V
Sprmo in tu^mptione &to^*lfarte. -«- Intravj^ Jhesi^.ih (^uoddam* cas- ;.-
telluQi,.et mul!eruiua!Uam«** . • . ^ . " •,
\ .. Sermo infesto sojicfap Civcih vel de adveuffi Domini in judicio,.— Sicut
• •• ■• . . . •
,"• fulgm* exit al^orieHte et paret^squc ad occldentem.
jSermo in /"esto ifa^^Jtf^a9(id^a?»--:RogabatJhesumquidamPharis(eus,
•aicunUUo.. .••*.. . ^**-.*. *. .• > *
« •• • •<•*•• ••
V ^ Sentko in-dedi^tione ptclesix. -r- Egressus Jhesus pefambuljibat Jheri-
• * f Jlo. fcce yir nonfine Zachcjhs. ..,•'•,
"^ S?rmo *ta fisto moftuofnm. — Dixit Martha ad Jbesum : Domine, si fuisses
: *hi9,*|raterioeUs non fuislet mqrtuus. • * . ^ • • . •.*..•
• . /Strmo in exequiis rdortuoritm,* — la illo.iempore dii^it Jhesus discipiilis . •.
. 'sttis*: Ego sum pahis vivus qu2 4P cobIo descendi. .*•'.'•
.. • Seinno in fe$t(!bitateojjikhium sancierum, — Videns ihesus.iurlras', ascen-
'.dit i];i montem. . * *■ , *. ' •' . .
.'• Sermo in festojym^iim sanck>rumvel singularitef singuior^
••mus omnes ii; domino, diem festum celftbrantQS in honore. • ' * . •
Sermo in natvtUate Johannis Bapiistw' — Elisab^th impletum est tein- - '
puspart«rienai, {ripeperitfiUum. '• .* t * ,
Serriio in natali Apostolovttm. — . Hoc.esCt praeceptum* meum, ut xliligatis
invicem. ' ' • * ' .
Sermo in festo beatir Petri, vel. Paa/i, vel-alius apostolji, — Dixit Symon
Pelrus ad Jhesum : Ecce nos relinquimus omnia.
Sermo in natali Evangelistahm. — Designavit dominus discipulos et
misit iUos binos. .' . •
. . • •
• • • .•
V • ••
• *
• •
H*
122 • • fiTUlTfi SUE LeS. PABl/^KS ** * .
• • ■ • • •
Settno in naMCunius martyris. — Nisi ^aimm fnnitenU cadeQain
terram mortuum fuerit.. . * * ' ' '•*•.•
Sermo in nalali martyrum, — * Dixit Jhesus discipulis suis :' Si quis
vulLpost me venire. • • • • . .-.•.•'. • * •
. . Sermo in exaltaiione $arictm Crucis. — .Gum ^saltatus' fuero a terri, »
qmnia traha^ ad Bote ips^m. * . • • * . '
. Sermo in natali unius confessoris. — Sint luinbi v^tri prsecincti et ' ^
lucerncB arden,tes in manibus vestris. ' • ; ' •• . *. •
.Sermo tn natdli confessorum, — ^omo ^uidai^, peregre proficiscens,
vocavit servos suos et tradidlt eis bona sua. •. • ' * * " • *
• . • • • • •
Sermo in' ndtali 'virginum.^ — Simile est^ fegnum c<;planlm thesaoro
. abscondito in agro. . • ./ '.••••*,
Sermo de virginibus, — Aspo^toius.:^ D^gpi^ndi eniiprvos uni Tir<yjuDgi.
Sermo de x vifgini^.r^ oimUeest regnum coelofum xVirginibaSyqua •*
accipientes lampades su^. * *- •• * • • ' * >^*
Sermo in festo sancti Miehaem. — Acce^sere discipuU ao ihesuitf
dicentes : Quis, puts(s,major.^St itt:fegi\o coeiret advpcaiiacrf * * *•
Sem^ m fe$to sancti. — Veirif Jhesus in pai^ies Cesare® et Rhilippf^er
interrogtd)at discipulo§ suos, dicens. ' . ^ *• ^ / . .'.
••*•* •■ ♦' *•.
* Telles soi^t les dem collections de'seniioiis, dont^-ISades. doit
^tre r6put6 Tauteur. La prefniere* en renferme soixante-six','*^ la
seconde n'en comprend que vingt-six.
Ai^r^s avoir.ainsi d^tehnin^ le contenii de chabune d'elltsr, j'ai
eu h me demander si je devais les publiQr Tune el raulre.
J'ai dit que ce qui, dans Toeuvre d^Eudes, devait ^tfe consid^ri *•
Comme appartenaht au domain^ de la fable, c6 n*6taient pas seu*'
lement le& compositions de sbn. fecueil ^sopique, et que c'6taient^
aussi lesparaboles r^panduesaprofusiondans s^s sermons. Ayant
entrepris dq faire connaltre, sinon toute son oeuvre, au moins.
tout ce qui dans son oeuvre fait de lui un fabuliste, je devrais logi-
quement les exhib^r toutes. Mais, cpiihQae je donnerais ainsi k ce
volume .des proportions qui d^pa^seraient tr^s sensiblenaent les
limites que je me suis assign^es, adoptant un moyen terme, j'ai,
pris le parti de publier seulement les paraboles contenues dans -
les sermons sur l£s £vangiles des' diman6hes.
^ •
§4. — PREUVES DE L'iDENTIT^ D*0RIGINE DES FABLBS
ET DES S.ERMONS.
Quoique d^s k pr^sent il me semble acquis qu'il faul attribuer
• •
les sermons au miSme auteur que les fables, il n'est peat-6tre pas
' ET LES PARAB0LE8 D^EUDES DE CDERITON. i23
sans ini^r^t d^ monirer maintenant quelle ind^niable afOnit^ elles
* * ' •
ont avec.euxl*
.•• Lorsqu*on a pris connaissanpe de ses sermons, ce qu'on a in^-
viiablement aperQu, c*est qu'£udes ya introduit et qu*il en a iir6
souVeqi, pour les iransporter dans les moralit^s de ses fables, des
eitraiis ded iextes de TAncien Tesiament et du Nouveau et des
odvrages th^ologiques .qui ^taient en usage dans son temps.
. • On trouve aussi dahs ses fables des proverbes qui avaient d^j^
pris, pliice dans ses serm6ns ; iel est le suivant : « Ui diciiur, ires
sunl qui male remunerant hospiies suos : mus in pera, ignis in gre-
' mio^ serpens in sinu. » Apres-avoir.^i^ employ6 par lui sous cette
torme dtms le sermon pour le second jeuc de la f^te de P&qu'es, ce
proverbereparali eniermes kpeu pres ideniiques dans la fable uij
• • •
od il s'agit de-fbomme qui a r^chauff^ un serpent dans son sein.
; • -Souvent aussi Eudes orne les moralit^s de ses fisibles d'emprunts
/qn*il faii tant des po6ies laiins anciens que de ceuxdu moyeti ^ge
et.dontquelques-unsavaient auparavani figur^ dans ses hom^lies.
Plus loin sont r^unies en deux groupes distincis ses citaiions po^-
• • •
tiques : en les rapprochani Tun de rautre, on irouvera dans les
deux plus d'un vers qui leur est commun. Cesi ainsi qu*on lira
dans la fab1e>xvi.c'ei hexam^tre de Waliher TAnglais, d^j^ rappel6
' dans le sermon sur rAssomption de la sainie Yierge :
• Rodere malo fabam quam cura perpete rodi ; .
* • • *.
flan^ la fable ui, ce distique leonin d^j^ exhib^ daHs le sermoi;i
pour le premier ^imaqche apres ri^piphanie :
Si quem barbatum.faceret sua barbd beatum, .
In, mundi circ^ non essetsanctior hirco.;
. dans lafable un, cetie phrase : « Et aiiBufo : Deus confundai iot
dominos I » 6videi)Mneni inspir^e par ce yers rappele dans le ser-
mon pour le deuxieme dimanche.apr6s Tociave de l^Cpiphanie :
Bufo Trahffi dixit : Maledictio tot dominis sit ! ' «
•
dans la fable lvii, ce disiique l^onin d€}k apparu sous ome forme
an peu diff^rente dans le sermon pour la f^ie de saini Ciienne :
Ut Pellicanus fit matris sanguine sanus,
Sic genus humanum fit Ghristi sanguine sanum ;
• • •
•.#•••. ••■ •• • . • m ' *
• • ••••••
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• . . ..,••.•• . • . ;•.* .
•■ • ^' \ . •':'. -fcTpD&^SUR LES FABLES '*•.•* *.* V * .
■"■ •• • • "'•'•.
• .'dans'la fablfe Liinj cet autrfe distique, qui iivait (Jejli troiivfr plao^*
. dtos le sermon pour )e qiliQzi^me dilnanchfe apr6s'Ta1pentec6te :
. • '^ . •' • • *^ . ... \.^ . . • •• •. • ••.•.• '
• .
. / . Alta caduiif^ InAata erepant, tumefacta premyiltiiF ;
v. Hoc retme verbum':*Frangit I>eus omne'«upecbtiqi'^
•
.•»■'• «.^. •• • * .^,» •
efifin d4ns lnf fifble lxiv, cethexam*6tf e a'Ovi(le; intcoduit aiip^vanl , .
. • ■•;. , ' ■• •. • •- • . .. . -,•-.•/..•
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r . • • *".*•• . •* ,• . jcohufcnom iM09«iJm. ■
'• . ** I*. — teS-Ar6res*qui^Iisentuixroi {I). .'..».•••.•.'•.•* .*•'•*
2. -^ LeVF(UiNnis qui^^liient unit>i (J2):. .. • . *• . !^ • •• ^,* !•.; . : '
3. .- LaToj^Cue et r^igr4(5); . . V . V' ..! ^ ..'.:. 5. ' •'
• .• 4. •— .t*01se(lu ai^el^ ^rafig^ns 05 (*)...! ...."...*...; 9. • .^
. *■ . .5! — tes trpis sortes de^oucHes (5)» , ! ... '..•... 15^. ' * •.
."^ ft. — t'Antitops(6)%^{ .*.•••. :\. .. .:*:.. ^...^•. ^. . 17. • .,
;. ""• '7. .— . Le Frojnage, le'llat ef le Cfiat (!)>. ......'..•.*•••.* H.
• • ■•*8. ^' LesChiens, l^Cadavreetles^Comeilles C8). . .\ •*. ,'.2.i\
*'. • *9. - Lp RJtf, la Grenouille.et !e MilAH (Q): .•:"..... . . . 21»».
... • <0..— Laljfeqme, VHoriune ^t les deux V(jrs (10) .... . 45r.
,li. — Le^ReAard qui falt le XQort Qf le Corbeau*(il) ; .*/. . 49. •'. *
. • 13,. — «LeSlrornage.et le Rat pris au Bi^ge (12). V •. . ... . 49^.;.
13. '— *LePe1icanetsesPetits-,(13') -•.••.! ^'^- .
14. — Le Sprpent ipoupant defioid fl4)". . ..• .^*. ., . ,- . . 59. •
; 15. — .re'Chat dqnt laqueue adt(^poup'(5^ (15][-.. ,..•... .64.
*• •16. — Le Chienet l^s deux Horarae§ (16)*. 4 . *. . ^ . ... . S?».*.
i?..— L'Aspirant*i la condition monacale fl7)'. .*...*..•. 1%.
. • . . ' • ' ••
. (1) Sefmonfl pour le« xu* et xzi^ (iii^anofies.apr^s laPent«cdte. -^ {^ S^rmon
. poui le xxu* dimanche apres la' Pentecdte. — >* (3) Sormon pour le •jour de la Sa49te- •
Trinit^." — (4) Meme sermon.-^ (5) Sermon*poiir le tn* dinxanch» aprds la Penie-
c6t^. — (6) M<^mc scrmftn. — (7) Seriifon^ pour los^ii^ et xViiV diriianches iiprte
■ la Pentec6te. — . (8) Setiiidn^potlr Ipv* dfmanchc apr^^ la*Pentc'c^. — JS) Ser-
• mbnpourle x* dimanche apr^s la PcntccQte. -^ (lO)Sermon ponr la iv (Um&nche /
apr^s la Pentec6te.-^ (li) Sermon poujvle jOur de la Sainte-Trinit^.T- (12) Serthoa
r po\a le XVII* dimanche apris la Pentecotc, — (13) Scrmon pour (a tttc de saint
filienne.. — fi4) Serinou pour lo socohd jour do la f6te d*'Piques. — (15) Sel'-
, mon pour J'octavo de la f^e de Paqucs. — .(16) S*erinpn "jour le second jour de
la f6tc de I^ques.*^ (17) S^tmoi^^pour le ix# dipiaiiche apr^ la Pentec6te.
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BT "t^J^S P-ARAB0I.E8 D*EUDEd J>«f CHERITON. 12S
.* ■ • «■•••' • • * . ''''.*. • •
Ces fables ne-sont pas ies senles qui ai^t ^te puis^es par Eudes
dans .se& tsecmons sur. les^l^vangiles:' des dimanches. tl y en e. .
• diulti^s qui, s*i .elles «*y «fl^uraienjt pas teK^uellemcuit, 3'y. trou- .
• vaient.au moinsT^ir^genpe. En voicila-liste : . * ••
• *• , • • • • • *•• •
••'*;• ^ ..• • .•••..• '•!«•• DBS l^LB» -
• •'. * . ". . j ' . *. . •* ' * »AKS>A
. •.. *• „ ..•■•"•*• COLLlcTlb!rlftSOMQO«.
• • •«•, ^ : • • % ..
. t, — La*C&rpeille s6 plaignaiit ^•rAigle(l].
;'••, X -r^ UOtseau de^-S. Maftin («), •^ . . . . ,•
J-. —'UArai^^^.TaMQUchc.et le Veiit (.3). *. .. '.' . .' ;" .•!. t^.
•4. — » Le-Lpup devemi Moine.(4V. ^J.*-. .............. 22.
• ■ 5, — 'Ll8scarb.6tel/oiVfiimier(5). >' ! . . .. .*. •. .^ / . 28». • '
•'.•6. — ta Poule qui^prot^ge ses Poussins cojiti^e le'MilanH(^). .^k . • :.
••' 7.-*'— •LaHuppeetle^Ro^signpl (7). ••..' .-...•. ^ ..•.-. \ 4t.^ * ': •/
.8. — Les ©bsiques du Loup*:(b). •...•••..*•. *. . . . ..-43^. . , . /• •
.9. ^llk Serntfnt d^n tertain Al^xandjre (9). •.. . ,.^ . . \ . ^'6**: .*.''.
• >'•• •••••.^ •••« *•■
y ' ' ' •••••-..*. • . • • • ; • • • • '
'• • La comp^raison eotre rceuvrp 6sopiqtfe'et rceuVre*h6m61ili(fQe .* • * ^
^ttottainsi faite, il doit fftitc^|tfe 6videnl'^qu-elles-Qntiine.seule et'^.^
riitoe origine, ef>'on 'dei^ avoir la'ceh^tnde al)solne\iue.*c*est k* • . ". :
juste titre flue dan§ leurs txplicit le^ f gpis^es* d J ifaoy^n ^ l^sr^ "•
• •
ont littribu^es k un seulet m^m&auteur. «. .
• •..•• . • • .' . • • ^
•••••••; .* .
..•• • • • .•.'••,.•*.
• • •
» N
• § 5v'.— •MfeRlTBS ^E L*6CR1VA'IN. . •.
• "••• V •••« •
•' .' . *.' • .'.
• ■*. En ter^dnant la biographi^ d*Eudesj-j ai' dit qye Texam^ea de
spn^cemTe ne tard^raii pas ^nous fixer sur la mesure..4an^ laquelle .
^taient m^rit^s p^r Itfi les ^log^s egiti^aordinalres formtfl6s parses '
biographes'. Quantti moi, jeme crohs ^diW sur 6e poinj.*1Sudes n'a ' . *
• pas ^t6 un g^nie au^sj. uiiiversel qi\'il leur a phi de le jH^^tendire ;: .*...•./'
; mais, si/ait^i qiie jei*ai affirm^, il ii'a ^t^^qWun ^crivaln eccl6-.
*. . ^iastique^ il a, dans cette ?ph^re. 6t6 -ufii ^crivjiin de p^emier . • • '
. ordre.' *' • ' ••
•
• Ses fabte» et s^s sehnonSfPJrouvent quUl avait ime connai^sance •*
• . V ' ^ • • •• ' ^'
. (tj Sirmq^bour lo* n* . dilnanche apr^s la F[cntecbie.^— (2) Scrmon pour .
^ l'octaTe do la/fdte de P&ques. — (3) .Sermon •poar le ^ti*. diinanch&^apr^s^la •
. PentecOt^. —iA) Sermon pouc U^ f6t^ d^«la Circonctsion. -^ (5) ^crmon pour le
xYi* diia>anehc aprls la Pented6te. — •(§) Sermon pouc la f^te de sainf Eticnne*. *,-
— (7) Sermon *po.ur ih m* dimai)iche aprSs ToctaTe dcP^ucs, — (8).JSermt)n ■
poBr le XI* dimanche>prAk la PentecOtc.^— < (9) Scrmonpyur le xVI dimanche.
aprte la Ptotec6te. • ••••••''. ^ •• • ' ^*
• .... • • .
k • :••••.
•
• •
. .»
(»'
^&TUDE SUR LE8 FABLES
tri^s ^tendue non seulement des textes bibliques et des dcrits des
•P^res de rfiglise, mais encore des (Buvres Utt6raires des -autears
• prbfanes. . . ; * ' * .*..,.
Tout naturellemeht ses citations les plu^ nonlbrefUses ^oht celles '
tir^es de rAncien Testament et du Nouveau et de.Ia liti^ratiute pa-^
trologique. Mais son 6rudition ^tait assez vari^e pourique 6elles
puis6es k d'autres sources. ne fuss^nt pasm^Mesj^vltti^ ses ^crits
dans une proportion n^gligeable. • *. , • .. '
^''il n*a pas des anciens auteurs grecs et'de' leur langue oipe no-
tion bien approfondie, il est (^elletiient tres v^rs^ dansla bQliiie.lati-
nit6. Les a^iciens prosateurs latins lui-sopi tr^s familiers et ille^
cite. II aime ^ r^p^ter les inaximes.^e* S^n^que;'U Iiii. empninte .'
notamment celle-ci' dafns le sermon-pour le dimancW 3e roctave'
de^P&ques : « Contumeliosofum yitia eqiio aniino Ibleranda*»*; cette
autre dans le sermoti su)*l'fivai)gile du quinzi^meVdimancbe apr^s»*
. la Trinite : aTumultuosam vita^ saple^si ferre non eHgit>>, et, dans
le sermon §ur celui- duTingti^m.e diniiincbe, cette r^flexion : ^<Quo-
• tiens inter bomines fui*, ifiinus bomp! recessi. » 11 montre qu'il
connait aussi. Bdece, qui, dans le sermon^ur rEvangile^lu vingt-
•• .»,,• • ♦ .••
quatrieme dimanche apr^s la.Trinit6, iui fournit 6galement cette .
pbrase : «Quiddicam de voluptatibus, quarum appetikis plejius est
anxietate, satietas.plena poenitentia? » . .•
Mais ce^t surtoutdes p66te3 qu'il aime ^se rappeler les vers.
II met a contribution Ovlde, pour qui il a une visible prSdilection,
Virgile, Horace, Juvenal, Ckmdien et BoScej de qui il ne d^dainic •
• • * • ,
pas pluslesmetres quela prose. ' . • .• "
On devilie que, s'il a uhe si parf&ite connaissance des anciens .
poetes latins,.ceux du.moyen 4ge ^ plus forte raison.ne*doiveiit
. pas lui t^tre ^trangers.» Comme leurs.poemes, le plus souvent consa-
cr6s k'(les sujetsreligieux,^e rapportent mieux aux tbeses*ftji'U tlis-
cute, c^est chez eux surtout.qu'il puise les ye^ dont il 6maiIIe ses
sermons. Malheureusement il s'ab5tient d'en ilidi^uer la prqve-
nance. Toutefois, .commeen grande partie ils sont ryUimiques ou
. l^onins, et quelquefois m(5rae par6s du*double ornemeot de la rime *
ordinairie et de iarime l^onine, ^n un mot construits dans les oondr- *
*. tions i)artiCulierenient cheres aux poetes du xii« si^cle, on peut sup-
poser que ses citatiohs sont le plus souvent extraites de po6tes
laCins dont il etait presque le Qojntenipjorain.
• • i
• •
. ' . BT LES PARABOL9S D'£UD^S Dfi CH^KI.TON. 127
Quant aux vejps compos^s dans les fopiAes normales, qu'il ne
s'abstieht'pas non plvis de glaner et dont il n*iridique pas davtintage
l'ori^ne, ile*st probabie qut^pour la plupart ils ne sontpas.plus
' atieien^ que le«*autres..« . '•
• * Dans le reCyueil de.sermbns dont je publie les paraboles, j'ai .
rencbntr6:i)eaucoyp'de \ers appartenant auxT diters system6s de
▼ersificatiori qy^ je vien^ de inentionner- Je pourrais les intercaler
• • ici; jnais- ils sont.*trop,nombreux pppr que je my d^cide. Afm de
cen^oter.ceux qui p'durraient regretter l^ur omission, je leur ai
mtoag^ une place sp^ciale k la suite des oeuvrQi d^Eudes.
• . . ...
•'•'.'. SECTIONU. • . ■ ■
• • • • . •
! /. . * • Mannscrity.
• • • • .
* * • "• ' " » •
, ' ^ !• — Francb.
1" Biblioiheque natioY\ale. — A. Manuscri^ 698. — Le manuScrit 698
• estiiix voiiime, kuquellp Catalogue imprim^ de 1744 attribue le for-
mat in-4*, el dorit l'6criture ii deux-coloiirie^ est clue a deux mains
diff^rentes du xm* si6de. D^apr^s le.m^me Catalogue, il porterait
' la date ide 121 9 ; mai^ c'est une erreur : on sait d6ja, par ce qui a ^t6
dit .dans la biographie. d'Eudes, c^ue* cette date n'4sl pas celle ^
•l^quelle le manuscrit a[*(Jt6 ej^^cut6.* • ^ .
, \ II se compos^ de 108/euillets en parchemm,.pr^ced^s de 4feuH- *
•lefa de gard^^en papier, :sur le premier desquels, au rectq,.une
• • •
> 'double mention fait cOnnaltre qu'il a*port6 dans la Bibliotheque •
Bigot Xe.vH' 245 et danscelle dU Roi la cote R. 440S.2.
11 ne;renferme q\ie les sermons d'Etid^s sur les Evangiles des ^
* dimanches,' qui commencent au feuillet 1* par le pr^ambule A qua-
, tuorveniis.tl ne po^s^de pasrc^ttx sur la sainte Cene et sur le Yen-
dredi sainl^C^sl la seule diff^rence par laquelle Ye cGOilenu du /
qpanuscrit diflere de m^ liste.
• ' Les sermpns n'y sont^^as pourvus de titres; le texte de TEvan-
' • gile^i^nsdout^.psrruaucopisteindiquersuffisamn^tledimanche-
auquel chaque sermon s'e rapport^.
Celui ponr le vingt-q'iiatrieme dimanche apres.la-Pentec6te se
.termine au feuillet 104», col. 2, par le mot £*j:p/tcif ,suivi de ce ren-
• •
. •
• •
V • . • • • • • • -.•
^r ." \ •. • • • *....«.• •
• • • "... • . . •• •-••
•. •
• • . - ,
• • • • •• • .
• • • • .• % •
* • • ^» •••«••. •• • •
• • • •
. .IWs* • . ^. "ftXUDB^^SUR I!b6 JABLE& ; ' . . . •• •,
.-. .•.*•*• •• :/-*•• '. ; •• •. *•••••..
* s^i^ement : JMviinicd,* xx^, legltui^ emngelium itl^j/^ie. xL Apr^s ce ;
•'••.' n^nsei^ement •Vient imVn^diatement^ k Uencjre rougQ*, llifdicatioti^
• * • : qu(^j*ai eu cL^jii ro(fca6ion.de transpi^re el qui est relaCTve aunom
de l%iuteur et^lanfaAe.de.la(>ol^ositi(mdesbn(BiitBe. J *•• •.
*' ' • •. . A la^ite» sahs.intetfuption, sur^e mtoii^ feuijiet,,Oonimence •' .
' :' la taBle, qufesUaAnot^c^e ei> ce^terteQS': Incipiunt Htuli supfer*txp<h .
ntion^i*eMangeliorumj,ei qui se teA^ine au bas tiu.teuillet l66*C
•• . , - *• • •' • ••.'• . • . ••
•HK^i. ^ .,. :.,•••• .,•••. . •
^ • • ' Au haut de )a col. i conyfneqpe un 'seniio9,%[ui*^s*U ^*fi?F pas '
• , . •. *^tranger k fiudfesV^e fai* du moins partie*d'aucun de stfs deik r^ •'*•
\. / Cueils; il est intitdl^^: JOomtntQa infra ocJtabdnC pasehalis domim, ^t * . .
• ' •' 'commence \>st «es mqis r «r S!rant Joseph et* M^ia, mater JhQsu,
' • *' .mirantes.*» II se termin^au bas de laxok f du feuill6t.i08'*. • • •
inirantes. » II se te.rmjn^ au bas de l^xok
• • Les t08/euiMets*ei]^parchemin son^ sultis de.quatre autres*eii *
papier, sur le pveaiier'^^uejs.^e lft*cet *eay/i^rij r« Iste liber est.'.
• •
• .
• •- •
• . •
i •
. de'abbatia de Coneftis.»»*'
• ^ • /V V* B. Manusfr^ 2i58.' — Le tnai\usqrit il59^q]ii a^port^ la jTDte
• % *- . ^133^ dans la HiblioUik^e du Roi et plus anciennentot le n"" 5161
• *dans celle* de Cb]bert, forfna unpetit in-fftUo de 190 fenilL^en
.^archemin. C^est un paJinfpseste, doift lH}icfitilce*actoelI(^,*siibsli-
tt^^e ^1a{)remi^ce, osl & dei^ colonnes. DJapr^s le^Gatalogu^ in-foU
• ! deM744, il s^rart tlu'xiy® sf^cle, maii^ il paralt plutd^ appartenir
• • • .
'• . • au xiii*. ,.•••—.
Fol. 1.— . Feuilletblant. '
% • * F6L 2*: — Incipiunt »e/rikones magistri OdOrlis de pcenifentia, Ce
". " . •
* . titre, -qni* semble annoncer un recueil de sern\ons, efst en r^alit^
• • • • • • ^' .
* celui du trait^ d'Eudes sur la P^itence et !a Confession; pr^c^OQ • .
.d'un prologiie qui-commeixce par cesibOt%<*« Descendi i& [h]of tum '
meum. » * * ^ •* • ••.***
• Fol.' 17*, col. 2.*— .Fin dutrait^ De PceniUntia.''. . ' •
Fol.l7^ — Page blanche. ^ • \ ' \ "
Fol. 18* k 56»». — Quatre serinons. ' .* • • . •.
• Fol. 18^, Qol.. i. — Sei-mo m qnnunciatione sartcte Marie, secunr*
• . • • ■
dutn Lucjiafn. . • * . * *
FoK^19^, cal.*2. — Sermo in. naiivikite* sancte Jiari^ secundum
• • . . » ., ^ .
McUheum. *' ' . • . •
. . Fol. 21», cqU i.- — Sermon pour la ftte (Le Marie-Madeleine. Du
titr^qui a.^t^ eif^^il n^^reste que les mots : secunduniMuchamS
• . • • • • •
* • . * . • •
• • • •
• • .
. •
• •
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• •
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^.^ -' •• • . •••
ki LES^^i^ARAliaLEStD^iBUt^lSS DB/eHEjklTeN. «^,129
• , . • • , '•••.••«.• . •» •,
Fol. 23% col.*J; -7 yn/rans/fjfMi*a/io>fe da;mm. ^V ... • .
' • Fol. €fi*, col. 4. —^ Di^sertation thdologiqiie ^trang^re^ aux ser- , - . \
mons, par Ikquelle le*copfste a utilis6'ljBjrestQ chi feuillet. * ; / * • .* •
FOl. 27*. col. i. — IncipDiwt SERMONteiiAjGisxM Adonis.A la suite
. de ce titre vient le prqlogi^e des seranons suf les Evangiles des . • •
dimancbes qjii e^bute par ces.mot^ : <^A quakier ventb. veni; Spi- * *. *
' i^tus, et insuffla.super interfectos istos*ut Vevividcaht. » 'y
For.' 27*, col. 'i .--^.'Sermons dtir les. fitangiles des dimandhes, .auf
nomdbre de spixante-deuze. Mais,^amsi qu^ llexplic^fion l&n a 6t6
•* pr^cMemmenl donn6e,*ll y en a.neurqui ne^biit pas^ leuc place- .•
naturelle. C^ sont ceux qui, dans le manifscfit/ portent }es titres ' • '
suivants : • *• • ,• • . \ ;'
• • # •
Fol. 40^, col. 2. — Sermo sancti Patdi, tecundum MatKeum. . \
' •. '•••••. • « •' •
.. •Fol. 43»., col. 2. — Sermo in feitimtaHkm ^&netarufn, secundum ^ • *,
ilafheum. . .. ' * ••'.•.' »
Fol. 45% col. .1. — Sermo evangelistarumfdecnndum ZtitAam..
•Fol; 59% col.'1. — 'Sermo sancti Ldurentii.et kancti Vincentii;/\
^seeundum Joharinem, . ., •' ••• j ,
Fbl. 71**, col. 1. — ^ermo in festo pmnium stinciorum', secundum^,'
Johannem, . •,.*.••'*•• • . ' '
• • • 0 0» '
FeU7V, col. 1. — *Sermo confessorum, secundum Ijucham^
Fol. 77*»,.col. i. — 'Sermoin festosomctiJUichfeliSf^siecundum^Ma-
theum. ' ' ^ *^' ''',
' . ' ' .p '
* / Fol. 79*, col. 1. — Sermo in dedicaiion^ecclesie, •
Fol. W)**, col. 2. -^-Sermo in exaltatione sanct^ trucis, •' ' • ' . /
' ' II y a un dixi^me sermon, qui, pour les raisons d^j^ donndes, 6st «
'.i^^upprimer. C*est oetui qui,'fol. 5i», col. 1, est intituld ijSernio de ** , '
■ miseria hqminUm, ' • •. • •^ ,.,•*' ;
" Si on.^fiiliiAe^ces dix*sermons, il n'en reste que soixante-deux
"(fins la cqltectipn de (eux surles Evangiles de& difnanches; m^is ' '
il^'doiv^nt .^tre tompl6t^s par quatre autres, qui^ nous le 'Verrons
tQHt |l llieiire,'figurent ^ tort parini ceiix sur les Fdtes des saints. *«
, ^Tol. 154% coL 4. — Findu demiej^ de ces sermons, qui setermine
i^r ces m^ts : « Dignetur in'nos dominus spiraculum vite imitiit-
, tere, qubd a morte anime resuscitati ad vite gloriam pervenif e va- * ^
leamus per etftn qui vivit et jegnat. Amen. » ^ ' • .
Fol. i54*»,col.5. — 'Apr6s les sermons surles fiyangiles des dl- ^ ,
mancheB vient uA autre ire^eil de s'ermons,.pelui goitlr les Fdtes des
130 ^TUDB SUR LSS Fi^BLES*
saints, pr6c6d^ d'un prologue, qui esi annonc^ en ces termes : Imq-
piT PROEMiuM iN SANCTORUM FBSnviTATiBUS, ct qul commence ainsi :
o Apparuit dominus de monte Pharan. »
Ces sermon^, qui occupent les feuillets 156*, coL i k 18^, sont
seulement au nombre de quinze; dont il faut encore retrancher,
comme appartenant au recueil de ceux sur les £vangiles des di-
manches, ceux sur les f^tes de saint £tienne, de saint Jean T^an-
g^liste, des Saints Innocents et de rfipiphanie. Mais il faut y ajouter
les quatre sermons qui occupent les feuillets 18*, col. 1 k 26*, col. 2,
et les neuf dont la nomenclature pr^c^de; ce qui en ^l^ve le totai
k vingt-quatre.
FoL 175^, coL 2. — In cutumptione tancie Marie. — Ge sermon,
qui est un des quinze ci-dessus indiqu^s, est incomplet. U s'arr6te
au- bas du feuillet 177^, coL 2. Le feuillet qui devait en contenir la
fin a disparu.
FoL 178*,coL l*-^Icis'interposeunpetittrait^th6olOjgique divis^
en trois parties, dont les titres k Tencre rouge sont ainsi formul^s :
De discrecione dande sententie; — Differentia daride et daie senlentie;
— Aliud est interdictum, aliud excommunieacio.
FoL 178**, coL 2. — Reprise des sermons.
FoL 188*, col. 1 in medio. — Fin du quinzi^me et demier ser-
mon, clos par ce vers usuel :
Explicit iste libor; scriptor sit crimine liber !
FoL 188^ — Le verso du feuillet 188 et les feuillets 189 et 190
portent diverses 6critures d^nuees d'int6r6t.
C. Manuscrit 2593. — Le manuscrit 2593, qui pr^cedemment
portait dans la Bibliotheque du Roi la cote 4133.1, est un petit
in-fol. de 166 feuillets en parchemin, dont T^criture k deu\ colonnes
est du XIV® si^cle.
FoL !•, col. 1 k 1 1*», col. 2. — Comme dans le manuscrit 2459, le
premier ouvrage est le trait^ de la P^nitence, intitul^ : Summa db
POENITENTIA. » Malheurcusement le commencement et la fin font d^-
faut. Ainsi d^capit^, le trait^ dc^bute par les mots « Poenitentiam
agite », qui sont eux-m^mes les premiers d*un des chapitres. 11
s*arr6te au chapitre qui dans le manuscrit 2450 pofte pour titre :
De excommunicatione.
Fol. 12*", col 1. ^ Incipit proemium magistri Odonis ad sermones
BT LBS PARABOLES D'EUD£S DE CHERITON. i3i
EUANGBUORUV PER ciRCULUM ANNi. Cc titre est suivi dn prologue com-
meiK^t ainsi : « A quatuor ventis veni, sancte Spiritus, et insuffla
super interfectos istos. »
Fol. 13*, col. i. — Incipiunt sbrmones euangeuorum per circulum
AVNi. Au-dessus de ce titre du recueil, faute de place au-dessous, a
^t^ 6crit k Tencre rouge ce titre du premier sermon : Sermo in
prima dominica adventm domini et in ramis pdlmarumy secundum
Matheum, Voici les premiers mots du sermon : « Cum appropin-
quasset Jhesus Jherosolimis et venisset Betphage ad montem Oli-
veti, misit duos de discipulis suis. »
Les sermons qui, dans le manuscrit, ilgurent comme apparte-
nant au recueil de ceux sur les Cvangiles des dimanches, sont au
nombre de soixante-quatre ; ce qui en rend le nombre inf^rieur de
deux k ceux que poss^de le manuscrit 2459. Ces deux sont les sui-
vants : Sermo in ccena domini, et Sermo in parasceven.
Non seulement le manuscrit 2593 ne poss^de pas ces deux ser-
mons, mais encore il pr6sente une double lacune qu'il est bon de
noler : les deux feuillets qui devraient se trouver, Tun entre le
soixante-deuxitoe et le soixante-troisi6me, Tautre entre le soixante-
septieme et le soixante-huiti^me, ont disparu k une 6poque an-
cienne et en tout cas ant^rieure k la reliure du volume. 11 s'ensuit
qa'il ne poss^de ni la fin du sermon pour le jour de TAscension,
commen^ant par les mots : « Recumbentibus .xi. discipulis » et du
sermonpourToctave delaPentec6te, debutant ainsi : « Erathomoex
Pharisseis», ni le commencement de celui pour le dimanche apr^s
lAscension, dont les premiers mots sont : « Cum venerit paracli-
tas», et de celui pour le premier dimanche apres Toctave de la
Pentec6te, qui'commence en ces termes : « Homo quidam erat
dives. »
Fol. iiO**, col. i in medio. — Fin des sermons sur les fivangiles
des dimanches, qui se terminent ainsi : « Dignetur dominus spira-
culum uite in nos transmittere, ut nos, a morte anime resuscitati,
sancta in uia viuere ualeamus et ad uite gloriam perueniamus pre-
stante domino nostro Jhesu Christo, etc. »
Au haut du feuillet iii^, col. i, commencent les sermons sur
les FMes des saints. Ils sont au nombre de vingt-cinq, du moins en
apparence; car, au feuillet ii5*», col. i, ce titre : Sermoin assump-
tione beate Marie, commande, non pas un ^ermon, mais la fin de
i32 &TUDE SUR LBS FABLBS
celui qui, au feuillet 114^, col. 2, est intitul^ : In annuniiaiione do-
minica, II s'ensuit que le nombre reol n*est que de vingt-quatre.
Si Ton compare ces vingt-quatre sermons aux vingt-quatre qui,
dans le tnanuscrit 2459, doivent ^tre attribu^s au m^me recueil,
on remarquera que chacun d'eux en renferme un qui ne se ren-
contre pas dans Tautre. Celui qui est particulier au maiiuscrit S459
est le suivant : In festo sancti Petri. « Venit Jhesus in partes Ge-
sareffi. » Voici le titre et les premiers mots de celui qui n*appariient
qu'au manuscrit 2593 : /n nativiiate domini, iecundum Maiheum.
<i Liber generationis Jhesus Christi, filii David, fllii Abraham. »
Fol. 151*, col. 1. — Fin du demier sermon.
Fol. 154^', col. 1 h 166*», coL 2. — Table des mati^res, que la
perte des derniers feuillets du manuscrit a rendue incomplete. Le
demier titre de sermon qu'elle renferme est celui In /e$io virgi-
num, qui commence ainsi : « Despondi enim uos uni niro iungi. »
D. Manuscrit 12418. — Le manuscrit 12418, que Tinventaire
imprime dc 1868 classe parmi les volumes de moyen format, se
compose de 124 feuillets en parchemin, dont recriture k deux co-
lonnes, due h des mains diverses, est jdu xm*^ siecle. Seul le der-
nier feuillet est k longues Hgnes.
Parmi les recueils de sermons qull renferme se trouvent les
deuxd^Eudes.
Les sermons de ce dernier sur les Gvangiles des dimanches oc-
cupent les feuillcts 8*, col. 1 initio k 51*, col. 1 in fine. Ils ne sont
pas precedes du preambule connu, et le copiste, comptant pour
r^veler le commencement de chacun d*eux sur la grande lettre
initiale, ne les avait pourvus d'aucun titre; ceux qu'ils possedent
leur ont ete, apres coup, donnes en marge par une lautre main.
lls sont au nombre de 55, parmi lesquels se trouvent celui pour
la Dedicace de reglise, que j*ai consid^re comme appartenant au
recueil relatif aux F^tes des saints, ce qui r^duit k 54 les sermons
concernant les Cvangiles des dimanches. La coUection complete
devant en comprendre 66, il s'ensuit qu'il en manque douze, qui
sont ceux i)our la sainte C^ne et pour le Vendredi saint, pour la
veille et le jour de TAscension, pour Tenvoi du Saint-Esprit et pour
les sept derniers des vingt-cinq dimanches apr^s la PentecOte.
Les sermons pour les Fetes des saints occupent dans le manu-
scrit les feuillets 68*, col. 1 initio k 105'', col. 1 in medio, dont recri-
ET LES PARABOLES D'EUDES UE CHERITON. 133
tore, quoiqiie moins fine, paralt ^tre de la m^me main. Us sont au
nombre de Tingt-deux, auxquels il faut ajouter celui potir la D^-
dicace de Tfiglise qui figure parmi ceux sur les £vangiles des
dimanches; ce qui en ^l^ve le nombre total k vingt-trois. Comme
lacollection compl^te en comprend vingt-six, il en[resulte quHl
en manque trois, qui sont celui sur l^Exaltation de la sainte Croix,
commenQant en ces termes : « Cum exaltatus fuero a terra » ; celui
sur les Vierges, dont les premiers mots sont : « Despondi enim vos
uni yiro jungi », et celui pour la f^te de saint Pierre, qui debute
ainsi : « Yenit Jhesus in partes Csesareee. » •
Sans intervalle, k la suite du demier des sermons pour les F^tes
des saints, vient le trait^ de la Penitence, qui occupe les feuil-
lets 96^, col. i k 105**, col. 1 in medio. Comme dans le manuscrit
2593, il commence par les mots : PcBnUentiam agite.
E. Manuscrit 16506. — Le manuscrit 16506 est un volume in-4«,
dont les feuillets seraient, d'apr^s le chifTrage, au nombre de 291,
mais qui, par suite de la riSp^tition du n® 291 sur Tun d'eux, en
poss^de en realite 292.
L'ecriture'est du xni* sidcle. Celle des trois premiers feuillets,
k longues lignes, est tros mauvaise et presque indechifTrable ;
celle de tous les autres, k deux colonnes, est au contraire tres
belle et trds nette, et, malgr^ son extr^me finesse, parfaitement li-
*
sible.
Fol. 4* k 31^ — Trait^ de la Confession et de la P^nitence.
Fol. 32» k 80», col. 1 in fine. — Sermons 6trangers k Eudes,
suivis d'une table des mati^res.
Fol. 81», col. 1 initio k 122*». — Semions ^trangers k Eudes.
Fol. 123% col. 1 initio k 218*, col. 2. — Sermons d*Eudes sur
les fivangiles des dimanches.
Ils ne sont pas pr^ced^s du preambule A quatuor ventis.
Gomme dans le manuscrit 2593, ils ^ontaunombre de soixante-
quatre, et dans le m^me ordre. — lls portent sur les m^mes sujets;
c'est ainsi qu'on y trouve les .quatre sermons pour les f^tes de
saint £tienne, de saint Jean I^Evangeliste, des Saints Innocents et
de I^fipiphanie. Pour ^tre au complet, ils devraient ^tre deux de
plus; comme dans le manustrit 2593, les deux qui manquent sont
ceux pour la sainte Cene et pour le Vendredi saint.
Le premier sermon est celui pour le premier dimanche de
134 fiTUDE SUR LBS FABLBS
rAvent, ei le dernier, celui pour le vingt-quatri^me dimanche apr^s
Toctave de la Pentec6te.
Fol. 218*, col. 2. — A Tencre rouge : « Explicit liber euangeHo-
rum dominicalium, Completum est hoc opus anno ab incamatione
domini. m^. cci^ xix"", pridie kalendas Januarii. A magistro Odesad
laudem ipsius qui est alpha et o ».
Immediatement apr^s cet expUcit vient la phrase suivante, qui
a pour objet de faire connaitre sur quel fivangile doit porter le ser-
mon pour le vingt-cinqui^me dimanche apr^ Toctave de la Pente-
c6te : « Dominica. .xxv. legitur euangelium in media quadrage-
sima. »
Fol. 218^, col. 1 ei 2. — Piece ^trang^re k Eudes, ajout^e sans
doute par le copisie pour uiiliser la demi^re page de son cahier.
Elle commence, sans titre, par ces mots : « Item talia hic attendas;
Dominus subito ueniet. »
FoL 219«, coL 1 k ^iO^y coL 2. — Table des mati^res incompl^ie,
qui s'arr^ie au dix-septi^me dimanche apr^s Toctave de la Pentee6ie.
Fol 221% coL 1 k 226^ coL 1. ^ Sermons d*Eudes pour les f^tes
des sainis, sans tiire g^n^ral, ni pr^ambule. Us sontaunombre de
vingi-six; d'ou il r^sulie que, dansle manuscrit 16506, les sennons
pour les F^ies des sainis soni au complet On y trouve notamment
un sermon qui n'exisie ni dans le manuscrit 2459, ni dans le ma-
nuscril 2593 ; c'esi celui qui, au feuillei 246*, coL 1, commence en
ces termes : « Dixit Jhesus discipulis suis : Si quis vult posi me
venire. »
FoL "iQS^y coL 1. — Expliciunt euangelia sanctorum secundum
magistrum, 0. ad laudem ipsius qui est alpha^ eic. Cetie souscrip-
tion demontre qu'aussi bien que les sermons sur les £vangiles des
dimanches, ceux sur les F^tes des sainis sont bien roeuvre d^Eudes
de Cheriion.
FoL 266^, coL 2 k 272*, coL 2. — Colleciion de sermons doni
rauieur n'est pas indiqu^.
FoL 272»», coL i, k 285% coL 2. — Traii6 de la Passion de J.-C.,
pr6c6d6 d'un prologue commencani ainsi : « Vexilla regis pro-
deuni. » Le prologue, au bas du feuillei 273*, coL 1, est clos par ces
deux mois : « Explicitproemium, » Vient ensuiie le irait6 lui-m^me,
doni voici le debui : « Appropinquabai auiem dies festus azimo-
rum qui diciiur Pascha, ei querebani principes sacerdoium, etc. »
\
ET LBS PARABOLES Ok^EUDES DE GHERITON. 135
11 se termine vers le bas du feuillet 285", col. 2, par cette phrase
tinale : a Explicit passio domini nostri ihesu christi secundum magiS'
trum Odonem ad laudem ipsius qui est alpha et a> », et par la sous-
cription suivante que le copiste y a ajoutee :
A^enarius scripsit librum istum, et deus benedicat eum 1
A 4n e n. Ain. Am.
De Vexplicit qui pr^c^de il ressort que le trait^ de la Passion
doit ^tre attribu6 k Eudes et qu'ainsi le manuscrit 16506 renferme
trois de ses oeuvres.
Fol. 285**, col. 1 & 288**, col. 2. — Trois sermons sur la vierge Marie.
Fol. 289". — Table ^crite par une autre tnain et laiss^e incom-
pl^te.
Fol. 289**. — Ex Hbris duquel il resulte que le manuscrit a ap-
partenu & Jean de Gonesse, Tun des maitres de la maison de Sor-
bonne, k laquelle il Ta l^gue. En voici les termes : c< Iste liber ser-
monum est pauperum magistrorum domus de Sorbonio, ex legato
magistri Johannis de Gonessia, quondam socii domus. »
2® Bibliothique de Bordeaux, — Manuscrit 284. — Le manuscrit
284, qui est un petit in-4^ de 235 sur 145 millim^tres, se compose
de 201 feuillets en parchemin, dont Tecriture ii deux colonnes est
du xiu! si^cle. II ne renferme que les deux sermonnaires d'Eudes.
Fol. 1*. — Prologue des sermons sur les fivangiles des diman-
ches, commeuQant par les mots : « A quatuor ventis veni, Spiritus. »
Fol. 1**. — Dominicaprimainadventu Domini^secundumMatheum,
in Bamis palmarum. — « Cum appropinquasset Jhesus Jerosoli-
mis et venisset Betphage. »
Fol. 114*". — Fin des sermons sur les £vangiles des dimanches,
dont le demier, c*est-^-dire celui pour le vingt-cinquieme dimanche
apres la Pentecote, se termine par ces mots : « ... ut ad vitam glorie
perveniamus propitiante Domino nostro Jhesu Christo. Amen »,
suivis eux-m6mes de cette souscription : Explicit liber euangelio'
rum dominicalium.
Fol. 115». — Prologue des sermons pour les Ffttes des saints,
qui est annonce en ces termes : Hic incipit introitus sanctorum,
et qui debute ainsi : « Apparuit Dominus de monte Pharam et cum
eo sanctorum milia. » A la fin on lit : Explidt proemium in euange-
lia sanctorum, Puis viennent deux exempla.
136 fiTUDE SUR LES FABLES '
Fol. il6*>. — Premier sermon, intitol^ : /n natcUe beati Stephani
prothomartiriSj MatheuSy XX^ capitulo.
Fol. 199*». — Dernier sermon qui, dans le manuscrit, est celui
d^butant ainsi : « In illo empore dixit Dominus Jhesus discipulis
suis : Ego sum panis viuus qui de celo descendi... n
Fol. 201*». — Demiers mots de ce demier sermon, dont la fin
manque : « ... digneris nos, in hoc exilio, in horribili deserto con-
stitutos... »
Sur le verso du premier feuillet une main du xvi* si^cle a ecnt
le mot : Alani.
§ 2. — ALLBMA6NE
Bibliothique royale de Munich. — Manuscrit 2637. — Ce ma-
nuscnt est un volume in-4® de 153 feuillets en parchemin, dont
r^criture est de la fin du xni® si^cle.
II ne renferme que les sermons d'Eudes.
Le pr^ambule qui devrait pr^c^der le sermon pour le premier
dimanche de TAvent, faisant d^faut, c'est par ce sermon que d^bute
le recueil. II commence au haut du recto du premier feuillet du
manuscrit. En voici le titre et les premiers mots : Dominica prima
in aduentu. ii Cum appropinquaret Jesus Jerosolimam, etc. Presens
euangelium bis in anno legitur : in aduentu domini et in ramis
palmamm. »
Yoici maintenant comment au verso du feuillet 153 se termine
le dernier sermon : « Inuocet per uoces kataractamm tuamm, ut
ad iocundam curiam dei ualeamus pemenire et inter predicta lilia
ante deum perpetuo tlorere. »
La fin des sermons est indiqu^e par ces trois mots : Expli-
ciunt sermones Odonis, suivis eux-m6mes de ce vers I^onin par
lequel le copiste fait connaltre son nom :
Qui me scribebat Purchardus noraen habcbat.
§ 3. — ANGLETERRE
1** Bibliotheque du British Museum. — Manuscrit Arundel 231.
— Le manuscrit 231 du fonds Arundel, qui provient de labbaye de
ET LES PARABOLES D*EUDES DE CUERITON. 137
Fountain in Yorkshire, est divis^ en deux volumes in-fol. de peiii
format, qui se composent, le premier, de 242 feuilleis, le second
de 229, tous en parchemin, et dont r^criture est du xiv'' si^cle.
II renferme un seul ouvrage, consistant dans une serie complcte
de sermons sur les £vangiles des dimanches, qui, commen^ani au
premier dimanche de TAvent, embrassent Tannee entiere.
Ils sont precedes d'une table qui occupe les douze premiers
feuillets du premier volume ei qui esi close par ceiie souscripiion :
« Explicit tabula omeliarum magistri Johannis de Abbatis villa, ma-
gistrietiam Odonis de Cancia et magistri Bogeri de Sarisbiria, »
Suivent les sermons eux-m^mes, qui, d'apres cei Explicit,
seraient tir^s des oeuvres de trois auteurs differenis, mais doni
rien n'indique la part revenant a chacun d'eux.
Plus haut je me suis demand^ k qui le copiste avait songe,lors-
qu*il avait donne ^ Tun de ces trois auteurs le nom de Odo de
Cancia, et j'ai constat^ que, quelle qu'ait eie sa pens^e, c'^tait
sinon le texte exact des sermons d'£udes de Cheriion, au moins
la paraphrase de ce texte, que renfermait le manuscrit du fonds
Anmdel.
Ce qui reste k decouvrir, c'est si en realite ces sermons oni et^
joints k ceux de deux autres ^crivains. J'incline a penser que,
sauf les cinqui^me etsoixante-neuvieme, toussontl'Geuvreallongee
d'Eudes de Cheriton; et ce qui me le fait supposer, c'est que ces
deux sermons sont les seuls que je n'aie pas rencontres dans les
manuscrits authentiques de cet auteur : ce sont ceux pour laveille
de Noel et pour le vingt-cinquieme dimanche a[)r^s la f^te de la
Trinit^ ; ils commencent dans le manuscrit par ces mois : « Cum
essei desponsata mater Jhesu Maria, Joseph, etc. » et « Cum suble-
vasset oculos Jhesus et videret quia multitudo venii ad eum, etc. »
Le nombre des sermons d'Eudes sur les £vangiles des diman-
ches ayant ete arr^ie par moi-m^me k soixante-six, et le manu-
scrit d'Arundel en poss^dant soixante-neuf, si Ton n'en reiranchait
que deux, il semble qu'il en resterait au moins un qui ne pourraii
appartenir k Eudes. Mais, en analysant le manuscrit 698 de la Bi-
bliotheque nationale, j'ai signal^ un sermon d'Eudes, qui, quoique
etani vraisemblablement son a^uvre, etait, comme etranger au
recueil des sermons sur les £vangiles des dimanches, relegue k la
fin du volume ; or, dans le manuscrit du fonds Arundel, il est plac^
138 fiTUDB SUR LES FABLES
parmi ceux surles£vangilesdes dimanches, dont 11 estle douzi^me;
de sorte qu'en definitive les soixante-sept sermons pourraient 4tre
Toeuvre d'Eudes. Mais alors, dira-t-on, oix sont dans le manuscrit
les sermons de Jean d'Abbeville et de Roger de Salisbury? Je r6-
ponds qu'il est supposable que le compilateur, k qui est Ati le con-
tenu du manuscrit, les a fondus dans ceux d^Eudes, qui doivent
probablement k cetie fa^on de proc^der une partie de leur extraor-
dinaire developpement.
Neanmoins, n ayant pas tous les ^l^ments n^cessaires pour
trancher la question, je m'en abstiens. Ce que je crois seulement
pouvoir affirmer, c*est que le manuscrit du fonds Arundel possede
au moins vingt-huit sermons d^Eudes. En effet, M. Ward en a re-
marque quinze renfermant des fables qui appartiennent k sa collec-
tion esopique. En outre, en examinant au British Museum, qui en
possede six exemplaires, le Speculum Laieorum de Jean de Hove-
den, M. Ward y a retrouve, attribu^s k Magister Odo de Seriton,
c'est-^-dire k notre Eudes, au moins une dizaine d'exemples, qui
existent en m^me temps dans les sermons 8, 10, 16, 29, 48, 49 et
68 du manuscrit du fonds Arundel. Le sermon 48 figurant A^jk
dans les quinze prec^dents, c'est de six seulement que ce premier
nombre doit ^tre augment^; ce qui le porte k vingt et un. Enfin les
extraits du manuscrit, qui m'ont ^te envoy^s de Londres par
M. Herbert, m'ont permis de voir que, ind^pendamment des vingt
et un sermons dont M. Ward fait honneur k Eudes de Cheriton, il
y en a encore sept qui, dans le m^me manuscrit, commencent
exactement dans les m^mes termes que dans les v^ritables manu-
scrits de son ajuvre hom^litique. J*arrive ainsi k un total de vingl-
huit sermons, indubitablement inf^rieur au nombre reeL
Ce sont ceux sur les fivangiles pour :
1® Le deuxi^me dimanche de TAvent:
2® La grand'messe de Noel:
3® La f^te de saint Ctienne, premier martyr;
4® La f^te de saint Jean rfivang^liste;
5® La f^te des Saints Innocents;
6® Le premier dimanche apr^s No6l :
7* La f^te de la Circoncision ;
8« La f<^te de rfipiphanie ;
9<> Le dimanche apr^s Toctave de rfipiphanie;
ET LBS PARABOLES DEUDES DE CHERITON. iS9
W Le quatridme dimanche de la Quadragesime ;
11'' Le dimanche de la Passion;
12® Le dimanche de roctave de P&ques;
13® Le deuxieme dimanche apr^s roctave de P&ques;
li® Le jour des Rogations;
15® La f^te de TAscension;
16® Le dimanche de la Pentec6te;
17® Le dimanche de la Trinite;
18® L« premier dimanche apr^s la Trinite;
19® L<5 quatri^me dimanche apr^s la Trinite;
iO® Le cinqui^me dimanche apr^s la Trinite ;
!21® Le huitieme dimanche apr^s la Trinit^ ;
i^ Le neuvi^me dimanche aprds la Trinit^ ;
23® Le quatorzi^me dimanche apr^s la Trinite ;
24® Le quinzi^me dimanche apr^s la Trinite ;
25® Le seizi^me dimanche apr^s la Trinite;
26® Le vingt-et-uni^me dimanche apr^s la Trinit^ ;
27® Le vingt-troisi^me dimanche apr^s la Trinite ;
28® Le vingt-quatri^me dimanche apr^s la Trinite.
Au feuillet 229*" du second volume, le soixante-neuvi^me et der-
nier sermon se termine par ces mots : « ...in tribulacionibus Deum
laudamus, qui est super omnia benedictus in secula. Amen! »
Puis vient cette souscription : Expliciunt morales exposiciones
magistn Johannis de Abbatis mlla, Magistri eciam Odonisde Caneia
et Magistri Rogeri de Sarisbiria in vnum compacte super euan-
gelia dominicalia per totum annum,
Enfin k cette phrase le copiste, desirant se faire connaltre,
a syoute la d^claration suivante : « Johannes de Munkegate de Ebo-
raco clericus, procurator religiosorum virorum dominorum Abbatis
et Conuentus Monasterii de Fontibus, scripsit hunc librum. »
2® Bibliothique du ColUge de Baillol d Oxford, — Manuscrit 38.
— Le manuscrit 38 est un volume in-4®, compos^ de 217 feuillets
en parchemin, dont r^criture k deux colonnes est du xni^ si^cle.
D*apres le Gatalogue de Coxe, il fut donne par M. WiU. Lambard
au coll^ge de Baillol, dont il ^taitle chef; puis, sorti de ce coll^ge,
le manuscrit, rachet^ par maltre Robert Roke, y fut r^integre.
II renferme dans ses 82 premiers feuillets 79 sermons sur les
£vangiles des dimanches, qui se rapportent principalement k la vie
140 &TUDE SUR LB8 FABLES
de J^sus-Christ. Le Catalogue les aitribue h Eudes de Kent Les
premiers mots qu'il en donne montreni qu^ils ne doivent pas ^tre
confondus avec ceux d'£udes de Cheriton.
Avec le feuillet 83 commencent 29 sermons, qui, au contraire,
sont bien roeuvre de ce demier. Us font partie de ceux sur les
fivangiles des dimanches, commencentpar ces mots : <c Cum appro-
pinquasset dominus, etc. », et se terminent par ceux-ci : « Dimi-
dium miliare complent. »
Au feuillet 94 vient le traite de la Passion de J.-C., que nous
avons dej^ rencontr^ dans le manuscrii 16506 de la Biblioth^que
nationale et que, comme ce dernier, le manuscrii du coll^ge de
Baillol attribue k Eudes. Le traite est prec^de du pr^ambule debu-
tant ainsi : « Vexilla regis prodeunt », commence lui-m6me par
ces mots : « Appropinquauit autem dies festus », et finit en ces
termes : « ...et confitemur dominus noster qui cum Patre, Spiritu
sancto, etc. »
Le quatri^me et demier ouvrage que poss^de le manuscrit
consisie dans les sermons d'Eudes de Cheriton pour les F^tes des
saints. lls sont au nombre de vingt-sept, dont le premier, sur la
Transiiguration, d^bute au feuillet 1:22 par ce texte : « Assumpsit
Jbesus Petrum, etc. », et dont le demier se termine par ces mots :
«... quiescere ualeamus, Saluator mundi qui cum Patre, etc. »
A la fm de ce dernier sermon onlit : Expliciunt euangelia sanc-
torum secundum magislrum 0, ad laudem Istius qui est alpha et (ii.
Suit une table des sermons contenus dans la premiere partie
du volume.
§ 4. — AUTRICHE.
Bibliotheque imp&riale de Vienne, — A. Manuscrit 1579. — Ce
manuscrit est un volume in-4*», compose de 192 feuillets en par-
chemin dont recriture est du xiii® si^cle.
11 ne renferme que les sermons d'Eudes sur les Cvangiles
des dimanches, que la perte des derniers feuillets a m^me rendus
incomplets.
B. Manuscrit 2164. — Ge manuscrit est un volume in-folio,
compose de 198 feuillets en parchemin dont recrilure est du
xiii* si^cle.
ET LES PARAB0LE8 D'EUDES DE CHERITON. 141
II coDtieni trois ouvrages, que le nouveau Catalogue imprim^
mentionne dans les termes suivants :
!• l^-SS"». Sermones de tempore. Incip. : Sol ortus est... Expl. : oculi
mei sanctum tnum qui vivis, etc.
2* 33M5>>. Gollecta;. Incip. : Adoma thalamum... Expl. : accipere sibi
regnum.
3*46^I98K OdOy sermones per circulum anni. Incipit. : Gum appro-
pinquasset... Expl. : hor® diei sunt muta... Getera dcsunt.
^5. — MANUSGRIT PRIS POUR BASE DE LA PUBLIGATION
DES SERMONS.
On a \u plus haut que j'avais d^cid^ de publier seulement les
paraboles contenues dans les sermons d'Eudes sur les fivangiles
des dimanches. Ayant analys^ les manuscrits qui les renferment, j 'ai
maintenant ^ indiquer celui dont j'ai cni devoir les extraire.
Ici plus qu'ailleurs je devais observer la r^gle, que je me suis
prudemment imposee, de ne tenter aucune restitution, de me
bomer k choisir parmi les manuscrits d*un auteur celui qui me
semblerait le moins defectueux et d'en donner une copie litterale.
En ce qui touche les sermons d'£udes, n'ayant k ma disposition,
parmi les manuscrits que je viens d'analyser, que les cinq de la
Bibliotheque nationale, c'est pour Tun d*eux que j*ai dH opter, et
c'est seulement entre les deux cotes 2593 et 16506 que j'ai eu un
peu dli^sitation.
Ce demier a de graves d^fauts. D'abord il a et^ execute par un
copiste qui n'avait du latin qu'une notion bien imparfaite et qui a
souvent mal lu et par suite mal transcrit bon nombre de mots.
Ensuite il est probable que le manuscrit qu'il avait sous les yeux
etait rceuvre d*un predicateur qui s^^tait moins preoccupe de faire
du texte d'Eudes une copie enti^rement fid61e que de reunir des
materiaux susceptibles d'entrer dans la composition de ses propres
homelies. II en est result^ qu'il s'est permis de donner h certaines
phrases de roriginal une forme plus succincte et.quelquefois m^me
<ie les supprimer, et que notamment il a neglige quelques exemples
qui, sans doute avec raison, lui ont pam trop ineptes pour pouvoir
^tre utilises par lui.
C'est neahmoins au manuscrit 16506 que j'ai donne la pr^fe-
ronce, et ce n'est pas sans motif. Cest bien le. veritable texte
•' »
142 fiTUDE SUR LE8 FABLE8
d'Eades qui a ete suivi dans le manuscrit 2593. Mais d*abord le
copiste k qui il est dd n'etait pas plus que Tautre verse dans la
connaissance de la langue latine. Ensuite, soit parce qu'il n'a
apporte k son travail qu'une attention insuffisante, soit parce que
son mod^le n'^tait pas lui-m^me exempt d^omissions, sa copie pr^-
sente de graves lacunes. II est vrai qu^une seconde main a essaye
de corriger les fautes du copiste et de retablir ce qu*il avait omis;
mais elle n'a pas fait disparaltre enticrement les d^fauts de la
copie. Enfin ce qui m«'a surtout emp^che d'opter pour ce manu-
scrit, c'est que j'y ai constat^ la disparition de quelques feuillets.
Je n'ai pas cependant d'une fa^on absolue renonce k m'en servir,
et c'est de son texte que j'ai extrait les paraboles qui manquaient
dans Tautre.
SECTION IIL
iBditioii.
Jusqu'^ ce jour il n'a pas ete publie d'autre ^dition des sermons
d'Eudes que celle de 1520.
Cest un petit in-4® dont les feuillets chiffr^s sont au nombre
de 154, pr6ced6s de huit autres sign^s seulement de la lettre A.
Sur le recto du premier de ces huit feuillets le titre est ainsi
congu : Flores sermonu ac Eua||geliorum Dominicauu excelletiss,
Magistn Odonis \\ Cancellarii PatThisieri. Omni sale, lepore ac eru-
diti||one refertissimi ; cum eorudem indice.
Appelons immediatement Tattention sur la qualite de Ckance-
lier de VUniversit^ de Paris octroyee a Eudes de Cheriton. Ce que
maintenant nous savons de lui ne permet gu^re de comprendre
comment une pareille erreur a pu ^tre commise. Pour Texpli-
quer, M. Herbert suppose que Tediteur n avait a sa disposition
qu^unmanuscrit, qui, k la suite du nom d'£udes, portait Tindication
de son pays d'origine sous cette forme : Canc, abreviation du mot
CancianuSf prise par lui pour Cancellarius. 11 est possible que la
chose ne se soit point passee ainsi; mais lexplication est trop inge-
nieuse pour «^tre dedaignee.
Au-dessous du titre est la marque de rimprimeur, representant
son atelier meuble d'une presse, dont la barre transversale porte
les mots : Prela AscensianU.
KT LES PARABOLES D*EUDES DE CHERITON. 143
Au bas de la page on lit : « VenQdantur ab lodoco Badio Ascen-
sio. Cil gra||tia et priuilegio, ne quis triennio proximo, nisi e re ||
eiusdem Badii, rursus imprimat. »
Le deuxi^me feuillet est occupe par une d^dicace de F. Mathieu
Makerel, professeur de theologie «acree k Tlnstitut des Premontres,
adress^e k Jean Fischer, ev^que de Rochester et chancelier de
TAcademie de Cambridge.
Les six autres feuillets sont remplis par une table intitul^e :
Index sequentium Sermonum secundum numerum foliorum.
Avec la signature Bl et le chiffre 1, commencent, prives de leur
prologue, les sermons, dont le titre est ainsi formul^ : Incipivnt
FLORES EuANGELiORVM DOiiiNiCALinii mogistri Odonis Cdcellarij Pari-
siensis : et sunt sermones dominicales per totum annum.
Les sermons sont au nombre de soixante-cinq. Mais T^diteur
n'a pas cru devoir donner le texte entier de chacun d'eux. Le mot
Flores indique qu'il n'en a publie que les passages qui lui ont paru
les plus remarquables, et c'est en r^alit^ ce qu*il a fait; mais il ne
s*est pas contente d'agir ainsi : il a souvent aussi donne une forme
plus br^ve k ce quHl n'a pas supprime.
S'il a ainsi consid^rablement ^courte les sermons qu'il avait
entrepris de publier, en revanche il en a augmente le nombre par
Taddition d'un demier destin^ eventuellement au vingt-cinqui^me
dimanche apr^s la f^te de la Trinite. Pour cela il ne s'est pas mis
en frais dlmagination : il a pris les deux sur la Transfiguration de
Jesus-Christ et sur TAssomption de la sainte Vierge, qui, apparte-
nant k la collection de ceux d*Eudes sur les f^tes des Saints,
venaient probablement, dans son manuscrit, sans s^paration appa-
rente, k la suite de ceux sur les Cvangiles des dimanches, et il les
a abreges, d^natur^s et r^unis en un seul. II serait presque impos-
sible de les reconnaitre, si T^diteur n'avait eu soin d'en conserver
les exemples, que je vais exhiber ici conformement au texte qu'il
en a lui-m^me donn^ :
1° PARABOLES TIR^ES DU SERMON
SUR LA TRANSFIGURATION DE J^SUS-CHRIST.
Fol. CL*. — DicitUT quod qu^dammulier nomine Veronica,quaB,secun-
dom quosdam, ex tactuOmbric Christi sanata est, visa facie Christi sic fuit
accensa quod presentia eius vix potuit carere. Vnde rogauit quod imagi-
144 &TUDE 8UR LBS FABLBS
nem snaB faciei sibi relinqneret. Dominus autem pannum lineum saper
faciem suam impressit, et Yeronic2B pannum exhibuit : sed Terius credo
quod ad similitudinem lesu adhuc viuentis prosdicta mulier faciem eius
in telam depinxit. Vnde Tyberius Augustus hanc imaginem aspiciens ceci-
dit in terram et cum tremore et lachrymis adorauit eam, et statim sana-
tus est a langore et vuhiere quod intrinsecus passus est.
Sic tu in tutela castitatis eam in corde depingas, et animi passiones
fugabit.
FoL GL^. — Quidam domicellus beatam virginem deuotissime dilexit
et singulis diebus horas eius psallebat. Parentes eius ipsum vxorem ducere
compulerunt, cum vitam castam potius elegisset. Prandio nuptiamm iam
parato, cum sj)onsus manus suas deberet abluere, recordatus est quod
horas heaXod virginis non compleuerit et dixit se oportere ad ecclesiam
pergere, vt debitum beat^ virgini solueret. Amici eius inuitati dixenmt
huiusmodi verba : Non esse nubentium horas dicere ; tamen ipsis nolen-
tibus ad ecclesiam perrexit solus ; quam cum intrasset, iuxta altare vidit
dominam pulcherrimam omamentis preciosissimis et odoriferis decora-
tam. Domicellus vero exterritus obmutuit; cui ait domina: Amice, res-
pice si unquam tam pulchram, tam decentem vidisti ; qui[a], si mihi simi-
lem vidisti, nihil moror quin aliam eligas. Respondit puer : Nunquam
vidi tibi consimilem in pulchritudine ; et ait domina : Quare igitur me
dimisisti et aliam sponsam duxisti ? Et qusBsiuit puer : Domina, qu» es tu?
Rcspondit : Ego sum mater fllii dei. Et ait Domicellus : Nunquam te dere-
linquam nec aliam super te inducam. Et puer domum reuersus spon-
sam dimisit, et beata; virgiui in castitate et sancta dilectione deuotissime
militauit.
2'' PARABOLES TIR^ES DU SERMON
suR l'assomption DE LA SAINTE VIERGE.
Fol. CLII'. — Quidam senex vidit fratrem meditantcm in cella, el
d^mon foris stans non poterat intrarc ; sed, cum meditari cessauit, ingres-
sus est doDmon in cellara.
Fol. CLII». — Quidam fraler venit ad Abbatem Siluanum, et videns
fratres operantes, ait : Nolite operari cibum quod perit. Maria optimam
partem elegit. Et dixit senex cuidam fratri : Duc istum in cellam vbi
nihil est, tradens ei codicem. Et cum esset hora cibandi, attendebat si
vocarent eum ad prandium ; et non est vocatus. Qui surgens venit ad eos,
dicens: Comedislis hodie?Respondit senex : Etiam. Cui ille : Etquare me
non vocaslis? Et ait senex : Tu spiritualis es, et non eges cibo isto. Nos
vero carnales indigemus, et ideo operamur. Tu vero optimam partem ele-
gisti, legons tota die; ^nde suraere cibum carnalem non oportet te. Quod
cum audisset prostratus dixit : Pater, ignosce mihi, quia peccaui. Cui abbas :
Indiget Maria ^sine] Martha. Per Martham enim Maria alitur. Martha ergo
bonara partem 4'legit, si ad hoc laborat vt Christum in membris reflcial.
'BT LES PARABOLES D*EUDES DE CHERITON. 145
Fol. GLIII*. — Cum quidam Ci^tertiensis ad supernam curiam raptus
esset, et multa genera hominum in gloria vidisset, tristatus est, quia nul.
lum vidit Cistertiensem ; et qua^rebat si omnes damnati essent. Et beata
virgo, expandens pallium suum, multitudinem Cistertiensium ipsi demons-
trauit. Vnde gauisus tam quod prope decessit.
Fol. CLIIII*. — Legitur de quodam paruulo iuda^o qui cum Chrisliano
litteras didicit et die paschee cum eo ad mon^terium iuit : coram imagiue
virginis, quam libenter est intuitus^ genua flexit; tandem cum illo puero
communicauit. £t domum ^veniens requisitus est a patre vbi fuisset. Veri-
tatem confessus est. Pater vbi audiuit eum virginem adorasse et commu-
nicasse posuit eum in clibanum succensum et clausum duobus diebus.
Quem mater biduo qu^siit; a qua cum populo accurreute inuentus est
ludens cum igne. Requisitus puer quis conseruasset enjfi ab igne, dicit
quod illa domina quam in monasterio adorauit.
H^c mitigat ignem ir§ dei, cum exarserit in peccatores.
Le sermon qui renferme les exemples ainsi reproduits, ^tant le
dernier de r^dition de 15^0, est, au recto du feuillet 154 ou il se
termine, suivi de cette souscription : Cum gratia et privilegio^ ne
quis intra Triennium proximum imprimat praeter assensum lodoci
Badii Ascensii; cuius castigatione et impensis absoluti sunt hi sermones
ad Idus Jafiuarias, Anno domini ad calculum Romanum MDXX.
Deo gratias.
10
■ #
LIVRE II.
COMPILATIONS fiT IMITATIONS.
.CHAPITRE PREMIER.
■
FABLES JOINTES A CELLES DEUDES
PAR SES COMPILATEURS.
Les fables d'Eudes, dans sa pensee, ne devaient pas ^tre une •
oeavre puremenilittei*aire composee par lui sans autre but que d'em-
ployer agreablement ses loisirs de lettre. Ellesavaient un objetbien
determine que j'ai pr^cedemment indiqu^. Si elles ne Tont pas
atteint, en revanche elles ont eu une autre utilit^, qui a ete de venir
en aide aux pr6dicateurs, en leur permettant de citer dans leurs
sermons, sous la forme de paraboles, des exemples k Tappui de
leurs theses theologiques. Aussi furent-elles sotivent copiees par
ceux qui cn devaient faire usage. Ceux qui les copiaient ne se
contcntaiont pas toujours de les transcrire; quelquefois ils les
allongeaient, plus souvent ils les abregeaient; en un mot, ils les
modifiaient suivant leur gotlt, et, comme elles n'etaient pas le seul
arsenal qui leur ftlt accessible, ils puisaient ailleurs tantOt d'autres
fables esopiques, tantot des 16gendes religieuses qu'ils y ajou-
taient, afin d avoir sous la main pour leurs homelies un plus grand
choix de materiaux ii employer.
On peut ainsi s*expliquer aisement pourquoi les manuscrits qui
nous sont rostes des fables d'Eudes sont si nombreux, pourquoi
les fables elles-mt^mes y sont intitulees tant6t narrations, tant6t
exemplesy tant6t paraboles, pourquoi elles s y presentent avec tant
de variantes et d*alterations, et enfin pourquoi elles y sont m61ees
k des coUections complexes dues k d'autres auteurs.
FABLES KT PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 147
Cest rexamen de quelques-unes de ces collections qui va faire
Tobjet de ce premier chapitre. Passons-les d'abord en revue.
Les manuscrits Harlep 219 et Douce 169, pr^cedemment analy-
ses, renferment k la suite de roeuvre ^sopique d'Eudes une collec-
tion de vingt-cinq paraboles r^unies par un autre ecrivain monas-
tique.
Dans le manuscrit Harley 219 il y a m^me, interposi^es au milieu
des fables d'Eudes, vingt-cinq.autresparaboles, que le compilateur
a en partie extraites de ses sermons.
Nous avonsvu que leYn^me amalgame se rencontre 'dans le ma-
nuscrit de Wolfenbiittel Gude laiin 200, dans lequel les fables
d'Eudes, plus ou moins alt^rees^ sont m^l6es k une collection de
vingt-neuf autres.
Cest encorece qu'on aper^oit dans le manuscrit679 de laBiblio-
th^que de Beme, ou, comme on Ta vu, sans qu'aucune d^marca-
tion les separe, quarante-huit fables esopiques ^trangeres h Eudes
precedent les quarante-sept qui lui appartiennent.
Rappelons-nous entin le manuscrit du British Museum Add,
11579, oii les fables de notre auteur sont, pour ainsi dire, noyees
dans mi deluge de contes moraux ^ Tusage des orateurs de la
chaire. Du feuillet ^''au feuillet S^'* j'en ai compt^ soixante-dix ; les
feuillets 30^ k 86^ sont remplis par des trait^s th^ologiques et des
sermons intitul^s : Meditationes de dulci passione Christi, — Scnno
in die parasceve, — Sermo de Magdalena, — Sermo in die ascencio-
nisy — Tractatus de penitencia, — Sermones de sancta Maria; puis
du feuillet 87* au feuillet 94*» reparaissent les l^gendes religieuses,
auxquelles, du feuillet 95* au feuillet 116'*, s*adjoignent sans inter-
ruption quarante-quatre fables d'Eudes, suivies k leur tour, du
feuillet 117* au feuillet 121**, de treize r^cits de la m^me nature que
les soixante-dix premiers; ensuite les feuillets 122* k 140" sont
consacr^s k des dissertations dogmatiques sur les sept p6ches mor-
tels; enfin ce sont encore des contes moraux que conservent les
feuillets 140^ li U7.
Mais si les paraboles et les fables, que les compilateurs eccle-
siastiques ont r^unies k roeuvre ^sopique d'Eudes, lui sont pour la
plupart etrangeres, il y en a cependant parmi elles quelques-unes
qui en sont deriv^es, quelques-unes aussi qui peuvenl avoir ^te
prises ailleurs, mais qui, diflKrentes par Torigine et la forme, sont
148 £:tude sur les fables
par le fond semblables,plusieurs enfin qui sont ou la copie presque
litt^rale ou Timitation visible de certains exemples de ses sermons.
Je ne serais pas cons^quent, si, apr^s les avoir exhib^es dans une
premi^re ^dition consacr^e h Phddre et accessoirement k ses an-
ciens imitateurs, je ne leur accordais pas la m^me faveur dans
r^dition actuelle, dans laquelle il occupe laprincipale place et oii
tout ce qui, m^me de tr^s loin, se rapporte k lui doit pacattre
moins d^plac^.
Je vais en consequence m'occuper successivement de la collec-
tion sp^ciale au manuscrit Harley 219, puis de celle offerte k la fois .
par ce manuscrit et par le manuscrit Douce 169, enfin de celle du
manuscrit de Wolfenbiittel Gude 200.
Quant aux fables du manuscrit 679 de Berne, comme elles sont
pour la plupart une imitation de celles du Romulus ordinaire et
que je leur ai octroy^ ailleurs leur place naturelle, je n*ai plus k en
parler ici.
Enfin, en ce qui touche les 16gendes religieuses et autres pieces
du manuscrit du British Museum Add. 11579, quoique beaucoup
d*entre elles offrent les caract^res de la parabole, suivant k leur
^gard les m^mes errements que dans ma premidre ^dition, je ne
donnerai asile k aucune d'elles.
SECTION L
FaJiles et paraJioles sp^ciales au manuscrit Harley 219.
Dans ma premiere edition du contenu du manuserit latin Harley
219, j'avais suppos6 que les paraboles jointes aux fables d*Eudes
avaient une seule et m^me origine. Apres nouvel examen, je suis
aujourd'hui enclin k croire qu'elles se rapporteni k deux collec-
tions distinctes.
Cest ce qui me paralt de prime abord ressortir dlndices ext^-.
rieurs, qui, k mon sens, sont tres significatifs. Ainsi, dans le manu-
scrit Harley 219, il y a deux s^ries de paraboles, s^par^es Tune de
Tautre par une partie des fables d'Eudes : la premi^re en com-
prend vingt-cinq, auxquelles leur position doit faire attribuer les
num^ros 35 k 59, et la deuxi^me, ^galement vingt-cinq, qui doivent
recevoirles num^ros 89 k 107». En outre, si Ton se r^f^re au ma-
ET LES PARABOLES. DEUDES DE CHERITON. 149
nuscrit Douce 169, on ii'y rencontre aucune de celles de la pre-
mi^re s^rie, et Ton y trouve au contraire celles de la deuxi^me,
group^es, k uhe seule exception pr^s, dans un ordre identique. II
est probable que Tauteur de la compilation contenue dans le manu-
scrit Douce 169 a eu k sa disposition un manuscrit de la deuxi^me
s^rie, qui.ne renfermait rien de la premi^re et dans lequel Tab-
sence de celle^i 6tait due k rorigine diff^rente de Tune et de
Tautre.
Mais si les deux s^ries appartiennent k deux collections dis-
tinctes, elles n'en ont pas moins une connexit^ certaine avec les
fables et les sermons d'Eudes.
Cette connexit^ *n'est pas uniquement ce qu'elles ont de com-
mun; c'est encore le pays dans lequel elles ont pris naissance. A
ma connaissance, la premiere se trouve seulement dans le manu-
scrit Harley 219, et la deuxi^me, k la fois dans ce manuscrit et dans
le manuscrit Douce 169, qui Tun et Tautre sont roeuvre de copistes
anglais et qui permettent de supposer qu^elles ont 6t6 toutes les
deux compos6es en Angleterre.
La distinction ainsi ^tablie, voici la liste des paraboles de la
premi^re compilation avec les titres qui dans une traduction fran-
Qaise pourraient leur ^tre attribu^s :
Ms.
Harlit 219.
1. Le Loup et laBrebis , 35
2. Les deux Voisins 36
3. Les deux Soldats lib^r^s 37
.4. Le P^re de famille et TAspic avec ses Petits 38
5. Le bienheureux Gr^goire et son Ours 39
6. Pens^e d'Anselme sur le coeur humain 40
7. L'Ane, le Renard et le Loup 41
8. Le Roi malade et le Prophke tHe 42
9. LnErmite qui se brille les doigts 43
10. Le Clerc luxurieux et la Vierge Marie 44
. 1 1 . Les deux ^oliers au tombeau d'Ovide 45
12. Le Chef de voleurs converti 45
13. Le Jardinier impotent ^ 47
14. La Matrone vertueuse 48
15. Le Songe du Prfitre 49
16. Le Prdtre, fils d'une Femme adult^re 50
17. Le Riche peu charitable 51
18. Le Riche avide et ses denx Fils 52
150 &TUDE SUR LES FABLES
;•
Mt.
Hablst S19.
19. Le Soldat mort et l^Ex^cuteur de ses volontes. 53
20. L^Extatique, le Diable et TAnge. . . '. 54
21. Le Ghanoine s^culier et la Juive 55
22. L^Ermite murmurant contre la justice divine 56
23. LaDispute de TAigle et du Rat. . . * , . 57
24. Les deux Serpents et le Ghevalier " 58
25. Le Rat qui veut marier sa Filje 59
Quoique j'aie donne la d^nomination de paraboles k toutes les
pi^ces de cette liste, il y ena, en realit^, quelques-unes qui ont tous
les caract^res de la fable ^sopique ordinaire et dont il convient des
lors de s'occuper plus sp^cialement dans cet ouvrage' : ce sont
celles qui portent les numeros i, 4, 7, 23, 24 et 25.
Les fables i, 4, 23 et 24sont probablement originales; du.moi]is
je n'en connais pas dont elles soient rinritation.
II en e^t autrement de la fable 7 : le Lion convoque les animaux
en assemblee generale^ A la reunion il demandes'il n'y a pas d'ab-*
sents. On lui signale l'Ane. Immediatement il charge le Loup et le
Renard d'aller le chercher et de Tamener de gre ou de force. Les
envoy^s font part k TAne de leur mission. II leur objecte que par
privil^ge sp^cial il a ^te exempte de tous les appels. Ils lui deman-
dent alors de produire la pi6ce justificative, et TAne consent. Apr^s
discussion entre le Loup et le Renard, le sort, auquel ils Cnissent
par s'en remettre, designe ce dernier pour en prendre connais-
sance. L'Ane lui dit qu*il peut lire sa dispense ecrite sous son pied
droit; le Renard s'approche et est renverse par une ruade qu'il
regoit en plein museau. Ce que voyant,- le Loup se moque de lui.
Quoique ici les personnages soient plus nombreux et laction plus
alambiquee, il est impossible de n'y pas voir une r^miniscence de
la fable de Romulus, dans laquelle la ruade est envoy^e par le
Cheval au Lion.
Quant k la fable 25, le sujet en a ete traite tout a la fois dans le
Derive complet du Romulus anglo-latin et dans la collection dTudes.
Est-ce de Tune de ces deux sources qu'elle a ete tiree? II est diffi-
cile de resoudre cetle question. D'une part, dans la fable 25, comme
dans celle qui dans la coUection d*Eudes porte le numero 63, c'est
une Souris qui joue le r61e principal ; seulement dans la premi^re la
Souris cherche un mari pour sa lille, tandis que, dans la seconde.
BT LE8 PAR^BOLJSS DEUDES DE CHERITON. 151
c'esl pour e11e-m4me, et pour cela dans la premi^re elle s'adresse
successivemetii h la Lune, au Soleil, au Nuage, au Vent et au Ch^-
teau fbrt, tandis que dans la seconde elle ne presente sa demande
qu'au Vent et au Mur de Narbonne. D'autre part, si Ton compare
la fable 25 k la fable 116 du Derive complet du Rdmulus anglo-latin,
on voit que le r61e principal imparti h la Souris dans la premi^re
est devolu dans la seconde au Mulot, qui cherche femme pour lui-
m^me, et qui neglige la-Lune; seulement dans Tune comme dans
rautre apperaissent le Soleil et le Nuage. Ge qui semble ressortir
de tout cela, c'est*que lafable 25 n'est derivee d*aucune des deux
autres et que toutes les trois ont seulement une m^me origine.
Ce qu^l faut remarquer maintenant, c'eit que la coUection a
un lien plus etroit avec les paraboles d'Eudes, et que sous les n~ 9
et 22 elle en renferme deux, qui sous une forme differente avaient
ete ins^r^es par lui dans ses sermons sur les £vangiles du deuxi^me
dimanche apres Toctave de P&ques et du cinquieme dimanche apr^s
la Penlec6te.
• *
Dans ja fable 9 il est. question d'un ermite qui, apres avoir la
nuit accueilli chez lui par humanite une.fille de mauvaise vie en
apparence a^Tolee parla frayeur, est envahi par une violente tenta-
tion, se brille les doigts pour-y r^sister, la surmonte, et rend la vie
par ses pri^res k la tentatrice frappee de mort. Dans Texemple
d^Eudes le r^dt est au fond le m^me, mais la forme est plus
abregee.
La fable 22 nous montre un ermite conduit par un ange, qui,
apres avoir accompli sous ses yeux des actes en apparence cri-
minels, lui explique qu'ilfi'a ete que Texecuteur des decisions ne-
cessair^s de la justice divine. Ici encore les deux redactions diff^-
rent; mais elles ont des points -de ressemblance assez notables
pour qu'on piiisse croire que la fable est directement derivee de
rexen^)le du sermon.
SECTION II.
Fables et paraboles commanes auz manascrlts Harley 219
et Bouce 169.
Apr^s Texamen que, dans la premi^re section de ce chapitre,
j'ai AtL faire de la collection de paraboles commune aux manuscrits
132 £:TUDfi SUa LES FABLES
m
Harley !2i9 et Douce 169, je n'aurais gu^re k m'y arrdter, si dans
ce dernier manuscrit elle ne se terminait pas par cette phrase :
Expliciunt proverbia magisiri Hugonit de Sancto Victore'.
Dans ma premi^re ediiion, ue prenant pas au s^rieux nne men-
tion finale oii le nbm d'Hugues de Saint-Yictor me semblait avoir
^t^, par la fantaisie d'un copiste, introduit sans^apparence de rai- '
son, c'etait sans y attacher d'importance que j'avais appel^ Tatten-
tion sur ce point. Mais aujourd^hui je consid^re que d'autres que
moi sans doute s'en preoccuperont, et devant cette' perspective fl
me semble que mon devoir est de motiver d^s k pr^s^nt mon opi>
nion sur une question qui pourra t6t on tard $tre'pos6e.
Faut-il admettre que Hugues-de Saint-Victorsoitrauteur, sinon
des fables qui sont avec raison attribu^es k Eudes/au moins des
vingt-cinq pi^ces,qui, sans interruption» dans les deux manuscYnts,
leurfont suite? Voici ma reponse : Dans ses obuvre*s compl^tes,
publiees en trois volumes in-folio, ^Roufin; en 1648,Jes ^diteurs
n'ont fait entrer aucune des vingt-cinq pi^des: On peut obj^Qter
que cette raison n'est pats prohante, et que,- de m^me qtCils y ont
donne place k des ouvrages/qui, au dire de M. Haur^au (1), n'^taient
pas son oeuvre, de m^me ils ont pu en omettre quelques-uns qn'n
avaiJt reeilement composes. Cest vi^i; mais, selon mbi, il y a quel-
que clxose qui ote toutei valeut k la phrase terminale, c'est que^
dans la pens^e evidente de celui qui ra ^crite, eHe ne Se rapportait
pas uniquement aux vingt-cinq dferniers jecits du . recueil, et
s'appiiquait avant tout aux fables d'Eudes. Et ce qui le p/ouve,
c'est le raot proverbia, par lequel elles sonJt souvent designees'
tant dans ies manuscrits que dans ies ouvrages bibliographiques, et
qui, n^etant gu6re approprie aux derniers r^cits, a dA ^tre surtout
' • • *
empioye k cause d'elles. Or, si rauteur de la phrase finale, quand
il s'est agi des fables d'Eude§, s'est grossi^rement tromp^, doit-on
davantage, pour la coUection qui les suit, ajouter foi k sa declara-
({ ) Dans la Souvelle Biographie gin^rale, ott cc conscicncieux 6rudit a 6cs%i
rarticlc sur Hugucs do Saint-Victor, il s'exprime ainsi : « Se8*oeuvres ont ^16
publices a Rouen, en 1648, cn trois Tolumes in-fol. par quelques-itns de ses
confc^rcs en rcligion. Mais, que Ton cn soit aTcrti, il ne faut pas ourrir au hasard
cct ample recucil et jugcr l'autcur sur lc premier opuscule qu'on y pourra ren«.
contrer. II a M^ en eflfet, reconnu que les dditcurs, gcns d'un faiblc disceme-
mcnt, ont cnta«s6 pele-mdle dans ce recueil, sous le nom de Hugues de* Saint-
Yictor, les ecrits authentiques 'de leur confr^ro et ceux de Hugues do FouiUoi. «
BT LES PARABOLES D^EUDES DE GHERITON. 153
lion?On ne peut k cette questionrepondre que n^gativement. Ce qui
en resuite, c'est qu'ii est impossible de fixer k Tapparition de cette
collection une date approximative. Si eile ^tait Toeuvre de Hugues
de Saint-Victor, ii faudrait ia faire .remonter au inilieu de la pre-
miere moitie du xii* sidcle. Comme on ne peut la iui attribuer, tout
ce qu'on peut dire, o*est que l'4ge du plus ancien des manuscrits
qui ia renferment ne permet pas de la supposer plus recente que
le commencement du xrv* sidcle.
Cette question traitee, il ne me reste plus qu'^ donner la liste
des vingt^inq pi^ces. Cest ce que je vais faire, en les d^signant
par des titres fran^ais/ et en pla^ant en regard les num^ros des
places qu'eiles occupent dans les deux manuscrits^
DoucB 169. Harlbt 210.
1. Le R^cbe'et son Fils qui.se clottre 65. 8Q.
2. L*Arbre appel^ IlEpiSiSiov 66. 90.
3. .Le Paysan invit^ pai^son Maitre k dtner. . . 67. 9i.
.4. La FemmQ qui ne se trouve pas assez belle. . 68. 92.
• • •
5. Le .Ghatii.qui son Maitre a coupdla queue. . 68*^. 92*.
0. L'abbe Athanase et la Femme perdue ! . . . 68**. 92*».
7. L'abb^ Arsfene eb la Matrone. ... . ... . 68«. 92«.
8. S. Hilaire et FEnfant ressus/citd 68-*. 92-*.
9. Le bienheureux abb^ llacaire etle Diable. . 69. 93.'
10. Julien T Apostat et le Diable*. ..*...•,.. 70. 93*.
11. iii Matro^e paresseuse. 71. 94.
12. Le Phre qui appr^n(l k son'Fils k se crder des
amfs ;*....*. 72. . 95.
n. Les quatre Cat^gorjes d'arbres'. ...... 73. 96.
14. La jeune Reine' reconnaissante 74. 97. •
15. Le Solitaire repentant et le Diabfe .85. 98.
16. La Femme qui confesse tbus ses p^ch^s. . .' 75. 99.
17. LePape; la Veuve etle Diable'. ...... 76. ' 100.
18. LaFille du Juif et rAmoureuz chp^tien. . . 77. 101.
• • •
19. Le Fou en prison 78. 102.
20. Le nouveau Converti 79. 103.
21 ! L*Auimal • appel^ Harj^ie 80. 104.
* 22. L'Homme qui a perdu ses trois enfants. . . 81. 105.
23. Le.S€orpion .* 82. 106. .
24. Les deuxJumeaux malades 83. 107..
25. Les Epoux empoisonn^s . . ' . . -84. 107».
Comme je Tai dej^ dit et* comme on en peut juger par leurs
^itres, ces vingt-cinq pieces ne sont qu'une pure collection de para-
154 £TUDE SUR LES FABLBS
boles puisees par un compilateur dans divers sennonnaires, et no-
tamment dans celui d'£udes sur les £vangiles des dimanches. En
effet, des pi^ces 3 k 10 la premi^re est la copie presque litt^rale de
la m^me parabole ins^r^e dans son sermon pour le deuxi^ma
dimanche de TAvent; les six suivantes ne sont egalement que la
reproduction serviie des paraboles contenues dan^ le sermon pour
Toctave de P&ques, et la huiti^me, celle de la m^me parabole con-
sign^e dans le sermon pour ies Rogations. Ajoutons que les pidces
15 et 20, quoique tir^es sans doute d'un autre sermonnaire, se
retrouvent, sous une forme differente, la premi^re dans une des
paraboles du sermon d'Eudes pour le vingt-quatri^me dimanche
apres la Pentec6te, et la deuxi^me dans une de celles de son ser-
mon pour le huiti^me.
On voit que, si cette deuxi^me compilation ne pr^sente pas de
vraies fables esopiques, j'avais, a raison de son aflinit^ avec les
sermons d^Eudes, de justes motifs de ne.pas la negliger.
SECTION IH. •.
Fables spteiales an mannserit Onde 800.
Lorsque pr^cedemment j*ai eu k analyser le manuscrit Gude
200 de la Biblioth^que de Wolfenbiittel, j'ai expliqu^ que, sur les
soixante-six fables qu'il renferme, trente-sept seulement appar-
tenaient k Eudes etque les vingt-neuf autres lui ^taient etrang^res.
Ces dernieres sont, dans le manuscrit, les fabl^s 1,-37 ^ 53, 56 k 59
et 61 ^ 67. Le monrent est venu de les examiner*
»
Pour determiner 1 epoque k laquelle ont ete compos^es les
fables dont il a ^16 question dans les deux sections pr^ce^entes, on
n'a pas, comme nous ravohd vu, d^autreiguitle que T^ge des manu-
scrits. 11 n'en est pas de m^me pdur celles qui sont sp^ciales au
manuscrit de Wolfenbiittel. Non seulement T^ge de ce manuscrit,
qui ii la fm de la partie comprenant les f^bles porte la date de 1326,
montre quelle est repoqu'e.l& moins ancienne qu*on puisse ieur
assigner, mais encore 11 existe un autre ^l^ment sdr qui permet
de fixer le temps le plus recul^ auqu^l on puisse les faire remonter.
II est fourni par ces mots, qui sont les premiers de la premifere
fable : Libro de Proprietatibus rerum.
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 155
II a ^i^, au moyen 4ge, compose plus d'un livre auquel pouvait
convenir ce titre, communement appliqu6 aux traites, sinon ency-
clopediques, au moins tres complexes. Cest m^me, nous Tavons
vu, dansunde ces traites, intitule exceptionneliement^uAi/artufn,
que se trouvent les fabies auxquelles cette section est consacree.
Mais tous les traites De Propnetatibus rerum n'ont pas eu une ^gale
vogue ; il en est un qui a ete pilis renomme que les autres : c'est
celui qui a ^t^ compos^ par un moine, nomme k tort tant6t Bar-
tkelemi VAnglais, tantot Barthelemi de Glanville (1). Or il n'est pas
douteux que c'est k son oeuvre qu'il est fait allusion dans la pre-
mi^re fable du Multifarium. En efTet, on y rencontre des phrases
dont le fond et la forme ont et^ visiblement inspir^s par celles
que le moine Barth61emi a ecrites sur les moeurs du pelican. Ainsi,
parlant de cet oiseau, qui se dechire la poitrine pour nourrir ses
petits de son sang, il dit : « Ex sanguine vero copiosius sic efTuso
debilitatur mater; unde et pulli cogantur exire pro cibo, quorum
quidam naturali effectu matrem debilitatam pascunt. Quidam vero
degeneres sunt, et de matre nullam penitus curam gerunt (2). »
Or, dans la premi^re fable on lit : « Pellicanus nimio affectu diligit
pullos suos, eviscerat se ipsum pro illis nutriendis, sanguinem
suum eis adsugandum (sic) ministrat; qui ex hoc tantum debili-
tatur, quod non potest nidum exire nec necessaria procurare, sed
respicit pullos suos quasi eis insinuans voluntatem suam debilita-
tam nutibus ^t gemitibus. Tunc pulli, qui non degenerant natura-
«
liter a parente, cibum ei procurant. » L'imitation est palpable, et
la consequence, c'ast que les-fables ne peuvent remonter h une
epoque anterieure k celle k laquelle fut ^crit Touvrage du moine
Barth^lemi.
Resteii savoir quel etait ce mpine et quelle ^tait cette epoque. '
Si Ton s^en rapporte 'aux. tociens bibliographes et notamment h
Bale, le moine Barthelemi aurait ^t^ k, soi) apog^e en Angleterre .
^l) Voyez, dans le tome XXX de VBistoire litt€raire de lcc France, pp. 353 et
suiT., Fart. de M. Li6opold Deiisle intitul6 \.Trait4s divers siir les propri^t^s des
choees.
(2) Voyci iQfeuillet ii3 r« de redition incunable de i482, termin6e par cotte
souscription : « Explicit' l^actatus de proprietatibus rerum, editus a fratre Bar-
iholomeo asglico ordinis fratrum minorum. Impressus pcr Petrum yngarum. Sub
anno domini MiUei^imo quadringentesimo octuagesimo secundo, dic vcro nouem-
bris xxi. »
156 £TUDE SUR LES FABLBS
sous le r^gne d'£douard III, vers 1360 (1), et il faudrait d^s lors
admettre que son traite De Proprietatibus rerum ne pent gn^re avoir
vu le jour k une date anterieure. Mais, en faisant de Barthelemi un
ecrivain du xiV siecle, Bale et tous ceux qui Tont copi^ se sont
doublement tromp^s, et dans ma premi^re ^dition des fables de
Wolfenbiittel j*ai eu le tort de partager leur double erreur. Par sa
dissertation intitulee : TraU4$ divers sur le$ propriitis de$ chose$^
M. L^opold Deiisle, dans ie volume xxx de VH%$toire littiraire de
la France (2), a etabli que Barthelemi ^tait un moine frangais qui
avait vecu et ecrit dans la premi^re moiti^ du xiii* si^cle.
« Nous n'avons, dit-il, remarqu^ dans le De Proprietaiibus rerum
rien qui trahisse une origine anglaise ; plusieurs passages que nous
signalerons bientut sembient plutot indiquer que Tauteur ^tait
Fran^ais, ou du moins quHl habitait la France et qu'il en.connais-
sait parfaitement les usages. De plus, Barth^lemi de Pise, qui vi^-ait
dans la seconde moiti^ du xiv^ si^cle, dit formellement que Tau-
teur du De Proprietatibus rerum appartenait k la province de France :
Bartholomaeus qui librum edidit de proprietatibus rerum, de promncia
Franeise fuit, Frere Salimbene, ayant k caract^riser Tauteur du De
proprietatibus rerum, dit simplement : « Fr^re Barth^lemi rAnglais,
« de l'ordre des Mineurs, fut un grand clero, qui expliqua toute la
« Bible dans un cours professe k Paris : « Magnus clericus fuit, et
« totam Bibliam cursorie Parisius legit. »
Le renseignement le plus precis qui nous soit parvenu sur la
vie de Barth^lemi se trouve dans une lettre adressee en 4230 par
le gen^ral des freres Mineurs au provincial de France, lettre dont
la substance est pass^e dans le recit de Wadding. II s'agissait d'or-
ganiser la province de Saxe, recemment instituee par suite dti
d^doublement de la province d'Aliemagne, que le chapitre g^n^ral
venait de partager en deux. Le g^neral demandait au provincial de
France Tenvoi de deux reiigieux qui devaient diriger Tadministra-
tion et les ^tudes de Tordre dans la nouvelle province, et c*4tait
fr^re Barthelemi TAnglais qui ^tait d^sign^ pour le second poste :
fratrem Bartholomseum Anglicum lecturae praeficiendum.
a
(1) Scriptorum illustrium maioris Brytanni* quam nunc Angliam et Scoti&m
uocant Catalogux,.. Auctore loanne Baleo. BasUese, apud loannom Oporinnin,
1557-1559, 2 vol. in-f. (Voyez 1. 1, p. 464.)
(2) Voyezpp. 353 et suiv.
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 157
« Toul se r6unit donc pour nous autoriser k inscrire le nom de
Barthelemi sur la liste des th^ologiens frauQais et pour le placer
parmi les auteurs de la premi^re moiti^ du regne de saint Louis.
Cest d'ailleurs la date que nous aurions 6t6 amen^s k lui assigner
par Texamen des manuscrits que nous poss^dons du De Proprieta-
ixbus rerum, et dont plusieurs offrent tous ks caracteres de copies
du xiu* siecle. Amable Jourdain etait dej^ arriv^ h peu pres au
m^me resultat, en constatant que, dans le De Propnetatibus rerum^
plusieurs trait^s d^Aristote sont toujours cit6s d^apr^s une traduc-
tion faite sur la version arabe, traduction qui tomba en d^su^tude
vers Tannee 1260. II est donc assez 6tonnant que presque tous les
bibliographes modemes, soigneusement ^numer^s par Tabb^ Che-
valier, aient fait vivre Barthelemi au milieu du si^cle suivant. L*ori-
gine de ^ette erreur, qui est m^me passee dans le Discours sur
rfetat des lettres en France au xiv« siecle,doit ^tre cherch^e dans le
traite de Jean de Trittenheim, ou la notice consacr^e h Barthelemi
TAnglaisest placeeapr^s Tarticle de Pierre Thomas, rapport^ iTan-
ii6e 1350, et avant celui de Pierre BQuhier,rapporte ^Tann^e 1360. »
Ce qui peut maintenant se d^duire de cette citation trop in-
structive pour qu'on en regrette la longueur, c'est que la collection
de vingt-huit fables, qui, ainsi que le d^montre le manuscrit de
Wolfenblittel, n'a pas pu ^tre composee apr^s Tannee 1326, ne
saurait ^tre de plus d'un siecle ant^rieure k cette date ; d^oii il
r^sulte qu'elle peut, sans avoir pr^c^d^ roeuvre d*Eudes, Tavoir du
moins suivie de tr^s pres.
Quant k la personnalite de.rauteur, rien dans le manuscrit ne
permet de la soupgonner. Ce qu*on peut seulement affirmer, c'est
qu'il ne s'agit plus ici d'une compilation faite par un predicateur
pour son usage ou pour celui de ses confreres. L'analyse qui, dans
ce volume (1), a ^t6 faite du manuscrit de Wolfenbuttel, montre
que le compilateur ^tait un encyclop^diste, qui, comme Vincent de
Beauvais, 8'etait un peu cru oblige de faire entrer des fables dans
ia partie historique de son ouvrage.
II en avait ainsi reuni soixante-six. Sur ce nombre nous avons
^Ti que rceuvre esopique d'Eudes lui en avait fourni trente^ept.
Nous n'avons k nous occuper ici que des vingt-neuf autres; en
(1) Voyes pluB haut, pp. 54 ct sui?.
158 6TUDE 8UR LES FABLES
voici la liste avec les titres fran^ais qui peuvent leor dtre donn^s :
m. OUDB LAT. 100.
1. Le P^lican et ses Petits i.
2. Le Loup qui se confesse 37.
3. La Salamandre et la Mouche 38.
4. Le Rat et la Grenouille 39.
5. Le Renard et le Loup cngraiss^ 40.
6. Le Ghevaircr malade et le Religieux 4L
7. I^e Ghasseur et le bienheureux Antoine 42.
8. Le Mattre et le Serviteur desob^issant 43.
9. Le jeune Erraite k la Ville 44.
10. Le Rolour du Seigncur 45.
i ^. Les trois degrt^s de l*Orgueil 46.
12. -L^Ane vdtu de la peau du Lion . . ■ 47.
• 13. Le Singe de 1' Apothicaire . 48.
14. La Guenon et ses Pelits ,. 49.
15. Le Lion, FAne et le Coq 50.
16. Le Gei'f a la Fonlaine 51.
17. L'Onagrc et rAne. 52.
18. I^ Lion dans son antre et le Renard au dehors 53.
19. L'Ane chargt^ d*abord de sel, puis d'^ponges 56.
20. Le Jardinier et son Anc. : , 57.
21 . Les Aigles, les Lievres el le Renard * . 58.
22. L'Aigle et lu Colorabe en dispute 59.
23. I/Arie et le Merle. .' . 61.
24. I/Ane dans un bourbier et los Grabes 62.
25. I^ Truie el. kiLioime. . . . : 03.
26. Le Louji.et le Bouc ; 04.
. 27. UVieilleel le Medt«ciii. . .' 05.
28. LaGu(Vpeet le Sorpont 66.
29. Le Lion, le Renaj-d et rOurs 07.
Quelles sont les sources de ces vinjrt-neuf fables? Disons toul
de suite qu'aucune delles ne peut ^tre attribuee h Tauteur du Mul-
iifarmm, et ajoutons que les cinq placees sous les num^ros 3, 4, 5,
« et 7 sont la copie presque litterale des exemples qu*Eudes avail
semes dans ses sernions sur les £vangiles des dimanches, savoir :
la Salamandro ct la Mouchc, dans le sermon pour le jour de la
Sainte Trinito ; le Rat et la Grenouille, dans celui pour le x* dimanche
apr^s la Pentecole: le Renard et le Loup engraisse, dans celui pour
le XV* (1); le Chevalier malade et le Religieux, et le Chasseur et le
(1) Cct exciiipic a M publi^ par Docen dans sa Dissertation intittiloc : Veber
die Aesopischen Faheln des Anonymtu des Nevelet^ und einem andem bisher unhe-
ET LES PARABOLES D'EUDElS DE CHERITON. 159
Bienheureux Antoine, dans celui pour le xvn«. On voit que le com-
pilateur avait conserve k ces exemples Tordre qu'Eudes leur avait
assign^.
Lesautres piecesparaissent avoirune origine etrang6re ^Eudes;
aussi n en dirai-je que quelques mots. On sait d^j^ d'oii est issue
celle du Pelican et de ses Petits; je n*ai donc plus k m*occuper que
de celles portant les numeros 2 et 8 i 29.
Sans proceder de roeuvre d*Eudes, le n? 2 (le Loup qui se con-
fesse), le n° 9 (le Jeime Ermite k la ville), le n<* 10 (le Retour dij
Seigneur), le n" 12 (FAne v^tu de la peau du Lion) traitent des
sujets semblabies k ceux exploites par lui dans sa fable xxn,.dans
son sermon pour ie lendemain de ia f^te de P4ques, dans celui po^r
le septieme dimanche apres la Pentec6te'et dans sa fable xxVi.
Mais, si ce n est pas Eudes qui a fourni la matiere de ces num^ros,
i^afTabulation du dernier, par ses proportions et sa nat)ire, perjnet
de croire que c'est dans un sermonnaire qu41s ont ete pris.
Le n** 14 (la^Guenon et ses Petits) a sa premi^re origine latine
dans la fable xxxv d*Avianus, mais n'en parait pas Hre directement
derivee.
«
Le n^ 16 (le Cerf [i la Fontaine) est une imitation indirecte de
la fable xw du premier livre de Phedre ; la redaction a>^c laquelle
elle a le plus de ressemblance est celle de fa fable xxvin du De-
rive complet du Romulus anglo-latin.
Le n** 18 (le Lion dans son antre et le Renard "au dehors) est
celui d'une fable bien cohnue. Cest Horace qui, dans la premidre
de sesepltres, a donne k cette fable sa premiere forme iatine. Parmi
les nombr^uses imitations qui en ont e,t^ faites, c^esl de celle du
Romulus de Nilant que la fable du Multifarium se rapproche le plus.
Ilressort d'ailleurs de son afTabulation que, conime la plupart des
precedentcs, elle n'est qu'un exemple de sermonnaire.
Le n* 19 (FAne charge d^abord de sel, puis d'eponges) est celui .
d*une fable aussi populaire que celle du n"* 18. Elle existe dans
Esope (1), et c^est aussi la cent-onzl^me de Babrius. Dans les deux
ktamten FabeUUchter det Mittelalters, (Voyez Beytrage zur Geschichte und Lite-
mur,..f herausgegeben Yon Johann Christoph Freybcrn von Aretin. Neuntcr
B&nd. Mttnchcn,' 1807, p. 1241.
(1) Dans rddition du docteur Corai, ou elle sc trouve aux pagcs 166 et 167,
c est la fable 254.
160 FABLES ET PARABOLES D'£UDfiIS DE CHERITON.
fables grecques nefigure qu'un seul animal. Faeme au contraire en
a mis deux en sc^ne, et La Fontaine, qui a trait6 le m^me sujet, a
suivi son exemple (1). Quoique dans la fable du Multifarium,
comme dans celles d'£sope et de Babrius, il n'y ait qu'un Ane
charge successivement de deux fardeaux diff^rents, il n'est pas
supposable que le compilateur latin ait 6u recours aux textes grecs;
il est plus probable que c'est de quelque sermonnaire que, comme
quelques-unes des prec^dentes, il a tir^ sa fable.
Quant aux autres de la m^me collection, il est vraisembable que
c'est egalement dans des recueils de sermons qu'il les a en partie
trouvees et pri^es.
«
(1) Voyez Utpe II, (ablo i.O.
GHAPITRE II.
FABLES ABREGfiES DE JEAN DE SHEPPEY.
Dans le precedent chapitre, je ne me suis occupe que des
compilations, dans lesquelles, soit textuellement, soit aiterees, ies
fables et les paraboles d'Eudes ont ete -englobees. Ont-elles sfeule-
ment servi k ces compilations, ou n'ont-elles pas ^te ^galement la
base d'imitations purement litteraires?Telle est la question qu'on
est tout naturellement port6 k se poser. Je ne crois pas qu'aucun
imitateur ait jamais songe h composer un recueil de paraboles
issues de celles d'Eudes; mais, h T^garjd des fables esopiques de ce
demier, 11 en a ete autrement : il en a 6t6 r6dig6 un abrege qui
n'est pas sans valeur et que j'ai maintenant k examiner.
Eudes avait eu le tort de donner aux morales de ses fables des '
proportions demesur^es, qui en rendaient la lecture fastidieuse.
Ce defaut etait trop sensible pour que Tidee d'y remedier ne vint
pas i quelque ecrivain du moyen &ge. Cest li, j'en ai la conviction,
ce qui a donne naissance k Tabrege contenu dans le manuscrit 248
(lu college Merton-, h Oxford.
§ !•'. — NOTICE SUR L'aUTEUR.
En Tabsence de tout renseignement, en songeant qu'Eudes ^tait
Anglais, qu'il ecrivit ses paraboles en Angleterre et que Tunique
manuscrit qui contient la collection de son abr^viateur est conserve
^ Oxford, on serait porte k Tattribuer h un Anglais. Une mention
inscrite en t^te dumanuscrit permet d'aller plus loin et de connaltre
le nom de Tauteur. En effet, d*apres cette mention que rien n'au-
11
162 £:tude sur les pables
torise k suspecter, le manuscrit doit ^tre de la main de rev^qne de
Rochester, Jean de Sheppey.
Pits (1) et, en le copiant, Moreri (2) nous ont fourni quelques
renseignements sur ce personnage. U prit lliabit religieux dans le
couvent de Rochester et fut re^u docteur h TUniversit^ d^Oxford.
n s'adonna surtout k ia pr^dication, vint en France, rentra en Angle-
terre, fut, en 1352, elev6 k la dignit^ d'ev^que, et mourut en 1360.
II avait reuni ses sermons, dont il avait form^ trois volumes.
Cest du troisi^me qu'il s*agit ici. Comme il r^sulte de la mention
dont il vient d'^tre parl^, que les sermons qu'il renferme ont ete
compos^s ou tout au moins arrang^s par lui-m^me, il est vraisem-
blable que Tabrege des fables ^sopiques d'Eudes qu'il y a joint est
^galement son oeuvre.
Apr^s sa mort, ce volume a ^t^ vendu par ses ex^cuteurs testa-
mentaires, et, k Taide des lib^ralit^s qu'il tenait de Nicolas de
Sandwich, son sup^rieur hi^rarchique, achet^ par William Reed,
alors archidiacre de Rodhester et ensuite ^vftque de Chichester,
qui k son tour en flt don au coll^ge Merton.
§ 2. — BXAMEN DES FABLBS.
Ce qui, ainsi que je Tai dit, caract^rise les fables de Jean de
Sheppey, c'est ieur concision : Tauteur a non seulement snpprime
presque completement les afTabulations, mais encore notablement
diminue ia iongueur des apologues eux-m^mes, qui ont ^te reduits
aux developpements strictement necessaires. II convient toutefois
de dire que dans son oeuvre ainsi ecourtee on n en sent pas moins
lamenie rigidite et la m^me ind^pendance que dans celle d^Eudes.
Cest ainsi que, quoique ev^que, il ne s'abstient pas de r^v^ler et
de stigmatiser les agissements des pr^iats, que, dans sa fable xix,
il montre durs et audacieux k legard des pauvres, et craintifs et
patients devant les puissants, el k qui, dans safable lxxi, il reproche
de deserter leurs dioceses et de laisser k des pr^tres ignorants ou
malintentionnes le salut des ^mes conflees k leur garde.
(i) Joannis Pitsei Angli, S. Theologise doctoris, Relationum de rebus Anglicis
Tomi pritni pars tertia continens Appendicem illustrium Scriptorum trecentorum
octoginta circiter, ordine alphahetico per Centurias; Paris, 1619. (Voyez p. 881.)
(2) Le Grand Dictionnaire historique^ par Louia Moreri, pretre, docteur en
theologic, t. IX, p. 400.
ET LES PARABOLES D'£UDES DE CHERITON. 163
Ges fables sont au nombre de soixante-treize ; en voici la liste,
avec Tindication de celles du Romulus ordinaire et de celles d'Eudes
auxquelles elles se rapportent :
ROMnLUS BUDB8.
OBDIlfAIRB.
1. Le Loup et rAgaeau i, 2. 24.
2. Le Rat, la Grenouille et le Milau i, 3. 21^
3. Le Chien el rOmbre . r, 5. 61.
4. La Vache, la Chfevre, la Brebis et le Lion . . i, 6.
5. Le Lion, le Loup et le Renard associ^s. ... 20.
6. Le Loup et la Grue i, 8. 6.
7. Le Corbeau et le Renard i, 14. 70.
8. La Corneille se plaignant 4 TAigle 3.
9. Le Geai vaniteux ii, 16.
10. La Mouche et la Fourmi ii, 18. 75.
11. La Grenouiile qui s*enfle ii, 21. 62.
12. Le Glieval et TAne iii, 3.
13. Le Cerf i la fontaine iir, 7.
14. L'Ane et le Lion iv, 10.
15. LaTortucel rArgle 5.
16. L'Araign^e, la Mouche et le Vent 15».
17. Les Arbres qui (^lisent un ror 1.
18. Les Oiseaux qui ^lisent un roi 1**.
19. L*Araign^e el la Mouche 48*».
20. Le Renard et les Poules 50.
21. Le Renard deguis^ et les Brebis 51.
22. La Brebis blanche, la Brebis noire, TAne et ie
Bouc 52.
23. Le Rat sauv«^ par le Chat 56.
24. Le Faucon, les Pigeonset le Grand-Duc. ... 2.
25. Le Gorbeau, le Pigeon et son Petrt rri, 5. 40.
26. La Herse et le Crapaud 53.
27. Le Riche et la Vache de la Veuve 42.
28. Le Milan el le Nid de Perdreaux 38.
29. Les Fourmis et les Porcs 42*».
30. Les deux Compagnons, l'un veridique et Tautre
menteur iv, 8. 27*.
3i. L'Ane qui caresse son maitre i, 16. 69.
32. Le Singe et le Renard iii, 17.
33. L*Ane et le Porc 33.
34. Le Coucou et la Brunette 4*.
35. Le Renard et le Batelier 46.
36. Le Serpent mourant de froid i, 10. 59.
37. Le Lion malade, le Loup ecorch^, le Renard. .
38. Les L^vriers, les Mdtins et les Loups
164 £:tude sur les fables
■OICULUS
ORDINAUUL
39. L'Aigle priv^ de la vue par le Gorbeaa ♦ 29.
40. Le Lion vieilli, le Sanglier, leTaureauet TAne. i, 15.
41. Les Quadnip^des et les Oiseaux iii, 4.
42. La Guenon et la Noix 47.
43. Les Li^vres et les Grenouilles ii, 9.
44. La Montagne en mal d'enfant ii, 5.
45. Le Limacon et ses comes 48*.
46. La Gigale et la Fourmi iv, 19.
47. Le Faucon et le Milan 54.
48. Le Rat de Viile et ie Rat des Ghamps i, 12. 16.
49. Le Loup et le Ghien iii, 15.
50. Le Renard et le Loup
51. La Buse et rfipervier 4.
52. Le Heron et TAigle
53. Le Hibou, son Fils et le Li^vre 14.
54. Le Lion, le Loup et le Porc 30».
55. L'Escarbot et son fumier 28*.
56. UHydre et le Grocodile 18.
57. La Gufipe et TAraign^e 28.
58. Le Renard et le Ghat 39.
59. Le Renard dans un puits et le Loup 19.
60. L*Enchanteur 36».
61. LeFou 36^
62. Le Jeu d'echecs 36*.
63. La Tortue portant sa maisou 48.
64. La Guenon et ses deux Jumeaux
65. Le Lion et la Licorne
66. La Hache et les Arbres iii, 14.
67. Le Renard et le Coq 25.
68. Les Loups et les Brebis iii, 13.
69. Le Loup, la Truie et ses Petits
70. Le Loup et le Li^vre 58.
71. L'Ours et les Brebis confides au Loup 23».
72. Le Fromage, le Rat et le Ghat 21.
73. L'Aigle et ses Petits qu'elle habilue au soleil. 10.
II ressort de ce lableau que, sur les soixante-treize fables qu*il
presente, il y en a cinquante-deux dont les sujets avaient dej^ ete
traites par Eudes. U ne faudrait pas cependant en induire qne ces
cinquante-deux fables sont toutes Timitation des siennes.
Eudes est loin d'avoir toujours puis^ dans son imagination la
mati^re qu'il a faQonnee. Les imitateurs de Phedre la lui ont plus
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 165
d'une fois foumie, et, ainsi que je Tai expliqu^ ailleurs, ce n'est
pas tout k fait sans motif que je Tavais, dans ma premi^re edition,
considere comme derivant indirectementdufabuliste romain. Jean
de Sheppey, en imitant les fables d'Eudes, a donc eu k en transfor-
mer plus d'une, dont Torigine etait ancienne. II en est r^sult^ qu'il a
eu pour im certain nombre d'entre elles k se demander si c*^tait
roeuvred^Eudes ou celle qu'Eudes avait lui-m6me imit^equ'ildevait
prendre pour base de son travail,et qu*il a^quand il pouvait choisir,
opte le plus souvent pour le texte du Romulus ordinaire dont Eudes
s'etait lui-m^me servi.
Je vais prendre pour exemple une courte fable, celle du Chien
qui 14che la proie pour Tombre, et montrer ses trois r^dactions dif-
ferentes dans le Romulus ordinaire, dans le recueil d*Eudes et dans
celui de Jean de Sheppey :
ROMULUS ORDINAIRE, L. I, f. 5.
« Canis, flumen transiens, partem carnis ore tenebat. Cujus
umbram cum vidisset in aqua, patefecit os suum, ut illam caperet.
Statim eam quam prius tenebat fluvius tulit, et illam quam sub
aqua putabat obtinere non potuit. »
EUDES, f. 61 .
•
« Canis, semel frustum carnis tenens in ore, flumen transivit.
Umbram frusti videns, quse major frusto apparuit, frustum dimisit,
ut umbram caperet. £t umbra tam cito evanuit. Sic frustum pro
umbra perdidit. »
Jban de Sheppey, f. 3.
« Canis, flumen transiens, partem camis tenebat in ore, et, cum
vidisset camis umbram in aqua, apemit os, et sic amisit quod
tenebat. »
On voit aisement que c'est de la premiere de ces fables que la
troisieme se rapproche le plus.
On objectera peut-6tre que, s*il en estainsi, c'est peut-^tre parce
que la deuxi^me fable n'est pas d'£udes, et que ce qui permet de le
supposer, c'est qu'elle appartient k celles qui sont comprises dans
les quinze demiers numeros de sa collection et dont Tauthenticit^
a6te contestee par M. Voigt.
166 £:TUDE SUR LE8 FABLES
Pour que cetie supposition fiit admissible, il faudrait d'une
part que toutes les fables de Jean de Sheppey , dont les sujets avaient
ii6 primitivement trait^s dans le Romnlus ordinaire, fussent imi-
t^es de ce Romulus, quand les semblables (igurent dans les qninze
derniers num^ros d*Eudes, et d^Eudes lui-m^me, quand les sem-
blables appartiennent k ses soixante premiers num^ros.
Si les choses se pr^sentaient ainsi, elles donneraient un serieux
point d'appui k ropinion de M. Voigt; mais on va voir qu'il n'en
est rien.
Prenons d'abord, pour verifier le premier point, une fable de
Jean de Sheppey dont le sujet existe h la fois dans le Romulus ordi-
naire et dans celles comprises dans les soixante premiers numeros
d^Eudes. Pour donner raison k M. Voigt, il faudra qu'elle ait et^
imit^e de celle d'Eudes. A raison de sa bri^vete, je me sers de la
fable du Rat et de la Grenouille. En voici les termes dans le Romu-
lus ordinaire :
L. I, f. 3 : « Mus, cum transire vellet flumen, a Rana petiit auxi-
lium. IUa grossum petiit linum, Murem sibi ad pedem ligavit, et
natare coepit. In medio vero flumine Rana se in deorsum mersit, ut
miserrimo vitam eriperet. Ille validus dum teneret vires, Milvus e
contra volans Murem cum unguibus rapuit et Ranam pendentem
sustulit. »
La r^daction d'Eudes est ainsi couQue :
F. 21^ : « Mus semel voluit transire aquam et rogavit Ranam quod
eam transmearet. Ait Rana : Liga te ad tibiam : sic ducam te ultra.
Qui sic fecit. Et venit Milvus et asportavit utrumque. »
Voici maintenant la fable de Jean de Sheppey :
F. 2 : « Mus, ut flumen transiret, auxilium petiit a Rana. Illa vero,
flngens ei velle subvenire, ligavit sibi mutuo pedes grosso filo, et,
incipiens natare, traxit Murem post se. Cum autem ad medium flu-
minis venisset, coepit mergere, ut Murem pariter mergeret. Quod
videns, Mus tenuit se fortiter super aquam. Quod videns, Milvus
supra volitans rapuit utrumque. »
11 est visible que, dans cette demi^re fable, c*esl le texte du
Romulus ordinaire qui a ete imite. Ainsi la premi^re condition
requise fait defaut.
Si maintenant, en mettant en presence d'une fable de Jean de
Sheppey les deux textes difl*erents de la m^me fable, puises Tun
BT LES PARABOLES D'£UDBS DE CUERITON. 161
dans le Romulus ordinaire, Tautre dans Tun des quinze demiers
numeros des fables d'Eudes, je pouvais faire voir que c'est ce der-
nier qui a ete imite, la refutation de la th^se de M. Voigt serait
plus complete.
Je dois avouer que je ne le puis et que c'est bien du Romulus
ordinaire que Jean de Sheppey a tire les cinq fables suivantes qui
sous une autre forme figurent egalement dans les quinze derniers
numeros d^Eudes : le Chien et 1'Ombre, la Grenouille qui s^enfle,
TAne qui caresse son maitre, le Corbeau et le Renard, la Mouche
et la Fourmi. Mais je crois aussi que, pour les maintenir k Eudes, il
me suffit d'avoir montr^ que Jean de Sheppey, sinon toujours, au
moins le plus souvent, a pr^f^re le texte du Romulus ordinaire k
celui que pour les m^mes sujets celui d^Eudes aurait pu egalement
lui foumir.
Jeande Sheppey ne s'est pascontent^ de recourir tant6t k Eudes,
tantOt au Romulus ordinaire. Quelques-unes de ses fables auto-
risent k penser qu'il s'est quelquefois inspire simultanement de
Tun et de Tautre. G^st encore par un exemple que je vais tAcher
de justifier ce fait. Je vais me servir de la fable du Loup et de la
Grae. On va voir que dans certains endroits c'est du texte du
Romulus ordinaire que Jean de Sheppey s'est servi, et que dans
d'autres c'est de celui d^Eudes :
j^om. ord., L. I, f. 8 : « Ossa lupus cum devoraret, unum ex illis
hssit. »
EudeSy f . 6 : c( Semel lupus strangulabatur ex imo osse. »
J. de Sheppey, f . 6 : « Lupus dum caraes voraret, os unum in-
travit. »
11 me parait clair que c'est le Romulus ordinaire que, dans ce
debut, Jean de Sheppey a imite.
Yoyons la phrase suivante :
Rom. ord. : « Invitavit Lupus magno pretio qui extraheret ma-
lnm. »
Eudes : « Qucesitus fuit medicus. »
J. de Sheppey : « Qucerebatur medicus. »
lci c'est incontestablement Eudesque Jeande Sheppey a imit^.
Je poorrais prolonger cet examen comparatif ; mais ce serait su-
perflu.
Ce qu'il m'importe au contraire d'ajouter, c'est que Jean de
168 £:tude sur les fables
Sheppey n*a pas puis^ la matiere de ses fables seulement dans
Eudes et dans le Romulus ordinaire, et qu*il a eu recours directe-
ment ou plutot indirectement au Romulus anglo-latin ou k son Deriye
complet, auquel il a pris le sujet de la fable du Lion, du Loup
ecorch^ et du Renard. Je crois m^me pouvoir dire qu*il a fait
usage des materiaux que lui foumissaient, dans les compilations
de son temps, les fables jointes k celles d^Eudes. Peut-^tre est-ce
d*un Multifarium pareil k celui de Wolfenbuttel qu*il a tir^ sa fable
du Renard et du Loup devenu trop gros pour sortir par le trou par
lequel il etait entr6, et celle de la Guenon et de ses deux Petits que
plusieurs si^cles auparavant Avianus avait d^j^ mise en vers ^le-
giaques. Aussi, quoique j'ignore quelle est Torigine des quatre
fables de Jean de Sheppey 38, 52, 65 et 69 intitul^es dans mon
tableau : les L^vriers, les MMins et les Loups, le Heron et TAigle,
le Lion et la LicorHe, le Loup, la Truie et ses Petits, je suis porte
Ji croire qu'il n'en a cre^ aucune.
Mais, ^quelques sources variees qu'il ait puis^, il reste constant
que de toutes c'est la collection d^Eudes qu*il a le plus largement
mise k contribution et que des lors je Tai k bon droit considere
comme en etant Timitateur, ou, pour mieux dire, Tabr^viateur
^claire.
§ 3. — DESCRIPTION DU MANUSCRIT.
Le manuscrit du coll^ge Merlon, contenant la coUection que je
viens d examiner, porte la cole 248, et non la cote 258, que par
erreur M. H. Oesterley lui attribue (1), et forme un volume in-fol.
corapose de !2!25 feuillets enparchemin, dont recriture esi du milieu
du xiv" siecle. On y trouve les phrases suivantes, qui plus haut
m'ont permis d'expliquer comment il etait entr^ dans la Biblio-
theque du college Merton :
« Liber Will. Reed, archidiac. Roflensis, quem emit ab execu-
toribus Ven. patris D. Johannis de Shepeya, ep. Roff. de bonis sibi
datis per rev. dom. suum M. Nicholaum deSandwyco; oretis igifur
pro singulis supradictis.
« Tertium volumen sermonum per D. Jo. de Schepeya S. T. D.
(l) Romulus die pardphrasen des Phxdrus, etc. Berlin, 1870, in-8». (Voyei
Einleitung^ p. xxiu.)
ET LES PARABOLES D*EUDES DE CHERITON. 169
monachum RofTensem et postea ibidem episcopmn pro suo tem-
pore in Universitate Oxon. collectorum.
« Liber domus scolarium de Merton. in Oxon. in communi
libraria, etc, cathenandus ex dono Ven. patris D. Will. tertii epi-
scopi Cicestrie, etc. Walterus Roberti. »
Le manuscrit renferme de nombreux ouvrages, dont le cata-
logue imprime des manuscrits des coll^ges d*Oxford (1) donne la
Qomenclature dans les termes suivants :
i. Adversaria de regimine principum, etc, ex Augustino, A. Gellio,
Wynkelay, [an Jo. Winchelsea,] aliisque collecta. fol. 1.
2. Locorum tabula communium, sive sententiarum de diversis,
fol. 17.
3. Quomodo abbas vel prior S. Augustini debet se gerere. fol. 19.
4. Tabula fabularum Romulearum. fol. 20.
5. Tabula super flores moralium antiquorum. fol. 20.
6. Ex fabulis Esopi sapientis viri moralis, quas transtulit Romulus
quidam in Latinum. foL 25 6.
7. Flores moralium antiquorum ex dictis Pythagora?, Empedoclis,
Socratis, Aristotelis, etc. foi. 30.
8. Sermonum abbreviationes vel formula;. foL 43.
9. Adversaria, sive anecdota, de diversis. fol. 57.
10. Seneca de remediis fortuitorum. fol. 62 b.
H. Sermones breves, vel notata, ex scriptoribus diversis collecti,
rhythmis Anglicis hic illic interspersis. foL 64.
12. Carmen de Christo; Anglice. fol. 166.
13. Versus alii de falsitate, de pcenis iuferni, etc. foL 166 6.
14. Versus alii in verba Christi, « Caro mea vere est cibus, « etc. B. V.
Mariam, etc. foL 167.
15. Sermo de pace,auctore secundum catal. Vet. Ricardo de Uskaley.
fol. 168.
16. Sermones alii de diversis. fol. 170.
17. Loci communes theologici ex scriptis sancti Augustini, etc.
fol. 182.
18. De sacris locis, temporibus, rebus et personis tractatus, in quo
de introitu missse, de diebus festis, etc. fol. 194.
J9. Petri Blessensis compendium super Job pro^via ad Henricum II
;Q^ola. fol. m 6.
20. Anonymi expositio summaria juris civilis. fol. 210.
(1) Catalogus codicum mss. qui in coilegiis aulisque Oxoniensibus hodie adser-
^(tntur, Confecit Henricus 0. Coxe bibliothecae Bodlcianse hypo-bibliothecarius.
Oxonii, e typographeo Academico, mdccclii. (Voyez Pars I, Catalogus codicum
^. CoUegii Mertonensis^ pp. 96 et 97.)
170 FABLES ET PARABOLES DEUDES DE CHERITON.
Les fables de Jean de Sheppey,formant le sixi^medes ouvrages
^nmner^s dans cette nomenclature oii elles sont mentionn^es par
la suscription m^me qu'elles portent dans le manuscrit, sont, toutes
sauf deux, pourvues de titres particuliers, et sont termin^es par
la souscription suivante : Explicit Tractaius fabularum Moralium
Etopi.
ODONIS DE CERITONA
FABUL.E ET PARABOLJE.
ODONIS DE CERITONAC)
FABUL^,
EX CORPORIS CHRISTI COLLEGII C ANTABRIGIENSIS
CODICE MS. LATINO 441 EXTR ACTiE (2).
(P. 479, COl. 1.)
INCIPIT PROLOGUS.
IN PARABOLAS MAGISTRI ODOMS AD LAUDEM IPSIUS
QUI EST ALPHA ET <»>(3).
Aperiam in parabolis os meum, loquar propositiones ab
iQitio. Legitur in libro Ruth (4) : Proicite de manipulis uestris
(1) Tels sont les nom et surnom donn^s au fabuliste dans le ms. 481 du
^oll^ge du Gorpus Ghristi de Gambridge.
(2) Dans les notes plac^es au bas des pages, pour d^signer les manu-
^rits plus bri&vement, j'emploierai les lettres suivantes : P. pour Bi6/to-
^hique Mazarine ms, 122; AS. pour Arras ms. 184; GL. pour Clermont-Fer^
^^nd ms. 47; BN. pourBer/m ms. TheoL lat, 4<>, 10; V. pour Breslau ms, IV.
Q. 126; G. pour ms. Gude lat. 200; BfA. pour Munkh ms. laL 2800; MB.
Pour Munich ms. lat. 8356; MG. poiu* Munich ms. lat, 8947; MD. pour
^unieh ms. lat. 14749; ME. pour Munich ms. lat. 16195; AA. pour ms.
-AjTundel 292; AB. pour ms. Arundel 275; H. pour ms. Harley 219; AD.
Pour ms. Addit. 11579; DA. pour ms. Douce 88; DB. pour ms. Douce iOl ;
1>C. pour ms. Douce 169; RA. pour ms. RawUnson G 288; GA. pour Cam-
^ridge Corpus Christi ms. 441 ; GB. pour Cambridge Corpus Christi ms.
481 ; AR. pour Beme ms. 679.
(3) P., AS., MA., MG., MD., ME., DA., DG., GA., GB.
(4) Chap. II, V. 16.
174 ODONIS DE CERITONA PABIJL^.
ex industria et remanere permittite, ut coUigat Ruth absque
uerecundia. Ita dixit Booz messoribus. Booz dicitur in quo
robur, et significat Ghristum in quo robur deitatis, robur
omnipotentie, qui ligauit forteuLy scilicet Diabolum, et uni-
uersa arma eius abstulit, et spolia disirLbuit, ut legitur in
Lucha [G.] XI, [v. 22]. Iste est, ut legitur in Isua, [G.] LXIII,
[v. 1], formosus in stola sua, gradiens in multitudine fortitu-
dinis sue, quoniam stola corporis iam fuit pulcrior Luna, d^
rior Sole. Gradiebatur de celo in terram, carnem assumendo.
de terra in infernumy humanum genus liberando, de infemo
in terram, carnem recuperando, de terra in celum, ad dextram
Patris sedendo. Iste Booz habet messores suos, scilicet apos-
tolos, discipulos, prelatos, quibus animarum cura commissa
est. Hii debent metere spicas animarum, id est auctorites et
exempla Scripturarum, quibus anime reficiuntur et susten-
tantur. Postea debcnt ipsas animas metere et Deo offerre; de
quibus in Luca, [G.] X, [v. 2] : Messis quidem multa, operarii
autem pauci. Rogate ergo Dominum (p. 479, c. 2) messis, ut
mittat operarios in messem suam. NuIIum sacrificium tantum
placet Deo quantum zelus animarum. Si unicam animam offe-
ras Deo, dicet tibi : Euge, serue bone, et cetera; quoniam Deus
plus appreciatur unam animam quam totum mundum. Sed
plerique spicas [corporeas, scilicet] decimas et oblationes,
diligentissime metunt, animas Diabolo per prauam uitam uel
negligentiam offerunt. De quibus in libro Sapientie [G.] VI,
[v. 6-9] : ludicium durissimum in hiis, quoniam presunt,
fiet; potentes potenter tormenta pacientur; fortioribus for-
ciorinstat cruciatio. Verbum quasi diceret : Durum iudicium
fiet ludeis et Saracenis; durius hereticis; sed iudicium du-
rissimum falsis prelatis, licet modo in multitudine diuici-
arum,in equis phaleratis, in cibariis delicatis glorientur. Ruth
intcrpretatur deficiens et significat laicos qui in se defi-
ciunt, nisi a prelatis reficiantur, quoniam [si] qui[s] dimi-
serit cos ieiunos, deficient in uia. Marcus, [G.] VIII, [v. 3].
Igitur, rectores animarum, proicite de manipulis vestris ex
0D0NI9 DE CERITONA FXBULJE. 175
industria, ut colligat Ruth absque uerecundia, nec tantum in
ecclesia, sed in aula, in chamera, in prandio, in cena, in uia
ubicumque fuerit. Paterfamilias debet proferre de thesauro
suo noua et uetera uerba et exem (p^ 480, c. l)-pla, quibus
reficiatur fidelis anima. In Ecclesiastico, [G.] IX, [v. 13] :
Omnis enarratio tua in preceptis Altissimi. Et erit maior ele-
mosina quam si repleantur corpora. Ynde Gregorius : Plus est
uerbi pabulo uicturam in perpetuum mentem reficere quam
uentrem camis moriture pane terreno saciare^l). Et quoniam,
ut dicit Gregorius, plus quandoque compungunt exempla quam
uerba (2), aperiam in parabolis os meum, et similitudines et
exempla que libencius audiuntur, memorie firmius quam
uerba commendantur, proponam, quibus intellectis sapiens
sapiencior eut. Qui habet aures audiendi audiat, qui oculos,
scripta respiciat, qui spiritum, fidelibus annunciet, ut totis {sic)
cedat ad instructionem morum et (5om[m]odum animarum. Et
quoniam tractatus est parabolicus, a parabola libri ludicum
exordium sumamus.
I. — QUALITER ELEGERUNT SIBI REGEM LIGNA (3).
luerunt ligna,ut ungerent super se regem.DixeruntOliue :
Impera nobis. Que respondit : Numquid possum relinquere
(1) « Electos suos Dominus et in fame a morte eripit, et in bello a gla-
dio abscondit, quia eorum mentes, dum verbi sui pabulo reficit, contra
tentationes corporis fortes reddit. » Sancti Gregorii Magni Moraliian lib,
VI in cap. V B. Job. (Voyez Migne, Patrologiw Cursus completus, t. LXXV,
col. 753.)
(2) « Plus enim plerumque exempla quam ratioctnationis verba com-
pongont. » Sancti Gregorii Magni Homiliarum in Ezechielem lib. II,
Homil. VII. (Voyez Migne, Patrologise Cursus completuSf t. LXXVI, coL 1014.)
(3) P. 1, AS. 1, BN. 1, V. 1, MC. 1, MD, 1, AA. I, AB. 1, DA. 1, DC. 1,
CA. 1, CB. 1, AR. 48. Le titre de cette fable a 6i6 tir^ de DA. Dans le ms.
441 du Corpus Christi de Cambridge les fables ^tant d^pourvues de titres,
ceux qui figurent dans cette ^dition ont ^te emprunt^s du ms. MB, et
lorsque, manquant ^galement dans ce ms., ils ont ^t^ tires d*un autre, celui
auquel il a ^t^ recouru a 6i6 indiqud en note.
176 ODONIS DE CERITONA FABULA
■ • •
pinguedincm meam, qua Dii utuntur et homines, ut inter
Ligna promouear? Venerunt adarborem Fxqus {sicpro Ficum),
et dixerunt : Super nos [regnum] accipe. Respondit : Numquid
possum deserere dulcedinem meam fructusque suauissimos,
.ut inter Ligna promouear? Venerunt (p. 480, c. 2) ad Vitem,
ut imperaret eis. Que respondit : Nunquid possum deserere
uinum quod letificat Deum ct homines? Et noluit promoueri.
Dixeruntque Ligna ad Rampnum : Impera nobis. Respondit
Rampnus : Si uere me regcm constituitis, ueniteyetsub umbra
mea quiescito ; si non uultis, egrediatur ignis de Rampno, et
deuoret ccdros Libani (1).
Mistice, — Ligna significant homines siluestres, monachos,
congregationcm sine pastore. Veniunt ut eligant Oliuam, ali-
ouem iustum, qui respucns dicit quod non uult relinquere
pinguedinem caritatis ct ad dignitatem promoueri.
Arbor Ficus significat iustum qui, contemplando frequen-
ter, degustat quam suauis, quam dulcis est Dominus, et facit
dulces fructus bone operationis, et [quia} in dignitatibus
multe sunt amaritudines, multc turbationcs, non uult dulce-
" dinem suam pro dignitatibus commutare.
Vinea est uir iustus, qui gaudet spirituali hylaritate; qui
dicit : Gaudium nostrum est tcstimonium conscientie nostre.
Quoniam multe sunt amaritudincs, multc turbationes in fas-
tidio (2) dignitatis, idoo nolunt promoueri.
Vnde Taurinensis Canonicus, cum respuerct elcctionem,
cito transiuit. et socio suo [se] aperuit (3). Quesitus (p. 481,
col. 1) quare non recepit episcopatum, rcspondit : Si fuisscm
dc numero episcoporum, fuissem de numero dampnandorum.
Item, cum magistcr H. (4) factus fuissct episcopus Melden-
sis, et uisitasset socios suos Parisius, dixit : Si haberem mor-
talem inimicum et desidcrarcm ei aliquid pessimum, orarem
(1) Voyez cette fable dans le livre des Juges, chap. IX, v. 8-15.
(2) Lisez : fustigio,
(3) AS., AB. et DA. : Socio suo appiiruit,
(4) Gwillhelmus dans BN., Hugo dans AR.
ODONIS DE» CERITONA FABUL.fi. 171
quod Deus faceret eum episcopumy et hoc pro maxima male*
dictione reput^rem.
Tamen, cum sint columpne celi et cardines templi, Eccle-
siam Dei gubemant, et sustentant, et qtii iusti sunt nobilem
fructum animarum faciunt in uitam eternam.
Rampnus inutilis libenter episcopatum recipit. Rampnus
est frutex spinosus, carens umbra, et quandoque de s6 igneni
ex nimia siccitate emittit. Sic impius qui nullam habet um-
bram refrigerii uel consolatidni^, dicit : Requiescite sub um-
bra mea. Multa enim bona proinittit. Sed ignem auaricie, su-
perbie, luxurie de se emittit, et sic ligna, id est subditos, per
prauum exemplum comburit.
Ita Sidiimite elegerunt Abimelech qui eos combussit.
K — DE FORMICIS (\).
• • •
Simile Pormiqe elegerunt sibi Lignum in refjgem, et mi[ri]-
xerunt super illud, et elegerunt Serpentem, et deuorauit illas.
K — QUALITER PULLI ELEGERUNT SIBI REGEM (2).
[Galline semel elegerunt Serpentem in regem qui deuorauit
eas] (3). PuIIi celebrauerunt (p. 481, c. 2) capitulum, utelrge-
rent sibi [alium] (4) regem. Dixit unus sapiencior aliis : Eliga-
mus Columbam, animal simplex, que nec laniat, nec ledit, nec
deuorat. Fecerunt sic. Golumba simplex inter PuIIos conuerse-
(1) P. 1», AS. !•, AA. 1% AB. !•, DA. !•, CA. iK — Le titre a ii6 tir^
de AA.
(2) P. l^ AS. l^ CL. 1, BN. i», V. 2*, G. 2, MA.l, MC. 2, MD. 2, AA.
{\ AB. l^ AD. «, DA. 1»», DB. i, CA. 1«». — Le titre a ^t^ Ur^ de DA.
(3) C*est par cette phrase que cette.fable commence dans le manuscrit
de Berlin Theol. lat. 4<> 10. Comme elle en estle pr^ambule naturel, j'ai
cru devoir la r^tablir ici.
(4) L*introduction ici de ce mot, qui figure k la m^me place dans le
manuscrit de Berlin pr^cit^, est la cons^quence du r^tablissement de la
premiere phrase de la fable.
12
• •
178
OBONIS D£ CERITONA FABULiC.
batur (1). Dixerunt PuUi : Rex noster nichil^alet, quoniam non
• percutit, non laniat. Dixerunt al(l)ii : Deponamus eum. Quem
igitur eligemus? Dixerunt ad inuicem : Eligamus Miluum.
Factum. est ita. Miluus, rex constitutus, uno die cum rostro
et unguibus laniauit unum Pullum et deuoravit, postea alium
et tercium, et sia per prauum regem afflictus est populus.
' ' Sic plerique non sunt contenti benigno rege, simpliee epi-
scopo, innocenti abbate. Eligunt peruersum qui omnes des-
truit. Ideo necessarium est quandoque p(er)icare subditos et
percutere, quandoque pung(g)ere, quandoque imgere, ne su-
perbidnt, nec ex nimia afflictione tristentur.
K — DE ABBATE, CIBO ET MONACHIS.
Et appllcatur malis presidentibas et snccessoribas
peioribas (2).
Quidam Abbas dedit Monachis suis tria fercula. Dixerunt
Monachi : Iste parum dat nobis. Rogemus Deum quod cito
moriatur, et siuo ex hac causa, [siue] ex alia, cito mortuus
est. Substitutus est alius* qui tantum dedit duo fercula. Irati
Monachi ct contristati dixerunt : Nunc magis orandum est,
quia unum ferculum subtractum est, Deus subtrahat ei
(p. 482, c. 1) liitam suam. Tandem mortuus est. Substitutus
est tertius, qui duo subtraxit. Irati Monachi dixerunt : Iste
pessimus est inter onines, quia fame nos interfieit. Rogemus
Deum quod cito moriatur. Dixit unus Monachus : Rogo Deum
quod det ei longam uitam et manu teneat eum nobis. Alii
admirati querebant quare hoc diceret. Qui ait : Video quod
primus fuit malus, secundus peior, iste pessimus. Timeo, cum
mortuus fuerit, alius peior succedct qui penitus fame nos
perimet.
(1) Ainsi pour conversabatur,
(2) P. 2, AS. 2, CL. 2. V. 3, MB. 2, MC. 3, MD. 3, AA. 2, AB. 2, I)A. 2.
DB. 2, CA. 1% CB. 8, AH. :iO.
ODONIS DE CERITONA FABUL^. . 179
Vnde solet dici-: Selde cumet se betere (1), hoc est : Raro
succedit melior.
II. — DE NISO ET COLUMBA ET DUCE.
Applicatar minantibus solnm et non facientibns
iusticiam (2).
Nisus semel rapuit unam Golumbam et deuorauit. Alie Go-
lumbe acceperunt consilium cui conquererentur^ Et dixerunt :
Duci. Est autem auis Dux cum magno.capite et maior Aquila,
et ideo Columbe conqueste sunt ei de Niso, quod faceret iusti-
ciam, quoniam sociam suam interfecit. Aiiditaquerela, respon-
dit Dux cum magna ingurgitatione : Gioc ! Quo audito, dixiB-
runt Golumbe : Quam bene intonuit ! Gerte f^ciet sibi de Niso
unum morsellum. Iterum uenitNisus, et aliam Co- (p. 482, c. 2)
lumbam rapuit. Accesserunt Golumbe ad Ducem, postulantes
quod faceret iusticiam. Et respondit : GIoc ! Dixerunt Gplumbe :
Ecce quam strenue com[m]inatur; optime faciet iusticiam.
Nisus terciam Golumbam accepit. Golumbe tercio uenerunt
ad Ducem, ut uindictam acciperet. Et ipse respondit : GIoq !
Audientes dixerunt : Quid est quod semper dicit Cloc, et
nunquam iusticiam facit? Recedamus a regno suo, et infes-
temus eum sicut falsum et stultum. Hinc est quod Go-
(1) Souscette forme ce proverbe anglais est correctement ('crit. II n'en
est pas de m^me dans le ms. d'Arras, dans lequel on lit : Seldoim comes re
fueste belter. II est probable que le copiste ne savait pas Tanglais et qu'il
avait sous lesyeux cette phrase qui alterait le sens du proverbe ot qu'il a
mallue : Seldom comes se furste better. Ainsi modifie, le proverbe pourrait
se traduire par ces mots : Raro venit primus melior. En elTet, dans Tan-
cien anglais raro = Seldom ou selde; venit = comes, cumeth, c«me^;"primus
zse furste, se firste; melior= 6e«er, betere, beter. Dans le ms. Douce 88,
le m4me proverbe est ainsi concu : Seilde comed se betere, En voici la
formule dans le ms. Douce 101 : Sylden ys the latur prophete the bettur.
Enfin dans le ms. Arundel 275 on lit : Seldttm cum tho ye better.
(2) P. 3, AS. 3, CL. 3, V. 4, (;. 4, MA. 2, MB. 3, MC. 4, MD. 4, AA. 30,
AB. 3, H. 5, AD. 2, DA. 3, DB. 3, DC. 9, CA. 2, CB. 9, AR. 51.
180 ODONIS DE CERITONA FABULyfi.
lumbc et cetere Aues, quando Ducem uident, eum infestant.
Sic plerique, quando pauperes clamant quod reges et
maiores faciant iustlciam de iniuriantibus, dicunt : Faciemus,
faciemus, et sic dicunt uuum cloc. Nunquam tamen faciunt.
Hoc et ad falsos promissores refertur qui dicunt : Cloc, cloc,
daboydabo; et nichil aiiud habetur a talibus nisi unum cloc.
IK — DE SCRABONE(l).
Simile Scrabo cum alis facit tumuitum , quasi diceret :
Frai bieriy frai bien, et tandem dat se in oculum tuum.
Ita dicunt quidam : Frai bieUj frai bien. Promittunt un-
guentum et dant stimulum ; promittunt rosas et dant urticas.
III. — DE CORNIGE.
Gontra illos qui iactant se habere qnod non habent (2).
•
(P. 483, c. 1) Cornix semcl, uidens se turpem et nigram,
conquesta est Aquile. Aquila dixit ei quod mutuo reciperet
plumas dc.diuersis auibus. Fecit sic. Accepit de cauda Pauo^
nis, de alis Columbe, et, sicut sibi placuit, de ceteris auibus.
Cornix, uidens sc ornatam, cepit dcridere et inclamarc contra
alias aues. Vcnerunt igitur aues, et conquerebantur Aquile
de supcrbia Cornicis. Respondit Aquila : Accipiat quelibet
auis suam ponnam, el sic humiliabitur. Quo facto, Cornix
relicta est turpis et nuda. . •
Sic miser homo de ornatu suo superbit. Set accipiat Ouis
lanam suam, Terra linum (3), Boues ei Capri corium suuni,
Cirogrilli et Agni suas pelles, et remanebit miser homo nudus
et turpis; et ita fiet saliem in die mortis, quando nihil secum
afferet de omhibus bonis suis.
(1) MC. 4% 1)A. :J\ DC. 2, CA. 2% CH. 2.
(2) P. 4, AS. 4, ny. 2, V. 6, <;, 8, MA. 4, MB. 8, MC. 5, MD. 8, ME. 4.
AA. ;M, AB. 7, H. 0, AD. 3, DA. 4, DH. 4, DC. ^O, cL 3, GB. 10, AR. 52.
(3) \a7.v/. : limum.
ODONIS DE CERITONA FABULiC:. 181
Item hoc exemplum ualet c6ntra djuites qui pro multitu-
dine diuitiarum gloriantur; sed Dominus quandoque omnia
aufert, et sic humiliantur.
IV. — DE BUSARDO ET DE NIDO ANCIPITRIS (1>.
Busardus in nido Accipitris proiecit.unum ouum/et inde.
creatus est pullus. Alii pulli nobiles. fimum fecerunt extra
nidum. Sed pullus Busardi semper maculauit nidum ^uum
(p. 483y c. 2). Quod a[d]uertQns Accipiter ait : Quis est qui
nidum maculat? Tandem dixerunt er pulli de pullo. Busardi.
Quod attendens Accipiter cepit filium Busardi, Qtextra nidutn
proiecit, diceus : Of^eie] hi the brothteof^ethelehi ne mythte (2) ;
hoc est : De ouo te eduxi ; de natura non potui ; et cqnftactus
est totus. . »
Sic Dominus habet suos pullos in nido Ecclesie, qui Eccle-
siam non maculant, sed honorant. Sed Busardus, id est Dia-
«
bolus, habet suos puUos inter alios, et isti diuersis uiciis
Ecclesiam maculant; et ideo Domimis extra nidum' proiciet
eos in puteum inferni, ubi pessime confringentur.
Hoc exemplum ualet contra curiales, qiii socris inuident
et accusant, quod tales quandoque totam curiam maculant.
m — DE CUCULA ET BURNETA.
• . • .
pontrfk' illos qui insul^gunt in snos beneflcos (3).
• • • • • . • '
... • .
Cucula.quandoque ponit ouunx in.nido Burnete. Burneta
oero.pullum Cucule liutrit. Cum magnus fuerit et uenitBur-
. * • • * • . .
• (1) AS. 5, CL. 4, BN. 3, V. 7,-MA. 6, MB. 9, MC. 6, MD. 9, ME. 5, AA.
32, AB. 8, H. 7^ DA. 5, DB^o* DC. 11, RV^,.CA. 4^.CB. H< AR. 53.
(i) C« proverbe anglaik dans le manuscrit d*Arras eet ainsi formul^ :
Of a ey hi ye brohte of kynde i fie myche. Dans le ms,- Dbuce 88 on lit :
Ofeyeic ye broctepf €cheleJchne micte. Enfin c'est dans les termes suivants
^'il flgure daos le ms. Doiice 101 : Of on egtje y the Jbrouight bytt of thy
' kynde y maye nouzght. ■ \
(3) P. 5» AS. 5», CL. 4\ V. 8, G. 9, MA. 6% MB.*9*, MC. 6», MD. 10,
• •
.182 ODONIS DB CERITONA PABULi£.
neta ut cibum ofFeraty os suum aperit, et Burnetam transglutit
et deuorat.
Sic plerique-, cum nutriti iuerunt et proiQoti per aliquos,
contra iltos insurgunt et diuersimode molestant. Sicut clerici
promoti in canonicos et archi(e)diaconos maiores suos infes-
tant. Enim [t]ales sunt filii Gucule, et filii parentes, frater fra-
irem, §i posse[ii]t, (p. 484, c. 1) deuorare(n)t, ut hereditatem
possidere[n]t . Tales dicuntur filii Neronis, qui matrem et magis-
trum' suum Senecam interfecit. Maledicta talis nutritura.
Ysa,, I : Filios enutriui et exaltaui; ipsi autqm spreuerunt me.
V. — DE TORTUCA ET AQUILA.
«
* . •
Gontra onriosois (1).
Tortuca, manens in locis hu[mi]dis et profundis, rogauit
Aquilam, quod portaFet eam in altum. Desiderauit enim ui-
dere campos, coUes et montes et nemora. Aquila adquieuit,
Tortucatir in alti^m portauit,- et dixit Tortuce : Vides iam que
nunquam uidisti, montes et ualles.et nemora. Dixit Tortuca :
E|ene uideo ; mallem tamen esse in foramine mep. Et ait Aquila ;
' Sufficit hec omnia tibi uidisse. Dimisit eam cadere, et tota
* confracta est.
• Mistice: Aliqui^ uiuitin paupere tecto; desiderat ascendere
et super pennas uentorum uolare; rogat Aquilam, id est Dia-
boluin, quod alrquo modo ipsum exaltet; quandoque per fas
et nephas («c),*per falsitates asc^ndit, et sic Diabolus ipsum
portat; quandoque intelligit statum suilm periculosum et mal-
let esse in paupere tecto. Tum Diabolus in moi^tem facit eum
cadere, inputeum gehenne, ubitotus confringitur.
Sic [^s(] qui [stuUus] scandit pernicibus alis;
Incidit a scalis in loca plena malis.
ME. 6, AA. 33, AB. 8*, H. 8, DA. 5», DB. 5«^, DG. 12, RA. iO, CA. 4», CB.
4i% Ali. 54.
(1) P. 6, AS. 6,CL. 5, V.^, G, li, MA.8,MB. 13, MC. 7, MD. 14, ME. 8,
AA. 34,AB. 12,H. 9, DA. 6, DC. 13, CA. 5, CB. 12, AR. 55.
ODONIS DE CEJtlTONA FABUL^.. 183
VI. — DE CI€ONIA ET LUPO.
Gontra crudeles domlnosmale rebnmerantes (i).
(P. 484, c. 2). Semel Lupus fere exuno osse strangula-
batur. Quesitus fuit medicus. Dixerunt seruientes : Giconia
«
habet longum rostrum et poterit os a gutture extrahere. Que-
sita est Ciconia; merces magna est promissa. Venit el os a
gutture extraxit. Mercedem qoesiuit. Lupusnichil dare uoluit, ^
dicens : Nonne, quando c&put tuum fuit in ore meo, potui te
interficere? Noime sufficit tibi quod permisi td uiuere?
Sic rustici et pauperes, quando seruiunt, nullam merce-
dem habere possunt. Dici[t] enim dominus : Homo meus es ;
nonne magnum est, si te non ei^corio, si te uiuere permitto.. * •• •
VII. — DE QUADAM AVE SANCTT MARTINL
Gontra andaces nerbo ^t non opere (9). , * .
•
Quedam auis dicitur sancti Martini in Hispania, paruula
admodum reguli. Hec graciles habet tibias ad modum iunc(l)i.
et longas. Contigit quod, sole calende (3), circa fcstum sancti..
Martini, proiecit se iuxta arborem ad solem, et-erexit tibias . .
suas, dicens : Eia! si celum iam caderet, ipsum sustinerem
super tibias meas. Et cecidit folium unum iuxtja, et auis exter-
rita euolat, dicens*: 0 sancte Martine, cur.non succu[r]ris
avicule tue?
Tales sunt multi qui ad tempus credunt et [in] tempore
temptacionis recedunt. Talis fuit Petrus, qui paratus fuit in
mortem et in carcerem pro Ghristo ire. Sed cum uidit Domi-
num suum (p. 485, c. 1) male tractari, ad uocem ancille ait : •
(1) P. 7, AS. 7, CL. 6, V. 10, G. 12, MA. 9, MB. 14, MC. 8, MD.15,ME.9,
AA. .^5, AB. 13, H. 10, DA. 7, DB.6, DC. 14, RA. 12, CA.6, CB. 13, AR. 56.
(2) P. 8, AS. 8, CL. 7, BN. 4, V. 11, MB. 15, MC. 9, MD..16, ME. 10,
AA, 36,AB.14,H.ll,AD.4,DA.8,DB.7,DC.15,RA.li,CA. 7,CB.14,AR.57.
(3) Lisez : Calente.
484 ODONIS D£ .CE]EtlTONA PABULiE.
- .• * •
Muliefr,- nescio quid dicis.; non noui illum. Filii Effrem (sic),
' intendeAtes et mittentes arcum, conuersi sunt in die belli.
Adaptatur quibusdam militibus : quando caput [est] bene frica-
tum uino uel ceruisia, dicunt.se possejstare contra tres franci-
geiias et debellare fortissimos. Sed, quando sunt ieiuni et uident
' lanceas et gladios circa se, dicunt : 0 sancte Martine, succurre
tue auicule; 0 seinMartin, eide nosire oiselin,
VIII. — DE OCULIS CALVI LACRIMAI^TIBUS
ET PERDICIBUS.
«
Gontra flctos instos principantes (1).
Quidam Caluus, habens oculos lacrimantes, interficiebat
' Perdices. £lt ait vna : Ecce quam bonus ^omo [et] saiictus ! Et
ait alia : Qiiare dicis eum bonum? Et respondit : Non[ne] uides
qualiter lacriiqatpr? Et respondit altera : Nonne uides qualiter
nos interficiet? Maledicte $int lacrime ipsius, quia lacrimando
nos perimitr
Sic plerique episcopi, prelati, ms^nates, ut oidetur, bene
. orant, ele[e]mosinas dant, lacrimantur; sed simplices et sub-
■ ditos ex[c]oriant et perimunt. Maledicte sint orationes et
■ lacrime talium! ■
IX. — DE AVE Q.UI [sic) DIGITUR FRANGENS [OS], FRE[I]N0S(2)
• «
De periculo presidendi.
Quedam auis dicitur frangens os, freinosy quod cum rostro
ossa frangit, pinguedinem et meduUam comedit. Quando pro
duricia os non potest confringere, poilat eum {sic) in altum
'ct super rupem permittit cadere; et sic os confringitur.
Ita facit Diabolus : (p. 483, c. 2) quando non potest uirum
(1) V. 12, G. 13, MA. 11. MB. 16, MD. 17, ME. 11, AA. 37, AB. 15.
RA. 7, CA. 8.
(2) P. 9, AS. 0, CL. 8, V. 13, MA. 10, MC. 10, MD. 18, AA. 38, AB. 16,
H. 12, DA. 9, m. 8, DC. 16, CA. 9, CB. 15.
ODONIS DB GERITONA PABUL^.
185*
constantem confringere, eleuat ipsum in altitudinem dignita-
tis et tunc permittit cadere, quod totus confringitur ; et quanto
gradus alcior, tanto casus grauiorJ(l).Profundiuscadit lapis ab
alto quam ab imo. Sic peruersi r^ges, peniersi episcopietdiui*
tes profundius cadunt abalto in infemo {sic) quam pauperes.
X. — DE AQUILA.
Pro contemplationibas celestla. Amen (2).
Aquila, quando habet puUos, erigit capita sua ad solem.
PuUumqui irreuerberatis radiis intuetur solem conseruatet nu-
trit ;iUum qui solem nonpotest respicere, extranidum proicit.
Sic Dominus habet puUos in Ecclesia : iUos qui sciunt
Deum et ea que Dei sunt contemplari, nutrit et conseruat;
iUos qui nesciunt conspicere nisi ierrena, proicit in tenebras
exteriores (3).
XL — DE GICONIA ET UXORE.
Per quod exemplnm dicitnr qnod mutatio loci non sit
sanctom (4).
Siconia (sic) semel rixata est cum uxore sua et cum rostro
oculum extraxit. Verecundata Ciconia, quod talem iniuriam
(i) Glaudien ayait dit : Tolluntur \n altum ut lapswgraviore ruant,
(2) P. 40, AS.. 10, CL. 9, V. 14. MB. 10, MC. 11,MD. li, AA. 39, AB. 9,
H. 14, DA. 10, DB. 9,DC. 18, RA. 8, CA. 10, CB. 17.
(3) Dans Tun de ses sermons sur les f^tes des saints, Eudes, avec une
r^daction un peu diff^rente, a introduit cette fable, que, dans ses notes
mises k la suite des Contes moralis^s de Bozon, p. 247, M. P. Meyer a
publi^e d'apr^s le ms. lat. 16506 de la Biblioth^que nationale et que
j'extrais moi-mdme de son livre : <c Item Aquila capita pullorum dirigit .
contrasolem, et illum qui solem non potest intueri, tanquam non suum,
extra nidmaprohicit.Sic debent prelati illos qui nesciunt celestia intueri
nec doctrinam Qhristi intelligere extra nidum Ecclesie, tanquam filium
non naturale[m], expellere. » Ainsi que M. P. Meyer Ta fait observer, le
snjetde cette fable a ^t^ tir^ de Pline, X, iii.
(4) P. 11, AS. 11, BN. 5, V. 15. G. 10, MA. 7, MB. 11, MC. 12, MD 12,
ME. 7, AB. 10, H. 15, DC. 19, CA. 11, CB. iS, AR. 58.
186 ODONIS DE CERITONA PABULiE.
mtulerity in aliam regionem uolare cepit. Obuiauit ei Coruus
et quesiuit causam itineris. Giconia dixit quod cum rostro
oculum uxoris extraxit. Respondit Goruus : Nonne adhuc
habes idem rostrum? Dixit Giconia quod sic. Quare igitur
fugisy quoniam, ubicunque fueris, semper rostrum tuum
tecum portas?
(P. 486, c, 1 ) Sic quidam fecerunt multa peccata, et in aliam
regionem uel in claustrum fugiunt. Tamen semper rostrum
suum, maliciam suam, materiam peccandi, Diabolum inclu-
sum secum portant.
Celum, non animum, mutant (1),
et, cum peruersi fuerunt in seculo, peruersi uel magis peiores
sunt in claustro. Mat[t]haBus, [G.] XXIII, v. 11 (2) : Ve, Scribe
et Pharisei ypocrite, qui circuitis mare et aridam ut faciatis
unum proselitum, et, cum fuerit factus, facitis eum iilium
gehenne duplo quam uos.
XII. — DE HERETICO ET MUSCA(3).
Dicitur quod quidam Hereticus in Golosanis (4) partibus
in loco exaltato predicauit quod uerus Deus non fecit mundum
uisibilem, nec animalia, nec corpora, dicendo : Quare faceret
Deus benignus Muscas, cum sit animal inmundum? Et uenit
una Musca, et in facie Hereticum stimulauit. llle Muscam cum
manu fugauit. Illa ex altera parte in facie sedit, et ille iterum
fugauit. Tociens hinc inde in faciem Heretici insiluit, quod,
ex inprouiso uexatus, in precipitium se dedit, et confractus
est. Ecce qualiter Musca probauit quod Deus eam fecit et iniu-
riam creatoris sui uindicauit.
(i) Voyez Horace, fipifm, I, xi, 27.
(2) Lisez: r. IH.
(3) AS. 12, V. 16, MB. 17, MC. 13, MD. 19, AB. 17, H. 16, DC. 20, CA.
12, CB. 19, AU. 59.
(4) Lisez : Tolosanis.
\
'm
ODONIS D£ CERITONA FABULiE. iST
XIII. — DE FENICE (sic).
Et quod appropinquante morte bona
debent mnltiplicare (i)
Consuetudo est quod Fenix {sic), que est unica auis in
ierrsLy quando im[m]inet tempus mortis sue, coUigit (p. 486,
c. 2) fru(c)tices et ramos aromaticos et facit inde nidum
suum ; et accenditur nidus et comburitur Fenix, et ex illa com-
bu[s]tione oritur al(l)ius Fenix.
Similiter uir iustus precipue, im[m]inente morte, debet
multiplicare bona et in illis debet vitam mortalem finire, et
ita orietur inde alia uita beata et inmortalis.
Deinde est de nolatilibas ; sequitur de gressibilibus.
XIV. — DE FILIO BUFONIS ET SOTULARIBUS.
CSontra falsnm iadicium rationis ex affectione (2).
Conti(n)git quod animalia celebrauerunt concilium. Bufo
misit illuc filium suum. Sed oblitus sotulares suos nouos, que-
siuit Bufo aliquod animal uelox, qui (5ic)'possct ad concilium
accele(b)rare ; uidebatur sibi quod Lepus bene curreret. Voca-
uit eum et, mercede constituta, dixit ei quod deferret sotulares
nouos filio suo. Respondit Lepus : Quomodo potero discemere
filium tuum in tali concilio? Dixit Bufo : Ille qui pulcher-
rimus est inter omnia animalia est filius meus. Dixit Lupus
{sic) : Numquid Golumba uel Pauo est filius tuus? Respondit :
Nequaquam, quoniam Golumba habet nigras cames, Pauo tur-
pes pedes. Dixit Lepus : Qualis est igitur filius tuus? Et dixit
Bufo : Qui tale habet caput quale est meum, talem uentrem,
tales tibias, talespedes, ille pulcher filius meus. IUi deferas '
sotulares. Venit (p. 487, c. 1) Lepus cum sotularibus et narrauit
(1) P. 12, AS. 13, V. 17, MB. 12, MC. 14, MD. 13, AB. 11, H. 17, AD. 5,
DB. 10, DC. 21, CA. 13, CB. 20.
(2) P. 13, AS. 14, CL. 10, V. 31, MA. 12, MB. 18, M6. J5, MD. 20, ME.
<2, AB. 18, H. 13, AD. 6,DA. 11, DC. 17, CA. 14, CB. 1?, AR. 60.
/
f88 ODONIS DE CBRITONA FABULiE.
Leoni et ceteris bestiis qualiter Bufo pre ceteris filium suum
commendauit. Et ait Leo : Ki Crapout eimey Lune lisemble.
Si quis amat Hanam, Ranam putat esse Dianam.
XIV. — DE JUVENE ET VETULA (i).
Yidi quendam luuenem amantem quandam Vetulam tur-
pem. Querebat coRsilium qualiter possit ab amore ipsius sepa-
rari. Et dixi[t quidam] : Quare hanc diligis, quod non est
multum pulcra? Respondit quod sibi esset nimium pulcra.
Similiter contingit quod aliqua habet pulchrum maritum;
tamen aliquem turpem ribaldum diligit plus quam maritum.
Similiter anima peccatoris que est sponsa Christi quando-
que plus diligit unum Bufonem quam speciosum forma pre
filiis hominum. Quicunque enim fomicacionem, adulterium,
furtum perpetrat, pulcrum sponsum relinquit et Bufonem
diligit; Diabolum amplectitur, Bufoni adheret. Pulcrior sibi
uidetur Bufo quam sol uel luna, quam ipse Deus. Ileu!
qualis eum(2)! Quanta cecitas! Quanta decepcio! lUumina,
Domine, oculos nostros, ut te pulcherrimum intelligamus,
intellectum super omnia diligamus. Augustinus: Tu, Domine,
fecisti omnia; qui[a] pulcher cs, pulcra sunt; qui[a] bonus es,
bona sunt; qui[a] es, sunt, nec improbate sunt, uerum ita bona
sunt, uerum ita sunt sicut tu, conditor eorum ; quo com- (p. 487.
c. 2) parato, nec pulcra sunt, nec bona sunt, nec sunt.
XV. — DE CATO QUI SE FECIT MONACHUM.
Gontra ambientes honores et beneflcia etdignitates,etc.(3).
In quodam rcfectorio fuit quidam Murilegus, qui omnes
Mures, excepto uno magno Rato, cepit et interfecit. Cogitanit
■ •
(i) P. 13*, AS. i4% CL. 10% MA. 12% MB. 18% MC. 16, MD. 21, ME. 13,
AB. 18% II. 13% AI). 6% I)A. 11% CA. 14% AR. G0\
(2) Au lieu de cum lisez : error.
(3)P. 14, A^. d5, CL. 11, V. 32, G. 14, MA. 13, MB. 19, MC.-17,- MD.
22, AB. 19, H. 2, DA. 12, DC. 6, CA. 15, CB. 6, Ajt. 61. "^
ODONIS D£ CERITONA FABULiC:. 189
Gatus qualiter Murem illum magnum deciperet et deuoraret.
Tandem fecit sibi rari (1) coronam, induit cucullam et fecit se
monachum, inter alios monachos sedit et co(m)medit. Videns
hoc, Ratus gauisus est, credens quod noUet ei nocere. Saltauit
igitur Ratus huc et illuc, et Gatus dissimulans oculos suos a
uanitate auertit. Tandem secure Ratus a[p]propinquauit ad
Gatum. Gatus uero cum unguibus uiriliter Ratum cepit etfir-
miter tenuit. Dixit Ratus :, Quare talem crudelitatem facis?
Quare me non dimittis?Nonne monachus factus cs? Dixit Gat-
tus : Nunquam ita bene predicabis quod te dimittam, frater :
quando volOy sum monachus; quando uolo, sum canonic(h)us.
Et deuorauit Ratum.
Sic plerique, quando non possunt optinere diuicias et aliud
quod diligunt, ieiunant, fingunt se bonos et sanctos, cum
sint papalardi et demones transfigurantes se in angelum lucis,
et alii faciunt se monachos, ut sint cellerarii, priores, abbates,
episcopi, et sic faciunt se radi, ut capiant unum Ratum. Pre-
tcrea, quando (p. 488, c. 1) illicitc habent quod desiderant,
nunquam tantum predicabis quod Ratum suum dimittant.
XV. — DE AUANEA (2),
Sic Aranea filum extrahit, telam orditur, totam se euisce-
rat, ut unicam Muscam capiat. Tandem uenit uentus, et totam
tolam cum Aranea et Musca dissipat et asportat.
Sic clerici, curiales, scolares in frigorc et caumate, per
uentos et pluuias, per montes et ualles laborant, .totos se euis-
cerant, ut unicum beneficium, unicam ecclesiam, hoc est uni-
cam Muscam capiant. D. (3) : Circuitsedulusexplorator, sequi-
•
(i) Au lieu^e rari il faut lire : radi.
(2) P. 15, AS. 15*, V. 32«, MB. 19*, MC. 18, MD. 22*, AB. 20, H. 18, DA.
13, DG. 22, CA. 15*, CB. 21, AR, 61». — Le tilre de cette fable a 6te tire
dums. Haffey 219.
(3) te ras. de^Munich 8356, au lieu d'une slmple initkile, porte Ber-
mrdus. ,
190 ODONiS DE CERITONA FABULifi.
tur, obsequitury manibus ac pedibus repit, si quo modo in
patrimonium se ingerat cruciiixi.
XV»>. — DE MUSCA (1).
Musca autem [estj multiplex, aut stimulans, aut maculans,
aut tumultuans. Quando quis habct ecclesiam, et cupide et
avare ei incumbit, sollicitus qualiter bona temporalia conseruet
et multiplicety tunc habetMuscam stimulantem. Quando (non)
uiuit luxuriose, gulose, ex beneficiOy sic habet Muscam macu-
lantem. Quando (non) habet magnam societatem, multas equi-
taturas, magnam pompam ex beneficio, tunc habet Muscam
tumultuantem. Tandem ucnit uentus buf[f]ans [etj totum as-
portat.
Impetus uenti est mors uel ignis, a[d]uersitaSy que totum
statum, totam fortunam hominis destruit : (p. 488, c. 2)
Fallax fortuna, quam sillaba destruit una !
Hec syllaba mors totam felicitatem hominis destmit.
XVI. — DE MURE DOMESTIGA ET SILVESTRI
VEL GAMPESTRI.
Gontra symaniacos [sic) et usararios (^).
Quedam Mus domcstica querebat a campestri Mure quid
co(m)mederet. Que respondit : Duras fabas, quandoque sicca
grana tritici uel [hjordei. Et ait Mus domestica : Arida sunt
cibaria tua. Mirum est quod fame non peris. Quesiuit silues-
tris : Et quid comedis tu? Gertc comedo pingues morsellos,
quandoque album panem. Iterum adiecit : Veniasidd prandium
(i) AS. 15^, MG. 18», MD. 22b, H. 19, GA. lo^ AU. 61»». — Le tilre d*'
cette fable a ^te emprunti' du ms Harley 219.
(2) P. 16, AS. 16, GL. 12, V. 33, G. t5, MA. 14, MB. 20, MC. 19, MD. 23,
ME. 15, AB. 21, H. 20, DA. 14, DG. 23, GA, 16, GB. 22, AH. 62.
ODONIS DE CERITONA FABULyE. 191
meum et optime comedes. Placuit campestri et iuit ad domum
alterius Muris. Homines sedentes ad prandium micas et mor-
sellos proiecerunt. Mus domestica dixit siluestri : Exeas de
foramine; ecce quot bona proiciuntur. Exivit campestris et
cepit unum morsellum, et saltauit Gatus post Murem, et vix
euasit in foramen. Ait Mus domesticus : Ecce, frater, quam
bonos morsellos frequenter comedo ; maneas mecum per aii-
quot dies. Respondit Mus siluestris : Boni sunt morselli ; sed
habes singulis diebus talem socium? Et quesiuit domestica
qualem.Et ait siluestris : Vnum magnum Murilegum qui fere
me totum deuorauit. Respondit Mus domestica : Certe ita est,
quoniam patrem meum et matrem interfecit, et ego multociens
uix euasi. Et ait campestris : Certe nollem habere (p. 489, c. 1)
totum mundum cum tali periculo; remaneas cum morsellis
tuis. Melius uolo uiuere cum pane et aqua in securitate quam
habere omnes delicias cum tali socio :
Rodere malo fabam quam cura perpele rodi.
Sic pleriqu^, si intelligerent rectores ecclesiarum qui sunt
indigni et symoniaci et usurarii cum quanto periculo come-
dunt, quoniam super morsellum iniuste adquisitum sedet
Diabolus, sedet Catus qui animas deuorat, malient comedere
panem [hjordeaceum cum bona consciencia quam omnes deli-
cias cum tali socio.
XVII. — DE QUODAM ANIMALI QUOD VOCATUH
ANTIPLO.S (sic) (1).
Quoddam animal uocatur Antilops; ludit cum uirgullis
cum comibus suis. Tandem comua inplicantur cum uirgultis,
quod non potest caput extrahere. Incipit clamare. Quo audito,
ueniunt uenatores et interficiunt eum.
Sic plerique ludunt cum negociis istius mundi et oun-
[{) P. 17, AS. 47, V. 34, MB. 21, MC. 20, MI). 24, AB. 22, *H. 21, AI). 7,
DB. 11, DC. 24,CA. 17, CB. 23.
192 ODONIS DE CBRITONA FABULifi.
dcm (1) inplicantur, tot negociis dctinentur, quod euelli non
possunt et a demonibus perimunt.
XVIII. — DE YDRO ET COCODRILLO EXEMPLUM (2).
Quoddam animal dicitur Ydrus, et inuoluit se luto, ut me-
lius possit labi, ct tandem intrat in .os Cocodrilli, quando
dormit, et intrat [in] uentrem et mordetr cor. Et sic perimit
Gocodrillum.
Ydrus significat filium Dei qui assumpsit lutum nostre
camis, ut facilius laberetur in os Diaboli, et sic intrauit et cor
Diaboli mordens ip- (p. 489, c. 2) sum interfecit.
XIX. — DE VULPE ET LUPO ET SITULA PUTEI (3).
Vulpes casu cecidit per unam situlam in puteum. Venit
Lupus et querebat quid faceret ibi. Que ait : Bone compater,
hic liabeo multos pisces et magnos; utinam mecum partem
haberes ! iBt ait Y^semgrimus : Quomodo possem illuc descen-
dere? Ait Vulpecula : Supra est una situla; pone te intus, et
vdnies deorsum. Et erant ibi due situle; quando una ascendit,
alia descendit. Lupus posuit se in situlam, que erat supra et
descendit insum; Vulpecula in alia sicula {sic) ascendit su[r]-
sum. Et quando obviaverunt sibi, ait Lupus : Bone compater,
quo uadis? Et ait Vulpes : Satis comcdi et ascendo. Tu, des-
cendc(ns) et inuenies mirabilia. Descendit miser Lupus nec
inuenit aliquid nisi aquam. Venerunt mane rustici et extraxe-
runt Lupum, et usquc ad mortem uerberauerunt.
Vulpecuia significat Diabofum qui dicit homini : Descende
ad me in puteum peccati et [in]uenie(n)s delicias et multa
bona. Stultus adquiescit et descendit in puteum culpe, et ibi
(1) Aiiisi pour tandcm.
(2) P. i8, AS. 18, CL. i3, V. 35, MB. 22, MC. 2l, Mp.25, AB. 23, H. «,
AD. 8, DA. i:), 1)B. 12, DC. 2o, CA. 18, CB. 24. . • •
(3) P. 10, AS. 19, CL. 14, V. 36, MA. 20, MB. 23, MC. 22, MD. 26, .ME.
16, AB. 24, H. 23, AO. 9, DA. 16, DB. 13, DC, 26. CA. 49, CB. 25, AR. 64.
ODONIS t>% CERITPNA .FABUL^. . 193
• • • .
nuUam inuenit refeccioQem. Tandem ueniiint iniinic^et extra-
hunt impium, percuciunt et perimunt. Diabolu^ niulta bon^
Ade promisit; sed multa mala persoluit. *
XX. — DE LEONE ET LUPO ET VOLPE
ET VENATORIBUS (1). .
Leo, Lupus et Vulpes condixerunl (p. 490, c. 1) Sibi ad m-
uicem quod uenarentur. Vulpes cepit anserem, Ljipus arietem
pinguem, Leo bouemmacilentum. Debueruntprandere. Dixit
Leo Lupo quod predam partiretur. tA^kii Lupus : Vnusquisque
habeat quod cepit, Leo suum bouem, ego arietem, Vulpes
anserem. Leo iratus erexit palmam, et cum ungilibiis extraxU
totum corium de capite Lupi. Et dixit Leo Vulpi ^uod diuide-t
ret. Et ait Vulpes : Domine, uos comedati» de pingui afiete,
quantum uol[u]eritis, que teneras habQt carnes, et postea jje*
ansere, quantum uolueritis, tandem de boue temperate que
duras habet carnes, et quod remanserit detis-nobi» qui homi-
• • •
nes uestri sumus. Ait Leo : Gerte bene dicis. Qui9 te docuit
ita bene partiri? Et ait Vulpes : Doinine, ille rubens capellj^anju»
socii mei, demonstrato capite excoriato. ' ' *
Sic Dominus percussit primum parentem pfo peccato ind-
bedientie, seilicet multls infirmitatrbus, fame, siti, nudilateet
tandem morte ; quod rubens capell[an]us Ade' de^eret nos £^jti-
gdre, quod nunquam Deum offendere <Iebe[re]mus. In RarcH •
'bolis (2) : Castigato. gestilente stultus sapientior^rit. Quando-
que uerberatur catulus • coram leone, ut timee^t (p. 490,- c. 2)
et mansuescat. Sic Dpminus ergo uerbfirauit triplibem leonem, /
ul nps,catuli' miseri, timeamus et a peccato abstineamus.
■ ^ • • • " * , ■
Verberauit^ inquam, Sathah^ ucrberauit primum Adam, uer-
. berauit secundum Adam, id est Christum. Vnde vox Christi
• • (1) P^ 26, AS: 20, CL! i1, V. 37, G. 46, MA. 21, MBJ 24, MG. 23, MD.
27;. ME. 17, AB. 25, AD. 10, DA. 19, DB. 14, DG. 27, GA. 20, GB. 26,
.\R. 65.-. . •
^2) Voycz les Proucr6es,c. XIX, V. 25.
'. • * . •• 13 '
« •
• *
• •
• •
• •
194' • ' . 'ODONtS DK'ciRrrONA VABUJLiR
; *..;. * ad, patrcm: In me transieruntire tue (1); quoniam ilageliis,
/ crlici ^t clauii^ ipsum* exppajuit et.proprio fiHo non pepcrcit.
• :* " Adhuc nos mlseVi'noif timemus. Potest Dominusdicere :
\ . . .
• • y^ . * Mioitts iriueni qtiam.te^gen[u}s omne ferarum. '
• • •
' -' Maiedictus tylis^^catulus^quiy^tam m*agnis l^onibus u
' :\ .npn timet [et]Tenuit cattigaW.' ' • .
• •• ' ...
XXI. — DE CASEO ET RATO ET CATO.
« • • •
- ' */ • CQntra prelatos &ggvaaante8 inferiores (2).
• • • .• • .
*••••• • *
;•.•.. ■ • • , .
. :' • Quiiiam habuit Gas^um in .archa; et ii,enit Rata. Incepit
(fuin^roderev*' CQgitauil:pateitfamirid^'.quid faceret. Tandem
« * ' • • •
%*-••'• habitd- cousilio, ^ p(/suit- intus MuHlegifm, et ille deuorauit
7 Ratum i^t Cdsetim! * .'..••
*' Sic pleriqife-.epispopi ponunt aliquam parochiam in cus-
• *'.. todia capellani qui deuorat papochiam. Taodem ponit archi-
»•• ••* ■••% ,, * .
. ; \, . ' ;. ; dia[<cb]ou{i) qui d^uorat pafo^hiam et capellanum, hoc est
^- •.•ca$^m et\raWm. *''^"..' .
•/
'%
• • ** * •^ • •■
••... XXIV r-.DE GA.N4mi!5.ET CORNICIBUS (3).
j.
/•
• V , Ita. qiiando Canes -ileuorant cadauef , Cortiices super arbo-
res .expe(;(aT\l donec. CiiEfes.^satiati rccesseriut. T.iine ueniunt
■•j *• •*•*. •
Gbrnices et-ea qile.circa ossa rcmaiienlt deiibrant. •
^ / Certe\ilte quaiidoqile .contingil jquod cardinales,- .legati,
cpiscQpi, ■tfrcjiidiaconi dfeuorant capeHamos-et pauperes'cleri- .
cos. Postera Ueniunt garctfQri et nuhcii, et deuorant si ^liquid
ciroa ossk sacer- (p.i91, c.. 1) dotum rQihanet^ .* **• * .
. (-1) Livre des Psdumes, c. lxxxvii, v.17. . .,"..'
(2) P. ^l, A-S. ^l, CL. 15, r. 38, MB. 25, MC. 24, MD^- 28,* AB. 26,
ll. -24, AD.Jf, l)A. 17, DB. 15, I)C. 28, CA.2I, CB. 27; AK.63. , * '
(3} MB. 25% MD. 28% CA. 21^ . . '. •
•*
• . *
•• • '
• *
• • . •
• 1 ••
6D0NIS DB feEKlT9NA,FABUL:^. ••.;.• 'iW
• • •• . . • • .
• • • • .
•*.. *• ■ ••* ' . . •• •
XXI»».' — -iE MURE, RANA fiT MIL,VO.* '. *
- . * •
Gpntrq, 'stnijbos ^ectores (i].
• • • ■ ■
• • • ♦ • - .
Mus semel uoluit transire a|^uam;et rogauif-Ranam* quod .
eam transmearet^ Ait Rada : Li&fa te.^ tibi^fn;*sic;(licam*(2) ;•
te ultra^ Qui sic fecit. Et uenit^ilulia et aspoTj^uitutrupique. ^
Hoc est quando parochia data est.alicui siirlto let iusuffi-', ••\
• ^ ,;•*••••■
cienti; uenit. Diabolus et asportat* utruiAque capellanuni' et
paroch[i]am. *••.:*
• • •
.*• •
• . « . .
XXlf. — DE LUPO QUI VOLUIT E&SB MOi^AQHCS.
•-
• • • .
• . ••
• •
• ' • • • y :
• I.
•• • *
Ysemgrinus (.nc)r semel' uplujt 'es*se n\ori^chu'^. MagBfis pre- \ , * '' *
•'*. ^ ,..*• • .-.•
cibus.optinuit quod Capitil^lm pobsensit ; icorona'm,.eubullam ..* .
• . » • ^^^ • • •
et celera monachali^ suscepKt.^ Tandt^mr.poduertint eum ad '.
litteras; debuit addiscere /'d/e/no^/^r, et sehiper* r6spo]jk}lt -]•••/
Agnus uel Aries. £[o'cuerunt eum^ut FeSpfceret*ft(J Grudifixiiin^ •
ad sacrificium, eiillQ.semp^'dilrexi\*oculos ad kriete^J .'•*•*••.•*
Sic pleriqiie fiunl mon^chi J Semper tamen dtejint'*Arie&, .-i.
semper clamant bonum uinujif^^.'^mper habeut, p^UJliltn ' ad* .'*
pihgue frust(i*)upi, ad ^titelUtn snam.'Vn4e.so'letidici '^Thai ' ;
. thu W\o\lf hore kodi ie presie tha tjiuhym ^eit^ Sah)fes, tp */^i?,. *
evere betK his\geres to- the qroue-tdara' {i): Similiter, si sf pem.
* • . • • • * •
fatuum el iqsensatuift ueUs.instraere^jiunqHap(rQri9q^id(5e(5) ..•
.•*•••* '^, ' *•• •* • "\' • • * . '
(i) P. 22, AS- 22, .CL.' 16, V. ;J8% MB. 26*; MC. 26, MD. 29*,* AB*. kj, AlK ; '
, ••••12,*I>Av*.18, DB. l^, CA. 21»»:
^ .• (2) Ii|s'cz : ducam, / •.
'.. *'; t3) <^«*'2a, AS^ 23, V. 3d, G. 17 et U4, MA. 22,.MB* 27, MC". 2fe, MDf 30,
'. AB.^28, ft. 25,'AD.'l3; DX. 20, DC. 2^, CA.*22, CB. 28. ' . . . '
• '(4)-Voici coAiment 'ce provtrbeesT foi^mule d&fi^ le ^is. HarL 2f9 : Ifdi •
thint the Wolf^ vn to a preest *worth^ and be 9et ^n to booh psaim^ to lee^e,
yit kis^eye evere to tj^e wodeward. On^Voit qU^.Vest surtoul^par fortho- •
graphe moins ajicienne^'des .mots.-cfoe-o^tte fprjnul^ differe *de Qelle ilu /
.ms: du Gorpns C&risy. Le*ms. d*Arca»>eii pn*»ente'une <iHre tr^s rnoor^',.
• . •
• . ■ •■* •
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196 * • 0;d6nIS DE..CERITONA, FAB-ULiE.;
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. • . . •
. • * ■ • * !
iantiquum Tnorcm. Vettis .relorta j^angl potest, plicari- non
• ■ * •• * ■
[. pqtest; uetus runcinus nunquam addiscit ambiilare. Item qui-
dam sunt ita asinitxc nature,-quod nunquam (p. 491, c. 2) uolunt
./ ; .aAtiquam- ©onsuetudinem. dimittfeFe. Vnd6 : Pectina asinum,
. ablue asiQum, ract^^asjnumy .minquamperduces asiniim ad
• bonum equum. Jeremias (1) : Si potest pardus mutare uarieta-
• tem suam^ et ethiops pellem suaih, et tios poteritis bona agere,
^ eum didiccritis male; quoniam equ[u]s retinet in nattUra quod
. . didicit in d6mituFa.' Difficile est consueta relinquere :
•. * • Sordibus.imbuti hequeunt dimittere SQrdes..
• ' • •.
. }iXni. — QLOD OVES SU>T CONQUESTE LEONI
de; LUPO. .
Coiitra diuites depredatores et. exactores (2). •
• •• • • • .' ' . •
OucscQnqucste sunt LQonide..Lxipp, eo quod furtiue et
aperte socias suas.."dc^orauit.- Leo congregauit concilium;'
(jucsiuijt a 'Porcls ei animalibus qualitcr conuersaretur intcr
illos. D.ixoritnt Porci : Dominc, «Lupus curialis est, liberaiis •
est-et.largus. Hoc'dixerunt,'quod Lupus frequei^ter inuitauit ^
Porcos ad Agnos ot Arictcs quos rapuit.-Dixit Leo : Hoc non
dicunt Oiics;.audianius illas. Et ait una Ouis : D.ominc rex,
Lupus rapuii mihi anibos pal^cntcs meos, dcuorauit filium: uix
cgo cuasi. Sic •clamaucrilnt alic Oucs (alic). [Ait] Lco : ludi-
cium detur : suspondatur, ct Porci similitcrqui. detali prcda '
scientcr comodorunt. Elt factum cst ita.
' " * * • *. • .
J-iupi sunt diXiitos istius mundi qui rapiunt et excqrfant
• * • #
oucs Christi, id cst.pauperes, et d^nt porcis, .id'est alitcr diui-
tibus ad induendum ot comc-(p. 492, c. 1) dendum prq faubrc
» . • • * • , * • •
. ...
rectc dile a un copiste, «|ui, i^ans savoir l'^nt?lais, nvait..^u squS lesjreux ■
nn nTotK'l<' diKicile u dcVhiirrev. Dans ce mamifecrjt on lil : J^at ye dtulf
hore hodi to jwcMc, fcccc to boke an jJsalmes it) lererij evez^hkys hu$ geres io •
ye icodewar.' * • . . " * . ..
. Cl) C. XIII, V. n.
(2J P. 24, AS. 2t.(:i., 18i V. 40, X;. 18, MA. ^, MB. 28, Mfc. ^7, MD.
.31, AB. 29, H. 20, Al). 1 K DA. 2}, DC. 30, GA^ 23, CB. 29, AH. 06. *
« *
ODONJS DE CERITONA .FABUI4-K. 197 ;
• . • ■
humano. Veniet Domiirus ad iudicium; bues de talibus lupi^
cotiquerentur ; porci forsftan talem lupum laudabuht, sed in
uanum, et faciet Dominussuspendi lupos elt porcos in inferno. •
• . • '. . • ■
XXIII*. — QUIDAM. COMMENDAVIt.XU OVES .COMPATKI
suo: tUPO. ' •*
Cibntra malos rectores.et cetera (1).
Contigit quod quidani Paterfamilias habuit' xii Oues. '
Voluit peregrinari et commcndauit Oues suas s. .Ysemgrina, ,.
id est Lupo, compatri suo. Et compSifer. iurauit quixl beiie
consoruaret eas.-.Profectus est statim. \seyngriaus interim
' cogitauit de Ouibus et uno .die com(fdit de una, altera die de *
alia, ita quod uix tre? rnuetiitPat^rfainilias, quaxido reuersus
est.« QaQrebat a compa^re qu^d factuhi fuerit de aliis Oulbus.
Respondit Ysemgrimus (.9ic) quodmors ^x. temperalit^ite uctlit
• super eas. Et dixit Paterfamilias ; Da m'ihi pelles; et uiuentli
sunt .u,estigia dencium Lupi. 'E| ait .Paterfamilias : Beus es •
mortis; et fecit-Lupum ^uspendi. '• .• , . .• . •,
Ita Christus commisit 6ues*suas.saccrdotibus ^.d custQ- ."
; diam. Sed plerique praiio exemplo ucl per nogligeuoiam bues •.
Christi perimunt; quorfiaYn [peruersus prelatusj tot.mortibus .
est digniis quot prauitatis exempla- ad* subdi|os transitaittit', ^«
quendouenietpaterfamilias, huiu^ ii)6di.p6rsonas, immolupos
faciet in .infernp suspendi. •
. * •
'^XIV. — DE LUPO ET AGNO BIBENTIBUS.* •.
« . • « .
• . •
• • • . • • , •
' : Gontra opprimentes pauperes (3). 1
Lupus et Agnus biberunt de eodem ri.uulo, et ait Lupu9 :
. • QuAr^ turbas aquam.(p. 492, -c. -2 ) meam? Et ait Agnus : Non
* * * . ' ' •'* • ' ' . .
turbo, quia.nos hibiti^ superius, et aqua fluit de uobis ad mel '
•', ' . *. * • ' ' ' '
(i) P. 24% AS. 34% CL. 19, y. 4i, MA. ^3», MB./28», MC. &, MD. 32,
AB;«9*, H. 27, DA. 21% DC. 31, CA. 23«, CB. 29«, AR. 67. ' .
(2) P: 23„ AS. 25, V. 42, MA. 24, MB. 29, MC. 29, MD. 33, AB. 30; AD: .
15, 6A. 64, DC. 3, CA. 24, CB. 3. •
1.:
/ -
• •
•. •»
.•
.w.
• ^
iftfi ; • .ODONIS/DB CEftlTONA FABULiE.
• • •
Et ait Lupu^ : Maledicte, cohtradicis mihi, et eis ita audax? Et
stafim dworauitAgnum. : . " .
Itd diuites pro^hulla eausa,;qualitQi;puntque respondeant
.pauperes, ipsos deuoratit. '.^
,. •
. iyCV. -^^ DE V04:PE QUI (sic) GONFITtlBATUR PECCATA
• SUAvGALLO. . • • •
■.-•■*■'"•'■■.'■"■•• ^ .*•'*
Gontra Bfnlosos (1).
'••... • ■ •
•-. '.Vulpe^ semel fuit.in gallinario. Superuenerunt homines
•" bpmvba,culis' et;aii[se]rc(biliter fustigaiierunt Vulpem, quod uix
. per- foramen euasit. Jleciiessit ut potuit, et^sypercumulum feni
' se proiecit et gemere. inceplt. Petiit Capellanum quod ad eum
ueniret ei peccata sUa.audii:^i. Venit igitur Ghanl^cler, scilicet .
Qallus; qui *e'st «^^{jellanus bestiarum. «^Aliquantulum timens
. mores JReinardi, \ longe.sedit. Reinardus pecbata sua confite-.
'•'•*,,..• ' ■ •
))atur, ,et iiiter celera rostrum «uum apposuit uersus capella- .
num*. Et .ait capellanus.: Quare appropinquas mihi? Et aii
**,•*•• * '
', Remardus' : Jnfirmitas magh^ me compellit hoc facere ; par-
*
^ . catjs mihi. Iterunidixijt alia peccata,et,oreaperto» poQuit caf^ut • .
uersus GftUuiii et cepit eum *et djeuoraruit. .
Tales sunt plerique mpnachi subditi,layci, qui fingunt sc.
.• infirmoset debiles; seinper tamen habent- mentem ut <japel-
lanos el maiores suos deuorent. . . * • . '
XXVI. •— DE ASINIS INDUtlS PE^LLIBUS LEOJ^INIS.
• • " • ' *
Gontra pigros (2).
•• ' • ' •
Asini uideAmt ^uod homines male et dure tractauerunt
. eos,stimulando, (h)on'era. im-(p. 493, c. ijpohendo, Viderunt '.
etiam quod timuerunt Leones. Condixerunl ad inuicem quod *.•
aceiperent pelles leoninas, et sic homii\e[s timerent illos.
. # • . ,•...•• . . • .
(1) P. 26, AS.26, V.'.43, MA.-2S, MB. 30, MC. 30, MD. 3t, AB. .'^1, DA.
^2, DC. 4, Ca! 25, GB. 4, •
1 (2) K 27,' AS.;27- V. 44, MA. 26, MB. af , MC. 31, MD. 35, AB. 32, H. i,
AD-:16, DA; 23, DC. 5, GA. 26, GB. 5. . • . *
• • ■ •
ODONIS DE CERITONA FABULvE^ . . . 19^
Fecerunt sic. Asftii igitur, indilti peltibus leonims, saltabant, *
' discurrebant. Homines fugerunt cr^dentes ,esse Leones. T!an-
dem Asini inceperupt recaOMire. Homine^ diligeirtep ahscul- t
tauerunt et dixerunt :'Vox ista uoi;*As)norum est; accedsmarus ..
proprius. Accesserui^t tandeip ; viderunt- caudas illorum ^t '
pedes et dixenint : Certe isti sunt A^ini. non Leqnes-, etcepe-
. • •
* runt Asinos et multum bene u^rbepa^ejiint.
• ,/••'■ *
Isti asini sunt homines falsi; pigri ad omne bonum. Pos^*'*
tea, ut reuerentia eis tribuatur ' a^sumunt* habiium Bene-
dicti; sed multociensemittunt uoces 'a&ininas, quaudb scilicef .
de luxuria, de pecunia loquuiitur. Et tiincppssumu^ dicere:-
Lingua tua manif estum te fa<;it (1 ) . . Tunc ' possuinus ^icere
quod tales sunt pociulsasini DiAhoIijquam mbnkchi Betiedifcti.
■•• ...*v •
4 •• • • . . • *
• . . "• • , *
•XXVII.— DE GAUTERGQUEllENTfe LOaUM UBl.
SEMPER GAUDERET {2)^
. .. •'
• •
• • • " • ■
Quidam uocabatur Gauterus. Quesiuit locum ejt*statiuii.ubt
' seinper^ gauderel et nullam inolestiam', ne6.in carne, nec.in. ,,
coi;de sustineret. Profectus est et inuenit qitpindain Dominam. *,
pulcherpiinam, cuius marittiis iam obirt.* Et uenit ad eam G^Ur .;
terus. Salutatione fdcta, int^n^ogauit Domina ((uid*quer(rjereL ;
' (P- 4&3> c., 2) Respondit Gauteru» : I)«o quero,* scilicet« locunr .•
. ubi sQmper gaudeam, nec in carna,nec in cordedoleam. Ait
t)omina :'Esto iparittis meos, et mtfcum-maireas,' et ^bebis
oihnia necessaria,'doiQOs, terrjts, uincas^t cete^ra. Mpnslrauit. '
. aulam et catneram, et placuerunt ista Gaiitero. Et queirebat. 7.
ubi de nocte quiesceret. Dqmina ostcndit-^ilectiim. Circalep-
•••• , •
tum fuerunt ursus e'x uha.parte, lupus ex alia, vermes ex •*
.• '» '. ■•*•••• ••
• tercia, serpentel^ • ii^ quartai £t aitGauterus: Quamdlu .ero ■
teeum? Numquid seinpfer Jxabebo*taIes'deiicias? Ait Don^ina :
Nequaquam, «duo^iiam niaritus .meus Inprtuus esl, ei te tan- •
•dend opdrtrt.inori. Yid^s hifnc icf^^tuin^-ait Domina. Qjni res-;
. ' •••.••'•^
•• . • . ......
(1) Evang. selon sainl Mathi^u, o.'xxvi; v.'73..'* , .• * •" r; . ■
(2) P. 61,. AS. 2e, y. 45, MG..32, AB. S3, H. 28, AD.17; bX.2i,fik, 2%^
. CB. 3*0, AR. 68. Le titre de cette fable a 6t^ tire.du m^. UarUy ^i9. '. '
* *
• ^
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•
200
0DsOJ>^lS DE CERFTONA FABVLM.
pondrt : Video. Vrsus te interficiet, «ed nesfcio utrum prima
nocte, uel post anjtium^ uel decennium, uel amplius. Lupi,
' ' I ,
' uenfies ^t serpentes te deuorabunt. Ait Gauterus : Omnia alia .
.. ..••.*;.. bpna sunt; sed lectus iste me exterret, nec pro te, nec pro toto
mundo uell^m frequenter. in tali lecto iacere. Recessit Gau-
terus; ue.tiit ad quoddam j^e^num ubi rex iam decessit. Dixe-
. runt jiomines regni : Gautere, tei^e ueneris; quid queris? Et '
. aitGauterus ;,tibcum qilero ubi semper sim letus et nunquam
doleam. Dixcruni homines ; Esto rex noster et habebid* omnia
bona : e(JCe'palacinm, .ecce chamere; et inter cetera demons-
trauefunt ei con-(p. 494, c. l)similem lectum.circumuallatum *
.predietis bestiis. Et ait Gauterus : Oportet me iacere in tali
lecto? Dixerunt utique: Iteriim ait :.Numquid nocet^unt mihi
bestie? Respenderunt : Vr^a te interficiet, et*bestie te et tua
<ieuorabunt. Sic factuni e^t de aliis regibus; sed nescimus
quando. Respondit Gautertis : Periculosum est tale regnum; '
lectum abhotjrjeo, et ideo recedd- Iterum pr^ofectus, uenit ad
. qiiendam locum ubi erant pulcra palaci^a, auree columpne, •
' auree trabes. Homines receperunt Gauterum, et.ipsum domi-
num tocius auri constituere uoluerunt, sed lectum pi^Bdictum
monstraiferuilt. Galterus delecto conterritus recessit^ Tandem •
uenit ad quendam [lo]cum, ubi inuenit senem .sedentem ad
pedeni scale, que innixa fuil cuidam nuiro et habuit tria gca- '.
laria. Quesiuit senex a Gautero quid querefet. Et dixit Gaii-
• • •
terus : Vt semper gaudoam et nullam molestiam siistineam.
Et ait senex : Si asQenderis murum par istam 'scalam, inue-.
nies ibi quod que(re)ris. Asoendit igitXir iet inuetiit. \ .
* Mistice, — Quilibet mundanus hec tria uel -aliquem (f)-.
* , • • •
istorum*querlt,.uel pulcram liiulierem per luxuriam» uel di-
gnitatem per uan^m.gloriam, uel aur(e)um et argentum per
. auaricia^m. Sed, si diligenter attendcret in qup lectd- iacere
opor-(p. 494', c. 2)teret, summo studio talia fugeret, quoniam
in capite lecti stat uT:sa, id est mors que nomini parcit; de
{{) Ainsi pour aliquod.
• •
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 20i
qua dicitur in Osee (1) : Occurrameis quasi ursa raptis catulis
et disrumpam interiora iecoris eorum. Sicu.t ursa, raptis catu-
. lis, ex magna ira nulli parcit, ita nec mors. Item lupi sunt con-
sanguinei et ministri regum, qui omnia bonamortui deuorant;
unde mortuus saluetur. uel damphetur nichil curant. Ver-
mes, autem cor[r]odunt corpus et deuorabunt. Serpentes sunt
' demones, qui animam impii a^portant et deuorant et diuersi^
tormentis afficiunt. Quicquid sit de aliis, a serpentibus defen-
dat nosDeuslDe hiis tribus in Ecclesiastico [C.] X, [v. 13] :
Gum moriiur impius, hereditabit serpentes, bestias et.uermes.
Impius enim diuiditur in tres partes : serpentes, id est de-
mones, asportabunt animam ; bestie, id cst homin^s bestialiter
uiuentes, scilicet lupi, asportabunt bona sua; uermes cadauer
. rQcipiunt.
*
Vndequidam magnus obuiauit monachis asportantibus
mortuum usurarium et denarios suos. Querebat quid porta-
rent. Et dixerunt : Corpus isfius hominis et denarios quos
dedit nobis. Et ait : Non sic, quod homo meus fuit; sed uos
et vermea habebitis cadauer; ego habebo pecunlam, et de-
mone9 asportabunt animam (p. 495, c. 1). Facite ergo, sicut
fecit Gauteru^ : asoendatis auream ^calam lacob, ctiius pri-
jnus gradirs est cordis contrit[i]o, secui^dus uera confessio,
.. terciuB plepa satisfactio. Si istos gradusascenderis, ad gloriam
' uite eteme saltabis, ubi sine fine gaudebis et nullam moles-
' .tiaqi sustinelHs, ad quam gloriam perducat nos Dominus
noster Ihesus Christus !
XXVU!.-r- DE DUOBUS SOCIIS, UNO VERACE,
ALIO MENDACE.
• • •
• • Gontra adulatores (2).
.' ' • . .
.Duo socii semel debuerunt per des^ertum transire, ei dixit
\ alter : Firmabo tecum quod plus luCrabor per falsitatem quaih
« •. ' • .
(1) C. XIII, V. 8. .
(2) P. 28, AS;29, V. 46, MA. 27, MB. 32, MC. 33, MD. 36, AB. 34, H, 29,
. . AD. i8, DA^. 26; DC. 32, CA..27», CB. STf. ,;
«•
* ••
• .
202 ODONIS DE CERITONA FABULiE.
tu per ueritatem. Respondit alius : Et ego firmabo. Statuta
firmacione, incidit mendax in quandam congregacionem
Simiarum. Et dixerunt Simie : Quid tibi uidetur de nobis?
Dixit mendax : Vos estis pulcherrima inter omnia animancia
super terram, et homines assimulantur uobis ; nunquam uidi
tam pulcram congregacionem . Et multum coinmendauit eas.
Simie autem propter talia uerba multum ipsuni honorabant ;
aurum et argentum dederunt. Vemt alius ueridicus, et que-^
rebant Simie quid ei uideretur de illa congregacione. Qui res-*
poudit dicens : Nun[c]quam uidi tam turpem, tam fedam
congregacionem. Et irate Simieuerb^rauerunteum egregie,
quod uix euasit. -• • •
Et quandoque nocet omnia liera loqui. ' - •
Similiter qui adulatur prelatis et dicit quod omnia biene
agunt. Si nepotibus (p. 498, c. 2) suis paruulis mille anim^s '
strangulandas tradiderint et dixerint adulalores quod^ bene:
faciunt, tales in curiis laudantur, ditkntur^j^t ad consilia
uocantur. Veniat Ghristus, ueniatlohannes Baptista, uei^iat
Petrus et dicat ueritatem; illum eicient, abonini botiorepel-'.
lent : grauis. est eis ad uiuendum. Sic plerique (1) plus lucra^
tur coruus crocitando quam philomena dulciter .mpdulahdo^
* * ■ •
XXVIII. — DE GONTENTIONE VESPE ET ARANEE.
Qualit^r decepit prosperitas homajia^ et oetera *(i).
Dixit Vespa ad Araneam : Nichiluftles, SemperliabiCas in ^
foramine; plus uolarem per uhum diem quam posses^ irc
per decem.. Etait Aranea : Et ^go firmabo. Quid firniabis?
— Galonem uini. -— Qui {sk) respondit.: Bibamus primo, et
qui defecerit uiniim persoli^et. Dixit Vespa : Bibamus inhac
■ '. * * ■ '
{{) Lisez : plerumqne.' ' ,. ' . ' *
(2) P. 29, A8. 30, BN. 6,' V. 21, JHR. 33, MC. 34, MD. 37, AB. 35, H. 30,
AD. 19, DA. 27, DC. 33, CA. 28^ CK32, AR. 69. * .
* * ^ _
• •
• • • •
*
ODONIS DE CERITONA FABULiG. 203
arbore. Et dixit Aranea : Nequaquam; sed preparaui ad opus
tui unam cortinam albam et pulcram. Hic ambo sedeamus et
bibamus. Vnde tele Aranearum cortine Lumbardice dicuntur.
Vespa descendit super cortinam, id est telam Aranee^ Et sta-
tim inuoluti sunt pedes eius et caput, et cepit cum alis se
excutere et nbn potuit; et ait : Maledicta sit talis cortina,
quia exire *non pogsum ! Gerte, dixit Aranea, nunquam uiua
euades. Et accessit''et Vespam deuorauit.
Hdc cortina-est pulcra mulier, mundi amenitas (p. 498,
c. 1)-, diuiciarum curioditas : qui {sic) dicuntur cortine Diaboli.
Qui se inmittunt, a Diabplo deuorantur. Job [C.] xvii[i, v. 8] :
• Misit.in rete pedes -meoS (1), et in maculis eius ambulat.
■ V
'.; ; XXVIII*. — PE SC[A)RABONE.
* . • *
' ' ' • ' i • **
i' Coi^tra.eos qftiiplTis terrena sapiunt qtlkm spiritoalia
. •/ '• et detera (2).
f."
• •
.Scrabo.som'e1'uo}auit per amigdaliiias arbores Obrentes, per
. pomeria^,perr0sas;per lilia et alios flores.Tandem-proiecit se
.•*in;sterquiliniupi ubi ei^nt stercora equorum et -boum, et
*•••■ ,.»•• •• •
inuenit. ibi uM.rem sujacm que quesiirit unde ueniret. Et. ait
. S(»ral)o : Circtiiui terfam,- transuolaui eam, uidi flores amig-
'•■ • .»• ••'.. ^
.; dalarujoi, ro^rum ef iiliorum'; set nunquam liidi ita amenum
.. .locum et deleclabUem'^^ slcut est iste, demonstrato sterquilinio.
Sic.plerique clejrici, monacihi, layci audiunt utta^ sancto-
ninl^ tram^eunt per iilia'conuallium, per rosas m^rtyrum,
• •»•«.
yer Ulolas^JonfesBor.unr; sed nunquam uideiur eis ita placi- ' ^
dunv^ itaamehu)»^ siciit niel^trix/sicut taberna, sicut exer-
• • •• ^
ciciUni ciiusarUin, quod totum .^st;.sterqpilfliium ietidum et
congregc^cio peccatbrum. Ideo dicithr ii> Bcclesiastico [C.] IX,
• ■ . ' ■ ■ • , • • .
.[v. '♦O] :.Omnis mulier. que 6st loniicaria,'qujpisi stercus in ' '
■•'.•• •
' • • • . • . • •• , . • •
. - • •• • ' ••''•..•...'.■
(!) II foi^lire : 5U95. ' :. , • *.• *
. (2) P. io, AS, ^l, V. 22, MB. 34,>IC,35,'Mli. fe;AA. 3, AB.-36^ H^.^l,
AD. 80, DA. 4a, DC. 34, tlA. 1 , CA. 28V CB;'33, AR* ^(f' /
•• . •
•• _ - •
• •
• • . . .
. • . • • "• •
• • • •• .
■ . . . • •••••..•
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• • - • • ' « •
204
ODONIS DE CERITONA FABUL^
uia, conculcabitur. Maledictus et innaturalis talis scrabo,taIis
impius, cui plus sapit stercus peccati quam Christus, loca
Diaboli, stercora [hjyrundinum qui excecant, quam uita et
exempla sanctorum. Vt dicit Augustinus : Huius habent cor-
ru(m)plum palatum cordis ex febre (p. 496, c. i) iniquitatis.
•
XXIX. — DE AQUILA ET CORVO MEDlCO.
Gontra prelatos ignor^tes (i).
Aquila semel oculos doluit et uocauit Goruum, qui dicitur
phisicus auium. Consuluit quid contra doloi^cm ocuJorum
faceret. Et ait Coruus : Afferam optimam herbam que dculos
sanabit. Et ait Aquila : Si hoc feceris, optimamdabo merce-
dem. Coruus accepit cepe et spurgiam et simul distemperauit
et posuit in oculis Aquile; ct excecata cst. Venit Coruus, et
pullos Aquile deuorauit et ipsam Aquilam..multis porcussio-
nibus infestauit. Et dixit Aquila : Maledicta sit tua medicina,
quod iam nichil uideo, insuper pullos meos tfeuorasti. Et ait
Coruus : Quamdiu uidisti, [njullatenus de pullis tuis polui
gustare et tamen hoc multis (2) affectaui ; et ideo desiderium
meum cst completum.
Mislice. — Aqiiila est pr^latus qui habet oculos apertos,
ut puUos suos, gregem sibi commissum, custodiat. Diabolus
autem gregem Domini dcsiderat interficere et deuorare, et
ideo, quamdiu prelatus habct oculos, desiderio suo frust[r]a-
tur. Diabolus autem facit emplaslrum decongerie rerum tem-
poralium et proicit rn oculps prelatorum, quod celestia con-
templari non possunt; totum studium illorum est circa gran-
gias, oues et boues et redditus, et ita oculi spirituales sunt
extincti. Et sic Diabolus pullos eorum (p. 497; c. 1) rapit et
deuorat, et ipsam aquilam hinc inde percuciendo infestat.
(1) P. 3j, AS. 32, BN. 7, V. 23, G. 19, MA. 28, MB. 35, MC. 36, MD. 39.
AB. 37, H. 32, AD. .21, DA. 29, DC. 35, CA. 29, CB. 34, AR. 71.
(2) Lisez : multum.
X
*»
ODONIS DE CERITONA FABULyE. 205
Hoc pactum uoluit inire Naas Ammonites cum uiris Jabes
Galaath, ut erue^et oculos suos (1) dextros et sic dimitteret
eos in pace. [Lib.]I Regum, [C.] X[I, v. 1-2]. Naasdicitur ser-
pens; ad hoc nititur serpens antiqu[u]s, ut oculos spirituales
a prelatis et clericis eruat, ne celestia, sed terrena que a sinis-
tris sunt ualeant contemplari ; et multi adquiescunt, multi
sunt monachi (2).
XXX. — DE MILITE VENATORE (3).
XXX». — DE LEONE QUI INVITAVIT BESTIAS.
Gontra carnaliter sapientes (4).
• ■
Quidam Miles dixit cuidam Literato : Quale gaudium erit
in Paradyso? Et ait Literatus : Tale gaudium quod nec oculus
uidit, nec auris audiuit, nec in cor hominis ascendit; que pre-
parauit Deus diligentibus se, [Ep.] I [ad] Cqr., J[Gap..] ii, [v. 9].
Et ait laycus qui multum dumexit (5) j^um cahibus,.et auibus
uenari : Numquid erunt ibi cancs et auefe? Qiii ait : Absit quod
canes intrent in locum tam amenum! Et aitlaycus : Qerte, si
ibi essent canes et aues, plus desiderarcm iltxxc upnii^o. Res-
pondit clericus : , ' *
Leo cumaliis bestiis semel cclebrauit magnum conuiuium.
Et uocauit quamplurimas bestia? ct dedit eis carnium diuersa
genera et multas delicias. Festo celebrato; rejieCSsO sunt bestie
ad propria. Lupus inuenit in uia Porcaaifiom(m)edeixtem
drascam. Et ait Porca : Vnde* uenis,. Yseolgrine? Quiait :
Venio de nobili conuiuio Leonis.* Et tu, lit (6) fuisti ibi? £t ait
(1) Au lieu dh suoSj il faudrait eorum. * .
. (2) Aulien ie monachi,*\isefi imdnoculi. * '
(3) P. 32,,AS. 33, V. 47, G. 55, JtfB. 36, MCT.bt, Ml). 40, ABv ^8, H.33,
DA. 30, DB. 17, DC. 36, CA. 30, CB. 35,'AR. 72. *
(4) P. 32», AS. 33\V. 47% G. 5»*, MB. 36*, MG. 37«, Ml). 41, AB. 38^
H. 33*; AD. 22, DA. 30\ DB. 17«, DG. 36\ CA. 30\ CB. 35% AU. 72*.
(5) Ainsi pLOur dt/cj:/(*. . . ' . *. •
(6) Au liGU de ulj 'i[ fautlire : non. * • ' •
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206 ODONIS D£ CERITONA FABVLM.
Porca : Num (p. 497, c. 2) fuerunt ibi pulchra fercula et multe
delicie? Ait Lupus : Fuerunt utique lAulta et pulcra et bene
preparata. Et ait Porca : Fuit-ne ibi drasca uel coticinum {sic)*l
Et aitLupus : Maledicta, quid queris? Absit quod in tali con-
uiuio tam uilis cibus apponeretur!
Ita sunt pleri(c)que qui nihil reputant nisi drascam, nisi
luxuriam suam, uel bonum uinum, uel delicias camis. De
hiisOsee [C.] 111, [v. 1] : Diligit Dominus filios Israel, et ipsi
respectant ad deos alienos et diiigunt uinacia uuarum; hoc
est diligunt drascam. Idem est drasca in ceruisia quod uina-
cium in uino. Diligunt uilia, diligunt peccata.
XXXI. — DE SCRABONIBUS ET RUSTICO (4).
Quidam accepit Scrabones et ligauit ad aratrum cum
bobus. Et ait quidaiti : Quare huiusmodi animaKa ad aratrum.
ligasti? Et ait Rusticus : Quoniam totum iuuat quicquid non
retro trahit. Stimulauit Scrabones frequenter; sed quando
ucnerant ad bi^sacias uaccarum, semper ibi moram fecerunt,
nec Rustico aliquo tnodo obedierunt.
Tales sunt plerique quos Deus stimulat^ flagellat; nunquam
• tamen a sordibus peccatorum se retrahunL JDe quibus Amos,
[C.] IIII-, [v. 10] : Misi in uos mortem ln,ilia Egypti, percassi
in gladio iuuenes .uestros, ascendere feci putrcdinem caslro-
rum uestrorum in nares uoirtras, et non rodiistis ad me, dicit ^
Domintfs. .
. ■ XXXn. — DK APE ET SCRABONE. * .
• • •
. • • • • .
.'.'.. . Gontra carnallter sapientes (2).
• •'••». - • •
".*.•:•*■■ ' • ■
*• (P.498,c. l.)Apes semel inilitstuerunt Scrabones adpran- •.
• iSium. VeijoruntScrabones' etmensa posita. ^pposuerunt Apes
• ■ " ■ .
• ■ (1) AS. 34/v. 24, MB.. .37, MC. 38, MD. 42, ^\b! 39, H. 60, DA. 31, DC.
.J7, CA. 31, CB. 36. • . '• '• '
: • (^)P. 33; AS. 3*5, V. 25,.MJi. 38, MG. 39, MD". 43, AB..40, H..61, Al). .
. • '» • . ,• .23, 1)A. 32, DC! 38, CA. 32, CB^ 37, AU. 73.
■ . • • • . I '. ,
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ODONIS DE CERITONA FABUL.E.
207
mel et fauum. Scrabones parum comederunt et auolauerunt.
Itenim Scrabones inuitauerunt Apes; mensa posita apposue-
runt Apibus fimum boum. Apes noluerunt gustare et reces-
serunt.
Apes sunt doctores ecclesie, uiri contemplatiui, qui inui-
tant impios et apponunt fauum mellis, id est precepta domini
et legem ipsius, que sunt dulciora super mel et fauum. Sed
impii parum uel nichii gustant, et, si aliquem inuitant impii,
stercora boum, id est uerba in munda uel opera, ebrietates, gu-
lositates apponunt, ita qu od iusti quandoque corrumpuntur,
quoniam cprrumpunt bonos mores colloquia praua (1). Et
plerosque in hoc mund[o] oportet uel inebriari, uel ingurgi-
tari, uel aliquod periiersum facere, ne [aliquis] auarius
habeatur, ut similis aliis efficiatur. Vnde Augustinus : Ego,
ne uituperarer, uiciosior fiebam. Seneca : Gum hiis conuer-
sare qui te meliorem facturi sunt; illos admitte quos tu potes
facere meliorei^.
XXXIII. — DE ASINO ET PORCO.
Gontra pigros et carnem fouentes (2).
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• *
Asinus frequeilter uidit quod Porco in domo dal)atur ' .
panis et pulmentumr, drasca et huiusmodi, et nichil labo-.
rabat nisi, (p. 498, c. i) qiiando bene com(il[i)ederat, iuuit (3)-
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dbrmitum. Cbgitauit Asinus : Porcus iste \>ene se habet, bene
c6m(m)editet bibit, et nichil laborat; ego .tota die laboro et
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param com(m)edo; fingam me infirmum.' Fecit sic : in pace. '
• iaeuih Stimulauit eum Dominus eius; surgere noluit, ^ed
ingemuit. Ait Dominufi uxori sue : Asinus noster infirm^tur. .
Dirit Domina :. Ex quo ita*. est, demUs ei pauem^ farinam, •*
et.portemus ei aquam. Fecerunt sic. Asinus. parum comedit'. .":•
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(I) Voyez Saint Paul, Ep^ l aux Copinlhiens, a xv, v. 33.
•. • (2) P. 34, AS. 36,. V. 48, >IA. 29,.MB. 3^, MC. 40^ MD.. 44, AB. .4i^*
. H. 62, An.-^4, DA. 33. DB-. 18, DC. 39, CA. 33, CB.38, AR. 7*4:
(3) Mieux; ivi(: .
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208
ODONIS DE CERITONA. FABUL^.
in principio, postea satis^ et inpinguatus est. Et dixit Asinus
penes se : Modo habeo bonum seculum. Item, quando Porcus
fuit inpinguatus, fecit Dominusdomus uenire carnificem cum
securi et cultello, utPorcum interficiet (^ic). Gamifex cum se-
curi percussit Porcum in capite quod cecidit, cum cultello ex-
traxit sanguinem de gutture. Quod uidens Asinus exterritus
est, timensne ipsum interficerent, cum inpinguatus esset; et
ait penes se : Certe malo laborare et uitam pristinam ducere
quam sic interfici. Exiuit stabulum et saltauit ante Dominum
suum. Quod uidens Dominus restituit eum pristino officio et
bona morte mortuus est.
Porcus significat diuites qui bene se induunt et bene co-
medunt etnichillaborant. Hii suntcIerici,usurariiyporci Dia-
boli, in quos intrauit spiritus inmundus et misit eos in mare,
id est in amaritudinem culpe et tandem (p. 499, c. 1) in
amaritudinem gehenne. Asinus, quem equitat Christus, est
uir iustus, siue in studio, siue inclaustro/siuein campo labori
dcditus, et melius est quod in labore portemus Christum in
supernam lerusalem quam, sicut porci 'Piaboli, precipitemur
in gehennam, quam secufim dampnationis super caput reci-
pcre. Huiusmodi in labore homidum non sunt; ideo cum
hominibus non flagcllabuntiir (1), sed cum demonibus.
Isa[ias] (2) : Propter hoc mittet Dominus, Deus exercituum, in
pinguibus eius tenuitatcm.
XXXIV. — DE plllO GALLINE bt milvo.
Applicatur hiis qui non audiunt Deum uocantem (3).
Gallina froquenter colligit pullos ^ub ala siia, precipue
contra Miliium. Venit scmel Miluus uolitans -super' pullo'^.
siios, ot illa uocauit eos. Vcncrunt sub alas, excepto uno qui ,
. • • • ..
(1) Voyez le Liv. des Psaumes, c. Lxxn,v. B. ^ \ •
(2) C. X, V. iO. . • * ' .' " *
(3) P. 3o, AS. 37, V. 20, (i. 3, MB.4D, MG.'|1,*MD. 4?}, AB:^?, H. 6.3, •
Al). 2o, DA. 34, DC. 40, CA. .34, CB. 39.
. •
i. .
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ODONIS D£ CERITONA FABULiE. 209
inuenit uermiculum et picauit super ipsum ut comederet.
Interim uenit Miluus, et illum pullum rapuit.
Sic Dominus uocat nos, ut fugiendo peccata ad alas sue
protectionisfugiamus. Set plerique, uolante Diabolo, ad Ghris-
tum non fugiunt, sed uermiculo peccati adherent, uel mere-
trecf, uel ebrietati, uel cupiditati. £t uenit miluus, id est
Diabolus, et rapit talem puUum stultum.De quo lob, [G. xxiv,
y. 20] : Dulcedo eius uermis, quod impio nichil tantum sapit
quantum yer(i)mis peccati. Sed fugiamus ad alas crucifixi, de
ipso cogitando, ipsi compaciendo, ipsuni imitando et salui
(p. 499, c. 2) erimus; quod hobis prestare et cetera.
XXXV. — DE CONVIVIO LEONIS ET CATTI ET ALI[OR]UM.
Gontra uiuentes immunde (1).
Gontigit quod animalia inuitata sunt a Leone ad magnum
prandium. Fuit inuitafus Mjirilegus. Querebat Leo quid liben-
cius com(m)ederct, uolens singulis satisfacere. Et ait : Rattos
et mures. Gogitauit.Leo [ut], nisi omnes haberent de hoc fer-
cuIOy esset uilania. Tandem facit uenire ferculum generale
de ratis, et Gatus optime com(m)edit. Alii murmurauerunt,
dicentes : Fi, fi! quid apponitvir nobis? Et totum prandium
propter hoc maculaium est.
Sic plerique faciunt magnum conuiuium. Tandem sunt
ibi quidam catti ; nichil placet eis nisi habeant inmundicias
ebrietatis, et gratia illorum conuiuatorum omnes tam uo-.
lentes quam nolq^es retinet usque ad noctem, ut omnes pos-
sit fdebriare, uentrem impiere potu et animam Diabulo {sic).
• '* . XXXVL — DE AUGA ET CORVO.
• ; ' Gontrai nimis oneratos peccatis (2).
■• * **
Auca piuguis et ponderosa rogauit Goruum quod iuuaret
. eahi ijt in altum posset iioIare'et cacumina moncium et arbo-
.. ' - ...
(1) AS. 38, V. 49, MB. 41, MC. 42, MD. 46, AB. 43, H. 64, AD. 26, DA.
• 35, DC. Jkil CA. 35, CB. '^Cf/
• (2) V. 50, MA. 15, MB. 4i, MD. 4T, Afi. 44, CA. 36.
; • • 14
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2i0 ODONIS DE CERITONA FABUL^
rum rcspiccre. Annuit Coruus et pedes apposuit ut Aucam
sursum erigeret, et Auca in tantum ponderauit quod Conius
nichil potuit. Et ait Auca : Quare me non eleuas? Ait Ck>ruus :
Quantum nitor ut te erigam, tantum ponderas, ut (p. 500, c. 1)
erigere non ualeam.
XXXVK — DE QUODAM JUSTO ROGANTE DOMINUM
PRO QUODAM PECCATORE (i).
Similiter quidam lustus orauit pro quodam Peccatore,
quia rogauerat eum. Reuersus est Peccator, dicens : Domine,
non scntio quod orationes uestre mihi ualeant, quia ita pecco,
ita lapsum pacior ut prius. Et ait lustus : Veni mecum. lue-
runt simul, et saccus in quodam loco cecidit de equo. Et dixit
lustus ad Peccatorem : Subleuemus saccum. Fiat, dixit Pec-
cator. Ambo apposuerunt manus. Peccator nisus est erigerc
saccum ; lustus semper traxit aliud capud ad terram. Et ait
Peccatori : Quare non erigis? Et ait Peccator : Nequeo, quia
tu semper trahis ad terram. Et ait lustus : Ita facis tu mihi :
ego per orationes uellem te erigere; sed tu semper trahis in
terram, quia semper peccas. Sed, si uelles mecum niti, te
ipsum ambo crigere possemus.
XXXVI^ — DE SCACLS.
Gontra gloriantes de genere nobilitatis {^),
Simile est de hiis diuitibus, quod sic in ludo Scatoruni,
quum ponuntur extra sacculum ; quidam dicuntur reges, qui-
dam milites,quidam duces, quidam pedones.Et ludunt [homi-
nes] dc lalibus; qui alium potcrit uincere, probus dicitur.
Item in bursa sine ordine collocantur.
(1) P. 30, AS. 39, MH. 42% MC. 43, AB. 44% H. 6o, AD. 27, DA. 36,
DB. 19, CA. 3C\ CB. 41, AU. 75. — Lo lilro de cotte fable a vi^ ompruntr
du ms. Harley 219.
(2) I». 37«', AS. 41\ V. 51, G. 20, MB. 42^ MC. 45, MD. 47% AB. 44^
DA. 37*, CA. 3()>'. — Le titre de cette faMe a ete pris daus le ms. Gudc 200.
ODONIS DE CERITONA FABULiE. 211
Sic omnes hominum ueniunt de uno sacco, de utero ma-
tris. Postea ludit unus cum alio ; unus aufert alii unum ludum,
tandem matat. In fine colliguntur (p. 500, c. 2) et iterum sine
ordine in sacco ponuntur.
Sic in hoc mundo ludit unus cum sjio; unus amittit, alius
lucratur, alius matatur. Qui alium potest uincere, probus et
inclitus dicitur. Sed tandem proiciuntur in eundum sacculum,
scilicet corpora in terram, anime in gehennam, ubi nullus
ordo, sed sempitemus horror inhabitat.
XXXVII. — DE PULLO INDOMITO (\).
PuUus indomitus se ipsum precipitat in aquam uel foueam,
nisi frenum habeat.
Certe sic caro tua per ebrietates, fornicaciones proiciet te
in puteum culpe et gehennc, nisi frenum apponas; sic fre-
num de clauis Ghristi. Si ad presepe, id est ad com(m)estio-
nem, aufers frenum, (etenim) non obliuiscaris eum in prese-
pio, ne equ[u]s. tuus te precipitet. Gonstancia est necessaria,
ne sis miles qui corruit de curru ad inpulsionem uenti. Ven-
tus est uerbum detractorium, uel adulatorium, uel ad iram
prouocatorium ; quod qui audit, si stultus est, cadit in iram,
uel odium, uel tristiciam. Talis non est constans; igitur esto
constans et firmus, ne corruas ac curuas (2) a curru caritatis^
Non constitabit (3) iustum, quicquid ei acciderit (4).
XXXVIII. — DE MILVO ET PERDICIBUS (5).
Miluus semel considcrauit alas suas et pedes et ungues et
ait : Nonne ita bene siim armatus, sicut Nisus uel Accipiter?
Tales alas, pedes et ungues habeo. Quare Perdices non capio?
(1) P. 38, AS. 42, MB. 43, MC. 46, MD. 48, AB. 45, DA. 38, DB. 20,
CA. 37.
(2) Ainsi pour cunes ou curras,
(3) Lisez : eontristabit.
(4} Livre des ProverbeSy C. xii, v. 21.
(5) P. 39, AS. 43, V. 28, MB. 44, MC. 47, MD. 49, AB. 46, AD. 28,
242 ODONIS DE CERITO.NA PABUL^
Et sciuit locum ubi (p. 501, c. 1) multe Perdices ambulabant
et impetum fecit super eas, ita quod cum rostro accepit unam,
cum alis duas, cum duobus pedibus duas, et quod omnes reti-
nere non potuit, omncs amisit. Quoniam, ut dicitur, qui totum
capit, totum perdit. De cctero nunquam laborauit ut aues sil-
uestres caperet.
XXXIX. — DE FRALDIBUS VULPIS ET CATTI.
Gontra adaocatos (1).
Vulpes siue Reinardus obuiauit Tebergo, id cst Cato, ct
dixit Reinardus : Quot fraudes uel artificia nouisti? Et ait
Catus : Certe nescio nisi unum. Et ait Reinardus : Quod est
illud? Respondit : Quando canes mc insequuntur, scio repere
super arbores et euadere. Et quesiuit Catus : Et tu, quot scis?
Et respondit Reinardus : Scio xvii, et ab hoc (2) habeo sac-
cum plenum. Veni mecum, et docebo te artificia mea, quod
canes te non capient. Annuit Catus ; ambo simul iuerunt. Ve-
natores et canes insequebantur eos, et ait Catus : Audio canes;
iam timeo. Et ait Reinardus : Noli timere; bene te instruam
qualiter euades. Appropinquauerunt canes et uenatores.Certe,
dixit Catus, amplius non uado tecum ; uolo uti artificio meo.
Et saltauit super arborera. Canes ipsum dimiserunt et Rei-
nardum insecuti sunt et tandem ceperunt, quidam per tibias,
quidam per uentrem, quidam per dorsum, quidam per capud.
Et Catus in alto sedens clamauit : Reinardc, Reinarde, aperi
sacculum tuum; certe omncs fraudes tue (p. 501, c. 2) non ua-
lent tibi [ouum].
PerCatum intelligimus simplicesqui nesciuntnisi unicum
artificium, scilicet salire in celum. Per Rcinardum intelligimus
aduocatos, causidicos, fraudulentos, qui habent xvn fraudes,
DA. 39,CA. 38. — Le titre de cette fable aete pris dans le ms. de Munich
835C.
(1) P. 40, AS. 44, V. 52, G. 21, MA. 16, MB. 45, MC. 48, MD. 50, .V.\. 16,
AB. 47, H. 66, AD. 29, DA. 40, DC. 42, RA. 13, CA. 39, CB. 42, AR. 76.
(2) Au lieu ab hoc lisez : adhuc.
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 213
insuper sacculum plcnum. Veniunt uenatores etcanes infcrna-
lesetuenanturhomines; sediusti in celum saliunt; impii,frau-
dulenti a demonibus capiuntur, et tunc potest iustus dicere :
Reinarde, Reinarde, aperi sacculum tuum; omnes fraudes tue
non poterunt te liberare a dentibus et manibus demoniorum.
XL. — DE CORVO ET PULLO COLUMBE.
Ck>ntra baiolos uel dominos (1).
Coruus semel rapuit pullum Columbe, et uenit Columbaad
nidum Corui, supplicans quod redderet sibi pullum suum. Et
ait Coruus : Scisne cantare? Et ait Columba : Scio, sed minus
bene. Et ait Coruus : Canta igitur. Cantauit igitur Columba
ut sciuit. Et ait Coruus : Canta melius, uel pullam {sic) non
habebis. Et ait Columba : Nec possum nec noui melius can-
tare. Respondit Coruus : Pullum igitur non habebis. Et Cor-
uus cum uxore sua pullum Columbe deuorauerunt.
Sic diuites et ba(i)lliui capiunt bouem uel oues alicuius
simplicis, et imponunt ei delictum uel calumpniam. Venit
simplex, petit pignus, (p.502, c. 1) uel quod liberetur, promit*
titv solidosy uel plus, uel minus, secundum suam facultatem.
Dicit ei baiulus : Frater, nescis melius cantare? Ni melius
cantaueris, pignus non habebis. Dicit simplex : Certe non
nouiy nec possum melius cantare, quia egenus sum et pauper,
et plus non possum dare. Tunc diues uel pignus retinet uel
aliter affligit, et sic pauperem deuorat.
XLL — DE UP(P)UPA ET PHILOMENA.
Gontra lnxnrlosos et de rellgiosis qoi eos fagiunt (2).
ff
Vpupa pulcra, uarietate colorum distincta et eximie cris-
tata, dixit Philomene : Tota nocte cantas, super ramos duros
saltas. Yeni et quiescas in nido meo. Que adquieuit et in nidum
Vpupe descendit; sed stercora fetencia inuenit, quod ibi mo-
(1) P. 41, AS. 45, V. 27, G. 22 et 60, MB. 46, MG. 49, MD. 51, AA. 4,
AB. 48, H. 67, AD. 30, DA. 41, DG. 43, RA. 2, GA. 40, GB. 43, AR. 77.
2) V. 29, G. 23, MB. 47, MD. 52, AB. 49, GA, 41.
214 ODONIS DE CERITONA FABULiB:
rari non potuit, et auolauit dicens : Magis uola super duros
ramos saltare quam in tali fetore quiescere.
Vpupa que in stercoribus nidificat (et) significat mulierem
fomicariam, domicellum luxuriosum, qui quandocumque
habent lectos omatos et suaues cum stercore cuipe fetidissi-
mos. Philomela significat religiosos super duros ramos, id est
austeritates religionis habitantes et Deum in choris noctumis
laudantes. Hii magis eligunt super tales ramos salire et exul-
tare quam in fetore luxurie computrescere, sicut de monacho
Gluniacensi contigit (p. 802, c.2). Et[enim] hospita uenit de
nocte ad ipsum, rogans quod rem secum haberet. Qui ait :
Venias igitur ad hunc locum. Et posuit se super carbones
uiuos ; et illa uerbis nisa est ipsum extrahere. Sed ille noluit
exire dicens : Hic faciamus quod desideras. Abbas, hanc con-
tencionem uidens, incepit xvPsalmos Ad Dominum{i). Ahhas
autem, cum laboraret in extremis et quereretur ab eo de quo
consuleret quod fieret abbas post illum, respondit : Qui fuit in
igne et non comburebatur. Que verba audientes quasi delirum
reputabant. Tandem exposuit eis de monacho predicto. Sic
contigit in diebus nostris de quodam fratre predicatore in His-
pania : quedam mulier dixit quod se interficiet, nisi cum ea rcm
haberet, et illc locum assignauitet magnumregem acclamauit
(2) et intus se posuit, ct mulieri dixit quod ignem intraret, si
uellet secum delicias implere. Et sic mulier confusa recessit.
XLII\ — DE SIMPLICITATE SOLVEXTIUM CENSUM (a).
Quidam simplices, ut dicitur, Willebei fuerunt ad ter-
minum quo debuerunt soluere redditus domino, et non ha-
buerunt nuncium qui ita cito posset negocium peragere.
Dixerunt ad inuicem : Quid faciemus, quod terminus adest?
(1) Les quinze Psaumes dont il s'agit ici, sont ceux qui, comprenant les
cbapitres cxix a cxxxiii, composent le Canticum yraduum.
(2) Au lieu de ces deux mots il faudrait, comme dans MB : rogum accendit.
(3) P. 43, AS. 47, G. 24, MB. 48, MC. lil, MD. 53, AA. 6, AB. 50, DA."43.
RA. 3, CA. 42.
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 215
Dixerunt quidam : Scutardus est animal scilicet uelox (1) ; sus-
pendamus in coUo eius bursam cum censu et iniungamus ei
quod cito deferat ad curiam (p. 503, c.l) domini nostri. Sic
fecerunt, et Lepus cum bursa et censu cucurrit ad nemus
quantum potuit, quod homines nesciebant quo deuenerit.
Sic faciunt plerique : cum ueniunt questores de Haut(e)-
pas, uel Sancti Antonii, uel Runciuallcnses, multa promit-
tunt, multa mendicia {sic) pro pecunia multiplicant, et homi-
nes illis credcntes multas oblationes eis faciunt. At illi cum
oblatis equos ascendunt, et, sicut Lepus, uelociter aufugiunt,
ita quod datores nesciunt quo deueniunt. Forsitan eadem
nocte in crassis puteis oblationes expendent. Ideo dixit Augus-
tinus : Tene certum, dimitte incertum. Ele[e]mosinas da certis
personis, uicinis tuis, pauperibus uerecundis quos nouisti in-
digere et maxime domisticis [sic) iidei.
Similiter sunt quidam principes, dum ruine proprie gentis
imminent, exlraneis largissime subueniunt. Et illi cum donis,
aufugiunt, sicut Oliuerius purrunt, et nescitur quo deueniunt,
in hoc quod proprios homines aufugiunt (2). Similes sunt
Lanie (3), qui {sic) proprios filios laniat, in hoc quod nutriunt
alienos. Similes sunt Galline, que pullos Anatis educat, et Bur-
nete, que filium Gucule ad malum suum nutrit.
XLIP». — DE INDUSTRIA FORMICE.
Contra congregantes inutiliter (4).
Fomice {sic) colligunt ciimulum frumenti, ut inde (p. 503,
c. 2) uiuant in hyeme, et ucniunt quandoque Porci et totum
dissipant et com(m)edunt.
(i) Ici les manuscrits prdsententdesle^onsdifir^rentes. On lit dans AS. :
Rkcardus est animal velox; dans G. et AA. : Lepus est animal velox; dans
MB. : Scrutandus est aliquis velox.
(2) II faut lire : affligunt.
(3) Ainsi pour Lamix.
(4) P. 44, AS. 48, V. 53, MB. 49, MC. 5i% MD. 54, AA. 7, AB. 51, H. 69,
DA. 44, DG. 45, GA. 42% GB. 45.
216 ODONIS DE CERITONA PABULifi.
Sic multocicns multi multa congregant, et ueniunt latro-
nes, uel baiuli principis, uel consanguinei, et totum consu-
munt, quoniam relinqucnt alienis diuicias suas (1).
XLIII. — DE LUPO. SEPULTO.
Gontra appetentes magnomm exeqoias (2).
Contigit quod Lupus defunctus est. Leo bestias congrega-
uit et exequias fecit celebrari. Lepus aquam benedictam por-
tauit, Hericii cerpos portauerunt, Hyrci campanas pulsauerunt,
Melotes (3) foueam fecerunt, Vulpes mortuum in pheretro (4)
portauerunt, Berengarius, scilicet Yrsus, missam celebrauit,
Bos euangelium, Asinus epistolam legit. Missa celebrata et
Ysemgrino sepulto, de bonis ipsius animalia splendide come-
derunt et consimile funus desiderauerunt.
Gerte sic contigit frequenter quod, aliquo diuite raptore
uel usurario mortuo, abbas uel prior conuentum bestiarum,
id est bestialiter uiuentium, facit congregari. Plerumque
enim contigit quod in magno conuentu nigrorum uel albo-
rum non sunt nisi bestie, leones per superbiam, uulpes per
fraudulenciam, ursi per uoracitatem, hyrci fetentes per luxu-
ria[m], asini per segnicicm, hcrici pcr asperitatem, lepores
per raetum, (p. 504, c. 1) quod trcpidauorunt ubi non erat
timor (5), quoniara timent amittere temporalia ubi non est
timendum, non timc[n]t amittere eterna ubi precipue timen-
dum est, boues per terraruni laborem, quoniam plus laborant
in terrenis quam celcstibus. Hii non [sunt] boues Abrahe, sed
quos cmit qui ad cenam glorie uenire recusauit (6). Micha^as,
(i) Voyez le Livredes PsaumeSy C. xlvhi, v. li.
(2) P. 45, AS. 49, V. 54, G. 25, MB. 50, MC. 52, MD. 55, AA. 8, AB. 52,
H. 70, AD. 32, DA. 45, DC. 40, CA. 43, CB. 46, AR. 78.
(3) Ainsi dans AS. et AA.; mais dans MB : Meletcs.
(4) .Micux dans.MB., AA., H., AR. : fcretro.
(5) Voyez le Livrr des Psaumes, C. xiii, v. 5, et C. lii, v. 6.
(6) Ce passage, visihlement altere, semble avoir ^t^ mieux conserv^
dans AS, qui porte : Hii non sunt boues Abrahe quos emit DeuSySed ur$i Dia-
boli qui ad cenam glorie uenire recusant. Voyez la Gen^sCf C. xxi, v. 27.
ODONIS DE CERITONA PABUL^. 217
C. VII, [v. 4] : Qui optimus cst in eis quasi paliurus et qui
rectus quasi spina dc sepe. Sic contingit quandoque, et ubi
fuerit magna congregatio, uix unus iustus inuenietur et qui
optimus [est] inter eos stimulat et pugnat ad modum paliuri,
id est cardui et spine.
XLIV. — bE CANE STERCORANTE.
Contra malos socios et cetera (1).
Conti(n)git quod Canis uoluit facere rusticitatem suam su-
per congregacionem Cirporum, et unus luncus benc stimulauit
posteriora ipsius. Et Canis recessit longius et super luncos
latrauit. Dixit luncus : Melius uolo quod latres me a longe
quam coinquines me de prope.
Sic melius est expellere stultos et peruersos a societate,
licet latrent per detractionem, quam coinquinari per eorum
societatem. [In] Ecclesiastico, [C.] xiii, [v. 1] : Qui tangit
picem, coinquinatur ab ea.
XLV. — DE UNICORNE ET QUODAM HOMINE.
Contra uiaentes in deliciis (2).
Quidam Vnicornis sequ[u]tus est quemdam Hominem, qui,
cum fugeret, inuenit arborem in qua erant poma pulcra. Sub-
tus erat fouea serpentibus, bu-(p.504, c. 2)fonibus et repti-
libus plena. Hanc arborem rodebant duo uermes, unus albus
et alius niger. Homo ascendit arborem et pomis uescitur,
frondibus delectatur, et non attcndit quod duo uermes ar-
borem rodunt. Que cecidit, et miser in puteum corruit.
Mistice. Vnicornis est mors, cui nemo potest resistere ; arbor
est mundus cuius poma sunt diuersa delectabilia, cibi, potus,
(1) P. 46, AS. 50, MB. 51, MC. 53, MD. 56, AA. 9, AB. 53, H. 71, AD. 33,
DA. 46, DC. 47, CA. 44, CB. 47.
(2) P. 47, AS. 51, V. 53, MA. 17, MB. 52, MC. 5i, MD. 57, AA. 10,
AB, 54, H. 72, AD. 34, DA. 47, DC. 48, RA. ir,, CA. 45, CB. 48.
218 ODONIS DE CERITONA FABUL^
pulcre mulieres et huiusmodi; frondes, pulcra uerba; duo
uermes, arborem rodentes, sunt dies et nox que omnia consu-
munt. Miser homo improuidus delectatur in hiis pomis, et non
attendit, donec corruat in puteum inferni, ubi sunt diuersa
genera reptilium miserum hominem semper torquencium.
Stat male securus qui protinus est ruiturus.
XLVl. — DE VULPE.
Et appllcatur male remnneranti (1).
Vulpes semel uoluit aquam transire per nauem ; promisit
Nauclero mercedem. Nauclerus Vulpem in naui ultra flumen
portauit; merccdem postulauit. Ait Vulpes : Bene dabo. Et
minxit in cauda sua, et aspersit in oculos Naucleri, qui ait :
Pessimam mercedem mihi tribuis.
Inde dicitur : Qui malo seruit seruicium suum perdit.
Puppe canis latus pro munere reddet [h]yatus.
XLVIL — DE SYMIA.
Applicatur nolenti sustinere aduersa (2).
Simia libenter comedit nucleum, quia dulcis est; sed.
quando gustat de cortice amaritudinem, nucleum in interius
relinquit et nucem proicit.
Sic (p. 505, c. 1) est de stolidis hominibus, quia sub ama-
ritudine pene presentis latet gaudium uite celestis. Sed stul-
tus propter hanc amaritudinem, quia non uult ieiunare, uigi-
lare nec aliquam amaritudincm sustinere, dimittit et amittit
dulcedinem uite eterne.G[regorius] : Stultus mauult in perpe-
tmim puniri quam ad tempus aliquid aduersitatis perpeti.
{{) AS. 52,G. 26, MA. 18,MB. 53,MC.72,MD. 58, AA. U, AB. 55, H.73,
DA. 48, I)C. 49, RA. 17, CA. 46, CB. 49.
(2) P. 48, AS. 53, V. 56, MB. 54, MC. 55, MD. 59, AA. 12, AB. 56, H.74,
DA. 49, DC. 50, CA. 47, CB. 50.
ER
ODONIS D£ CERITONA FABUL^. 219
XLVIII. — DE TESTUDINE.
Contra graaamen diuicianim (1).
Testudo portat domum suam super dorsum suum. Vnde
parum incedit et paruam dietam facit.
Hii suntdiuites et episcopi, qui cum quadrigis, utensilibus,
uasis argenteisy tota domo incedunt. Et ideo tarde ueniunt ad
Paradisum. Yeruntamen(52c), diuicie si affluunt, nolite cor ap-
ponere (2). Ideo dicit Sanctus : Non sunt uituperande diuicie
quibus mereamur regnum celorum. Item ad Thimotheum (3) :
Qui uolunt diuites fieri, incidunt in uarias temptaciones et in
laqueos Diaboii.
Glosa. Non abhorret Apostolus diuicias, sed morbum diui-
ciarum qui est superbia. Quoniam uidet diues se magna fami-
lia stipatum, pulcra uasa, equos pingues habentem et huius-
modi, superbit, et hic est morbus et uermis deliciarum. Sicut
uermis rodit arborem proceram quod corruit, ita uermis supe-
bie altos homines et superbos rodit quod corruunt in puleum
infemi. Plerique tamen sunt qui possident diuicias, sed non
amant nec cor (p. 505, c. 2) apponunt, nisi ut pauperibus dis-
tribuant.
XLVIII*. — [ITEM DE TESTUDINE] (4).
Item Testudo duo cornua erigit ; sed cum palea uel spina
tanguntur, comua retrahit et infra testam se includit.
Ita est de episcopis comutis : quando leui tribulatione uel
aduersitate tanguntur, cornua sua retrahunt, et quandoque
(1) P. 49, AS. 54, MA. 19, MB. 55, MG. 56, MD. 60, AA. 13, AB. 57, H. 75,
DA. 50, DG. 51. GA. 48, GB. 51.
(2) lAvre des Psaumes, G. lxi, v. 11.
(3) PremUre ipitre de saint PatU d Timoth^e^ G. vi, v. 9.
(4) P. 49«, AS. 54% MB. 55% MG. 56% MD. 60», AA. 13% AB. 57% H. 75%
DC. 51% CA. 48».
220 ODONIS DE CERITONA PABULifi.
fugiunt, quandoque in camcris se includunt et non oppo-
nuHt se muros pro domo Domini.
XLVllR ~ DE AHANEA ET MUSCA ET BURDONE.
Gontra diaite[8] afOigentes pauperes et cetera (1).
Aranca, quando uenit Musca in tclam suam, fortiter exit
et Muscam capit et interficit. Quando ucnit Burdo uel Vespa
sonitum facicns, Aranea in foramen suum fugit.
Sic est de episcopis quibusdam et prelatis : quando pauper
et modicus incidit in rete episcoporum per delictum uel fal-
sam accusationem, illum arripiunt ardenter et comedunt. Sed
cum uenit diues et minatur, tunc abscondit se episcopus uel
prelatus. Vnde Osee, [C.] xin, [v. 1] : Loquente Effraim (stc),
hofror inuasit Israel; hoc est, comminante diuite, hor[r]or
inuasit prelatum meticulosum.
XLIX. — DE VULPE (2).
Vulpes, quando csurit, fingit se mortuam, et iacet in plano
et linguam eicit. Venit Coruus uel Miluus credens predam in-
uenire; uenit ut capiat linguara, et capitur a Vulpe ct deuo-
ratur.
Sic Diabolus fingit se mortuura, quod nec auditur nec ui-
detur, et eicit linguam suam, hoc cst omne illicitum delecta-
bile et concupiscibile, scilicet pulcra mulier, cibus delicatus,
(p. 50G, c. 1) uinum sapiduni et huiusmodi; que cum illicite
capit homo, capitur a Diabolo.
(1) P. 50, AS. ri.i, V. 30, MB. 56, MC. 57, MD. 61, AA. 14, AB. 58, H. 76,
AD. 35, DA. 51, DC. 52, CA. 48^ CB. 51% AR. 79.
(2) P. 51, AS. 56, MB. 57, MC. 58, MD. 62, AA. 15, AB. 59, H. 77,
AD. 36, DA. 52, DC. 53, RA. 4, CA, 40, CB. 52, AR. 80.
ODONIS DB CERITONA PABUL^. 221
XLIX\ — [ALIUD EXEMPLUM] {i).
Similiter assatur caseus et ponitur in muscipula. Quem
cum sentit Ratus, intrat in muscipulam, capit caseum et
capitur a muscipula.
Sic est de omni illicito. Gaseus as[s]atur, quando mulier
paratur, ornatur, ut stultos rat(t)os alliciat etcapiat : capis mu-
lierem fornicando, caperis a Diabolo. Vnde glosa in Psalmis :
Predam quam cupis in muscipula est; capis alienum et caperis
a Diabolo.
L. ~ DE VULPE ET GALLINIS (2).
Vulpes esuriens et algens uenit ad Gallinar[i]um, et roga-
uit Gallinas quod aperirent ei. Et dixerunt : Nolumus aperire,
quia es inimicus noster et semper nobis nocuisti. Et ait : Ni-
chil mali uobis faciam, et hoc per omnes sanctos iuro uobis.
Dixerunt Galline : Non credimus tibi. Dixit Vulpes : Bene
[potestis] credere, quod iam fame et frigore confecta debeo ui-
tam terminare, et, si mortua fuero, imputabit uobis Deus.
Gallus et Galline pietate ducti (h)ostium aperuerunt. Vulpes
intimuit (3) et parum quieuit, et calefacta tandem, promis-
sione oblita, cepit unam Gallinam, interfecit, com(m)edit,
postea aliam, et omnes turbauit.
Vulpes est aliquis pauper et fraudulentus, qui, ut bene
comed(er)at, petit ut (h)ostium in claustro aperiatur (p. 506,
c. 2), ut possit inter simplices monachos simpliciter uiuere,
alioquin, si in seculo remanserit (4), pereat. Dicit quod Deus
a monachis animam suam requiret. Religiosi autem, mise-
.ricordia moti, illum intromittunt, in tempore probationis
(1) P. 5f, AS. 56% MB. 57% MC. 59, MD. 62*, AA. 15*, H. 77% DA. 52*,
DC. 53*, CA. 49*, AR. 80*. — Le tilre de cette fable est tir^ de H.
(2) P. 52, AS. 57, G. 28, MA. 30, MB. 58, MC. 60, MD. 63, AA. H,
AB. 60, H. 78, DA. 53, DC. 54, CA. 50, CB. 53, AR. 81.
(3) Dans AS., G., MB., H.,^bon droit on iit : intravit.
(4) Ce mot a ^t^ ajoute en interligne par une main plus r^cente.
222 ODONIS DE CERITONA FABULiE.
quiescit; cum professionem fecerit, omnes socios turbabit,
plura cibaria, plures uestes exigendo, aliis inuidendo, aliis (1)
detrahendo, alios supplicando, alios ad peccandum aI[I]iciendo,
alios accusando.
LI. — DE FRAUDE VULPIS.
Gontra [h]ypocri8in 6t dolum et cetera (2).
Vulpes ita erat nota quod Oues optime se custodiebant,
ita quod non exierunt terminos suos nec a[b] aspectu Canum
qui eas custodicbant. Cogitauit Vulpes : Scio quid faciam;
pellem ouinam induam et inter alias Oues me mittam, et tunc
potero, cum tempus habuero, Agnos et Oues comedcre. Et sic
fecit.
Similiter de plerisque religiosis qui habent alba uesti-
menta quod sint oues Ghristi. Hii sunt falsi prophete qui
ueniunt in uestimentis ouium, intrinsccus autem sunt lupi
rapaces (3) ct uulpes fraudulent[i]e. Hii sunt falsi monachi,
falsi predicatores, falsi religiosi, qui nichil aliud querunt a
diuitibus nisi terras, uineas, denarios, et uicinos suos super
alios homines infestant. Vnde mallem habere uicinum paga-
num uel iudcum quam talem religiosum. Si crederem quod
albc vestes me sanctificarent, (h)onerarcm collum meum,
quantum posscm portaro.
\A\ — DE FRAUDE COMITIS.
Gontra dolum et [h]ipocri8im (4).
Quidam (p. 507, c. 1) solebatComes stratam publicam spo-
liarc. Homines iam erant premuniti, et, quando a remotis
(t) Aiusi dans AS. el (i.; mais mieux dans H. : alios.
(2) P. 53, AS. 58, MB. 59, MC. 61, MD. 64, AA. 18, AB. 6i, H. 79,
DA. 54, DC. 55, CA. 51, CB. :i4, AR. 82.
(3) Kvang. selou S. Mathieu, C. vii, v. io.
(4) AS. 58*, MB. 59% MC. 62, MD. 65, AA. 18% AB. 61% H. 80, DA. 54«,
DC. 56, CA. 51% CB. 54*.
ODONIS DK CERITONA FABUL^. 223
ipsum uiderunt, fugerunt, uel, quando potuerunt, se arma-
uerunt et defenderunt. At Gomes predictus induit se et suos
capis monachorum Gisterciencium et uenit post consorcium
mercatorum, qui respicientes uiderunt illos indutos uesti-
mentis ouium et dixerunt : Hic ueniunt boni homines, secure
possumus incedere. Et paulatim incedebant. Gomes cum suis
consecutus est eos, ct capas festinanter deposuerunt, in merca-
tores irruerunt et penitus spoliauerunt.
Hoc idem faciunt quidam monachi, ueniunt ad diuitem in-
firmum, et, si possunt, sub specie securitatis omnibus bonis
ipsum spoliant (1).
LII. — DE CONTENTIONE OVIS ALBE ET OVIS NIGRE,
ASINI ET HIRCI (2).
Ouis alba, Ouis nigra, Asinus et Hyrcus semel de reli-
gione contendebant. Ait alba : Eccc quoniam (3) albam pel-
iem porto; hoc significat mundiciam et innocenciam quam
interius habeo; plus omnibus ualeo. Dixit nigra : Im(m)o sum
nigra exterius, sed interius formosa, quia mundo sum nigra,
turpis et despicabilis ; et ego similiter mundum turpem re-
puto et despicio. Ait Asinus : Im(m)o ego sum sanctior, quia
crucem in humeris porto, quia imitor Grucifixum et alcius
aliis clamo. Ait Hyrcus : Sed ego, sanctior omnibus, utorcili-
cio quod sit de pcllis (4) caprarumy habeo barbam prolixam
quam nun-(p. 507, c. 2) quam radi facio, ne ap[p]aream pul-
cher in mundo.
Mislice, Istis quatuor animalibus fere omne genus regu-
larum designatur : per ouem albam omnes qui uiuntur uesti-
bus albis, ut Gistercienses, Premonstracenses [sic), ordo Sancte
(1) Ces trois derniers mots sur le manuscrit ont m ^crits en marge.
(2) P. 54, AS. o9,MA. 31,MB.60,MC. 63,MD. 66, AA. 19, AB. 62, H. 81,
AD. 37, DA. 55, DC. 57, CA. 52, CB. 55, AR. 83.
(3) Dans AS. et MB, au lieu de quoniam, il y a quam.
(4) Au mot pellis le mot pilis, commo dans AS., MB. et H., doit dtre
sabslitue.
m ODONIS DE CERITONA FABVLJE.
Trinitatis et huiusinodi; per nigram oaem, omnes utentes
nigris, ut nigri monactii et canonici , per asinum qui cmcem
in spatulis (1) baiulat, omnes qui crucem pretendunt, ut Hos-
pitalarii, Templarii ethuiusmodi; per hyrcum barbatum, Gran-
dimontenses et conucrsi Cistercienses qui barbas haben-
prolixas et radi non permittunt. Isti quandoque inter se cont
tendunt quis ordo melior [sit]. Sed oues albe et nigre, ni
aliam habeant sanctitatem quam uestes albas et nigras, sunt
de numero illorum {stc) ouium dc quibus Psdmista(S} : Sicut
oues in infcmo positi sunt ; mors depascet eos. Similiter Tem-
plarius et Hospitalarius, ni aliam in corde et came habeant
cracem, scilicet ut crucient camem a uiciis luxurie ct gule et
mentem a concupiscenciis auaricie et superbie; aliter sunt
asini Diaboli, asini infemi, qualemcumque cruccm baiulent,
quantumcumque alcius clament. Similiter barbati, qualem-
cumque barbam habeant, nunquam intrabunt in gloriam, nisi
in corde habeant gratiam et coram Deo et hominibus bonam
uitam. Versus (p. 508, c. 1) :
Si quem barbatum faciat sua barba beatum,
In mundi circo non esset sanctior hyrco.
Sanctum nulla facit nigra, candida uestis ouina(rum),
Nec quemquam iustum facit unquam cmx asinina.
MII. — DE TRAHA ET BUFONE (3).
Traha semel transiuit super Bufonem, et unus dens per-
cussit eara in capite, alius in corde, alius in renibus. Et ait
Bufo : Deus confundat tot dominos !
Ita potest dicere Gapellanus. Archidiaconus petit procu-
rationem, Officialis, fauellos (4), Scutarii, sotulares, Trotarii,
camisiam uol pecuniam. Similiter balliui, subballiui, seruicn-
(1) Mieux dans AS. et H. : scapulis.
(2) Livre de^ Psaumes, C. xlviii, v. 15.
(3) P. 55, AS. 60, MB. 61, MC. 64, MD. 67, AA. 20, AB. 63, DA. 56,
CA. 53.
(4] Sic AS. porte struellos, et MB., xstivales.
ODONIS D£ GERITONA PABUL^. 225
tes, portarii regis uel uice-comitis petunt a paupere, cl tunc
potest dicere : Deus confundat tot dominos !
r
LIV. — DE FALCONE ET MILVO.
Applicator contra robustos corpore et andaces (i).
Falco semel cepitMiluum et firmiter cum uno pedc teouit.
Et ait Falco : Miser, nonnc habes tam grande corpus, caput ct
rostrum ut ego, pedcs et ungues ita fortes? Quare permittis
quod ita te teneo et cito interficiam? Respondit Miluus : Bene
scio quod ita sum fortis et membra habeo ita robusta, sed cor
mihi deficit.
Sic plerique ita sunt robusti ut alii, ita potentes^ ita diui-
tes ad expensas faciendas; sed non habent cor. Item plerique
ita possunt ieiunare, asperitatcs ordinis tenere sicut alii; sed
non habent cor.
LIV. — DE MURIBUS ET CATTO ET CETERA (2).
(P. 508, c.2.) Murcs habucrunt semcl consilium qualiter
se a Gato possent prcmunire. Et ait quidam Mus sapiens : Li-
getur campanella in collo Cati, et lunc poterimus ipsum quo-
cumquc pcrrex[er]it audire et insidias eius precauere. Placuit
omnibus hoc consilium. Et ait Mus unus : Quis ligabit campa-
nellam in collo Gati? Respondit Mus unus : Gerte non ego.
Respondit alius : Nec ego pro toto mundo ei uellom tantum
appropinquare.
Sic plerumque contingit quod clcrici, monachi insurgunt
contra episcopum, priorem, uel abbatcm, dicentes : Vtinam
psset talis amotus, et alium episcopum ucl abbatcm haberc-
(1) i\ o6, AS. 61, V. <8, G. 0, MB; 4, MC. 6:>, MD. 5, AA. 21, AB. 4,
U. 34, AD. 38, DA. 57, DC. 58, RA. 18, CA. 54, CB. 56.
(2) P. 37, AS. 62, G. 27, MB. 62, MD. 68, AA. 22, AB. 64, H. 82, DA. 58,
DC. 50, CA. 54», CB. 57, AR. 84.
15
226 ODONIS DE CERITONA PABUL^.
mus ! Ei [hoc} placcret omnibus. Tandem dicunt : Quis oppo-
nit se contra episcopum? Quis accusabit eum? Alii sibi timen-
tes dicunt : Non ego, nec ego. Et sic minores permittunt
maiorcs uiuere et preesse.
LV. — DE ROSA ET VOLATILIBUS.
Et applicatur illis qui ajnbinnt dignitates.
ITEM QUARE BUBO NON VOLAT DE DIE (1).
Volatilia semel congregata inuenenint rosam primulam et
pulcherrimam, et contendebant de illa cui daretur. Et dixe-
runt quod aui pulcherrime. Contenderunt que esset pulcher-
rima. Quedam dixerunt quod Sitacus (2) ; alie dixerunt quod
Columba, alie quod Pauo. Venit Bubo et dixit se esse pulcher-
rimam ct quod debuit habere rosam. Omnes mote sunt in ri-
sum, dicentes: Tu es auis pulcherrima per antifrasim, (p. 509.
c. 1) quoniam turpissima. Expectauerunt de sentencia dif-
finitiua usque mane. In nocte clare uidet Bubo, et aliis aui-
bus dormientibus, rosam furata est. Quo comperlo, mane dede
nint Aucs sentcnciam quod Bubo nunquam uolaret de die nvv
inter alias aues habitaret et in tenebris clarius uideret, et, si
dic appareret, omnes Aues ipsum clamore et lesione infesta-
rent.
Rosa est ista beneficium ecclesiasticum, cura animarum,
quam Dominus superomnia appreciatur. Sicut rosa estflos tlo-
rum, item homo uel anima est dignissima creaturarum. Cui
igitur debetnr hec rosa, hec cura? Certe pulcherrime auium.
que picturam uirtutum [habet] interius, pulcritudinem bono-
ruhi operum exterius. Venit autem Bubo, auis turpissima, id
est inipius uiciis et peruorsis operibus deturpatus. Dicit quo<I
(1) P. riS, AS. 63, V. 19, G. 0, MA. 3, MH. :>, MC. 66, .MD. 6, ME. 2.
AA. 23, AH. 5, H. 83, DA. :S9, DC. 60, CA. Ij5, CB. o«, AH. 85.
(2) Aiiisi |K)ur Psittacus.
ODONIS DE CERITONA FABULJC. 227
hec rosa debet esse suam. Viri iusti rident ct dcrident, et
abiudicant eiomne beneficium. Sed, iustis dormientibus, uenit
BubOy filius tenebrarum, qui uidet clarius de noctc, id est nego-
cia tenebrarum scit melius tractare, rusticos excoriarc, uillas,
terras, denarios melius adquirere et conseruarc, episcopis
adulari ; et ita laborant quod ab episcopis bencricia optinent,
et non intrant per (h)ostiumy id est amore[m] Ihcsu Christi,
sed aliundc, ct ideo fures sunt et latroncs.
Similiter monachus qui melius noucrit secularia tractare,
mendacia (p. 509, c. 2) multiplicare, obcdicncias ct dignitates
in claustro adquirit. Non hunc, scilicct Christum, eligunt, sed
Barrabam. Erat autem Barrabas latro, et sic pcssimi latrones a
rcgibus et romaniset aquibusdam bcncficia impetrant; sctquid
erit in die iudicii? Certe omnes angeli, boni ct niali, ct onincs
iusti talem Bubonem clamoribus et tormcntis infestabunt,
quoniam iudicium durissimum in hiis quc {sic) prcsunt fiet :
potentes potenter tormenta pacientur, fortioribus fortior in-
stat cruciat[i]o, Tunc dabitur sententia quod Viunquam hu-
iusmodi bubones inter aues celi uolabunt, sed in tencbris
extcrioribus, uW erit fletus ct stridor dencium, perpetuo ha-
bitabunt.
LVI. — DE MUUE ET CATTO.
Gontra non implentes notum (i).
Mus semel cecidft in spumam uini ucl ccruisic, quando
bui[l]iuit. Catus transiens audiuit Murcm pipanteni eo quod
exirc non potuit. Et ait Catus : Quare clamas? Ucspondit :
Quia cxire non ualco. Ait Catus : Quid dabis mihi, si tc
extraxcro? Ait Mus : Quicquid postulaucris? Et ait (^atus.: Si
tc hac uicc ]iberauero, ucnics ad me cum tc uocauero? Et ait
Mus : Firmiter hoc promitto. Ait Catus : lura milii, Et Mus
iurauit. Catus Murem cxtraxit et irc pcrmisil. Soniel Catus
(i) AS. 64, G. 29, MA. 32, MB. 63, MC. 67, MI). 60, AA. 24, AB. 65,
II. 8i, AD. 39, DA. 60, DC. 61, RA. .», CA. ;i6, CB. 59, AU. 86.
228 ODONIS D£ CERITONA FABULifi.
esuriuit et uenit ad foramen Muris, et dixit ei quod ad ipsum
exiret. Dixit Mus : Non faciam. Ait Catus : Nonne iurasti
mihi? Dixit : Frater, (p. 510, c. 1) ebria fui, quando iuraui.
Sic plerique, quando infirmi uel in carcere uel in peri-
culoy proponunt et promittunt uitam emendare, ieiunare uel
huiusmodi. Sed cum periculum euaserunt, uotum implere
non curant, dicentes : In periculo fui et ideo non teneor.
.'^ LVK — DE PULICE (1).
Sic dicitur de Pulice, quem cepit Abbas dicens : Nunc te
teneo; sepe me punxisti, a sompno excitasti; nunquam te
dimittara, sed statim interficiam. Dixit Pulex : Pater sancte^
ex quo me interficere proponis, pone me in palma tua, ut
libere ualeam peccata rae confiteri. Gum confessus fuero, pote-
ris me interlicere. Abbas, pietate motus, posuit Pulicem in
medio palme. Pulex statim exili(u)it et per saltum euasit.
Abbas Puliccm fortiter uocauit, sed redire noluit.
Sic plerique, in ar[c]to positi, interea promittunt; sed, cum
euasefunt, nihil persoluunt.
LVI»'. — DE QLODAM ALEXANDRO IX PERICULO
POSITO (2).
Dicitur de quodam Alexandro, quod in mari constitutus,
promisit Deo, si ad portum ipsum ducerct,quod semper bonus
lierct, quod nunquam Dcum offonderet. Quando fuit ad por-
tum, ad locum socurum supor ripam, ait : Ihcsu, Ihesu, certe
doccpi to; adhuc nolo bonus esso.
il) MH. {\:]\ MD. r.0\ AR. Oj», CA. 56». — Le titre de cette fable a ete
tire du iiis. Arundel 202.
^t) W r.O, AS. Oi\ MB. 63»>, MG. 67», MD. 60'', AA. 24% DA. 60*, CA. 56N
— Lo lilre d«^ celh' fable a vU^ emprunte de AA.
ODONIS DE CERITONA' PABUL^. 229
LVK — DE GRANGIA (<). .
Dicitur quod grangia plena blado accensa fuit, quod dcbuit
tota comburi. Quod uidens persona cuius erat gran^ia ait :
Domine Deus, ignem extinguas et bladum amore tui paupe-
ribus distribuam. Et statim extinctus est ignis, et bladum libe-
ratum; sed tamen, (p. 510, c.2) ut promisit, pauperibus non
distribuit.
Quoniam ad tempus credunt et [in] tempore temptationis
recedunt.
LVII. — DE PELLICANO.
Bt applicatnr passioni G[h]risti (2).
Pellicanus, quando pulli sui erigunt rostrum et picant
contra ipsum, interficit eos. Postea, cum uidet puUos suos
mortuoSy pietate motus, extra[h]it sanguinem de latere et
super filios suos respergit, et reuiuiscunt.
Sic Adam et Eua contra Oominum picauerunt, quando,
transgrediendo preceptum ipsius, pomum uetitum comede-
runt. Et ipse iratus picauit contra ipsos et intcrfecit, quia
mortui sunt in anima, mortales in corpore. Dominus niiseri-
cordia motus permisit sanguinem et aquam extrahi de latere
suo, respersit super pullos suos, scilicet humanam (sic) genus,
et sic reuixerunt. Aquam respergit, cum baptizantur, sangui-
nem, quando, in fide sanguinis, in fide passionis Christi sal-
uantur, et quando sanguis ipsius in sacramento sumitur.
Yersus :
Tt Pellicanus fit Patris sanguine sanus,
Sic genus humanum fit Christi sanguine sanum.
Yndc uox Christi : Similis factus sum Pellicano solitu-
dinis (3).
(1) AS. 64»», MB. 63«, MC. 68, MD. 69% AA. 24>», AB. 65^ DC. 60^ CA. 5««,
08. o9*. — Le titre de cette fable a ^16 pris dans AA.
(2) AS. 65, V. 20, G. 7, MA. 5, MB. 6, MC. 69, MD. 7, ME. 3, AA. 25,
AB. 6, H. 85, AD. 40, DA. 61, DC. 62, RA. 6, CA. 57, CB. 60, AR. 87.
(3) Voyez le Uvre des Psaumes, C. ci, v. 7.
230 ODONIS DE CERITONA FABULiB.
LVIII. — DE CONTENTIONE LUPI ET LEPORIS.
Qnod fag[i]enda est Venns et mandns (1).
Lupus ct Lepus sibi obuiauerunt, ct ait Lupus : Super
omnia es animal meticulosum. Auderes[ne] contendere cum
aliquo animali? Certe, ait Lepus; ita tecumy licetgrande cor-
pus habeas et ego modicum. Lupus indignatus ait : Certe fir-
mabo .X. aureos contra unum quod te uincam (p. 511^ c. 1).
Gerte placet, ait Lepus, dum modo sim securus de ista firma-
cione. Ambo dcderunt fideiussores. Quofacto, Lupus et Lepus
constituti sunt in campo ad pugnandum. Lupus currebat uer-
sus Leporem ad capiendum et deuorandum. Lepus fugam
arripuit, et Lupus, ut ualuit, insequebatur. Sed Lepus uelo-
cius currebat. Lupus iam fatigalus gressum sistebat et super
terram se proiecit. Amplius currere non poterat. Et ait Lepus :
lam uictus es et ad terram prostratus. Quomodo, ait Lupus,
non uis me cxpectare? Certe uerum est, ait Lepus. Que pugna
esset, cum sis in triplo maior me? Ore aperto, posses totum
caput occupare. Ego non pugno, nisi cum pedibus, nisi fugi-
endo. Sic sepe cum canibus pugnaui et uici; et tu uictus
reddc quod debes. Orta cst hcc contentio, et a Leone diffini-
tum cst quod Lupus fuit uictus.
Similiter qui uult pugnare cum Venere, cum mundo, secu-
rius pugnat et ccrcius uincit, cum fugit. Vnde [in Epistola] 1
ad Corinthios [C.j vi, [v. 18] : Fugite fomicationem. Ibi dicit
Augustinus : Cum aliis nempc uiciis potest ex[s]pectari af-
flictus; set hanc fugitc, nc approximetis. Vnde quidam : In
hoc enim prelio fugiendo forcius et melius pugnatur. Sicque
Venus uincitur; cum fugitur, fugatur. Dauid, si remotus essct
a Betsabee, quod ipsam non uideret (p. 511, c. 2), uictus non
fuissct. Simiiiter Sam(p)son non peccasset, oculos non ami-
sisset, si Dalidam {sic) fugissct. Si appropinquas pulcre mu-
(1) P. 60, AS. 66, MB. 64, MC. 70, MD. 70, AA. 26, AB. 66, H. 86,
AD. 4i, DA. 25, DC. 63, RA. 19, CA. 58, CB. 61, AR. 88.
ODONIS DE CERITONA PABUL^. 231
aeri, quasi Lupus te dcuorabit; in soio tactu, uisu, uel risu
intrat Diabolus.
LIX. — DE HOMINE QUI POSUIT SERPENTEM
IN SINU SUO.
Qnod non est confldendnm de hoste suo (1).
Serpens semel iacebat super terram gelatam et multum
algebat. Homo quidam hoc uidens, pietate motus, accepit
Serpentem et posuit in sinum suum ad calefaciendum. Ser-
pens calefactus Hominem fortiter pungebat. Et ait : Quare ita
male me punxisti? (fUia sinu meo pro bono tuo te collocaui?
Respondit : Nonne scis quod semper sunt inimicie inter genus
meum et hominem, et naturaliter ipsum odio (S)? Nonne scis
quod Serpens in sinu, Mus in pera, Ignis in grenio {sic) male
remunerant hospite^ suos?
Saraceni captiui, quando possunt, dominos suos perimunt
et euadunt. Similiter peruersus, licet beneficium ab eo, quem
habet odio, recipiat, semper, cum poterit, ei nocebit. Vnde
quidam :
Odero, cum potero; si non, inuitus amabo.
Similiter qui malam habet naturam, semper, cum potest,
naturam suam exercet. Ideo hominem naturaliter peruersum
nunquam tibi associes, nunquam te ipsum ei credas.
LIX-. — DE HOMINE INGRATO ET SOCIO MALE
REMUNERANTE (3).
Quidam magnum honorem Seruienti regis impcndit. Ilie
(p. 512, c. 1) Seruiens illum solum accusauit. Vocatus est ad
curiam et incuipatus ; et nouit quis hoc procurauit, et uocauit
(0 AS. 67, MA. 33, MB. 65, MC. 71, MD. 71, AA. 27, AB. 67, H. 87,
AD. 42, DA. 62, DC. 64, CA, 59, CB. 62, AR. 89.
(2) Genese, C. iii, v. 15.
(3) AS. 67*, MB. 66, MC. 73, MD. 72, AA. 28. AB. 67*, DA.62*, CA. 59\
23? ODONIS DE CERITONA FABUL^.
eum in partem et dixit : Nonne seniiui tibi, ut potui? Nun-
quam feci tuum displicere. Quarelaboras ad dampnum meum?
Alius respondit : Bene scio quod honorasti me, et nunquam
malum mihi intulisti. Sed hec est natura nostra in terra ista,
quod semper malum rependimus illis qui bona nobis contule-
runt.
Hec est natura Diaboli, qui semper malefacit amicis suiset
non aliis ; pessime remunerat illos qui ei semiunt.
LX. — DE PANTHARA {sic).
Applicatnr dnloi sermon[i] et bone fttme (i).
Panthera est quoddam animal, quod de se bonum mittit
odorcm, ita quod animalia crudelia, ut Lupus et Leopardus
et huiusmodi, que deberent ei nocere, eam pro bono odore
sequ[u]ntur et non infestant.
Ita sunt q^uidam ita benigni in sermone et opere, quod
etiam inimici ipsius (2), qui ipsum (3) audiunt et uident, ex
dulci coUoquio iram et odium suum auferunt, sequ[u]ntur et
diligunt. In Parabolis (4) : Responsio mollis frangit iram«
sermo durus suscitat furorem.
LXL — DE CANE ET FRUSTO CARNIUM.
Gontra diligentes nana et derelinqnentes nera et cetera (5).
Ganis semcl, frust(r)um camis tencns in ore, flumen tran-
siuit. Vmbram frusti uidens que maior frusto apparuit, frus-
t(r)um dimisit, ut umbram caperet, et umbra tam cito eua-
nuit. Sic frustum pro umbra (p. 512, c. 2) perdidit.
Sic plerique habent soliditatem gracie, firmitatem uirtu-
(1) AS. 68, MB. 67, MC. 74, MD. 73, AA. 29, H. 88, DA. 63, DC. 65,
RA. 45, CA. 60, CB. 63.
(2) On lit dons AS. et H. : eonm, au Heu de : ipsita,
(3) On lit dans H : i7/o$, au lieu de : ipsum.
(4) Vayez le Livre dcs Proverbes, C. xv, v. \ .
(5) G. 30, MA. 34, MB. 68, MD. 74, AB. 68, CA. 61.
ODONIS DE CERITONA FABUL^. m
tum, ipsum Deum, ct uidentes umbram istius mundi, scilicet
diuiciaSy pulcra cibaria,mulieres, dignitates, illis adherent. De
quibus Sapientie [liber, C.] v, [v. 9 et ss.] : Transierunt omnia
illa tanquam umbra et tanquam nuncius [prsecurrens], et tan-
quam nauis, que pertransit fluctuantem [aquam] , aut tanquam
auis que transuolat in aere, et post hoc nullum inuenitur
ai^umentum itineris illius, aut tanquam sagitta emissa in
locum destinatum ; diuisus aer continuo in se recursus (1) est.
Talia dixerunt in inferno hii qui peccauerunt, quoniam spes
impii quasi lanugo [est], que a uento tollitur, aut tanquam
spuma gracilis que a procelia dispergitur, et tanquam flu-
uius {i) qui a uento diffusus est, et tanquam memoria hospitis
imius diei pretereuntis. Ecce quod bonum est, solidum et in-
co[m]mutabile pro hac umbra perdunt et utroque priuantur.
leremias [C.] ii, [v. 13] : Me dereliquerunt fontem aque uiue,
et foderunt sibi cistemas, que non ualent continere aquas.
Hoc est, laborauerunt ut haberent hec transitoria, in quibus
nuUa refectio uera. Hii dimittunt rosaih pro urtica, granum
pro palea, solem pro luna, uinum pro fete (3), oleum pro
amurca, pro morte uitam, martinum [sic) pro salice. Talis
dicitur adulter. Augustinus : Si deseris eum qui tc fccit et
amas illa que fecit, deserto (p. 513, c. 1) illo, adulter cs. Talis
dicitur idolatra. [Epistola S. Pauli] ad Romanos [C.] i, [v. 25] :
Qui commu(n)tauerunt ueritatcm Dei in mcndacium, et co-
luerunt et scruieriint crcature pocius quam Crcatori, qui cst
benedictus.in secula.
LXII. — DE RANA INFLATA.
Gontra magna appetentes ez inuidia (4).
Rana uidit Bouem in prato incedentem. Cogitauit si pos-
set essc ita magnus {sic) ut Bos ille, ct uocauit lilios diccns :
(1) Mieux est dans MB recltisus.
(2) Ainsi; mais, comme dans MB. et dans G., il faut lire fumus.
(3) Lisez : fece.
(4) MA. 35, MB. 69, MD. 75, AB. 69, CA. 62.
234 ODONIS DE CERITONA PABULiG.
Ecce quanta decencia et magnificentia, si possem ad magnitu-
dinem Bouis peruenire ! Et intumuit et inflatus {sic) est quan-
tum potuit. Et ait filiis suis : Adhuc ita magnus sum ut ille
Bos? Dixerunt filii : Nondum magnus es ut caput Bouis. Est
ita, dixit Rana; adhuc inflabor. Et in tantum intumuit quod
. medius {sic) crepuit.
Sic sunt plerique qui uident episcopos, abbates, archidia-
conos, quasi boues cum magna pompa incedentes. Cogitant
qualiter possent ita magni fieri, et in tantum conantur quod in
anima uel corpore moriuntur.
LXII». — [DE FILIO MILITIS] (1).
Vidi quendam qui habuit patrem optimum militem et
uoluit ei assimulari {sic); cui ui[m] natura negauit, et in tan-
tum tornatus est in torneamento, quod mortuus est.
Similiter layci uident alios laycos bene indutos, splendide
comedere, magnos equos equitare, familiaritatem cum princir
pibus habere ; in tantum conantur eise quiparari quod moriun-
tur. Frater, si factus es talis bos magnus, lauda Dominum ; si
rana efficeris, id est paupcr et modicus, esto contentus. Xoli
quercrc (p. 313, c. 2) bos ficri. Disponat Dominus dc sua re-
publica sccundum quod uoluerit : hunc humiliat et hunc
exaltat. Ideo dicitur in Ecclcsiastico [C.] v[i], [v. 2] : Non te
extoilas in cogitationc animc tuc, nc forte elidatur uirtus tua
per stulticiani.
LXIII. — DE MURE QUI VOLUIT MATRIMOMUM
CONTRAHERE.
Gontra illos qui superbe agunt, alta cogitantes
et sapientes et cetera (2).
Mus semcl uoluit matrimonium contrahere et cogitauit
quod maritum accipcrct fortissimilm ; ct cogitauit penes sc
(1) MB. 69*, GA. 62*.
(2) MB. 70, MD. 76, AB. 70, CA. 63.
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 235
quid essct strenuissimum. Tandem uidebatur sibi quod Ven-
tus, quia prostcrnit cedros, turres, domos. Misit nuncios
Vento quod esset maritus eius. Dixit Ventus : Quare uult mc^
cum contrahere? Dixerunt nuncii : Quia inter omnes creatu-
ras es fortissima. Respondit Ventus : I(m)mo castrum Narbo-
nense forcius est me, quia iam plus quam per mille annos
stetit aduersum me et [s]cindit et confringit uires meas, et
nunquam potui eum (sic) prosternere. Reuersi sunt nuncii et
retulerunt responsum, et dixit Mus : Ex quo forcior est Tur-
ris, uolo quod sit maritus meus. Significabat hoc Turri, et ait
Turris : Quare uult mecum contrahere? Et responsum : Quia
res es fortissima et forcior Vento. Et ait Turris : Certe Mures
sunt forciores me, quia tota die me perforant et frangunt, et
faciunt uiam per me. Et ita, habito consilio, oportebat quod
Mus Murem sihi associaret.
Sic plerique ardua excogitant . et mirabiiia facere propo-
(p. 514, c. 1) nunt, et :
Parturiunt montes, et exit (1) ridiculus Mus.
[Libro] IV Regum, [C.] xiv, [v. 9 et ss.], dixit rex Israel
ad Amasiam regem luda : Carduus Libani misit ad Cedrum
que est in Libano, dicens : Da filiam tuam filio meo uxorem.
Transieruntque bestie saltus, que sunt in Libano, et conculca-
uerunt Carduum. Percuciens inualuisti super Edom, et suble-
uauit te cor tuum. Contentus esto gloria, et sede in domo
tua. Quare prouocas malum, ut cadas tu et ludas tecum?
Noluit adquiescere et factum est prelium, et cesus est popu-
lus luda. Amasiam uero regem luda cepit loas rex Israel et
multa mala intuiit.
Si[c] plerique alta aggrediuntur et uilissime corruunt. le-
ronimus (2) : Rectius fuisset homini subiisse coniug[i]um et
(1) Par suite d'un d^faut de m^moire, Eudes au mot nascetur a sub-
stitu^ les mots et exitj qui rendent boiteux ce vers d'Horace. (Voyez Art
Tyoit., V. 139.)
(2) Migne, Patrologias Cursus completus, t. XXX, col. 949.
236 ODONIS DE CERITONA PABULiE.
ambulasse per plana quam ad altiora tendere et in profundum
inferni cadere. Eciam in bonis operibus et in uirtutibus peri-
culosum est gloriari. [Lib.] I Machabeorum, [C.] vi, [v. 43
et ss.], Eleazar uolens facere sibi nomen in etemum supposuit
se elefanti (sic) et occidit eum; et cecidit bestia super ipsum
et mortuus est. G[regorius] : Quasi sub hoste(m)quem proster^
nit moritur, qui de culpa quam superat non eleuatur. G[rego-
rius] : Auctoris sui graciam negare conuincitur quisquis ^ibi
tribuit quod operatur; ex quoigitur non in uirtutibus nec in
bonis operibus gloriandum, qu[oni]am periculosum est in
ma-(p. 5l'4, c. 2) licia gioriari.
Alta cadunt, inflata crepant, tumentia (1) premuntur,
[Hoc retine uerbum] : Frangit Deus omne(m) superbum.
LXIV. — DE PULCHRA UXORE CATTL
Ciontra torneamenta {i).
Quidam Catu^ habebat pulchram sponsam, et illa, con-
tempnens maritum suum, uagabatur extra ad alios Cattos.
Conquerebatur Cattus amicis suis de sponsa. Ait quidam ami-
tus (3) : Combure pcllem illius in diuersis locis, et domi rema-
nebit. Quo facto, remansit Catta in domo nec ultra uagaba-
tur extra.
Sic plcrique habent pulchras uxores, sorores, filias, et
quando habent pulcros capillos, pulcra ucstimenta, domos
exeunt, uicinos,[^uicinas uisitant, perplateas uagantur.
Spectantes (4) ueniunt, [ueniunt] spectentur ut ipse.
Egrcssa est Dina, ut uideret mulieres regionis illius (5), e!
(1) Ce mot et dans MB. le mot tumescentia rendent le vers fanx : il
faul lire : tumefacta,
(2) MA. 36, MB. 71, MD. 77, AB. 71, CA. 64.
(3) Ainsi pour : amicus.
(4) Mieux esl dans MB. Spcctatum.
(5) Genese, C. xxxiv, v. 1.
• • ■ •
I
ODONIS DE CERITONA PABUL^. 237
cornipta est. Tunc debct paterfamilias usclare (1) et combu-
rere capillos earum et induerc illas non pannis preciosis, sed
pellibus ; et sic domi remanebunt.
LXIV*. — [DE QUADAM DOxMINA] (2).
Querebatur a quadam Domina quare ita uteretur uestibus
tam preciosiSy et respondit : Non ut mundo placeam, sed
marito. Etait : Falsum est, Domina; imo, quando es in mul-
titudine, [uteris] preciosis; quando es in domo coram marito,
induis uilia, super perticam ponis preciosa.
LXV. — DE CICONIA ET SERPENTE.
Qnod principiis est obstandum et cetera (3).
Ciconia uenit ad foramen Serpentis, et uocauit eum ut
oxiret. Respondit Serpens : Quis es tu, qui ausus es me infes-
tare? Et ait : Ego sum Ciconia, et libenter tecum contende-
rem. Et ait (p. 515, c. 1) Serpens : Misera, cum graciles habeas
tibias et fragiles, collum gracile et longum, quomodo mecum
pugnares, quoniam uici strenuissimum animal, scilicet Adam,
primum hominem a Deo plasmatum, et uxorem eius, et mul-
tos homines in deserto pcremi? Centum tales Ciconie non
possent unicum hominem expugnare. Quomodo presumis
mecum contendere? Et ait Ciconia : Tantum exeas foramen et
uidebis. Serpens iratus, sibilando ct os aperiando (sic), fora-
men exiuit, quasi uellet Ciconiam totam deuorare. Ciconia
statim dedit ei cum rostro super capud, et Scrpens statini
occubuit, dicens : Ecce iam me pcrcmisti. Ait Ciconia : Ccrto,
si Adam et ceteri homines sciront ubi cst uita tua ot fortu-
lido, et hoc artificio usi cssent, te in capite percussissont,
nunquam a te uicti fuisscnt. Tali igitur arto utendum cst.
Principiis obsta; sero medicina paralur.
Cum mala per longas conualuoro moras.
J) Au mot du ms. usdare il faut peut-(^tro subslituer nodnre.
;2) MB. 71*, MD. 77*, AB. 7i», CA. 64».
(3) MA. 37, MB. 72, MD. 78, AB. 72, CA. 63.
238 ODONIS DE CBRITONA FABUL^.
Cum sentis primos motus luxurie uel ire, statim resiste,
statim allide paruulos ad petram; petra autem est Ghristus;
hoc est, amore Christi primos motus interfice. Si permittes
crescere donec totum corpus per ignem luxurie accendatur,
non habebis uires extinguendi, quia tunc paruuli creuerunt
[in tantum] quod efficia[n]tur pugiles magni. Primo quasi
stupe de facili soluuntur, et, si creuerint, efScientur uincula
plaustri que rumpi non poterunt. Vnde Dominus antiquo
(p. 515, C.2) Serpenti : Ponam inimici[ci]as inter te et mulie-
rem : ipsa conteret capud tuum (1). Mulier est beata Virgo,
sancta ecclesia, que[lib]et fidelis anima, que caput Serpeotis,
quasi inicium su^estionis, debet conterere. Sic uincitur Ser-
pens antiqu[u]s.
LXVI. — DE PAVONE DEPLUMATO.
Gontra uanam glorlajn et cetera (2).
PauOy inter ceteras aues plumis ornatus et diuersis colori-
bus distinctus, mansuetus ct curialis, uenit ad congregationem
auium. Venit Coruus et rogauit quod daret ei pennas duas.
Ait Pauo : Quid facies pro me? Et ait Coruus : Alla uoce in
curiis coram auibus lc laudabo. Pauo pennas suas ei conces-
sit. Simililer Cornix pcciit ct impetrauit; sic Cucula et multo
alic aues, quod Pauo totus deplumatus remansit. Debuit pul-
los suos cum ali(i)s (nutrire et) protegere ; non potuit, quia
pcnnas non habuit. Superuenit frigus, et periit. Pulii ab eo
recesserunt, et prout pol[u]erunt uixcrunt.
Sic quandoque rex, uel comes, uel miles, uei episcopus ha-
bent muitas uillas, castra, campos etuineas, et est quasi Pauo
multis uariis pcnnis bcne ornatus. Veniunt ct adulatores,
Hospitalarii, Templarii, monachi, canonici ad talom Pauo-
ncm, petunt terras, uincas, castra, donaria; promittunt lau-
dcs, missas, orationes. Slultus Pauo quando adquiescit, et pos-
(1) Genese, C. iii, v. 15.
(2) G. 31, M.V. 38, MB.73, MD, 79, AB. 73, CA. 66.
ODONIS DE CBRITONA FABUL^. 239
sessionesy unde ipse et sui deberent uiuere, aliis(p. 516,6. 1)
distribuit.
Sic fecit quidam rex Aragonum ; vnde successores sui non
pot[u]erunt, ut decuit, milites tenere, nec inimicis resistere,
nec regnum suum dofendere.
Sic quandoque de militibus uidemus quod tantum dant
religiosis, quod totique remanent deplumati et heredes exhe-
redati.
LXVII. — DE BUFONE ET RANA.
Gontra anaros et laycos tenaces (i).
Bufo, qui habitat in terra, rogauit Ranam, que habitat in
flumine, quod daret ei de aqua ad potandum. Ait Rana : Pla-
cet; et dedit ei quantum uolebat. Rana esuriens rogauit quod
daret ei de terra. Respondit Bufo : Certe nichil dabo, quia
ego ipse, timens ne deficiat, [non] comedo ad suffi(i)cienciam.
Sic sunt plerique in tantum tenaces, quod ex[s]pectant
quod panes sint muscidi, bacones rancidi, pastilli sintputridi ;
nec possunt manducare nec pro Deo dare ; timent quod terra
eis deficiat. Hii sunt bufones Uiaboli. [H]abacuc, [C.] ii, [v. 6]_:
Ve ei qui multiplicat non sua! Benedicit non sua; quia non
audeat ea(s) expendere, inuitus aliis relinquet. T[h]esaurizat,
et ignorat cui congregabit ea (2).
LXVII*. — [DE CANE ET DUOBLS IIOMWIBUS] (3).
Item Canis comitatur duos homines. Ncscitur cuius sit.
Sed, cum ab inuicem recedunt, Canis Dominum suum sc-
quitur.
Sic diuicie sunt cum possessore ct mundo. Sed cum pos-
sessor [m]oritur, diuicie cum mundo rcmanente morantur.
(1) MB. 74, MD. 80, AD. 74, CA. 67.
(2) Livre des Psaumes, C. xxxviii, v. 7.
(3) MB. 74*, MD. 80*, CA. 67».
240
ODONIS DE OERITONA FABUL^.
Manife-(p. 5l6,c. 2)stum est igitur quod diuicie sunt mundi
scqua[ce]s. In [Hjabacuc (1) : Vsquequo aggrauat contra se
densura lutum? Quicumque enim diuicias auare congregat,
murum luteum facit inter se et Deum, inter se et celum,
quod intrare non poterit. Si scirent cupidi uel crederent que
sunt eis uentura, plorarent et ulularent. Jacobus, [G.] v, [v. 1] :
Agite nunc, diuites, plorate ululantesin miseriis que adue-
nient uobis. Diuicie uestre putrefacte sunt et uestimenta* uestfa
•
atincis sunt com(m)esta; aurum et argentum uestrum erugi-.
nauit, et erugo eoruin erit uobis in testimonium et mandu-
cabit carnes uestras sicut ignis.
LXVIir.*— DE ASIWO ET LEONE. •
Gontra eos qai appetunt esse in coriis magnatomm
et cet^ra (2).
*
Leo, rex animalium, semel quesiuit sibi [ministros], ut
serutreni ei in diuersis officiis^ Ingessit se Asinus, dicens
quod optime sciret cantare et uiellare {stc). Dixit [Leo] ; Audia-
'mus. Et Asinus aperuit ossuum et horribili^ter recanauit. Et
ait Leo : Miser, quare mchtitus cs, cum sonus tuus horribilis
sit? Pocius mc'a sompno excilarct quam dormire facei^et.
Exeas cito de curia mea.
Sic pleriquc uellent sc in curias regum et princip(i)um
ingeror^; sed, quia sunt inhabiles, a curiis rcpelluntur. Ple-
rique cupiunt saturare uentrem suum de siliquis porcorum,
et nemo illis da(ba)t. Silique porcorum sunt preciosa cibaria
diuitum (p. 517, c. 1) et gulosorum qui sunt porci Diaboli;
multi monachi, scolares, clerici, layci, cupiunt saturare uen-
trem de huiusmodo, et nemo illis da(ba)t. Sic cor ad mundum
recurrit, et cor mundu? repellit ; desiderant mundum et amant ;
mundus tamen de hiis non curat. Reuertantur igitur ad
Patrem suum, ueniant ad Christum, et ipse rccipict eos,
(1) Voyez C ii, v. 0.
(2) MA. 31», Ml{. 75, MD. 81, AB. 75, CA. 68.
idliONIS DK CERtTONA PABUL.E.
241
• amplectetur ipsos, et faciet maf^um festum; interficict liitu-
lum et instruet conuiuium, quoniam maius gaudium est in .
regno celorum super uno p^ccatore penitenciam agente quam
super* xc[i]x iustis qui non indigent penitencia (1). Si asi-
nus fueris, scilicet simplex et inhabilis, esto contentus, noli '
' querere fieri curialis. Petrus per unam noctem fuit iri curia
Caife (sic) et Christum negauit. Quando fuit in curis^ Christi,
iitstus et sanctus perseuerauit. In curiis enim syedet Diabpius
.ci;im diuitibus in o[c]cultis, ut interficiat intiocentem. Heu! .
. quotquot magis desiderant esse de curia Herodis et Chaife (sic)
. quam de curia Ihesu Christi, quonis^m, ut dicit Veritas [in]
Luc, [C.] XXII, [v. 25] : Reges gentium dominantur eorum,
et qui potestBitem habent super eos, beriefici uocantyr. Vos .
autem non sic; sed qui maior [est] inter uo^; fiat sicut iunior,
et qui precessor est; sicut ministrator. Ytinam simus boiies.
Abrahe uel asini qui pascuntur iuxtaboues!' Job (2).
■ » •
•LXLX. — DE.CANE ETASING ET 6OMINO SU.O. ' ' •
• • • • .
Contra Ihgratum- seruttHun (3).
• • . •
Quidam Paterfamilias habuit Gancs,'qui', (juarido.domum .
de negociis ueniebat, (p.*517, c. 2) ap[p]laudebant ei, de pedi-
bus et rostro ipsum tangentes. Asinus hoc uidens *penes se
cogitauit : Ita debere[iri] domino meo applaudere. Semel
rediit dominus de negotio; bccurrit ei Asiuus; uolena eiapr
plaudere, pedes anteriores erexit et dominum. suum dure in
facie, pectore, percussit, et dominus iratus fecit, Asinum. fere
usque ad mortem fustigare et in stabulum detrudi.
Sic plerique uolunt assumere officium quod nesciunt trac-
tare. Sicut quidam uolunt esse sacerdotes, archidiaconi, epi-
scopi, et tamen sunt asini ad liram (i), asini ad officium,
(i) Evang. selQn S. Luc, C. xv, v. 7.
(2) Chap. I, V. 14.
(3) G. 32, MA. 40, MB. 76, MD. 82, AB. 76, CA. 69.
(4) Un point H noter ressort de cesmots, c*est quUls sonC le sujct d'une
• 16
242
ODONIS PB CERITONA FABVVJB^
• •
• «
/v^.
quia. nesciunt cantare/ legcre, predicare ; 'im(m)o Dominum,
qnantum in ipsi^ est, in facie peruersis operibus percuciunt.
Sed Doniinus ira(us,faciet tales asinos-.ftistigariy in carcere[m]
gellenne perpetuo detrudi.. •
LXX. — DE CASEO. ET QORVO.
. . ...
CoHtica uanam gloriam (1).
• . •• •
Sicut narrat Ysopus,
• * •
Cuseus in rpstirp Corui pendebat ab alto.
• •
t.
. * •
ct Vulpe&^cupiens ^aseuin comedere, dixit Coruo : Quam
Jbene cantabat pater tuus ! Vellem audire uocem tuam. Coruus
aperuit bs suum et cantauit, et sic caseus cecidifr, et Vulpes
. euni com(m)edit. ; .
•Sic fleriquQ portaht caseum, hoc est nutrimentum, unde
• t anfma debet uiuere, scilicet pacienciam, graciam, caritatem.
Sed uenit Diabolus et excital Hios ad opus uane glorie, ut
cantenl; se Ipsoscopimendenty fiinbria$ suas magniflcent; et
. sic, quia gloriam mundi/hoh gloriam que Dei est, querunt,
pacienciam of pmhes uirtutes aihittunt. (P. 518, c. 1) Sic
• Dauid, quiu populum suum ad uanam gloriam munerauit,
in iriagna parte amisit.
i.XX^ — [DE QUODAM ATHEXIEXSI] (2).
.Mos erat apud Athcnas, quod qui uoluithaberi pro fp]hi-
losopho, bono uerberarotur, et, si pacienter se habcret, pro
philpsopho haberetur. Quidam autem bene uerberabatur,
et, antoquam iiidicatum ossct quod philosophus haberetur,
statini' posi uerbera exclamauit dicens : Bene sum dignus
des faMes df Pliedre decouveites a Naples et que pai' consequent Odo
connaissail daits leur inlegralite les u»uvres du fabuliste ancien.
(i) MA. 41, MB. 77, MD. 83, AB. 77, GA. 70.
(2) MB.-77», MD. 83% AB. 78, CA. 70».
' ODONiS Dfi- CERITONA FABULjE. 243 .
. .• . . . . .^ . .
uocari philosophus; et respondii ier.quidam : F^ater^ ji ta-
cuisses, philosophus esses. , ". •
. '. ••...•
. -' ' * '
LXXI. — DE CICONIA ET QATTO. / ' . •
Quod per gaod aoGatar, neo laudibus, nec uttuperjls.
mouetur aliquis (i).
• •'.•* *• •
• •• • ...•■
Melius est assimulari Ciconie,que anguiliam sibj.et pullis
suis ad uescendum portauit. Quod uidens Catus.qui.li&enter ' .
com(m)edit pisces, licet nonuallt bumectarepedes,ait: 0 auw ' '
' pulcher[r]ima, rostrum babes rubeuiri et plumas .albissimas;.
nunquid rostrum tuum ita rubeum^-est interius ut exterius.
Ciconia noluit aliquid jrespondere, nec rostrum aperire, qiiia
noluit anguillan\ dimittere. Jratus Murilegus* nrtuperabat *^?
Ciconiam : Vel es surda uel miita: Non poteris- rf spondere', .
miser[r]ima? Nonne quandoque comedis sQrpentes qjile,sunt
animalia uenenosa et inmundis^ima? Quodlibet %nimal mtin- '
dum munda diligit; et tu, turpid et inmunda. Igitur es inter
ceteras aues inmundissima*. Cioonia, nichilresp^bnd^hs, cum
anguilla(m) tenuit uiam suam. \ ^
Sic uir iustus nec in laudibus extoUitur, nec (p: 5i8, (;. 2} .
(nec).in iiituperiis deix^itur. Dicant bomines quod uoluerint ; *•
anguillam non dimittas; caritat^m, pacienciani tefaeas, cum
silentio procedas, et saluus eris. ^. *•
••
LXXII. — DE CLAUSTUALl AD IDEM (2)., • .
Quidam.noluit claustralem uitam ducjere. Dixit Abbas ;
Laudes hec ossa et benedicas, demonstrato aceruo ossium
mortuorum. Laudauit igitur et benedixit. Quo facto, quesiuit
Abbas : Ben^dixisti ossibus? Respondit : Benedixi. Querebat
^bbas : Quid responderunt? Dixit luuenis : Nichil. Itenim
Abbas : Maledicas et uifuperes. Qui sic fecit quantum potuit.
(1) MB. 78, MD. 84/ AB. 79, CA. 7f.
(2) G. 3J, MB. 79, MD. SS, AB. 80, C.\. 72.
• v
^ •
• %
%•
244 • • bnONIS DE CERITONA F.ABULife.
■
Elt ait Abbas : Maledixisti? Et ait lUuenis : Maledixi. Et que^
siuit Abb.as : Quid responderunt? Et.^it luuenis : Nichil. Ait
Ai)bas : Frater, talem te oporteC esse ut, si uerus monachus
uisHeri, ita (quod)'benedictionibus jet maledlctionibus Qichil
respondeaSy quoniapi .(3nim dicit Isaias, [C.] xxx,[v. 15] : In
silentio et spe erit fortitudo uestra. - *.
. Amos, [G;] .v>. [v. 13] : Ideo prudens inr tempore illo tace-
bit, qUia teiQpus malum est', quoniam tempus uite nostre
malum est. Vhde quidam : • .. . • '
Ve mihinascentil Ve nalol Ve morientil
' . . • • • • * • .
Ve mihi, quod suml Vel Non uiuit.filiiis, Que!- •. /'.
. ■ • •
Boetiu& (1) : Quis ita est [enim tam] composite felicitatis, ut
non ex aliqua parte cum status sui qualitate.tixetui:? Qiian-
tum est in me, singiilis diebus uideo, audio que loiibi displi-
•cent. • '
. • • •
.LXXIII. — DE HIRCO EQUITANTE. .
Gontra irreu^rentes dominoa suos (2).
Hyrcus ^emel '{actus est iseruus Asini, et iiidit eum sim-r
pliccni et humilem. Ascendit Asinum et uoluit equijtaj-e. Asi-
rius iratus erexit pedes (p. 519, c. 1) anteriores et cecidit retro
superdorsumsuura, et Hyrcum oppresslt et interfecit, dicens:
Si Asinus est dominus tuus, ne equites ipsum.
Sic plerique uident dominos slios simplices, uel senes, uel
cec.os, uel inhabiles; contempnunt eos et derident.
LXXIIK — [DE PATRE §ENE Et FILIO gUO ET REGEj (3).
• •
Sic quidam, habens patrem senem, fecit illum custodem
ouium, cum miles esset. Audiens rex quod ita n(ale tractaret
patrem suum, misit.Hlium in*carcercm.
• ■
(1) Lib Ij; Prosa 4. '
(2) G. 34, M.V. 42, MR. 80, MD. 86, AB^ 81, CA. 73.
(3) MB. 80% MD. 80*, CA.^ 73*. •• '
a«
OIXON.IS.DB CERIJ^ONA FABULiE/. 24^
ULXIll"». — D*E .PATRE SENE ET FrLIO SUO.
• » • » .
''Contra non reuerentes ^atres suos (i).
•■ . ^ • . ■ "
' ■ " •' . . . •
' 'AliuSy babens patreiki senem et tussientem, ait : Rustieus
iste; Qum 'tussi . et excreationibus ' suisj (e^ium- nolbis infert.
" • ■ • • • * •
Proiciatis eum longius «t ueterem pellem ouium ipsum indu-
* • . ' • • • "* *
atisLEt pater, quia nichil aliud:habuit.£^d induendum^fere (^)
mortuus e^tvFiliu^ paruulus iliius filii accepft.pellem uete-
"rem et suspehdit ih 'parie^i. Qiiesiuit pater eius quid ueU^t
fstcete ^e pelle.. .Reftpqndit : Ad opu» tui, cum senueriSy Ter
serho, quia ita facis patri tuo, 6t ate addisco qualiter debeam
me] habere erga scnectut^m tuam.
• •"■*■■ ^ ,, ,.'
* [InJ^EcclesiastieOy [C.] viii, [v. 7] : Ne ^erHashominem
• • * ' •
m senectut^ sU& ; etenim ex nobis senescunt.
«• .
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• ..
LXXIV^ — DE LUPO ET VUIPE.
. • • • ■ •
. '■ ....
Et iEtpplicatar aoaris quos [qoisqiaej. decipit et eis. qoi
' 'nimis [se] tradont deliciis (3).
• .
Lupus obuians Vulpi ait : Compater, *unde'iienis? Et ait <
Vulpes : De quodam uiuario, ubi pisces optimos cepi et suffi-
cienter com(m)e^i. Quesiuit Lupus *: Quomodo cepisti? Ait
Vulpes : Caudam in aquam posuivet dlu. tenui, et pisces
credentes quod esset aliquid com(m)estibile, uel quod essem
mortuay caude adheserunt, et traxi eos- ad (p. 519, c. 2) ter- .
ram et comedi. Et ait Lupus : Numquid.sic ego pisces capere
possum? Ait Vulpes : Optime poteris-; cum sis forcior quam-: .
ego. Perrexit^rgo Lupus festinant^ ad uiuarium, et caudam
in aquam posuit et diu tenuit, donec esset coiigelata; gelu
enim Faciebal. Post longam moram uoluit caudam exirahere,
credens quod multitudo pisciifm.ei adhereret; sed non potuit
■ ■ •
(1) G. 35^ MB. 80?, MD. 87, CA. 73»». . •
(2)'Au iieu de : fere, il fau^ait frigore.
(3) G. 36, MA. 4*3, MB. 81,'MD. 88, AB. 82, GA. 74.
• •••
« •
f
246
. OPONIS Dfl CERITOIJA FA$0
<
propt^f gelicidium .quod caudam tenyit. DbtQntus , est ibi
usque-jnane% Et.uencnint hemines ^t Liipum fetj&lisque ad
jnortem fustigauerunt. . Et cum uix euasisset (1 )^ Inaledixit
compatri suo*, qui pisces sibi promisit et nerb[er}a jQfc uiflnera
et*ferc mortem persoluit. '
• • • • •
\ Sic plefiqufi proinittunt amicis et ^liis diuicias, et fdciunt
eos u$urario3,>simomacos, l&trones, et per^uunt (2) sup-
- plicia^ etema. De talibus dicitiir : Immohtuerunt filiqs suos et
filias suas demoniis (3), Item adaptatur illis^ qu^ peniint: 9e iit
aquis deliciarum, et tamdiu ip deliciis morantufquodm eis •
cohgelantuf [et] detinentur quod exire nequeunt; quoniom
• • •
infixe sunt gentes in interitn, quem fecerunt. Inlaqueo ist6
quepi ab[sco]iderti7itJ,.com[prehensus] .esi pes eoruim (4). A^t
gustinus :. Deleclapio alligat eos, yt inde abrumpere «morem
et ad utilia u^rtere non audeant. Si eniih cohehtur, dolor
est.deserere que delectant, et ille tlo-(p. 526.,c. l)lor non sinit
absccdere.
• ' . LXXV. — DE MU-SCA ET FOBMICA.
Gontra eos qui, postquajh snmp8erali,t corpnB dpminieum,
dant et exponunt se peccatis (5).
, • Musca semel contendebat cum Formic$i, dicens se esse
nobiliorem et mundiorem : Quia uescor frequenter de scutel-
lis episcoporum et regum et aliorum diuitum, bibo dc ciphis
"illorum, im(m)oin faciem regis quandoque insilio. Tu autem
habiias in terra et grana rccondis, donec sint putrida. Res-
pondit Formica : Nobiligr et mundior sum quim tu, quoniam
pro tua inmundicia omnes habent le odio, infestant et fugant.
Quoniam licet quandoque de scutelHs diuitum comedas, qu^n-
doque tamen de uilissimo .sputo, diuersis putreCactionibus,
(i) Dans (j a[)ii;s ce mot, vieiment les siiivants '.-ti candam amisisset,
(2) Dans MB. on lit : persolvunt eis,
(3) Voyez le Livre des PsaumeSj C. cv, v. 37.
(4) Voyez le Livre des Psaumes, C. rx, v. 16.
(5) MA. 44, MB. 82, MD. 89, AB. 83, CA. 75.
ODONIS DE CBRITONA FABUL^.
247
dc sterboribus boum et alio^um animalium te sacias. Egd .
autem^tantum uescor de grano purissimo. IgjVur.maniiestum
est te esse sordidiorum (1), im(m)b jnt6r omnia uofcatilia sdr- .
didisftima. Data est sententia pro Formicai . • . ^^
P.er muscam, i^uandOque quo.niuncfis quandoque sordidis x
utitur, intelliguntui* quidam saeerdotes,,qui ^d [exemplum:]
apostolorum qui dieuntur teges terre ^t alior^um sanctorum.. .
preciosa cibaria, scilicet Eiicaristiam etsanguinem. Chrlsti, se . *
collooant, Qt postea uilissiifnus (2) stercopibus luxurie et gule . .
et attorum uicioruili se mortifere reficiunt. Ascendunt in -ce-
lum, descenduir( usque ad abissum. Ezechiel (3)': ^bllueront*
sanctuaria mea; inter sanctum et prophanum [sic) non habucr
rimt distanciam [etj iqter pollutum et muhdum non iilfeUete-
runt, et.coinquinabar in medio illoinim. Ecce quod ipsc Deijis,
qul.inquiilafi non potest, dicit se coinquinari ab (p. S2()l, c. 2)
illis, quia, quantum in ipsis est, ipsum coihquinanl/
Similiter layci in PadQa et Pentecpste 'Euchariatiam su- •
munt, fEequentec diuina audiunt, j)ostea ad luxuriam,. ad \^
gulam, ad.alias delicias sopdrdas se tj^ansferunt; de. eccle&ia ^
ad pitestibulum, de mundrs^imo ad inmundissimum, de Deo
ad Diabelum transeuint. Iste sunt-milsce Diaboli^ quas ai^anee
infernales deuorabunt. Assimilare (4) igitur formice,. puris'-'
sima grana collige, in armario celi rccpnde, ui pos^is liiuere *-
in hyeme <ie quibus collegisji in . estate. ' Parjabole, [C.] vi* •
• * • • •
[v. 6 i 8] : Vade ad fornpiicam, b piger, coirsidera uias eius et
disce sapienctam;.que,' cum non habeat* ducem ac precepto-
rem et principem, parat [in] cstate cibiim sibi et congregat in
messe quod com(m)edat^ CoIIigamus igitur grana, id est bona
opera mundata a sordibus hixurje et gule, a uermibus sollici-
tndinis et auaricie, a pal(I)ea superbie et uane .glorie. ,Hec
grana celis reponuirtur, quando bona op^^fa desiderio.summi.
• •
• ■
(1) Ainsi pQur^ordtcltofetn. '
(2) Ainsi ponr vt/i5$imis.
(3) C. XXII, V. 26. ' •
(4) II y. a dans HB. : Amm\X(XTy\ il faut lire : As«tmt/d ie.
. ...
•.
• . »
• • •' <x
251
ODONIS DB CBRITONA FABUL-fi.
quam Diues ille concupiscens ait seruo suo : Ecce Vidua ilia
pinguissimam habet vaccam, vade et adduc mihi illam. Qui,
preceptum domini sui faciens, domino suo illam adduxit; qui
iussit eam interfici, quiapinguis erat, fecitque partem decoqui,
partemque assari, et ad prandium suum deferri. Set, primo
morseilo inde assumpto sufTocatus, ille Diues interijt.
Vnde Ysaias dicit [C.xxxm, v. 1] : Ve, quiprodaris! Nonne
ipse predaberis? Iste diues predatus est vaccam, et Diabolus
eius animam.
FABULiE QUiEDAM
INTER ODOMANAS IN MSS. CODICIBUS DlSPERSf.
PROLOGUS,
IN BIBLlOTUECiE BODLEIANJEl CODICB DOtTCB 88,
AUTUENTICO PR0L060 PRJBPOSITUS.
(Fol. 34 a,) Bcatus Basilius, coaggerans iuuenes, docebat
eos anime munditia[m] et impassibilitatem corporis, gressum
mitem, uocem mensuratam, uerbum bene ordinatum, escam
et potum intumultuosum, ad seniores tacitumitatem, ad
sapientiores auditioncm, ad sublimes subditionem, ad equa-
les et minores caritatem non fictam, pauca dicere^ plurima
autem intelligere, non teraerarios uerbo, non superabundare
sermonibus, non faciles ad risum esse, u^recundia ornari, .
cum mulieribus irreuerentibus non disputare, deorsum uisum,
sursum babere animum, fugere coiitradictiones, non magistra-
lem lisurpare dignitatem, nihil cxistimare omnes seculi hono-
res. Si aulem quis potest aliis proficere, apud Deum ex[s]pectet
bonorum operum retriblrtionem, in Christo lesu Domino
nostro.
• •
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 251
LXXVI. — [DE AQUILA ET CUCULA] (1).
(Fol. 312*.) Volucres quondam inuenerunt nidum ex rosis
contextum et floribus aromatum. Et dixit Aqui(l)la quod nidus
ille daretur albi {sic pro aiii) nobilissime. Et facit conuocare
volucres celi. Et quaerebat ab eis omnibus audientibus que
esset auis nobilissima. Et respondit Cuculus : Kuk, kuk. Item
quaerebat Aquila que esset auis uelocissima. Et respondit Cu-
culus : kuk, kuk. Item quaerebat que auis esset formosissima.
Respondit Cuculus : Kiik, kuk. Et quaerebat que esset aufs
melius cantans. Etrespondit Cuculus : Kuk, kuk. Cui Aquila
' indignata ait : Cucula infelix, te ipsam semper laudas, et ideo
suinmam condempnacionis contra te promitto^quodnecistum,
pec alium nidum unquam habebis. Vnde Cucula semper ponit
oua sua in nido alterius^auis.
Sic plerique semp^r se ipsos commendant, et opus suum
exaltant. Nam [si] queras a religiosis quis ordo sit melior,
dicunt : Fratres mmOres ; Gistercienses monachi : Noster melior ;
Praedicatorfes eciam ; et sjc de alijs, qui omnes dicunt : Kuk,
kuk, se ipsos laudantes. Sic eciam plures magistri dicunt suas
•iententias et suos tt&ctatus BJsse meliores. Et sic milites et
aliud qupdcunque genus hominrutn semper cantant : Kuk,
kuk. Sed iusti.et humiles semper se ipsos uilipendunt. Vnde
Gregoiius ; Opera* nostra per mefitjum crescunt, cum aput
.^08|net ipsos pe'p humilitatem decrescunt. Ita, dum nostram
• gloriam jquaerimus,.(foI. 312 b) plaCere ei, qui nos de celo
. conspicit, noh curamus. Job, [C.] xxxi^ [v.. 27 et28.] : Osculatus
8um manum meftm in pre meo; que e[s]t iniquitas maxima.
MahHm^ suam,.oscuIatur qui laiidafqubd operatur, et hec est
iniquitas m^xlma. VndeAttgus^nus :• Qui laudari ab homini-
bu| uiilty i^ uituperante te non def(f)endetur, ab hominiJ[)Hs iu-
({icante te np)i eripietur^ dap^pnante te nbn liberabitur. Item
* ^ * ' ^ • • •
Augiistliius : Quisqui^ enumerat no^rita sua. Gregorijjs : IsU
• . (i)V. y, • . • .•• •
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252
ODONIS DE CERIITONA FABUL^E.
merita sua non uident que alijs uidenda praebent. Idem : Inde
mens dignior efticitur, vnde sibi indigna uidetur. Vnde cciam
Verilas nos instruit, dicens, [C.] xvii Luce, [v. 10] : Cum fece-
ritis omnia que praecepta sunt uobis, (e)dicite : Serui inutiles
sumus : quod debuimus facere, (non) fecimus.
LXXVII. — [DE PHILOMELA ET SAGITTARIO] (1).
Sagittarius quidam, auiculam paruam nomine Philome-
lam capiens, cum vellet eam occidere, vox data est Philomele,
et ait : Quid tibi proderit, si me occideris? Ne[qua]quam
[tuu]m ventrem implere valebis; sed, si medimittere velles,
tria tibi mandata darem, que, si diligencius conseruares, ma-
gnam inde utilitatem consequi valeres. Ille vero» ad eius loque-
lam stupefactus, promisit quod eam dimitteret, si hec sibi
mandata proferret. Et illa ait : Nunquam rem, que apprehendi
non potest, apprehendere studeas; de re perditaet irrecupe-
rabili nunquam doleas ; verbum incredibile nunquam credas.
Hec ita custodi, et bcne tibi erit. Ille, ut promiserat, eam dimi-
sit : Phiiomela igitur, per a(y)era volitans, dixit : Ve! tibi, o
homo; quam malum consilium habuisti et quam magnum
t[h]esaurum hodie perdidisti! Est enim in visceribus meis
margarita, que structionis ouum sua vincit magnitudine. Quod
iile audicns valde contristalus est quod eam dimiserit, et eam
apprehendere conebatur diccns : Veni in domum meam et
omnem humanitatem cx[h]ibcbo et honorifice te dimittain.
Cui Philomola : Nunc pro certo cognoui te fatuum esse. Nam
ex istis quetibi dixi, nuUum fructum habuisti, quia ct de me
perdita et irrecuperabili doles, et me temp.tasti capere, cum
mc nequias apprehendere,.et insuper margaritam tam gran-
dcm in visceribus meis esse credidisti, cum ego tota ad ma-
gnitudinem oui struclionis non valeam pertingere.
Sic igitur stulti sunt, qui confidunt in ydolis, .quia plasma-
tos a se adorant et custoditos a- se custodire se putant.
(0 AS. 69. • ' •
ODONIS DE CERITONA FABUL^. 253
LXXVIII. — [DE QUODAM HOMINE ET UNICORM] (1).
Qui corporales delcctationcs desiderant et animas suas
ame mori permittunt, similes sunt cuidam homini, qui, dumf
a facie Vnicornis, ne ab eo deuoraretur, velocius fugeret, in
quoddam magnum baratrum cecidit. Dum autem caderet, ma-
nibus arbusculam quamdam apprehendit, et in vase quadam
lubrica et instabili pedes fixit. Respiciens vero, vidit duos
Mures, unum album et alium nigrum, incessanter radicem
arboris quam apprehenderat corrodentes, et iam prope erant
ut ipsam absciderent. In fundo autem baratri vidit Draconem
terribilem, ign^m spirantem et aperto ore ipsum deuorare
cupientes (2). Super vasim ubi pedes tenebat, vidit x Aspidum
capita inde prodeuncia. Eleuans autem oculos, vidit exiguum
mellis de ramis illius arbuscule, oblitusque periculi in quo
undique positus erat, se ipsum dulcedini mellis illius totum
dedit.
Moraiilas. Vnicomis mortis tenet figuram, que' hominem
semper prosequitur et apprehendere cupit; baratrum vero
mundus est omnibus malis plenus ; arbuscula uniuscuiusque
yita est, que per horas diei et noctis, scilicet perMurem album
ct ni[grum], incessanter consumitur, et incisioni (sic) appro-
pinquant vases ; x Aspidum est corpus x elemehtis composi-
' tum, quibus inordinata corporis compago dissoluitur; Draco
terribilis, os inferni omncs deuorare cupiens; dulcedo rami-
culi, delectacio fallax mundi, per quam homo sedueitur, ut
periculum suum minime intueatui'. .
.LXXIX. — [DE MURE ET FILIIS SUis^) (3).
(FoI.'246', col. l).Qvidam Mus domesticus habuit filios
proteruos. Cum exiebat ad pascua, exteriuS cucurrerunt, altcr
«
<!)AS. 70.
(2) Lisez : cupieritem.
(3)ME. 14. :■.;..
. • • •
* ■•-■•••
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• 4
254 ODONIS DE CERITONA FABULiE.
ledens alterum. Cum vero Mus erat reuersus, omnes fugam
inierunt. Vno uero tempore, Mure exeunte ad pascua, venit
Murilegus querens exitum filiorum a fouea, et vnum cepit,
post alium, et omnes deuorauit.
Sic plerique homines sunt, nolentes obedi(e)re matri Ec-
clesie,siue parentibus, siue magistris; sed proterue insultant.
Gontra eos venit ergo Murilegus, id est Dyabolus, temptans
eos, et omnes deuoret (sic) et in jehennam proici(e)t.
LXXX. — DE DOMINO THEODOSIO, SEDIENSI
EPISCOPO (1).
(Pol. 48). Dominus Theodosius, Sediensis episcopus, semei
super ripam R[h]odani descendit, ut suos videret piscatores.
Tandem, cum ret(h)e traherent, videbatur eis quod magnum pis-
cem prendidissent ; sed magnam glaciem pro pisce inuenenint.
Puit autem in autumno et magis gauisi sunt pro glacie quam
pro pisce, quia episcopus calore pedum laborauit; unde gla-
ciem sub pedibus eius supposuerunt, et hec maxime prestabat
ref[r]igerium. Gontigit autem, cum semel staret desuper, quod
vocem hominis in glacie audiret. Episcopus vero adiurauit
ut cuius vox osset fate[re]tur. Respondit : Sum quedam aninia,
que in hoc gelu dicto pro peccatis meis afiligor, et liberari
possem, si triginta diebus continuis pro me cantares. Episco-
pus vero, pietate ductus, tricenarium inccpit, et, cum circa
mcdietatem peregisset, diabolica suggestione contigit quod
fere omnes ciues ciuitatis illius inter se bella committerent.
Vnde ad discordiam sedendam episcopus vocatus sacra indu-
menta exiuit, tricennarium interrupit, et postea a capite in-
cepit. Et cum circa duas partes corapleuisset, exercitus grandis
ciuitatem obsedit. Vnde compulsus officium misse intermisit
et iterum a capite tricennarium incepit, et bene continuauit
usque ad missani tricesimam; quam cum vellet celebrare,
lota villa viJebatur inccnsa et domus episcopi, et dixerunt ei
(1) \)X. 65.
ODONIS DE CERITONA FABULiG. 255
ministri quod missam dimitteret et fugeret. Et respondit epi-
scopus, quod, si tota villa deberet cremari, non dimitteret.
Gelebrauit autem, et in fine misse glacies in aquam remissa
est et anima liberata, et ignis, quem se vidisse crediderunt,
tanquam fantasma recessit et damnum nulium intulit. Amen.
•
LXXXI. — DE LUPO, VULPE ET ASINO (1).
(Fol. 344). Semel Lupus audiiiit animalium confessionem,
et cum multa ex eis fuissent sibi magna peccata confessa, tan-
dem Vulpesdixit, quod multas gallinas rapuit etcomedit non
benedicendo, et sic de aliis. Postremo uenit Asinus, qui con-
fessus est et dixit : Ego subtraxi unum paruum gelima feni,
quod ceciderat cuidam de curru, et hoc feci propter famem,
quam patiebar. DixitLupus ad Vulpem :Tu non peccasti, quia
est tibi innatum et naturale, ut rapias gallinas; sed maledictus
sit Asinus, qui alienum subtraxit! Et sic mandauit Asinum
percutere et sententiauit eum fore suspendio dignum; sed
Vulpem dimisit illesam.
• (1) V. 57.
. . • •
NIGOLAI BOZON
EXEMPLA QUiEDAM,
E GALLICA LINGUA IN LATINAM TRANSLATA (1).
I. — [LEO, LUPUS, VULPIS ET ASINUS].
(Fol. 112**). — Lupus et Asinus et Vulpis semel erant citali
ad curiam Leonis, qui dixit Lupo quid faceret ibi? Et respon-
dit : Domine, inquit, quia osculatus sum quamdam ovem ve-
nientem de longinqua peregrinacione. Et dixit Leo : Bene!
statim redeas dorai I Bene sciunt omnes homines quod natura
tua esl osculari oves errantes et custodire que non habent pas-
torem. Deinde dixit Vulpi : Et tu, Beginaldc, prudens in con-
ciliis, quare es tu in tantum vexatus? — Dominc, dixit ille,
aucasuper irie conquesta(fol.ll3*)est quod,post confescionem
suam michi factam, nimiam sibi dedi pcnitenciam, et citatus
sum ad veniendum huc ad respondendum de delicto. — Vere,
dixit Leo, modicum habucrunt facerc. Bedeas domi, quia ofli-
cium tuum cst dare penilenciam post confescionem. Post hcc
quesivitab Asino, dicens : Domine Baldewine, quid fecisti tu,
et quare huc venisti? Bcspondit ille : Domine, misererc mei
•
(l) Les exemples reunis sous ce titre ont »'te extrails tle redition
publiee par M''« Lucy Toulmin Smitli et par M. Paul Meyer, «jui eux-
m^mes les avai(;nt tires du ms. Harley 1288 de la Bibliolheque du Hritish
Museum:
NICOLAI BOZON EXEMPLA QUyEDAM. 257
pro amore Dei! Transiens per sata, sumpsi buccellam de avc-
nis unius hominis, et pro ianto sum constrictus ad curiam
vestram comparare. Respondit Leo : Malo tempore velles tu
destruere probum hominem! Et dixit clientibus et scutiferis
suis : Primo fortiter verberetur Asinus et postea flagellis
consci[n]detur!
Ita enim est modo in mundo et in Ecclesia de prelatis et
baillivis, parcentibus illis qui sunt magni et potentes, et op-
primunt simplices et asininos homines pluries sine ratione.
IL - [VLLPIS ET CORVUS] (1).
(Fol. 114^.) — Hic dici polest fabula quomodo Corvus
volavit cum caseo in ore; quod cernens Vulpis dixit sibi : A!
Domine Deus, quod tu es pulcra avis, et multum fores com-
mendabilis, si cantares ita bene sicut pater tuus fecit! Alius
appcciit laudes, et aperiens os ad cantandum, statim amisit
caseum. Vade, dixit Vulpis, satis habeo de cantu tuo.
III. — [MILVUS ET LAMPREDA] (2).
(Fol. 116'.) — Fabula de hoc peravem que vocatur anglice
aputtocke, etde Lampreda. Dixit ala[ta] : Ubi, ubi? — Ultra
mare, respondit illa; et dixit Lampreda : Pro qua causa? —
Respondit : Occidi unam columbam pro qua omnes columba"!
ofTenduntur et comminantur michi. — Cum quibus armis et
quo instrumento fecisti hanc rem maliciosam? dixit Lam-
preda. — Vide rostrum meum adhuc sanguiholenlura. Dixit
illa : Revertere sine mora : melius est quod confundas solam
patriam quam totum mundum. Sicut dicitur : Melior est qui
abscondit stulticiam suam. Prov. (3).
(1) Comparez Eudes, L lxx, De Caseo et Corvo.
(2) Comparez Eudes, f. xi, De Ciconia et Uxore,
(3) Non pas Liber )*roverbiorum, mais EcclesiasticuSj C. xli, v. 18.
n
258 NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM.
IV. — [BUBO, PULLUS SUUS ET ACCIPITER] (I).
(Fol. H6^.) — Bubo (anglice aw howle) rogavit Accipitrem
ut pulium suum nutriret ct in bonis moribus educaret, quod
sibi concedens jussit illum adducere et nido suo inter pullos
suos ponerc. Cui dixit Accipiter quod in omnibus pullis suis
conformaret et iliorum educacionem adisceret diligenter. Qui
respondit se paratum in omnibus suis parere mandatis. Tan-
dem Accipiter, pro (fol. 117*) cibo querendo, patriam intravit,
et rediens nocte nidum suum turpiter invenit [fedatum]. Que-
renti sibi quis sic nidum maculavit, responsum est quod
pullus Bubonis illum fedavit. A! dixit Accipiter : Byt ys a
fowle brydde that fylyzlh hys owne neste.
Ita est de pluribus natura ignobilibus : scilicet (rota for-
tune) dignitati sublimatis vel in religione existentibus, quod
frequenter ostendunt factis unde processerunt, quia ad educa-
cionem primariam sepe revertuntur.
• V. — [PAVO ET PREDESTINACIO].
(Fol. 117*.) — Pavo semel conquestus est Predestinacioni
quod multum gravabatur, quia nescivit cantare sicut Philo-
menus. Cui rcspondit Predestinacio : (Fol. 117**) Tu ha!»es
coUum Jongum et generosum, caudani longam ad lerrani,
pennas diversimode ct pulcher[r]ime coloratas; quare erffo
turbaris et non polius de graciis tuis contentaris, cum tibi
plurie quam sibi consccuntur?
Ideo dicit Apostolus : Digne ambuletis vocacione, etc. 2i.
VI. — [LEO, VULPES ET ASINUS CORDE CARENS].
(Fol. 118**.) — Ultima condicio asini est quod, cum senue-
rit, fit obliviosus, que ostcndit aperte vitam malorum esso
periculosam, quia asinus cito obliviscitur loci in quo prius
(1) Comparez Eudcs, f. iv, De Dusardo et de nido Ancipilris,
(2) Epistola S. Pauli ai Ephesios, C. iv, v. I.
NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM. 259
fuerat in periculo, nec propterea curat [non] iterum illuc ire.
Eccli. 8 : Et si malus cencies ad peccalum suum revertitur,
eo quod nullam habet resistenciam, si bonum evenerit, hoc
Dei gracie est ascribendum (1).
Fabula ad hoc quomodo Leo jacuit infirmus, etc. Ani-
malia venerunt eum visilare, et Vulpex [aimi pour Vulpes),
respiciens urinam, dixit quod, si haberet cor Asini, convales-
ceret. Statim vocato [Asino], precepit Leo ut interficerctur.
Tunc rogavit Asinus Leonem ut domum suam posset adirc et
testamentum suumfacere, et, testamento facto, juravit se illuc
reversurum. Videns autem vulpex non satis tempestivum
asinum revertentem, illum adivit et cautelis suis eum Lconi
adduxit, qui statim occisus est. Quo mortuo ct aperto, statim
cor ejus Vulpes furatus est, illud secrete com(m)cdens. Interim
famuli Leonis cor Asini querentes ct non invcnicntes, Vulpem
Leoni accusaverunt, qui respondit Asinum nullum cor ha-
buisse, et hoc ostendit per racionem talem : (FoL H9*) Quia
memoria procedit ex corde, sed Asinus alias fuit in pcriculo
et hoc non obstante huc gratis rcvenit, per quod patct ipsum
non habuisse memoriam, nec per consequens habuit cor, cum
non fuit memor precedentis periculi; cujus rationem com-
mendavit Leo et dimi[sijt Vulpem immunem.
Sic homines mali obliviscuntur sui periculi quousque ad
finem perducantur ; de quibus loquitur Apostolus, [Epist. II ad]
Thi., [C. 111, V. 13] : Mali homines proficiunt in pejus, errantes
el in errorem mittentes.
VII. — [TESTUDO] (2).
(Fol. H9**.) — Natura Testudinis est quod, quando est in
qaiete, non audiens sonitum nec senciens resistenciam, cornua
producit, ut satis audax, sed quam cito senserit flatum, ven-
tum aut guttam pluvie aut resistcnciam aliquam, cornua
retrahit et infra capud inclusa tenet, (ut vecors).
(1) Citation alt^ree de YEcclesiaste, C. viii, v. 12.
(2) Comparez Eudes, f. xlviii'', Ilem de Testudine,
260 NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM.
Ita faciunt plures prelati, etc. Ideo dicit propheta Osee (1) :
Loquente Effraym horror invasit Israel.
Vin. — [MURES ET CATUS] (2).
(Fol. 119**.) — Tales faciunt, sicut Mures semel fecerunt,
tenentes (fol. 120*) parliamentum suum, in quo conquestum
erat de Cato Mures destruente et illis die ac nocte insidiante.
Fabula de Cato, quod Mures conquerentes de eo quia proge-
nitores suos destruxisset, et illis die ac nocte insidians sepe a
suis solaciis impedivit. Tandem unus illorum dedit concilium
{sic) ut campanella circa collum Cati penderetur, vel ponere-
tur, et sic premunirentur de adventu Cati, et fugerent. Placuit
omnibus istud consilium, tanquam bonum et sanum, sed
querentibus inter se quis hujusmodi consilii fuerit executor,
non est inventus qui campanellam circa coI]um Cati ponere
auderet, vel attemptaret; unde Catus, sicut prius, prevaluit
contra eos.
Sic plures, etc; sed cum viderent presenciam illorum quos
deberent corrigere, non est plus quam : Clym! Claml the Caite
lepe over thedamme.
IX. — [AHANEA ET VENTUS] (3).
(Fol. 120^.) — Aranea per doctrinam suorum parentum
incipit texere telam ad muscas capiendas, et circa hoc niul-
tum so[l]licitatur in continuis laboribus, die et nocte, sed mo-
dico vcnto perdit laborem.
Ita ost in isto novo seculo. Quam cito sciunt pueri equi-
tare, mittuntur (adcurias, vol ad morcaciones, vel)ad addiscen-
dum cautelas, ad capiondumdenarios; de quibus ait Prophota
Ysay, [C. lix, v.] 5 : Tolas aranoo tox[u]orunt. nec erunt eis in
(\) C. xm, V. 1.
(2) Comparez Eudcs, f. liv'', Dc Muribm et Catto.
(.3) Comparez Eudes, f. xv», Dc Aranea.
NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM. 261
vestimentum, quia opus iniquitatis in manibus eorum. Pedes
[eorum] ad malum (fol. 121») currunt, viam pacis nescierunt.
m
X. — [VULPES ET OVIS IN PUTEO] (I).
(Fol. 121»>.) — Dicit Spiritus sanctus, Prov. 8 (2) : Siadmit:
tas alienigenam, pervertet te et alienabit te k viis propriis. Sicut
Vulpes fecit Ovi, querens numquid diligeret caseum. — Non,
dixit Ovis, quia non convenit nature mee. — A! dixit Vulpes,
venias mecum, et docebo te amare quod nunquam amasti. —
Ubi invenire caseum poteris? dixit Ovis. Ait iile : Vidi homi-
nem portare caseum juxta fontem, et homo sospitavit pede,
et cecidit caseus in fontem de manu sua. At Ovis querebat
quomodo deberet ad caseum venire. Ad quam Vulpes ait :
Ecce ego prius descendam in una situla, et nunciabo tibi
rumores. Et descendit et moram traxit. Querente autem Ove
cur tantum tardaret, respondit caseum ita magnum esse quod
solus {sic) non potuit portare nec elevare. Descende ergo tu per
aliam situlam, et statim erimus expediti. Et sic fecit, sed ipso
descendente alius ascendit et ad terram saltavit. Et quando
Ovis erat in profundo, dixit Vulpes ridendo : Est-ne caseus
bonus et saporosus? Ad quem Ovis voce lamentabili : Male-
dicaris a Deo!
For was hyt never myn kynd
Chese in welle to fynd.
Prov., [C.]1, [v. 10] : Si te lactaverint peccatores, ne adqui-
escas eis; si dixerint : Veni nobiscum, etc.
XL — [LEO ET MUS].
(Fol. 121*».) — Et capias exemplum de uno Leone qui vo-
luit quiescendo dormire, et Mus vcniens cxcitavit eum; cui
(1) Comparez Eudes, f. xix, De Vulpe et Lupe et Situla putei.
(2) Non pas Lib. Proverbiorum, C. viii, mais Ecclesiasticus, C. xi, v. 36.
262 NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM.
Leo : Vix (fol. 122») evades quin te occidam! Cui ille : Do-
mine, hoc non esset difficile potestati tue. Cui Leo : Verum
dicis, sed miscricorditer agam tecum. Vade viam tuam in
pace. Crastina die accidit quod Leo, in quadam fossa, captus
erat in retibus venatorum . Tunc veniens Musinvenit Leonem
lamentabiliter plorantem et dolentem. Cui Mus ait : Quia
misericorditer egisti mecum, modo vices rependam. Ego
liberabo te, salvans vitam tuam. Et congregans parentes
suos, corroderunt cordam, cum qua ligatus fuerat Leo, et
liberatum abire fecerunt.
Ita est de magnatibus, prelatis et ballivis qui potestatem
exercent in terris. Si misericorditer agant cum subditis et
pauperibus, dummodo durat eorum potestas, erunt per hoc
liberati a malis, cum indiguerunt, juxta verbum Salvatoris,
Matt., [C.]v, [v. 7] : Beati misericordes, quoniamipsi, etc.
XIL — [BOVES ET EORUM DOMINUS.]
(Fol. 122*.) — Iste est modus malorum servorum, quia, si
[servus] non faciat quod deberet et inculpetur propter hoc a
magistro suo, statim accusat magistrum suum, dicens ipsum
cssc crudelem et durum, sicut olim contigit de Bobus et eo-
rum Doniino qui fecit Boves traherc fimum de boveria (anglicc
fro the cliepijn)^ quod fimum graviter ferentes, Boves con-
questi sunt de Domino, dicentes quod male eos tractaret, non
considerans laborom eorum continuum circa victum illius, et
tandem tamen istum laborem nobis superaddit. Quibus res-
pondit Dominus, dicens : Amici, pcr quos fuit domus repleta
fimo? ResponJerunt : Por nos; non possumus contradicero.
Quibus Dominus : Justum est ergo ut per vos extrahatur, et
domus mundetur.
Quare nuUus vorecundetur servire, juxtasentenciam Apos-
toli (1) : Sorvus os? Xon sit tibi curo, sed et si liber potes fieri,
(1) Epistola Paitli ad Corinthios, I, G. vn, v. 2!.
NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM. 263
magis utere scilicet servitute, secundum glosam, quia, secun-
dum eumdem, qui vocatus est servus libertus est Domini.
XIIL — [LEO, PULLUS ET CAPRA] (1).
(Fol. 122*>.) Narratur quod Leo, PuUus et Capra predam
deberent dividere, scilicet unum vitulum quem ceperat Leo,
et dixit Leo : Ad me pertinet pars tercia prede racione domi-
nii ct altera pars tercia michi pertinet, quia predam cepi, et
pro alia tercia parte oportet me pugnare. — Non, non, dixe-
runt alii : vestrum (foL 123*) sit totum, sine divisione, (quia
nec scimus, nec audemus contra te pu(n)gnare).
Ita est de pluribus heredibus : quando sunt ordinati exe-
cutores, habentes simplices aliquos secum de patria, dicunt in
divisione bonorum : Ad nos pertinet tercia pars secundum
jura regni, altera pars debetur filiis nostris, et pro parte de-
functi oportet pugnare, id est placitare vel contendere. Tunc
dicunt simpiices illi : Vestrum sit intcgrum, quia vobiscum
contendere non est sanum. Et sic patct miseri hominis stul-
ticia manifesta.
XIV. — [LEPUS ET LUPUS] (2).
(FoL 124*.) Lepus, cum canes latrare audierit et venatorem
cornu sonare, fugam capit, cum aliud refugium non habeat
nisi velocitatem pedum suorum, quia nec propter donaria vel
promissa parcerent sibi canes, si illos expectaret, ctc. Faciant
sic juvcnes nostri : cum mulierculas ducentes coreas viderint
etaudierint venatorem comu sonantem, id est ministrallum
fistula canentem, (fol. 124*») vel aliud genus melodie facientem,
statim fugiant ne capiantur et morti tradantur, juxta consi-
lium Apostoli dicentis (3) : Fugite fornicacionem, et non solum
factis, sed omnem occasionem. Ab omni specie mala absti-
(1) Comparez Eudes, f. xx, De Leone et Lupo et Volpe (et) Venatoribus.
(2) Comparez Eudes, f. lviii, De contentione Lupi et Leporis.
(3) Epist. I ad Corinthios, C. vi, v. 18.
264 NICOLAI BOZON EXEMPLA QU^DAM.
nete vos. Non dicit : Pugna, sed : Fuge, sciens quod difficile
est de manibus eorum fugcre seu cvadere, nisi quis fugam
voluerit capere; sicut dicit Salomon (1) : Vincula manus ejus,
id est mulieris.
Fabula ad hoc de Lupo qui, obvians Lepori, dixit : Quid
facis tu? Ubi moraris? Unde servis? Quare inter alia animalia
non vivis? Tu semper latitas, quasi miser et vecors corde.
— Non, dixit alius. Tecum pugnare volo, et in hoc ostendam
audaciam meam. — A! dixit Lupus, magnam mercedem tibi
dabo, si quod promiseris implere volueris. Ad quem Lepus :
Videas me hic paratum. Et cum hoc cepit fugere. — A! quid
est hoc? dixit Lupus; pugnas tu fugiendo? — Ita, dixit alius.
Tali modo multos leporarios vici et victoriam optinui.
Ideo unusquisque, volens contra peccatum victoriam opti-
nere, fugiat consorcia feminarum, etc.
(i) Ecclesiasies, G. vii, y. 27.
ODOiNIS DE CERITONA
PARABOLiE,
£X SERMOMBUS SUPER EVANGELIIS DOMINICALIRUS
EXTRACT^ (1).
I. — DE QUODAM MILITE PROCESSIONES IMPLENTE (2)
Processiones impleuit quidam miles qui primo uisitauit
Bethleem ubi Christus natus est, postea alia loca ubi Christus
conuersatus est, postea Iherusalem ubi Christus a pueris
receptus est, et, in singulis locis* calidis lacrimis fac^m
riguit, postea montem Oliueti ubi Christus in ce]um assump-
tus est, et cum illic peruenisset, flexis genibus, lacrimando
ait : Domine, secutus sum te usque ad loeum hunc; si pos-
sem amplius, sequerer te in celum; hoc affecto, hoc desidero.
Et cum sic dixisset, anima eius in celum assumpta est.
Sic ergo faciat nos Dominus cum luminecaritatisinc^ere,
cum ramis et floribus bonorum operum perficere, ut cum uicto-
ria et triumpho laudis ad celestem curiam possimus peruenire.
IL — DE REGE QLODAM MITTENTE BACONES
CUIDAM MILITI (3).
Rex quidam misit cuidam militi bacones, ut ipsos uenderet
el uestes [propter] festum Sancti nobile compararet. Stultus
(1) Les paraboles publi^es ici, et, dans les notes, les tilres des sermons
<)utete litt^ralement extraits du ms.lat. 16506 de la Biblioth^que nationale.
(2) Dominica. t*. in aduentum dominiy Mattheus, ,xxi. et in ramis palma-
rnm, — Cum appropinquasset Ihesus Iherosolimis et uenisset Betphage.
(3) Dominica Ai^, in aduentum, secundum Lucham, ,xxi, — Erunt signa
* ^ sole et luna et stellis.
266 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
miles in festo bacones a dextris et a sinistris circa se sus-
pendit, et cum alii milites egregie induti apparerent, ille cum
baconibus apparuit uestitus. Qui, cum requireretur cur hoc
fecisset, dixit quod talem robam induit qualem rex sibi misit
nec illa[m] commutare uoluit.
Sic [rex] omnium precepit quod prauam uitam commu-
temus pro uestimentis uirtutum; qui uero noluerunt, iu so-
lempnitate diei iudicij ridiculose baconibus diuersorum pec-
catorum uesticntur, et Dominus qui in celis est irridebit eis.
III. — DE RUSTICO ET EJUS DOMINO (1).
Similes sumus rustico qui inuitatus a domino suo ad
nobile conuiuium, quando peruenit ad portas domus domini,
uidit aquam putridam in fouea(m), ct, quia aliquantulum
sitit, de aqua putrida uentrem suum auide adimplet, licet
socius dicat : Frater, prandium et uinum optimum parauit
tibi dominus; ab ista putredine abstineas. Cum peruentum
est ad prandium, de optimis cibariis nichil sumere potest ; sed
coram (h)omnibus aquam putridam euomit super mensam.
Ita in presenti quidam utuntur deliciis fetentibus, ct, cum
peruentum fuerit ad cenam domini, miseri peccatores de illa
gustai-e nequibunt; sed pocius turpitudinem, quam turpiter
bibunt, turpissime coram omnibus cicient, nisi per medici-
nam penitencie in presenti fuerint purgati.
IV. — DE QUODAM RELIGIOSO ET SECULARI EI
MIMSTRAxXTE (2).
In eremo erat uir religiosus cui ministrabat quidam secu-
laris, sed fidelis. Id ciuitatc uero erat quidam diues et impius
qui, mortuus, e(s)t ductus ab episcopo et omni populo ciuitatis
cum lampadibus defTerebatur, ad sepulturam. Quod uidit ille
(1) Voir le sernion pn*ci(«'.
(2) Dominica .i/i*., secundum Mattheum, .xi^. — Cum audisset lolianncs
in uinculis opera Christi.
ODONIS DE CERITONA PARABOLyfi. 267
qui ministrabat religioso, cum rediret a ciuitate, defcrens ei
panem, sicut consueuerat. Sed intrans cellam, inuenit quod
comcderat eum bestia, et cadens in faciem ait : Domine, non
surgam donec monstres mihi quomodo ille impius tam hono-
rifice sepultus et iste sanctus hec passus sit. Et ecce angelus
ait illi : llle impius in seculo recepit gaudium, ut in alio non
haberet requiem. Iste sanctus habebat aliquid culpe, quia
delectum est (1) in hoc quod a bestia interfectus est, ut re-
quiem eternam inueniat. Et (in)consolatus qui audierat refe-
rebat gratias domino.
V. — DE QUADAM MONIALI VALDE LITKilOSA (2).
Quedam monialis, ualde Iitig[i]osa dum uixerat, post
mortem in ecclesia sepulta est. In nocte sequenti custos
ecclesie per reueiationem uidit eam ante altare pcr medium
siccari (3). Media pars igne cremabatur, altera pars intacta
remanebat. Cum custos ecclesie narraret hec altera die et
ostendcret locum ipsius flamme, combusto (4) apparuit (h)ac
si fuisset igne materiali cremata.
VL — DE QUODAM EPISCOPO ET EJUS MEDICO ET
CAUSIDICO (5).
Vnde quidam episcopus, secum habens medicum ad conser-
uationem corporis et unum legistam ad conseruationem tem-
poralium, (et) in exactionibus adquieuit legiste, in delicatis
cibariis adquieuit medico. Tandem medicus dedit ei medici-
nam et ventris humorem, id est animam purgauit. Vnde epi-
scopus laborans in extremis ait : Duos pessimos mihi associaui,
unus, scilicet Iegista,abstulit mihi animam, alius uero, corpus.
(i) Lisez : quod deletum e$t.
(2) Voyez le m^me sermon.
(3) Lisez : secari.
(4) Lisez : eombmta.
(5) Daminica quarta in aduentum, secundum lohannemy .t». — Miserunl
ludei ab Iherosolimis sacerdotes et leuitas.
268 ODONIS DE CERITONA PARABOLifi.
Si ille miser habuisset aliquem qui luccrna domini uias eius
illuminarety non incideret (1) in tenebras exteriores.
VII. — DE QUODAM NOBILl POMPAM MIJNDI
DESERENTE (2).
Quidam nobilissimus, (qui) pompam mundi deserens, albi
monachi habitum suscipiens (3), suis ipsum extrahere uolen-
tibus et querentibus cur tam uilem habitum suscepisset res-
pondit, dicens : Melius in uilibus pannis salutem lucrari
arbitror quam perdi in siricis (i).
VIIL — DE QUODAM MAGISTRO PARISIENSI, UT
LOQUERETUR ROGATO (5).
Quidam magister Parisiensis, coram rege et pluribus epi-
scopis ut loqueretur rogatus, sic incepit : Stulti fuerunt Petrus
et Paulus. Quod cum bis uel ter repeteret, quesitus ab epi-
scopis cur talia uerba proferret, ille eadem uerba repetens,
rationem assignauit, dicens : Episcopi cum equis faleratis,
cibariis delicatis, uestibus preciosis, cum uitiis et deliciis
credunt celum ascendere. Ergo Petrus et Paulus stultissimi
[fuerunt], qui paupertatem, tribulationes, famem et frigus
sustinuerunt, si gloriam Dei, ita de facili ut nostri prelati,
po[tuijsscnt obtinere.
IX. — DE GALLLXA ET PULLIS SUIS (6).
Notandum crgo quod Dominus comparat se galline (7), pel-
licano, aquile et niatri, propter pium afTectum quod erga pul-
(1) Mieux : iUuminassetjnon incidisset,
(2) In natale domini ad terciam missam, secundum lohannemy .i'>. — Iii
principio erat uerbum.
(3) Mieux : susceperat.
(4) Lisez : sericis.
(5) Sermon prccite.
(6) In die sancti Stephani protomartiris^ Mattheus, .xxiii^. — Dicebat Ihe-
sus turbis ludeorum et principibus sacerdotum : Ecce ego mitto ad uos
prophetas.
(7) Evang. solon S. Mathieu, C. xxni, v. 37.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^E. 269
los siios habere di[g]noscitur. At[t]enuatur enim gallina amore
pullorum, et habens pennas yrsutas et raucam uocem, et con-
gregat puUos suos sub alas, cum uidet miluum uenientem.
Ita dominus exinaniuit se, formam serui accipiens, cum
prius esset fortis, et inpassibiliter, amore puUorum quos fecit,
reddidit se debilem et palpabilem.
X. - DE PELICANO ET FILIIS SUIS (1).
Pellicanus proprios filios occidit, quia rostra sua contra
ipsum erigit et percuciantur (2) ; sed uidens ipsos mortuos san-
guinem de latere extra[hit], perfundit ipsos et uiuificat.
Si[c] Eua et Adam, quia rostrum suum per inobedientiam
contra Deum erexerunt, interfecti sunt. Sed Dominus misertus
de proprio latere sanguinem ad potandum dedit, et sic ad
uitam reuocauit. Vnde quidam :
Yt Pellicanus sit matris sanguine sanus, etc.
XL — DE MONACHO ET SANGUINE CHRISTI (3).
Dicitur quod cuidam monacho cuncta cibaria ita aspera
uidebantur et dura, quod uix ad sustentationem poterat ipsa
sumere. Quadam nocte in sompnis apparuit ci beata uirgo
dicensrPanis tui buccellas intinge(re) in uulneribus filii mei.
Et duxit monachum ad quandam ymaginem saluatoris in
cruce pendentis, et monachus buccellas intinxit in uulneribus
et uidebantur ei optimo condimento condite. Vnde potuit
dicere quod ait lob, [C. vi, v. 7] : Que prius nolebat tangere
anima mea, nunc pre angustia cibi mei sunt, quia pro angustia
quam filius Dei sustinuit, et amara et aspera, tanquam cibus
optimus, me reficiunt.
(1) M^me sermon.
(2) Lisez : erexerunt et percmserunt,
(3) In solempnitate beati lohannis euangeliste, secundum lohannem, c,
ultimo. — Dixit Ihesus Petro : Sefpiere me.
270 ODONIS DE CERITONA PARAB0L.4E.
XII. — DE UXOUE PULCIIERRIMA ET PUTRIDA
ANCILLA (4).
Quidam habuit uxorem pulcherrimam ; illam spreuit et fre-
quenter afflixit. Quandam ue(n)tulam putridam ancillam sibi
copulans osculatus est, nutriuit et cum ipsa(s) delicias duxit.
Vxor anima est, pulcherrima ymago Dei. Ve(n)tula putrida
est caro quam optime nutrimus, [dum] pulcherrimam prauis
operibus affligimus.
XIII. — DE LUPO FACTO MONACHO (2).
Dicitur : lupus utpossitcamibus(carnibus)agninissatui*ari,
fecit se tonderi, et monachus factus est ; deficientibus carnibus,
cucullam reliquit et ad siluam reuersus est.
Verumtamen, qui artam subeunt religionem, presumatur
quod, ut [pro] Domino in angustiis, non in dcliciis, militent,
se circumcidunt.
XIV. — I)E DIABOLO ET ABBATE (3).
Diabolus dixit cuidam abbati qui benigne secundum ouan-
gelicam legem monachos suos gubcrnauit, quod precopla
super adderet. Hoc fecit diabolus ut plures sibi illaquearei.
Huius enim precepta sunt laquei ct ofl^endicula inter nos ot
Deum.
XV. — DE CLAUSTRALI ET FRATRE CARNALI . ♦ .
Claustralis ille uere mundo mortuus fuit, ad quem uenil
frater carnalis, indigens et postulans quod sibi in aliqua
(1) /n natale innocentum, MattheuSy secundo (lisez : primo). — Aiigelus
domiiii apparuit loseph in sompnis.
(2) In circumcisione dominiy Luchais)^ .i/'®. — Postquam consuniinati suut
dies octo ut circuincideretur puer.
(3) Dominica. i^.post circumcisionem dominij Lucha(s), .ij\ — Cuni factus
esset Ihesus xii annoium.
(4) M4ine sermon.
0D0NI8 DE CERITONA PARABOL^. 271
(h)ele[e]mosina subueniret^ et dixit claustralis : Vade ad fra-
trem nostrum; forsitan aliquit dabit tibi. Et respondit alius :
Frater noster mortuus est, nec, ait, mihi dare poterit. Et res-
pondit claustralis : Sic ego similiter mortuus sum, in claustro
sepultus; vnde tibi in aliquo non possum subuenire.
XVI. — DE JULIANO APOSTATA LETALITER
VLLNERATO (i).
lulianus apostata, qui cum in uita sua Dominum in mcm-
bris [ecclesie] persequi non cessaret, [et] cum a milite, quem
beata uirgo resuscitauit ut ipsum interficeret, lethaliter esset
uulneratus, iacens in terra(m) sanguinem proprium cum manu
contra Deum in altum proiecit, dicens : Ihesu, uicisti; Ihesu,
uicisti.
Huiusmodi non sunt animalia domestica habentes(5ic) pasto-
rem, cum uocem eius nonaudiunt, sed lupi siluestres, leonem,
id est diabolum, regem habentes, qui eos non pascet, sed
deuorabit.
XVII. — DE EREMITA ET FLRIBLS (2).
Quidam heremita [semel] pecuniam sibi datam ad capud
[lecti] reposuit. Quadam nocte uenerunt fures ut pecuniam
sibi auferrent; quo cognito accepit [pecuniam] heremita et
proiecit latronibus dicens : Accipite tremorem capitis mei.
XVIIL — DE SOCRATE ET PONDERE AURI (3).
Socrates philosophus ueniens ad At[h]enas, secum ferens
pondus auri, proiecit in mare, dicens : Submerga[m] te, ne
submergar a te.Non putauit se posse diuitias simul et uirtutes
possidere.
(1) M^me sernion.
(2) In Epiphania dominiy Mattheus, .(/''. — Cnm natus esset Ihesus in
Bethleem lude in diebus Herodis.
(3) M^me sermon.
272 ODONIS DE CERITONA PARABOLiE.
XIX. — DE HORTULANO, SATHANA ET MEDICO (i).
Qvidam ortulanus omnia sua expendebat propter uictum
suum. Sathan misit in c(h)or eius quod timore egritudinis
aliquit colligeret, ut expenderet, si forte egrotaret. Collegit
plenam lagenam denariis. Contigit quod putrefiebat pes eius.
Quicquid collegerat in medicis iam expendebat, et nichil pro-
fuit. Tandem medicus dixit quia totum corpus conputresceret,
nisi pes abscinderetur. Statuta die ut pes amputaretur, in
nocte precedente cepit flere dicens : Domine, memor esto
operum priorum. Et uenit angelus et quesiuit : Quare pecu-
niam congregasti? Respondit ortulanus : Domine, peccaui,
ignosce. Et restituit ei pedem. Et cum in crastino uenit medi-
cus, dixit familia quod in agrum iuit laborare, et medicus Deo
gratias referens recessit.
Ne turbetur igitur iustus pro [ajmissione terrenorum, ne
cum Herode coUocetur in loco tormentorum. Solum timeat ne
Deum offendat; timeat ne rcgnum celorum a(m)mittat.
XX. — DE QUODAM EBRIO IN TORMENTIS (2).
Quidam monachus in Anglia ductus est in spiritu, ubi plu-
resuidit in tormentis. Quemdam interrogauit, [querens] causam
sue pene. Qui ait : Fere singulis diebus me inebriaui. Tamen
singulis ucsperis lampadem coram altari sancti Nicolaj [pro-
pter ebrietatem] accendi. Tanien quadam nocte cum (h)ebrius
iacerem in lecto, uidebatur mihi quod bufo per os meum el
guttur intrauit et cor momordit, et mortuus sum, et demones
animam in ista tormenta portauerunt. Requisitus si unquam
saluaretur, respondit : Nescio; tamen fiduciam habeo in bono
Nicholao [quod liberet mel.
(1) M^me scrmon.
(2) Dominica iii*^ [post natale], secundum lohannem, .ti®. — Nupcic facte
sunt in Cana (ialilec.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 273
XXI. — DE REGE QUODAM POTENTISSIMO
JUVENIQUE QUODAM PULCHERRIMO ET EJUS UXORE {{),
Rex quidam potentissimus ortum dcliciarum semel fecit,
lignis pomiferis, herbis et fluminibus decenter ornauit. Cuidam
iuucni pulcherrimo et uxori eius ortum commendauit et pro-
hibuit quod si leprosus ortum intraret, osculum ei non darent
nec persuasioni eius acquiescerent. Quod si facerent, leprosi
cum leproso efficerentur. Contigit paulo post quod leprosus
intrauit et quedam custodibus persuasit; osculum porrexit.
Custodes ei acquiescentes facti sunt leprosi. Veniens autem
predictus rex, increpans custodes eo quod ex culpa sua iam
facti sunt (2) leprosi, eiecit eos de orto deliciarum. At illi
genuerunt filios et filias leprosos.
Rex est omnipotens qui paradisum creauit et decenter or-
nauit. Adam et Euam in pulcritudinem innocencie plasmauit
et paradisi custodes constituit, prohibens ne de liguo sciencie
boni etmali comederent. Postea diabolus, lepra peccati plenus,
lignum uetitum in speciem serpentis ascendit, et ut de fructu
ligni comederet Eue persuasit.
XXIL — DE DUOBUS FRATRIBUS RELINQUENTIBUS
EREMUM (3).
Vnde in uitas Patrum : Duo fratres relinquentes heremum
duxenmt uxores. Postea penitentes dixerunt : Quare dimisi-
mus angelicam uitam? Reuersi sunt, et, peccata sua quibusdam
senibus confitentes, clausi sunt anno integro, et datus est eis
panis ad pensum cum aqua. Post penitentiam eiecti sunt
foras, et uiderunt unum nimis tristem et alium ylarem; et
querebatur quare unus tristis et alter ylaris. Alter respondit :
Ego semper fleui pro peccato meo. Alter dixit : Ego semper
(1) Dominiea. iiij^., secundum Mattheum, .vm^.— Cum descendisset Ihe
sns de monte.
(2) Lisez : $int.
(3) M^me sermon.
18
274 ODONIS DK CERITONA PARABOL^.
gratulaius sum, quia Dominus subtraxit me a peccato. Quo
audito, dixerunt senes : Equalis est eorum penitentia.
XXin. — DE QUODAM SENE RECUSANTE VINUM (i).
Non manducans manducantem non spemat.
Vnde quidam senex uenit ad quandam festiuitatem. Cui
cum uinum porrigeretur, ait : Tollite a me mortem istam.
Quod uiderunt alii; adhuc alia uice oblatum est ei, et noluit
accipere. Sed cum uideret alium recipere, contempsit eum et
fugit in criptam que cecidit super eum. Et cum audirent soni-
tum, occurrerunt et inuenerunt semiuiuum, et obiurgando di-
xerunt : Fecit Dcus uindictam in te pro uana gloria. Abbas uero
dixit : Benefecit Deus, quia per istum multi corrigentur; et
iussit quod non rehediiicaretur cripta, vt sciant homines quod
propter calicem uini cecidit.
Ecce quod singularitas reprobatur.
XXIV. — DE QUODAM RESUSCITATO PROPTER
LACRIMAS SACERDOTIS (2).
Quidam sacerdos, laborans in uinea, uocaius est ad quen-
dam egroium, ut penitentiam eius reciperei. Qui ait nuncio
quod siaiim ueniret, quia modicum opus restabat ad perfi-
ciendum. Nuncius rcdiens inuenii iam morientem et paulo
post uenit sacerdos, et nuncius uenit obuius, dicens quod non
oporteret ipsum laborare, quoniam cgrotus expirauit. Sacer-
dos, supra modum dolcns, totum se in lacrimas dedit, eo quod
pro culpa sua animam periculum sustinere credidit. Anima
uero corpori reddiiur, oi quesitus quomodo reuixit, ait quod
spiritus nigri animam [de]duxerunt. Et uenerunt angeli pul-
cherrimi, et dixcruni nigris quod animam corpori restituerent,
quoniam Dominus gomilus oi lacrimas sacordoiis prospexit.
(1) Mt-nie seriiion.
(2) MAnie sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 215
Sic, si nostri sacerdotes uirtutibus uallati essent, multas
animas a uia inferni liberarcnt.
XXV. — DE ELYSEO ET FERRO SECURIS (1).
Cum filii prophetarum ccderent ligna, accidit uni quod
ferrum securis cecidit in aquam, exclamauitque ad Helyscum :
Heu, heu, heu, domine mi, et hoc ipso mutuo acceperam.
Heliseus autem precidit lignum et misit illuc; natauitque
ferrum, et ait : Tolle. Qui extendit manum et tulit illud.
XXVL — DE QUODAM EREMITA ET CADAVERE
FETENTE (2).
Semel dixit angelus cuidam heremitc, quia quendam qua-
triduanum traderet sepulture. Veniens ergo heremita ad
cadauer fortiter propter fetorem nasum tenuit. Cum autem
ueni[sset] quidam pulcher domicclius, angelus nasum suum
tenuit. Et requisiuit heremita quare hoc faccret, et dixit an-
gelus : Quia iste pulcher domicellus, propter peccatorum
fetorem,plusfeteret inconspectu Dominict angclorum quam
cadauer illius cuius fetorem abhorres.
XXVIL — DE REGE POTENTE MARI JUBENTE
NE ASCENDERET (3).
Quidam rcx potcns, qucm homines quasi pro deo habue-
runt, pedem posuit in limbo maris, ct iussit aquis nc asccn-
derent minime. Tamen [non] obedicntcs pcdcs cius transccn-
derunt. Et ait rcx : IUc ucre est rcx ct dominus qui aquas,
prout uult, ascendcrc facit.
Ihesu bone, quoniam in naui nobiscum [te] esse crcdimus,
(1) Dominica, v^.post natale, sccundum Mattheum, .vm°. — Ascendente
IhesQ in nauiculam.
(2) M^rae sermon.
(3) M6me sermon.
216 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
uentis et mari imperando, in presenti nobis tribuas tranquil-
iitatem, ut tandem perducas nos ad pacem eternitatis.
XXVIII. — DE BEATO BERNARDO ET EJUS
PARVULO FRATRE (\).
Nolite possidere aurum, nec argentum, nec pecuniam in
zonis.
Beatus Bernardus, cum fratres suos preter minimum [ad
ordinem] traxisset, semel equitauit per uicum ubi fratrem
suum minimum aspexit ludentem, [et] ait : Frater, habes
nostrum patrimonium, et nos habebimus paradisum. Respon-
dit paruulus : Frater, hec non est bona particio; ymmo par-
tem meam in paradiso tecum requiro. Et reliquit patrimo-
nium terrenum et factus est monachus.
Sed malunt homines esse successores heredis quam Christi.
XXIX. — DE BEATO BENEDICTO ET MERULA (2).
Legitur de [beato] Benedicto, quod, dum esset in orto,
quedam merula uoluptabatur ante faciem eius, ita quod tanta
uestigia uoluptatis reliquit in eum ut claustrum [suum] pro-
poneret exire, matrimonium contrahere et in deliciis uitam
ducere. Sed gratia Dei succurrente statim rediens ad se, uidit
urticas et uepres in quibus nudus se proiecit, et sic ardorem
uoluptatis extincxit.
Clauus enim clauo retruditur; liuor liuore sanatur.
XXX. — DE ABBATE PAULO SCINDENTE SERPENTES
ET SCORPIONES (3).
Abbas Paulus tenebat in 'manibus cornutos serpentes et
scorpiones et scindebat per medium; quod uidentes fratres in-
(<) In purificatione beate Mariej secundum, Luchamf Ai^. — Poslquam
impleti sunt dies purgacionis Marie.
(2) M^me sermon.
(3) Dominica in scptuagesima^ sccundum Matheum, .xx'*. — Simile ost
regnum celorum homini pati i familias (jui exiit primo mane.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 277
terrogauerunt quomodo hoc faceret. Quibus ait : Si quis erit
purus, sicut Adam fuit in paradiso ante peccatum, omnia subi-
cientur ei.
XXXI. — DE QUODAM MONACHO ET BASILISCO (1).
Quidam monachus, ut dicitur, basiliscum nutriuit, et tan-
dem ipsum monachum interfecit.
Ita, qui uermem peccati per gulam uel luxuriam in carne
sua nutrity ab ipso peribit.
XXXn. — QUOMODO QUIDAM FACTUS
EST MONACHUS (2).
In uitas Patrum : Dicebat quidam quod, cum esset puer,
[et] frequenter uidisset intrare patrem suum in templum ido-
lorum (sic) quorum erat sacerdos, (sed) cumque occulte intra-
uerat, uidit Sathan sedentem et omnem maliciam (3) astan-
tem illi, et ecce unus de principibus ueniens adorauit eum
dicens : In illa prouincia co[m]moui bella, et effusus est mul-
tus sanguis, et ueni nunciare tibi. Cui Sathan : In quanto
tempore? — In uiginti diebus. Qui iussus est flagellari propter
moram : Tanto tempore hoc fecisti. Et ecce alius uenit et ait :
In mari feci tempestates ct submersi multos. — In quanto
temporc? — In uiginti diebus. Qui eum fecit flagellari propter
moram. Et tertius adorauit et dixit : In illa ciuitate erant
nupcie et in decem diebus excitaui lites et feci occidi spon-
sum cum multa effusione sanguinis, et ueni nunciarc tibi.
Quem etiam fecit uerberari. Alter ait : In eremo fui per qua-
draginta annos^ct uix feci fornicari in hac (in) noctc quendam
monachum. Quo dicto dominus ille surrexit et osculatus est
eum, et imposuit coronam suam super caput eum (4), et fecit
(1) Dominka in sexagesimiy secundum bucham, .viii^, — Cum turba plu-
rima conuenirent ad Jhesum.
(2) MSme sermon.
(3) Ainsi pour militiam.
(4) Lisez : ejus.
S78 ODONIS DE CERITONA PARABOLi«.
eum sccum scdere, diccns : Magna fccisti. Hoc cum audissem,
dixi monachum magnum esse, et ita sum factus monachus.
Vnde in Mattheo, [C. xni, v. 25] : Dum dormirent homines,
uenit inimicus homo et super seminauit zizania et appetitum
uanc gloric et pecunie.
XXXIII. — DE QUODAM SIMPLICE OCULOS
DOLENTE (1).
Quidam simplcx doluit oculos et consuluit compatrem
qualiter possct dolorem mitigarc. Dicitei compater : Erue tibi
oc(c)ulos de capitc ct pone eos in bursam, et de cetero dolo-
rem in oculis non scncies. Iste stultus, si consilio ad quies-
ceret, nonne oculos amitteret?
Ita crudelis dicet inimicus : Erue tibi oculos et pones
eos per auariciam in bursam, uel in pulcram mulierem per
luxuriam; cuius admonicioni multi adquiescunt.
XXXIV. — DE QUODAM RUSTICO MALUM HABENTE
IN OCULO ET DE VICINO EJUS (2).
Vndc quidam rusticus, malum habens in oculo, quesiuit a
uicin(i)o qualitcr curaretur. Qui ait quod ccpe calidum semel
apposuit ad consimilcm morbum in pedc ct consecutus est sa-
nitatcm. Vndc consuluit quod ccpc calidum in oculo suo appo-
ncret. Et hoc facto in crastino oculum suum inuenit peniius
extinctum.
Non cnim quod sanat calcancum sanat oculum, quia uni-
cuique morbo propria mcdicina adhibcnda est.
XXXV. — DE REGE NLMVit: (3).
Rcx Niniuc fecit homincs ct bcstias ad predicationem lone
iciunarc.
(1) Dominica in quinqxiagcsima, sccundum Lucham, .arriy*. — Assurapsit
Ihesus .XII. discipulos suos secreto, et ait illis.
(2) In capite iciuniij secundum Mattheum, .vi«. — Cum ieiunatis, nolile
fieri sicut ypocrite.
(3) M^me sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 279
Et tales more bestiarum ieiunant, qui, in aliis uiciis bes-
tialiter uiuentes, a cibis abstinent. Plus ualet a uiciis ieiunare
quam a cibis.
XXXVI. — DE DIABOLO SUADEME Cl IDAM MONACHO
QUOD JEJUNARET (1).
Diabolus in specie angeli dixit cuidam monacho quod per
viij uel viiij dies ieiunaret, quia cito mori debuit et mundior
ad celestem curiam transiret. Monachus uero forsitan per tale
ieiunium tam animam quam corpus interfecisset, (et) nisi abbas
eius fatuum propositum reuocasset. Vnde per aliquot annos
contra mendacium diaboli, postea uixit.
XXXVII. — DE QUODAM MONACHO SE JEJUNARE
PR.ETENDENTE (2).
Amen dico uobis : Reccperunt merccdem suam (3), id est
laudem quam querunt ; insuper penam eternam recipient.
Vnde monachus quidam, qui coram fratribus se ieiunare
pretenderat sepius, laboi*ans in extremis, fratribus, qui aliquid
dignum memoria audire sperabant, ait : Quando me uobiscum
ieiunare credcbatis, occulte comedebam, et nunc ecce ad deuo-
randum drachoni tradilus sum. Qui cauda sua genua mea pe-
desque coUigauit. Capud suum intra os meum mittens, spiritum
meum ebibens abstraxit. Quibus dictis, statim defunctus est.
Tu autem, cum ieiunas, ungecapud tuum [interius], id est
mentem spirituali letitia, ne uidearis hominibus ieiunus, sed
patri tuo uidearis qui est in abscondito, id estcorde per fidem.
XXXVIII. — DE QUODAM AVARO AD EXTREMAM
HORAM VITiE SLJE VENIENTE (4).
Audi fetorem Gregorii in Dialogo : Quidam, in adqui-
rendis diuitiis auaricie fascibus accensus, ad extremum ue-
(i) M^me sermon.
(2) M^me sermon.
(3) Evang. selon S. Malhieu, C. v, v. 2, 5 et 16.
(4) M6me sermon.
280 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
nicns, eadem hora qua de corpore erat exiturus, apertis ocu-
lis uidit nigerrimos spiritus coram se assistere, ut ipsum ad
inferni claustra raperent. Cepit tremere, pallescere, sudare,
maximis uocibus inducias petere. Filium suum maximum
uocauit et ait : Fili maxime, nunquam aliquid mali tibi feci;
in (ide tua me suscipe. Affuit familia cum maximo. Pcr eius
confessionem demones affuissc intellexerunt. Pauore autem
demonum huc illuc in lectulo uertebatur. Quocumque se uer-
tebat, tetri spiritus aderant. Pre angustia autem cepit magnis
uocibus clamare : Inducias usque mane ; inducias usque mane!
lam ita delicie et diuitie fetebant, quod totum mundum pro
induciis unius diei uel unius noctis dedisset, ut a fetore uitio-
rum et diuitiarum se posset liberare; sed, cum clamaret, a
demonibus de camis habitaculo euulsus est.
XXXIX. — DE BEATO ANTONIO ET VASI AUREO (1).
Bcatus Antonius, cum iret per desertum et uas aureum
quod demones in uia[m] proiecerant inuenisset, tangere
noluit.
Similiter Sancti a diuiciis abstinuerunt, ne manus lutosas
coram Domino portarent.
XL. — DE QUODAM STULTO CUM DOMO
SUA COMBUSTO (2).
Quidam stultus, cum domus sua accenderetur, paleam et
ligna apposuit, ita quod domus cum ipso combusta est.
Tales sunt cupidi, qui multiplicando diuicias credunt ignem
auaricie extinguere; sed quando talia ligna, scilicet temporalia,
congregantur, tanto magis ignis auaricie accenditur.
(1) Meme sermon.
(2) Dominica in quadragesima, aecundum Matthetm, Aiij^, — Ductus e>t
Ihesus in desertum a Spiritu sancto.
ODONIS DE CERITONA PARABOLiC:. 281
XLI. — DE BEATO ANTOxMO LAQUEOS
MUNDI TIMENTE (1).
Vnde beatus Antonius, cum mundum laqueis uidisset reple-
tum, quesiuit quis posset illos laqueos euitare. Gui responsum
est quod solus humilis.
XLU. — DE QUODAM VISPILIONE iEGROTANTE (2).
Vere coherebant iabia cuiusdam uispilionis in Viuariensi
diocesi,qui incidit in egritudinem. Episcopus etsacerdosaffue-
runt; ipsum ut peccata coniiteretur, et, sicut uir catholicus
communicaret, per penas et premia inducere nitebantur. At
ille, mutus ad bona [sacramenta], penas et premia quia friuola
reputanSy dixit se de talibus non curare. Instanter tamen
aquampostulauit, ut biberet. Sacerdos autem, ipso nesciente,
aquam benedictam egroto porrexit. Egrotus auide bibit; de qua
cum biberety statim auxilium Dei proclamauit; sacerdotem,
cui peccata confiteretur, affectuose postulauit. Quo expleto,
sicut uir fidelis uitam finiuit.
Ecce quod labia, que, per aquas maledictionis clausa, per
aquas benedictionis, gratia Dei adiuuante, aperta sunt.
XLIIL — DE CIPRIANO HABENTE DEMONES
IN ARCHA (3).
Ciprianus quidam, Cart[h]aginiensis magus, in pixide re-
trusos habuit demones in archa, [et, quando uolebat, mittebat
eos ad negocia sua peragenda. Quadam die precepit eis ut ad-
ducerent ei sanctam lustinam, virginem quam diligebat, etnon
potuerunt, quoniam signaculo crucis se signauit; ob quam
causam factus christianus passus est pro Domino, et uirgo].
(i) M6me sermon.
(2) Dominica Mj^, quadragesime, secundum Lucham, ,xi. — Erat Dominus
Ihesus eiciens demonium.
(3) M^me sermon.
282 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
XLIV. - DE QUODAM FURE VESTIMEMA
ALTARIS TOLLENTE (1).
Quidam pectus, quasi ueniam postulando, una manu per-
cuciebat, alia uero uestimenta altaris furtim toUebat.
Quidam sacerdoti ore confitebatur, etcultellum eiusocculte
furabatur.
XLV. — DE QUODAM PREDICATORE ET EJUS ASINO (2).
Item predicator quidam soluit asinum quem solebat equi-
tare, et dimisit extra, et intrans ecclesiam orauit. Verumpta-
men in oratione qualiter asinum suum dimiserat sine cus-
todia cogitauit, et, reuersus ad asinum, ait : Tu glosasti meum
Pater nosier^ et de ipso plus quam ego habuisti, nunquam de
cetero glosabis. Et dedit eum pauperibus, ne oratio sua per
asinum impediretur, quando (3) mens diuisa non impetrat.
XLVI. — DE QUODAM THEOLOGO BREVITER
LOQUENTE (4).
Quidam theologus rogatus a quibusdam canonicis ut bre-
uiter in capitulo loqueretur, hec ucrba tanium protulit : Qui
est ex Deo, uerba Dei audit et cetera. Propterea uos non auditis,
quia ex Dco non estis. Interrogatus quare plus non dixerit,
respondit : Quia rogauerunt eum prius quod breuitur loque-
retur.
Amenum est multis cantilenas ei pastorellas incendiis uiti-
orum plenas audire; cantilena Ihesu Ghrisii, uerba salutifera
fastidiunt.
(1) Mt^me sermon.
(2) Mt^^me sermon.
(3) Ms. 2593 : quoniam.
(i) Doininica in passionej secundufn Johannenif .viij. — Quis cx uobi?
arguet me de peccatis?
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 283
\LVII. — DE RUSTICO NUTRITO IN FIMO STABULI (1).
Rusticus, in iimo stabuli nutritus, cum semei transisset
apud montem Pessulanum per uicum, ubi diuerse species aro-
matice terebantur, quasi mortuus in extasim cecidit, et, cum
nullo artificio medicorum posset pristine sanitati restitui, qui-
dam, prislinam conuersationem eius caute inquirens, fimum
bouis naribus eius apposuit, et statim specie eius reuixit.
Similiter filii Israel manna quemlibet saporem continens (2)
in deserto fastidiebant. Sepe porros et allia, quibus in Egipto
uesci solebant, desiderauerunt. Et si(c) talia cum acerbitate
sumuntur, inflationem generant, lacrimas prouocant.
XLVHL — DE FRATRE CISTERCIENSI GERALDO
ANGELOS VIDENTE (3).
Quidam nomine Geraldus, ordinis Cisterciensis monachus,
tale donum diuinitus recepit, quod super hominem iustum an-
gelum uidit [in specie stelle lucentis, insuper iniustum, ange-
lum] malum in specie stelle nigre ; in pessimis uero, scilicet
homicidiis et consimilibus et in illis qui non erant conuer-
tendi nichil uidit, quia, ut dicitur in Euangelio, uulpes foueas
habent, id est demones, in pessimis [ubi] quidem uideri ne-
queunt. Volucres celi [habent] nidum (4), id est demones, super
mediocriter malos ita quod a sanctis quandoque uidentur.
Vnde cum quidam frater Cisterciensis egrotaret, sacerdos con-
fessionem eius audiuit et postea predictum Geraldum adduxit
ad egrotum, ut contemplaretur si angelum bonum haberet. Et
dixit frater Geraldus quod, si in tali statu moreretur, dampna-
retur. Iterum accessit sacerdos ad egrotum, et efficaciter com-
monuit quod sibi singula peccata manifestaret. Et dixit egrotus
quod omnia quorum memoriam habuit sibi manifestauit. Ite-
(1) M^me scrmon.
(2) Ainsi ponr continente.
(3) M^me sermon.
(4) ^vang. selon S. Luc, C. ix, v. 58.
284 ODONIS DE CERITONA PARABOLiE.
nim adductus cst sibi frater Gcraldus, ut diligenter egrotum
contemplaretur, et dixit frater Geraldus quia nondum erat in
bono statu. Accessit tercio ad eum sacerdos, scilicet egroto (1),
et cum singulari diligentia inquireret, inter cetera quesiuit
utrum proprium haberet. Qui respondit quod circiter .vij. li-
bras Yiennensium sibi reseruauit. Cui dixit sacerdos : Ex quo
semel proprium renunciasti, nichii tibi de cetero appropriare
potuisti ; proprium reddas et de peccato peniteas. Quod cum
gratis fecisset egrotus, iterum adductus est frater Geraldus.
Vidit angelum bonum, qui propter peccatum recesserat, prop-
ter penitentiam ad egrotum reuersum et super eum seden-
tem. Ynde fraler Geraldus dixit sacerdoti quod secure poterat
egrotus uitam fmire.
Quando peccator recessit a custodia pastoris, incidit in
custodiarm] diaboli.
XLIX. — DE QUODAM MONACHO SANCTI LAURENTII (2).
Guidam monacho sancti Laurencii extra muros Rome,
anno ab incarnatione domini m® c^ ix^, miranti de cingulo
suo quo cinctus erat non soluto et proiecto ante eum, uox in
aere facta cst :
Sic poluit clauso [Christus] prodire sepulcro.
L. — DE DUOBLS FRATRIBUS DISCORDIBUS (3).
Quidam uoluit alii noccre, sed non potuit propter fralrem
suum (4). Contigit quod inter fratros fuit discordia. Cogita-
uit extrancus quod tunc potuit ei nocere, etprouocando ipsum
conuicia intulit. Venit frater; [cuminueniret]extraneumrixan-
(1) Lisez : ad xgrotum,
(2) In die sancto Pasche, secundum Marchum, vltimo. — Cum transisscl
sabbatum, Maria Magdalene et Maria Jacobi et Salome emerunt aromata.
(3) In crastino PaschCy secundum Luchamj vltimo, — Duo ex discipuIi-<
Ihesu ibant ad castellum.
(4) Ainsi pour ejus.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 285
tem cum fratreyeum pila (1) percussit, quia natura non fallit.
Sic DominuSy licet uideatur nobiscum irasci, tamen, quia
frater noster est, in maxima nobis necessitate succurrit.
LI. — DE CANE DUOS HOMINES COMITANTE (2).
Si canis duos homines comitaretur, nescires cuius esset;
sed cum predicti duo ad inuicem recedunt, cognosces cuius
sity quoniam dominum suum sequitur. #
Ita, cum peregrini a mundo separantur per mortem, pote-
ris cognoscere cuius sint diuicie, quia mortuos relinquunt, [et]
dominos suos, scilicet mundum, sequuntur.
LIL — DE DUOBUS EREMITIS ET MULIERE ORNATA (3).
Vnde cum duo heremite sederent semel, extra fenestram
conspicientes, transiuit quedam mulicr strenue ornata coram
eis, et ilie qui nunquam uiderat mulierem, quesiuit quod ani-
mal esset. Respondit alius quod erat capra. Alii dicunt quod
eam uocauitoculumdiaboli. Alius uero, accensus amore illius,
[hjora cene cum socio suo cibum non sumpsit, et quesitus
quare non comederet, respondit quia tanta pietate erga capram
illam ducebatur, quod comedere non potuit.
Si fenestras oculorum clausisset, mors sub tectum eius non
intrasset. Quilibet ergo debct esse templum Dei habens fenes-
tras uitreas, ut pluuiam luxurie, auram uane glorie et alias
immissiones per angelos malos expellat, solis radios, id est gra-
tiarum dona et sonum salutifere predicationis, admittat.
LIII. — DE QUODAM PONENTE SERPENTEM IN SINU (4).
Quidam, ut dicitur, serpentem inuenit ligatum et quasi
frigore pereuntem, et dixit serpens ut solueret eum et in
(1) Au liea de pUa le ms. 2593 porte pistillo,
(2) M^me sermon.
(3) Mf^me sermon.
(4) M^mc sermoD.
286 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
sinum suuin ad calefaciendum poneret. Qui respondit : Pro-
mitte quod mihi non nocebis. Promissione facta, posuit ser-
pentem in sinum suum.Serpensuero calefactus ipsum momor-
dit et intoxicauit. Et ait serpenti : Quare contra fedus nocuisti
mihi? Et respondit serpens : Naturam meam semper oportet
me complere, quoniam humanum genus semper, cum potero,
infesto.
Ecce natura diaboli, cui nunquam fides ost adhibenda,
quia, cum poterit, semper homines (interficit) ueneno inficit
et animam interficit.
LIV. — DE JUSTI INJUSTIQUE ANIMIS CORAM EREMITA
EX CORPORE EXEUNTIBUS (I).
Quidam heremita desiderauit uidere finem iniusti, qualiter
exirct anima, et finem iusti. Qui, cum duceretur in quandam
ciuitatem, et uenisset ad domum cuiusdam ditissimi egro-
tantis, uidit quod diuiti in extremis laboranti diabolus tri-
dente[m] usque ad cordis intima infixit, et per multas horas
torquens animam miserabiliter abstraxit, et in infemum
deportauit. Quo uiso, heremila a loco recessit et, per uicos in-
cedens, peregrinum sine domicilio iaccntem in uico inuenit.
Cui heremita per triduum ministrauit, et, cum laboraret in
extremis,ad eum missi sunt angeli Mich[a]el et Gabriel. Et dixit
alter : Animam peregrini oportet nos cducere. Respondit reli-
giosus qiiod corpus istud fieri sine angustia non permiltit. El
respondit uox in aere : Mittam uobis eucharistiam et angelos
in musicis et instrumentis canentes, ut anima peregrini in
suauitate sonorum sine angustia corporis ualeat exire; quod
factum cst.
Sic, si ueri peregrini fuerimus, ut predictum est, peregri-
natione facta, angelos dei inueniemus paratos, qiii animas
nostras in celestis curie palatium deportabunt.
(1) M(^me sornion.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 287
LV. — DE MULIERE QVJE PULCHRIOREM
ESSE DESIDERAT (1).
Quoniam mulier delicata non est contenta pulcritudine
quam sibi contulit [plasmator], plus uult facere quam Deus
fecerit, pulcriorem esse desiderat quam Deus fecerit, quasi
dicat : Domine, quam non bene me formasti nec pellem in
facie sufficienter decorasti! leronimus : Mulier ad speculum
depingitur et in contumeliam artificis conatur pulcrior esse
quam nal[ur]a est. Item dicit : PIus faciam, Domine, quam
tu fecisti; et tunc punctis et plicaturis uestem distinguit, sci-
licet unguenlo lucido faciem ungit, et subtilia uaricdirigit; in
speculo se ipsam utrum pulcrior appareat, ridendo uel aliter se
habendo, diligenter attendit. Et sic domina punctata, domina
granellata, domina impincta, domina diabolo com[m]endata,
Astarte(n),deeSydoniorum, sacrificat. Gontra tales Dominus in
Osee, [C. II, V. 2] : Aufer fornicationes tuas a facie tua. Facie
enim omata, mulier facit adulterium, quando plurimi per eius
corrumpuntur aspectum. Ynde Paulus ad Chorintios {sic) in
I, V (2) : Mulier uelamen debet habere super caput propter
angelos. Quoniam angelus, deputatus ad custodiam alicuius,
cum uidet animam quam debet custodire per omatum mulie-
ris cormmpi, conqueritur Domino de illa suum officium per-
turbante et quasi meritum suum et thesaumm auf(f)erente. Et
cum semper uidet faciem Dei, quasi semper conqueritur. Vnde
Veritas de talibus dicit : Ve illi per quem scandalum uenit (3) !
LVI. — DE MURILEGO CUJUS CAUDA ABSCISSA EST (4).
Mulieres, si male essent ornatc, per plateas non incede-
rent, ut animas caperent.
(i) Daminica in octabam Pasche, secundum Johannem, [c. pene] ultimo,
— Cum esset sero die illa sabbatorum et fores essent clause.
(2) R^f^rence inexacte, ^ laquelle il faut subs(ituer : Ep. I, C. xi, v. 10.
(3) £vaDg. selon S. Mathieu, C. xviii, v. 7,
(4) M^me sermon.
288 ODONIS DE CBlRITONA PARABOLiE.
Vnde quidam habuit [pulchrum] murilegum et pinguem,
et dixit ei uicinus : Murilegus tuus pro pulcritudine fugiet et
ipsum amittes. Vnde consilio eius caudam abscidity pellem
combussit, et sic murilegus domi remansit.
. Sic caude mulierum essent abscindende, capilli tondendi
uelcomburendi, et sic remanens in domo extra non uagaretur.
LVII. — DE ABBATE ATHANASIO
ET MULIERE TEXTRICE (1).
Abbas At(t)hanasius uidit quadam die in Alexandria mu-
lierem testrictem (2) ornatam et fleuit; discens hiis qui inter-
rogabant eum quare fleret, dicebat : Domini, due sunt cause
fletus : una, quia hec est perdita, alia, quia non habeo tale
studium placendi Deo quale habet ista placendi hominibus.
LVIIL — DE QUODAM MATRONA
ET ABBATE ARSENIO (3).
Quedam matrona rogauit abbatem Arsen(n)ium quod ora-
ret pro ipsa. Qui respondit : Auf(f)erat te Deus a corde meo !
Illa uero scandalizata et tristis requisiuit a quodam cur sic
dixisset. Qui respondit quod hoc dixit de temptatione auf(f)e-
renda, sed tamen orat pro se.
Verumtamen, licet mulieres sint uitande, non tamen sunt
abhorrende.
LIX. — DE SANCTO HILARIO ET QUADAM MULIERE (4).
Vnde quedam muHer cucurrit post sanctum Ylarom (sic)j
orans ut filium suum resuscitaret, et ille semper fugerat. Illa
ait : Memcnto quod talis sexus genuit Christum. Quo audito,
statim reuersus cst et filium suum resuscitauit.
(1) Mfime sermon.
(2) Ainsi pour textricem.
(3) M^me sermon.
(4) M6me sermon.
ODONIS .DE* CERITONA PARABOL.*. 289
LX. — DE AVE QUiE DICITUR FRANGENS OS (i).
Diabolus quos non potest per luxuriam uel alio modo edu-
cere, per superbiam uincere machinatur, sicut auis que dici-
tur frangens os, que os^a deuorat. Quando suo rostro non
potest os frangere, in altum os portat et super rupem cadere
permittit, ut sic frangatur.
LXL — DE AVE SANCTI MARTINI (2).
Item [auis sancti Martini], quando non potest pisciculum
mfra testas inclusum habere, in altum eleuat, et super lapidem
cadere permittens testas frangit et piscem deuorat.
Similiter de tortuca {sic) et de testudine.
Sic per diuersas dignitates quidam prauo artificio diaboli
eleuantur; sed faciet eos ruere super talem lapidem in inferno
quod dissipabunt[ur] omnia ossa eorum.
LXIL — DE MACHARIO ET DIAB0I.0 (3).
Rediens ad cellam quadam die Macharius, occurrit ei dia-
bolus cum falce uolens eum interficere, et percutere (et) non
potuit eum. Qui ait : Multam uiolenciam pacior a te, quia tibi
non possum preualere. Tu ieiunas et ego, tu uigilas et ego
non dormio. In uno solo me superas, in humilitate, propter
quod non possum aliquid aduersum te.
LXIII. — DE QUODAM ARCHIEPISCOPO
ET DIABOLO (4).
Diabolus in specie hominis per quendam laycum misit cui-
dam archiepiscopo tales salutes : Princeps tenebrarum prin-
(1) M^me sermon.
(2) MSme sermon.
(3) M6me sermon.
(4) Daminiea .i*. post octabam Paschey secundum lohannem, .ar°. — Ego
sum pastor bonos.
19
290 ODONIS DE CERITONA PARABOL^G.
cipibus ccclesianim salutem : Quia quot uobis [suntj com-
missi, tot nobis [sunt] missi. Vnde in signum ueritatis percus-
sit diabolus laycum in facie, ita quod uestigie (1) manus non
recesserunt, nisi per aquam benedictam quam archiepiscopus
super faciem aspersit.
LXIV. — DE PONTIFICIS THOMiE MARTYRIO (2).
Sicut gloriosus pontifex Thomas, qui [nec per tribulationes
quas in exilio passus est, nec per minas regis, nec per uul-
nera ilecti potuit, sed murum carnis sue luteum confringi per-
misit ; quare] pro ecclesia gladiis ympiorum occubuit. Quidam
archidiaconus in transmarinis partibus tercio die a passione
beati Thome apparuit socio suo, sicut pepigerat ei, dum uiue-
bat, et dixit quod, cum in die quo decessit multi centeni mo-
rerentur, tantum ipse cum duobus aliis fuit saluatus; sed,
multis temporibus preteritis, non fiebat tale gaudium in celo,
sicut in aduentu unius illorum qui eodem die martirium subiit,
et dixit quod ille fuit beatus Thomas Gantuariensis. Et ita
rumores de eius martirio tertia die in partibus transmarinis
innotuerunt.
LXV. — DE QUODAM MAGNO STUPAM ACCENDENTE (3).
Quidam magnus singulis annis stupam accendit, dicens :
Sic transit gloria mundi.
LXVI. — DE BEATO ANTONIO TEMPTATO (4).
Beatus Antonius, cum camali desiderio temptaretur, po-
suit pedem suum in igne dicons : Si pes meus ignem istum
(1) Lisoz : vestigia.
(2) M^me sermon.
(3) Dominica .y*. post octabam PascheySecundum lohannem, .xrjf». — Mo-
dicum el non uidebitis mc, et iterura modicum et uidebitis.
(4) M6me sermon.
ODONIS D£ C£RITONA PARABOLi£. 291
non poterit sustinere, multo minus poterit ignem perpetuum
apud inferos tolerare.
LXVII. — DE ABBATE ZENONE TEMPTATO (i).
Abbas Zeno lassus in uia sedit iuxta cucumerarium, et tem-
ptauit illum diabolus, ut tolleret unum cucumerem et come-
deret. Hic sibi respondens ait : Fures pro fur[t]is torquentur.
Proba si poteris sustinere tormenta. Qui surgens stetit in cau-
mate, id est in feruore, solum .v. diebus, et deficiens ait sibi :
Non possum ferre tormenta, non e[r]go debeo furtum facere.
LXVIII. — DE QUADAM PECCATRICE
ET QUODAM SENE (2).
Item quedam peccatrix promisit quod deciperet quendam
senem magne honestatis et integre fame. Que ueniens ad cel-
lam eius flendo clamauit quod fere ipsam deuorarent, si extra
maneret. Ipse, iudicium Domini timens, ipsam introduxit. Dia-
bolus cepit agratare {sic) cor eius. Qui cum intellexisset esse
stimulos diaboli, dicebat : Vie diaboli tenebre sunt, sicut filius
Dei lux est; et accendit lucernam, et, cum temptaretur, ait :
Qui talia agunt, in infernum ibunt; proba ergo si poteris sus-
tinere ignem etemum. Et mittebat digitum suum in ignem,
et non sensit pro nimia magnitudine temptationis, et sic fa-
ciens omnes digitos suos usque mane incendit. Illa autem [hec]
uidens lapidea facta est. Manc uenientes iuuenes querebant si
sero uenisset illuc mulier. Qui respondit quod dormiret, et
iuuenes inuenerunt eam mortuam, et pro ipsa preces here-
mite fuderunt. Ait abbas : Yidete quid fecit mihi hec filia
diaboli. Et narrauit quod factum erat. Ille uero, non reddens
malum pro malo, ipsam resuscitauit. Que postmodum peni-
tentiam egit.
(1) MSme sermon.
(2) M6me sermon.
292 ODONIS DE CEKITONA PARABOLi£.
LXIX. — DE RUSTICO ET LUPIS (1).
Rusticus arietem excoriatum portauit ad forum, quem
lupi consequebantur. Quibus rusticus : Quamdiu me sequi
proponitis? Cui lupi : Quamdiu? Quamdiu arietem portabis.
Et ait rusticus : Malo arietem dimitterc quam tales comiles
habere. Et statim arictem proicit.
LXX. — DE QUODAM, QUEM LATRONES
SEQUEBANTUR (2).
Quidam portauit bursam denariis plenam, quem latrones
sequebantur. Quibus ait : Quare sequimini me? Qui dixerunt :
Propter bursam. At ille, ut liberaretur a latronibus, bursam
proiecit.
Lupi sunt dcmones qui, quamdiu peccatum portas, te ad
deuorandum sequuntur. Latrones sunt camales amici, filii,
nepotes, praui seruicntes, adulatores, qui diuitibusapplaudunt.
LXXI. — DE QUODAM FRATRE CONCUPISCENTE
FILIAM SACERDOTIS IDOLORUM (3).
Quidam frater uidit filiam sacerdotis ydolorum et concu-
piuit, et dixit patri eius : Da mihi filiam tuam uxorem. Qui
ait : Interrogabo dominum meum. Et cum interrogauerat,
respondit demon : Si negauit baptismum et dominum suum,
da illi. Et monachus concessit. Et statim uidit columbam ex
ore [suo] ascendere in celum. Red(d)iens sacerdos ad diabo-
lum ait : lam omnia fecit. Et respondit demon : Non dabis,
quia adhuc est Deus cum eo. Qui red(d)iens ait : Non dabo, quia
deus tuus adiuuat te. Hoc audiens monachus ait : Si adiuuat
(1) Dominica iij^post octabam PaschCy secundum lohannem, .vij^. — Vado
ad eum qui me misit et nemo ex uobis interrogat me : Quo uadis?
(2) M^me sermon.
(3) Mdme sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOLyE. 293
•
me Deus, cmn eum negauerim, cur recedam ab eo? Et con-
punctus rediit in heremum, et cuidam seni quod acciderat
narrauit. Cui senex : Sede in speluncam, et ieiuna per tres
hebdomadas; et rogauit pro ipso : Domine, da mihi hanc ani-
mam et suscipe penitentiam suam. Post primam [hjebdoma-
dam uenit ad eum dicens : Vidisti aliquid? Qui ait : Vidi
columbam super caput meum uolantem. Post secundam
[hjebdomadam uidit iuxta caput. Cui senex : Sobrius esto et
ora. Post tres [h]ebdomadas uenit senex, dicens : Vidisti ali-
quid? Qui ait : Vidi columbam et uolui eam capere, et intra-
uit per os meum. Senex gratias agcns dixit : Deus peniten-
tiam tuam suscepit.
LXXIU — DE MUSCA ET ARANEA (4).
Cedrus profunde radicatur ita quod uentis concussa non
euellitur. Ita diabolus stringit caudam {sic), multiplici laqueo
consolidat, ut, si peccator exire uelit, non ualeat. Sic(ut) aranea
muscam, ne uolare ualeat, filo subtilissimo inuoluit et tam-
dem {sic) interficit.
LXXIH. — DE QUODAM PICTORE ET DIABOLO (2).
Quidam pictor diabolum cum cornibus et acutis dentibus,
ita turpem et [hjorribilem ut potuit, depincxit. Idem uero uir-
ginis ymaginem, ita decentem et pulcram ut potuit, designa-
uit. Diabolus uero iratus, accedens ad pictorem, quesiuit ad
pictorem cur ipsum turpiter et beatam uirginem tam pulcram
depinxisse^. Qui respondit quod ita fuit in ueritate, sicut
ostendit pictura, quod [erant] diabolus turpissimus, beata uirgo
pulcherrima. Satan uero iratus pictorem ab alto, ubi depincxit
yconiam beate uirginis, uoluit precipitare. Sed ymaginem
beate uirginis porrexit manum, et pictorem, ne caderet, fir-
miter tenuit.
(1) M^me sermon.
(2) Mdme sermon.
294 ODONIS DE CERITONA PARABOLi£.
LXXIV. — DE FATUO SALSAS CARNES GOMEDENTE (1).
Similes sumus fatuo qui, cum uideret se et socios suos per
tempestatem debere submergi, incepit fortiter cames salsas
comedere. Qui, cum requireretur a sociis quare in tali arti-
culo comederet, respondit : Video quod in breui ultra modum
bibituri sumus, et ut forcius possim bibere, carnes salsas
comedo.
LXXV. — DE REGE GR^GL^:: ET FRATRE SUO (2).
Quidam rex Grccie, gaudium temporale uacuum et inanc
reputans, uultum grauem semper pretendit. Qui cum quadam
die plures inuitasset ad conuiuium et moresolito se grauem
in uultu exhiberet, quesiuit frater eius quare sic se haberel
et maxime coram amicis inuitatis. Cui rex : Ad presens tibi non
respondeo. Erat autem mos patrie ut ille, coram [quo uelj
cuius domo tube regis sonarcnt, morti se sciret addictum.
Precepit rex igitur ministris ut quadam die coram ostio fra-
tris sui clangercnt; quod factum est. Audito hoc expauit fra-
ter rogis putans mori. Spiculatoros ucro ex precepto regis
ipsum ligatum adduxerunt coram regc. Circumsteterunt qua-
tuor scruientes regis cx quatuor partibus cum quatuor gladiis
super caput euaginatis. Cumquo uidisset circumquaque citha-
ras, uiellasct alia instrumenta delectabilia, non est delectatus
in cis. Tunc rex interrogauit oum quare non delectaretur,
nec ylarem uultum ad sonum instrumentorum pretenderet.
Cui ille : Domine, miserere moi. Quomodo gauderem ex quo
quatuor gladii mihi mortom minantur? Cui rex : Modo res-
pondebo qucstioni quam focisti mihi. Hec est causa quaro
grauiter et sine ilaritate mc habco. Quatuor sunt que me stf-
(1) Dominka .i/y*. post octabum paschcy aecimdum lohannem, .xiy®. —
Anien,amen dico uobis, si quiil pecieritis palrom in nomine meo^dabitur
uobis.
(2) M^mc sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 295
mulant, quando ea recolo, scilicet : timor peccatorum que
commisi, timor mortis, timor iudicii, timor penarum gehenne.
Hii sunt quatuor enses retrahentes me a gaudio mundi. Hiis
dictis, fecitfratrem suum solui.
LXXVI. — DE QUODAM SENE iEGROTANTE (1).
Senex quidam frequenter egrotabat. Contigit autem uno
anno eum non egrotare. Vnde cepit flere dicens : Dereliquit
me Deus, quia nuUam aduersitatem infirmitatis sustineo.
LXXVn. — DE QUATUOR SOCIIS IN EODEM HOSPITIO (2).
Quatuor socii erant Parisius in eodem hospicio, ct contigit
tres illonim sub diuersis temporibus egrotare, et quartus qui
ministrauerat eis, sedens super lectum cepit flere. Querebatur
a sociis cur fleret. Respondit quia Dominus uisitauit omnes
socios suos, sed peccatis suis exigentibus ipsum noluit uisi-
tare. Hoc ait, quia non fuit infirmus cum aliis.
Gaudeamus etiam in spe eternoram.
i
LXXVIIL — DE QUODAM FRATRE ET AVE CANTANTE.
Fratri cuidam miranti quomodo posset esse gaudium sine
tedio, destinata est ei auis decantans melodias quasdam para-
disi. Quam sequens fratrem (3) extra abbatiam, quasi in
extasi manebat in memore (4) per ducentos annos. Qui, aue
[ajuolante, rediit ad abbatiam. Sicut ignotus uix receptus est.
Si ille ad modicum cantum auis manebat tanto temporc, etiam
in mortali corpore, quid fiet ad ipsius Jhesu(m) et bonorUm
agminum uisionem? Nonne mille anni [fuissent] antc oculos
eius, tanquam dies esterna que preteriit (5)?
(1) MSme sermon.
(2) M4me sermon.
(3) Lisez : frater.
(4) Ainsi pour nemore.
(5) Psaume lxxxix, v. 4.
296 ODONIS DE CERITONA PARABOLiV.
LXXIX. — DE MURILEGO CANDELAM ACCENSAM
PORTANTE (1).
Quoniam operarii pcr totara septimanam in officio suat
ligati, in diebus festis per luxuriam et ebrietatem et alia uicia
resoluuntur. Multi etiam a quadragcsima a uiciis et deliciis
abstinuerunt [et] in tempore paschali, uisis camibus ct ornatis
mulieribus, rocidiuant. Tales similes sunt murilego qui didi-
cit candelam accensam portare. Sed, cum uidet murem, lu-
mcn relinquit et murem sequitur.
Dc talibus dicit Gregorius : Melius est in diebus festiais
fodcre uel ararc quam corcas ducere.
LXXX. — DE DIABOLO TERRIFICATO A QUODAM
EREMITA (2).
Dicitur quod diabolus apparuit cuidam heremite. Cui dixit
hercmita quod reccderet. At ille : Non recedam pro te. Dixit
hercmita : Faciam tibi timorem ; et excussit anteriorem par-
tem pellicie que sub mento lacrimis frequenter erat irrigata
ct exsiccata. Et audito sono, quasi pucr exterritus, fugit.
LXXXI. — DE JLLIANO APOSTATA ET DIABOLO (3).
lulianus apostata, cum uellet desccndcrc in Persidam [sic),
misit dcmoneni ut iret in occidentcm ct afferret responsum
quid facturus cssct. Cum autcm ucnissct in quendam locum
ubi crat quidam religiosus, stctit ibi pcr decem dies immobi-
lis, nec poterat Iransire, quia ille sanctus noii cessabat nocle
et die orarc. Quarc rcucrsus dcmon rediit sine effcctu. Cui
lulianus : Quare tardasti? Qui ait : Quia nichil fcci. Inueni
enim queiidam monachum orantcni noctcct die, et ideo trans-
(1) /n lethania, secwuium Luchaiiu .p;". — Quis ueslriim liabebit amicuni
et ibil ad illiiin nnMlia noclo?
(2) Mf^ino serinon.
(3) Memo sermon.
ODONIS DE GERITONA PARABOLif:. 297
iro non poLui. Tunc lulianus iratus ait : Cum rediero, puniam
eum. Et po6t paucos dies a milite, quem beata uirgo resusci-
tauit, intcrfcctus est. Quod uidens, quidam, qui cum eoerat,
factus est monachus.
LXXXII. — DE QUODAM MONACHO ET DRACONE (1).
In libro Dialogorum legitur quod quidam monachus labo-
rabat in extremis; fratribus suis assistentibus ait : Recedite;
ecce ad deuorandum sum datus drachoni, qui propter ues-
tram presentiam me deuorare non potest; capud meum in
ore suo iam absorbuit; date ei locum ut me amplius non
cruciet, sed faciat quod facturus est. Tunc fratres ceperunt
ei dicere : Signum tibi sancte crucis imprime. Respondebat
ille cum magnis clamoribus, dicens : Volo me signare ; sed
non possum, quia scamis (2) eius drachonis premor. Cum hoc
fratres audirent, prostrati in terram ceperunt pro liberatione
ipsius uehemencius orare. Et ecce subitocepit egrotus magnis
uocibus clamare dicens : Gratias Deo ago; ecce dracho qui
me ad deuorandum acceperat, fugit orationibus uestris ex-
pulsus.
Dicitur ergo : Petite et accipietis; querite et inuenietis;
pulsate et aperietur uobis. Petite per orationem; querite per
operationem; pulsate per instanciam utriusque.
LXXXIII. — DE NOVERCA ET PRIVIGNIS SUIS (3).
Quedam nouerca in Lombardia priuignis suis, ne heredi-
tatem consequerentur, capita serpentum cum suis uenenis
miscuit et ad comedendum exhibuit. Qui, cum comederent,
facti sunt uagi et profugi super terram.
Similiter multi pastores, in proprios filios nouercantes,
(I) M^mc sermon.
(2; Lisez : squamU.
(3) M6mc sermon.
298 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
cibaria uenenosa per praua exempla subditis exibeni, etiam,
sicut Caym fugientes a facie Domini. efficiuntur uagi et pro-
fugi super terram.
LXXXIV. — DE QUADAM PUELLA ET QUODAM
LECCATORE (1).
Peior est latro uel raptor fame quam pecunie.
Vnde quedam puella, quia quidam lechator {sic) infamiani
sibi imposuerat, cum prius posset nubere cum melioribus
uille, ita uilipendebaturpropter infamiam quod etiam tibaldi
ipsam contempnebant.
Hii sunt scrabones qui semper tenent rostrum in fimo, id
csty os suum semper in turpitudine et culpa alterius infigunt.
LXXXV. — DE MILITE QUODAM REGIS LUDOVICI (2).
Miles quidam regis Ludouici transiens super pontem Pari-
sius descendit de equo et quendam famosum burgensem, quia
enormiter de Deo iurauit, fortiter cum pugno percussit. Qui,
cum tanquam reus coram rege duceretur, dicit : Domine mi
rex, si inuenirem aliqucm nomen tuum blasphemantem, ego
usque ad sanguinem famara tuam def(f)enderem. Simililer,
cx quo de regc regum talia ucrbaaudio, bone debeo uindicare.
Rex bonus propter hoc dedit ci per totum regnum Francie
potestatem, ut in reos pariurii manum suam mitteret.
LXXXVL — DE QUODAM SANCTO ET FHATRIBUS
SUIS LOQUENTIBUS (3).
Quidam sanctus, quando fralres sui loquebantur de tcm-
poralibus, porcos nigros in uolutabro uolutantes uidit, in lioc
intolligens quod in turpiloquio ot uanis sermonibus semper sc
(1) In die AscensioniSy secundvm Matchum^c. uUimo^ — Recumbenlibu^
.XI. discipuliSy upparuil illis doniinus Ihcsus.
(2) M^me sermon.
(3) M(}mo scrmon.
ODONIS D£ CERITONA PARABOLiE. 299
diabolus inmiscet. Cum uero iterum loquebantur de rehedi-
ficatione animarura, redibant (1) angeli gaudentes.
LXXXVII. — DE SANCTO PAULO ET VIPERA (2).
Paulus post naufragium a uipera percussus est; nichil ei
nocuit.
Mortaliter uenenum mortiferum ad potandum oiTertur
quotiens alicui, ut doleat uel irascatur, detractio uel aliud
in continuum presentatur. Sed, cum uir iustus in talibus equa-
nimiter sc habet, minime sibi nocet.
LXXXVIII. — DE DIABOLO ET DE EREMITA ET EJUS
PATRE INTERFECTO (3).
Diabolus semel in specie hominis cuidam heremite dixit :
lam diabolus in specie patris tui cum securi ad te ueniet; sed
arripias securim et uiriliter interficias diabolum, ne tibi no-
ceat. Cuiheremita credens, quando pater ad ipsum uisitandum
ueneraty (heremita) securim quam pater baiulabat arripuit et
patrem proprium interfecit. Quo facto, statim a diabolo ac-
ceptus est.
Ita si credis ei, cum pcccatum suggerit, te interficiet, eti-
amsi angelus tibi appareat.
LXXXIX. — DE QUODAM SAPIENTE ET DE NEPOTIS SUI
MAGISTRO (4).
Quidam sapiens quesiuit de uita nepotis sui. Cui dixit
magister eius : Nepos uester luxuriosus est, gulosus, lusor
talorum. Quod cum audisset sapiens, ait : Et hec de faciii
omnia correctionem recipiunt. Tandem quesiuit si libenter
(i) L'edition de 1520 porte : ridebant.
(2) M(^me sermon.
(3) Dominiea post Ascensionem, secundum lohannem, .xu«. — Cum uenerit
Paraclitus quem ego mittam uobis.
(4) Mdme sermon.
300 ODONIS DE CERITONA PARABOLiE.
mentiri consueuerat, et dixit magister qu(oni)am mendacissi-
mus erat. Dixit sapiens : lam de ipso despero, quia hoc uicium,
cum sit pessimum, de facili curari non poterit.
Cantor parisiensis dixit seruienti suo quod mallet eum
esse luxuriosum, adulterum, etc, quam mendacem.
XC. — DE SANCTO QUODAM SE FATUUM SIMULANTE (1).
Si ambiciosus es, respice uitam sancti illius, qui pro
magno coram populo habebatur; sed, ut fatuus reputaretur,
se nudum expoliauit, et coram populo uestimcnta sua lauit.
Ille verOy qui adduxerat homines ut ei obviam uenirent,
dixit : Reuertimini ; senex iste mentem excessit. Veniensque
ad senem dixit : Quarc hoc fecisti? Homines dixerunt quia
demonium habes. Qui respondit : El ego uolui hoc audire.
XCL — DE QUODAM JUDICE ET ABBATE MOYSE (2).
Quidam iudex uenit uidere Moysen, cui clerici precedentes
dixerunt : Abba, prepara te, quia iudex uenit uidere te, ut be*
nedicatur a te. Qui statim induit se sacco, et tenens in manu
panem etcaseum scdit ante (h)ostium, comedens. Quod uidens
iudex spreuit oum. Hoc idoo fecit, ne uana gloria inflaretur.
XCIL ^ DE MULIEUE SERPENTEM PARIENTE (3).
Require : tales assimilantur mulieri, que, a quodam incubo
cognita, serpentem concepit et tandem peperit. Serpens sta-
tim matrem suam interfecit.
Serpens iste est tortuositas quam anima concipit, quando
diabolus consentil. Paril, cum peccatum perpetrat, et tuncani-
(1) M(>me sermon.
(2) M^me sermon.
(3) Sermo de missione ParaclUi. Introiius ad sermonem, — Spiritus du
mini repleuit orbem lorrarum.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 301
ma interficitur in presenti per culpam que dicitur mors anime
et tamdem {sic) in futuro per penam etemam.
XCIII. — DE QUODAM EPISCOPO ET QUADAM VETULA (\).
Mors fuit in oUa illius episcopi, qui quandam uetulam,
sibi exiberi iusticiam instanter postulantem, noluit audire.
Tandem socius episcopi, eius consuetudinem cognoscens, dixit
uetule : Non te exaudiet dominus episcopus, nisi prius unxe-
ris manus eius. Yetula enim (2) hoc simpliciter intellexit :
comparauit sibi tres oblatas butiri; ueniens ad episcopum
postulauit quod manum sibi porrexit. Mulier, manu accepta,
ipsam butiro per optime perungit.
Ytinam tale obsequium omnibus cupidis exhiberet[ur] !
XCIV. — DE QUADAM MERETRICE ET EJUS FILIA (3).
Quedam meretrix, quia fuit inueterata, (et) amplius lucrari
non potuit. Habuit tamen pulcram filiam et dixit clamatrici :
Homines non curant de uino meo, quoniam uetus est; clamo
uinum de altero dolio, scilicet de filia mea, ut precio dalo
sufficienter bibant.
Similes sunt quibusdam hospitibus, qui peregrinos inuitant
ad optimum uinum et uendunt corruptum et mortiferum, quo-
niam, cum delectaris in uino fomicationis, bibis uinum per-
ditionis, scilicet mortem anime.
XCV. — DE BEATO BERNARDO CLARAVALLENSI
MORIENTE (4).
Beato Bemardo Clarauallensi in extremo laboranti quesi-
tum est qualiter se haberet. Qui ait quod maximo gaudio affi-
ciebatur, eo quod in specie sibi consimili, scilicet humana,
ipsum Deum in proximo uisurus erat.
(4)M6me sennon.
(2) Ainsi poor autem.
(3) In die ionete Pentechosteij secundum lohannem ,xiiij^. — Si quis cliii-
git me, sermonem meum seruabit.
4) M6me sermon.
302 ODONIS DE GERITONA PARABOLyE.
XCVI. — DE TORTUCA ET AQUILA (i).
Introducitur aquila loquens ad tortucam, dicens : Quare
semper in ymis latitas? Cur in altum ferri non permittis, ut
montes et arbores ab alto conspicias? Respondit tortuca :
Istud diucius affectaui, et supplico ut me in altum extollas.
Aquila tortucam assumpsit, ultra omnes montes in altum
erexit, et ait : Sufficit tibi hec omnia uidisse ; et dimisit eam
cadere super rupem, et penitus confracta est.
Et sic diabolus paulatim hominem per superbiam extoUit;
sed ipsum ab alto ad infemum nouissime ruere permittit.
XCVIL — DE SALAMANDRA ET MUSCA (2).
Salamandra, animal uenenosum, cum semel esset in igne
ubi aurum excoquebatur, introducitur, loquens ad muscam,
dicens : Cur angustia et periculo uictum tuum adquiris? Ve-
nias ad me, dabo tibi aurum in habundancia ut uictum ha-
beas sine labore. Musca uero adquiescens in medias flammas
propter aurum se iniecit, et conbusta est.
Salamandra, uiuens in igne, est spiritus malignus, quia
in malo ignc positus est et nutritus. Qui dicit peccatori : Cum
magno labore adquiris uictualia. Venias ad me, in ignem cu-
piditatis te proice; rapinam, usuram, periuriam [sic) exerce;
dabo tibi aurura et argentum ut uiuas sine labore. Cui ad-
quiesccns peccator in ignem cupiditatis se proicit, et cum
maligno spiritu igno comburitur.
XGVIIL — DE QUODAM STULTO AD SUSPENDENDUM
CONDEMNATO (3).
Quidam stultus, condempnatus ad suspendendum, impe-
trauit quod arborem cligeret ubi suspenderetur. Ductus per
(1) In octabarn Pentecostes, secundum lohannem, Aij^, — Erat horao ex
phariseis uomiiie Nicliodemus.
(2) M^mo sermon.
(3) M^me sermon.
ODONIS DB CERITONA PARABOL^. 303
nemora, nusquam inuenit arborem in qua suspendi placeret,
et sic liberatus est.
Sic diabolus non potest te interficere ; sed tantum lignum
uetitum, scilicet pulcram mulierem, sibi (1) ostendit, ut te
suspendas et intereas.
XCIX. — DE VULPE SE MORTUAM FINGENTE (2).
Diabolus est similis uulpi, que finxit se mortuum {sic) et
eicit linguam. Descendeiis (3) auis, credens capere linguam, et
capitur a uulpe.
Sic diabolus, quasi fingens se mortuum, quia fraudes eius
non uiderimus, pulcram mulierem, uel aliud illicitum nobis
(h)ostendit ; quam qui illicite capit et a diabolo capitur.
C. — DE QUADAM MULIERE LACTUGAM
COMEDENTE (4).
Attendat usurarius quod diabolus intrauit in corpus cuius-
dam mulieris cum lactuca, que, antequam comederet, ipsam
signaculo crucis non signauit.
Cl. — DE CORNIGE ALIENIS PLUMIS ORNATA (5).
Cum questio fieret inter auiculas que esset pulcrior, cor-
nix, artificiale decus assumendo, de qualibet aue plumam mu-
tuata est. Que cumalienis plu(m)mis adomata superbiret, pre-
cepit rex auium ut quelibet auis plumam suam reciperet. Quo
facto, cornix nigerrima et nuda remansit.
Similiter est de hiis qui uestibus superbiunt, quum re-
su(m)mat ouis lanam suam, bos uel capra cornu suum, terra
linum ; et remanebit homo denudatus, uerecundia et frigore
afflictus.
(1) Lisez : tibi.
(2) M^me sermon.
(3) Lisez : Descendit.
(4) M4me sermon.
(3) Dominica .t*. post octabam PenteckosteSy secundum Lucham, .xvi^. —
Homo quidam erat diues et indaebatur purpura.
304 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
CII. — DE PHILOSOPHO QUODAM SPUENTE IN
BARBAM REGIS (1).
Quidam rcx, gloriam mundi diligens, fecit pauimenUim
aule sue, scdilia et parietes cortinis preciosis fecit co(h)ope-
riri, mensam mappa et aureis uasis et argenteis fecit ornari.
Et cum sapicns quidam inter conuiuas esset inuitatus, sedens
ad mensam regis, circumspexit undique ubi posset spuere, et,
cum uidissct omnia loca ornamentis co(h)operta, conspuit in
barbam rcgis. In quem statim seruientes manus iniecenmt.
Rex autem, non sine ratione sapientem hoc fecisse autumans,
seuiciam seruiencium rcpressit, et quesiuit cur pbilosophus
sic fecisset. Qui respondit quod, cortinas et nasa preciosa in-
tuens, non uidi[t] locum uiliorem quam barbam pinguedine
ciborum perunctam ; et idco in illam conspuebat.
Sic ergo corpus tuum studiosc adornaueris. Cum spoliatus
fueris, demones fctido sputo et calido in faciem tuam con-
spuent in inferno (2).
CIII. — DE SANCTO BASILIO ET QUODAM EREMITA (3\
Notandum est tamen quod usus uestium prcciosarum in
quibusdam [pcrsonis] non cst culpa, scd gloriatio.
Vndc, cum sanctus Basilius Constantinopolitanus, decuius
ore et prcdicatione quandoque flamma cxiuit, ornamcntis pre-
ciosissimisinofficioccclcsiastico cssct indutus, quidam (h)ere-
mita, ipsum sic ornatum aspicicns, despcxit, admirans quod
uir tanti nominis talibus uterctur, et si quis talitcr ucstitus
possit cclum intrarc. Et dixit ci angelus : Frater, plus appre-
ciaris caudam tui murilcgi quam Basilius ornatum totius
scculi.
(1) M^me sermon.
(2) A celte redaction comparez plus liaul,p. <3,celle de la ra^me fable
dans Tedition de 1520.
(3) U(^me sermou.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 305
CIV. — DE DIVITE ET CANIBUS SUIS (1).
Diciiur quod diues, iedio affectus ex clamore pauperis,
ipsum canibus fugarc satageba(n)t; ueniebant, set canes ulcera
eius lingebant.
CV. — DE LEGISTA SIMULANTE SE NON POSSE
LOQUI (2).
Quidam legista (3), conductus a quodam ne (4)in causa sua
patricinium(5)ex[h]iberet, abaduersarioeiusdem munus rece-
pit ut animo (6) taceret. Gum peruentumeratad diem in quo
primo debuit palrocinari, ligauit stupas sub mento, et rauce
loquens dixit se pati squinanciam, [ita quod in causa illa aduo-
care non possit; sed secundus, qui os eius per munera ob-
struxerat (7), ait : Non squinanciam] , sed argenciam pateris,
quoniam argentum uocem tuam obturauit.
CVI. — DE CASEO, MURIBUS ET MURILEGO (8).
Quidam stultus, uolens caseum seruare a muribus, muri-
legum in archa conclusit cum caseo; qui mures et caseum
deuorauit.
I(s)la stulti episcopi tales presbiteros laycis preficiunt, qui,
tamquam mures caseum, domos uiduarum, sub specie reli-
gionis, deuorant; postea archidiaconos ipsis sacerdotibus, qui,
quasi murilegi mures et caseum, ipsos sacerdotes et laycos
deuorant.
(1) M^me sermon.
(2) M6me sermon.
(3) Dans r^dition de 1520,c'est k D^mosth6ne qu'est attribu^e la tra-
hison commise ici par un ayocat innom^.
(4) Au lieu de ne, lisez : ut.
(5) Lisez : patrociniian,
(6) Ainsi pour omnino.
(7)Plus rationneile est la lecon suivante de Tedition de 1520 : Sed
quidam qui o$ ejus per munera obstructum novit.
(8) M6me sermon.
306 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
CVII. — DE QUODAM EREMITA SOMNUM IMPETRANTE (1).
Quidam hcrcmita a Domino impetrauit, quociens secularia
coram ipso recitabantur, quod dormiret, ne uanis et nugis
auditum expcnderet.
CYIII. — DE QUODAM H^REDE AB USURARIIS JUDiEIS
EXH^REDATO (2).
Similes sumus cuidam fatuo, qui patri suo in hereditate
succcssit ; pcc(c)unia indiguit ; christiani nil sibi mutuo conces-
serunt. Accessit ad iudcos, quibus hercditatem suam sub usu-
ris obligauit. Ab eis mutuo pec(c)uniam recepit ; [christianos
fortiter uituperauit ; iudeos uero commendauit. Item maiorem
pecuniam ab cis recepit]. Gratissimum habuit illc stuUuSf
quia iudeiy diu expectantes, nichil postulauerunt. Tandem
usuris augmentatis, iudei auctoritate cartule ipsum in causam
pro debito traxerunt, et quia non habuit unde solueret, ipsum
penitus exhcreditauerunt.
Ita demones per usuras peccatorum patriam paradisi
multis auferunt.
CIX. — DE DOMO RELIGIOSORUM DEPAUPERATA (3).
Qucdam domus religiosorum fuit depauperata, et cum
monachi simul inter se conquererent de paupertate, respondit
quidam monachus : Duos garciones fugauimus: quamdiu
fuerunt nobiscum, omnia bona in domo nostra habundauo-
runt. Ex quo recesserunt, bona nostra defccerunt. Sed [si
qui[s] altcrum uollet reuocare, ambo rodirent. Dixit abbas:
(1) Mt^me sermoii.
(2) Dominica .ii*. post octabam PentechosteSySecundum Lucham, .xiii;'. -
Homo quidam feiit ccnam magiiam.
(3) Dominica .iiij^^.post octabam PentechosteSy secundumLucham, .vj*.-
Estote misericordcs, sicut pater uester misericors est. — Cettc parabol«\
dans le ms. 2o93 de la Hibliotheque nationale, se trouve 4 la ftn du ser-
mon pr(5cedont : Erant appropinquanteSy etc.
ODONIS DE CBRITONA PARABOL^. 307
Qui sunt [illi]? et reuocemus illos. Respqndit monachus :
Vnus uocatur Dat€y et alter Dabitur. Ex quo fugauimus DatCy
recessit Dabitur. Si reuocemus Date, et Dabitur [ueniet] nobis
et habundabimus.
CX. — DE QUODAM FRATRE SEMPER ORANTE (1).
Vnde in uitas Patrum. Quidam frater quesiuit ab alio quid
oraret pro eo cum dormiret^ et respondit : Nichil. Et dixit ite-
rum : Quando uigilo, laboro; de labore meo eleemosinas
presto, que, cum dormio, pro me orant.
CXl. — DE CLERICO PAUPERE ET QUODAM
MAGISTRO (2).
Clericus pauper eleemosinam postulauit a quodam magis-
tro; qui dixit : Frater, dic preteritum de conquinisco, conqui^
niscis. Pauper nesciuit. Et dixit magister : Conquexi. Eccc
eleemosina; uade cum Deo.
CXII. — DE QUODAM PAUPERE ET QUODAM DIVITE (3).
Sicut quidam habens bursam denariis plenam, cum quo
dam pro fame (flente) lacrimante lacrimas fudit. Verumpta-
men de pecunia minime ei subvenit. Constat quod caritas in
eo non fuit.
CXIU. — DE QUADAM VETULA ET QUODAM
ARCaiEPISCOPO (4).
Vndc quedam uetula cuidam archiepiscopo monacho Cis-
terciensi ait : Domine, non comeditis carnes bouinas, uel gal-
linacias. Verumptamen uiuos nos deuoratis. Hec ait propter
(1) M^me sermon.
(2) M4me sermon.
(3) M^mc sermon.
(4) M6me sermon.
08 ODONIS DE GERITONA PARABOL^.
nimias cxaciiones quas bauili cius exercuerunt; non tantum
militesin rusticos^sedepiscopi insubditosgrauissime seuiunt.
CXIV. — DE CADAVERE, CAMBUS ET CORBELLIS (ij.
Habcnt ergo episcopi archidiaconos suos, quasi magnos
canes, qui, inuenientes cadauer, usquc ad meduliam dcuo-
rant. Gorbclli autem, cumuidentcanescircacadaucr, ex[s]pec-
tanty doncc saturati fuerint. Sciunt enim quod aliquid eis
saltem circa ossa rcmanebit.
Hii sunt bauiles {sic)j minores clerici, scutarii maiorum,
qui, post deuoracioncm dominorum, quod residuum fuerit
dcuorarc nituntur.
CXV. — DE SENE CUl ANGELUS JUDICIA
DEI OSTENDIT (2).
Quidam sencx rogauitDcum ut ostenderetdc suis iudiciis.
Cui quadam die astitit angclus in similitudinem cuiusdam
senis, dicens : Vcni, uisitcmus sanctos patrcs, ct (3) bcnedi-
camur ab eis. Et abcuntes ucncrunt in quamdam speluncam,
et cum pulsarent, uenit ad eos quidam scnex sanctus cl ^us-
cepit eos cum gaudio, et post orationem lauit pcdes eorum, et,
posita mensa, refecit eos, ct postea pausauerunt; et mane
cum gaudio dimisit eos; sed angelus absconse tulit calinum
in quo comcderat. Videns ille fraler quid fccerat, dixit inlra
sc : Quid fecit illi sancto uiro qui cum gaudio suscepit nos?
Quare abstulit catinum? Et dum irent, misit post eos [sonexi
(iliumsuum, dicens {sic) : Redditccatinum. Cui angelus: Anle
nos est frater cui tradidi; ueni et suscipe. Qui cum iret cum
eis,impuliteumangelusperprecipicium, ct mortuus est.Quod
uidens, frater ille contristatus timuit, diccns: Ve, quid fecitl
Non suflicicbat sustulissc catinum, nisi interficcrct eius filiuml
(1) M(}me sermon.
(2) M^me sermon.
(3) Au lieu de et lisez : ut.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 309
Post duos dies uenerunt ad cellam ubi erat [abbas] cum duobus
discipulis, et cum pulsarent, misit unum discipulum, dicens :
Qui estis? Quid queritis? Responderunt : Venimus de labore
et volumus benedici. Quibus mandauit : Non licet. Discite
ergo, suscipite nos hac nocte, ut pausemus. Quibus mandauit
recedere : Quare ambulatis uagi? At illi ceperunt supplicare
noxic : Et suscipe nos hac nocte, ne a feris occidamur. Et
vix susccpit eos. Qui rogauerunt ut daret eis parum lumijiis,
et non dedit. Demum rogauerunt ut daretur eis parum aque.
Tunc unus ex discipulis dedit eis parum annone, et aquam in
abscondito, et rogauit ne abbas sciret. Mane facto dicit angelus
uni ex discipulis : Rogate abbatem ut dicat sermonem, quia
habemus quid offeramus. Quod audiens, abbas cito uenit. Cui
angelus obtulit catinum. Quod uidens, sanctus, qui erat cum
eo iratus, ait : Rccede a me, non ibo amplius tecum, quia
sancto homini catinum abstulisti, et filium interfecisti. Huic
uero pcssimo qui Deum non timet, nec hominis miseretur,
catinum dedisti. Gui angelus : Nonne tu Deum rogasti ut
monstraret tibi sua iudicia? Et missus sum monstrare tibi.
Catinus quem uiro abstuli non erat de bono, nec decebal
ut uir sanctus aliquid haberet in cella quod de bono non
esset. Filium eius ideo interfici (1), quia ipse erat occisu-
rus patrem suum in sequenti nocte. Catinus autem qui erat
de malo additus est huic malo ad ruinam eius. Quo dicto dis-
paruit. At ille cognouit quod iusta sunt iudicia Dei, quamuis
quibusdam uideantur multa iniusta.
CXVI. — DE ABBATE QUI UNUM OCULUM AMISiT (2).
Vnde quidam abbas fratribus suis, [quia] unum oc(c)ulum
amisit,dolcntibus ait : Numpquit(3) doletis pro oc(c)ulo que(4)
(1) Ainsi pour inierfetn,
(^\ M^me sermon.
(3) Ainsi pour Numquid.
(4) Lisez : qui.
310 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
remansit? nc doleatis pro oc(c)ulo amisso, quoniam a quodam
inimico mortalissimo sum liberatus.
VCXVII.— DE QUODAM CONDEMNATO UT OCULOS
AMITTERET (1).
Quidam condempnatus fuit ut oculos amitteret; sed sup-
plicauit quod eligeret sibi clauum quo oc(c)uli extra[b]ereD-
tur. Gum plures uero claui exponerentur, nullus sibi placuit
ut o(c)culos extraheret.
CXVIH. — DE CiECIS ET PORCO (2).
Vnde quidam porcum unum multis cecis interficiendum
exibuit. Qui [cum] huc et illuc discurreret, ceci, ipsum uolentes
interficere, se ipsos inordinate percusserunt.
Sic peccatores huiusmodi, cum porcum, id est peccatum,
deberent interficere, se ipsos uerbis et uulneribus ad inuicem
afficiunt.
CXIX. — DE QUODAM FENERATORE ET SANCTO
LAUDOMARO (3)
Quidam fenerator egrotus transmisit sancto Laudomaro
abbati Blesensi .xl. solidos, ut oraret pro eo. Quam pecuniam
in primo recusans, latore perorante, recepit; ingressusque
oratorium pecuniam dcposuit super altare, et orans pro eo
cognouit in spiritu quod unicus solidus non fuit ex rapina;
quem sibi rctinuit. Reliquos tradiditnuncio(s), dicens : Pecunia
iniqua est, ncc diuinam sentcnciam potest mutare, nec uite
:pacium ampliare, nec peccatorum remissionem facere. Scrip-
tum est : Victime iniquorum abhominabiles sunt Domino;
uota iustorum placabilia (i).
(1) M(^me sermon.
(2) MSme sermon.
(3) Dominica .v". post octabam Penthecostes, sccundum Lucham, .v*. —
Cum lurbe irnierent ad Ihesum, ut audirent uerbum Dei.
(4) Liber proverbioritm,C. xv, v. 8.'
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 311
Vsurarius peius (I) cst quam latro, quia usurarius furari
nocte dieque nou ccssat.
CXX. — DE PUELLA DE FONTE EBRALDI
ET DE REGE ANGLIiE (2).
Si circulum aurcum sus haberet in naribus, luto submer-
geret. Ita mulier fatua pulcritudinem suam fetori luxurie in-
mergit. Sed puella quedam de Fonte Embrandi {sic) quam rex
Anglie pro pulcritudine oc(c)ulorum concupiuit, non Deum,
sed [hjostem oc(c)ulis impugnauit, quando ipsos perforauit et
regi proiecit, dicens : Oc(c)ulosconcupisti, oc(c)ulos accipe.
CXXL — DE QUADAM PUELLA ADVOCATA
A BEATA VIRGINE (3).
Vnde cuidam puelle apparuit beata uirgo, pulcherrima-
rum uirginum ducens choream, et ait puelle : Desiderasne
esse de consortio isto, et respondit puella : Domina, affectuo-
s[is]sime desidero. Post dixit beata uirgo : Abstineas a choreis
et a uanitatibus huius mundi, nichil leue uel puellare exer-
ceas, et die .xxx<». ad me uenies. Quibus uisis, magne graui-
tatis manu uite leuitatem (4) puclla dctersit. Et parentibus re-
quirentibus causam uite mu(t)tate indicauit.Postmodum.xxv^.
die febre correpta est, ct diem .xxx*"., cum hora exitus eius
appropinquasset, beatam uirginem cum puellis ad se uenire
conspexit, et uocauit eam ut ad se ueniret. Aperta uoce clama-
uit : Ecce, domina, ucnio. Et sic uisionem pacis cum sanctis
uirginibus adepta est.
(1) Lisez : peior.
(2) Dominica .ri» . post octabam Pentecostes, secundum Mattheum, .«•.
— Nisi habundauerit iusticia uestra plus quam scribarum et phariseo-
mm, non intrabitis in regnum celorum.
(3) M^me sermon.
(4) L'6dition de 1520porte : magnitudine (jravitatis inanis vitae tevitatem.
312 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
CXXII. — DE BEATO BERNARDO A QUADAM DOMINA
HOSPITATO (1).
Vndc cum beatus Bcrnardus scmel in domo cuiusdam do-
mine hospitarctur, ipsa uidcns cum pulcherrimum, circa me-
diam noctem lectum eius adiit. Quam cum causa libidinis
[uenisse] intellexisset, clamauit : Latrones ! Latrones ! Et sur-
gentibus illis qui audierant, illa recessit. Verumtamen ite-
rum et tercio reuersa est, et iterum semper clamauit,nol(l)eDS
eam detegere, sed fugare. In crastino requisitus a suo mona-
cho quare tota nocte latrones clamauit, rcspondit quod qui-
dam fur uenit ad lectum suum uolens asportare thesaurum
quem congregauerat in tota uita sua, scilicet ieiunia, oracio-
nes et bona opera que gratia Dei fuerunt deaurata.
CXXIII. — DE ARCHITA OFFENSO A SERVIENTE (2).
Vnde Archita T(h)arentinus ofiensus seruienti ait : Quan-
tum te afflictarem, nisi iratus essem!
CXXIV. — DE CERVA ET FOETIBUS SUIS
DERELIGTIS (3).
Ccrua in agro peperit, et reliquid {sic) fetus suos, quia
non erat horba.
Cerua dicitur fidclis anima, que parit bona opera, sed frc-
quenter non perseuerat, quoniam herba uerbi Dei non susten-
tatur.
CXXV. — DE MUSTELA ET BASiLISCO (4).
Mustcla pugnans cum basilisco, quando uonenoso morsu
uulneratur, recurrit ad plantaginem que ex industria iuxla
(1) Mfime sermon.
(2) M6me sermon.
(3) Dominica .vi/*. jmst octabam Pentecostcs^ secundum Marchum, .ni;*'.
— Gum turba plurima esset cum Ihesu,neo liabereut quid manducarent.
(4) Menie sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 313
coUocatur, ct, cum inde comederit, a ueneno liberatur, et ad
pugnam recens reuertitur.
Sic iustus in pugna contra diabolum uulneratur; frequen-
ter ad mensam scripture recurrat, ubi herbas salutiferas, quas
Ghristus de celo portauit, inueniet. Quas si uoluerit gustare,
liberabitur et forcior contra hostem efficietur.
CXXVI. — DE QUODAM CISTERCIEiNSI
ET SALVATORE (1).
Vnde quidam propter asperitatem cibariorum exiuit ordi-
nem Cisterciensem. Cui quidam uenit obuius querere quare
ab ordine exiret. Qui respondens {sic) quod asperitatem cibi
tolerare non posset. Et dixit ei alius : Comede; et porrexit
ei panem asperrimum. Qui respondit : Comedere non possum.
Et dixit alius : Inting(u)am eum in optimo salsamento ; et mon-
strauit sibi .v*. uulncra, et in uno uulnere panem intinxit.
Monachus uero, uidens quod csset saluator, ad claustrum
deuotissime reuersus est.
CXXVII. — DE CORVO ET ELIA (2).
Item coruus pauit Heliam, mane et uespere panes et carnes
afferendo.
Per Heliam intelliguntur claustrales, per coruum, pecca-
tores, qui pascunt religiosos. Sed si coruus Helie carnes putri-
das tuiisset, illas non recepisset.
CXXVIII. — DE ABBATE ET JUVENE AD RELIGIONEM
TRANSEUNTE (3).
Quidam abbas precepit cuidam uolenti ad religionem trans-
ire ut ossibus mortuorum in quodam aceruo collocatis male-
(1) M{^me sermoii.
(2) Dominica oclaua post octabam Pentecostes, secundum Mattheum, .vij^.
" Attenditc a falsis prophetis qui ueniunt ad uos iu ucstimentis ouium.
(3) M^mc sermon.
314 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
diceret et bencdiceret. Quod cum fecisset, in fine diei uenil ad
abbatem, et ait : Pater, feci quod precepisti. At ille : Qui[dj
responderunt tibi ossa? — Nil. Ad hec pater : Si uis inter
nos uiuere, oportet te similem esse ossibus illis, ut et laudes
et uituperia, quasi aurc surda, pertranseas, et in hac cruce
pendebis, donec fructum dulcissimum uite eteme appre-
hcndas.
CXXIX. — DE ABBATE PAULI SIMPLICIS (1).
Vnde abbas Pauli simplicis precepit ei suere et itenim dis-
suere, et iterum reparare, quod totum bcnigne explcuit.
CXXX. — DE BEATO MACHARIO ET DIABOLO
PIXIDES DEFERENTE (2).
Vnde beatusMachariusuidit diabolum dcf(f)erentem plures
pixideSy et quesiuit Mac(c)harius quid faceret cum pixidibus.
Cui diabolus : Illas monachis tuis ofTeram, ut qui noluerint de
una gustent de altera. Macharius cxpectabat donec red(d)iret,
et dixit: Quomodo fecisti? Et ait : Male, quoniam omnes sancti
sunt et nullus curauit de pixidibus, nisi unus solus. Sed ille
est uenturus in aduontu meo. Macharius ait : Quomodo uoca-
tur illc? Respondit : Theotistus. Et reuersus abbas uocauit
Theotistum; monuit ut ieiunaret et haberet sacram scripturam
in memoriam,ut Deus ipsum adiuuaret. Iterum uenit diabolus
adTheolistum qui respuit [ejlectuarium diaboli. Vnde cumre-
cesserat, dixit ei abbas : Quid focisti?DiaboIus respondit : Nic-
hil,quia omnescrantsancti,et qui soIebatgustare,modorenuit.
Vnde iuraui mc non rcditurum usque ad longum tempus.
Diabolus igitur diasatirion {sic) luxurie, calidum eleclua-
rium auaricie, inflatiuum superbie cuilibet offert. In odore un-
guontorum istoi^um currunt mercatores de loco in locum, ul
diuites fiant, quoniam odor lucri bonus est.
fl) M^mc scrinon.
(2) Mt^me scrmon.
ODONIS DB CEKITONA PARABOL^. 315
CXXXI. — DE QUODAM SACERDOTE ET PUELLA
DEFUNCTA ET DAMNATA (i).
Honora patrem tuum etmatrem tuam, ut sis longeuus super
terram uiuencium. Hoc est primum mandatum in secunda
tabula.
Quidam sacerdos, in ecclesia iacens, et tumultus et clamores,
tanquam anima(m) a demonibus extra ecclesiam torqueretur,
audiuit; (h)ostium ecclesie, quod prius erat rirma(men)tumy
apertum est. Puella, quam nouit esse defunctam, intrans eccle-
siam, eiulans et clamans, ante crucem stetit, et ait : Ve mihi,
ve mihi! quod unquam fui nata; tam corpus quam anima
utraque sunt dampnata. Et cum hoc dixisset, demonibus ipsam
stumulantibus {sic)y ecclesiam egressa est. Sacerdos uero qui
in confessione peccata eiusdem inquisierat, aliud peccatum de
ipsa non nouit, nisi. quod matrem suam conuiciis scpius
uexauit.
CXXXn. — DE QUODAM ET FILIO SUO
BLASPHEMANTE (2).
Item quidam,nimis camaliter diligens filiumsuum, remisse
nutriebat. Idem paruulus, moxut ei(us) aliquid obstitisset, ma-
iestatemDei blasphemare consueuerat. Quadam die,cum pater
SUU8 ipsum in sinu teneret, sicut testantur qui presentes ade-
rant, malignos spiritus ad se uenisse trementibus oculis puer
aspiciens cepit clamare : Obsta, pater! Qui clamans declinabat
faciem suam, utse abeisinsinupatrisabsconderet. Quod cum
pater requireret quid uideret, puer respondit : Mauri homines
uenenint qui me tollere uolunt. Qui cumhoc dixisset, [diuine]
maiestatis nomen protinus blasphemauit ct animam reddidit.
Sic factum est ut qui diu per diuinitatis pacienciam blas^
phemijs uixerit, quandoque per diuinitatis iudicium blasphe-
(1) Dominica ,viiij\ po$t octauas Penthecostes, secundum Luchamy ,xvi^,
— Homo quidam erat diues qui habebat uillicum.
(t) M^me sermon.
316 ODONIS DE CERITONA PARABOL-*:.
maret et raoreretur. Et sic pater ignibus gehenne filium nutri-
uit, quem camaliter dilexit et corrigere neglexit.
CXXXIII. — DE QUODAM ET FILIO |SUO FURANTE (1).
Itemquidamfilium suum, cumparuuluserat, furari etalia
illicita sine correctione exercere permisit. Tamdem {sic), cum
ad uirilem etatem peruenisset, in furtiuo comprehensus esl,
et, cum deberet suspendi, rogauit patrem suum ut daret ei
osculum. Cura uero pater ei osculum porrigeret, filius eius
cum dentibus frustum camis de facic patris rapuit. Cum uero
inquireretur cur tale enorme com[m]isisset, respondit se me-
rito hoc fecisse,quia pater eius,eo quod prius ipsum corrigere
contempserat, ad suspendendum perduxit.
Caueant ergo parentes ne in fornicationibus uel maleficiis
filios suos nutriant, ne ipsos quos genuerunt filios gehenne
faciant. Sicut sacerdbs tenetur respondere pro parrochianis
suis, ita uos de filiis uestris.
CXXXIV. — DE RANULA ET MURE (2).
Item similis est mundus ranu(nc)ule, que blandiendo muri
promisit quod ultra aquam ad portum ducerct, si ad pedem
eius se ligari permitteret. Quo facto, ranu(nc)ula cum raure
aquara intrauit, [et] in raediis fluctibus raurcm submersit.
CXXXV. — DE VENATGRIBUS ET ELEPHANTE (3}.
Item similis cst raundusarbori,cui elephas,cum dormit,de
nocte se appodiat. Sed uenatores, cum aliter non possunt com-
prehendere eura, arborera, ut uix stare possit, scindunt. Elo-
phas,more consueto super illara appodians, simul cum illa cadit.
et. cum surgere non possit, a uenatoribus comprehenditur.
(\) M^rae serraon.
(2) M^me sermon.
(3) M(^me sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOLyE. 317
Sic qui in mundo confidit, cum mundo ruit ct a dcmonibus
interficitur.
CXXXVI. — DE QUODAM EPISCOPO SARDINL€
ET QUODAM SARACENO (i).
Vnde quidam episcopus Sardinie in predicatione interse-
ruit : Qui reliquerit domum, aut agros, aut uineas propter me,
centuplum accipiet, etc. Quod cum audisset quidam Sar(r)a-
cenus, post sermonem adiuit episcopum, dicens : Si super ser-
mone(m) predicto feceris mihi securitatem, diuicias meas
pauperibus distribuam et in uita etema centuplum recipiam.
Episcopus uero fideiussorem se dedit. Sar(r)acenus uero bapti-
zatus est, et bona sua pauperibus distribuit, tandem uiam uni-
uerse carnis ingressus est. Verumtamen ante mortem dixit
episcopo : Recordare federis quod mecum pepegisti {sic) : si
mihi peccum'a non centupletur post mortem, equiualentem
filiis meis restituas. Quod concessit episcopus. Post mortem
uero eius uenerunt filii eius ad episcopum, et pecuniam patris
instanter postulauerunt. Episcopus uero, ignorans quid age-
ret, ad orationes confugit. Tandem, consilio diuinitus im-
petrato, episcopus duxit filios ad sepulcrum patris, promit-
tens quod eis ibi satisfaceret. Gumque illuc peruenissent,
aperto sarcofago^ in dextra manu mortui cartulam inuene-
nint^ quam cum uellent filii recipere, nuUi nisi soli antistiti
mortuus dimisit. In hac cartula scriptum erat quod centuplum
iam mortuus receperat, sicut in sermone episcopus predixit,
et gratiarum actiones populus Deo reddidit, et episcopus libe-
ratus est.
CXXXVII. — DE QUODAM AD SUSPENDIUM DUCTO
ET LIBERATO AB AMICO (2).
Vnde quidam rex quendam pauperem et humilem ad digni-
tatem tantam sublimauit, quod curam cuiusdam regni ei
commisit. Qui factus potens inimicos domini sui contra eius
(1) M6me sermon.
(2) M^me sermon.
318 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
prohibitionem in domum suam introduxit; quod sciens, rex
precepit eum suspendi. Gumque duceretur ad suspendium,
obuiauit cuidam amico suo, cui multum seruierat, et ait :
Amice, recole quantum te dilexerim; ecce ducor ad suspen-
dium, succurre mihi. Qui respondit : Frater, antequam uiue-
res, plures habui amicos, et post mortem tuam nouos mihi
multiplicabo. Verumtamen misertus tui dabo tibi duas ulnas
tele, quibus mortuus inuoluaris. Postea obuiauit alteri amico,
cui multum seruierat, et ait : Amice, ecce ducor ad suspen-
dium, succurre mihi. Qui ait : Misereor tui ; uerumtamen usque
ad furcas tantum te conducam. Tandem cum peraeniret prope
furcaSy occurrit ei quidam amicus qui multa ei contulerat;
sed propter diuicias et delicias ipsum obliuioni tradiderat.
Verumtamen, de eius benignitate et misericordia confidens,
ait : Amice piissime, ecce omnes amici mei dereliquerunt me;
succurre mihi. Gui amicus : Nullo iure deberem tibi saccurrere.
Verumtamen, si puro corde misericordiam postulaueris, quia
uideo te ab omnibus amicis desti[tu]tum, te a suspendio libe-
rabo, et pro te suspendium sustinebo.
Rex iste est Deus, pauper, unusquisque nostrum ; bona sua
temporalia, uirtutes et sacramenta contulit; domus Dei, cor-
pus nostrum uel anima; inimici, demones, quibus, quia cas-
trum domini sui tradidit, homo in infernum debuit suspendi.
Primus amicus fuit mundus et diuicie, que ad sepeliendum
exibent parum tele. Secundus amicus sunt carnales, qui cor-
pus suum usque ad foueam ducunt. Tercius est filius Dei, qui.
nuUis meritis exigentibus,pro nobis crucis suspendium subiuit.
CXXXVIII. — DE QLODAM UMCORNI
ET QUODAM HOMINE (1).
Narrat Bernardus quod quidam unicornis quadam dio
quendam hominem secutus est ut eum inlerficeret, cui nichil
(1) Dominica .a;*. post oc.tabam Pentecostes, secundum Lucham, .xix".
— Cum appropinquasset Iliesus Iherosolimam, uidens ciuitatem, llouil
super illam.
ODONIS DE CERITONA PARABOLiG. 319
mortalc resistere potest. Qui cum ab eo fugaretur, cecidit in
quandam foueam profundam et latam, in cuius fundo fuerunt
serpenteSy bufones et reptilia crudelissima. Cumque esset
quasi in media uia uersus fundum, adhesit cuidam arbori quam
ascendit, et ibi se tenuit. Sub arbore erant due bestie, una alba
et alia nigra, corrodentes radicem arboris. Preterea ibi erat
quidam dracho [h]orribilis,paratusad portandum illum homi-
nem in locum reptilium. Ecce quadruplex periculum : uni-
cornis expectans supra foueam, due bestie arborem corroden-
teSy drachonis timor ne eum absorberet, et uermes et reptilia
sub arbore. Ule uero miser, uidens quoddam pomum in arbore
uelparummelliSypropter eiusdulcedinemomnium periculorum
oblitus est. Tamdem {sic), cadente arbore, cecidit inter uermes.
Homo iste est qui (in) mundum diligit; vnicornis, mors;
uallis profunda, infemum ; arbor, uita ista misera; due bestie,
scilicet alba et nigra, dies et nox qui uitam hominum consu-
munt; dracho,diabolus; pomum uel mel sunt temporalia ista,
quorum delectatio facit miserum hominem predictorum obli-
uisci et in infernum cadere.
CXXXIX. — DE DIVITIS MORTUI FUNERE (1).
Cum diues moritur, tunc processio bestiarum, que in parie-
tibus depingitur figuraliter, adimpletur : porcus et lupus et
cetera animalia crucem et cereos portabunt ; dominus Beren-
garius, id est ursus, missam celebrabit; leo cum ceteris
obtime (sic) reficietur. Num(p)quid pro clamore talium anima
usurarii uel militis rapacis defertur in celum? Ymo quanto
magis celebrabunt, tanto magis demones animam torquebunt.
CXL. — DE LIGNIS QU-*:RENTIBUS REGEM (2).
Ugna siluarum conuenerunt ut ung(u)erent sibi regem,
ct dixerunt ad oliuam : Impera nobis. Que respondit : Non
(\) M6me sermoD.
(2) Dominica .xi^. post octabam Penthecoste^y secundum Lucham, .xviij^.
— Dixil Ihesus ad quosdam qui in se confidebant paraholam hanc.
320 ODONIS DE CERITONA PARABOLiE.
relinquam pinguedinem meam qua dii utuntur et homines.
luerunt ad ficum que noluit relinquere dulces fructus suos.
luerunt ad uitem que noluit relinquere uinum quod letiticat
Deum et horaines. Sic multi nolunt relinquere pinguedinem
gracie, nec dulces fructus bonorum operum, nec uinum spiri-
tualis leticie^ quo inebriantur contemplatiui, ut preficiantur
lignis siluarum, id est hominibus incultis. Postea ucnerunt
ad rampnum, et eum sibi regem constituerunt. Que ait :
Venite, requiescite sub umbra mea. Tamen caret umbra.
Sic multi ambiciosi promittunt se bonos et alios obum-
brare, cum omni careant consolatione. Vnde ignis exiuit de
rampno, et ligna combussit. Dicitur enim ad litteram quod
de rampno flamma procedit(l).
CXLI. — DE MONACHIS VISIONES SUAS
NARRANTIBUS (2).
Vnde quidam monachi cum uisiones suas ad inuicem nar-
rarent; quidam respondit se nichil, nisi peccata sua, nouisse.
Notandum quod per superbiam quis {sic) peccat in Deum,
per auariciam in proximum, per luxuriam in seipsum.
CXLIL — DE BEATO ANTONIO ET LAQLEIS MUNDI 3;.
Vnde, cum beatus Antonius mundum plenum laqueisuide-
ret, quesiuit quis posset hos laqucos fugere. Responsum rest' :
Sola huniilitas.
Hec spiritum Domini facit super fidelem quiescere.
CXLIII. — DE CONSTANTIO ET QUODAM EUM
DESPICIENTE (4).
In Dialogo. Cum opinio de sanctitate cuiusdam uiri excres-
ceret, quidam uisitauit eum, ut de statu ilHus admiraretur.
(i) Voyez plus loin,p. 33o, iine autre redaction de la meme parabole.
(2) M^me sermon.
(3) M^me sermon.
(4) Mdme sermon.
ODONIS DB CERITONA PARABOL-fi. 321
Quem cum uiderttt pusillum ualdc et despectum, ait : Ego
grandem hominem credidi uidere; iste autem de homine'
nichil habet. Quod ut uir Dei Constancius audiuit, lampades
quas reficiebat reliquit, atque in conuitiantis ruit amplexum
eumque ex amore constringere brachiiscepit; osculum dedit
cum gratiarum actione, dicens : Tu solus es qui in me oc(c)u-
los habuisti apertos.
Ex quo pensandum est cuius apud se humilitatis fuit qui
despicientem se rusticum amauit.
CXLIV. — DE QUODAM CLAUSTRALI ET DE ABBATE
ET SOCIIS SUIS (1).
Quidam claustralis, qui ab abbate et sociis suis in uita
sua uilipendebatur, cum anima exisset de corpore, Ihesu
occurrenti ait : Domine, non habui consolationem in terra.
Et respondit ei Dominus : Veni, ego ero consolatio tua. Quod
cum abbas per uisionem cognouisset, fratribus suis penitendo
confessus est qualiter predicta anima Domino de se conque-
retur.
CXLV. — DE VIRO ET UXORE SE IPSOS SUSPENDERE
STATUENTIBUS (2).
In maiori Britanniauir etuxor, spiritu tristicie instigante,
proposuerunt se ipsos suspendere, et, cum se in quadam domo
clausissent et laqueum sibi inponere parati essent, dixerunt
ad inuicem : In domo nostra frequenter cantauimus antipho-
nam beati Edmundi [regis]; semel dicamus eam, antequam
moriamur, quoniam, secundum morem illius patrie, ipsilayci
ipsam antiphonam, qui incipit : Aue, rex gentis angelorum,
circa ignem loco Benedic[i]te frequentant. Cum autem canti-
lenam terminassent, adinuicem erubuerunt, admirantes
qualiter tam enorme propositum in cor eorum ascenderet.
(1) Dominica ^ij^. post octabam Penthecostes, secundum Marcimy .vy®.
— Exiens Ihesus de flnibus Tyri, venit per Sydonem ad mare Galilee.
(2) M6me sermon.
21
322 ODONIS DE CERITONA PARABOLiG.
Et sic per cantilenam gloriosi martiris ab horribili morte libe-
rati sunt.
CXLVI. — DE ELIA ET JUxMPERO (1).
In libro Regum. Helias qui mortuos suscitabat, futurum
preuidebat, queque preclare faciebat, timore mulieris percus-
sus, incidit in hoc peccatum, et sedit subter unam iuniperum
et peciit anime sue ut moreretur.
Pcr iuniperum religio intelligitur, quia sub cinere iuni-
peri ignis per annum conseruatur et sub memoria mortis
feruor religionis nutritur. Sub iunipero sedere est religioni
adherere. Anime sue peciit ut moriatur, cum obsequium spi-
r^ituale in accidiam uertitur, et quia de gaudio spirituali non
sentit, per tristiciam et torporem quasi mori affectat. Et ecce
angelus magni consilii claustralem tangit, per gratiam cxcitai
ut a torpore fastidii resurgat, monet ut comedat, id est cibo
spirituali se reficiat. Et respexit Helias, et ecce ad capud suum
subcinericius panis et uas aque; comedit et bibit et rursum
obdormiuit. Reuersusqueangelussecundotetigiteum, dicens:
Bibe et comede; grandis enim tibi restat uia. Comedit et bibit,
et amhulauit in fortituJinc cibi illius quadraginta diebus ot
quadraginta noctibus usque ad montem Dei Oreb.
CXLVII. — DE DUOBUS MONACHIS TEMATIS ET
ABBATE APOLLINE (2).
Quidam (senex) ualde temptabatur a fornicatione. Quoii
cum narrasset cuidam seni, ait senex [qui nunquam tempta-
tus fuerat in hac temptacione] : Miser es, et non es dignus ut
sis monachus, qui tales recipis temptationes. Quod audiens.
desperatus cepit ire ad seculum. Cui obuians abbas Apollo ait
illi : Frater, quare tristises? Cui illo : Quia fornicatio inquie-
(1) Mt>me sermon.
(2) Dominica, xiy*. post octabam Pentecostes, secundumLucham, ,x^. —
Beati oculi qui uidentquod uos uidetis.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 323
tat me, quod confessus sum cuidam seni qui desperauit me.
Et ideo ad seculum re(d)deo. Quod audiens ApoUo ait illi :
Fili, ne mireris; nam ego, qui senex sum, semper inquietor
ab hac cog(n)itatione. Ne ergo desperes; nam hec temptatio
(est) Dei miseratione curatur. Fili, rogo, reuertere ad cellam
tuam. Quod factum est; sed abbas ApoUo [abiit] ad cellam
senis illius qui desperationem fecerat, et rogauit Dominum
cum lacrimis, ut conuerteret temptationem fratris in senem
illum, ut per experimentum discat quod longo tempore non
senciit, ut sciat compati his qui huius modi temptationibu s
turbantur. Sed, cum orationem finisset, uidit ethiopem iuxta
illius cellam dirigentem sagittas contra illum sencm, quibus
perforatus senex quasi ebrius ferebatur; nec potens tole-
rare cepit ire ad seculum. Quod intelligens, abbas Apollo
cucurrit, dicens : Quo uadis? Quare turbaris? Ille autem pro
uerecundia noluit dicere. Gui ApoIIo : Reuertere et nosce
infirmitatem tuam a modo, et scias quod ignoratus a diabolo
usque nunc fuisti aut sumptus (1) propter quod non meru isti
habere uires contra diabolum, quia una hora non potuisti
sustinerc temptacionem eius. Hoc ideo tibi contingit, quia
iuuenem illum quem debuisti consolari in desperationem
misisti, nesciens illud : Arundinem quassatam non conteret
et lignum fumigansnon exting[u]et(2).Nemoenimpotest sus-
tinere insidias diaboli, nisi gratia Dei seruauit illum. Sed
rogemus eum ut a te et ab illo hanc temptationem auferat;
quod factum est, sicut dixit.
CXLVIII. — DE DIABOLO MITTENTE SAGITTAM IN
QUEMDAM MONACHUM (3).
[Vnde in uisione cuidam apparuit diabolus transmittens
sagittam in quemdam senem; unde uulneratus huc et illuc
(1) PeuWtre faut-il lire : spretus.
(2) Evang. selon S. Mathieu, C. xii, v. 20.
(3) M^mc sermon.
324 ODONIS DB CERITONA PARABOL-fi.
in cellula sua discurrit [el] exire proposuit. Admiratus [est]
huiusmodi; nunquamenimtaliter erat uexatus. Verumptamen
cum diuina miseratione pessimus balistarius cohibe[ba]tur,
[et] in cella monachus remansit (1 )] .
CXLIX. — DE CORPORE CHRISTI ET QUADAM
MULIERE (2).
De corpore Ghristi, ut aliis sacramentis, quedam inaudita
consurgunt. Consulunt quod mulier, incluso in ore corpore
Christi, illum a quo diligi desiderat osculetur. Vnde in detes-
[ta]tionem ipsius criminis semel corpus Christi in ore cuias-
dam maleficium facere intendentis in carnem uisibilem, que
dentibus adhesit, conuersum est.
CL. — DE RENALDO ET ISINGRING INFLATO (3).
Diabolus quasi Renaldus duxit feneratorem Ysingrinum,
[cuius talej proprium nomen est, ad locum multarum camium.
Qui cum tenuis per foramen artum intrauerat, inflatus exire
non potuit. Vigiles iiero excitati per clamorem Renaldi, Ysin-
grinum usque ad euacuationem fustigauerunt et pelleni reti-
nuerunt.
Sicdemonesusurarium,cuni pcr congregationes usuraruni
tandem fuerit inilatus, a pellc carnis exutum in inferno fusti-
gabunt. Oratius :
Macra cauum repetes arctum que^m] macra subisli.
(1) Celte parabolo ayant 61^ omise tlans le ms. 10506 de la Biblio-
theque nationale, c'est d*apr^s le nis. 2593 de la mC*me Bibliolh^que
qu'elie a 6t^ introduite ici.
(2) M^me sermon.
(3) Dominica .xiiij'^. post octabam PcnthecosteSy secundum Lucham,.xvij''
— Factum est autem, dum iret Ihesus in Iherusalem, transibat per
mediam Galileam.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 325
CLI. — DE QUODAM BARBATORE ET DE
FENERATORE (I).
Quidam barbator dimidium barbe abrasit fencratori ut
inter alios cognosceretur.
Ita in die iudicii speciale signum sue dampnationis, nisise-
cundum usuras posse(2) restituant, coram omnibus portabunt.
CLIL — DE QUODAM MILITE ET BAVILO SUO (3).
Vnde quidam miles in prouincia semper fecit bauilum
suum sibi restituere quicquid tcmpestate [in] terra sua con-
sumebatur, et assignauit causam, dicens : [PJrecepi bauilo
quod fidelissime de bonis meis decimas Deo solueret. Quod si
fecisset, certus sum quod Dominus tempestatem super terram
meam non misisset. Vnde, cum loca uicina tempestate depe-
rirent, merito bone lidei tcrra eius sepius remansit illesa.
CLIIL — DE REGIS ET RELIGIOSI COLLOQUIO (4).
Quidam religiosus inposuit cuidam regi quod erat cupidus,
superbus, luxuriosus. Qui respondit : Frater, pessimas filias
mihi maritasti. Ymo aliter sunt maritate, quoniam cister-
cienses cupiditatem, templarii superbiam, nigri monachi lu-
xuriam, sibi maritauerunt.
Quicumque enim aliter (5) istarum sibi per consensum
copulauerit, statim lepra peccati percutitur.
CLIV. — DE MULIERE PULCHRA, SPONSO SUO ET
QUODAM LEPROSO (0).
Item quedam mulier pulchra, sponso suo pulcherrimo
abiecto, cuidam leproso turpissimo adhesit, et ipsum coram
(1) M^me sermon.
(2) Lisez : nisi, secundwn posse, usuras.
(3) M^me sermon.
(4) M6me sermon.
(5) Ainsi pour aliqiiam.
(G) M6me sermon.
326 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
marito suo osculabatur. Dixit ei maritus : Amica mea, quare
leprosum oscularis, et cumleproso^me presente, deliciasducis?
Maritus estChristus, sponsa [in]fideliSyanima;leprosus est
Diabolus, mundus, uel peccatum.
CLV. — DE QUODAM MARE TRANSITURO (1).
Item quidam, cum deberet mare transire, promisit Deo
quod ipsum nunquam ofTenderet. Sed cum periculum maris
euaserat, in litore celum aspiciens, ait : Certe, Ihesu, decepi
te, quia promissum non seruabo.
Huiusmodi non intelligunt ubique Dominum esse omni-
potentem ; non credunt quod ubique tenet malleum mortis, ut
quem uult mortificet et quem uult uiuificet.
CLVL — DE ARANEA, TELA SUA ET VENTO (2).
Confundantur qui opcrantur linum, plectentes et texentes
subtilia! Homines enim,ut lucrum temporale venentur, uelut
aranea, telam faciunt, seipsos euiscerantes et uirtutibus eua-
cuantes in quibus est sedes uite, quatenus faciant reciaculam
ad capiendum aliquid commoduni. Sed frequenter tela eorum,
sicut tela aranee, rapitur a uento.
CLVII. — DE MUSCA (3).
Musca dicitur stimulans, uel maculans, uel lumultuans,
stimulans per curam et sollicitudinem, maculans per gulam
et luxuriam, tumultuans per uanitatem et superbiam.
(1) Mfime sermon.
(2) Dominica .xt*. post octabam Pcntecostcs, secundum Mattheum, .vj^.
— Nemo potest duobus dominis seruire.
(3) M6me sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 327
CLVIII. — DE ANTILOPE ET VENATORIBUS (1).
Aniilops, cum de facili capi non possit, ludit in uirgultis,
quibus iigatur cum cornibus; clamat, ct audicntes uenatores
ipsum capiunt.
Sic uir iustus, cum aliter non decipitur, per curas tempo-
rales comprehenditur.
CLIX. — DE SCRABONIBUS ET STERQUILINIO (2).
Huiusmodi clerici dicuntur scrabones, qui tota die uolant,
flores sanctorum et arbores aromaticas contempnunt, et tan-
dem in sterquilinium se inmergunt, quando aliquod benefi-
cium iemporale acquirunt.
CLX. — DE FRATRIS FRANCISCI PARABOLA (3).
Frater Franciscus, requisitus quis pasceret fratres suos,
quia indilTerenter omnes recepit, respondit : Quidam rex in-
pregnauit quandam in nemore; que peperit. Quem cum per
aliquod tempus nutrierat, uenit ad portam regis, ut filium suum
de cetero pasceret. Quod cumnunciatum esset regi, respondit :
Tot praui et inutiles in curia mea comedunt cibum; iustum
est ut filius meus inter eos sustentetur. Quod exponens dixit
se esse mulierem quam Dominus uerbo suo inpregnauit, qui
filios spirituales genuit; ex quo Dominus tot iniustos pascit,
non esi mirandum, si filios proprios inter alios sustentet.
CLXL — DE CASEO, MUSCIPULA ET MURIBUS (4).
Sicut enim assatur caseus et in muscipula ponitur, ut
mures accipiat, sic diabolus quodlibet uentum quasi odorife-
rum ponit, ut incautos decipiat.
{\) Mdrae sermon.
(2) M4me sermon.
(3) M4rae serraon.
(4) Dominica . jmj;*. po$t octabam Penthecostes, secundum Lucham^ .vij^,
" Factnm est autem, cum Jhesus ibat in ciuitatem que uocatur Naym.
32S ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
Malier pulchra, cibus delicatus, possessio aliena, est caseus
in muscipula. Mulier adornatur, cibus delicate preparatur,
possessio quam (1) pro commodo desideratur. Hoc est caseus
assatus.
CLXIl. — DE QUODAM EPISCOPO ET NEPOTULO SUO (2).
Vnde quidam episcopus, ut dicitur, plus quam centum
animas cuidam nepotulo suo conmisit. Verumtamen quandam
pirum honeratam piris eidem com[m]ittere noluit. Et dixit ei
clericus eius : Domine, nonne plures animas nepotulo com-
misisti? Quomodoei pira com[m]ittere non presumis? Plus
ergo pira quam animas dilexit.
CLXIII. — DE QUODAM EREMITA CRASSO ET
ANGELO SUO (3).
Vnde quidam heremita aquam remotam a domo habuit,
et, quia frequenter fatigabatur, ait : Nonpaciarhunclaborem.
Faciam cellulam meam iuxta aquam. Et, cum iret prope
aquam, uidit quendam sequentem se et numerantem passus.
Cui ait : Quid facis? Qui ait : Angelus [tuus] sum, et numero
passus, pro quibus habebis mercedem. Quo audito, gauisus
pos(s)uit cellulam suam longius ab aqua.
Ecce [quod! pro quolibet passu fiet remuneratio; ymo
capilli capitis uestri, id est bone cogitationes, apud Deum nu-
merate sunt.
CLXIV. — DE UUSTICO ET ASINO IN FIMUM CASO . i .
Piger est quasi murilegus, qui piscem desiderat, sed pedes
humectare non curat.
(1) Aiiisi sans tloule pour ^tia^i'.
(2) Dominica.xvij'^, poat octabam Pentecostcs^secundum Lucham.jXiiij^.—
Faclum eslautein,cuin inUarel Doniinus in domum cuiusdam principis.
(3) Dominica. Cbviij'^. post octaham PentecosteHjSecundum Mattheum, .xxij".
— Accesserunt ad Ihesuni pharisaji, etc.
(4) Meme sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 329
Asinus cuiusdam rustici in fimum cecidit. Rusticus supra
herbam discubuit, clamans : Petre, succurre asino meo. Petrus
percuciens rusticum ait : Surge, piger, et asino tuo primo
appone manum, et coadiuuabo te.
CLXV. — DE QUODAM EREMITA ET TRIBUS
FRATRIBUS (1).
Quidam hcremita uidit in uisione tres fratres stantes super
aquam,et facta est uox ad illos ex alteraparte littoris, dicens :
Accipitealas igneas, et uenite ad me. Duo acceperunt alas et
uolauerunt ultra. Tercius remansit flens et clamans [ad] Do-
minum et date [sunt] ei ale non ignee, sed infirme ; ita quod,
cum magno labore mergendo, non surgcndo, afflictus ueniref
ultra.
Sic transeunt qui in amore Christi ardent.
CLXVL — DE QUODAM MONACHO BENEFICO (2).
Quidam monachus sibi detrahenti, si erat uicinus,per seip-
sum dabat ei [munuscula]. Si longius mancbat, munuscula
transmisit.
Similiter, ut dicitur in Parabolis (3) : Si esurierit inimicus
tuus, ciba illum; si sicierit, potum da illi.
CLXVIL — DE QUODAM MONACHO ET PATRE EJUS (4).
Vnde quidam monachus, cum inpugnaretur a fornicatione,
dicebat patri suo, qui ipsum in heremo diutius nutrierat :
Vado ad seculum, quia non possum sustinere temptaciones.
Quem pater suus frequenter corrigebat. Cumque puer non
posset sustinere,* ait illi pater : Fili, audi me adhuc semel ;
m
(1) M^me sermon.
(2) M^me sermon.
(3) lAberproverbiarumy C. xxv, v. ^i .
(4) Dominica .xx^.post octabam Penthecosfes, secundum Mattheum, .xxij^.
-^ Simileest regnom celonim homini regi qui fecit.nupcias filio suo.
330 ODONIS DE CEHITONA PARABOL/E.
ToUe tGcum .xl\ panes, et uade in heremum, et labora ibi
per .xl*. dies, et fiat uoluntas Dei. Qui obediens patri, [cum]
per ,\x^K dies laborasset et siccum panem et aquam comedis-
sct, apparuit ei diabolus quasi mulier ethiopissa turpis et
fetida nimis^ ita qiiod aspectum eius ferre non posset et abi-
ciebat eam a se. Cui illa : Ego sum qui [sic) animis hominum
dulcis appareo; sed per obedienciam tuam et laborem Deus
non permittit me tibi nocere ; sed facturam meam tibi innotui.
Ecce quod diabolus [se ipsum] exenterauit. Puer rediens ad
patrem ait : Pater, iamiam non red(d)eo ad seculum, nec
temp(ta)tor. Narrauitque omnia que uiderat. Cui Pater : Fili,
gratias Deoagamus; sed, si per .xl. dies remansisses, maiora
hiis uidisses.
CLXVIII. — DE BEATA VIRGINE ET MATRONi£
PUERO FLENTE (1).
Dicitur, licet non sit autenticum, quod beata uirgo, quando
paruulum suum portauit, (quod) hospitata fuit in domo cuius-
dam mulieris, que habuit filium, que {sic) semper ileuit. Cui
mater Domini ait : Si filius tuus balnearetur in aqua in qua
filiusmeus fuisset balneatus, a fletu curaretur. Matrona prinio
indignans quod filius eius dcberot post filium pauporcule mu-
lieris balneari, tamdem consensit, et, cum puer matrone impo-
situs esset in balneo in quo filius uirginis fuit balnoatus,
statim cepit ridere.
Sic quilibet in balnco tribulationis rideat, quoniam (cuin
a calidis balneis gehenne talitor liberatur.
CLXIX. -- DE QLADAM SANCTA RELIGIOSA (2).
Quedam religiosa, cum quererotur a seno quomodo sancta
csset roligiosa, ait : Mihi, cum essem paruula, fuitpater mul-
tum mansuetus. Vix a domo sua uidebatur exiro. Quando ali-
(1) M6me sormon.
(2) M6me sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 331
quando sanus fuit, laborauit, ct de fruetibus [nobis] detulit.
Tante taciturnitatis erat, quod uix crederetur posse loqui;
mater mea econtra, garrula, proterua, potatrix, luxuriosa, sepe
lites commouens. Cui numquam egritudo nocuit. Contigit ut
pater moreretur; continuo aer conmotus [est] ; fulgura, toni-
trua, tempestates patrem meum super lectum sine scpultura
esse fecerunt, ut homines, mouentes capita, existimarent infl-
nita peccata eius hoc promereri, ut Deus non permitteret eum
sepeliri. Tunc post triduum uix ipsum sepelire potuimus.
Mater mea post hec flagiciosus (1) uitam exegit, omnem super-
biam in luxuriam (2) consumpsit. In morte eius tanta pros-
peritas (3) contigit ut aer ei obsequium uideretur prestare.
Ego autem post obitum eius cepi cog(n)itare cuius uitam eli-
gerem, aut matris cui nunquam molestum (4) contigit, aut
patris qui tanto dolore uixit et tanta turpitudine uitam fini-
uit, dicens : Si uita patris bona fuisset, aliquid boni sibi con-
tigisset; si mala, aliquid mali ei euenisset, Et sic placuit mihi
secundum uitam matris uitam ducere. Postea astitit itiihi per
somnum in nocte quidam grandis corpore, terribilis aspectu,
qui dicebat : Quid cog(n)itasti? Cui pre timore dixi : Nichil.
Set ille mihi : Hec et hec cogitasti. Et dixit mihi : Veni mecum
et monstrabo patrem et matrem, ut scias cuius uitam eligas^
Et duxit me in campum pulcrum, redolentem miris odoribus,
cuius magnitudo [et] pulcritudo inestimabilis erat. Et occurrit
[mihi] pater, me aniplexans. Cui ego : Manebo hic tecum, Ille
ait : Non potes modo. Si uero sequcris uestigia mea, postea
manebis. Sed trahens me ille qui duxerat, ducit me in domum
obscuram stridore et dolore plenam. Et ostendit fornacem
ardentem et matrem in fomace usque ad collum, dentibus
stridentem, et uermes eam corroderunt. Que, uidens me^ cla-
mauit : Heu! filia, hec pacior propter opera mea, adiuua me,
(i) Ainsi pom* flagitiosam.
(2) Lisez : substantiam in luxuria.
(3) Ainsi pour serenitas.
(4) Ainsi sans doule pour melestia ou aliquod molestum.
332 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
noli despicere fletum matris tue ; memento doloris mei partu-
rientis te. Tunc, commota uoce et lacrimis, cepi ingemiscere
ctciamare. Sed propter illum qui duxit me adiuuarenon potui.
Vnde post hanc uisionem iuraui uitam patris mei sequi. Ideo
oportet me laborare, ut cum patre quiescam.
CLXX. — DE PETRO ABELARDO ET RELIGIOSIS (i).
Vt dicitur, magister Petrus Abalardus (5tc), semel uilibus
indutus, uolens intra[re] domum quorumdam religiosorum,
uiliter expuisus est. Postea bene indutus cum equis suis pom-
patice ingredienSy quia magni nominis erat, honoriiice recep-
tus est, el, sedens ad prandium, uestimentum suum sepius os-
culabatur. Qui, cum requireretur a fratribus cur hoc faceret,
respondit : Mcrito uestos honoro, quoniam honorauerunt me :
quando uilibus induebar, expulistis me; set propter uestes
honora(s)tis me.
Benignum minoribus, humilem maioribus te exibeas.
CLXXL — DE MILITE iEGROTANTE
ET QUODAM RELIGIOSO (2).
Vndo quidani miles morbo afflictus rogauit quendam reli-
giosuni, ul eo orantc (ad) Dominum a morbo suo liberaretur.
Cui religiosus ait : Die mihi, fratcr, in quo statu dirigis inten-
cionem tuam adDominum? Cui ille : Dum me molestat nior-
bus, tolus animus meus suspirat ad Deum; cum sencio me
totum sanum, in hiis temporalibus aspiro. Et ego, dixit uir
iustus, oro ut Dominus te conseruet in stalu egritudinis in quo
plus timens Deum humiliaris :
Cum fero langorem, fero religionis amorem;
Expers langoris, non suni memor huius anioris.
(i) Dominica ,xxj'^. post octabam Penthecostes, secundum lohannem, Avf-
— Erat quidam Regulus, cuius lilius iufirmabatur.
(2) M^me sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 333
CLXXII. — DE DAVIDE ET SERVO .«GYPTIO (1).
Vnde serui Dauid inuenenint uiuum egyptum (2) in agro,
et adduxerunt eum ad Dauid. Et ait illi Dauid : Cuius es tu,
uel unde aut quo pergis? Qui ait : Puer eglpcius ego sum, ser-
uus uiri (diaboli) Amalechite; dereliquid me dominus meus,
quia egrotare cepi nudius tercius.
Amalechita est diabolus, qui per delicias mundi peccatorem
ducit ad perditionem ; sed, cum pcccator infirmatur, tam mun-
dus quam diabolus, tedio afTectus, nisi peccator quasi letus
cum Domino suo ambulet, ipsum relinquit.
CLXXIIL — DE QUODAM FRATRE VITAM ANGELICAM
DUCERE VOLENTE (3).
[Quidam frater dixit se noUe intromittere de temporalibus,
sed uitam angeiicam ducere. Dixerunt ergo fratres : Exi ergo
et uade in montem; ibi uitam ducas angelicam. Qui, egressus,
post triduum famelicus est reuersus, dicens : Peccaui, date
mihi ad comedendum. Et responsum est ei : Frater, parum
ualet Maria sine Martha.]
CLXXIV. — DE ABBATE ANTONIO
ET QUODAM VENATORE (4).
Quidam uenator, ueniens per siluam, [uidil.] abbatem An-
tonium cum suis monachis; [hoc] displicuit ei. Quod senex
intelligens, ait : Ponas sagittam in archu, et trahe. Et fecit
et iterum fecit. Et ait : Trahe adhuc. Dicit ei uenator : Si
ultra modum traxero, archus frangetur. Dixit ei abbas : Ita
in opere Dei. Si, supra quam mcnsura est, laborauerimus,
(1) M^me sermon.
(2) Lisez : virum aegyptium,
(3) M^me sermoii. Cet exemple manquant dans le ms. 16506, c*est le
ms. 2593 qui en a ici fourui le textc.
(4) M^me sermon.
334 ODONIS DE CERITONA PARABOL/E.
deficiemus. Expedit aliquantulum relaxari. Hac responsione
uenator contemptus (O recessit. Vnde uersus :
Interpone tuis interdum gaudia curis.
CLXXV. — DE JOHANNE EVANGELISTA
ET PERDICE (2).
Dicitur quod lohannes euangelista semel ludebat cum per-
dicc, et cuidam super hoc admirandi (3) respondit : Delectasti
me, Domine, in factura tua (4).
CLXXVL — DE MAGISTRO ADAMO VERBERATO (5).
Et magister Adam semel in capitulo uerberatus [est], qnia
fecit hos uersus, quando in orto rosam tenuit :
Dum teneo florem, dum sencio floris odorem,
Preteriti moris ueterisque recordor amoris.
Sod in refectorio, de pitancia oblitus, ait :
Sub breuitate stiii suus {sic) Adam mimdat a labe (6) :
Verbera patris iiabes, verbera matris habe.
Melius ost onim rationcm reddorc de misoricordia quam de
iusticia.
GLXXVII. — DE FORMICIS ET EARUM REGE (7).
Item quidam, cum prelatum mansuotum habent, contemp-
nunt, sicut Formice, quibus lignum datum est in regem : in-
tinxerunt (8) supor iiiud, ot postoa datus ost serpens qui deuo-
rauit eas.
(1) Lisez: contentus.
(2) MSme sermon.
(3) Ainsi pour admiranti.
(4) Liber psalmonim, C. xci, v. .*).
(5) M(^me sermon.
(6) Vers aussi faulif que denu6 de sens.
(7) M(^me sernion.
(8) Aiusi pour minxcrunt.
ODONIS DE CERITONA PARABOL-*. 335
CLXXVIII. — DE LIGNIS REGEM QU.ERENTIBUS (1).
Super (2) ligna siluarum iuerunt ad oliuam et dixcrunt :
Veni et ymperanobis. Que respondit : Numpquid possum dese-
rere pinguedinem meam^ qua utuntur dii et homines, ut inter
ligna promouear? Dixerunt que [idem] ad arborem ficum.
Que respondit : Numquid possum deserere dulcedinem meam
fractusque suauissimos, scilicet ut inter ligna promouear?
Dixerant que idem uiti. Que respondit : Numpquid possum
deserere uinum meum, quod letificat Deum et homines? Sic
plerique, dulcedinem contemplacionis et pinguedinem bone
operationis ct uinum leticie spiritualis ne per seculi curas
am(m)ittant, prelationes fugiunt; sed postea ligna siluaram
prefecerunt rampnum, id est aliquem cradelem, de quo egre-
ditur ignis iracundie, et [qui] subditos deuastat.
CLXXIX. — DE SOLITARII VISIONE (3).
Vnde quidam solitarius uidit in uisione lohanncm papam
el Sim[m]achum patricium prohicere (4) regem Theodoricum
uinctum manibus et discalciatum {sic) in igncm uulcani, qui
dicitur infernalis, quia prius ambos occiderat.
CLXXX. — DE MILITE ET SERVIENTE SUO (5).
Sicut quidam miles, si seruientem cum brachiis dimissis
uideret, ait : Numpquit es latro suspensus? Si brachiis simul
coniunctis, dicebat : Numpquid es latro ligatus? Si os habe-
(1) M^me scrmon. Voyez plus haut, p. 319, une premifere r^daction
de la meme parabole.
(2) Ainsi pour Similiter.
(3) Dominica ,xxij^. post octabam Penthecostes, sccundum Mattheum,
.xtiiy. — Simile est rcgnum celorum homini regi qui uoluit rationem
pouere.
(4) Ainsi pour projicere.
(5) M»*me sermon.
336 ODONIS DE CERITONA PARABOL-*:.
retapertum, diceret (1) : Numquid uis me mordere? Si clau-
sum : Numpquid me uis osculari?
CLXXXL— DE MAGISTRO PARISIENSI THOMA
ET EJUS EXECUTORE (2).
Vnde, cum quidam magister Parisiensis nomine Thomas
cum infirmitate, qua postea obiit, Parisius egrederetur, quen-
dam magistrum rogauit ut a diuitibus adquireret unde debita
sua persolueret. Cum uero executor non soluendo negligenter
egissety semel et iterum apparuit ei mortuus. Viuus ei^o que-
rebat ab eo qualiter se haberet. Respondit mortuus quod bene,
si eum a uinculis solueret, et sic disparuit. Viuus uero, quia
nondum certus erat de quibus uinculis hoc intelligeret, tamen
suspicatus est quod de uinculis debitorum [loqueretur; sedj
debita non soluit. Tercio apparuit mortuus, flexis genibus et
uinctis manibus, [et] quod ipsum uinculis solueret suppli-
cauit. Qui cum quereretur a quibus, respondit mortuus : A
debitis quibus sum obligatus, et statim recessit. Viuus statim
debita soluit. Vnde mortuus postea ei non apparuit.
CLXXXII. — DE QUODAM CLERICO FLENTE
ET ABBATE BEUNARDO (3).
Quidam clcricus qui in multis dcliquerat, abbatem Bernar-
dum, ut dicitur, adiuit, ut peccata ei confiteretur ; sed in tan-
tum fleuitquod uerbum profcrre non potuit. Abbas, intelligens
quod confiteri uoluit, preccpit quod domum reuerteretur, el
peccata sua scriberet et cartam sibi portaret. Quo facto, cle-
ricus cartam in qua peccata scripserat abbati tradidit. Abbas
legcre uolens omnia dcleta inucnit. Abbas quesivit si peccata
in ea carta scripsit. Qui ait quod sic. Abbas, intelligcns quod
(1) Ainsi pour : dicebat.
(2) MOme sermon.
(3) Dominica .xxiij'^. post octabam Penthecostes, sccwidum Mattheutn,
.xxij*^. — Abeuntes pharisei consilium iniorunt, ut caperent Ihesum JD
sermone.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 337
peccata erant ei dimissa et per misericordiam Dei a cartula
deleta, nullam iniungens penitentiam, ait : Yade et amplius
non pecceSy quia dimissa sunt tibi peccata tua.
Similiter cartulam cordis per confessionem sacerdoti expo-
nasy et Dominus litteras mortis delebit.
GLXXXIII. — DE HIEROiNIMO C^ESO ET DIMISSO (1).
Attendant [curiosi] quod Iheronimus,quia in libros aspexit
Ciceronisy ante tribunal Dei raptus est, et interrogatus cuius
esset conditionisy Christianum se esse respondit; et ille qui
presidebat, ait : Mentiris, Ciceronianus es tu, non Christianus.
Vbi enim est thesaurus tuus, ibi est et cor tuum, et cedi eum
iussit. leronimus uero, cum cedebatur, illum uersiculum se-
cum cog(n)itauit : In infemo autem quis confitebitur tibi (2)?
Tandem cum clamasset : Miserere mei, miserere mei, cepit
deierare, et nomen Dei obstentans (3) dixit : Domine, si
umquam {sic) habuero codices seculares et ipsos legero, te
negaui. Et sic dimissus est.
Sic qui deberent esse scolares quia litteras relinquunt
quibus prescribitur : Hoc dicit Dominus, libros addiscunt qui-
bus prescribitur : Hoc dicit Galienus uel lustinianus; expec-
tant donec flagellis perpetuis torqu[e]antur.
CLXXXIV. — DE SANCTO MARTYRE ET TYRANNO (4).
Quidam sanctus, cum iret ad martirium, requisitus atiran-
no quare christiani cum hylaritate accedant (5) ad tormenta,
respondit quod signaculum crucis in cordibus eorum est im-
pressum. Ideo non est mirum si crucifixum cum gaudio imi-
tentur. Respondit tirannus : Quod ore refers per inspectionem
probabo; et fecit sanctum secari et cor eius scindi; in quo,
(i) M^me sermon.
(2) Psalmarum liber, P. VI, v. 6.
(3) Ainsi pour obtestans,
(4) M<>me sermon.
(5) Aiosi pour aecederent.
22
338 ODONIS DE CERITONA PARABOL^
ut sanctus predixerat, impressionem crucis inuenit, et uiso
miraculo tirannus factus est christianus.
CLXXXV. — DE QUODAM THEOLOGO
COiNSTITUTO JUDICE (1).
Quidam theologus fuit constitutus iudex ut audiret clamo-
res contra feneratores ad usuras restituendas, et in sompnis
uidebatur ei quod proiectus esset in sterquilinium, ut miluos
et aues rapaces caperet. Quid est enim locus causanim, nisi
sterquilinium, ubi turpia, scilicet mendacia, periuria per os
egeruntur? Sed postea hoc officium dimisit.
CLXXXVL — DE OPERIBLS HOMINUM (2).
Vnde in uitas Patrum. Quedam uox ait cuidam religioso :
Veni et ostendam tibi opera hominum ; et, ad quendam locum
ducens eum, ostendit ethiopem scindentem ligna et facientem
magnam sarcinam. Et cum frequencius temptando non posset
eam leuare, plura ligna apposuit. Et dicens (3) eum paululum
ostendit hominem stantem super lacum et effundentem aquam
in cistcrnam pertusam, que eirundebat aquam in lacum. El
iterum duxit eum in templum, et ostendit duos uiros in equis
scdentes et portantes lignum transucrsum, volentesque intrare
per ianuam proptcr lignum transuersum non poterant et
remanserunt foras. Cumque quercrct quid hoc esset, ait : Hii
sunt qui portant iusticiam cum iugosuperbie, nec correpti(4)
humiliantur ut eant in uiam Christi, et ideo remanent extra
regnum Dei. Qui autem ligna incidebat, homo est in peccatis
multis; qui, cum [eorum pondus] subtrahere debeat, augmen-
tat. Qui uero aquam infundit, ille est qui facitopera bona; scd
(1) Dominica .xxiiij", post octaham Penthecostes, secundum Mattkeum,
,viiiy, — Loquente Ihesu ad turbas, ecce piinceps unus accessit.
(2) MSme sermon.
(3) Ainsi pour ducens.
(4) Dans T^dition de 1520 on lit : correcti.
ODONIS DE CERITONA PARABOLyfi. 339
quia in eis permixta mala agit, bona opcra perdit, quoniam
modicum fermenti (sic) totam massam corrumpit.
CLXXXVII. — DE ARISTOTELE CUIDAM SECULARI
POST MORTEM APPARENTE (J).
Dicitur quod Aristoteles apparuit post mortem cuidam
seculariy et quesiuit ab eo quid genus,quid species. Aristoteles
respondit : Frater, non apud nos quid genus, quid species,
scilicet quid pena, quid non, quia peribit consilium a sapien-
tibus.
CLXXXVIIL — DE QUODAM LEGISTA
IN EXTREMIS LABORANTE (2).
Quidam legista, cum in extremis laboranti ofTeretur corpus
Christi et ut communicaret a[d]moneretur consuetis uerbis,
respondit quod communicaret si ius et amici [hoc] sibi dicta-
rent. Ctdixerunt astantes :Ius et amici hoc tibi dictant. Et res-
pondit : Appello. Et statim suffocatus, ut dicitur, iter arripuit
ad inferoSy ubi miserabiliter appellationem persecutus est.
CLXXXIX. — DE DUOBUS EPHESIIS
ET JOHANNE APOSTOLO (3).
Duo honorati uiri ciuitatis Ephesiorum, uendenles omnia
que habere poterant, dantes pauperibus, secuti sunt beatum
lohannem apostolum. Contigit autem ut intrantes urbem Per-
gamum uiderunt seruos suos siricis (4) uestibus procedentes
et in gloria seculari fulgentes. Ynde sagitta diaboli percussi,
tristes efiiciebantur, eo quod se uno pallio uiderunt egentes.
Quod intelligens, apostolus ait : Video uos et animos uestros
(1) M^me sermon.
(2) M^me sermon.
(3) M^me sermon.
(4) Lisez : ^ericis.
340 ODONIS DE CERITONA PARABOL^.
csse mutatos, quia doctrinam Christi nudi secuti estis. AiTerte
mihi uirgas rectas in singulis fascibus. Similiter iussit quod
lapides minutos a littorc maris def(f)errent. Quod cum fecis-
sent, inuocato nomine Domini uirge conuerse sunt in auruni
et lapides in gemmas. Et iussit quod per officinas aurificuni
ct gemmariorum probarent aurum et gemmas. Et dixerunt
quod optimum fuit aurum etgemme prcciosissime. Tuncdixit
eis : Ite, redimite terras quas uendidistis, quia celonim premia
perdidistis. Emite uobis sericas uestes, ut fulgeatis sicut rosa,
que, dum est, odorem et ruborem ostendit, et repente marces-
sit. Et narrauit qualitcr diucs in inferno sepultus est, Lazarus
mendicus in sinu Abrahc requieuit. Hcc dicente apostolo,
cflFcrcbatur (1) ei iuuenis mortuus fiiius uidue, et ad preces
multorum rcsuscitauit eum apostolus, dicens : Ex[s]urgas a
mortuis uinculo resolutus. Hiis duobus Attico et Eugenio an-
nuncies quantam gloriam amiserunt et quantam penam in-
currerunt. Tunc cx[s]urgens mortuus adorauit apostolum, et
increpauit discipulos eius, dicens: Vidi angclos uestros flentes
et angelos Sathane in deieclionc uestra gratulantes. lam re-
gnum Dei uobis paratum ct cx coruscantibus gemmis zetas
instructas, plonas gaudiis, epulis ct doliciis, floribus ct orga-
noruni uocibus amisistis. Loca teiiebrarum plena drachonibus
et stridentibus ilammis el pcuis incomparabilibus, in quo 2
noncessa^njt gemitus et ululatus uobis acquisiuistis. Hoj^t^lis
ergo apostolum ut, sicut nie resuscitauit ad uitam, ita animas
uestras resuscitct ad salutcm. Tunc suscitatus, proslernens se
cum omni populo ct illis duobus, exoraba(n)t apostoluni ut
intcrccderet pro eis ad Dominum. Tunc predicti duo, ad pn^
ceptum apostoli per triginta dies penitentiam agentes, precali
sunt Dominum quod prcdicte uirge ct iapides ad pristinaui
naturam conuerterentur. Quo facto, dixit eis quod Dominns
aceepit penitentiam eoruni et precepit quod uirgc et lapides
ad prisiina loca def(f)erentur.
[{) Ainsi poiir offcrebalw\
\'l] Ainsi |u»ur quibus.
ODONIS DE CERITONA PARABOL^. 341
Hoc exemplum ualet contra eos, qui, sicut canes rcuer-
tentes ad uomitum, respicientes retro cum uxore Loth, peni-
tent eos Sodomam exiuisso, diuicias et mundi gloriam rcH-
quisse.
CXC. — DE MAGISTRO SERLONE ET SOCIO SUO
POST MORTEM EI APPARENTE (1).
Vnde magister Serlo cuidam socio suo egroto pepigit quod
post mortem statum suum sibi nunciaret. Vnde cum aliquod
(sic) diebus post mortem apparuit ei cum capa de parga-
meno (2) intus et extra sophismatibus descripta. Qui requisitus
a magistro qui esset, ait : Sum ille qui promisi ut uenirem.
Requisitus uero qualiter se haberet, dixit se capam portaro
pro gloria quam in disputatione sophismatum habuit, que
turre plus pondera[re]t, et igne grauiter purgatorio torqueri.
Magister uero, penam paruipendens, illum ignem facilem
iudicauit. Et dixit ei mortuus quod manum extenderet ut
facile(m) penam sentiret. Et mortuus unicam guttam dimisit
qui (sic) manum magistri perforauit. Etait discipulus : Talis
sum totus. Magister uero perterritus statim seculum dimisit,
et intrans claustrum hos uersus composuit :
Linquo coax ranis, cra[s] coruis uanaque uanis ;
Ad logicam pergo que mortis non timet ergo.
CXCL — DE CUJUSDAM SEMS VISIOMBUS (3).
Quidam senex narrauit se uidisse angelos leuantcs manus
etgaudentes, quando loquebantur de hedificatione animarum;
quando uero loquebantur de rebus secu1aribus,uidebat porcos
sordidos uolitantes et sordidantes eos qui de hiis rebus loque-
bantur. Cum uero iterum de hedificatione, redibant [angeli|
gaudentes.
(1) M6ine sermon.
(2) Lisez : pergameno.
(3) M^me sennon.
Q.-)»
342 ODONIS DE CERITONA PARABOLvE.
CXCII. — DE QUODAM ABBATE ROGITANTE DEUM (I).
Quidam abbas rogitauit Deum ut donaret ei ne dormiret,
quando sermo fieret ; sed, si uerba detractionis fierent et ocij,
statim in sompno corrueret, ne audiret. Nam dicebat quod
diabolus semper impediret (2) uerbum [Dei]. Vnde dicebat
tale exemplum : Aliquando, cum loquerer de Deo quibusdam
fratribus, occupati adeo [sunt] sompno, ut nec palpebras
mouere possunt {sic), et ideo cepi dicere ociosa uerba, et isti
statim a sompno relicti sunt.
CXCIII. — DE TBIBUS VIRIS (3).
Vnde in uitas Patrum. Tres uiri fuerunt quorum unus
elegit discordantes pacificare, alter infirmos uisitare, tercius
abiit in heremum, uitam eligens solitariam. Tamen duo uisi-
tauerunt illum qui in solitudine manebat, et narrauerunt ei
tribulationes suas, eo quod de discordantibus et de egrotis,
proul uolebant, adimplere non ualuerunt, et querebant quo-
modo solitarius se haberet. Qui reticens misit aquam in ci-
phum, dicens : Respicite in aquam, que erat turbulenta, sed
paulo post facta est clara. In quam cum aspicercnt, uiderunt
uultus suos. Quibus ait : Sic est qui in medio hominum habi-
tat ; inter eos turbatus est ; cum autem quieuerit et maxinio
in solitudine, tunc delicta sua conspicit.
CXCIV. — DE CLJUSDAM SENIS VERBO (4^.
Dixitquidam senex : Quando Moy[sjes intrabat in nube^m .
cum Deo loquebalur ; quando Moy[s]es exibat, loquebatur cuni
populo.
Sic monachus, quando in cella est, loquitur cum Doo:
(1) M^me sermon.
(2) Dans r^dition de 1520 on lit : nititur impedire,
(3) M6me sermon.
(4) MCme sermon.
ODONIS DE CERITONA PARABOLi£. 343
quando egreditur, loquitur cum demonibus. Vnde quidam :
Nunquam minus solus, quam cum solus. Seneca : Quotiens
inter homines fui, minus homo recessi.
CXCV. — DE QUODAM EREMITA, CADAVERE ET
DUOBUS ANGELIS (I).
Vnde cum quidam heremita nares suas prope cadauer
co(h)operuisset, et duo angeli comites eius similiter, quibus
[quesiuit] senex : Et uos odoratis hec? Qui dixerunt : Non, sed
amore tui hoc facimus. Non immundicias corporis, sed ani-
mas peccatrices sentimus.
(1) Mdme sermon.
VERS CITES PAR EUDES
DANS SES FABLES.
§ 1«'. — ANTIQUITE,
OVIDE.
Odero, si potero; si non, invitus amabo.
Amor,, ]. III, XI, 35.
Principiis obsta : sero medicina paratur,
Cum mala per longas convaluere moras.
Remedia amoris, v. 91 ct^2.
Spectatum veniunt, veniunt spectentur ut ipsae.
Art. amatoriaBj 1. I, v. 99.
HORACE.
Ca»lum, non animum mutant qui trans mare currunt.
£p. I, XI, 27.
Quod scmcl cst imbuta recens servabit odorcm
Testa diu.
Ep. I, II, 69 el 70.
Parturiunt montes et cxit {sic) ridiculus mus.
Ars poeticaj v. 139.
§ 2. — MOYEN AGE.
10 VERS LfiONINS.
Si quis amat ranam, ranam putat essc Dianam.
Fallax fortuna, quam sillaba destruit una!
VERS CITfiS PAR EUDES DANS SES FABLES. 345
Stat male securus, qui protinus est ruiturus.
Littus aro, lateremque cavo, dum servio pravo;
Puppe canis latus pro munere reddit hiatus.
Si quem barbatum faciat sua barba beatum,
In mundi circo non esset sanctior hyrco.
Bufo Trahae dixit : Maledictio tot dominis sit!
Ut Pellicanus fit patris sanguine sanus,
Sic genus humanum fit Christi sanguine sanum.
Caseus in rostro Corvi pendebat ab alto.
Vae mihi nasccnti! Vsb nato! Vae morienti!
Vae mihi quod sum ! Vae ! Non vivit filius, eue !
20 VERS RYTHMIQUES.
Pessimus est hostis, qui, cum benefeceris illi,
Fortius insurgit bella movenda tibi.
Tutius est certe modico gaudere salubri,
Quam magnis tristi conditione frui.
Sanctum nulla facit nigra, candida, vestis ovina,
Nec quemquam justum facit unquam crux asinina.
Ampla corona nimis, vestis nigra, bota rotunda
Non faciunt monachum, sed mens a crimine munda.
30 VERS LfiONINS ET RYTHMIQUES.
Sic est qui stultus scandit pernicibus alis :
Incidit a scalis in loca plena malis.
346 VBRS CITES PAR BUDES DANS SES FABLES.
40 VERS ORDINAIRES.
Rodere malo fabam quaia cura perpete rodi.
Mitius inveni quam te genus omne ferarum.
Sordibus imbuti nequcunt dimittere sordes.
Et quandoque nocet omnia vera loqui.
Fragrantes vicino rosas (1) urtica perurit.
Sic multos semper turbat iniquus homo (2) .
Alta cadunt, inflata crepant, tumefacta premuntur.
Hoc retine verbum : Frangit Deus omne superbum.
(i) La mesure exigerait : rosas vicino,
(2) Ge distique, qui se rapporte k la fable xliv De Cane stercorantet so
rencontre dans le ms. Harley 219 du British Museum.
VERS CITES PAR EUDES
ANS SES SERMONS SUR LES EVANGILES DES DIMANCHES.
§ lcr. _ ANTIQUITE.
OVIDE.
Da vacua» mcnti, quo teneatur, opus.
Remedia amoris, v. loO.
Vulneris auxilium Pelias hasta tulit.
Remedia amoris, v. 48.
Cum fueris felix, multos numerabis amicos ;
Tempora si fuerint nubila, solus eris.
Trist,, 1. 1, Eleg. ix, v. 5 et fi.
Quaeritur iEgisthus quare sit factus adulter ?
In promptu causa est : desidiosus erat.
Olia si tollas, periere cupidinis artes {sic).
Remedia amoris, v. 101 et 162, 139.
Turpius ejicitur quam non admittitur hospes.
Trist,, I. V, vf, 13.
Spectatum veniunt, vcniunt spectentur ut ipsae.
Art. amatoriWj 1. I, v. 09.
Fratrum quoque gratia rara est.
Metamorpfioseon, 1. I, v. 145.
Vixquc tenet lacrymas quod nil lacrymabile cemit.
Metamorphoseon, 1. U, v. 796.
348 VERS CITfiS PAR EUDES DANS SES 8ERM0NS.
Risus abest, nisi quem visi fecere {sic) dolores.
Metamarphoseony 1. II, v. 778.
Summa petit livor : proflant {sic) altissima venti.
Remedia amori$y ▼. 369.
Os homini sublime dedit coelumque videre {sic)
Jussit.
Metamorphoseon, 1. !, v. 85 et 86.
HORACE.
Macra cavum repetes, arctum quem macra subisti,
£pt/., 1. 1, VII, V. 33.
Quo teneam nodo mutantem Protea vultus (1)?
£pit., 1. 1, I, V. 90.
Diruit, aedificat, mutat quadrata rotundis.
£pit., 1. 1, 1, V. 100.
Speme voluptatem {sic) ; nocet empta dolore voluptas.
£pit.t 1. I, II, V. 5o.
VIRGILE.
El fugit ad salices, sed (vic) so cupit ante vidcri.
Egl. III, V. 65.
JUVKNAL.
Omne animi vitium lanti conspectius in se
Crimen habet, quanto qui poccat niaior habotur.
Sat. VIII, V. 140 et 141.
CLAUDIEN.
Tolluntur in altuni^
Ut lapsu graviore ruant.
In Rufinwn, 1. I, v. 22 et 2;t.
(1) Les raols nodo et vultus out ^t^ iDtervertis.
YERS CIT£S PAK EUDES DANS SES SERMONS. 349
BOfeCE.
Gaudia pellc,
Pelle timorem,
Spemque fugato,
Nec dolor absit.
Nubila mens est,
Haec ubi regnant.
De Consolatione phUvsophise, 1. I, metrum septimum.
Quid dignum stolidis mentibus imprecer?
Ibidemy 1. III, metnim octavum.
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§ 2. — MOYEN AGE.
1«» VERS LfiONINS.
Vestio, poto, cibo, tectum do, visito, solvo
Et sepelire paro.
Ex quo quis moritur vermibus esca datur.
Ut Pellicanus fit matris sanguine sanus,
Sic genus humanum fit Ghristi sanguine sanum.
In claustro Christi sunt semper quattuor isti :
Cum Giesu Judas, cum Petro fur Ananias.
Sunt tria qua; signes : vas, thus quid signet et ignes ;
Vas homo, thus psalmus, ignis sit spiritus almus.
Si quem barbatum faceret sua barba beatum, 1
In mundi circo non esset sanctior hirco. i
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350 YERS CIT^S PAR EUDES DANS SES SERMONS.
Dixit Bufo Crati (1) : Maledicti sint tot dominati!
Si tibi flere datur, filatus malus inde fugatur.
Hanc in honore pidB candelam porto MaridB,
Lumen de cera, Christus de virgine vera.
Accipe per ceram camem de virgine veram,
Per lumen numen majestatisque cacumen.
Sunt comites : ludi, mendacia, jurgia, nudi,
Parva fides, furta, macies, substantia curta.
Jejuna[n]t medicus, justus, simulator, avarus,
Spiritui, carni, laudi, studio retinendi (2).
Colloquium, visus, contactus et oscula, risus ^
Crimina circumstant, quorum populi mala gustant.
Est iter angustum quod ducit ad aethera justum.
Sic potuit clauso Christus prodire sepulchro.
Qui capit indigne, digne cruciabitur igne.
Semus evangelii in dtiobiis versibiis continetur :
Jugiter ignorant, docet; ardcnt, praHerit; orant
Ut maneat, restat; discumbit, se manifestat.
Cum bene pugnabis, cum cuncta subacta probabis,
Quod magis infestat, vincenda superbia restat.
Ante[a] siccari posset mare, vel numerari
Omnis arena maris, quam census abundet avaris.
(1) Va de Crati etant loiig, la regularitd du vers exigerait : Bufo in-
quit Crati.
(2) Ce distique se refere aux quatre esp^ces de jeCines.
VBRS CITfiS PAR EUDES DANS SES SERMONS. 351
Fallit jurantem juratio facta per artem.
QudB mihi cuncta dabit, promissio cuncta negabit.
Nam dicunt e vel a quotquot nascuntur ab Eva.
Attrahe per primum, medio rege, punge per imum;
Gollige, sustenta, stimula vaga, morbida, lenta.
Ploratur lacrymis amissa pecunia veris.
Gustus et olfactus, auditus, visio, tactus,
Hi male regnando nos superare volunt.
Tempore, mente, loco, conditione, modo (1).
Mella sub ore tenent, corde venena fovent.
De sacerdote :
Sobrius et prudens voto, sine crimine vivens,
Doctus et omatus, verbo manibusque modestus,
Hospes non cupidus sit presbyter atque pudicus;
Talis apostolica qui praesit regula jussit.
Sponsae, Tobias dormitant, Petrus, Helias;
Ha; mora et hic lassus, hic tristis et hic tribulatus.
Vulnera quinque Dei sunt medicina mei;
Vulneribus quinis nos erue, Ghriste, ruinis.
Egerit, irretit, tabet, suspenditur, aret,
Se levat, inflatur, surgit, moritur, tenuatur (2).
(1) Par les cinq mols dont il est form^ ce vers indique cinq genres
rabos commis, d^aprfes Eudes, par les maris.
(2) Cest k la mouche que ce distique est consacr^.
352 YERS CIT£S PAR EUDES DANS SES SERMONS.
Elevor in primis, regno, ruo, vertor in imis;
Glorior elatus, descendo mortificatus ;
Regnabo, regno, regnavi, sum sine regno.
Scire potes mores per motus exteriores.
GoHigo, poto, cibo, solvo, tcgo, visito, condo (1).
Semper inardescit, non cessat, nec requiescit.
Sic cedit, sic compta fuit, sic flamina nevit.
Si vis felicem te fore, redde vicem.
Dum fero langorem, fero religlonis amorem;
Expers langoris, non sum memor hujus amoris.
Interpone tuis interdum gaudia curis.
Linquo coax ranis, cras corvis, vanaque vanis :
Ad logicam pergo quae mortis non timct ergo.
Quumque flagellamur modulis, ut corripiamur,
Ut dc germana Moysi legitur liialc sana.
Est qui torquetur, Deus ut sic glorificetur.
Ut ca3cus natus, niillius labe reatus,
Ne fastus surgat, plures afflictio purgat;
Angelus, ut Sathana?, Paulo datus est, nec inane
Sunt qui torquentur, ut purius examinentur,
Ut recitant vates, Job agente per omnia grates.
Est qui torquetur, ut perpetuo crucietur.
Gladibus Herodis lectis, tibi talia prodis.
Dum teneo florcm, dum sentio floris odorem.
Pra»teriti moris veterisque recordor amoris.
(1) II s'agit dans ce vers des sept oeuvrcs de la cliarile.
VERS CITfiS PAR EUDES DANS SES SERMONS. 353
20 VERS RYTHMIQUES.
(]um sexagcsimum fructum capiant viduati,
Triccsimumrque] ferant uxoribus associati,
Virgine* dabitur centesimus integritati.
Vinea culta fuit; cultores pramia quaerunt;
Non labor a^qualis, sed equalia dona fuerunt :
Qui venit extremis, dispensatore vocante,
Tantumdcm recipit quantum qui venerat antc.
Sic Deus ostendit quod, quandocumque velimus,
Aggrediamur opus, certi de munerc simus.
Vivit inops, moritur miser et jejunus honorum,
Qui decios sequitur femineumque forum.
Angele, qui meus es custos pietate superna,
Me tibi commissum salva, defende, guberna,
Terge meam mentem vitiis et labe veterna,
Assiduusque, precor, mihi sis vitae[que] lucerna.
Quattuor ista : timor, odium. dilectio, census
Saepe solent hominum rectos perveiiere sensus.
Uxor, villa, boves ca?nam clausere vocatis;
Mundus, cura, caro coBlum clausere renatis.
Cui satis est quod habet, satis illum constat habere;
Cui nihil est quod habet, satis illum constat egero.
Ergo facit virtus, non copia, sufficientem,
Et non paupertas, sed mentis hiatus, egentem.
3" VERS LEOMNS ET RYTUMIQUES.
Sputa, llagella, mina^, crux, clavi, lancea, spina*
Felici fine sunt nostra^ meta ruinae.
23
354 VERS CITES PAR EUDES DANS SES SERMONS.
Est caro nostra lutum, patris sapientia sputuni:
Fit genus humanum tali medicamine sanuni.
Mundat, fecundat, servat dantcmque decorat,
Pugnat et expugnat, sociat, corrobo a , orat;
Extinguit, redimit, illuminat, ampliat, ungit(l).
Cum fex, cum fimus, cum res vilissima simus,
Unde superbimus? Ad terram terra redimus.
Surgas hac hora qua surrexit Deus hora;
Est dampnosa mora; vigila, cor contero, plora.
40 VERS ORDINAIRES.
Si sit spinosa via, lubrica vel tenebrosa,
Calceus et baculus lumenque tibi socientur.
Nobilitas generis, pra^latio diviti^que,
Corporis ac animo^ dotes dant esse superbum.
Nil mihi rescribas, attamen ipse veni.
Cantabil vacuus coram latrone viatoi-.
Sunt evangelica tria cantica stando canenda ;
Quct» sunt : Magnificat, Nunc dimittis, Benedictus.
Fossa dabit tcllus, optato tempore, fructus;
Fossa caro Christi Cirlica regna dabit.
Pra^propere, laute, nimis ardenter, studiose 2).
Israel et Jonathas, Esail, Sodomita, sacerdos.
(1) Cos trois vcrs i'nuraereiit les efTels de raumOne.
(2) Dans ce verssonl vis^eslesquatre faronsdc pMierconlrclfjeAue.
VERS CITfiS PAR EUDES DANS SES SERMONS. 355
Spernere mundum,
Spernere nullum,
Speraere sese,
Spernere spemi.
Anna tribus nupsit, Joachim, Cleophae Salomaeque;
Tres parit, has ducit Joseph, Alpheus, Zebedeus;
Christum prima, Joseph, Jacobum, cum Simone Judam;
Altera quae sequitur Jacobum parit atque Joannem.
Crede Deo, vel crede Deum; plus credo valere,
Si credas in eum, quam vel ei vel eum.
Forma, favor populi, fervor juvenilis opesque
Subripuere tibi noscere quid sil homo.
Fistula dulce canit, volucres dum decipit auceps.
Non vox, sed votum, non musica chordula, sed cor;
Non clamans, sed amans {i ) cantat in ore Dei.
De fama. In mensa beati Augustini scriptum erat :
E minimo crescit, sed non cito fama quiescit.
Quamvis mendacium crescit eundo, tamen,
Si quis amat dictis alienam carpere vitam,
Hanc mensam indignam noverit esse sibi.
Vana salus hominis, vanus decor, omnia vana;
Inter vana nihil vanius est homine.
Spiritus est Satanae caro, vermis, mammona mundi;
Unica plus duplici pars sua cuique placet.
Instabilis mundus, qui puncto nobiliores
Permutat dominos et cedit in altera jura.
(1) Dans quelques maiiuscrits il y a : Non clamor, sed amor.
356 VERS CITBS PAR BUDES DANS SES SERM0N8.
Tinctio, chrisma, caro, dolor, unctio, lectus et ordo
Intrant, firmantur, pergunt, redeunt abeuntque,
Scandunt, servantur per septem sacra fideles.
Frigidus, o pueri, fugite, hic latet anguis in herba.
Parcite paucorum transfundere crimen in omnes (1).
Ex se pro merito falso plus omnibus inflat.
Alta cadunt, inflata crepant, tumefacta premuntur.
Hoc retine verbum : Frangit Deus omne superbuni.
Vas fcedum corrumpit aquas et sordida fundit;
Purum pura dabit, mens quoque novit ideni.
Exprimit os mentem, docet os quod concipit illa;
Turpia dum loqueris, mensne pudica manet?
Sperne deos, fugito perjuria, sabbata serva;
Sit tibi patris honor, sit tibi matris amor.
Non sis occisor, mu3chus, fur, testis iniquus,
Vicinique thorum resque caveto suas.
Nunquam bella bonis, nunquam discrimina desunt.
Mens mala, mors intus, malus actus, mors foris, usu^,
Tumba, puella, pucr, Lazarus ista notant.
Crescit amor nummi quantum ipsa pecunia crescit.
Non proprium quicquam est, pacto quod mobiliore,
Nunc prece, nunc prctio, nunc vi, nunc morte suprema.
Permutat dominos et cedit in altera jura.
(1) Vers appiique par Eudes aux moiues.
VERS CITiS PAR EUDES DANS SES SERMONS. 357
Styx odium, Flegeton [sic) ardens, oblivio Lethe(s),
Gochitus {sic) luctus, triste sonans Acheron...
Hunc probat, hunc munit, reddit, manifestat et addit.
Mors in me teritur, nomen et inde traho.
Quod dccuit reges cur mihi turpe putem?
Adjuvat in bello pacatae ramus olivae.
Verbera patris habes, verbera matris habe .
Rodere malo fabam quam cura perpete rodi.
EX ODONE DE CERITONA
TAM COMPILATiE QUAM IMITATiE
FABULiE.
ODONIS DE CERITONA FABULIS ADDITA,
GOLLECTIO PRIMA ^'\
I (XXXV). — (FoL 9) QUALITER REX ANIMALIUM
CONGREGAUIT OMNIA ANIMALIA CORAM EO, ET PRECEPIT
EIS VT OMNIA OSCULARENTUR ADINUICEM.
Rex animalium conuocauit omnia animalia bruta, ct
constituit vt oscularentur adinuicem, vbicunque obuiarent, in
signum federis, pacis et amoris. Postea quidam Lupus obui-
auit cuidam Oui, que se longe retraxit ab illo, maliciam suam
per[h]orrescens. Cui Lupus : Accede, carissima, vt edicto regis
nuper edito pareamus, multis afTatibus blandis interpositis.
Respondens Ouis, in promissis suis non confidens, eo quod tot
mala in animalia sui generis sepius molestus est. Vnde Lupus
conuenit cum ea, quod resupinus clausis oculis iaceret et sic
oscularetur eam, ne incideret in edictum. Cui Ouis inprouida
adquieuit, et subito accessit ad eum, et osculans uix euasit a
faucibus eius iniquis, dicens : Quamuis dulciter loquaris colo-
ratum amorem pretendendo, maliciam tamen tuam consuetam
in opere non poteris simulare.
Misiice. Sic est de falsis amatoribus et nocere assuetis.
II (XXXVI). — DE DUOBUS VICINIS TERRAS
CONFINES HABENTIBUS.
Duo erant uicini terras confines habentes et sibi inuicem
inuidentes, vt de talibus sepc contingit. Postea contigit quod
(1) Ce recueil de fables a ete litteralement tire du ms. Harley 219 de
la Bibliotheque du British Museura. Chaque fable porte deux numeros.
Le premier indique le rang de chaque fable dans cctte edition et Ic second
celui qu'elle occupe dans le ms.
362 ODONIS FABULIS ADDITA,
ambo in infirmitate detenebantur; quorum alter moriebatur.
Quod audiens alius pre letitia prosiluit a cubiculo, et sanum
se esse dicens, precepit cibum sibi dari ; qui vescendo statim
sufTocatus est. Etcum aller eorum quemdam religiosum habuit
sibi multo amore obligatum propter beneficia que sibi veniens
conferebat, contigit quod religiosus ille, timens pro pena et
dampnacione amici sui, eo quod inuidia tentus decessit, sepius
Deum deprecatus est, vt sciret statum eius, si quidem oracio
vel quid aliud sibi posset subuenire. Tandem, quasi dormiens,
ductus est a quodam angelo ad quemdam locum fumosum et
valde fetentem, vbi in quodam igne fetorem intol(l)erabilem
emittente viditduos homines se securibus percucientes, vsquc
in pecias minutas se lanientes, quas decidentes ilamma cod-
su(m)niabat; etdidicit ab angelo, duce suo, quod illi erant
vicini, de quorum statu peciit certificari, et audiuit ab angelo
quod oracio quorumcumque illis numquam esset valitura,
nec vlla opera caritatis qua viuentes penitus caruere.
Conclusio. Discamus ergo Deum diligere, quoniam prior
dilexit nos, deinde proximum sicut nosmetipsos, etc.
III (XXXVII). — DE DUOBUS SGLUTIS MILITIBUS
IN EADEM VILLA HABITANTIBUS
Duo crant milites soluti in eadem villa habitantes, quorum
alter uxorem traduxit formosam in nupiijs discumbentem. Al-
ter miles pro sua pulcritudinc concupiuit, et captata oportuni-
tate, multis blandicijs et variis promissis inierpositis, do amore
interpellauit eandem. Ipsa tamon nec prece ncc precio potuii
emolliri. Quod cum vidisset, miles precalus, non paucis minis
intersertis, dicebat quod parles transmarinas adiret ct nigro-
manciam addisceret, vt voti compos fierei inchoati. Ipsa au-
tem, crucis signaculo insignita ct in Christi virtute confisa,
dixit quod nec ipsum, nec artem suam prosentcm vol futuram
expauit. Itinere autem ar[r]epto, in socunda dieta ad missam
audiuit pulsare, et ab equo doscondenscapellam intrauit. Missa
^
COLLBCTIO PRIMA. 363
vero celebrata, sacerdoti confessus est, et causa sui itineris
expressa, videlicet pulcritudinem predicte matrone, sacerdos
quesiuit ab illo si ab incepto vellet desistere pro amore cuius- *
dam domine multo pulcrioris, que illi nuberet, si placeret.
Milite quidem annuente, sacerdos ^iniunxit ei vt singulis die-
bus illius anni psalterium Marie Virginis diceret gloriose, et in
fine anni dominam sibi promisit centies pulcriorem. Miles
ipse, domum rediens, sibi iniunctum fideliter adimpleuit, et
in vltimo die anni illius promissionem sacerdotis expectans,
quamdam (fol. 10) capellam inirauit, et, coram ymagine beate
Virginis psalterio perorato, vidit quamdam dominam incom-
parabilem ad se venientem que dicebat : Quia sacerdos meus
tibi me promisit fore copulandam, veni vt tibi nuberem. Et
insignum amorisetmemorie an[n]ulum aureum digito militis
apponebat ; et dixit, quandocumque an[n]ulus ille euanesceret,
statim ad sponsam suam esset pacifice migraturus. Per pro-
cessum autem temporis miles ille, diues mirum in modum
factus, magnum conuiuium faciebat. Finito autem prandio,
in tempore loture miles inter conuiuantes pro nimia cogita-
cione immobiliter, quasi extra se positus, erectus astabat.
Omnibus autem admirantibus et pro stupore silentibus, voce
clarissima loquebatur, petens a domino vt quilibet quod
magis diligeret possideret,et,respiciens ad digitum,an[n]ulum
non videbat; vnde decessum suum im[m]inere cognoscens, co-
ram conuiuentibus rei geste seriem reuelauit, et ipsis presen-
tibus ab hac luce migrauit.
IV (XXXVIII). — DE QUODAM PATREFAMILIAS QUEMDAM {sic)
ASPIDEM HABENTE DOMESTICUM {sic),
Quidam paterfamilias quemdam Aspidem adeo domesticum
fecerat, vt singulis diebus, a camera prodiens, ad mensam
eius, quasi victum petiturus, mansuetus accessit, nemini infe-
rens lesionem. Deinde per processum temporis duos catulos
quos peperorat secum adduxit, quorum alter nondum domes-
864 ODONIS FABULIS ADDITA,
ticus iilium patrisfamilias toxico infecit. Quem quidem catu-
lum ob tantam ingratitudinem in presencia circumsedencium
' mater crudeliter interfecit, et, quasi rubore et pudore confusa,
in cameram rediit nec vltro comparuit.
Conclusio. Ex quo in tali bestia tanta (sic) pudor extitit,
quod ingratitudine confusa nunquam companiity multo magis
nobis racionabilibusy tam versus Deum, a quo omnia habemus,
quam versus nobis benefacientes, ingratitudo imponenda est,
et erubescere tenemur, quando debitum nostrum benefaciendo
non persoluimus.
V (XXXIX). — DE BEATO GREGORIO SOLITARIAM VITAM
PERAGENTE, HABENTE VRSUM MANSUETUM.
Beatus Gregorius, solitariam vitam peragens velud here-
mita, fudit preces ad Dominum vt sibi daretur quicquam in
solacium,ety egrediens oraculum, Vrsum reperit mansuetum,
cuicuram ouium suarum, paucarum licet, commisit, sibi iniun-
gens vt singulis diebus, hora prandij domum rediens, secum
vesceretur ; quod factum est. Et cum sanctus memorans super
hoc casu non modicum iocundabatur, vicini quidem languore
et liuore marcescentes, occiderunt Vrsum. Ceterum, cum hora
consueta Vrsus non rediret, sanctus stupefactus tetendit aii
pascua; et, Vrsum interfectum aduertens, condolebat non
solum super interfectione bestic, verum etiam super peccatis
interficientium, et, cum a quodam hil(l)areretur ct consola-
retur, respondit se pro casu interficicntium proximo futuro
vltra modum perter[r]eri. Quo linito, lepra percussi sunl
ignominiosa.
VI (XL). — EXEMPLUM ANSELMI SUPER EODEM.
Anselmus cor humanum molendino semper molire consti-
tuto comparat signanter, quod dominus seruo suo commisit,
vt suam annonam tantum molat; quod, cum vacuum fuerit.
COLLEGTIO PRIMA. 365
aduersarius domini supcrueniens nititur occupare, arenas ct
calculos iniciens vt elidet, sordes et palias, vt occupando
soffocet, cenum et picem, vt conglutinct quecumque nouerit
nociua.
Constrtictio. Sic cor nostrum, Ghristiconclave(m) et molen-
dinum, vt que Dei sunt solum contempletur et molat imper-
petuum consecratum, si noster aduersarius, vt Ico, rugiens et
querens quem deuorct, vacuum inueniat, annonam suam ini-
cere conatur. Et scitote quod humani gencris seductor morem
castrum obsidentium imitatur, qui debiliorem partem muro-
rum diligenter explorant, ad quam iacula sui bcIHca, ct maxime
per que sepius solent expedire, proiectant; sic in proposito;
cor enim hominis castrum est, cum quinque sensibus et sep-
tem donis Spiritus sancti circumuallatum ; custodias ergo dili-
genter, etc.
VII (XLI). — DE ASINO NOLENTE VENIRE AD
PARLIAMENTUM LEONIS.
(Fol. 11) Lco edixit vt omnia animalia coram eo compare-
rent, et, illiscongrcgatis, peciit si quod animal abcsset. Gui res-
ponsum erat quod quidam Asinus aberat, in quodam prato viridi
et delectabili nimis se depasccns delicate. Pro quo producendo,
Lupum tanquam fortem et Vulpem tamquam prudentem,
suorum poscente consilio, transmittebat. Qui accedcntes ad
Asinum memoratum, sibi nunciarunt vt morc aliorum coram
domino suo comparcret, illius cdictum humilitcr auditurus.
Qui respondens dixit se tali preuilegio tutum, quod ab omni-
bus bannis et edictis qualitercumque emergentibus fuerat
exemptus. Nuncij iam dicti, vt eius priuilegium legerent,
pecierunt; quod Asinus concedebat. Altercacione quidem
exorta inter Lupum et Vulpcm quis coriim legeret, sors ceci-
dit super Vulpem, quc peciit preuilcgium sibi demonstrari.
Gui Asinus dixit : Sub pede dcxtro Icuato lege coniidenter. Et
Vulpis accedentis oculos percutiendo auulsit. Vnde Lupus
366 ODONIS FABULIS ADDITA,
precauens dixit : Qui clerici probantur periciores, non sunt
in opere cauciores.
Mistice. Per Leonem moraliter intelligo racionem que de
omnibus que fecerat homo disponit, per Lupum fortitudinem,
per Vulpemprudenciam, per Asinum carnem pondorosum (^ir )
et delicias appetentem, que racioni contempnit obedire et pru-
denciam nimis appropinquantem excecat et confundit, etc.
VIII (XLII). — DE QUODAM REGE INFIRMO CUPIENTE
SGIRE SI SUPER HOG MORERETUR.
In libro Regum (1) scribitur : Quidam rex egrotauit, et
iussit cuidam clientulo suo vt, pergens ad quemdam deum
suum, quereret ab eo si in illa infirmitate esset moriturus
necne. Cui nuncio, obiter a domino missus, Elias p^opheta
dixit : Dominus tuus morietur, quia falsum deum consulere
voiebat. Nuncius reuersus domino suo retulit que viderat. Cui
rex : Que statura, que indumenta talia tibi nunciantis? Que
cum a nuncio audierat, dixit : Elias propheta est ; et iussit cui-
dam militi suorum, qui sub se .l. homines habebat, vt Eliam
quereret et inuentum adduceret. Qui pergens. inuenit eum in
montc orantem,etdixit : Homo Dei, descende, vt cum domino
meo loquaris. Qui dixit : Si homo Dei sum, deprecor vt ignis,
de celo descendens, te et tuos consuraat. Et ita factum est.
Consequenter rex alium militem cum totidem misit ad eun-
dem, et homo idem euenit quod de priore. lam patet quod
nullam molestiam intulerunt prophete, et tamen consumpti
erant propter voluntatem, quam habnerunt, in ipsum delin-
quendi, si adduxisse potuissent, etc.
Concltisio. Ergo ammoueamus et euitemus tam malas co-
gitaciones quam opera iniqua, quia ex cogitacione scquitui
opus, etc.
(!)Liv. IV, C. I, V. 2ii 12.
COLLECTIO PRIMA. 367
IX (XLIII). — DE QUODAM SANCTO HEREMITA
VRENTE DIGITOS SUOS
OB CAUSAM FORNICACIONIS EUITANDE.
Quidam erat heremita, cuius habitacio a quadam ciuitate
non multum distabat. Quam sepe ingrediens, verbum Dei
populo predicabat precipue contra vicium luxurie, a qua, me-
diante Dei gracia, multos reuocauit. Gui quidam lenones inui-
debant et fame sue splendorem obfuscare proponebant, etcon-
siiium inierunt vt quamdam iuuenculam, quasi media hora
noctis, ad portas eius sedere facerent et clamare, vt in domum
suam reciperetur. Quod ita factum est. Heremita, vocem mu-
iieris audiens et pietate commotus, ipsam iogredi iubebat et in
domo sua recipiebat. Que cum ibi esset et vir sanctus in suo
thalamoy exclamabat, dicens se timore perter[r]iri non mo-
dico. Quam vir misericors in cameram suam recepit, etstatim
incendio luxurie excitabalur, et sibi ipsi quod sequitur dixit:
0 miscr et miserrime, contra spurciciam luxurie semper pre-
dicasti, dicens quod lenones igne gehennali essent imperpe-
tuum comburendi; videas primo si igne seculari, qui multo
frigidior est, comburi pati poteris. Et ad candelam poliicem
sinistre manus cum digitis colateralibus porrigens, omnes
fere flamma consumpsit pre libidinis feruore (fol. 12) quasi
non senciens. Quo facto fabricatores sceleres (sic) hostiis frac-
tis introibant, virum diu acriter reprehendenles. Quibus ma-
num combustam ostendcbat, et hoc videntes, ad tcrram pro-
stratiyVeniam ilagitabant, enarrantes rem et reicausam; et, ad
iuuenculam venientes, eam exanimem inuenerunt, et dolore
percussi pro se et pro anima puelle, virum Dei lacrimabiliter
flagitabant, vt illis remittens tantam iniquitatem pro puelle
resuscitacione Christum dcprecaretur. Et vir Dei, precibus
eorum obtemporans {sic), orabat;et, resuscitatam puellam vi-
dentes, resipiscebant et conuertebantur ad Dominum, etc.
368 ODONIS FABULIS ADDITA,
X XLIV). ~ DE CLERICO LUXURIOSO, DIMITTEME
FORNICARl IN QUADAM VIGILIA
BEATE MARIE PROPTER AMOREM EIUSDEM.
Quidam clericus diues multarum et variarum mulierum
pociebatur amplexibus, et habebat quemdam famulum, qui ex
officiosuo singuiis noctibus puellassibi adduceretpoUuendas;
et quadam vigilia beate Virginis niulierculam quam proui-
derat optulit domino suo, qui, comperiens vigiliam beate
Virginis esse, dixit se ad honorem Marie, matris et virginis,
nocte illa a peccato suo velle abstinere. Consequenter eadem
nocte Virgo dulcissima sibi apparuit sompnienti, propter vite
immundiciam vehementer ipsum reprehendens. Verumtamen
dixit se a filio suo ad com[m]odum sui litteram impetrasse
quam sibi tradidit, et euanuit. Qui expergefactus inuenit litte-
ram in pugillo suo, in quo versus iste scribebatur :
Cessa, condono; pugna, imio; vince, corono.
Ideo, si quis velit abstinere ab illicitis, patebit et processus
optimus.
XI (XLV). — DE DUOBUS SCOLAKIBUS. SEPULCRUM
OUIDII ADEUNTIBUS PROPTER ERUDICIGNEM.
Duo orant scolares, qui adierunt sopulchrum Ouidij. vt ab
eo quicquam addiscorent, eo quod sapions fuorat. Quo per-
uento, vnus pcciit vt sibi vcrsus officacior quom Ouideus [sic]
composuorat, sibi ostondorotur. Cui vox intonuit dicens :
Virtus est licitis abstinuisse bonis.
Alius sociorum quesiuit poiorcm vorsuni quom Ouidiuscom-
posuerat, et sibi dictum ost :
Omne iuuans statuit Jubilor [sln esse bonuin.
Hiis auditis, consilium inierunt vt pro anima Ouidij Chris-
tum oxorarentpor Pater noster ct/Iwe, ol quiamalum iudicium
COLLECTIO PRIMA. 369
sibi preelegerat et orationem sibi dampnato proficere non
nouerat, dixit :
Nolo Pater noster; carpe/viator, iter.
Augustinus : Si diues es, lauda fortunam; si generosus,
lauda parentes ; si pulcher, expecta parumper, et non eris.
XII (XLVI). — DE QUODAM MILITE LATRONE, CONUERSO
PER QUEMDAM SANGTUM EPISGOPUM.
Quidam erat miles, qui dux et magister erat latronum
multorum, multisque annis iniurians transeuntibus, paucos
reliquit inspoliatos. Qui quadam vice, in armilustrio a ma-
nerio suo non multum distante, cum suis complicibus causa
mdi perpetrandi existens, iussit quemdam episcopum cum
suis transeuntem sibi adduci, adductumque spoliauit, spo-
liato iniungens vt, ad manerium suum tendens cum sua fami-
lia, secumiantaretur(^tV).Quiquidemepiscopus,militis habita-
culum ingressus, quesiuit ab eo vt de solempnitate diei more
consueto verbum Dei predicare licenciaretur, optentaque
licencia quesiuit si omnes de curia militis essent presentes, et
circumspiciens miles dixit pincemam abesse, quem queri
precepit et produci. Qui, quesitus et latenter inter cistam et
parietem horribiliter ingemescens inuentus, productus est ita
deformis apparens, quod omnibus videntibus incussit pauo-
rem. Qui, cum ab episcopo in virtute Ihesu Ghristi requisitus
quis esset et quare se talem gessit, dixit se quemdam diabo-
lum esse et illi militi xiiii annis insidiatum fuisse, vt, inspecta
oportunitate, ipsum de medio causante suanequicia eriperet;
set se non valentem ostendebat, eo quod singulis diebus quin-
quies orationem dominicam cum salutacione beate Vii^inis
tociens exorata dicebat; et ab episcopo iussus est vt in propria
figura reuolaret ad infemum ; recessit, timorem quasi into(I)-
lerabilem (fol. 13) videntibus incuciens. Et hiis visis et audi-
tis, miles cum suis complicibus, omissa pristina prauitate,
24
370 ODONIS FABULIS ADDITA,
penitentia ducti,abepiscopo absoluti sunt, etepiscopus cum
suis recessit indempnis.
Augustinus : Quanto moderamine ab illicebris {sic) [et]
aspectibus mortalibus est abstinendum, ex quo per visum in
mortem corruit mater viuencium, id est Eua. Sepe regula
increpat quod oculus commendat.
XIII (XLVII). — DE QUODAM, OPERE MANUALI VELUD
ORTHALANUS (sic) VIUENTE.
Quidam erat opere manuali velut orthalanus viuens; qui
mediocriter cotidiano deducto residuum Ghristi pauperibus
erogauit optimamque salutem corporalem possidebat. Cui ad-
uersarius generis humani inuidens in forma hominis sugges-
sit vt sibi ex labore suo pro etate seniii prouideret ; et ortha-
lanuSy sue suggestioni obtemperans, per processum temporis
lagenam plenam denariorum in occulto deponebat, et statim
infirmitate incurabili pedem habuit detentum. Quem multis
medicis ostendebat, et ex predictis denarijs congregatis nichil
proficiebat. Et ultimo quidem {sic) superueniens dixit se curari
non posse, nisi pes amputaretur, et statuebant inter se vt in
crastino abscideretur. Nocteque sequente reclinans in grabato
dixit : Deus, pater misericordiarum, confiteor me in immcn-
sumdeliquisse, nec imperpetuum rerum cumilacioni {sic) insis-
tam, vt me in presenti adiuues.Cui Christus inmisit angelum
suum qui dixit : Miser, iam sensisti quid rcrum prodest accu-
mulacio ele[e]mosineque retractio. Et pedem infirmum manu
suatangens, plene curauit. Et mane facto, more solito, in orto
suo valide fodiebat, et medicus, veniens ct per relatum ope-
rantis qualiter sanatus est cognoscens, Christum magniBcc
collaudabat.
XIV (XLVIII). — DE QUADAM MATRONA, QLE AB
OMNIBUS SANGTA PREDICABATUR.
Quedam erat Matrona, que, liminabasilice crebro ter(r)ens
et oracionibus ibidcm insistens, ab omnibus sancta predica-
COLLECTIO PRIMA. 371
baiur. Que grauiter infirmata iussit presbiterum sibi adduci,
et, vitam suam sibi confitens, ab eo com[m]unicabatur. Et, cum
sacerdos ille domum venisset, requisitus est vt ad quemdam
pauperem egrotantem properanter veniret, et hac eadem hora,
vt ad dictam matronam rediret, rogatus est. Et cum sacerdos
ipsam omnino mundam speraret, ea relicta, ad pauperem ten-
debat. Qui interim mortuus est. Vnde presbiter ingemens de-
precatus est Ghristum vt ad corpus anima rediret, ne periculum
incurreret, et ita factum est; mortuusque resuscitatus, quasi
fetorem sentiens innumerabilem, hinc inde expuebat; et,cum
a presbitero rogatus esset causam talis gestus exprimere, dixit
quod angeli demonum animam dicte matrone cum tanto fetore
ad infemum deportabant, quod totus mundus vix sustineret.
Quod cum dicto presbitero videretur incredibiley quesiuit
causamtalis dampnacionis. Responditque resuscitatus ipsam
bonam in omnibus extitisse, excepto quod in eam delinquen-
tibusnonnouit remittere, hocquecausam perdicionis extitisse.
XV (XLIX). — DE QUODAM SACERDOTE, SOMPNIENTE
QUOD PUTEUS PROFUNDISSIMUS
ERAT AD PEDES EIUS CILICIO COOPERTUS.
Quidam erat sacerdos, cui sompnienti in lecto suo appa-
rait quod ad pedes lecti erat puteus fedus et profundissimus,
cilicio coopertus, et angelus accedens optulit ei patenam calicis
plenam oblatis, quas iussit vt com(m)ederet. Presbiter autem
perter[r]itus misericordiam expostulauit, quid talia signarent
diligenter inquirens. Gui angelus, in mi^ericordia Ghristi
iurans, dixit quod, oblatis illis com(m)estis, per puteum ibi
parentem in infernum statim esset descensurus, nisi obstaret
et iuuaret hestema confessio quam sacerdos emiserat : Confi-
temini. Ergo huius relatus territus pauore, et vt cognosceret
quales essent ille oblate, iussit ei vt manum extenderet; et
quamdam oblatam superposuit, que manum incontinenti
penetrauit. Hiis visis et auditis, presbiter penituit.
372 ODONIS PABULIS ADDITA,
Omnia igitur sanat vera confessio cum contricione et satis-
factione condignis, etc.
XYI (L). — (Fol. 14) DE MULIERE ADULTERINA MORTUA,
FILIO SUO SACERDOTI APPARENTL
Mulier quedam coniugata filium habuit legitimum ex
viro suo; qui, ad sacerdocium promotus, reiigiose viuebat.
Alios vero duos in adulterio concepit. Qua defuncta, l^iti-
mus eius filius sacerdos, soi[l]icitus de salute anime matris
sue, multas pro ipsa missas celebrauit^ orans Deum ins-
tanter ut eius statum scire mereretur. Quodam igitur die,
oranti apparuit forma cuiusdam mulierisy de cuius capite
flamma obscura exire videbatur; iabia quoque eius et linguam
bupho horribilis rodere non cessabat ; ab vberibus autem eius
duo serpentes dependebant sugentes eam, cutis vero corporis
reuersa et quasi ignita in terra dependebat. Ego» inquid, fui
mater tua, et ecce quibus suppliciis pro peccatis meis eter-
naliter deputata sum. Et requisita de singulis, respondit : In
capite crucior, ut vides, pro ornatu meretricio capillorum; in
lingua et labiis, pro locucionibus malis et vanis et osculis
adulterinis; in mamillis, quia hiis lactaui filios spurios; in
cute, pro ornatu vestium, quas post me fluentes in terra[m]
trahere consueui. Et hiis dictis disparuit.
XVII (LI). — DE QUODAM DIUITE, PAUCA CUM PAUPERIBUS
COMMUMCANTE ET OB HOC
BONORUM SUORUM DETRIMENTUM PATIENTE.
•
Quidam diues, cum pauperibus pauca communicans, bono-
rum suorum sentiebat detrimentum, ct ad se conuersus cotidie
quinque denarios er(r)ogari pauperibus instituit, et instinctii
diaboli bonis innidcntis ab illa ele[c]mosina manum retrahebat,
et maiorem rerum sentiens diminucionem, iussit suo serui-
enti vt singulis diebus, ipso ncsciente, quinque denarios pau-
peribus erogaret, quia, tanta auaricia detentus, personaliter non
COLLECTIO PRIMA. 313
potait. Seruiente enim iussum domini sui perimplente lar-
giusque mendicis erogante, mirum in modum adaucte sunt
domini facuitates. Quod dominus comperiens famuium aduo-
catum rogabat si quod iussit perimplesset. Qui se in omnibus
mandato suo affirmabat obtemperasse et vltra fines mandati
egentibus erogasse, et cum dominus ille virtutem ele[e]mo-
sine tantam animaduertebat, largius pauperibus distribuebat,
Ghristi per omnia obediens mandatis.
XVIII (LII). — DE QUODAM PATRE DUORUM FILIORUM
DIUITE ET VALDE CUPIDO.
Erat quidam paterduorumfiiiorum, diues et valde cupidus,
multarumque rerum iniustus congregator. lunior filius mo-
nasterium ingressus est. Pater decessit, heresque patris dete-
rior de medio sublatus est. Religiosus ille superstes, de statu
patris et fratris sui certificari desiderans, optinuit peticionem,
ductusque est a quodam se deducente in infemum, et ibidem
patrem et fratrem innumerabili pena prospexit afflictos, audi-
uitque patrem filio suo dicentem : Maledicaris imperpetuum,
quoniam amore tui, vt tibi prouiderem, talia patior ! Gui filius
et heres : Verum ociam tu maledicaris in euum, quoniam
pretextu tue false accumulacionis has penas intoI(I)erabiIes
sustines ! Ecce quale solacium a falsa cumilacione [sic) procedit.
XIX (LIII). — DE QUODAM MILITE INFIRMITATE DETENTO,
QUI SUUM ARMIGERUM
EXECUTOREM SUUM CONSTITUIT, ETC.
•
Miles erat quidam, qui, cum armigero suo et suo nepote
sub rege Garolo expedicionem ingressus, infirmitate detine-
batur, et armigero suo, executori suo constituto, iniunxit vt
equ[u]m suum bellicosum venderet, et precium eius pro sua
anima erogaret. Quo defuncto, armiger ille equ[u]m sibi ipsi
reseruauit, domini mandato omnino pretermisso. Cui dominus
apparens soli vaganti dixit : Ecce iam septennio penas passus
374 ODONIS FABULIS ADDITA,
sum in purgatorio, a quibus, si fideliter peregisses, me tota-
liter eripuisses. Ynde tibi nuncioquod haceadem die morieris,
in infemum ob hanc causam deportatiduSy ibidem imperpe-
tuum moraturus.
XX (LIV). — DE QUODAM CONTEMPLATIONI DEDITO, DESl-
DERANTE SUPER OMNIA SCIRE QUID
ESSET DEO ACCEPTABILIUS, CUI SATHAN APPARET.
Yir quidam, contemplacioni deditus, super omnia scire
dcsiderabat quid esset Deo acceptabilius. Gui Sathan, in forma
hominis apparens, dixit : (Fol. 18) Medietas lune, rotunditas
solis et quarta pars rote. Cui talia ignoranti et vehemencius
studenti angelus Christi apparuit, tante sol[l]icitudini8 causam
perquirens. Cumque vir ille causam reuelasset, angelus dixit :
Talia tibi nuncians verum dixit, dolose tamen; sicque para-
bolam angelus edisserebat : Medietas lune hanc litei^am G de-
monstrat, cuius figuram luna semiplena representat; solis
autem rotunditas 0 figurat, et quarta pars rote R significal.
Quibus tribus litteris copulatis, hec dictio cor efficitur, volens
denotare quod aliud quam cor hominis Deus non desiderat.
XXI (LV). — DE QUODAM CANONICO SECULARI ET FILIA
CUIUSDAM lUDEI LUXURIOSE ADAMANTIBUS.
Quidam canonicus secularis et christianus filiam cuius-
dam ludei luxuriose adamauit; set per longa dierum spatia
ad eam nuUo modo attingere poterat, vt eam carnaliter cognos-
ceret, licct illa sibi consensissel, quia circa eam custodiendam
magnam diligenciam pater adhibebat. Ynde accidit vt dicta
mulier, quodam tempore quadragesimali, canonico sibi subito
obuianti talibus verbis alloquitur : Enim, inquid, scio quod
per longum tempus me dilexisti, et te michi dilectissimum
super omnes recognosco, et quia tempus oportunum ad nos-
trum propositum pcrflciendum adhuc nequaquam acciderit,
te ad presens premunio, vt, si propositum tuum complere
COLLECTIO PRIMA. 315
dcsidereSy in nocte Parasccues iam proxima instantc, ad me
secure venias, quia pater meus et plurcs alij dc gentc nostra
diuersis angustiis ct infirmitatibus illo die sunt fatigati et mul^
tipiiciter flageUati, ita quod illa nocte nuUus de nobis aiiquod
malum suspicere presumet. Suis dictis canonicus adquiesccns,
Ucet hoc cuiUbet christiano scire esset ncphandissimum {sic),
iUa noete sacra Parasceues cum iUa concubuit. Vnde contigit
quod pater pueile summo mane ad lectum fiUe veniens, ipsum
canonicum cum illa inuenit, et cupiens illum interficere non
audebat, quia dictus canonicus nepos erat episcopi ilUus ciui*
tatisy et sic illum abire permisit. Ynde, cum illc canonicus
in iilo sancto sabbato Pasche episcopo missam celebranti mi-
nistrari oporteret, conscius sibi de peccato suo, vehementei
ingemuit. Set confidens de Dei misericordia ad ministerium
suum trepidus accessit, et circumspiciens vidit patrem puelle
cum multis ludeis ecclesiam cum magno impetu intrantem,
vt ipsum coram episcopo et omni populo publice delestaret[ur],
et vt peccatum suum coram omnibus manifestaret et sic peni-
tus eum confunderet. Set ille canonicus, vt vidit, corde con-
tritus, oculos ad celum erexit, et cum gemitu a Christo veniam
postulauit, promittens se de cetero, dum in hoc seculo viueret,
mediante Dei gratia, soli ipsi esse seruiturum. Mira res, omnes
ilii ludei episcopo accurrunt, et quilibet eorum ore aperto
coram episcopo inhiabat; set Dei prouidencia nuUus eorum
aUquod verbum emittere vel pronunciare valebat, set omnes
quasi elingues in conspectu populi stabant. Ynde episcopus,
estimans ipsos in opprobrium fidei christianc aduenisse, et vt
diuina obsequia impedirent, commonuit omnem populum
christianum dictos temerarios ludeos extra ecclesiam effugare ;
quod et factum est. Quod miraculum videns, canonicus Deo
gratias reddidit et omnia lacrimanti episcopo per ordinem
narrauit. Qui perfectam vitam duxit postea et honestam ac
dictam puellam ad fidem Ghristi conuertit et baptizatam sanc-
timonialem fecit; cuius vita extitit laudabilis vtrisque animis
in fine Deo commendatis.
376 ODONIS FABULIS ADDITA,
XXII (LVI). — DE QUODAM HCREMITA CONTRA DOMINUM.
MURMURANTE, QUIA VITAM INIQUORUM IN HOC
SECULO ESSE PROSPERAM ET VITAM
BONORUM ADVERSAM GOMMUNITER ASPIGIT.
Heremita quidam Deo deuotuSy videns quamplures homi-
nes flagitiosos et peccatores in omni mundana prosperitate
gaudere, omnes vero iuste et sancte viuentes multas et varias
tribulaciones et infirmitates paupertatisque opprobria coin-
muniter sustinere, contra Dominum sepius murmurauit. Vo-
lens vero (fol. 16) Deus causam tanti dubii euentus seruo suo
manifestare, misit sibi angelum, qui, ad eum veniens, secum
ire precepit. Qui, simul proficiscentes, venenmt prima nocte
ad hospicium cuiusdam patrisfamilias, qui Deum muitum dili-
gebat, et deuote ac recte viuebat; qui eos, hospitalitatis gratia,
curiose suscepit et benigne cunctaque eis necessaria libenter
ministrabat, et de quodam cipho sibi valde caro, quem super
omnia mundana diligcbat, potum eis ministrabat. Set an-
gelus et heremita mane surgentes abinde recessenmt. Ange-
ius vero ciphum prenotatum secum asportauit, heremila solo
vidente, omnibus aliis ignorantibus. Et sic recedentes ad hos-
picium cuiusdam viri llagitiosi et pessimi nocte altera vene-
runt, apud quem, licet cordo maiiuolo recepti, hospitati sunt.
Gui angelus illum ciphum iribuit, et, sic ab illo mane de(s)ce-
dentcs, ad palatium cuiusdam viri poteniis iertia nocte suni
recepii. Erat auiem ibi quidam senescallus, ad cuius nutum
omnia pendebant, que ad dominum dicti palaiij quouismodo
periinebant. Mane auiem facto, angeius ei heremita exeunies
inuenerunt dictum senescallum sianiem super pontem cuius-
dam magni fluminis, quem angelus, in veriice capitis acci-
piens, in profundum proiecit, vbi protinus expirauit. l^roli-
ciscenies auiem jveneruni quaria nocie ad domum cuiusdam
viri coniugati, qui de uxore sua tantum vnum infaniem noui-
ter naium iam in cunabilis uagieniem habebai; de quo mul-
ium gaudebat. Quos ille, cum gaudio suscipiens, omnia illis
COLLECTIO PRIMA. 377
op[p]ortuna fecit beniuole ministrari. Die autem lucente, an-
gelus infantem in cunis iacentem strangulauit et mortuum
reliquid {sic). Et sic iter arripientes abierunt. Heremita vero,
de eius operibus timens et stupefactus, ita eum ailoquitur :
Gerte, inquid, non bonum angelum, set demonem te reputo,
quia sic aperte opera tua testantur. Gui angelus : Frater,
crede michi quod uere Dei angelus sum ego, et ab ipso ad te
missuSy vt per opera, que iam te vidente peregi, intelligas et
addiscas vt vlterius de operibus Dei iudicare non presumas,
nec contra eum audeas murmurare, quia temerarium est et a
Deo prohibitum. Ynde propter hoc veni, vt tibi desiderium
suum manifestarem. Expositio. Ynde primo, vbi apud patrem
famiiias fuimus hospitati, eius ciphum abstuli hac de causa,
quia sanctus erat ille et Deo deuotus; set quia iilum ciphum
multum habuit cordi, ita per talem amorem ab amore Dei ali-
quantulum declinaret et sic decrescendo premium amitteret ;
et illum ciphum pessimo homini nocte sequente tradidi, vt
pro opere nobis per ipsum collato remuneraretur, quia bonis
etemis est priuatus. Senescallus autem, qui in flumine erat
precipitatus, iiiiqu[u]s et maliciosus erat, ac etiam, si viuere
potuissety nunquam se emendare curassetet quanto diucius in
culpa permanerety tanto acriori pena in inferno torqueretur,
et ideo extinctus est, vt mors vicijs finem imponat, et iili mi-
sero pena leuior inferatur. De puero autem, quem in cuna-
bilis strangulauiy sit tibi notum quod pater et mater eius-
dem ante ortum dicti pueri de bonis suis sibi a Deo collatis
ele[e]mosinas et alia opera caritatis iargiflue fecerunt; set, ex
quo natus est puer, talibus npn intenderunt, set auare ad
heredem nouiter natum collegerunt, vt et ipse diues fieret,
tenaciter detenuerunt (sic)y et idcirco, nisi puer sufiTocatus
fuisset, pre amore iilius et eorum auaricia dampnarentur. Et
sic accidit de mirabilibus operibus Dei. Et hiis dictis euanuit,
et heremita, ex premissis bene eruditus, ad propria remeauit,
et motiones huiusmodi a mente sua penitus expellebat, Deo
gratias in omnibus exhibendo.
378 ODONIS FABULIS ADDITA,
XXIII (LVII). — DE QUADAM CONTENCIONE INTER
AQUILAM ET RATUM.
Facta fuit contencio inter Aquilam et Ratum quis eorum-
clarius videre poterit. (Fol. 17) Dicente Rato quod cicius pre-
dam suam locis tenebrosis capere sciuit et verius videre quam
in luce, licet fuerit parua mica panis, et ab Aquila querente si
predam suam in tenebrosis videre sic poterit : Non> inquid
Aquila; hoc non habeo ex natura. Ergo, ait Ratus, clarius te
video. Certe, inquid Aquila, videtur michi quod deformis est
talis natura, qui tantum gaudet et operatur in tenebris, cum
omnis naturalis bestia delectatur in luce, quia qui male agit
oditiucem, sicut tu, bubones, buphones, nicticorates et cetera
de spurco genere animalia progenita, que, velud latrones seu
fures, viuunt de rapina; set pocius probabo claritatem visio-
nis mee, ex hoc quod rex sum omnium valatilium {sic), et
inter alias virtutes meas innumerabiles loca aeria alis pene-
trabo, alcius omni volatili volando, et quantumque superius
in aere eleuatus fuero a terra, ex prelucida tantum et preclara
visione oculorum meorum in profundis vallibuspredam meam,
quamcunique exiguam, a longc prospicio, et aliquando video,
tam vallibus, montibus, planis, quam sep[t]is, siluis, fossis
pluribus et diuersis vicibus, uno ictu oculi; ubique desidero,
habore potero, eligendo et descendendo, quod volo pro libito
capio. Hecsuiit verba, dixit Ratus; set probemus in facto quis
nostrum clarius viderc poterit. Etquomodo probare potcrimus
huius rei veritatem, dixit Aquila, nisi mecum per aera volare
poteris? Cui Rato : Si vis, ascendam humeros tuos, et me sup-
portabis in altum, et sic apparebit quod verum est. Illis taliter
concordatis, ascendcnte Rato super scapulas Aquile, suppor-
tauit eum in tantam altitudinem aeris, quod Ratus nichil vi-
debat de terra. Tunc ait Aquila : lam video terram, montes
et valles, et in fossis, foueis, sept[t]is diuersis, cadauera iacen-
tia, ad predam meam paratura. Et dixit Rato : Nonne ista
vides?Qui respondit : Nichil terrenum video. Tunc ait Aquila:
COLLECTIO PRIMa. 379
Ergo clarius te video. Tunc Ratus perter[r]itus, quia videre
non poteraty ait : Descende ergo vt predam accipias, vt appa-
reat verum quod asseris. Descendente ergo Aquila, Rato in
humeris suis tabescente, cum nimio impetu, Ratus aperuit
oculos propinquius terra(m), et vidit quemdam aucipem {sic),
sub dumo latentem, qui super quoddam cadauer recia et
laqueos (te)tendebat, protinusque ab humeris Aquile a longe
saltauit et laqueos deceptorios prudenter euasit. Aquila vero,
super cadauer de periculo inprouiso descendens, incidit in
laqutos, et ab aucupe captus est et sic miserabiliter captiua-
tus. Cui Ratus prope stans exprobauit Aquila[m], dicens :
Heu pro(t)h pudor! vt qui tam a longe pre omnibus te clarius
prospexisse iactasses, propinquos tibi laqueos non vidisti. Ego
autem, videns periculum, euasi prouidus. Ex quo patet verior
mea conclusio, quia iam tibi superest ineuitabilis confusio
propter tui visus defectum, euidenter vt apparet.
ExposUio, Aquila ista est prelatus, vel doctor sciencie tem-
poralis vel spiritualis, qui, dignitate, potestate aut sciencia
prediti, super omnes sibi inferiores per aera volant, scrutantes
et a longe videntes, id est intime studentes, id est cupientes
bona temporalia, et ea extorquentes, pauperum possessiones
sibi vsurpantes; quia sunt quamplures, quamuis villas, cas-
tilla, reditus quasi infinitos habeant, nichilominus ad mesna-
gium vel placeam, licet paruam, proximi prope adiacentes vel
pauperis, oculos dirigunt, vt per vim sibi rapiant. Vt Regum
tertio [iibro] (1), qualiter rex Achab concupiuit vineam Nabothi
per consilium uxoris sue lesabelle, et inique amouebat eam,
etc., sic cimulantes {sic) sibi thesauros, vt diuicijs habundent
ad superbiam et inanem gloriam, quibus loquitur propheta :
Ve qui predaris, nonne [et ipse] predaberis (2)! Dicunt enim
tales, quod quamplures regiones peragrati sunt debellantes, et
multa mira se fecisse affirmantes, et de suis actibus, ad reci-
tandum quasi nulla, pompose seipsos gloriantes, thesauros et
(1) Voyez C. xxi, v. \ et s.
(2) Voyez Proph6tie dlsaie, C. xxxiii, v. 1.
380 ODONIS PABULIS ADDITA,
patrimonia sua pro patrie defensione se expendisse ficte pro-
testantes, vt ex huius colore de suis pauperibus tenentibus et
aliis valeant aliqua extorquere. (Fol. 18) Similiter prelati in
correctionibus suis a longe vident et subditos suos pro mini-
mis culpis infestant et pecunijs ex[s]poliant non zelo iusticie,
immo amore Domini mone[n]te, se[d] vere propinquius se non
videnty et faciunt vt metrice scribitur :
Prelati temere credunt sibi cuncta licere ;
Credit enim Cayphas omne nephas (nc) sibi fas.
Seipsos male dispositos non vident nec com[m]ensales sibi
propinquiores et caros, moribus omnibus inhonestos, superbos,
luxuriosos, auaros, gulosos, detractores, accidiosos et in onmi
gestu spirituali indispositos, non corripientes, set potius fa-
uentes et nutrientes, taliter bona ecclesiastica inique deuo-
rantes; sic supplicium etemum sibi adquirunt, quia non sa-
piunt que Dei sunt, set talia terrena, secundum apostolum
Paulum, quasi canes auidi omnia deuorantes. Tales vero tam
domini spirituales quam temporales, licet oculis corporeis per
scienciam et potestatem clare dicuntur videre, nichilominus
spirituaiitcr oculi eorum tenebrescunt, nec vident spiritualem
inimicum diabolum iatentem et inuisibilem, qui super talia
transitoria mille laqueos ponit deceptorios, quibus inuoiuit
quampiures miseros et secum ducit ad inferos. Que quidem
pericula Ratus euasit, hoc est : homines simpliciter et rectc
viuentes, Deum timentes, proximo non iniuriantes, diem mor-
tis semper pre oculis habentes, de minimis sibi a Deo datis ipsi
intime gratias agentes, ele[e]mosinas et penitenciam agentes,
bonis operibus semper insistentes, perfecta caritate Deo pla-
centes, in eo firmiter credentes, bona vcl mala, tribulaciones
aut infirmitates patienter sustinentes, misericordiam conse-
quentes, omnia pericula bene euadent; sic laqueos diaboli
preuidentes et se prudenter ab eis custodientes, et salui ei
liberi, ad vitam peruenient sempiternam, ad quam perducat
Deus ipse. Amon.
COLLECTIO PRIMA. 381
XXIV (LVIII). — DE DUOBUS SERPENTIBUS DEBELLANTIBUS
ET QUODAM MILITE VNI EORUM ADIUUANTE.
Accidit quod quidam miles, per siluam equitans, vidit duos
serpentes adinuicem debellantes, quorum vnus, ab altero fere
superatus, clamauit ad militem dicens : 0 miles in armis stre-
mmSy qui me in bello isto vides in articulo mortis positum et
me iuuare non curas, descende ergo vt salues me, et tibi exinde
reddam mercedem. Descendensque miles lanceam suam infixit
inter Serpentes, eos sic separando, potentiorem efFugando et
inpotentem def(f)endendo. Quo facto, Serpens ille, quem a pe-
riculo mortis liberauerat, per lanceam militis scandens impe-
tuose Ysque ad scapulos, militis circa coUum se circumuol-
uenSy violenter infestare temptauit, firmiter astringendo. Cui
miles : 0 cruenta bestia, cur taliter pro meo beneficio me ni-
teris strangulare? Et Serpens : Gerte reddam tibi mercedem
per me promissam. Tunc miles : Peruersa est huiusmodi mer^
ces : ego te a morte liberaui, el tu econtra michi mortem inten-
tas; set rogo te vt discedas a me, et aliud non quero a te meri-
tum. Non discedam a te, inquid Serpens ; set, secundum naturam
meam, reddam tibi pro bono malum, quia talis est iam cursus
huius mundi; super quibus habeamus iudices, si velis, videli-
cet tres bestias, quibus primo obuiabimus, singillatim causam
istam inter nos iudicaturas, et eorum iudicio finali pareamus.
Quo pacto inito, obuiauerunt primo cuidam Equo, staloni seni,
cui miles salutando dixit : Rogo te, iudica inter nos, narrans
per ordinem qualiter factum fuerat. Et, auditis ex vtraque
parte proposltis, dixit stalonus : Vero experimento didici in
hac causa iudicium dare. Eram enim in curia regia a iuuen-
tute nutritus et pre pulcritudine, fortitudine, velocitate et
ceteris virtutibus meis domino regi precipuus fui, frenis,
sellis aureis et vestibus nobilibus omatus, optime pastus,
lotus, comptus et stramentis moliibus omni die renouatus.
Per me autem dominus meus multa bella peregit et plures
honores adquisiuit; set, quia iam senui et vires deficiunt,
382 ODONIS FABULIS ADDITA,
omnibus beneficiis mei (j)s oblitis, expulsus sum a curia, vagus
et profugus, (fol.l9)debilis, fame, nuditate et frigore oppressus
hic et prostratus. Ecce quale meritum cursus mundi reddit
propter acceptum beneficium, et sic de vobis simile est iudi-
cium. Quo dicto, miles dolens et ulterius proficiscens obuiauit
cuidam Boui senio confracto ; cui, causam predictam seriatim
exprimens, petit iustum iudicium inter ipsum et Serpentem
discerni. Certe, inquit Bos, sicut ego pro beneficio meo iudi*
catus sum, ita a simili vos iudicabo. Per multos enim annos
seruiui domino meo, trahens in piaustro et caruca arans ter-
ras suas, omni tempore subdendo coUum meum iugo suo, et
semper paratus ad omnia pro com[m]odo et libitis suis michi
imposita, et nunc, quia deficit virtus operandi, extractus sam,
vt senex, a sociis meis in istam pasturam, non pro meo com-
modo, set vt, cum pinguis fuero, me occidant et com(m)edaDt.
Ecce ego pro labore corporis mei omnibus diebus meis quale
beneficium in fine habebo. Hic est cursus seculi, et aliter de
vobis nescio iudicare. Audisne, inquit Serpens, o miles, iudi-
cium istorum duorum sapientum. Queramus ergo tertium, vt ex
ore eorum trium scias te verum habei*e iudicium. Procedentes
vero viderunt Vulpem coram eis ambulantem, vocauitque eum
miles, dicens : Attende, prudentissima bestia, et iudica equi-
tatem inter me et istum Serpentcm. Quo attendente et querelas
causc ex vtraquc parte audientc, dixit Vulpes : Et si me iudi-
cem inter vos constituitis, oportet me scdendo iudicare. Videns
que ibi tumulum tcrre scdebat vt judex, ipsis milite et Ser-
pente in Vulpcm iudicem consentientibus. Tunc ait Vulpes :
Dic mihi, Serpens, vbi fuisti, quando, tu et miles, primo ad
inuicem locuti fuistis. Certe, inquit Serpens, super terram. Et
Vulpes ad eum : Desecndc crgo ad terram, quia omnino opor-
tet vos scparari, vt singillatim et separatim vestram causam
potero cxaminarc; aliter nequeo verum iudicare. Serpens vero.
ad preccptum iudicis dcscendcns pcr lanceam, pausauit super
terram, sentenciam auditurus. Tunc Vulpes ad militem : Et tu.
miles, quomodo vidisti primo Serpentem? Miles inquit : Equi-
COLLECTIO PRIMA. 383
tans sUper equum meum, et lanceam habui in manu mea erec-
tam. Tunc Vulpes : Ascendas igitur palefridum tuum cum lan-
cea modo quo prius. Quo ascenso, dixit Vulpes : Nunc estis vt
primo fuistis ; ideo nunc instat tempus iudicandi. Et addidit :
Vale, miles, et vaie liber, quocumque volueris, et amodo cum
prauis non te inmisceas, quia nunquam nisi malum a talibus
optinebis nec reportabis; ideo caueas de cetero. Et tu, Ser-
penSy reuertere ad naturam tuam; superpectus tuumgradieriSy
terram comedes inter vepres, tribulos, spinas et rampnos, ha-
bitabis etiam in cauemis terre, et ibi miserabiliter peribis (1).
Expositio. Sic multociens contigit, quod, licet boni chris-
tiani iniquos et peruersos bonis suis sustentant et supportant
et a morte liberant, nichilominus, quasi serpentes, illos, per
detractiones et inuidiam ex eorum malicia procedentes, in
quantum possunt, grauant et mortificant ; de quibus vulgariter
dicitur : Erue furem a furcis et te non desinet abinde infes-
tare, quod valde serpentinum et diaboiicum est, malum pro
bono reddere; set quid dicant Equ[u]s et Boset pessimi homi-
nes dierum malorum inueteratiyqui secundum cursum mundi
iudicant? Erit eis secundum quod dicitur per prophetam (2) :
Ve, qui dicitis maium bonum et bonum malum, ponentes
tenebras lucem et lucem tenebras ! E contrario quid dicit pru-
dens Vulpes, id est Christus, per David? Cum accepero tem-
pusy ego iustitias iudicabo. Iste Vulpes in rubea pelle, per
stigmata passionis sue, in die iudicij separabit oues ab [hjedis,
serpentes a militibus, id est tales filios diaboli a suis fidelibus,
facietque militem ascendere super palefridum, hoc est, rein-
tegrabit corpus cuiusque fidelis cum anima supersedente, et
ibunt liberi in vitam eternam. Serpentes vero, id est filii
huius lucis, inter vepres et rampnos, id est inter penas infer-
nales, comedent terram, hoc est, ibi luent (fol. 20) delectatio-
nes terrenas illicitas eternaliter quas hic habent, et peribunt
de terra viuencium, quam Dominus promisit fidelibus suis et
({] (ien^se, C. iir, v. i4 et ss.
(2) Voyez la Proph^tie d'Isaie, C. v. v, 20.
384 ODONIS FABULIS ADDITA,
diligentibus se, cuius terre participes atque nos Christus faciat
coheredes! Amen.
XXV (LIX). — DE MURE VOLENTE FILIAM SUAM
DESPONSARE.
Mus quedam habens iiliam, tenens eam pulcher[r]imam
omnium creaturarum, cogitauit in se cui eam poterat gradus
et status pari debite desponsare, et videns Lunam noctanter
claram et fulgidam, salutando eam, dixit : Salue, Luna. Cui
Luna : Bene tibi sit, domina Mus. Ad quam Mus : Quia pre-
potens, pulcherrima, viribus et virtutibus es potentissima,
volo quod habeas iiliam meam in vxorem, quia alteri quam
domino prepotentissimo, prout te reputo, eam nuhere cum
honore non potero, nec intendo. Certe, inquit Luna, non sum
talis, nec tante potestatis quante me asseris, quia nichil pro-
prium habeo splendoris, set solombdo a domino meo Sole, qui
me sufTraganeum suum in absencia sua ad ministrandam lu-
cem constituit, dum ipse quiescit. Ideo, si [nuUi] nisi domino
summo filiam tuam in matrimonium dare intendis, dominum
meum Solem inquiras, qui virtute et potestate dominata {sic
pro dominatur) in toto mundo. Et ait Mus : Vbi est ille domi-
nus tuus Sol? Ccrte, domina^ inquit Luna, cras summo mane
inuenics eum in loco presenti. Tunc Mus, valedicens Lune,
cum filia sua recessit. Veniensque mane ad Solem, salutauii
eum, dicens : Venio ad te, domine Sol, cum generosissima
filia mea, vt eam habeas in vxorem, quia bene decet talem
dominum prepotentissimum cam in coniugem suam optinere.
Tu cnim, domine, radijs spiendoris mundum illuminans,
cxpellis tenebras, crcsccre facis et virescere omnes herbas et
arborcs, scilicct in mira pulcritudinc cxcellis omnes crea-
turas. Ad hcc Sol : Si filiam tuam michi quasi potentissimo,
vt dicis, vclis maritarc, scias pro ccrto potentiorem me esse,
qui scpius splcndorcm, calorem ct ccteras vircs meas impedit
et pcrturbat. Et quis est ille, ait Mus, qui te superare poterit
quouismodo? Certe, inquit Sol, dominus Nubes, qui quo-
COLLECTIO PRIMA. 385
tiens voluerit, obumbrat splendorem lucis mee, et quicquid
per calorem aridum feci ipse per ymbres et rores madificat.
Quo audito, processit ad Nubem, dicens salutando : Validis-
sime domine, ex quo precellis omnes alios dominie et potes-
tate, volo quod habeas filiam meam in uxorem. Cui iile : Vera
domina Mus, non obstante aliqua potestate mea, est quidam
dominus prepotens et pomposus, qui me semper insequitur,
et violenter percutit et dispergit, et me de loco ad locum agi-
tare non cessat, pre cuius timore per omnia fugitiuus incedo,
et si me arripere poterit, ad terram et mare prosternit et
demei^it. Et quod est nomen eius? inquit Mus. Qui respondit :
Ventus, qui per quatuor partes mundi dominatur. Recedens
Mu8 venit ad Ventum, et, facta salutaeione, dixit Mus : Me-
tuende domine, pre omnibus domin(ar)is quem omnia tremes-
cunty ecce filiam meam adduco et tibi principi fortissimo eam
matrimonio trado copulandam, ex quo potestati tue nichil
potest resistere. Gui Ventus : Licet fortis viribus existam,
quod domos, arbores et cetera magna prosternere pluraque
mirabilia facere potero, nichilominus est hic in proximo quod-
dam Castellum super rupem petrinam firmissime fundatum,
quod per cgc annos omnibus viribus meis subruere et preci-
pitare non p6tui; vnde fateor illud forcius me. Quibus dictis,
Mus cum filia Castellum adiit; cui et dixit : Inuictissime do-
mine, tibi quem nuUus potest vincere duco filiam meam, vt
eam habeas in uxorem. Gui respondit Gastellum : Licet forte
sim, et quasi insuperabile, est tamen quedam parua bestia
que me multum infestat, murosque mcos sufTodit, et, me in-
uito, per cauemas ingreditur et egreditur ; cibaria mea comedit
et consumit, et, quod pessimum est, me sub pedibus suis con-
culcat et super capud meum stercora sua (foL 21) dimittit; cui
nuUa ianua, (h)ostia, fenestre, scu aliqua firma clausura pos-
sunt resistere aut excludere, et sic supra me presumit habere
dominium ineuitabile. Gerte, dixitMus, potentissimus est ille,
et quod est nomen eius? Respondit Gastcllum : Domina, Mus
uocatur. Eya ergo, dixit Mus ad filiam suam, ecce nunc exper-
25
386 ODONIS FABULIS ADDITA, COLLECTIO PRIMA.
tum est quod non est equiualens generi nostro ; propter quod
redeamus et celebremus nuptias tuas in genere proprio. Cele-
brantibus illis conuiuium nuptiarum cum omnibus de genere
suo, subito de quodam angulo venit niger Catus saltans; spon-
sum et sponsam arripiens vngulis suis, deuorauit, omnesque
conuiuantes efiugauit. Et sic nuptie conuerse sunt in luctum
ct lamentum.
Exposicio. Ita sunt quamplures de seipsis temerarie presu-
mentes, omnem intencionem suam curis secularibus impo-
nentes; de nullo gradu sunt contenti, set per terrenas digni-
tates de gradu in gradum in altum tendentes, cadunt ab aito,
vt pote ftiius pauperis. Cum sit aliqualiter literatus, contrahit
eum Luna que interpretatur defectus^ id est, in illo gradu
habet defectum rerum temporalium. Deinde venit ad Solem,
id est ad beneficium ecclesiasticum. Set quia beneficiati per
extorciones dominorum temporalium sunt oppressi, ascendunt
ad Nubem, id est ad dominos temporales, vt sint officiarii in
tenebris obumbrantes Solem, id est iusticiam, curam anima-
rum perinpendentes. Deinde ad dignitatem vel temporale domi-
nium, id est ad Ventum translati sunt; in quo statu Ventus
dominatur, id est vana gloria et adulacio ribaldorum. Postea
CastoUum adeunt, id cst, aflectant cpiscopatus vel cardinalis
aul pape dignitatem, seu fastigium imperiale vel regale. Qui
debcrcnt cssc muri et turres huius Gastelli, id est ecclesie, ad
dcbcilandos omnes tirannos ct ecclesic sanctc inimicos: sel
subintrant in hoc CastcUum pcr cauernas et secreta foramina
Murcs parui, id cst ypocritc fingentcs se simplices, id est sanc-
titatcfm] simulantes per adulacioncs, per prcccs, cantantcs Si
dedero{i)y^i\ii fine contrahuntmatrimonium in sua natura.id
cst incarnalibus dcsidcrijs. Quos niger Catus, id est mors vel
diabolus (qui) talcs dcuorabit, ct estrangulabit tam sponsuni
quam sponsam, id cst tam corpusquam animam. Tunc fugicnt
omncs araici conuiuantcs, parumpcr eo pauperibus er(r)o-
gantcs. ctc.
{\) Libcv psalnwnimf C. xxxi, v. 4.
ODONIS FABl LIS ADDITA,
GOLLEGTIO SEGUNDA
0!
I (LXXXIX). — (Fol. 29) DE QUODAM FILIO DILITIS
CLAUSTRUM INTRANTE.
Quidam filius diuitis, considerans se iu breui moriturum,
claustrum intrauit. Pater ipsius claustrum destruere voluit.
Set filius ei obuiam venit et ait : Domine, quare istud ceno-
bium destrucre proponis? Qui respondens ait: Fili mi, totum
destruam, nisi ad seculum mecum reuertaris. Respondit
iilius : Libenter ad seculum reuertar, si quandam consuetu-
dinem a terra tua amoueas. Respondit pater quod libenter
faceret, et dixit iuuenis : In terratua ita cito iuuenes vt senes
moriuntur. Hec audiens, pater ad verbum filii sui mundum
reliquid [sic) et claustrum intrauit.
Attende igitur quod mors est claua imperatoris que nemini
parcit, hic est mallius (2) ipsius qui celum et terram fabri-
cauit, cui nemo resistere potest.
11 (XC). — DE QUODAM (sic) ARBORE IN PARTIIU S
INDEE (3), QIE GRECE DICITUR PEREDIXON (4 .
Arbor quedam est in partibus Indee, que grece dicitur
I*credixon, latine uero Circa-dexteram, cuius fructus dulcis
ost nimis et valde suauis. Columbe autem satis delectantur in
(i) Celte colleclinii, ronunc la precc^^dento, esf litternlempnt extrailo
(lu manuscrit Harley 210.
(2) Ainsi pour malleus.
[Tj Le manuscrit Doiice U)0 <!«' la Bibliollieque Bodleieuiie, au lieu de
ludee, porte ludee.
(i) Ainsi pour Peridexio)i.
388 ODONIS FABULIS ADDITA,
istius arboris dulcedine, quoniam de fnictu eius reficiuntur et
sub vmbra eius requiescunt el ramis eius proteguntur. Est
autem Draco crudelis inimicus Columbarum, et quantum
Columbe timent Draconem, fugiunt ab eo, tantum Draco euitat
et pertimescit illam arborem, ita vt vmbre illius appropin-
quare non sit ausus. Set, dum ille Draco insidiatur Columbis,
vt aliquem (sic) illarum rapiat, considerat illam arborem de
longe. Si vmbra illius fuerit in dextera parte, (et) se facit ille in
sinistra parte. Si autem fuerit umbra iilius in parte sinistra,
ille se fugit et se facit in dextera. Columbe autem scientes
inimicum suum Draconem timere illam arborem et vmbram
illius et non leuiter eis posse appropinquare, ideo ad illam
arborem confugiunt, et ibi se commendant vt salui {sic) esse
possint ab incidiis {sic) Draconis. Dum ergo in illa arbore fue-
rint et in ipsa continuerint, nullo modo potest eas capere
Draco. Si autem inuenerit aliquam ex eis segregatam ab ar-
bore vel extra vmbram illius, statim eum {sic) rapit et deuorat.
Mistice. Nos ergo, Christiani, scientes arborem que est
Peredixon, circa quam omnia dextera sunt, nichilque in ea
sinistrum; dexteraautem eius est Vnigenitus Dei, sicut ipse
Dominus ait; dcfructu enim arbor cognoscitur (1). Vmbra vero
arboris cst Spiritus sanctus. Vt dicit angelus beate Marie (2),
Spiritus sanctus superueniet in te, etc. Columbe sunt omnes
fidelcs, sicut testatur in Euangelio (3). Estotc ergo prudcntes
sicut serpentes et siraplices (fol. 30) sicut columbe ; astuti sicul
serpentes, ne alienis insidijs supplantemini, ct estote vt co-
lumbe siraplices, ne cuiquam raachinamini in dolos. Attendo
orgo seraper tibi, homo Dei, et permano in fide apostolica, el
ibi tc contine, ibi coraraorare, ibi habita, ibi perseuera in vna
fide Patris et Filii et Spiritus sancti, ot in ecclesia catholica,
sicutdicit sacrascriptura(i} :Ecco quara bonum et quam iocun-
{{) Evangile selon S. Luc, C. vi, v. 44.
«
|2)}Evang. selonS. Luc, G. i, v. 35.
(3) Evang. selon S. Mathieu, C. x, v. 16.
(4) Psalm. libei\ C. cxxxii, v. i.
COLLECTIO SECUNDA. 389
dum (vtVr), etc. Et alibi dicitur : Qui habitare facit vnanimes {sic)
in domo (i). Gaue ergo, quantum potes, ne extra hanc.domum
inueniaris et comprehendat te Draco, ille serpens antiqu[u]s,
et deuoret te, sicut ludam, qui, mox vt exiuit a Domino et fra-
tribus eius apostoiis, statim a diabolo deuoratus est et periit.
III (XCI). — QUALITEU RUSTICUS INUITATUS FUIT A
DGMINO SUO AD CONUIUIUM.
Quidam rusticus inuitatus fuit a domino suo ad conui-
uium nobile, et quando venit ad portas domus domini, vidit
aquam putridam in fouea ; et, quia aiiquantulum sitit, de illa
aqua putrida ventrum {sic) suum impleuit vnde, licet socius
eius diceret sibi : Frater, prandium et vinum optimum parauit
tibi dominus; ideo ab ista puiredine te abstineas. Set noluit
dimittere. Cum peruentum fuerit ad prandium, de optimis
cibariis sumere non potuit, set coram omnibus aquam putri-
dam euomuit.
Misiice. Ita in prescnti quidam vtuntur deliciis fetentibus,
vt, cum perucntum fuerint ad cenam Domini, miseri pecca-
tores de illa gustare nequeunt, set potius turpitudinem quam
iurpiter biberunt, turpissime coram omnibus eicient, nisi per
medicinam penitencie in presenti fuerint purgati. Vnde Do-
minus per leromiam {sic) (2) : Quid tibi vis in via Egipti vt
bibas aquam putridam, aut in via Assiriorum vt bibas aquam
fluminis? Id est in via mundi et demonum aut in via vitiorum
et voluptatum, quc sunt aque putride delectarie. Potius ab
illicitis abstineamus, vt cibo angelorum variis deliciis condito
reftci valeamus.
IV (XCH). — DE MULIERE NON CONTENTA
PULCRITUDINE SUA.
Quando mulier delicata non est contenia pulcritudine
quam sibi Deus contulit, plus vult faccre quam Deus fecerit,
(1) Psalmorum liber, C. cxii, v. 9.
(2) Voyez la Prophetie de Jereraie, C. », v. i8.
390 ODONIS PABULIS ADDITA,
quia pulcrior esse desiderat quam Deus eam fecerit; quasi
diceret : Domine, non bene me formasti, nec pellem meam
in facie mea sufficienter decorasti.
Vnde leronimus : Mulier ad speculum depungitar {ainsi
pour depingitur) et in contumeliam artificis conatur pulcrior
esse quam nata sit. Et inde infantes garriunt, familia per-
strepit, computantur sumptus, stipendia preparantur. Hinc
accincta manus cocorum carnes terit, hinc textricum turba
commurmurat. Responde, queso, inter ista vbi sit Dei cogi-
tatio? Item dicit : Plus faciam quam tu. Et tunc permittis, ct
plicaturis vestem disting[u]it, vnguento lucido faciem vngit,
in speculo seipsam, vtrum pulcrior appareat ridendo vel
aliter se habendo, diligenter (se) attendit. Contra tales dicit
Dominus in Oseo (1) : Aufer fornicaciones tuas a facie tua. In
facie enim ornata, mulier facit adulterium, quando plurimi
per eius cor[r]umpuntur aspectum. Vnde Paulus ad Corin-
thios (S) : Mulier debet habere velamen super capud propter
angelos ; quoniam angelus deputatus ad custodiam animarum,
cum videtanimam, quam debet custodire, per ornatum mulie-
ris corrumpi, conqueritur Domino de ilia officium suum per-
turbante et quasi thesaurum suum auferente, et cum sempor
videt faciera Dei, quasi semper conqueritur. Vnde Veritas do
talibus dicit : Ve illi, per quem scandalum vcnit (3)!
Mulieres vero, si essent malo ornate, pcr plateas non
incederent, vt animas caperent.
V (XCM*). — DE MURILEGO PULCIiHO ET PINf.UI.
Exemplum.
Vnde quidam habuit pulcrum Murelogum et pingueni.
et dixit ei vicinus : Murelegus tuus pro pulcritudine sua
fugiet et ipsum amittes. Vndc consilio eius caudam abscidit
{{) Voye/. C. II, V. 2.
(2) Epitre I, C. xi, v. 10.
(3) Evang. selon S. Mathieu, C. xviii, v. 7.
COLLECTIO SECUNDA. 391
et partem pellis combussit, et sic Murelegus domi remansit.
Similiter si caude muiierum essent absci8[s]e et capilii
ablati vel combusti, certe domi remanerent. Vnde Apostolus
ad Corinthios (1) : (Fol. 31) Si turpe est mulieri tonderi, aut
decaluari, velet capud suum. Ornamentum autem permittitur
uxoribus, vt tantum placeant viris suis.
VI (XCII»»). — [DE ABBATE ATHANASIG ET MLLIERE.]
Exemplum.
Item abbas Athanasius vidit quadam die in Alexandria
mulierem textricem ornatam, et fleuit, dicens hiis qui interro-
gabant eum cur fleret : Due sunt cause fletus, vna, quia hec
[est] perdita, alia, quia non habeo tale studium placendi Deo,
quale ista habet placendi hominibus.
VII (XCII«). — [DE ABBATE ARSENIO ET MATRONAJ.
Exemplum.
Item matrona quedam rogauit abbatem Arsenium vt oraret
pro ea. Qiii respondit : Auferat te Dominus a corde meo! Illa
vero tristis quesiuit a quodam cur hoc dixit. Qui dixit quod
hoc dixit de temptacionc auferenda; set orat pro te (2).
VIII (XCIId). — [DE SANCTO HILARIO
ET QUADAM MULIERE].
Yerumtamen, iicetmulieressuntvitande^sunt tamenhono-
rande.
Vnde quedam muiier currebat post sanctum Hil(l)arium,
orans vt filium resuscitaret, et ille fugiebat. At illa ait : Me-
mento quod talis sexus genuit Christum. Quo audito, statim
reuersus est et filium eius resuscitauit.
(1) Voyez Epltrc I, C. xi, v. 6.
(2) Au lieu de te lisez : ipsa.
392 ODONIS FABULIS ADDITA,
IX (XCIII). — DE BEATO MAGHARIO ABBATE IN CELLA
SUA RESIDENTE.
Residcns in cella sua [erat] quadam die beatus Macharias
abbas. Occurrit ei Diabolus cum falce, volens eum interficere.
Set non potuit eum percutere, et ait : Multam violenciam patior
a te, quia tibi preuaierc non possum : tu ieiunas et ego non
comcdo, tu vigilas ct ego non dormio, et in vno solo me supe-
rasy scilicct in humilitate ; propter quod non possum aliquid
aduersum tc.
X (XCIIh). — [DE JULIANO APOSTATA.]
Exemplnm.
lulianus apostata, cum vellet dcscendere in Persidam, mi-
sit demonem in occidcntem vt afTerret inde responsum quid
facturus csset. Cum autem venisset demon ad quendam locum
vbi erat quidam rcligiosus orans, stetit ibi per decem die»
immobilis, nec poterat transirc, quia ille sanctus non cessa-
bat orare die ac noctc, ct rcucrsus rcdiit sinc cffcctu. Cui fu-
lianus ail : Quarc tardasti? Qui ait : Quia nichil fcci; inucni
cnim quendam monaclmm orantcm noctc ct die et non potui
transirc. Tunc iratus lulianus ail : Cum rcdicro, puniam cum.
Scd post paucos dics a militc qucm bcata Virgo suscitauit
intcrfcctus csL Quod vidcns quidani, qui cum co crat, factus
cst monachus.
XI (XCIV). — [\)E MILIEHE DELICATA ET PIGRA.;
Exemplum contra accidiosos.
Multi sunt sicut mulicr dclicata ct pigra. Talis enim mulier,
dum iacct manc in lceto cl audit pulsarc ad missam, cogitat
sccum quod vadat ad missani. Sct, cum caro, que pigra esl.
timet frigus, rcspondit, ct dicit : Quare ires ita manc? Noiim'
COLLECTIO SECUNDA. 393
scis quod clerici pulsant campanas propter oblaciones? Dormi
adhuc. Et sic transit aliqua pars diei. Postea iterum conscien-
cia pungit eam quod vadat ad missam. Set caro respondit, et
dicit : Quare ires tu ita cito ad ecclesiam? Certe tu destrueres
corpus tuum, si ita mane surrexeris, et hoc Deus non vult vt
homo destruat seipsum; quiesce et dormi. Et sic transit alia
pars diei. Iterum conscientia pungit eam quod vadat ad mis-
^m; set caro dicit : Vt quid ires tam cito?Ego bene scio quod
talis vicina tua nondum vadit ad ecclesiam; dormi parum
adhuc. Et sic transit alia pars diei. Postea iterum pungiteam
conscientia; set caro dicit : Non oportet quod adhuc vadas'
quia sacerdos est ita curialis, quod bene expectabitte ; attende
et dormi. Et sic dormiendo transit tempus. Et cum, ad ulti-
mum verecundia coacta, surgit et vadit ad ecciesiam, (et) inue-
nit portas clausas.
Mislice. Ita similiter multi, qui in mane puericie sue,
quando audiunt pulsare campanas, id est, quando audiunt pre-
dicationes, cogitant secum quando faciunt penitonciam; set
tamen caro, que pigra est, dicit quod adhuc tempus non est :
Adhuc potes expectare. Et sic transit tempus pueritie. Postea
conscientia pungit quod homo faciat penitenciam; set dicit
caro : Si tu ita cito inciperes facere penitenciam, tu destrue-
res corpus tuum, et hoc est contra Dei preceptum; vnde bene
potes expectare. Et sic transit tempus adolescentie. Postea
conscientia pungit quod faciat penitenciam; set respondit
caro, (fol. 32) et dicit : Talis homo piura peccata et maiora
facit quam tu, et tamen adhuc non facit penitenciam ; certe
bene potes differre tanlum [quantum] ipse. Et sic transit tem-
pus iuuentutis. Postea pungit conscientia; set caro dicit quod
Deus est ita curialis, quod bene expectabit - te ad peniten-
ciam. Et sic transit tempus senectutis. Postea, quando venit in
fine, et peccatores vident quod tempus transiuerit et quod
mors appropinquat et nichil fecerunt, coacti verecundia mundi
et timore pene infernalis, non amore vel timore Dei, faciunt
vocari sacerdotes et conRtentur superficialiter et sine contri-
394 ODONIS FABULIS ADDITA,
tione, et faciunt aliquas ele[e]mosinas. Et sic moriuntur, et
inueniunt portam glorie clausam, quia nimis tardauerunt.
XII (XCV). — HOMO QUIDAM MONUIT FILIUM SUUM
VT FACERET SIBI AMICOS.
Homo quidam monuit filium suum vt faceret sibi amicos.
Qui, videns tres vicinos sibi esse necessarios, quesiuit ab vno
qualiter posset eius amiciliam comparare. Qui dixii : Satis
sum diues; set indigeo operariis; si vis obligare te ad (^era
mea, volo tibi esse amicus. Quod fecit, et multo tempore pro
eo grauiter laborauit. Postea ab alio idem quesiuit. Qui dixit
se pauperem esse, et, si multa ei daret, amicus eius fierei.
Quod fecit, quia sepe eum pauit et munera larga dedit. Item
querente eo a tertio simile, respondit tertius se nec pecuniis
nec operariis indigere ; set, si caderet ad pedes eius et faceret
ei homagium, sicut seruus domino faceret, amicus eius esset.
Quod et fecit. Hiis factis, cum diceret patri suo se habere ire»
amicos, monuit eum pater vt se fingeret proclamatum a rege
de crimine lese maiestatis et probaret amicos suos de auxilio.
Vcnicns igitur iilius ad primum amicum, auxilium quesiuit.
ct ille, audito quod contra rcgcm crimcn commiserat : Hoc,
inquid, tibi faciam : proditorcm regis dc domo mea eiciam.
ct dc bonis cius, quicquid potero, rapiam. Sccundus vero dixit :
Proditorcm rcgis ducam ad carcercm ct incarcerabo. Tertius
ait : Proditorem regis ducam ad patibulum ct illum suspen-
dam. Cum igitur filius totum hoc patri narrassct, dixit pater:
NuUum habes amicum, fili; sct primus amicus est nominaUs,
secundus mensalis, ct tertius inimicalis. Set vade, inquit, ad
mcum amicum, solum qucm habco, ct dic ei casum tuum.
Quo facto, rcspondit ille : Si furtum habcs, porta ad me; si
pcrditio sit, impone michi, et cgo nioriar pro te. Et iudicatuni
est hunc solum inter alios esse amicum.
Mistice, i^rimus amicus est mundus, vcl pccunia pro qua
homo se totum consumit noctc ct die, laborandoet solicitando.
COLLECTIO SECUNDA. 395
Eccles. (1) : Cuncti dies eius lab., etc, nec per noctem sinit
dormire; set in morte, quando magnus rex vocat ad curiam
suam vt respondeat vnusquisque pro transgressionibus suis,
nichil sibi dimittit, set aliis que habet tribuens, mundus eum
eicit, vt dicat talis illud, Jeremias, xx(8) : Gomedit me et deuo-
rauit me rex Nabugodonosor ; repleuit me temeritudine (3)mea
et eiciet me. Item Prouerbiorum quinto (4) : Ne des alienis
robur vei honorem tuum et amicos (5) tuos crudeli. Secun-
dus est caro et amici camales, qui pastum et procuracionem
large recipiunt, set vsque ad carcerem, id est sepulcrum, de-
ducunt et in profundum proiciunt. Tertius est diabolus, qui
vsque ad vltimum iudicium deducit et ibi federatum sibi sus-
pendit. Set quartus est Christus solus, qui pro amicis suis mor-
tem sustinuit, et solus verus amicus fuit. Tullius de Amici-
tia (6) : Qui in prosperis et aduersis constantem stabilemque
se in amicitia prostiterit, hunc maxime ex raro hominum
genere iudicare debemus amicum, et generi diuino compara-
bitur.
Xlll IXCVI). - DE QUATUOR GENERIBUS ARBORUM.
Quatuorgeneraarborumsunt. Estenimvna, que non viret,
nec floret, ncc fructificat, vt vetus arbor de qua potcst dici:
Succide (fol. 33) illam (7), vt quid tcrram occupat, ad nichilum
valet nisi vt ardeat. Hic est malus homo, qui inueteratus est
peccato, et nichil boni prouenit ab eo. Talis homo occidetur
et morietur et in ignem mittclur eternum. Secunda enim arbor
esl, que germinat ot viret et folia habet ct flores, set non fruc-
tificat; talis erat Ficus, in qua Dominus folia tantum inue-
nit et maledixit ei et statim aruit. Hic est ypocrita, qui habet
(1) Ecclesiastes, C. ii, v. 23.
(2) Non pas C. xx, mais C. li, v. 3'*.
(3) Ainsi pour teneritudine,
(4) Voyez liv. V, v. 9.
(5) Au lieu de amicos liscz : (tnnos,
(6) Voyez § xvii in fine.
(7) ^vangile selon S. Luc, C. xiii, v. 7.
396 ODONIS FABULIS ADDITA,
folia et bona verba tantum, et viret et floret exterius, quia ieiu-
nat, orat et sicut alius ele[e]mosinam dat, set non fructificat,
quia bona que facit, proptervanam gloriam facit^ et vt videan-
tur ab hominibus. De talibus dicitur (1) : Receperunt merce-
dem suam. Tertia arbor est, que facit fructum malum, dequa
dicitur Mattheo, III (2) : Omnis arbor que non facit fnictum
bonum exbidetur et in ignem mittetur. Hic est qui aperte facit
mala opcra et dat malum exemplum : quasi malum fructum,
hic homo mittetur in ignem etemum. Quarta arbor est^ que
facit fructum bonum et durabilem. Hic est homo qui bonum
inchoat et perseuerat, id est, bene pperatur vsque in finem
vite ; de quo dicitur (3) : Qui perseuerauerit vsque in finem,
hic saluus erit. Et alibi : Inchoantibus regnum Dei permitti-
tur (4) set perseuerantibus datur.
XIV (XCVIl). — DE QUADAM PUELLA POTENTE ET
DITISSIMA QUE REGNUM POSSEDIT, ETC.
Quedam erat puella potens et ditissima que regnum pos-
sedit, cunctis bonis et amenitatibus dotata; quod videns
quidam rex inuidus et dolosus cogitabat eam de regno suo
expeliere, sciens tamen quod per potentiam eam superare
vel per dona eani excecare non valebat. Dolo igitur insistens^
ad eam ficta amicitia accessit, et sic eam latenter contriuit cl
a regno proprio iniuste deicit et fraude vicit. Pueila igitur,
in paupertate et miseria diu viuens, virtute et diuitiis carens,
ad hereditatem suam remeare non valebat. Filius cuiusdam
regis potentissimi puellam adamauerat, et, pietatc motus,ean-
dem quam diu aniauerat desponsauit, [ut] per victoriam belli
puellam ad hereditatem suam, quam iniuste perdiderat, intro-
duceret. In bello igitur contra tirannum letaliter fuit vulne-
9
(1) Kvang. selon S. Matliieu, C. vi, v. 2, 5, 16.
(2) Voyez C. in, v. 10.
(3) Kvang. solon S. Malhiou, C. x, v. 22.
(4) Ms. Douce 169 : promittitur.
COLLECTIO SECUNDA. 397
ratuSy cgregius tamen victor existens; set hoc dixil sponse
quod in bello eum mori oporteret et sic victoriam optinere.
Pueila igitur, surgens de slratu miserie, regnum possidebat;
arma sponsi accipiens sanguine respersa in camera sua secre-
tissima appendebat, vt eius semper aspectui obicerentur. Pcr
processumverotemporisveneruntadeam multi nobilesvteam
desponsarent. Responditquodsponsussuustantasigna amoris
sibi ostenderat vt imperpetuum alium in sponsum non admit-
teret. Si autem quandoque proptcr fragilitatem mens sua ex
delectacione flecti inciperet, statim surgens.cameramintrauit,
arma sponsi sanguine respersa intuens, et mortem sponsi pro
nimioamore defleuit; et sic omnis voluntas cessauit nubendi.
Mistice. Quid per puellam regnum amcnum possidentcm,
nisinaturam humanam inparadisoexistentem, inteIliges?Fuit
enim natura humana, in statu innocencie, potentia resistcndi
aduersariis et diuiciis spiritualibus a Deo data. Ynde Augus-
tinus in quadam [hjomelia : Princcps vitiorum, dum vicit
Adam, de limo tcrre ad imaginem Dei factum^fpudicitia arma-
tum, temperancia compositum, caritate splendidum, primos
parentes iilius donis ac bonis tantis spoliauit pariterque perc-
mit. Postquam autem natura humanade paradiso eiecta fucrat,
diu in paupertate et^miseria fuit. Adamauit eam tamen fllius
altissimi, sciiicet Dei; sicut dicitur : Garitate perfecta dilexi
te; ideoattraxi te miserans (1). Quam, scilicet fiiiam, incar-
natione desponsauit. Filius autem Dei in tantum humanam
naturam sibi vniuit vsque ad mortem, et si anima a corpore
fuerit separata, anima tamen et corpus in triduo deitati fuerunt
vnita. Pugnans Dci filius, ChrisluSy deus et homo, cum dia-
boloy in preiio occisus cst, et ex victoria eius (fol. 3i) natum
humana in regnum celeste est introducta. Arma igitur sponsi
nostri Ghristi, qui tot et tanta signa dilectionis nobis ostendit,
in cameranostra secretissima, scilicet in corde, memoria nostra,
si[n]t appensa, cotidie oeulis nostre mentis obicienda, secun-
dum illud : Mors dilecti mei, quam pro salule mea sustinuit,
(1) Proph«5tie de Jereinie,-C. x^xi, v. 3.
398 ODONIS FABULIS ADDITA,
scmper id memoria mea versabitur. Set eciam inimici nostri,
ad delectabile allicientes^ nos desponsare volunt. Conuertamus
oculos mentis ad arma sponsi nostri sanguine respersa; ces-
sabit omnis consensus et delectatio ad peccandum.
XV (XCVIII). — DE QUODAM SOLITARIO PER VIAM
TRANSIENTE ($ic) ETC.
Qaidam solitarius, per viam transiens, vnum pcccatum
se facturum in corde reuolucbat, et veniens iuxta quoddaoi
nemus in tali cogitacione perseuerabat, et vidit diabolum sub
quadam arbore scribentem. Gui accessitet quid scriberet in-
quesiuit. Qui respondit : Peccata tua scribo, et cogitaciones
turpissimas quas dudum cogitasti. At ille, contritus, parum
ab illo se diuertit et pro peccatis suis lacrimas fudit, et ad
ipsum se conuertens, interrogauit iterum quid de ipso sen-
tiret. Qui dixit : Heu michi! quia parua aqua calida rotuluni
meum lauit et omnia que dc te scripsi omnino deleuit. El
contristatus statim euanuit.
XVI (XCIX). — DE QUADAM MULIERE TOTAM VITAM
SUAM APKRIKNTE SUO CONFESSOHI.
Quedam muiior totam vitani suam aperuit suo confessori.
cxcepto vno soio peccato quod commiserat in iuuentute, quod
pro verecundia confiteri non audebat necvolebat. Tamen mul-
tas peregrinucioncs et graues penitontias fecit. Tandem nocte
({uadam sompniens vidcbatur sibi Ihesum aduenire, ipsani
alloquens, vulnera ostendens, et dixit ei : Mitte manum tuam
in latus meum et vide quantum pro te sustinui, et tamon
nichil prodest nec prodorit, nisi tu illud peccatum occultum
reuelauoris. Qua oxporgefacta et stuponte, reperit manuni
suam sanguinolonlam, quam noc aqua noc alio liquore mun-
dare potuit a sanguino. Quo viso, cuidam discreto adiil el
rem gestam oipoccatum tanuliu occultum ostondit. Quo facto.
manus sua fuit a sanguino munda.
COLLECTIO SECUNDA. 3W
XVII (C). — DE VIRTLTE CONFESSIONIS, QUALITER
VICIT DIABOLUM.
NarratGregorius libroDialogonim,quodcum papaquidam
Rome infirmitate grauissima langueret^ diabolus, in specie
medici intrans ad eum et pixides et medicamina deferens,
requisiuit ab eo si curari vellet. Gui papa respondit se plus
confidere in oracionibus cuiusdam vidue in ciuitate quam in
omnibus suis medicaminibus. Cui demon : Hec fatua pre-
sumpcio est. Nam illa vidua pessima mulier est et incestuosa,
que de proprio (ilio suo filium concepit, quem natum manibus
suis necauit. Et hoc dixit se velle probare. Ad hcc papa stu-
pcfactus iussit illam viduam vocari. Qua vocata, diabolus
constanter eam accusauit de peccato commisso. Illa vero
negauit. Quam culpam cum diceret se vcUe probare, iussit
papa vtrumque die terlia coram eo venire. Mulier vero, se
in ar[c]to positam cernens, peccatum suo sacerdoti confessa
cst, simul et beate Marie patrocinium implorans.Die tertia
simul coram papa reuertuntur. Tunc dixit papa demoni :
Quid habes tu aduersus hanc mulierem quam nuper accu-
sasti? Respondit demon : Contra eam nichil habeo nec ipsam
cognosco; set,sicut sol, clara refulget insuper, et super hume-
rum eius altera mulier manum apponit, que pre nimia clari-
tate iion potest intueri. Et hiis dictis, cum tanto tumultu
disparuit, quod ipsum esse demonem cun[c]tis apparebat.
Mistice. Sic qui do vilitate peccati sibi timet, lacrimoso
confitendo abscondat, quia ipsum peccatum post veram con-
fessionem diabolus ignorat, et hoc est quod ab eo absconditur.
XVIII (CI). — DE FILIA CUIUSDAM H DEI, QUE A QUODAM
CHRISTIANO AMORE FATUO AMABATUR.
Erat filia cuiusdani ludei, que a quodam christiano ama-
batur amore fatuo, et inpregnata fuit. Vnde, cum pater ab ea
quereret quis eam impregnasset nec ipsa eum prodere vellet,
400 ODONIS FABULIS ADDITA,
quesiuit ab ydolo suo, qui respondit quod christianus essct.
Et quo(ci)tiens (iliam suam cognouit, fontem (fol. 35) quesiuit
et ibi se lauit. Vnde penitus noticiam eius amisit. Tunc ludeus
culpam iilie remisit, vt ab amasio inquireret quis fons iste esset
in quo se lauaret. Que inquirens, dixit christianus fontem illum
esseconfessionem. Cuius fontis amore ludeus se baptizari fecit,
et eum, quotiens indiguit, quesiuit et inucnit et sanatus est.
XIX (CII). — DE QUODAM FATUO CARCERI MANCIPATO.
Erat quidam fatuus carceri mancipatus, cui paier compa-
liens pretium sufficiens carceratori offerebat, pater autem
voiens iilium attrahere. Respondit iilius : Non possum hinc
recedere, quia infinito amore deteneor incarceratoris filie.
Ideo hic cum illa commorabor et tecum non exibo.
Mistice. Per istum fatuum incarceratum peccatorem obs-
tinatum intelligimus, per carcerem infernum, per incarcera-
torem diabolum, per filiam vero diuicias temporales, per pa-
trem Ghristum, creatorem omnium^ qui precium ad peccato-
rem educendum obtulit, scilicet sanguinem suum preciosum.
Set quid sequitur? Certc sue rodempcionis precium obli-
tus, maluit cum creutura Jampnari quani a creatore saluari.
XX (GIII). — DE QUODAM XOniER CONUERSO.
Contigitquod quidam nouiter conuersus, in nouiciatu exis-
tcns, quadam dic multum esuriuit ct hoc suo magistro indi-
cauit. Cui dixit magister : Si buccclla tua modica fuerit et dura
ad comedendum, ipsam madesce sanguineChristi. Qui hoc in-
telligens, vidcns in cella sua ymaginem crucifixi depictam et
habens in niunu sua buccellam panis artam ad comedendum
, et duram, cogitans dc doctrina magistri, adiit ad ymaginem
crucifixi,et illam buccellam posuit in vulnere lateris, et supor
panem emanauit gutta sanguinis, elgratias reddidit beneficiis
diuinis.
COLLECTIO SECUNDA. 401
Mistice. Sic vere penitens dc penitentia sua non debet
conqueri, iicet sit aspera hic in vita^ quia animam sustentabit
et saluabit in patria, et si cui penitentia videatur amara, dul-
corabitur Ghristi passionis memoria, cuius tota vita fuit peni-
tentia. Vnde Bemardus : Reuolue totam vitam Saluatoris ab
vtero vsque ad patibulum crucis, et non inuenies in eo nisi
stigmata paupertatis et penitentie. Vnde^ sicut bonus miles
vulnerasuanonsentit, cumdominumsuum videt vuineratum,
sic quisque fidelis pro nichilo reputat suam penitentiam, cum
in cruce aspiciat dominicam passionem.
XXI (CIV). — DE QUADAM BESTIA QUE VOCATUR HARPIA.
Legitur in Naturis rerum dc quadam bestia, que vocatur
Harpia, et habet in facie similitudinem hominis, set non in
operatione. Hec bestia, vbihominem in deserto inuenerit, eum
laniat et occidit. Sed cum ad aquam venerit et cum prospexerit
quod sibisimiiem interemit, vsque ad mortemplangetetdolet.
Mistice. Ista bestia significat peccatorem, qui, licet habeat
similitudinem Dei in facie vel in ymagine, nequaquam tamen
in opcracione. Talis homohominem interiorem, qui secundum
Deum creatus Qst, occidit per pcccatum. Set cum venerit ad
aquam gratie, videlicet contritionis inteme, et ibi in verbo
Dei, tanquam in speculo, viderit se malefecisse, debet multum
dolere,nec debet modum dolori ponere, set dolere iuxta con-
silium leremie, capitulo vi* (1) : Luctum Vnigeniti fac tibi.
XXII (CV). - PHILOSOPHUS NARRAT QUOD QUIDAM,
AMISSIS TRIBUS LIBERIS, ETC.
Philosophus narrat quod quidam, amissis tribus liberis,
nullum aliud solacium habuit, quam cotidie ad eoram sepulcra
sederc, plangere et plorare. Sed contigit tunc quod quidam
iuuenis dissolutus conuiuium celebraret; qui dolentem rapuit
(J) Prophetie de Jer^mie, C. vi, v. 26.
26
402 ODONIS FABULIS ADDITA,
et conuiuio interesse coegit. Finito conuiuio, a[g]it contra
eum de iniuria, vnde iudicesiudicabunt {stc) quod, quamdiuco-
egit eum interesse conuiuio, tamdiu secum assideret sepiilcro.
Mistice. Per istos liberos intelligi possunt opera nostra
meritoria, et hoc pro tali conueniencia. Nam, sicut liberi prinio
in vtero concipiuntur, sic opera meritoria, quando Deus, qui
est pater, inmittit in animam, que est mater, aliquam sanctam
cogitacionem, post nutriuntur per delectacionem et tandem pa-
riuntur per operacionem. Et bene isti iiberi dicuntur esse tres.
quia omnia opera nostra debemus diuidere in tribus, primo vt
sint ad honorem Dei, secundo (fol. 36)adsalutem propriam,ct
tertio ad vtilitatem et edificationem proximi. Omnia autom
ista mortificantur per peccatum. Quid estergopeccaiori facien-
dum? Dcbet vtique assidere sepulcro, videlicet propriam con-
scienciam que tunc fetet, vt sepulcrum, et istos lugere. Scl
tunc iuuenis eum rapit et conuiuio interesse cogit, quando
caro, que semper veiiet habere conuiuia, rationem a conside-
ratione periculi, in quod cecidit, per peccatum trahit; set
aliquando per tribuiacionem vel per ecclesie ordinacionem
fmiuntur conuiuia, sicut in Quadragesima et aliis ieiuniis.
Agit tunc ratio contra carnem et hoc coram iudicibus, id esl
ecciesie prelatis; ot quid iudicabunt ipsi? Certc quod, siciit
caro Icta traxit ad culpam, ita afflicta reducatur ad veniam,
sicud dicit beatus Grogorius. Huius figurani habomus in Ysaia
de regc Ezechia, vbi dixit Dominus (i) : Vidi lacrimam tuara
ct sanatus os. Lacrima tria habet : humida ost, et in hoc cal«»-
rem gehonne igiiis oxtinguit; amara osl, ot sic rubiginem
peccati consumit; calida est, et sic in anioro Dei calefacit,el
ista calefactio ost nocessaria ad poccatum dolendum.
XXIII (CVI). — DE SCORPIONE.
Scorpio ost quedam vormis admodum venonosus. Cum
enim istc serpens loserit hominem, non melius curatur quani
(!) Voyez G. xxxviii, v. 5.
COLLBCTIO SECUNDA. 403
ispersionc pulueris eiusdem spcciei. Vndc in prouincia Pro-
iiincie, vbi tales habundant, habent semper in ampullis pul-
uerum talium, vt eum proiciant super lesuni.
Mistice. Sic spiritualiter homo curari poterat, si memoria
pulueris, in qucm reuertetur, fuerit frequenter aspersus; vt
ergo istam memoriam habeat homo recentem, faciat iuxta
consilium Apostoli ad Colocenses {sic). Mortificate, inquit,
membra vestra, quc sunt super terram (1). Membra vocat
opera carnis et carnales delectaciones.
XXIV (CVIl). — DE DCOBUS f.EMELLIS EfiHOTAMIBUS.
Narrat philosophus de duobus gemellis quod egrotare
ceperunt; consulti medici dixcrunt eandem esse infirmitatem.
Desperantibus reliquis, promitlit sc vnus ad alterum sanatu-
rum, si alterius vitalia inspexissct. Permittitur a palre, accu-
satur a matre male tractacionis. Dicit pater : Vt vnus sanaretur,
alius interiet. Respondit Mater : Vt unus sanabatur, ita alius
sanari potuit. Tandem Pater : Gonsidera vtrumque periturum
et gaudebis vnum esse retentum.
Mistice. Gemelli, corpus et anima, tunc egrotant, quando
peccare incipiunt, quia, sicut egrotans duo amittit, scilicet
fortitudinem et decorem, ita peccator fortitudinem resistcndi
et meritorum operandi ; hanc fortitudinem deplangit leremias
in T[h]renis, dicens (2) : Abierunt, inquid, absque fortitudine
ante faciem subsequentis. Item amittit colorem et decorcm
gracie. Quem etiam deplangit, dicens (3) : Egressa est a filia
Sion omnis decor eius. Medici sunt prelati ecclcsie et confes-
sores recepti; et quid dicunt omnes ipsi? Reuera quod, si
anima debeat reuiuiscere et fortitudinem et decorem recupe-
rare, oportet quod alter gemellus occidatur. Pater est ratio
qui {sic) consentit; mater vero sensualitas que fortiter contra-
dicit. Tandem sic pater concludit : Considera vtrumque pcri-
(1) Epitre de S. Paul aux Golossiens, C. iii, v. 5.
(2) Voyez C. i, v. 6.
(3) Voyez m6mes chap. et v.
404 ODONIS FABULIS ADDITA, COLLECTIO SECUNDA.
turum, ctc. Vnde Paulus ad Corinlhios : Si secundum carnem
vixeritis, moriemini; si spiritu facta camis mortificaueritis.
viuetis (1).
XXV (CVII*). — [DE VIRO ET VXORE.]
Bxemplum.
Seneca dicit quod, cum quidam desponsaret quamdam
mulierem, que pulcram habuit hereditatem, commisit quod-
dam scelus, pro quo proscribi debuisset ad cautelam. Yxor
nimioamore viri in exilio secuta est, et, cum quodam temporc
vir poculum teneret et vxor ab ipso quereret quid hoc essel,
respondit vir venenum esse et mori se velle. Rogauit vxor vl
partem sibi daret et dixit se nolle sine ipso viuere. Partem pri-
mam bibit ipse, partem secundam dedit vxori. Periit tunc ipsa
sola ; vir autem euasit ; set arguitur et reus iudicatur venericii.
Mislice. Yir iste caro est, cui anima copulatur tanquam
vxor. Set ista vxor habet pulcram hereditatem, videlicet in
ymagine sua Dei filium, et in hoc debet habere magnam delec-
tationem, quam caro sibi vsurpare desiderat, etideo committil
se delectationibus pro quibusproscribi debeta delcctationibus
paradisi, vidclicot a contomplacionc Dei, in qua consislil
summa contomplacio ot folix beatitudo. Sot vxor sequilur.
(fol. 37) scilicot anima, por doloctationom ad consensum
pcccati inclinatur, ol qualitor docipitur corte por vononuni
peccati.
V Exempliim, I(i)lU voro qui venonum daturi sunt, illud nii^-
cent cum aliquo doloctabili. Sic ost do poccato, quia in poccalo
sunt duo, scilicot dolectatio ot culpa. Set caro bibit priniam
partom, anima autem socundani, ot idoo statim moritur: sot
caro vonoficii arguitur, quia sibi occasionabilitor culpa impu-
tatur.
(1) Celle citation est liivc noii pa.s d'ane drs Epllres aux Corinthien^
mais de rEpilre aux Romains, C. vm, v. 13.
ODONIS FABULIS ADDITA,
GOLLEGTIO TERTIA
(0
(Fol. 187-194).
INCIPIT TRACTATUS DE DIVERSIS FABULIS (2).
I (I). — PRIMO DE PELLICANO.
Libro de Proprietatibus rerum (3) legitur quod Pellicanus
nimio afTectu diligit puUos suos, eviscerat se ipsum pro illis
nutriendisy sanguinem suum eis adsugandum (4) ministrat;
qui ex hoc tantum debilitatur, quod non potest nidum exire
nec necessaria procurare, sed respicit pullos suos quasi eis in-
sinuans voluntatem suam debilitatem (5) nutibus etgcmitibus.
Tunc puUi, qui non degenerant naturaliter a parente, cibum
ei procurant.
Sic est de homine et prole; quoad ipsum pater et mater
dant pueris sanguinem proprium, quasi se eviscerant labo-
rando. Quando autem sunt in Purgatorio, non possunt se
iuvare, sed clamant ad pueros, quos tenere diiexenmt, dicen-
tes id primo Machabeorum, xxi (6) : Miserere, fili mi, qui
le genui.
(1) Ge recueil de fables est ici la reproduction litt^rale du texte du
ms. Gude 200 de la Biblioth^ue ducale de WolfenbutteL
(2) Le premier numt^ro iiulique ie rang de cliaque fablo dans cette
edilion, et le second, celui qu*elle occupe dans le ms.
^3) Voyez L. XII, C. xxix.
(4) Lisez : adsugendum.
(5) Ainsi pour debilitatam,
,6; Non pas : L. I, C. xxi, mais : L. II, C. vn, v. 27.
40G ODONIS FABULIS ADDITA,
II (XXXVII). — [DE LUPO ET SACERDOTE.j
Qui non proponunt abstinere a peccato.
Lupus venit semel ad penitentiam et uno oculo respiciebat
Sacerdotem et cum aiio oves super montem illum. Et dixit
Sacerdoti : Date michi cito penitentiam, quia habeo negocium;
video enim oves super montem iiium et iam incipiunt descen-'
dere. Hoc fuit cum ultima die, quando voluit recedere de
terra illa ad aliam.
Sic plerique faciunt, qui nolunt venire ad penitentiam nisi
usque ad ultimum diem quadragesime. Et cum stant coram
sacerdote, respiciunt eum uno oculo et altero mulieres vel
alia inconvenientia, et nolunt(l) exire terram penitentie et
ihtrarc terram peccati et inmun[ditie].
III (XXXVIII). — [DE SALAMANDRA.]
Salamandra, animai venenosum, cum semel esset in igne,
ubi aurum excoquebatur, scilicet videns Muscam, dixit : Cum
magna augustia et periculo victum tuum queris et exquiris.
Vcni ad me et dabo tibi aurum in copia, ut victum habeas sine
labore. Musca acquiescens supcr aurum ct medias flammas so
proiecit et conbusta ost.
Salamandra vivens in igne cst malignus spiritus, qui in
maligno igne positus est. Qui dicit peccatori : Cum niagno
labore acquiris victualia; veni ad me, proicias te in ignem
eupiditatis, rapinam et usurani exerce: dabo tibi aurum et
arpentum, ut sine laboro vivere valeas.
IV (XXXIX). — [DE MLRE ET RANA.
MunJus similis cst Rane, que blandiendo Muri promisil,
(juod oani ultra [HumenJ ducerct, si ad pedem suum se liga-
(1) Lisez : volunt.
COLLECTIO TERTIA. 407
ret. Quo facto, Rana cum Mure aquam intravit et in medio
flumine Murcm submersit.
Sic facit mundus amatoribus suis.
Vel similis est mundus arbori, cui Elephas, cum dormit,
se appodiat. Sedvenatores, cum non possint eum aliter con-
prehendere,arborcm suceidunt sic, ut Elephas, more consueto
super illam appodians, simul cum illa cadit. Qui cum surgere
non possit a venatoribus conprehenditur. Sic qui in mundo
confidit, cum mundo ruit et a demonibus interftcitur.
V (XL). — [DE REYNARDO ET LUPO.]
Quomodo dyabolus decipit usurarios.
Reynardus scmel duxit Lupum ad locum multarum car-
nium. Qui cum tenuis per foramen ar[c]t(i)um intrasset, infla-
lus nimia com(m)estione exire non potuit. Vigiles vero, exci-
lati per clamorem Reynardi, I^upum usque ad evacuationem
fustigaverunt.
Sic denion usurarium, cum per congregationem usura-
rum tantum fucrit inflatus a pelle carnis, ipsum in inferno
fustigabit.
VI (XLI). — [DE QUODAM MILITE ET QUODAM RELIGIOSO.]
Quomodo inflrmitates prosunt.
Quidam Miles, morbo afflictus, rogavit quendam Religio-
sum, ut eo orante ad Deum a morbo suo liberaretur. Cui Reli-
giosus ait : l)ic michi, frater, in quo statu magis dirigis ad
Deum intentionem tuam, dum sanus es aut dum morbo afflic-
lus? Cui ille ; Dum me molestat morbus, totus animo suspiro
ad Deum; cum sencio me sanum, totus rebus temporaiibus
aspiro. Et dixit vir iustus : Oro ut Deus te conservet in statu
egritudinis, in quo plus times Deum.
Unde verbum :
Cum fero languorem, fero religionis amorem ;
Expers languoris, non sum memor huius amoris.
408 ODONIS FABULIS ADDITA,
VII (XLII). — [DE VENATORE ET BEATO ANTONIO.]
Non est laborem ultra posse impendere.
Quidam Yenator, veniens per silvam, videns (1) beatum
Antonium cum suis monachis gaudentem, [et hoc] displicuit
ei. Quod senex inteiligens ait : Pone sagittam in arcu ettrahe.
Et fecit. Iterum dixit : Trahe, et iterum trahe. Dixit Venator :
Si ultra modum traxero, arcus frangetur. Dixit ei abbas : Ita
est in opere Dei : si supra mensuram nos laboraverimus, defi-
ciemus; expedit enim aliquando relaxari. Hac responsione
f acta Venator contentus est.
Unde verbum :
Interpone luis interdum gaudia curis.
Dicitur etiam, quod Johannes evangelista semel lusit cum
Perdice, et cuidam super hoc admiranti respondit : Delectasti
me, Domine, in factura manuum tuarum.
VIII (XLIII). — [DE MAGISTRO ET SERVIENTE].
Gontra [eos] qui faciunt quod prohibitum eis.
QuiJam Magister, cum inpeteretur a suo Serviente, nec
vellet cessare, quare Adam stulte com(m)edit pomum feti-
tum (2),et Magister ipsum cxcusassel quod propter pronitateni
peccandi, et tamen paccm non haberet, semel inclusit avicu-
lam inter duas scutellas; ot, recedens a domo, prohibuit ne
aliquo modo inspiceret intus, sed de aliis dedit potestatem.
Cum Magister reccssisset de domo, cogitavit quare inspcctio-
nem prohibuisset. Quid plura? ScutcUam ap(p)eruit, et statini
avis avolavit. Serviens confusus intra se ait : Quomodo dya-
bolus mc deccpit? Rcversus Magister Scrvientem tristem inve-
nit. Quise miscrum confessus est. Magislor quesivit : Vestra
(i) Ainsi pour vidit.
(2) l.isez : vctitum.
COLLECTIO TERTIA. 409
avis advolavit? Et sic inpositum est ci silencium, quod nun-
quam post ea Adam vituperavit, quoniam nitimur in fetitum.
IX (XLIV). — DE HEREMITA ILVEM.
Quidam iuvenis Hercmita cum Abbate suo ad unam civi-
tatem ivit, ubi mulieres in corea conspexit. Et cuiusmodi res
esset ab Abbate soUicite quesivit. Cui Abbas, asserens esse
anseresy respondit. Reversus puer in claustrum flere cepit.
Cui Abbas : Quid vis, fili mi? Et ilie : Volo de illis anseribus,
quos vidi in civitate. Tunc Abbas, convocatis fratribus, dixit :
Fratres, considerate montem (1) sollicite, quam pericul[os]a
sunt mulierum spectacula. Nam hic puer innocens, qui prius
mulierem non viderat, in her[e]mo nutritus, solo visu sicest
temptatus, sic est igne concupiscentie succensus.
X (XLV). — LDE DOMINO ET FAMULIS.^,
De ira vel iudicio.
Quidam nobilis absentavit se ex causa a bonis suis et
reversus invenit agros incultos et vineas, quia sei*vi nichil
laboraverant. Ex quo valde provocatus, dixit uni familiorum
(sic) : Si non essem iratus, ego ostenderem tibi quantum in
ista negligentia me ofTendistis.
In quo docentur iudices et prelati, quod non debent iudi-
care nec corrigere, quamdiu sunt provocati. Ratio est, quia,
sicut aqua turbida et mota ostendit faciem inspicientis tortuo-
sam, sic homo motus et iratus habct faciem ct rationcm deor-
dinatam ct, per consequens, iudicium rationis.
XI (XLVI). — DE VANA GLORIA, ARROGANTIA
ET SUPERBIA.
Arrogantia habet tresgradus. Primum (sic) est quod volunt
videri csse quod non sunt, vel videri habere quod non habcnt.
(1) Ainsi pout-filre pour mente.
m ODONIS FABULIS ADDTTA,
Secundus est quia hoc quod sunt vel habent videri volunt.
Tertius est quod volunt viderl super alios. Vana gloria similis
videtur vestice (1) inflate, que, quando ventum dimittat in-
clusum, nichil retinet nisi mundum corium.
XII (XLVII). — [DE ASINO PELLE LEONIS INDUTO.]
Quidam, habens Asinum, omni hora cogitabat quomodo
bene percuteret eum, quia tardus erat. Et Asinus eius omni
hora cogitabat qualiter eius verbera evaderet. Semel vadens
in grege, invenit pellem Leonis et circumposuit corpori suo,
cogitans quod sic alia animalia, putantes {sic) eum Leonem^
timerent ipsum et etiam Dominus suus. Procendente autenM.
tempore, Dominus querens Asinum in grege non invenit, sedl.
rospiciens in montem audivit vocem Asini et vidit eum aiiress
extendentem. Et statim cepit eum et vehementer percussit ,
non obstante quod alia animalia eum tamquam Leoncm ha-
buissent et timuissent.
Sic multi, qui se extoUunt uitra id quod sunt, licet ab
hominibus aliqualiter timeantur, Deus tamen percutit eos in
fine eterna pena, ducens de montc superbie et mittens in val-
iom exterioris miscrie. Por Asinum bene peccator dosignatur.
quia, sicut Asinus muitum portat in parte posteriori ot non
in anteriori, sic peccator miiltum cogitat do salute corporis
ct parum do anima, quo ost antorior.
XIII (XLVIII). — NOTA DE SYMEA ET MEUCATOHE .
Legitur do quodam habonte unam Symoam in apotheca
sua, que orat ita sagax, quod nuilus aiiquid in ea furari pote-
rat, predicta Symea quin vidorot. Quadam vice contigit, quod
unus Mercator vonions dixit domino apothocc, quod voilot ali-
quid furtivo subtrahoro do apothoca, non obstanto quamcuiU'
quo Symea custodiret. lilo pactum facions cum alio ot aliu^
(1) Ainsi pour vesira^.
COLLECTIO TERTIA. 411
cum illo pro certa pecunia; predictus Mcrcator apothecam
intrans, signa et modos diversos coram Symea faciens, modo
os aperiendo, modo nasum recuryando^ modo oculos cum
duobus digitis claudendo. Predicta autem Symea, sic etiam
(sic etiam) volens facere, oculos cum duobus digitis claude-
bat, et medio tempore dictus Mercator (et) pecuniam auferebat.
Dominus vero apothece, videns quod Symea sic decepta erat,
oum (sic) percutiens, ostendens quod per Mercatorem fuerat
sic decepta. Altera vero die iterum in apothecam intrans,
voiens eam eodem modo decipere ocuios cum duobus digitis
claudendo; hoc videns Symea ipsa, econtra oculos cumduobus
digitis fortissime apariens (^iV), (et) quod secundario non pos-
set decipi Mercatori indicabat.
Moraliza, sicutvis.
XIV (XLIX). — ITEM DE SYMEA [ET PULLIS].
Itom de Symea legitur, quod, quando procreavit pullos
suos, inter quos semper unum plus diligit alio, venator autem
veniens, volens carpere Symeam cum pullis, mater, hoc
videns, recipit pullos, et illum, quem plus diligit, in dextro
brachio portans, quem vero minus, in dorsum ponens, cur-
rens ad arborem, volens venatoris periculum evitare. Cum
autem arborem querit ascendere, pullum cariorem, quem
brachio dextro tenuit, dimittere cogitur, quia tunc ascendere
poterit, ut se ipsam eripere possit. Quem vero in dorso tenuit
et minus dilexerat, a periculo liberat el defendit.
Moraliza, sicut placet.
\V (i^). — DE LEONE ET ASINO.
Loo intempesta nocte venit ad domum, in qua erat Asinus.
Ut autem intravit Leo, Gallus excussis alis more solito cecinit
Loo nesciens quis esset timuit et recessit. Asinus vero, con-
lisus sua fortitudine, cum rugitu magno insecutus est Leonem.
At ubi vidit eum Leo, sine mora occidit.
412 ODONIS PABULIS ADDITA,
Exemplum hoc docet, ut inimicum fortiorem nobis fugia-
mus.
XVI (LI). — DE CERVO [AD FONTEM.]
Cervus venit ad fontem ut biberct, et aspiciens vidit um-
bram suam in aqua. Considerans autem se habere comua
grandia et fortia, gavisus est valde. Item videns se haberc
crura gracilia, dicebat intra se : Crura sic graciiia quomodo
possunt sustinere tam grandia et tam magna comua et tantc
fortitudinis? Et insequentibus a tergo venatoribus cogitavit
intra se et dixit : Cmra ista velocia sunt, et per ea forsitan
potero evadere. Dum autem nemus sibi intravit vicinum, here-
bat cornibus inter vepres et captus est. Tunc dixit : Spes mea
decepit me; credebam enim in cornibus meis totam meam
inessc fortitudinem.
Excmplum ilioram, qui per ea, in quibus confidunt, facilc
decipiuntur.
XVII (Lin. — DE ONAGRO ET ASINO.
Onager, videns Asinum procurari et pasci, dixit intra se :
l^ulcrior sum isto Asino, et lamen non ita bene procuratus
sum, nec ita diligcnter enutrior sicut Asinus istc, ct hoc in-
iustum est. Soquentidic vidit Onager Asinumgravem, sarcina
onustum, incedere, ot dixit : Justuni ost Asinum pro velle
com(m)edere, cum multum laboret, et ego tota die permaneam
otiosus.
Exemplum iliius, qui bonis invidet aiienis et postea co-
gnoscit muitos habundaro diviciis nec carore gravi pondoro
soilicitudinis.
XVIII (LIII). — DE LEONE ET VLLPE.
Leo, pius soiito vigilans, dobiiitatus ost, rccumbens in spe-
lunca sua. Ad quem voniobant cotoro bostio, ut visitarent et
consolarontur ouni. Et dum appropinquaront, com(m)odebat
COLLECTIO TERTIA. 413
eas. Venit etiam Vulpes ad visitandum eum, stans de foris
ante portam. Cui dixit Leo : Veni huc, soror mea, ut grata
tecum possim miscere coUoquia. Respondit Vulpes : Nequa-
quam, domine. Quare? inquit Leo. Cui Vulpes : Video qui-
dem intrantium vestigia, sed redeuntium nuUa possum in-
tueri.
Exemplum sapientis, qui bene sua scit disponere negocia.
Ita etiam, qui intrat infernum numquam exibit.
XIX (LVI). — DE ASINO [ONUSTO SALE ET POSTEA
SPONGIA].
Asinus sale onustus incedebat, et, transiens per aquam,
offenso pede corruit, et liquidum factum est sal. Asinus, sen-
tiens se exoneratum, gavisus est valde, et ibat viam suam.
Non muUo post honustus est spongia, et, dum transiret per
aquam, cecidit, ofTenso pede. El, dum spongia aquam multam
sorbuisset, Asinus ita honustus est, ut vix posset incedere.
Exemplum iliorum, qui letantur in prosperis, in adversis
vero patientiam necessariam non habent.
XX (LVII). — DE ASIXO [ET HORTULANO].
Cuiusdum Ortulani Asinus conquerebatur pro assiduo
iabore, dicens sibi iniuriantU Quod audiens Ortolanus {sic)
vendidit eum molendinario. Et nocte ac die laborabat, et
facta sunt Asini [fata] peiora prioribus.
Exemplum illius, qui conqueritur de servicio domini sui
ct forsitai\ incidet in gravius.
XXI (LVlIi;. — DE LEPORIBUS ET AQUILIS.
Aquiiis et Leporibus ad invicem pugnantibus, Lepores
perrexerunt ad Vulpes, querentes succursum. Vulpes dicen-
tes : Libenter vobis succurremus, si vestram prius cognosce-
remus audaciam.
414 ODONIS FABULIS ADDITA,
XXII (LIX). — DE AQUILA ET COLLMBA.
Aquila ct Columba litigabant ad invicem. Dixit autem
Golumba : Fere per singulos menses genero puiios et grata
sum hominibus pro coUata michi ceiitus fecunditate. Cui
Aquila : Et inde tibi dolor et frequens tristitia, quia, quanto
plus paris, tanto plures de pullis tuis ad hominuni delicatas
epulas moriuntur.
XXIII (LXI). — DE ASINO [ET MERULA].
Asinus, audiens Merulam modulatis canere vocibus, que-
sivit ab ea, quo cibo uteretur pro eo quod sic optime caneret.
Cui Merula : Aerem serenum et rorem celi pro cibo habeo.
Tunc Asinus, emulus voce eius, aperto ore yans, attrahebat
aerem, expectans rorem celi^ donec, debilitatus fame, mor-
tuus est.
Exemplum stulti^ qui appetit que non pertinent ad eum.
XXIV (LXII). — DE ASINO [ET CANCRIS.
Asinus, cadens in lutuni, cepit eiulans clamare pro co
quod non poterat egrcdi. Cui Cancri dixerunl : Quare plangis,
cum nos, qui longe anto cedimus in lutum, minime plan-
gamus?
Exemplum delicatoruni, qui nichil volunt pati adversi-
latis.
XXV (LXIII). — DK SUK ET LEENA.
Sus et Lcena litigabaiit ad inviccm. Sus autcm dixit
Lcenc : Ettu, in quo to iactas, pro qua re tantam elevaris in
superbiam? Labor tuus inanis est, ot cum per annum unum
labores, non potes habero nisi catulum unum. Ego fecundacl
grata sum hominibus, ct per duos quosquo mensos porto xiiu
COLLECTIO TBRTIA. 415
porcellos. Respondit : Venim cst; sed tu paris porcellos, ogo
ieonem.
Exemplum verbosi, qui multa ioquitur inutilia. Sapiens
autem paucis contcntus est verbis.
XXVI (LXIV). — DE LLPO ET EDO.
Lupus accepit Edum de Gapris iuxta vicum unum. Cui
dixit Edus : Letare et gaude ; postea com(m)edes me totum
cum gaudio. Precor autem ut cantes, et, dum cantaveris, ego
saltabo, et sic epulaberis canendo, me coriante (1) saltante. Ad
hoc cepit Lupus canere et Edus saltare. Audientes hoc canes
illius vici impetum fecerunt in Lupum, quem insecuti ad hoc
conpulerunt ut Edum relinqueret, et liberatus est Edus.
Exemplum, quod aliquis utitur bonis suis in pace et si-
lencio.
XXVII (LXV). — DE [ANU ET] MEDICO.
Anus quedam patiebatur in oculis. Facta autem conven-
tione, spo(s)pondit Medicus eam curaturam. In domo auteni
vetule plurima erant utensilia. Cot(t)idie Medicus apponebat
medicinam oculis eius et cot(t)idie paulatim furabatur vascula
eius, donec tota domos {sic) evacueretur. Tandem convaluit
Anus illa, que, ut vidit domum suam spoliatam, contristata
est, et nolebat Medico suam reddere mercedem. Medicus con-
venit eam coram iudice. Que ait : Nondum convalui ab infir-
mitate. Cum enim oculus meus sanus esset, plurima videbani
in domo mea, que modo non video.
Exemplum sapientis, qui fraudc fraudem a se ponit re-
pellere.
XXYIII (LXVI). — DE YESPA ET SERPENTE.
Vespa pungebat aculeo suo caput Serpentis, et Serpens
angustabat. Nitebatur se amovere ab ea, nec poterat. Ut au-
(1) IJsez : coram te.
416 ODONIS FABULIS ADDITA, COLLECTIO TERTIA.
tem vidit Scrpens se non posse iuvare (videns), supposuit
caput quadrige pretereunti, et ambo mortui sunt.
Excmplum quod in tantum potes inimicum infestare,
quod tc et ipsum occidet.
X\IX (LXVII). — DE LEONE, VULPE ET URSO.
Leo, Vulpes et Ursus perrexerui^t venatum. Ceperunt
autem arietem unum, ovem unum {sic) et agnum unum. Dixil
autem Lco : Quis ex nobis partietur predam istam? Ursus res-
pondit : Ego, domine. Leo dixit : Partire. Ursus dixit : Tu^
domine, habebis arietem, ego, ovem...(l).
(t) Lc resle manque.
JOHANNIS DE SCHEPEYA
FA^ULiE,
SECUXDUM COLLEGU MERTONENSIS CODICEM MS. LATINUM
CCXLVIII EDIT£.
(Fol. 2o\)
EX FABULIS ESOPI SAPIENTIS, VIRI MORALIS,
QUAS TRANSTULIT ROMULUS QUIDAM
IN LATINUM.
I. — [LUl>US ET AGNUS.]
Gontra calumpniosos causam nocendi qnerentes;
eiusmodi sunt potentes contra pauperes.
Agnus et Lupus sitientcs ad riuulum el diuerso venerunt.
Sursum bibebat Lupus, longeque inferior Agnus. Lupus, vt
Agnum vidit, sic ait : Turbas mihi aquam bibenti. Agnus vero
pacienter dixit : Quomodo eam turbarem tibi, que de te ad
me currit? Cui Lupus : Et maledicis mihi. Et Agnus : Non. Et
Lupus : Adhuc mihi loqueris. Statimque ei vitam eripuit.
II. — LMUS ET RANA.]
Gontra insidiosos et ftraudnlentos.
Mus, vt flumen transiret, auxilium peciita Rana. lila vero,
fmgens ei velie subuenire, ligauit sibi mutuo pedes grosso tilo,
et, incipiens natare, traxit Murem post se. Gum autem ad
medium fluminis venissel, cepit mergore, ut Murem pariter
27
418 JOHANNIS DE SCHEPEYA
mergeret. Quod videns, Mus tenuit se fortiter super aquani.
Quod videns, Miluus supra volitans rapuit vtrumque.
111. — [CANIS PER FLUMEN CARNEM FERENS.]
Gontra cupidos.
Ganis, flumen transiens, partem carnis tenebat in ore d.
cum vidisset carnis vmbram in aqua, aperuit os vt vmbram
caperet; et sic amisit quod tenebat.
IV. — [VACCA, CAPRA, OVIS ET LEO.]
De societate potentioram.
Vacca, Gapra et Ouis com(m)itabantur cum Leone, et, ciini
venatu cepisse[n]t ceruum, factis partibus, ait Leo : Ego lollo
primus, quia Leo; secunda pars mea est, quia forcior vobis
sum; terciam merui, quia plus cucurri; quartam vero qui exi-
gerit, inimicum me habebit. Et sic totam predam Leonis ini-
probitas aspertauit {sic).
V. — ;leo, lupus et vulpes.
Alia de eodem.
Leo, Lupus et Vulpes venantes ceperuut vaccam. DiienHl
aucam. Quibiis captis, dixit Leo Lupo : Lupe, partin» pivdani
nostram. Cui Lupus : Domine, iibenter. Domine, quia tu es
rex nostor, habebis vaccam; ego, niinor te et maior Vulpe.
habebo ouem; Vulpes autem, minima nostruni, habebit au-
cam. Quo audito, Leo iratus, extento brachio, vnguibu;?
extraxit totani pellom de capite Lupi. Et dixit Vuipi : Vulpe?,
partire, tu. Cui Vulpes : Domine, quia tu es dominus noster
et rex, habebis vaccam; domina mea, vxor tua, habebit oueni,
et parui tui habebunt aucam, quia tenera est et pinguis. M
quem Leo : Vuipis, quis te docuit ita sapienter partiri? El
FABUL-«. 419
Vulpes : Dominc, iste ciim rubeo capitc, ostcnso Lupo sangui-
nolento.
VI. — [LUPUS ET GRUS.]
Gontra ingratos.
Lupus dum carncs voraret, os vnum intrauit in guttur
eius, et male vcxauit cum. Quercbatur mcdicus, ct magnum
salarium promittcbatur. Tandem conducta cst Gru(e)s, vt
longo colio suo et rostro os extraheret; quod et fecit. Et hoc
facto, salarium suum peciit. Quo audito, Lupus dixit : Ingrata
es mihi, que (1) capud tuum ab ore moo sanum extrahi per-
niisi^ et tu salarium petis!
VH. — [VULPES ET COUVUS.]
De vana gloria.
Cum de fenestra Coruus caseum rapuisset, altam asocndit
arborcm cum eo. Vulpes, cum hoc vidisset, aspiciens ad cum
dixit : 0 Corue, quis tibi similis est, et pennarum tuarum
quantus cst nitor! Quantus dccor esset, si vocem claram ha-
buisses! Nulla auis te prior fuisset. At ille, dum placcre voluit
et voccm suam alcius ostendere, ore patefacto, cepit clamare
et, per consequcns, caseum amittere et Vulpi cum penitentia
diniittere.
VIII. — [CORNICULA SUPERBA.;
Alia de eodem.
Cornicula, vocala ad consilium Auiuni, vidit se ossc om-
nium turpissimam; propter quod mutuauit de ceteris Auibus
singulas pennas, vt sibi facere[t] pallium ad tegendum turpi-
tudinem suam. Quo facto, venit futuro anno ad consilium ipso
(i) Ainsi pour quL
420 JOHANNIS DE SCHEPEYA
pallio inuolulo superba, presumptuosa, celeras Aues vnguibus
et rostro violentcr inipetcndo. Quo viso, dixerunt Aues : Que
est ista, que sic superbc et insolcnter se gerit? Et dixit vna
earum : Hec est Cornix illa, que, anno preterito, mendicauit
a nobis pennas nostras vt suam ex eis turpitudinem operiret.
Dcponamus de ea querelam principi nostro Aquile. Audita
itaque qucrela, Aquila decreuit vt queiibet arriperet pennam
suam ab eti. Quo facto, apparuit misera ilia in sua prima tur-
pitudine, rccedens a consilio, confusa el multiplicitcr illusa.
IX. — [GRACULUS ET PAVO.l
Alia de eodem.
Graculus vna die pcnnas Pauonis casu inucnit, indeque
sibi indunientum facicns, ornauit sc, sociosque pares relin-
quens, Pauonibus se iunxit; qui, recognosccntes eum, peunas
suas ab eo dir(r)ipiunt, maleque rostris et pedibus infestantes
vix semiuiuum dimittunt. Qui, reuertcns ad gcnus propriuni,
audiuit sibi dici : Si vestcs tuas quas tibi natura dedit.
amasscs, tibi suffecisscnt et hec mala que recepisti non rece-
pisses.
X. — [lORMICA ET MISCA.;
Alia de eodem.
Orta cstconteiicio intor Muscam ct Formicam, quo caruiii
forct diguior. Miisca quidom dixit : Tu nostris laudihu^ coni-
parari non potoris : in capito regis sedoo; de immolatis dii>
prima gusto; matronis nobilibus oscula proboo, quoquo libot
libora volito. Tu voro in linio ot puluoro sonipor hahilas. ol
pro tuo victii niisoro diro laboras. Gui Formica : Iinproba
postis, contra to ipsam hoc dixisti. Nunquam oplala venoris.
quocunquo vonoris, vt odiosa fugaris, flahollo abigoris, ot op-
tanlor occidoris. Ego voro, estate sedula laboro, in yome do
mco laboro lidolilor viuo ot sccura quiosco.
PABUL.E. 421
Xr. - RANA RUPTA ET BOS.]
Alia de eodem.
Rana vidit Bouem pasccntem, ct credebat sc sic grossam
fieri, et [vt] pellcm rugosam inflaret et impleret vento, sufflauit
igitur, et suis natis dixit : Sumne quanta Bos est? Responde-
runt : Non. Inflauit iterum et quesiuit. Et responsum est :
Nihil ei simile. Terlio sic inflauit se quod rupta pelle crc-
puit et mortua est.
Ideo vulgariter dicitur : Noli te tantum inflare vt crepcs.
XII. — [EQUUS ET ASINUS.]
Alia de eodem.
Equus, ornatus cclla (stc) decora frenoque aureo ornatus,
occurrit Asinoonusto, qui ei noncessit, quia oneratus etlassus
erat; et dixit Equus : Nisi me conlinerem, te calcibus rumpe-
rem, quia mihi occurrenti non cessisti vel saltem in genua
non cecidisti. Territusque Asinus pre eius superbia, taccns et
gemeYis, transiit. Et non multum post Equus, ruptus ac maci-
lentus efl*ectus, ad villam ductus est, vt in agros portaret
stercora. Acceptis itaque rusticis instrumentis, per viam ibat
stercoribus oneratus. Quem tam infelicem Asinus ipse, in prato
pascens, recognouit, et dixit : Vbi sunt nunc illa ornamenta
preciosa, in quibus prideni superbisti? Vterc nunc, miser,
nobiscumquc rusticorum oneribus ct ornamentis.
XIII. — [CERVUS AD FONTEM.]
Alia de eodem.
Ceruus, bibens de fonte, cornua sua in eo magna vidit ct
insignia, et multum in eis gratulabatur. Et, dum biberet, audi-
uittumultum vcnatorum et canum propium, quantum ct fugit
422 JOHANNIS DE SCHEPEYA
in densiorem siluam, vbi a vepribus et arborum ramiculisper
cornua detentus est, ne transire posset; et dixit : Heu! mihi,
quia decor cornuum meorum, in quo tantum superbiui, me
cogit mori.
XIV. — [ASINUS ET LEO.]
Alia de eodem.
Asinus, occurrens Leoni, ait ei : Ascendamus in montis
cacumen^ et ostendam tibi quod multi me timent. At Leo subri-
dens ait : Eamus. Gumque venissent ad locum, stans Asinus in
edito, emissa voce, clamauit sue (1) more. Quem audientes,
Vulpes et Lepores et alia minuta animalia currere ceperunt
et fugere pre vocis terrore. Cui Leo ait : Potuit me terruisse
vox tua terribilis, ne (2) te nouisse[m].
XV. — [TORTUCA ET AQUILA.]
De ambicione dignitatis et honorum.
Tortuca, manens in locis imis, conuenit cum Aquila \1
portaret eam in superiora. Constituta itaque mercede, Aquila,
sumcns cam, portauit in altum, et dixit : Ecce nunc es vbi
esso voluisti. Nunc viderc potes que nunquam vidisti. Cui
Tortuca : Multa quidem video, et in superioribus consisto;sed
mallem esse in foramine meo. Quo audito, Aquila permisit
eam cadcrc et omnino perirc.
XVI. — lARANEA, MUSCA ET VENTUS.]
Alia de eodem.
Arauoa ex so lila trahit et telam orditur, et totam se cuis-
corat vt vnam Muscani capiat; quam cum copit, venit venlus
validus, ot. tolam dissipans, Aranoam cum Musca disperdil.
(1) Ainsi pour siio.
(2) \Asez : ni.
FABUL^. 423
XYII. — [LIGNA REGEM ELIGENTIA.J
Alia de eodem.
Conucnerunt Ligna vt oligerent super se regem,etdixerunt
Oliue : Impera nobis. Que respondit : Non possum relinquere
pinguedinem meam, vt inter Ligna promouear. Dixerimt igitur
Ligna ad Ficuineam : Impera nobis. Que respondit : Non
possum relinquere dulcedinem meam*,utpromouear. Dixerunt
ad Vitem : Esto rex noster. Que respondit : Non possum dese-
rere vinum meum, quod letificat Deum et homines, ut presim
vobis. Dixerunt deniquc ad Rampnum : Veni et impera nobis.
Respondil Rampnus : Si vero me regem constituistis, venite
et sub umbra mea requiescite. Si vero nolueritis, egrediatur
ignis de Rampno et deuoret Cedros Libani. Ecce Lignum mi-
nus validum regnare concessit, et, nisi regnet, comminatur. Me-
iiora vero et validiora regnare renuunt et suo statu contenta
sunt.
XVIII. — [AVES REGEM ELIGENTES.]
De Prelatis ecclesiarum et eonun offlcio debito.
Aues, tenentes suum generale capitulum, voluerunt sibi
eligere regem. Dixit igitur vna ceteris, tanquam aliis sapien-
cior : Eiigamus Columbas (1), quia nec picat, nec laniat. Et
electa est et prefecta. Conuersabatur tamen, licet esset rex,
inter alias innocenter, solitam simplicitatem conseruans.
Dixerunt igitur Aues : Rex noster nihil valet, nihil facit, quia
non percutit, non laniat ; eligamus alium. Dixitque vna earum :
Quam eligemus? Et responsum est :EIigamus nobis Miluum ;
ipse picat, ipse percutit, ipsiB laniat. Miluus igitur rex consti-
4utus primo die deuorauit vnum pullum, secundo secundum,
tercio tercium.
Ideo necessarium esl vt prelatussciat pascere, sciatpicarc
(I) Lisez : Columbam.
424 JOHANNIS DE SCHEPEYA
et quandoquc percutere subiectos^ ne lasciuiant, et teneat
medium inter nimiam simplicitatem et nimiam seueritatem.
XIX. — [ARANEA, MUSCA ET BURDO.]
Alia de eodem.
Aranea, quando venit Musca in tclam suam, fortiter sc
ex(i)erit, Muscam capit et interficit. Quando vero Vespa, vel
Burdo, magnum faciens [sonitum], venerit, Aranea cum fesU-
nacione ad foramen redit.
Sic prelati in pauperes sunt seueri et audaces, in potentes
vero meticulosi et pacientes.
XX. — [VULPES ESURIENS ET GALLlNiE.]
De peccatis ypocrisis.
YulpeSy vna nocte esuriens et algens, venit ad gallinarium,
petens vt sibi aperiretur. Et dixerunt Galline : Non aperiemus
tibiy quiainimica semper fuisti nobis. Respondit Vulpes : luro
vobis, non vobis nocebo. Gallus ct Galline aperiunt. Ingres-
susque quieuit et calefacta cst; oblitaque iuramenti et pro-
missionis sue, occidit vnam Gallinam, post modum aliam, el
sic omnes alias turbauit.
Tales sunt quidam pauperes, qui vcniunt ad claustrum,
non vt Deo seruiant, set vt bene vestiantur ct pascantur, et
alios perturbent.
XXL — [VULPES ET OVKS.j
Alia de eodem.
Vulpes cognouil quod grox Ouium ita bene se custodiuil
infra limites suos et in canum custodia, quod nullam potuil
contingere ex eis, et dixit ad seipsum : Induam me pelle ouina,
FABUL.«. 425
et sic inter alias Oues, vt Ouis, ibo, et ita potero, cum volucro,
Oues et Agnos deuorarc. Et sic fecit.
Tales sunt falsi religiosi, qui sub veste ouina sunt lupi
rapaces, et certe melius esset habere vicinum vnum ludeum
vel paganum quam talem religiosum.
XXII. — .OVIS ALBA, OVIS MGRA, ASINIJS ET IIIRCrS.]
Alia de eodem.
Ouis alba, Ouis nigra, Hircus et Asinus contendebant dc
prerogatiua religionis. Alba dixit : Albedo mea signat inno-
cenciam et sanctitatem, et ideo precello. Nigra dixit : Nigra
sum exterius, sed interius formosa. Asinus dixit : Immo ego
sanctior sum, quia crucem in humeris porto et imitor cnici-
fixum. Hircus vero dixit : Ego sanctior sum omnibus vobis,
quia vtor cilicio, barbam habeo prolixam, ne pulcher appa-
ream in mundo.
Per hecanimalia omne genus regularium potestdesignari.
Sed ve signis sine signato !
Sanctum nuUa facit nigra, candida(ue) vestis ouina,
Nec quemquam iustum facit vmquam crux asinina.
Si quem barbatum faciat sua barba beatum,
In mundi circo non esset sanctior hirco.
XXIII. — [MUS ET CATUS.i
Alia de eodcm.
Mus cecidit in fcces seruisie {sic), ita quod exire non potuit.
Catus vero transiens audiuit eam pipantem, et dixit ei : Quid
clamas? Respondit Mus : Hic cecidi et exire non possum. Et
Catus : Quid dabis mihi, si te extraxero? Yeniesne ad me,
cum te vocauero? Cui Mus : Firmiter promitto. Catus itaque
eam extrahit et abire permisit. Altera die, Catus esuriens venit
ad foramen Muris, vocans eam vt ad se veniret; et respondit :
426 JOHANNIS DE SCHEPEYA
. Nolo. Cui Catus : Fidcntcr promisisti mihi. Et Mus : Sic, scd
in cbrietate fui(t).
Sic plurcs, cum infirmanlur vcl alico (5tc)modo tribulantur,
promittunt, voucnt iciunare, pcregrinari et vitam emendarc;
scdy ccssantc causa, ccssat ciTectus promissorum et votorum.
XXIV. — [COLUMBiE ET AQUILA.]
De iadicibns et eoram oflLcio.
•
Columbe conqueste sunt Aquile, regi suo, de Accipitre,
quod frequenter raperet socias earum et comederet. Aquila,
audita querela, quasi multum irata, leuato rostro dixit alta
voce : Clac. Quo audito, Colutnbe grauise sunt, dicentes : Ecce
qualitcr tcrribiliter insonuit; ccrte bonam faciet nobis iusti-
ciam. Altcra dic rapuit Accipiter Columbam et comedit^ et
iterum conquerebantur Aquile, ct audierunt iterum : Clac. El
sic tcrcio, et nihil alias rccepcrunt cmcnde {sic).
Sic est de iudicibus modernis, qui sempcr dicunt conque-
rentibus optimas causas ncc unquam reddunt iudicia, donec
parcium cxhauriant marsupia.
XXV. — [CORVLS ET COLUMBA.]
De impietate dominorum et balliuorum.
Coruus rapuit puUumCoIumbe. Quo audito, vonit Coliimba
ad nidum Corui, supplicans vt sibi rcddereiur pullus suus: el
aitCoruus : Scisnc cantare? Cui Columba : Scio. Ei Coruus :
Canta igitur, si vis habere pullum tuum. Columba, ex hoc
il(I)araia, cantauit. Cui Coruus : Non placet mihi cantus iste;
canta melius. Columba iterum alciori voce canlauit prout alcius
potuii, ct dixit Coruus : Certe nec adhuc placct mihi cantus
tuus. EtColumba : Certe melius cantare noc noui nec possuni.
Et Coruus : Nec habere potcris pullum tuuni. Et sic douorauil
eum cum impia coniuge sua.
FABUL^. 427
Sic est de impiis dominis et eorum balliuo, qui capiunt
pauperum tenencium pignora, nec liberant, donec redimantur
ad eorum voluntatem.
XXVI. — [TRAHA ET BUFO.l
Alia de eodem.
Thraa semel transiuit super Bufonem ; vnus dens fregit
sibi capud, alius dorsum, tercius tibiam, ita quod miser totus
confringeretur, et ait : Maledicti tot domini !
Ita possunt dicere pauperes tenentes, qui habent super se
malos dominos, peiores senescallos et pessimos eorum minis-
tros, qui nihil intactum relinqunt, quia quod vnus dimittit,
alius non omittit.
XXVII. — [DIVES ET VIDUi*: VACCA.]
Alia de eodem.
Diues quidam, habens plures vaccas, vidit quamdam Vi-
duam, tenentem suam, haberc vnam pinguem, quam ipsa
cotidie pastebat manu sua, et dixit Diues ministro suo : Quere
vaccam Vidue illius, quia pinguis est. Qui sic fecit. Et dixit
Vidua cum lacrimis : Quare aufert mihi dominus meus vac-
cam meam vnicam,que mihi sustentat vitam, cum ipse plures
habeat? Et dixit minister : Nescio causam; sed oportet me
perficere preceptum domini mei. Adduxit itaque minister vac-
cam ad dominum, quam ipse statim occidit, et partem eius
ad coquinam coquende transmisit. Et cum sederet ad men-
sam, paruo morsello, quem de ipsa vacca gustauit, strangu-
latus est.
Sicque timeant tales domini et eorum ministri quod dicit
Ysidorus, libro de summo bono III, c. lxi : Audiant qui pre-
sunt populis, quod pro temporalibus molestiis, quas illis
ingerunt, eternis incendiis cremabuntur.
428 JOHANNIS DE SCHEPEYA
XXVIII. — [MILVLS ET PERDICUM CLNEUS.]
De avaritia.
Miluus vidit cunoum Perdicum per iter quicsccntem, et
volens eum capere iecit se super eum toto corpore : quosdam
occupauit vnguibus, quosdam alis, et, cum omnes occupare
niteretur, superuenit Sagittarius, et videns Miluum sic occu-
patum, sagittauit eum; et pre sua cupiditate perdidit seipsum
et predam, iuxta illud vulgare : Qui totum cupit, totum perdit.
XXIX. — [FORMICiE ET SUS.]
Alia de eodem.
Formicc per totam estatem ct autumpnum soI[l]icitc labo-
rant, et colligunt in aceruum suum grana et alia, vnde viuere
possint in yemc, et, cum totum compleuerint, venit Sus cum
porcellis suis, et, aceruum aperiens, quicquid congregatum
cst dissipat et consumit.
Sicest de auaris, quod, cum omnia congregauerint, super-
uenit yemps, mors, et post mortem archidiaconus cum offi-
ciali etministris suis, vol dominus terreus cum balliuis suis,
et onimia dissipant ct consumunt, iuxtaillud Euangelii : Misor,
que congrogasli, cuius orunt, quando [sint] non tua, sed ali-
orum?
XXX. — [DUO SOCH, FALLAX, VEHAX, ET SIMI.E.j
De Adulacione.
Duo Socii ibant per viam, et dixit allor altori : Firmabo
tecum, quam plus lucrabor por mondacium quam tu per veri-
latem. Respondit : Et ogo ocontra. Constiluta itaque firnia-
cionis ccrtitudino, progredientos venorunt in quemdam cu-
neum Symiarum, que dixorunt viatoribus : Quiduobis vidotur
do comitantia ista? Et dixit mondax : Vos estis pulcherrima
intor omnia animancia post hominom,quia hominibus spocia-
FABUL^. 429
litor assimilamini ot in vultu et in spiritu. Et vlterius multum
commendauit eas. Que verba Simie multum grata habuerunt
ot multa mendaci dederunt. Querebant iterum de alio quid ei
de ipsis videretur. Qui respondit : Vos estis misere et turpes
Simie, nec habetis de vestro unde vestrum posterius possitis
velare. Simie, ex hoc in iram concitate, lacorauerunt oum
dontibus et vnguibus, ct vix semiuiuum dimiserunt.
Sic est diebus modernis, quia mendacium diligitur ot vo-
ritas oditur, et sic adimpletur illud :
Et quandoque nocet omnia vera loqui.
XXXI. — [ASINLS DOMINO BLANDIENS.l
De Inuidla.
Asinus vidobat cotidie Dominum suum Cani domus blan-
diri et de mensa plura largiri, et c contrario Cancm Domino
blandiri et in eum pedibus sallare vsquo ad poctus suum, et
dixit apud se : Si Dominus meus animalsic immundum diligit
et ociosum, quanto magis diliget me, qui ei in multis vtilibus
seruio, si ei blanditus fuero! Occurrcns itaque Domino suo
volocius» profucrint (1) suo moro cantans, ot louans podes
suos anteriores posuit super humeros eius, ot faciom cius lin-
gua lingobat, non tam faciem quam voslos oius deturpando
ot Dominum suo pondore grauitor onorando. Dominus autom,
stupeCactus ot crodons Asinuni vosanum, clamoro suo fami-
liam excitat; que, fustos arripiens, Asinum egrogio vorborat
ot vix semiuiuum abiro pormittit.
XXXII. — [SIMIA ET VULPES.]
Alia de eodem.
Simia videns Vulpem haboro longam caudam, rogauit oam
vt sibi daret aliquam partom, vt suura postorius tegorot, asso-
rons cam totam sibi esso onori ot non vtilitati. Cui Vulpos
(1 1 Lisez : prosihut.
430 JOHANNIS DE SCHEPEYA
respondit : Longior fiat et maior, ita (vt) eam per terram, pc-
tras et spinas traham, ne tu meo tegmine pulchrior fias! Cui
Symia : Multum auarus es, qui de eo quod tibi superest, indi-
genti non largeris (1).
XXXIII. — [ASIM S ET PORCUS.]
Alia de eodem,
Asinus videns quod Porco dabatur in domo panis, pul-
mentum et alia quedam, grossusque et [pinguisl fiebat. cl
quod in nullo laborabat nisi in comedendo et dormiendo.
loquebatur secum, dicens : Ego cotidie grauiter laboro, pun-
gor et verberor, et parum mihi datur ad vescendum. Certc
fingam me infirmam (yic); et fecit sic. Et veniens mane Domi-
nus domus ad stabulum et inueniens Asinum contra morem
iacentem, stimulauit eum dicens : Surge. Et Asinus, eleuans
modicum caput, reclinauit et iacuit suspirans. Et ait Dominus
Domine domus : Asinus noster infirmatur ; habe curam illius.
Domina itaque fecit eum portari in domum et poni iuxta Por-
cum, et ministrauit ei panem et farinam et aquam. Asinus in
principio, vt suam fictionem tegeret, parum comedit, et post-
moduni magis ot magis, et eepit bene impinguari; et dixit
intra se : Modo habeo bonum. Cum autem Porcus soeius suus
fuisset ad plenum impinguatus, vocatus est caniifex, qui ve-
niens percussit Porcum securi in capite el occidit euni. Quod
videns Asinus, tremefactus multum. ait iutra se : Est ne hio
finis impinguacionis et quietis? (]erte lualo lalmrare el nioir
prislino pasei. Et statim exiuit in curiaiu, saltans et rudeii^
coram Doniino suo. Et sic restitutus est suo oflicio.
XXXIV. — [CUCILA KT Bl RNKTA.;
De ingratitudine.
(lucula posuit ouum suum in nido Ihirnete. Hurneta «*x
ouo illo cubando produxit pulluui, (»t nutriuit tan({uam suuni.
(1) Lisoz : largiria.
FABULyE. 431
Cum aulem magnus factus fuissct pullus, ille deuorauit Bur-
nctam, nutricem suam.
Maledicta sit talis nutritura !
XXXV. — [VULPES ET NAUTA.]
Alia de eodem.
Vulpes, volens mare transire, rogauit Nautam vt se trans
ferret; quod, naulo constituto, Nauta fecit. Cum autem iam
ad aliud litus ventum fuisset, Nauta peciit naulum. At Vulpes
minxit super caudam, et aspersit oculos Naute et quasi exce-
cauit eum, et saltauit ad terram extra nauem. Et dixit Nauta :
Malum salarium reddidisti mihi. Cui Vulpes: Aliter iieri non
potuit, iuxta illud quod scriptum est :
Seniicium, dico, perdit qui seruit iniquo.
XXXVL — [SERPENS ET HOMO.]
Alia de eodem.
Sc|.pen8 iacebat super terram congelatam et multum alge-
bat. Quidam transiens hoc vidit, et, pietate motus, posuit eum
in sinum suum, ut calefieret. Qui, cum calefactus fuisset, pu-
pugit hominem grauiter. Cui homo : Quare me pungis, qui
te posui in sinu meo pro bono tuo? Et Serpens : Nescis, stulte,
quod semper fuit et erit inimicicia intcr hominem et serpcn-
tem, et nescis quia scriptum est : Serpens in sinu, mus in
pera et ignis in gremio male remunerant hospites suos? Et
ideo quod feci tibi, natura me facere coegit.
XXXVIL — [LEO, VULPES ET LUPUS EXCORIATUS.]
De odio inueterato.
Leo quodam die, grauiter infirmatus, mandauit pro Vulpe,
vt consilium sibi daret sanitatis. Vulpes venit, vrinam inspi-
432 JOHANNIS DE SCHEPEYA
cit, pulsum et timpera (1) tangit, et dixit : Dominey grauiter
infirniaris et causa tue infirniitatis est summe frigida, et ideo
oportet quod vtaris calidis. Et dixit Lco : Magister, dic mihi
quibus. Et Vulpes, vindicari volens de Lupo quem odit natu-
raliter, dixit Leoni : Domine, consulo quod prouideas tibi de
pellicio de pelle Lupi, quia optimum erit tibi et seruabit te
ab omni frigore. Leo credi[di]t consilio medici, et, mandans
pro Lupo, fecit eum viuum excoriari et tunc dimitti.
Et hoc cst quod vulgariter dicitur : Qui parum me diligit,
parum bonum de ipe dicit.
XXXVIII. — [LEPORARII, MASTIVI ET LUPI.]
Orta inter Leporarios et Mastiuos graui discordia, con-
stitutus est inter eos dies belli. Quod audientes, Lupi, utro-
rumque inimici, venerunt vt viderent pugnam. Pugnantibus
itaque inter se canibus, muiti eorum mortui sunt, multi debi-
litati. Yidentes autem hoc, Lupi, et tempus iamdiu optate vl-
cionis iii canes adepti, irruerunt vnanimiter in eos, et omnes
occidentes, regioncm eorum cum suis omnibus occupauc-
runt, iuxta illud Lucai, xi (2) : Omne regnum in se diuisum
desolaliilur.ol plol)is omnis virUis vnila maior est se dispei^a.
XXXIX. — [AULILA KXCECATA ET COUVl S.
Alia de eodem.
Acjuila qiiadam vico grauabatur in ooulis, ot mandauit pro
Corno, qui ost modicns auium. Cornns venit, ot inspoctis
oculis Aqnilo dixit : Uono noni cansas tno inlirniitatis: faciani
tibi bonnni omplastnim, qnod sanabit to fostinantor. Volens
i^^ilur oani oxcocaro, qnia oani odio habuit pro eo quod pullos
snos rapnisset, tomporanit paritor spur^oam, topo (3) ot allin.
ot apposnit ocnlis oins. Et oxcocata ost. Quod vidoiis. Coruu>
(1 ' Aiiisi poiir tcwponi.
(•2 l]vangil<' selon S. Liu\ C. xi, v. 17.
y.\. \a>c7. : cwpe.
FABUL^E. 433
rapuit puUos Aquile ct dcuorauit. Insuper ipsam Aquilam
multiplicitcr infestauit... (I). Respondit Coruus : Quamdiu vi-
disti, non potuimedc tc vindicarc ncc etiam pullos tuosdeuo-
rare, Nunc autem in omnibus compleui votum mcum.
Hoc bene verificat(ur) illud Menece (2) : Male sccum agit
eger, qui medicum sibi accipit-suumhostcm.
XL. — [LEO SENEX, APER, TAURUS ET ASINUS.]
Alia de eodem.
Leo, grauatus etatc et fcbribus, iaccbat spiritum trahcns
cxtremum. Superucnit Apcr spumans dontibus, vcterem iram
e[ff]undcns. Taurus cornibus cor[p]us eius vndiquc confodit.
Asinus pedibus suis cum attriuit. Et dixit vix spirans cum
gemitu : Heu ! cum essct virtus, erat honor ; fuit et timor,
immo ct opinio mea terruit plures. Deficicntibus autem viri-
bus, dcficit honor.
Hic verificatur illud Boecii, libro de Consolatione philoso-
phie lu, [prosa 5] : Quem felicitas amicum facit, infortunium
facit inimicum.
XLL — [AVES, QUADRUPEDES ET VESPERTILIO.]
De infldelitate et inconstantia.
Quadrupedes gesscrunt bellum cum Auibus. Vcspertilio,
dubios ct graucs eucntus attendens ct acicm Quadrupedum
maiorem videns, contulit se ad illos quasi ad vincentes, ct,
subite [sic) vinccntibus Auibus, iunxit sc illis. Tandcm paci-
ficatum est inter partes. Vespcrtilio igitur Auium scntentia
condempnatus est pro co quod suos rcliquissct ct plcnius
ex[s]poIiatus, vt, lucem fugiens, noctibus mcdiis volaret.
Sic quoque qui duabus partibus se obnoxium commiserit,
hinc inde ingratus et odiosus viuit.
(1) Ici le copiste a omis les reproclies de TAigle.
(2) Ainsi peut-^tre pour Senecse.
28
m JOHANNIS DE SCHEPEYA
XLII. — [SIMIA ET NUCES.]
Alia de eodem.
Symca libcntcr comedit nucleos nucum. Sed, quando gustat
de cortice et inuenerit eum amarum, abicit totam nucem.
Tales sunt qui ad tempus credunt, et in tempore temptu-
cionis reccdunt.
XLIII. — [LEPORES ET RAXiE.]
Gontra meticalosos.
Lopores, cum audirent strepitum venatorum et canum post
se, valde timuerunt, et consilium inierunt vt se precipitarcDt
propter assiduos metus qui eis euenerunt. Et cum venissonl
ad (h)oram fluminis cum magno impetu, Rane, que ibi erant,
tremefacte miserunt se in flumen. Lepores vero, cum id vidis
sent, dixerunt : Sunt et alii timidi sicud et nos ; sequamureos
Quicumque igitur malum tol(l)erare non potest, mala con-
sidoret aliorum.
XLIV. — [MGNS PARTfRfENS.'
Alia de eodem.
Mons quidam parturions odidit gemitus horribilcs, ita
quod oninos audionlcs oxtra so fiorcnt pro timoro. Tandom
parliiriit murcm. Cuius facii fania stalim volat por provin-
ciimi, ot omncm priorom amouit timoroni.
XLV. — itestl:i)0 et corma sla.^
Alia de eodem.
Te.-ludo, dum in moJIibus cst, oxoril so a tosta, et coriiua
orii;^ supoibo. Si autom impingat in palcam vel in spinam
statifu cornua rotrahit, ot sc totam infra testam reclinli*-
FABUL^. 435
Tales sunt cpiscopi ct prelati meticulosi, qui pro aliquo
temporali incommodo abscondunt se nec se opponunt murum
pro domo Domini.
XLVI. — [FORMICA ET CICADA.]
Gontra pigros et desidiosos.
Formica frumentum, quod in estate collegerat, extrahebat
in yeme, vt siccaret contra solem. Superuenit Cicada fame-
lica et macilenta, rogans vt mutuaret vel daret ei de cibo, vt
viuere posset. Cui Formica dixit quid faciebat in estate. Cui
illa : Per siluas, sepes et prata ibam, cantans et exultans.
Formica respondit : Si in estate cantasti, in yeme salta.
Quia scriptum est : Qui non laborat, non manducet (1), et,
si mercede dignus est operarius (2), non operantem nulla
merces contingat.
XLVIL — lACCIPITER ET MILVLS.
Alia de eodem.
Accipiter una die obuiauit Miluo in aere, et agressus eum
acriter prostrauit ad terram et tenuit sub se, et dixit ei : Miser,
nonne tam grossum cor[p]us habes tu, sicut ego? Respondit
Miluus : Immo grossius. Nonne pedes et vngues ita fortes?
Respondit : Immo forciores. Nonne rostrum ita durum et acu-
tum, sicud ego? Respondit : Immo. Et addidit Accipiter : Et
quare igitur permittis me minorem te et debiliorem te sic
tenere sub pedibus? Respondit Miluus : Certe cor mihi deficit,
et idco vires mihi non sunt.
XLVIII. — [MIS DOMESTICA ET CAMPESTRIS.]
Contra gulososos et delicatos.
Mus domestica querebat a campestri que comederet, et
qualiter viueret. Que respondit : Quandoque duras fabas et
(!) Epitre II do S. Paul aux Thessaloniciens, C. nr, v. iO.
(2) Evang. selon S. Lnc, C. x, v. 7.
436 JOHANNIS DE SCHEPEYA
quandoque sicca grana. Dixitque domestica : Mirum est fame
non mor[i]eris. Quesiuit e diuerso siluestris a domestica : Et
qui comedis tu, bona soror? Que rcspondit: Pingues carnes,
album panem, caseum et butirum. Veni igitur, ut prandeas
mecum et videas modum vite mee. Et sic factum est. Sedentes
igitur homines ad mensam proiecerunt m aream morscUos et
micas. Et domestica ad campestrem : Exi de foramine; ecce
quanta bona proiciunt. Exiit itaque et cepit vnum morsellum.
Etsaltauit Catus post eam, et vix euasit ad foramen; dixitqae
domestice : Habesne cotidie talem exploratorem intentum te
deuorare? Cui illa : Certe sic; nam parentes meos et fratres et
sorores ipse deuorauit. Et ait campestris : Nollem habere
totum mundum cum tanto periculo ; redire volo ad habitaca-
lum meum et viuere more consueto.
Quia scriptum est : Melior est buccella sicca cum gaudio
quam plena domus victimis cum iurgiis (1).
XLIX. — [CANIS ET LUPLS.]
Alia de eodem.
Lupus quadam die obuiauit Cani bcne pasto et pingui, el
quesiuit ab eo : Dic mihi, frater, vnde es ita pinguis? Cui ille :
Dominus meus et tota familia diligunt nie etdant mihi panem
ctcarnesetaliabona sufficientia, quibus bene pascor et pinguis
sum; et, si velis mecnm venire et mecum morari. pasceris
sicud ego. Cui Lupus : Bonum esset mihi, quia in magna
parcitate viuo ct modicum cibum meum cum magno labore et
timore pcrquiro. Sed dic mihi, bone frater, vnde est quod col-
lum tuum ita est dopilatum. Cui ille : Ex cathena quam ges-
tare aliquoscicns soleo. Et es tu quandoque cathenatus? Cui
Canis : Sic, saltem in die; nocte vero sohior. Cui Lupus : Prr>
nuUis dcliciis mundi talem palerer seruitutem; nialo enim
liber famescere quam sub iugo scruitutis magis habundare.
(1) Liber provcrbionim, C xvii, v. I.
PABUL^. 437
Vnde TuUius libro de Paradoxis : Libertas est potcstas
viuendi vt libet.
L. — [Ll PL'S ET VULPES IN LARDARIO.l
Alia de eodem.
Lupus obuiauit Vulpi, dicens ei : Magnam famem babeo,
nec scio vbi quicquam predari potero. Cui Vulpes : Si vis
me sequiy satis habunde reficiemur. Respondit Lupus : Li-
benter sequar. Eamus cicius, quia fames me cruciat. Duxit
igitur eum Vulpes ad lardarium cuiusdam diuitis, et intrat
prius ipsa per quoddam foramen, et Lupus post cam, sed cum
magna angustia, quia foramen sibi valde strictum. Inuenerunt
magnam copiam carnium et piscium. Vulpes vero, memor
stricti foraminis, per quod oportebat eam reuerti, moderate
sumpsit. Lupus quidem, satisfaciens gule suc, ingrossauit se
ad plenum. Auditur interim eorum tumultus a familia, et
veniunt famuli cum canibus et fustibus; intrant lardarium.
Vulpes autem hoc audiens fugit ad foramen et exiuit. Lupus
vero, volens exire nec ualens pre ventris grossitudine, capi-
tur, fustigatur, canum dentibus discerpitur.
Vnde, vt videtur, Vulpes bene habuit in memoria, illud
Oratii (1) :
Sic vjs effugere istinc,
Macra cauum repetes arc[t]um quem macra subisti ;
Paruum parua decent.
Lupus vero non audiuit tantum in scolis, vel, si audiuit,
tradidit ipse gulam obliuioni, que, vt dicit Augustinus, aufert
memoriam, discipat (sic) sensum, et confundit intelligenciam.
LI. — [BUSARDUS ET ACCIPITER.]
De mala societate vitanda.
Busardus proiecit in nidum Accipitris ouum suum. Acci-
piter autem, credens ouum suum esse, cubauit super illud una
{i) fipit., I, VII, 33.
438 JOHANNIS DE SCHEPEYA
eum ouis suis, et crcatus [est] inde pullus quem nutriuit Acci-
piter tanquam suum. PuUi vero Accipitris proieoerunt fimum
suum extra nidum; pullus maculauit nidum. Quod aduertens.
Accipiter ait : Quis vestrum est qui sic maculat nidum suum?
Et omnes dixerunt : Non ego, domine. Tandem facta pleniori
inquisicione, oportebat eos pro sui liberacione prodere veri-
tatem, et dixerunt : Domine, iste est cum magno capite, os-
tenso filio Busardi.Quem Accipiter, cum magna indignacione.
per capud arripiens, proiecit extra nidum, diccns : Dc ouo te
produxi; extra naturam non potui.
Quia, vt dicit Oratius (1) :
Naturam expellas furta (sic) ; tamen vsque recurret.
LII. — [ARDEA ET AQLILA.]
Alia de eodem.
Ardea rogauit Aquilam, vt dimitteret eam in societatem
suam et perduceret ad extraneas regiones. Cui Aquila : Li-
benler hoc facerem; scd timeo ne portes tecum tuum poste-
rius. Consuetudo onim Ardee est vt inficiat omnem locum in
quo sederit.
Hinc cst quod dicit Oralius :
Celum, non animum mutant, qui trans marecurrunt (2).
LIH. — [BUBO ET LEPUS.]
De stulto amore.
Aues una vice tcnuerunt consilium suum. Inter quas fuit
filius Bubonis. Maler vero eius, Bubo, volens ei mittere ali-
qua victualia, qucsiuit aliquod animal expedicioris itineris.
et venit sibi in mentem quod Lcpus csset expeditc currens.
(1) Ep., I, X, 24.
(2) Ep., I, XI, 27.
PABUL.E. 439
vocauitque eum, dicens : Visne pro saiario competenii ire
ad filium in auium consilio consistentem et deferre sibi
aliqua per me transmitenda? Cui Lepus : Libenier ibo; sed
fiiium tuum non agnosco. Dic mihi quibus indiciis in tanta
multitudine reperiam eum et cognosccre queam. Cui Bubo :
Filius meus est candidus et rubicundus, electus ex mitibus.
Ad hec Lepus : Adhuc dic mihi expressius qualis est filius
tuu8. Et Bubo : Respice in me et considera diligenter omnia
mei corporis lineamenta ; talis est filius meus. Et dixit Lepus :
Certe, si talis est filius tuus, nihil habet in se pulcritudinis
nec dignum dilectionis.
Hinc est quod dicitur :
Si quis amat Ranam, Ranam putat esse Dyanam.
LIV. — [LEO, LUPUS ET SUS.]
Alia de eodem.
Leo vna die fecit ceteris animalibus solempne conuiuium,
et dedit varia et delicata cibaria. Completo igitur conuiuio,
Lupus, rediens versus domum suam, reperit Suem horridam
cum porcellis suis, et, ea salutata, dixit : Dic, bona comater
mea, non fuisti ad istud nobile festum Leonis? Respondit :
Non; sed dic mihi, compater, fuiine nobile, vt dicis? Cui
Lupus : Ita certe, nobile et fertilissimum variis et delicatis
cibariis refertum. Et dixitSus : Fuitne inter illacibariadrasca?
Cui Lupus : Fy, absit illa ! Totum festum violasset, si affuis-
set. Et Sus : Certe et ego magis apprecior et commendo quam
alia fercula generis cuiuscumque.
luxta illud vulgare, quod quis magis amat, magis laudat.
LV. — [SCRABO ET EJUS UXOR.]
Alia de eodem.
Scrabo quadam die volauit per amigbolas (1) et pomos flo*
rentes, per rosas et lilia, per crocum et violas, et nihil sibi
(i) Ainsi pour amygdalas.
440 JOHANNIS OE SCHEPEYA
placabiie repcrit, in quo quiescendo resideret. Tandem rediit
ad stcrcora boum et porcorum, vbi inuenit vxorem suam et
filios. Quesiuit igitur vxor eius vnde veniret et vbi tam diu
tardasset. Qui respondit : Gircuiui arbores et flores, prata et
nemora; sed nusquam inueni tam amenum et tam odoriferum
locum, sicud istum. Hic requies mea, quoniam elegi eam.
luxta illud :
Sordibus imbuti nolunt dimittere sordes.
LVI. — [YDRUS ET COCODRILLUS.]
De malicia et ft*aade dyaboli et hominis.
YdruSy animal Gocodriilo inimicum, inuoluit se in arena,
in qua Gocodrillus quiescere solet, et, illo dormiente, intrai
latenter in ventrem eius et occidit eum.
luxta illud Job, xli (1) : Abscondita est in terra pedica
eius et decipula eius super semitam.
LVII. — [VESPA ET ARANEA.]
Alia de eodem.
Vespa dixit [ad] Araneam : Nihil valcs, quia semper manes
in foramine tuo. PIus volarem in vna die quam tu ambularos
per centum. Respondit Aranea : Veni in domum meani; viJe-
bis quantum valeo et qualem apparatum habeo. Habeo eniiii
cortinam miri operis ; veni vidore eam, vt com(m)edas et bibas
in ea. Annuit Vespa, ct vcnicns in telam Aranee ita irretila
est, quod euaderc non potuit. Quod videns, Aranea exiit de
foraminc suo et occidit eani. •
Vt dicere possit illud Threnus, i (2): Expandit ret(h)e peiii-
bus meis et cetera. Ilec cortina est pulchra mulier, diuicie el
honores seculi et consimilia.
(1) Ce chiflfre est inexact; c*est du chap. xviii, v. 10, que la citationa
^t6 tiree.
(2) Lamentations dt' Jt'romie, C. i, v. 13.
FABUL^. 4«
LVIII. — [VULPES ET CATUS.]
Alia de eodem.
Vulpes vna die obuiauit Cato et dixit ei : Quo vadis ? Res-
pondit : Yenari quicquam comedendum. Cui Vulpes : Quot
habes cautelas venandi vel eciam pericula euadendi. Respon-
dit Catus : Vnam tantum. Cui Vulpes : Et que est illa? Res-
pondit Catus : Saltus; saliendo enim predam capio; saliendo
canes insequentes euado. Et Vulpes : Certe ego scio viginti,
et adhuc plenum saccum habeo. Veni igitur mecum, et docebo
te cautelas meas. Et annuit Catus. luerunt itaque pariter. Et
veniunt venatores cum canibus ct comibus viriliter insequen-
tes eos. Et ait Catus : Audio sonos cornium et canum; volo
vti cautela mea. Cui Vulpes : Nimis est timidus ; veni audacter.
Appropinquantibus itaque canibus dixit iterum Catus : Nolo
plus exspectare, quia periculum mihi video non modicum im-
minere. Et saltauit in arborem, ascendens in cacumen eius.
Canes vero, Catum pertranseuntes, apprehenderunt Vulpem,
et male tractauerunt. Quod videns, Catus sedens in arborc
exclamauit, dicens : Vulpe, Vulpe, aperi saccum tuum, quia
nunc opus habes.
Tales sunt fraudis amatores, de quibus dicitur Luca, xvi :
Filii huius seculi prudenciores sunt filiis lucis (1). De hac
prudencia dicitur aliud : Perdam sapientes de Ydumea et pru-
dentes de Esau (2). Quod fuitin hac misera Vulpe.
LIX. — [VULPES ET LUPUS IN PUTEO.]
Alia de eodem.
Vulpes venit ad puteum habentem duas situlas, misitque
se in vnam illarum, ct descendit in profundum putei, sperans
inuenire pisces in eo, et nihil inuenit nisi aquam. Et sic ibi
({) Evang. selon S. Luc, C. xvi, v. 8.
(2) Voyez la proph^tic d'Abdias, v. 8.
44S JOHANNIS DE SCHEPEYA
dum esset et non posset per se ascendere, superuenit Lupus a
casu ad puteum, et, audiens Vulpem esse in eo, quesiuit quid
illuc faceret. Bene yenistiy bone compater; descende ad me,
quia hic sunt pisces boni, vt sacieris exeis, quia ego saciatus
sum; vtinam mecum esscs 1 Et dixit Lupus : Quomodo potero
ad te venire? Respondit Yulpes : Superius iuxta te est vnasi-
tula; pone te in eam, et descende. Et Lupus sic fecit. Et, des-
cendente situla cum Lupo, ascendit alia cum Vulpe, et, cum
venissent in mediuni putei, obuiauerunt sibi, et dixit Yulpi
Lupus : Compater, quo vadis? Qui respondit : lam saciatos
sum, et locus inferius arc[t]us est, et non benc caperet nos
ambos. lam ascendo, vt, cum saciatus fueris, te ascendere
faciam saciatum. Cui Lupus : Bene dixisti, vade in pace. YqI-
pes itaque ascendit et in magna tame cucuririt ad siluam.
Lupus vcro, descendens, venit in puteum, et tanto profundius
quanto ponderosior erat, et nihil inuenit in eo nisi aquam ct
lutum, in que miserrime mergebatur vsque ad coUum, ibique
per totam noctem in frigore et famc diem expectabat. Et ecco.
orto iam sole, venerunt rustici ioci iilius ad puteum, vt hau-
rirent aquam, et, dimittentes situlam vacuam, extraxerunt
aliam cum Lupo matido (1) et male habente. Qucm vt viderunt.
multum gauisi sunt, tenentcs eum ct egrcgie fustigantcs.
Ecce quam maliciosc vna maliciosa bestia fraudauit aliam;
vnde conuenienter dicitur Proverbiis, xxvi : Qui operit frau-
dulenter odium, reuelabitur malicia sua(2).
LX. — ^INCANTATOH.j
De vanitate mundane felicitatis.
Quidam incantator transiuit coram regibus et [Jrincipibu^^
et eorum familiis, et omnes sua incantacione cxcccaiiit.
Talis cst diuiciarum habundancia, que quidem excecai
(1) Liscz : madido,
(2) Liber Proverbiorumj C. xxvi, v. 26.
FABUL^. 443
omnes ad quos pcruenit. Toilit enim ab eis proprie fragilitatis
noticiam et diuine seueritatis memoriam. Vnde bene [dicit]
Gencsis xx (1), quod Abimelec dedit mare (2) mille argenteos
in velamen oculorum.
LXI. — [PHILIPPUS FATUUS.]
Alia de eodem.
Quidam nobilis habuit quendam fatuum nomine Philip-
pum, cui dedit vna die nouam tunicam. Fatuus vero indutus
illa tunica, oblitus sui ipsius, discurrit de aula in cameram,
de camera ad coquinam, et sic in alias officinas, clamans et
querens a familia : Vbi est Philippus fatuus, non cognoscens
seipsum propter nouam tunicam.
Vnde Psalmus (3) : Homo, cum in honore esset, non intel-
lexit; comparatus est iumentis insipientibus, etc.
LXII. — LLUDUS SCACCORUM.]
Alia de eodem.
Lusor Scaccorum primo educit omnes scaccos de vnoiacco
et post modum ordinat status eorum, aliquos ponens loco
regum, alios loco reginarum, alios loco militum, alios loco
pauperum qui sunt pusilli, et sic de aliis; et deinde luditur
cum illis et quibusque capitalium, donec venerit admat(h)am.
Quod cum venerit, omnes recluduntur in eumdem saccum
sine accepcione et differentia. Et fit plerumque vt qui ex eis
maioris fuit nominis profundius descendat.
Sic est de prcsenti mundo qui omnes homines producit de
vno ventre terre, et post modum ordinat status eorum, alios
faciens reges et reginas, alios duces et milites, alios mediocres
(1) Genese, C. xx, v. If».
(2) Ainsi pour Sarae.
(3) Voyez psaume xlviii, v. 21.
444 JOHANXIS DE SCHEPEYA
ct paupercs; alii capiunt et rapiunt alios et capiuntur ab
aliis. Etsic iuditur de eis, donec veniat mors; qua veniente,
omncs rcducuntur in vterum prime matris terrae, sine ordine,
difTerencia et personarum accepcione. Vnde Genesis, lu : Terra
es et in terram reuerteris(l), et puluis simul in vnum diues et
pauper. Vnde Boetius, libro II de Consolacione philosophie :
Mors inuoluit capud humile pariter et excelsum; equat sum-
mis infinia.
LXIII. — [TESTUDO ET DOMUS SLA.]
Alia de eodem.
Testudo, pigerrimum animal, portat suam domum supra
se, et ideo non facit nisi paruam dietam.
Sic cst de diuitibus seculi, quod portant sua bona supra se
tanquam serui bonorum, ideo sub se tanquam domini ipso-
rum ; et ideo contingit quod non faciunt nisi paruam dietam
vcrsus paradisum. Nemo enim grauiter oneratus potest cele-
riter ambulare. Vnde bene dicit Veritas super illud : Domine'
ecce reli(n)quimus omnia et secuti sumus te (2). Sic bene qui-
dem fecisli, Petre; non enim sequi bene poteras oneratus.
LXIV. — rsiMIA ET BINI FOETLS.l
Alia de eodem.
Syniia, cum parit, binos solet cdere fcetus; unum tamen
eorum magis diligit alio; nutrit tamen vtrosque cum magna
affeccione, et, cum venator persequitur eos, (magis) dileccio-
rem suniit inter brachia, minus dilectum proicit super dorsum
suuni, et sic fugit cura eis. Sed cum venator, viriliter perse-
quendo, approximat, euni quem tenet in brachiis proicit a se,
vt euadat. Capitur tum cum reliquo fetu miserrime onerata.
quia dorso firmiter adherens proici non vult.
(1) (ienese,G.nr, v. 19.
(2) Voyez TEvangile seion S. Mathieu, C. xix, v. 27.
FABUL^. 445
Sic cst de diuitibus, qui duos fetus nutriunt, diuicias sciii-
cet et peccata, vtrosque multum diiigentes, diuicias tamcn
magis; peccata tanquam obiita post tergum suum proiciunt,
diuicias in manibus meliores semper pre oculis habentes. Scd
cum venit mortis venacio, dilecciorem existentem in manibus,
id estdiuicias, velint, nolint, reiciunt. luxta illud Psalmus (1) :
Relinquunt alienis diuicias suas. Gum minus vero dilecto, id
est cum peccatis que firmiter anime adherent, capiuntur.
luxta illud Apocalypsis, xrv (2) : Opera enim illorum scquun-
tur illos.
LXV. — [LEO ET UNICORNIS.]
De hoste non armando.
Leo, quadam die, fingens se infirmum, obuiauit claudicans
Vnicomi, aduersario suo capitali, ct salutato eo dixit : Quali-
tercumque actum fuerit inter nos hactcnus, remittatur hinc
inde, quod ego vlterius nulli nocere potero, prout vidcs, senio
et variis incommodis debilitatus. Sed multum aiTectarcm
semel loqui cum coniuge mea, que est in deserto, ante mcam
mortem, et peterem a te, si dicere fas est, vt ac[c]om[m]odarc
mihi velis cornu tuum pro podio habcndo in itinere, quia
satis longum et forte est, et tibi remittam illud, quam cito ad
coniugem peruenero, et ad hoc tibi do fidem meam. Vnicor-
nis vero, dictis eius omnibus credcns ct ipsius conficte misc-
rie compaciens, commodauit cornu suum, et sic remansit iner-
mis. Leo vero modicum progrediens fecit insuitum in Vnicor-
nem, et, proprio cornu grauiter vulncrans, deuicit eum. Cui
Vnicornis : Non tam crudelitatis quam infidelitatis rcus es,
qui mihi malum pro bono reddidisti ; sed et fidem prcstitam
perdidisti. Cui Leo : Nescis, fatue, scriptum esse :
Vitam qui prorogat hosti
Derogat ipse sue ; in bello clemencia non est
Hoslibus esse pium.
{{) Voyez le Psaume xlviii, v. 11.
(2) Apocalypsis Joannis apostoli, G. xiv, v. 13.
446 JOHANNIS DE SCHEPEYA
Cui Vnicomis : Et ignoras, o false, quod scriptus {sic) est in
codcm libro :
Yictoria quam nos
Mol(l)imur gladiis, aut nulla sit aut sit honesta.
Non me vicisse dolose
Posteritas legat, et minuat versucia palmam.
Vnde, cum dicitur Ecciesiastico , xu (1) : Non credas
inimico in eternum. Semper, etsi humiliatus vadat et curuus,
custodi te ab iilo; quod satis hic patet.
LXVI. — [HOMO ET ARBORES.]
Alia de eodem.
Homo iieri fecit sibi securim; que, cum facta fuissot.
nihil operari potuit sine manubrio. Venit Homo [ad] arbores.
petens vt ei manubrium darent pro securi sua. Que sibi cor-
dialiter dederunt. Accepto manubrio, aptauit iliud securi, ct
cepit inde prosternere arbores modicas et magnas, dixitque
Quercus ad Fractinum (2) : Merito hec patimur, quia ei pres-
titimus vnde violenciam toi(i)eramus.
luxta illud :
Quod tua culpa facit, sine murmure tu paciaris,
Nec reputes alii mala que iuste raeruisti.
I.XVIl. — -VULPES ET GALLUS.
De hosti non credendo.'
Vulpes esuriens veniebat ad gallinariam : finpebat se gra-
uiter infirmatam ct velle conliteri, rogans vt (iallus, capellanus
suus, exirol ct audirol confessionem suani. Et dixit Gallus :
Expecta vsquo cras, ol voniani ad tc, et faciam quod petis. Cui
Vulpos : Non habetis cortum terminum vito mee, et, si sine
confessione moriar, in poriculum vostrum orit. Et Gallus :
(1) Voyez rEc('l«*siasli(ine, C xii, v. lo.
(2) Ainsi povir Fraxinum.
FABULiE. 447
Fama edentc quod fraudulenta es ct maliciosa et precipue
penes genus nostrum, et ideo timidus sum tibi aperire vel
ad te venire. Et Vulpes : Heu! vbi est caritas, cum deficiat
in sacerdote? Veni, si velis, quia morior, et requirat Deus ani-
mam meam de manibus tuis! Quo audito, Gallus intremuit et
dixit Galline vxori sue : Oportet omnino quod exeam ad eum.
Cui illa : Domine, nullo modo ; multum deceptuosa est, etnes-
citur ad quem finem tendit. Et Gallus : Tanquam vna de stultis
mulieribus locuta es? Nonne mihi cura anime sue tradita est?
Nonne respondebo pro ea? Certe, quicquid euenerit, ego faciam
quod incumbit. Et surgens induxit eam in domum ad locum
secretum, vt audiret eius confessionem. Videns enim Vulpes
sibi competere tempus et locum, Gallum sumens per colluni,
strangulauit eum et asportauit ad siluam.
Ideo competenter dicitur Ecclesiastic, xi (1) : Non om-
nem hominem inducas in domum tuam ; multe enim sunt in-
sidie dolosi.
r.XVIII. — [OVES ET LUPI.]
Alia de eodem.
Lupi cum Pastoribus statuerunt hac condicione concor-
diam, vt Canes suos, qui fuerant causa iurgiorum, eis redde-
ront et firma foret amicicia. Annuerunt Pastores tradendo Lu-
pis Canes, Ouium suonim {sic) cystodes. Quos vt Lupi recepe-
runt, statim in patibulis suspenderunt, et sic cum deposita
formidine totum gregem pro sua voluntate deuorauerunt.
Et ideo dicitur Ecclesiastic, xxx (2) : Qui cito credit,
leuis est corde et minorabitur; quod hic patet.
LXIX. — [LUPUS, SUS ET PORCELLI.]
Alia de eodem.
Lupus esuriens iuit per siluam, quercns predam suam, et
inuenit casu Suem cum porcellis suis, et dixit : Bona domina,
(1)0. XI, V. 31.
(2) Non pas C. xxx, inais C. xix, v. 4.
448 JOHANNIS DB SCHEPEYA
multum esuriOy da mihi vnum de porcellis tuis ad gentaculum.
Cui Sus : Amice, concedo quod petis; sed non est adhuc tem-
pus edendi. Audistine hodie missam? Cui illc : Non. Et Sus :
Consulo quod facias. Prouecte cnim ctatis es et debes aliquid
audire de Deo, priusquam comedas. Vocabo cnim sacerdotes
et clericos, et audies officium, et interim parabitur genta-
culum tuum. Et Lupus : Annuo. Sus igitur, ingrediens siluam,
incepit clamare more suo, et statim venerunt omnes apri, sues,
porci et porcelli ad clamorcm eius, qui fuenint in ailua, et
inuenientes Lupum, suis morsibus miserrime dilaniaucrunty
ita quod, vix viuus euadens, dixit : Non fuit hec missa, sed
miseria. Maledicti sint omnes et cicrici ct sacerdotes istios
congregacionis !
Inde est quod dicitur Ecclesiastic^ ^^ (^) • ^on credas ini-
mico tuo in eternum. Et Joannes, iv (2) : Nolite omni spi-
ritui credere ; sed probate spiritus, etc.
LXX. — [LUPUS ET LEPUS.]
De fnga peccati.
Lupus, obuians vna die Lepori, (et) dixit ci : Tu es animal
modici valoris; cs timiduni ct maiencolia plenum. Cui Lepus:
Et tu cs animal gulosum, rapax et maliciosum. Cui Lupus :
Miser, multum es presumptuosus, qui sic maiori et forciori te
maledicis. Et Lepus : Certe, quantumcumque fueris me maior
et forcior, audeo tecum ceriare, et vadiabo quod vindicam te.
Lupus, hoc audiens, indignalus respondit : Ego annuo. Assi-^
gnatis igitur die et loco certaminis, conueniunt pugnaturi.
Lupus, stridens dentibus, insilitin Leporem; Lepus salit ultra
eum, et semper, cum Lupus credcrct eum capere, Lepus fuit
ad caudam Lupi vcl a laterc, et, cum sic diucius fuisset dimi-
catum, Lopus, volcns Lupum totaliter confundere, arripuit
dircctum cursum per planum, et Lupus eum insequitur, do-
(i) C. XII, V. 10.
(2) Epistola IJoannis apostolif G. iv, v. 1.
FABUL^iS. 449
nec, fatigatus et vlterius progredi non valens, cecidit in ter-
ram, quasi mortuus, vix anelitum suum trahens. Lepus vero,
retrospiciens et videns prostratum terre, rcuertitur, dicens ei :
Redde, miser, quod vadiasti, quoniam deuici te. Cui ille :
Certe mentiris; quomodo vicisses qui nunquam certamen ex-
pectasti, sed semper fuisti in fugiendo ? Et Lepus : Mea fuga
victoria reputanda est, que te sic fatigauit et ad terram pro-
[sjtrauit; quin etiam, qui te non potui dentibus, deuici saltem
pedibus.
Sic fugit et vicit Joseph, Genesi, 39 (1). Vnde Cor. v (2) :
Fugite fomicacionem, etc. Et Augustinus super sentenciam
Prosperi ccxxxv : Meliores sunt qui fugiunt diabolum per-
sequentem, quam qui sequ[u]ntur, cum melius sit eum ha-
bere hbstem quam principem.
LXXI. — [URSLS ET LUPUS.]
De prelatomm negligencia.
Vrsus, iter arripiens ad terram sanctam, dimisit pauculas
oues suas Lupo vicino suo custodiendas, donec reuerteretur,
Lupus recipiens sub iuramento quod bonam curam cis adhi-
beret. Cum autem progressus fuisset Vrsus per tres dietas vel
quatuor, Lupus, certus et securus de Vrsi absencia, vna die
comedit ouem vnam, secunda aliam, ct sic deinceps. Itaque
Vrsus in reditu suo non inuenit nisi duas vel tres intactas.
y Ita est de episcopis absentantibus a suis dyocesibus, quod
iradent animas subditorum etiam sub iuramento presbiteris
custodiendas, qui per ignoranciam vel excogitatam maliciam
omnes perdunt vel perire permittunt. De episcopo non resi-
dente dicitur (3) : Responde, quare dereliquisti pauculas oues
in deserto, etc.? De presbiteris ignaris Ysaias, 86 (4) : Ipsi
(1) Gen^se, C. xxxix, v. 12.
(2) Voyez rEpitre I aux Corinlliiens, non pas C. v, mais C. vi, v. 18.
(3) Voyez les Rois, Liv. l, C. xvn, v. 28.
(4) Proph^tie d*Isaie, C. lvi, v. H.
20
450 JOfiANNIS DE SCHEPEYA FABUL^.
pastores ignorauerunt intelligenciamy etc. De malitiosis lere-
mias, 33 (1) : Ve pastoribus qui dilacerauerunt gregem, etc.
LXXII. — [CASEUS, MUS ET CATUS.]
Alia de eodem.
Quidam, babens caseum, posuit eum in cista saluandum.
Vcnit Mus in cistam et corrodit caseum. Ille vero, volens vin-
dicari de Murc, emit Catuni et posuit in cista. Catus vero de-
uorauit et Murem et caseum.
Sic episcopi ponunt capellanos super parochias, archidia-
conos et officiales super capellanos. CapcIIani deuorant paro-
chianos, archidiaconi et officiales, parochianos et capellanos.
Do quibus dicitur leremia, xii (2) : Pastores demoliti sunt
vineam meam.
LXXIII. — [AQUILA ET PULLI SUI.l
Alia de eodem.
Aquila, luibons pullos, erigil capita oorum contra solem,
ct quos vidot irrouorberatis oculis intueri solem, eos diligit ot
nutrit. Quos aulom solom intuori non possc conspexerit, oos
proicit oxtra niduni.
Sic dobont opiscopi oos, qui oculos somper habent ad
Doum, diligoro ot promouerc, eos vcro, qui oculos statuunt
dcclinare in terram, doiccrc et ab omni promocione facoro
alionos.
EXPLICIT TllACTATUS FABULARUM MORALIUM ESOPl.
(!) Proph6tie de Jer^mie, non pas C. xxxiir, mais C. xxiii, v. 1.
(2) Proph6tie de J6remie, C. xii, v. 10.
LISTE ALPHABfiTIQUE
DES FABLES ET PARABOLES LATINES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
i\bb6 qui reclame lc sommeil (r), page 342 (voir p. 3()(i}.
Abb6 (1*) et les Moines, p. 178.
Abb^ borgne (I') et les Religieux, p. 309.
Abeilles (les) et les Escarbots, p. 206.
Ab^lard (Pierre) et la Maison religieuse, p. 332.
Adam fouette (maitre), p. 334.
Aigle (r) et la Colombe en dispute, p. 414.
Aigle priv6 de la vue par le Corbeau (F), p. 204, 432.
Aigle (r) et ses Petits qu^elle habitue au soleil, p. 185, 450.
Aigle (r), le Rat et rOiselcur, p. 378 (voir p. 182, 302 et 422).
Aigle (r) et la Tortue, p. 182, 302, 422 (voir p. 378).
Aigles (les), les Li^vres ct les Renards, p. 413.
Amoureux en prison ;r), p. 400.
Ane charg^ d*abord de sel, puis d'6ponges (r), p. 413.
Ane v6tu de la peau du Lion (r), p. 410 (voir p. 198;.
Ane qui caresse son Maitre (r), p. 241, 429.
Ane embourb^ (r) et les Crabes, p. 414.
Ane (r) et le Merle, p. 414.
Ane ir) el le Porc, p. 207, 430.
Ane refractaire (1'), le Renard et le Loup, p. 3(>5.
Anesc^uverts depeauxde Lion (les), p. 198 (voirp. 410).
Animal appel^ Harpie (1), p. 401.
Antilope (r), p. 191, 327.
Antoine (sainl) et les Pieges du monde, p. 281 , 320.
Antoine (saint) et le Vase dor, p. 280.
Araign^e {V) et la Mouche prise et tu6e, p. 293.
Araign^e (!'), la Mouche et le Bourdon, p. 220, 424.
432 LISTE ALPHAB£:TIQUE DES FABLES
Araignee (r), sa toile et le vent, p. 189, 260, 326, 422.
Arbre appel6 mpi8£5iov (1'), p. 387.
Arbres qui ^lisent un roi (les), p. 175, 319, 335, 423.
Architas et son Serviteur, p. 312 (voir p. 409).
Aristote apparaissant ^ un LaYque, p. 339.
Aspirant k la condition monacale (1*), p. 243, 313 (voir p. 314).
Assemblee des Souris (!') et le Chat, p. 225, 260.
Ath^nien qui veut passer pour philosophe (1*), p. 242.
Avare moribond (1'), p. 279.
Avocat qui feint d'6tre enrhumd (r), p. 305.
Avocat mourant qui refuse de communier (!'), p. 339.
B
Barbier (le) et rUsurier, p. 325.
Basile (saint), TErmite etTAnge, p. 304.
Belette (la) et le Basilic, p. 312.
Benoit (saint) et le Merle, p. 276.
Bernard (rabb^) et le Clerc qui se confesse h lui, p. 336 (voir p. 398).
Bernard mourant (saint), p. 301.
Bernard (saint) et son plus jeune Frere, p. 276.
Biche (la) et ses Faons abandonn^s par elle, p. 312.
Boeufs (les) et leur Maitre, p. 262.
Bouc(le) etl'Ane, p. 244.
Brebis blanche(la), la Brebis noire, TAne et 16 Bouc, p. 223, i2.S.
Buse qui a tue une Colombe (la), p. 257 (voir p. 185).
Buse (la), son Petit et l'Epervier, p. 181, 258, 437.
c
Cat(5gories d'Arbres (les quatre), p. 395.
Cerf^la Fontainc (le), p. 412, 421.
Chanoine s^culier (le) et la Juive, p. 374.
Chasseur (le) et rabbe Antoine en gait6, p. 333, 408.
Chat dont son Mallre a coup6 la queue (le), p. 287, 390 (voir p. 236\
Chat porte-chandelle (le), p. 296.
Chat (le) et sa jolie Femelle, p. 236 (voir p. 287, 390).
ET PARABOLES LATINES. 453
Chai d6guis6 en Moine (le) 6t le Rat, p. 188.
Chef de voleurs converti par TEv^que (le), p. 369 (voir p. 222).
Cheval orgueilleux (le) et TAne, p. 421.
Chevalier en Palestine (le), p. 265.
Chevalier mort (le) et TExecuteur de ses voloni6s, p. 373.
Chevalier (le) et son Fils, p. 234.
Chevalier (le) et son R^gisseur, p. 325.
Chevaher malade (le) et le Religieux, p. 332, 407.
Chevalier qui gourmande son Serviteur (le), p. 335.
Chien (le)etles deux Hommes, p. 239, 285.
Chien (le) et les Joncs, p. 217.
Chien (le) et rOmbre, p. 232, 418.
Chiens (les), le Cadavre et les Corneilles, p. 194, 308.
Cigale (la) et la Fourmi, p. 435.
Cigogne (la) et le Chat, p. 243.
Cigogne (la) et le Corbeau, p. 185 (voir p. 257).
Cigogne (la) et le Serpent, p. 237.
Ciprien de Carthage et ses D^mons, p. 281 .
Citoyens d'Cph^se (les deux) et Tapotre saint Jean, p. 339.
Clerc luxurieux (le) et la Vierge Marie, p. 368.
Clerc pauvre (le) et le Savant, p. 307.
Colloque entre Moines (un), p. 320.
Compagnons (lesdeux),runv(5ridique ctrautrementeur,p. 201,428.
Compagnons h Paris (les quatre), p. 295.
Comte voleur de grand chemin (le), p. 222 (voir p. 369).
Condamn^ k mort sauv^ par un Ami (le), p. 317.
Conseil du Diable k r\bh6 (le), p. 270.
Constance meprise (saint), p. 320 (voir p. 300).
Convers (le nouveau) et le Sang du Christ, p. 400 (voir p. 269 et 313).
Corbeau (le), laColombe et son Petit, p. 213, 426.
Corbeau (le) et le Renard, p. 242, 257, 419.
Corneille par^e des plumes des autres Oiseaux(la), p. 180, 303, 419
(voir p. 420).
Coucou (le) et TAigle, p. 251.
Coucou (le) et la Brunette, p. 181, 430.
Courtisane (la) et sa Fille, p. 301.
Crapaud (le), son Fils et le Lievre, p. 187 (voir p. 438).
Crapaud (le) et la Grenouille, p. 239.
m LISTB ALPHABfiiTlQUE DES FABLES
D
David et le jeune Esclave 6gyptien, p. 333.
Degr6s de rOrgueil (les trois), p. 409.
Diable qui engage le Moine ^ jeiiner (le), p. 279.
E
Ecoliers au tombeau d'Ovide (les deux), p. 3()8.
£l6phant (r) et les Chasseurs, p. 316, 407.
Elie et le Corbeau, p. 313.
Elie et le Genevrier, p. 322.
Elys6e et le Fer de la hache, p. 275.
Enchanteur (F), p. 249, 442.
Enfant {V) du Pr^tre paYen, p. 277.
£poux empoisonn^s (les), p. 404.
Epoux anglais d^toum^s du suicide (les), p. 321.
Ermite qui se brAle les doigts (!'), p. 291, 367 (voir p. 213).
Ermite qui fait fuir le Diable (F), p. 296.
Ermite meurtrier de son P^re (K), p. 299.
Ermile murmurant contre la Justice divine (!'), p. 376 (voir p. 308
Erniite qui a demande le sommeil (1), p. 306 (voir p. 342).
Ermile a la ville (le jeune), p. 409 (voir p. 28o).
Ermite (T), le Cadavre et TAnge, p. 275 (voir p. 343).
Ermite (F), le Cadavre et les deux Anges, p. 343 (voir p. 275).
Ermite paresseux (1') et TEau lointaine, p. 328.
Ermite (1') et les trois Freres, p. 329.
Ermite (1'), la morl du Riche et celle du Pauvre, p. 28H.
Ermite (V) et les Voleurs, p. 271 (voir meme p., et dcux autrof
fables, p. 292).
Ermites qui se marient (les deux), p. 273.
Ermites el la Femme ^l^gante (les deux), p. 285 (voir p. 409 .
Escarbot qui bat des ailes (l), p. 180.
Escarbot (l) et son fumier, p. 203, 439 (voir p. 283 et 327).
Escarbots (les) et leur fumier, p. 327 (^voirp. 203, 283 el 439 .
fiv^que (1'), son M^decin et son Avocat, p. 267.
ET PARABOLES LATINES. 455
£v6que (r) et son Petit-Fils, p. 328.
fiv^que sarde (r) et le Sarrasin converti, p. 317.
Extatique (1'), le Diable etTAnge, p. 374.
Faucon (le) et le Milan, p. 225, 435.
Faucon (le), les Pigeons et le Grand-Duc, p. 179 (voir p. 426).
Femme qui ne se trouve pas assez belle (la), p. 287, 389 (voir p. 237).
Femme qui confesse tous ses peches (la), p. 398.
Femme n^glig^e pour son mari et 61egante pour les aulres
hommes (la), p. 237 (voir p. 287 et 389).
Femme (la), la Laitue et le Diable, p. 303.
Femme tu6e par le Serpent qu'elle a enfant^ (la), p. 300.
Femme perverse (la) et THostie, p. 324.
Femme infid^le (la), son beau Mari et son lupreux Amant, p. 325.
Fille morte et condamn^e (la mauvaise), p. 315.
Fille du Juif (la) et TAmoureux chr^tien, p. 399.
Fils (le), son vieux Pere et le Roi, p. 244.
Fou (le), p. 249.
Fou dont la maison brAle (le), p. 280.
Fou condamn^ k 6tre pendu (le), p. 302.
Fou (le) et la Temp^te, p. 294.
Fourmis qui demandent un roi (les), p. 177, 334. .
Fourmis (les) et les Porcs, p. 215, 428.
Frere r^vant la vie des Anges (le), p. 333.
Freres brouilles (les deux), p. 284.
Fromage (le), le Piege et les Rats, p. 327 -(voir p. 221).
Fromage (le) et le Rat pris au pi^ge, p. 221 (voir p. 327).
Fromage (le), le Rat et le Chat, p. 194, 305, 450.
Gautier a la recherche de reternelle f^licit^, p. 199.
Geai vaniteux (le), p. 420 (voir p. 180, 303 et 419).
Grange en feu (la), p. 229.
Gr^goire (saintj et son Ours, p. 364.
456 LISTE ALPHABETIQUE DES PABLES
Grenouille qui s'enfle (la), p. 233, 421.
Grenouilles qui 61isent un roi (les), p. 248.
Guenon (la) et ses deux Jumeaux, p. 411, 444.
Guenon (la) et la Noix, p. 218, 434.
Gu(^pe (la) et TAraign^e, p. 202, 440.
Gu^pe (la) et le Serpent, p. 415.
H
Habitants de Wilby (les) et le Lievre, p. 214.
Hache et les Arbres (la), p. 446.
H^r^tique (1') et la Mouche, p. 186.
H^ritier ruin^ par les Usuriers juifs (1'), p. 306.
H^ron (le) et TAigle, p. 438.
Herse (la) et le Crapaud, p. 224, 427.
Hibou condamn^ par Tassembloe des Oiseaux (le), p. 226.
Hibou (le), son Fils et le Lievre, p. 438 (voir p. 187).
Hilaire (saint) etrEnfant ressuscite, p. 288, 391.
Homme qui a perdu ses trois enfants (!'), p. 401.
Homme qui a passe la mer (r), p. 326 (voir p. 228).
Homme suivi par des voleurs (!'), p. 292 (voir mdme p., et deux
autres fables, p. 271 j.
Homme simple qui a mal aux yeux(r), p. 278 (voir m^me pag:e).
Homme condamne a pordre les ycux (1'), p. 310.
Homme chauve et chassieux (V) et les Perdrix, p. 18i.
Hommes (les trois) et TEau troubl^e, p. 342.
Huppe (la) ot le Rossiguol, p. 213 (voir 291 et 367).
Hydre (!') et le Crocodile, p. 192, 440.
I
Ivrogne en enfer (1), p. 272.
Jardinier (le) ot son Ane, p. 413.
Jardinier (le), lo Diable et le Modecin, p. 272, 370.
Jean r6vangoiisto (saint) et la Pordrix, p. 334, 408
J(5r6me fouette (saint), p. 337.
ET PARABOLES LATINES. 457
Jeu d echecs (le), p. ^210, 4;3.
Jeune fllle calomni^e (la), p. 298.
Jeune fille (la) el la sainte Vier{?e, p. 311.
Jeune homme (le) et la petite Vieille, p. 188.
Juge (le) et Tabb^ Moyse, p. 300.
Julien TApostat mortellement blesse, p. 271.
Julien TApostat et le Diable. p. 296, 392.
Jumeaux malades(ies deux), p. 403.
Jusle (le) et le P(5cheur, p. 210.
Laique (le) et le Clerc, p. 205.
Levriers (les), les M^tins et les Loups, p. 432.
Licorne (la), rHomme et les deux Rats, p. 253 (voir p. 217 et
318).
Licorne (la), THomme et les deux Vers, p. 217, 318 (voir p. 253).
Lievres (les) et les Grenouilles, p. 434.
Limacon (le) et ses Cornes, p. 219, 259, 434.
Lion (le) et TAne qui brait, p. 422.
Lion qui cherche des ministres (le) et TAne, p. 240.
Lion (le), TAne et le Coq, p. 411.
Lion (le), les Brebis, le Loup et les Porcs, p. 196.
Lion (le) et la Licorne, p. 445.
Lion (le), le Loup et le Porc, p. 205, 439.
Lion (le), le Loup, le Renard et TAne, p. 256 (voir p. 255).
Lion malade (le), le Loup 6corch6 et le Renard, p. 431.
Lion ;le), le Loup et le Renard associc^s, p. 193, 418 (voir p. 263,
416 et 418).
Lion (le), le Poulain et la Chevre, p. 263 (voir p. 193, 416, et deux
autres fables, p. 418).
Lion(le)etle Rat, p. 261.
Lion (le), les Rats, les Souris et le Chat, p. 209.
Lion dans son antre (le) et le Renard au dehors, p. 412.
Lion f le), le Renard et TAne sans coeur, p. 258.
Lion (le), le Renard et TOurs, p. 416 (voir p. 193, 263, et deux au-
tres fables, p. 418.)
Lion vieilli (le), le Sanglier, le Taureau et TAne, p. 433.
i58 LISTE ALPHABftTIQUE DES PABLES
Louis (le roi) et le Chevalier, p. 298.
Loup qui se confesse au Prfttre (le), p. 406 (voir p. 195 et 270).
Loup devenu Moine qui apprend k lire (le), p. 195 (voir p. 270 et 406).
Loup devenu Moine qui retourne k la forftt (le), p. 270(voirp. 195
et 406).
Loup ^ qui le Renard conseille de p^cher (le), p. 245.
Loup (le) et TAgneau, p. 197, 417.
Lotip (le) et le Bouc, p. 415.
Loup (le) et la Brebis, qu'il invite k rembrasser, p. 361.
Loup (le) et le Ghien gras, p. 436.
Loup (le) et la Cigogne, p. 183 (voir p. 419).
Loup (le) et la Grue, p. 419 (voir p. 183).
Loup (le) et le Lievre, p. 230, 263, 448.
Loup engraiss6 (le) et le Renard, p. 324, 407, 437.
Loup (le), le Renard et TAne, p. 255 (voir p. 256).
Loup (le), la Truie et ses Petits, p. 447.
Loups (les) et les Brebis, p. 447.
M
Macaire (Kabb^) et le Diable arm^ de safaux, p. 289, 392.
Macaire (saint), le moine Theotisle et le Diable, p. 314.
Malson religieuse dans la misere (la), p. 306.
Maltre (le) et le Serviteur d^sob^issant, p. 408.
Maitre parisien bldmantsaint Pierre et saint Paul (le), p. 268.
Malade alt6r6 (le) et TEau benite, p. 281.
Mar^tre empoisonneuse (la), p. 297.
Mari (le), sa splendide Femme et sa malpropre Servante, p. 270.
Martyr (le saint) et le Tyran, p. 337.
Martyre de saint Thomas de Cantorbery i le), p. 290.
Matrone paresseuse (la), p. 392.
Matrone r^putee vertueuse (la), p. 370.
Mendiant (le) et le Riche avare pleurant ensemble, p. 307.
Milan (le) et le Nid de Perdrcaux, p. 211, 428.
Moine de Saint-Laurent-hors-les-Murs (le), p. 284.
Moine amourcux de la fille dun pr^tre payen i le), p. 292.
Moine bienfaisant (le), p. 329.
ET PARABOLES LATINES. 459
Moine d^livr^ du Dragon (le), p. 597.
Moine qni feint de jeiiner (le), p. 379.
Moine flagell^ par le Diable (le vieux), p. 323.
Moine cloitr^ pers6cut6 par son Abb6 et par ses Confreres (le),
p. 321.
Moine envoye par son P^re au desert (le jeune), p. 329.
Moine qui ne cesse de prier (le), p. 307.
Moine (le) et le Basilic, p. 277.
Moine (le saint) et ses Confr^res, p. 298.
Moine cloitr^ (le) et le Mendiant, p. 270.
Moine (le) et TOiseau, p. 295.
Moine (le), la sainte Vierge et le Sangdu Christ,*p. 269 (voir p. 313
et 400.)
Moine Cistercien (le) et le Sang du Christ, p. 313 (voir p. 269 et
400).
Moines tent^s (les deux) et Tabb^ Apollon, p. 322.
Montagne en mal d^enfant (la), p. 434.
Mort ressuscit^ par les larmes du Prdtre (le), p. 274.
Mouche (la) et la Fourmi, p. 246, 420.
iN
Noble qui se fait moine (le), p. 268.
O
Obseques du Loup (les), p. 216 (voir p. 319).
Obseques du Riche (les), p. 319 (voir p. 216).
Odeur de la Panth^re (1*), p. 232.
OEuvres des Hommes (les), p. 338.
Oie grasse (V) et le Corbeau, p. 209.
Oiseauappel^ Freyn-os (F), p. 184, 289.
Oiseau de Saint-Martin (1), p. 183, 289.
Oiseaux qui ^lisent un roi (les), p. 248, 423.
Onagre [V) et TAne, p. 412.
Ours (r), les Brebis et le Loup, p. 449 (voir p. 197).
Parabole du frfire Franrois, p. 327.
Paul cou|iant en deux tles serpenU ct des scorpiuns ^labb^J, |
Paul le simple et son AbbO, p. 3ti [voir p. ii3 et 313).
Paul ^saint) el la Vipere, p. 299.
Paysan invit^ par son Haltre k dloer (le), p. 2tiU, 389.
Faysan (le) el TAne embourbe, p. 328.
Paysan (le) et les Kscarbots, p. 206.
Paysan (le) el le Funiier, p. i«3 (voir p. 203, 327 et (39).
Paysan (le) et les Loups, p. 292 (voir m^me p. et deux «I
fables, p. 271). ,
Paysan (le) malade des yeux et son Voisin. p. i78 (voir ■
page). ,
Peintre (le) et Satan en colere, p. 293.
P6lican atimente par ses Petits (Ic), p. iOo.
P^lican (le) et ses Petila lues, puis rappeles a la vie, p. 229, 1
Pensfie ^'Anselme sur le ctrar humain, p. 36i.
PensiSe dun Vieillard sur Moyse, p. 3*2.
Per^ qui apprend ^ son Fils k se cr^er des amis (le), p. 39i.
Pere ^le) et TEnfant blasphemaleur, p. 315 (voir p. 316).
Pere (ie) eirEnfant voleur, p. 318 (voir p. 3I5|.
Pere de famille (le) et TAspiu avec ses Petits. p. 363.
Pfire de famille (le), les douze Brebis et te Loup. p. 191
p. ii»).
Pere (le vieux), le Fils et le Petil-Fils. p. 245.
Personna^ (le grand) et TEtoupe, p. 290.
Pln5nix qui renalt de sa cendre (le), p, 187.
Philippe le fou. p. ii3.
Pitreons desl. TAigle et rEoervier. n. Igfii^voir n. ITBI
ET PARABOLES LATINES. 461
Poussins qui elisent un roi (les), p. 177.
Pouvoir du moine Gerald (le), p. 283.
Pr^dicateur (le) et son Ane, p. 282.
Pr^tre, fils de la Femme adultere (le), p. 372.
Puce (la) et TAbb^, p. 228.
Q
Quadrupedes (les) et les Oiseaux, p. 433.
R
Rat sauv^ par le Chat (le), p. 227, 425.
Rat (le) et la Grenouille noyee, p. 316, 406 (voir p. 195 et 417).
Rat (le), la Grenouille et le Milan, p. 195, 147 (voir p. 316 et 406).
Rat (le) et ses Petits, p. 253.
Rat de ville (le) et le Rat des champs, p. 190, 435.
Reine reconnaissante (la jeune), p. 396.
Religieuse enterree dans rcglise (la), p. 267.
Religieuse (la sainte), p. 330.
Religieux (le) et le Roi, p. 325.
Religieiix (le saint) et son fidele Serviteur, p. 266.
Renard (le) et TAne se confessant au Loup, p. 255 (voir p. 256).
Renard (le) et le Batelier, p. 218, 431.
Renard dans un puits (le) et la Brebis, p. 261 voir p. 192 et441).
Renard d^guise (le) et les Brebis, p. 222, 424.
Renard (le) et le Chat, p. 212, 441.
Renard (le) et le Coq, p. 198, 446.
Renard qui fait le mort (le), p. 220, 303.
Renard dans un puits (le) et le Loup, p. 192, 441 (voir p. 261).
Renard affam^ (le) et les Poules, p. 221, 424.
Retour du Maitre (le), p. 409 (voir p. 312).
Riche peu charitable (le) et son Serviteur, p. 372.
Riche (le), ses Chiens et le Pauvre, p. 305.
Riche (le) et son Fils qui se cloitre, p. 387.
Riche avide (le) et ses deux Fils, p. 373.
Riche (le) et la Vache de la Veuve, p. 249, 427.
Roi de Ninive (le), p. 278.
462 LISTE ALPHAB£TIQUE DES FABLES
Roi (le) et lc sot Chevalier, p. 265.
Roi malade (le) et le prophete Elie, p. 366.
Roi (le) et les jeunes Epoux gardiens de sonjardin, p. 273.
Roi (le puissant) et le Flux de la mer, p. 275.
Roi de Grfece (le) et son Fr^re, p. 294.
Sage qui crache sur la barbe du Roi (le), p. 13, 304.
Sage (le) et Tlnstituteur de son Petit-fils, p. 299.
Sagittaire (le) et le Rossignol, p. 252.
Saint qui simule la folie (le), p. 300 (voir p. 320).
Salamandre (la) et la Mouche, p. 302, 406.
Salut du Diable k rArehevtV|ue (le), p. 289.
Scorpion (le), p. 402.
Serlon (maitre) et son Compagnon mort, p. 341.
Serment d'un certain Alexandre (le), p. 228 (voir p. 326).
Serpent mourant de froid (le), p. 231, 285, 431.
Serpents (les deux) et le ChevaHer, p. 381.
Serviteur du Roi accusant son Bienfaiteur (le), p. 231.
Singe de TApothicaire (le), p. 410.
Singe (le) et le Renard, p. 429.
Socrale jelant son argont a la nier, p. 271 (voir m(^me p. etdeux
autres fables, p. 292).
Soldats lib(!'r(^s (les d(nix), p. 3H2.
Solitaire repentant (le) et le Diable, p. 398(voir p. 336).
Son^^e du Pr(>tre (le), p. 371.
Sortes de Mouches (les trois), p. 190, 326.
Souris qui cherche un mari pour elle-m^nic ila), p. 234 (voii
p. 384).
Souris qui cherche un mari i)our sa fiUe (la), p. 384 (voir p. 234 1.
Tentatiou dc saint Antoine fla), p. 290.
Tentation de rabb(^ Ars^ne (la), p. 288, 391.
Tentation dc rabbe Athanase (la), p. 288, 391
Tentation dc saint Bcrnard (la), p. 312.
ET PARABOLES LATINES. 463
Tentation de rabbe Zc^non (la), p. 291.
Theodose (rev^que) et le Bloc de glace, p. 254.
Theologien constitue juge (le), p. 338.
Th^ologien laconique (le), p. 282.
Thomas (le mattre parisien) et son Ex^cuteur testamentaire, p. 336.
Tortue port^ant sa maison (la), p. 219, 444.
Truie (la) et la Lionno, p. 414.
u
Usurier malade (Ij et saint Laudomar, p. 310.
V
Vache (la), la Chevre, la Brebis et le Lion, p. 418 (voir p. 193, 263,
416 et 418;.
Vertu de Teau du bain de TEnfant J^sus (la), p. 330.
Vieillard ^claire surla Justice divine (le), p. 308 (voir p. 376).
Vieillard ennemi du vin (le), p. V!A.
Vieillard souvent malade (le). 295.
Vieille (la) et TArchev^que, p. 307.
Vieille qui enduit de beurre les mains de rfivi^que (la), p. 301.
Vieille (la) et le Medecin, p. 415.
Vierge de Fontevraut (la) et le Roi d'Angleterre, p. 311.
Vision d'un SoHtaire (la), p. 335.
Visions d*un Vieillard (les), p. 341.
Voisins (les deux), p. 361.
Voleur devant Tautel (lc), p. 282.
TABLE DES MATlJRES.
PftfM.
PlltKACE VII
KTUDE
SUR LES FABLES ET LES PARABOLES
D'EUDES DE CHERITON,
Sur les anciennes compilations et imitations qoi en lont ifsues
et 8ur les manuscrits
connus et inconnus qui les renferment.
LIVRE L
EIDKS DE CHEHITOX, SES FAHLES ET SES PARABOLES.
CnvpiTRE L — Eudes do Chcriloii 3
ji 1. — Noin do rauteur 3
j5 2. — Lieu de naissancc dc Fautcur 6
ji 3. — Epoquc de rexistencc de Tauteur 17
S 4. — Biographii» d'Eudt»s de Cheriton 2J
(iiiAPiTRE IL — Fablcs d'Eudes de Cheriton 32
Scciion I. — Eudes a-t-il compose un ou plusieurs recueils de
fables? 32
Section 11. — Nombre et classcment des fables 35
Scclion IIL — Date de la composition des fablcs 44
Cii.vpiTHE HL — Manuscrits dcs fables d'Eudes de Cheriton. ... 47
Section I. — Francc 48
1" Hibliothequc Mazarinc 48
Manuscrit 986 48
30
466 TABLE DES MATIERBS.
2* Biblioth^que publique dWrras VO
Manuscrit 184 49
3» Biblioth^que publique de Clermoiit-F«»iTand 51
Manuscrit47 (44) 3!
Section 11. — Allemagne 51
1» Biblioth^que royale de Berlin 5»
A. — Manuscrit Th^ol. lat. 4«, 10 51
B. — Manuscrit Meerman 147 52
2° Bibliolh^ue de TUniversit^ royale de Breslau 52
Manuscrit IV. Q, 126 55
3« Biblioth^que ducale de Wolfenbfitlel 5i
Manusjirit Gude lat. 200 54
4» Biblioth^que royale de Munich 56
A. — Manuscrit2800 56
B. — Manuscrit 8356 5r.
C. — Manuscrit 8947 57
D. — Manuscrit 14749 5«
E. — Manuscrit 10195 59
F. — Manuscrit 16602 60
Section IIL — Angleterre rt<»
!• Biblioth^que du British Museum 60
A. — Manuscrit Arundel 275 60
B. — Manuscrit Arundel 292 62
C. — Manuscrit Ilariey 219 ^W
I). — Manuscrit Add. 11579 Hi
•2® nil»liotli<Miue nodl('ienne tiri
A. — Manuscrit Doiice ^8 \\\\
B. — Maniiscrit Douce 10 1 ♦',«'•
C. — Maniiscrit Doiice 160 ui.
D. — Mamiscrit Dawlinson C 288 •;><
3» Hililiolh^que du collepe du Corpus Chrisli a Canibrid^e. . "^
A. — Manuscrit 441 71
H. — Manuscrit 481 :.:
4<* Bibliolh«'M|ue di' la .Maison de Saint-l*i«'rre a C^iinbridcr. Ti
Seclion IV, — Belgique 7..
Section V. — Ilalie T'»
Bibliotlieque d*Ivree To
Maiiiiscrit 15 Ti>
Section VI. — Suisse Ti»
Bibliotheque publique de Bern** Tfi
Manuscrit 679 T''.
TABLE DES MATIISRES. 467
Pagei,
]h-\pitrk IV. — Editions du texte des fables d'Eudes 78
^UAPiTRK V. — Traductions des fables d'Eudes 80
Section L — Traductions frangaises 85
1. — Traduction anonyme 80
§ 2. — Contes moralis^s de Nicole Bozon 92
{o — Personnalit^ de Tauteur 92
2<» — Gontes moralis^s 93
3<> — Manuscrits 98
A. — Manuscrit 12 de Gray^s Inn 98
B. — Manuscrit 8366 de la Biblioth^que Phil-
lipps 99
G. — Examen comparatif des deux manuscrits. 101
4®— Version latine des contes de Bozon 102
Section 1/. — Traduction espagnole lOO
Chapitre VI. — Paraboles d*Eudes de Clieriton 110
Section L — Examen de ra?uvre 110
§ 1. — Observations preliminaires 110
§ 2. — Sermonnaires b. attribuer ^ Eudes 113
§ 3. — Nomenclaturc des sermons contenus dans les deux
sermonnaires 116
S 4. — Preuves de ridentitd d'origine des fables et des ser-
mons 122
S 5. — Mt^rites de rdcrivain 125
Section IL — Manuscrils 127
§ 1. — Francc 127
1» — Biblioth^uc nationale 127
A. — Manuscrit698 127
B. — Manuscrit 2i59 128
C. — Manuscrit 2593 130
D. — Manuscrit 12418 132
E. — Manuscrit 16506 133
?« — Bibliolhkiue de Bordeaux 135
Manuscril 284 135
§ 2. — Allemagne 136
Biblioth^que royale de Munich 136
Manuscrit2637 136
15 3. — Angleterre 136
!• — Biblioth^que du British Museum 136
Manuscrit Anindel 231 136
2« ~ Biblioth&que du CoII^ge de Baillol u Oxford .... 139
Manuscrit38 139
(68 TABLE DES MATIKRES.
§ 4. — Aulriche 140
Biblioth^ue imperiale de Vieiine 140
A. — ManuscriH579 iH)
B. — Manusciit 2164 140
§ 5. — Manuscrit pris pour base de la publication des ser-
mons 141
Scction UL — fedition 142
LIVRE n.
COMPILATIONS ET IMITATIONS.
Chapitre I. — Fables jointes {\ celles d'Eudes par ses compilateui^. 146
Section I. — Fables et paraboles sp6ciales au manuscrit Harley
219 14X
Section IJ, — Fables et paraboles communes aux manuscrits
Harley 219 et Douce 169 \[\\
SectionllL — Fablcs sp('ciales au manuscrit Gude 200 l.Jf
CnAPiTRE IT. — Fables abreg^es de Jean de Sheppey ICI
.^ 1. — Nolice sur l'auteur 161
g 2. — Examen des fables 462
j^ 3. — Description du manuscrit 16S
ODONIS DE CERITONA FABULiE ET PARABOL.E.
ODONIS DE CERITONA FABUL.€,
EX CORPORIS CHRISTI COLLEr.U CA NTABRI GIENSIS CODICK
MS. LATINO 441 EXTRACTjE.
Incipit Prologus in parabolas magistri Odonis, etc {'w
I. — Qualiter oleirerunt sibi repem ligna 17:;
!•*. — I)e Formicis 177
I^ — Qualiter PuUi eleperunt sibi regem 177
P. — De Al)bale, cibo et Monacbis 178
II. — Dc Niso et Columba et Duce 17<»
TABLE DES MATIERES. 469
PagM.
II». — De Scrabone 180
III. — De Cornice 180
IV. — De Busardo et de nido Ancipitris 181
IV». — De Cucula et Burneta 181
V. — De Tortuca et Aquila 182
VI. — De Ciconia et Lupo 183
VII. — De quadam ave Sancti Martini 183
VIII. — De oculis Calvi lacrimantibus et Perdicibus. ... 184
IX. — De aue qui (sic) dicitur frangens 05 /irenos 184
X. — De Aquila 185
XI. — De Ciconia et Uxore 185
XII. — De Heretico et Musca 186
XIII. — De Fenice (sic) 187
XIV. — De Filio Bufonis et sotularibus 187
XIV». — De Juvene et Vetula 188
XV. — De Catoqui se fecit monachum 188
XV». — De Aranea 189
W^. — De Musca 190
XVI. — De Mure domoslicaet silvestri vel campestri . . . . 190
XVII. — I)e quodam animali quod vocatur Antiplos (sk). . . 191
XVIII. — De Ydro et Cocodrillo exemplum 192
XIX. — De Vulpe et Lupo et situla pulei 192
XX. — De Leone et Lupo et Volpe et Venatoribus 193
XXI. — De Caseo et Rato et Cato 194
XXI». — De Canibus et Comicibus . '. 194
XXI»». — De Mure, Rana et Milvo 195
XXII. — De Lupo qui voluit esse monachus 195
XXIII. — Quod Oves sunt conqueste Leoni de Lupo 196
XXIII». — Quidam commendavit xn Oves compatri suo Lupo. 197
XXIV. — De Lupo et Agno bibentibus 197
XXV. — De Volpe qui (sic) confitebalur peccala sua Gallo. . 198
XXVI. — De Asinis indutis pellibus leoninis 198
XXVII. — De Gautero querente locum ubi semper gauderet. . 199
XXVII*. — De duobus Sociis, uno verace, alio mendace .... 201
XXVIII. — De contentione Vespe et Aranee 202
XXVIII». — De Sc(a)rabone 203
XXIX. — De Aquila et Corvo medico 204
XXX. — De Milite venatore 205
XXX». — Dc Leone qui invit«ivit bestias 205
XXXI. — De Scrabonibus et Rustico 206
XXXH. — De Ape et Scrabono 206
XXXIII. — De Asino et Porco 207
\XXIV. — De Pullo Galline et Milvo 208
XXXV. — De Convivio Leonis et Catti et aIi[or]um 209
XXXVI. — De Auca ct CoiTO 209
470 TABLE DES MATIERES.
XXX VI*. — De quodam iusto rogante Dominom pro quodam
Peccatore 210
XXXVIJ. — De Scacis 210
XXXVII. — De PuJlo indomito 211
XXX VIII. — De Milvo et Perdicibus 211
XXXIX. — Defraudibus Vulpis et Catti 212
XL. — De Corvo et Pullo Columbe 213
XLI. — De Up(p)upa et Philomena 213
XLII*. — De simplicitate solventium censum 214
XLII*». — De industria Formice 215
XLIII. — De Lupo sepulto 216
XLIV. — De Cane stercorante 217
XLV. — De Unicorne et quodam Hominc 217
XLVI. — De Vulpe 218
XLVII. — De Symia 218
XLVIII. — De Testudine 219
XLVIII*. — Item de Testudine 219
XLVIII*». — De Aranea et Musca et Burdone 220
XLIX. — De Vulpe 220
XLIX*. — Aliud exemplum 221
L. — De Vulpe et Gallinis 221
LI. — De fraude Vulpis 222
LI». — De fraude Comitis 222
LII. — De contentionc Ovis albe et Ovis nigre, Asini et
Hirci 223
LIII. — De Traha et Bufone 224
LIV. — De Falcone et Milvo 225
LIV». — De Muribus et Catto et cetera 225
LV. — De Rosa et Volatilibus 226
LVI. — De Mure ct Catto 227
LVI*. — De Pulice 228
LVI*». — De quodam Alexandro iii periculo posilo 228
LVI^ — De Grangia 229
LVII. — De Pellicano 22y
LVIH. — De conlentione Lupi et Leporis 230
LIX. — De Homine qui posuit Serpentem in sinu suo. . . 231
LIX*. — De Horaine ingrato et Socio male remunerante. . 23!
LX. — De Panlhara (sic) 232
LXI. — De Cane et fnisto carnium 232
LXII. — De Rana inflata 233
LXIK — De Filio Militis 234
LXIII. — De Murc qui voluit matrimonium contrahere. . . 234
LXIV. — De pulchra Uxore Catti 236
LXIV». — De quadam Domina 237
LXV. — De Ciconia et Serpente 237
TABLE DKS MATIERES. 471
LXVI. — De Pavone deplumato 238
LXVH. — De Bufone et Rana 239
LXVII». — De Cane et duobus Hominibus 239
LXVIII. — De Asino et Leone 240
LXIX. — De Cane et Asino et Domino suo 241
LXX. — De Caseo et Corvo 242
LXX*. — De quodam Atheniensi 242
LXXI. — De Ciconia et Catto 243
LXXII. — De Claustrali ad idem 243
LXXIII. — De Hirco equitante 244
fAXIII». — De Patre sene et Filio suo et Rege . . • 244
LXXIII'». — De Patre sene et Filio suo 245
LXXIV. — De Lupo et Vulpe 245
LXXV. — De Musca et Formica 246
•
ODONIS DE CERITONA FABULiE QU.CDAM
IN VARIIS XSS. GODICIBUS DISPERS.1^.
1**. — Qualiter Rane elegerunt sibi regem 248
1*. — Qualiter Volucres elegerunt regem 248
XXXVP. — De quodam Stulto 249
XXXVI*. — De quodam Incantatore 249
XLIl. — De quodam Divite multas habente vaccas 249
FABUL^ QUiEDAM
INTKR ODONIANAS IN VARIIS MSS. CODICIBUS DISPKRSiE.
PROLOGUS 250
LXXVI. — De Aquila et Cucula 251
LXXVII. — De Philomela et Sagittario 252
LXXVIII. — De quodam Homine et Unicorni 2o3
LXXIX. — De Mure et Filiis suis 253
LXXX. — De domino Theodosio, Sediensi episcopo 254
LXXXI. — De Lupo, Vulpe et Asino 255
NICOLAI BOZON EXEMPLA QU.CDAM
E GALLICA LINGUA IN LATINAM TRANSLATA.
•
I. — Leo, Lupus, Vulpis et Asinus 256
II. — Vulpis et Corvus 257
III. — Milvus et Lampreda 257
IV. — Bubo, Pullus suus et Accipiter 258
4% TABLE DES MATlfSRES.
V. — Pavo et Predestinacio 258
VI. — Leo, Vulpes et Asinus corde carens 258
VII. — Testudo 259
VIII. — Mures et Catus 260
IX. — Aranea et Ventus 260
X. — Vulpes et Ovis in puteo 261
XI. — Leo et Mus 261
XII. — Boves et eorum Dominus 262
XIII. — Leo, Pullus et Capra 263
XIV. — Lepus et Lupus 263
ODONIS DE CERITONA PARABOL^E,
EX SERMONIBUS SUPER EVANGELIIS DOMIMCALIBUS EXTRACT^.
I. — De quodam Milite proccssiones implcnte 265
II. — De Rege quodam mittente bacones cuidam Militi . . 265
III. — De Rustico et ejus Domino. 266
IV. — De quodam Religioso ct Seculari ei ministrante . . 266
V. — De quadam Moniali valde litigiosa 267
VI. — De quodam Episcopo et ejus Medico et Causidico. . 267
VII. — De quodam Nobili pompam mondi deserente. ... 268
VIII. — De quodam Magistro Parisiensi, ut loqueretur
rogato 268
IX. — De Gallina et PuUis suis 268
X. — De Pelicano et Filiis suis 269
XI. — De Monacho et sanguine Chrisli 269
XII. — De Uxore pulcherrima et pulrida Ancilla 270
XIII. — De Lupo facto monacho 270
XIV. — De Diabolo et Abbate 270
XV. — De Claustrali et Fratre carnali 270
XVI. — De Juliano apostata let<iliter vuiuerato 271
XVII. — De Eremita et Furibus 271
XVIII. — De Socrate et pondere auri 271
XIX. — De Ilortulano, Sathana et Medico 272
XX. — De quodara Ebrio in tormentis 272
XXI. — De Rege quodam potentissinio, Juvenique quodani
pulcherrirao et ejus Uxore 273
XXII. — De duobus Fratribus relinquentibus eremum. ... 273
XXIII. — De quodam Sene recusant(? vinum 274
XXIV. — De quodara resuscitato propter lacrimas Sacerdotis. 274
XXV. — De Elyseo et ferro securis 27.'i
XXVI. — De quodam Eremita et Cadavere fetente 275
XXVII. — De Rege potente, mari jubente ne ascenderet . . . 27:»
XXVIII. — De beato Bernardo et ejus parMilo Fratre 276
TABLE DES MATIERES. 473
XXIX. — De beato Benedicto et Merula 276
XXX. — De abbate Paulo scindente Serpentes et Scorpioncs. 276
XXXI. — De quodam Monacho et Basilisco 277
XXXII. — Quomodo quidam factus est Monachus 277
XXXIII. — De quodam Simplii:e oculos dolente. ....... 278
XXXIV. — De quodam Rustico malum habente in oculo et de
Vicino ejus 278
XXXV. — De Rege Ninivaj 278
XXXVI. — De Diabolo suadente cuidam Monacho quod jeju-
naret 279
XXXVII. — De quodam Monacho se jejunare praitendente. . . 279
XXXVIII. — De quodam Avaro ad extremam horam vita5 sua3 ve-
nieute 279
XXXIX. — De beato Antonio et vasi aureo 280
XL. — De quodam Stulto cum domo sua combusto. . . . 280
XLI. — De beato Antonio laqueos mundi timente 28J
XLII. — De quodam Vispilione a3grotante 281
XLIII. — De Cipriano habente daemones in archa 281
XLIV. — De quodam Fure vestimenta altaris toUente .... 282
XLV. — De quodam Predicatore et ejus Asino 282
XLVI. — De quodam Theologo breviler loquentc 282
XLVII. — De Rustico nutrito in fimo stabuli 283
XLVIII. — De fratre Gisterciensi Geraldo angelos vidente . . . 283
XLIX. — De quodam Monacho Sancti Laurentii 284
L. — De duobus Fratribus discordibus 284
LL — De Gane duos Homines comitante 285
LII. — De duobus Eremitis et Muliere ornata 285
LIII. — De quodam ponente Serpentem in sinu 285
LIV. — De Justi Injustique animis coram Eremita ex cor-
pore exeuntibus 286
LV. — De Muliere qua) pulchriorcm esse desiderat. . . . 287
LVI. — De Murilego cujus cauda abscissa est 287
LVII. — Dc abbate Athanasio et Muliere textrice 288
LVIII. — De quadam Matrona et abbate Arsenio 288
LIX. — De sancto Hilario et quadam Muliere 288
LX. — De Ave quae dicitur Frariflfen* os 289
LXL — De Ave sancti Martini 289
LXII. — De Machario et Diabolo 289
LXIII. — De quodam Archiepiscopo et Diabolo 289
LXIV. — De pontificis Thom® marlyrio 290
LXV. — De quodam Magno stupam accendente 290
LXVI. — De beato Antonio temptato 290
LXVll. — De abbate Zenone temptato 291
LXVIII. — De quadam Peccatrice et quodam Sene 291
LXIX. — De Rustico et Lupis 292
*
474 TABLE DES MATlfSRES.
P&fn.
LXX. — De quodam quem Latrones sequebantur 292
LXXL — De quodam Frati*e concupiscente Filiam Sacerdotis
idolorum 292
LXXIL — De Musca et Aranea 293
LXXIII. — De quodam Pictore et Diabolo 293
LXXIV. — De Fatuo salsas carnes comedente 294
LXXV. — De Rege GrflBcia) et Fratre suo 294
LXXVL — De quodam Sene segrotante 295
LXXVII. — De quatuor Sociis in eodem hospitio 295
LXXVIIL — De quodam Fralre et Ave cantante 295
LXXIX. — De Murilego candelam accensam portante 2%
LXXX. — De Diabolo terrificato a quodam Eremita 296
LXXXI. — De Juliano apostata et Diabolo 296
LXXXII. — De quodam Monacho et Dracone 297
LXXXIII. — De Noverca et Privignis suis 297
LXXXIV. — De quadam Puella et quodam Leccatore 298
LXXXV. — I)e Milite quodam regis Ludovici 298
LXXXVI. — I)e quodam Sancto et Fratribus suis loquentibus. . 298
LXXXVII. — De Sancto Paulo et Vipera 299
LXXXVIII. — De Diabolo et de Eremita et ejus Patre interfecto . 299
LXXXIX. — De quodam Sapiente et de Nepotis sui Magistro . . 299
XC. — De Sancto quodam se fatuum simulante 300
XCI. — De quodam iudice et abbate Moyse 300
XCII. — De Muliere Serpentem pariente. 300
XCni. — De quodam Episcopo et quadam Vetula 301
XCIV. — De quadam Meretrice et ejus Filia 301
XGV. — De beato Bernardo Claravallensi moriente 301
XCVI. — De Torluca et Aquila 302
XCVII. — 1)0 Salamandra et Musra 30*2
XCVIII. — De quodam Stulto ad suspendenclum condemnato. . 302
XCIX. — Do Vulpo so morluam rmgente 303
C. — De quadani Muliere laotucani coraedonto 303
CI. — De Cornice alionis plumis ornata 303
CII. — De Philosopho quodam spuonte in barham Hegis. . 304
CIII. — De Sancto Basilio ot quodam Eromita 304
CIV. — 1)0 Divite ot Canihus suis 30o
CV. — De Lof^Msta simulante so non posso loqui ...... 30.»
CVI. — I)e Casoo, Murihus ot Murilego 30o
(^VII. — De quodam Eromita somnum impetrante 3t)6
CVIII. — 1)0 quodam Ha^rode ah Tsurariis JudaMs exha^re-
dato 30»^
CIX. — Do donio Holipiosorum depauperata 306
CX. — De quodam Fratro somper oranto 307
CXI. — Do Clerico paupore ot quodam Magistro 30T
CXil. — De quodam Paupore et quodam Divite. ...... 307
TABLE D£S MATIERES. 475
CXIIl. — De quadam Vetula ct quodam Archiepiscopo . . . . 307
CXIV. — De Gadavere, Canibus et Corbellis 308
CXV. — De Sene, cui Angelus judicia Dei ostendit 308
CXVI. — De Abbate qui unum oculum amisit 309
CXVII. — De quodam condomnato ut oculos amitteret. ... 310
CXVIII. — De Ca}cis et Porco 310
CXIX. — De quodam Feneratore et Sancto Laudomaro . . . 310
CXX. — - De Puella de Fonte Ebraldi et de Rege AngliaD. . . 3H
CXXI. — De quadam Puella advocata a beata Virgine. ... 311
CXXII. — De beato Bernardo a quadam Domina hospitato . . 312
CXXIII. — De Archita offenso a Servienle 312
CXXIV. — De Cerva et Fcetibus suis derelictis 312
CXXV. — De Mustela et Basilisco 312
CXXVI. — De quodam Cisterciensi et Salvatoro 313
CXXVII. — De Corvo et Elia 313
CXXVIII. — De Abbate et Juvene ad religionem transeunte.. . . 313
CXXIX. — De Abbate Pauli simplicis 314
CXXX. — De beato Machario et Diabolo pixides deferente . . 314
CXXXl. — De quodam Sacerdote et Puella defuncta et dam-
nata 315
CXXXII. — De quodam et Filio suo blasphemante 315
CXXXIII. — De quodam ot Filio suo furante 316
CXXXIV. — De Ranula et Mure 316
CXXXV. — De Veriatoribus et Elephante 316
CXXXVI. — De quodam Episcopo Sardinia; et quodam Saraceno. 317
CXXXVII. — De quodam ad suspendium ducto et liberato ab
Amico 317
CXXXVni. — Dt; quodam Unicomi et quodam Homine 318
CXXXIX. — De Divitis mortui funere 319
CXL. — De Lignis quo^rentibus regem 319
CXLI. — De Monachis visiones suas narrantibus 320
CXLII. — De bealo Antonio et laqueis mundi 320
CXLIII. — De Constantio et quodam eum despiciente 320
CXLIV. — De quodam Claustrali et de Abbate et Sociis suis. . 321
CXLV. — De Viro et Uxore se ipsos suspendere statuentibus . 321
CXLVI. — De Elia et Junipero 322
CXLVII. — De duobus Monachis tentatis et abbate ApoUine . . 322
CXLVIII. — De Diabolo mittente sagittam in quemdam Mona-
chum 323
CXLIX. — De Corpore Christi et quadam Muliere 324
CL. — De Renaldo et Isingrino inllato 324
CLI. — De quodam Barbatore et de Feneratore 325
CLII. — De quodam Milite et Bavilo suo 32o
CLIII. — De Regis et Religiosi colloquio 325
CLIV. — De Muliere pulchra, Sponso suo et quodam Leproso. 325
416 TABLE DES MATIfiRES.
1*1««.
, CLV. — De quodam mare transitaro 326
CLVL — De Aranea, tela sua et venlo 326
CLVIL — De Musca 326
CL\TIL — De Antilope et Venatoribus 327
CLIX. — De Scrabonibus et Sterquilinio 327
CLX. — De fratris Francisci parabola 327
CLXL — De Caseo, muscipula et Muribus 327
CLXIL — De quodam Episcopo et Nepotulo suo 328
CLXIIL — De quodam Eremita crasso et Angelo suo 328
CLXIV. — De Rnstico et Asino in fimum caso 328
CLXV. — De quodam Eremita et tribns Fratribus 329
CLXVL — De quodam Monacho beneOco ' 320
CIJlVII. — De quodam Monacho et Patre ejus 329
CLXVIIL — De beaU Virgine et Matrona5 Puero flente 330
CLXLX. — De quadam sancta Religiosa 330
CLXX. — De Petro Abelardo et Religiosis 332
CLXXL — De Milite o^grotante et quodam Religioso 332
CIAXII. — De Davide et Servo iEgyptio 333
CLXXIIL — De quodam Fratre vitam angelicam ducere volente. 333
CLXXIV. — De abbate Antonio et quodam Venalore 333
CLXXV. — De Johanne Evangelisla et Perdice 334
CLXXVI. — De magistro Adamo verberato 334
CLXXVIL — De Formicis et earum Rcge 334
CLXXVIIL — De Lignis regem qua*rentibus 335
CLXXIX. — De Solitarii visione 335
CLXXX. — De Milite et Serviente suo 335
CLXXXL — De magistro Parisiensi Thonia et ejus Executore. . 330
CLXXXII. — 1)0 quoilam Clerioo fleule et al)bate Beniardo . . . 33n
CLXXXIII. — 1)0 Hieroninio ca^so ot dimisso 337
CLXXXIV. — De saucto Marlvro et Tvrauno 337
CLXXXV. — Dc quodam Theologo coustituto judico 338
CLXXXVL — Do Operibus homiuum 338
CLXXXVH. — I)o Aristotele cuidaui Soculari post uioi lom ap[)a-
rente \m
CLXXXVIII. — I)o quodam Legista iu extreuiis laborauto 330
CLXXXIX. — Do duolms Ephesiis et Joauuo apostolo 330
CXC. — 1)0 magislro Serloue et Socio suo post uiorleui oi
apparoute 341
CXCI. — De cujusdam Seuis visiouibus 3i!
CXCII. — I)o quodam Abbato rogitauto Douui 3^2
CXCIII. — 1)0 trihus Viris 342
CXCIV. — 1)0 ciijusdam Seuis vorbo 342
CXGV. — I)»' (puxiam Eromita, Cadavero ot liuotms Autroli';. . 343
TABLE DES MATIERES. 477
VERS ClTfiS PAR EUDES
DANS SES FABLES.
Pa«ea.
S 1. — Anliquitr 344
S 2. — Moyenage 344
r» Vers leonins 344
2° Vers rytlimiques 345
3« Veis leonins et rythmiques 345
4® Vers ordinaire? 340
VERS CITES PAR EUDES
UA.NS SKS SERMONS SUR LES ^VAXGILES DES DIMANCHES
S 1. — Autiquih* 347
S 2. — .Moyen Ako 349
i^ Vers l^ouins 349
2» Vers r^thmiques 333
3<» Vers h^ouins et rythmiques 353
4® Vers oniinaires 354
EX ODONE DE CERITONA
TAM COMPlLAT.t: QUAM IMITAT^ FABUL.f:.
ODOMS UK CERITO.NA FABULIS ADDITA
COLLECTIO PRIMA.
1 (X.XXV;. — Qualiler Rex animalium congrcgavit omnia ani-
malia coram eo et praocepit eis ut omnia
oscularentur ad invicem 361
II (XXXVl). — l)e duohus Vicinis terras conflnes habentibus. 361
III (XXXVIl). — De duobus solutis Militibusin eadem villa habi-
tantibus 362
IV (XXXVIII). — I)e quodam Patrefamilias quemdam (sic) Aspi-
dem habente domesticum 363
V (XXXIX). — I)c beato Gregorio solitariam vitam peragente,
habente Ursum mansuetum 364
VI (XL). — Exemplum Anselmi super eodem 364
VII (XLl). — I)e AsinonoIentevenireadpaiiiamentumLeonis. 365
VIII (XLIl). — De quodam Rege inflrmo, cupiente scire si su-
per hoc moreretur 366
IX (XLIir. — De quodam sancto Heremitaurente digitos suos
ob causam fornicationis evitandiu 367
478 TABLE DES MATIERES.
X (XLIV). — De Clerico luxurioso dimittente fornicari in
quadam vigilia beato) Marios propter amo-
rem ejusdem 36«
XI (XLV). — De duobus Scolaribus sepulchrum Ovidii adeun-
tibus propter eruditionem 36^
XII (XLVI). — De quodam Milite latrone, converso per quem-
dam sanctum Episcopum 361*
XIII (XLVII). — De quodam, opere manuali velud Orlhala-
nus (sie) vivente 370
XIV (XLVIU). — De quadam Matrona, qua; ab omnibus sancta
praedicabatur 370
XV (XLIX). — De quodam Sacerdote, sompniente quod puteus
profundissimus erat ad pedes ejus cilicio
foopertus 371
XVI (L). — De Muliere adulterina mortua, ftlio Sacerdoti
apparenti 372
XVII (Ll). — De quodam Divite, pauca cum pauperibus com-
municante et ob hoc bononim suorum detri-
mentum paliente 37*2
XVIII (Lll). — De quodam Patre duorum Qliorum, divite el
valde cupido 373
XIX (LIII). — De quodam Milite inQrmitatedetento,qui suum
Armigerum executorem suum constituit, etc. 373
XX (LIV). — De quodam contemplationi dedito, desiderante
super omnia scire quid esset Deo accepta-
bilius, cui Sathan apparet 371
XXI (LV). — De quodam Canonico seculari ol Filia cujusdam
Judoii luxuriose adamantibus 3**
XXII (LVI). — DLMiuoJam H(Momi(acoiitraDominum murmu-
vaiite, quia vilani iniquorum in hoc seculu
csse prosperam etviUim bonorum adversam
rommuniter aspicil 376
XXIII (LVII). — De quadam contenlione inler Aquilam et Ra-
lum 378
XXIV (LVIII). — ])«! dtiobus Seipenlibiis debeilantibus et quo-
dam Milite uni eorum adjuvante 381
XXV (LIX). — I)e Mure volente liiiani suam desponsare. . . 3S4
oDONis fabi:lis addita
COLLEGTIO SECINDA.
I (LXXXIX). — I)e qiiodam Filio Divitis oiauslrum intrante. . 3H7
II (XC). — l)e quodam {sic) arbore in parlibus Inde.T, qune
izrioce dicitur IN^redixon :{S7
TABLE DES MATIKRES. 419
III (XCl). — Qualiter RasticusiiiTitatus fuit a Domino suo ad
conviviuin 380
IV (XCII). — l)e Muliere non contenta pulchritudine sua. . 389
V (Xai*). — l)e Murilego pulchro et pingui 390
VI (Xai»>). — l)e abbate Athanasio et Muliere 391
VII (Xai«). — De abbate Arsenio et Matrona 391
VIII (XCII<i). — l)e sancto Hilario et quadam Muliere 391
IX (XCIII;. — De beato Machario abbate in ccUa sua residente. 392
X (XCUl»). — De Juliano Apostata 392
XI (XCIV). — De Muliere delicata et pigra 392
XII (XCV). — Horao quidam monuit tilium suura ut faceret
sibi amicos .394
XIII (XCVI). — I)e quatuor Generibus arborum .395
XIV (XCVII). — De quadam Puella potente et ditissima qu«?
regnum possedit, etc 39ti
XV (XCVIII). — I)equodamSolitarioperviamtransiente(sic)etc. 398
XVI (XCIX). — De quadam Muliere totam vitam suam aperiente
suo Confe.s.sori 398
XVII (C). — De virtute confessionis; qualitervicit Diabolum. 399
XVIII ^CI). — Dt» Filia cujusdam Judfl^i, qua? a quodam Chris-
tiano amore faluo amabatur 399
XIX (CII). — De quodam Fatuo carcori mancipato 400
XX (CIIl). — De quodam noviter Converso 400
XXI (CIV). — De quadam bestia q\w vocatur llarpia. . . . 401
XXII (CV\ — Philosophusnarrat quod quidam amissis Iribus
liberis, etc 401
XXIII (CVI). — De Scorpione 402
XXIV (CVII). — De duobus G<*mellirt jogrolanlibns 403
XXV (CVII»). — De Viro et Uxore 404
onOMS PABULIS ADDITA,
COLLECTIO TEUTIA.
I.NCIPIT TRACTATUS DE DIVERSIS FABULIS 405
I (1). — Primo de Pellieano 405
II XXXVII). - De Lupo et Sacerdoh* 400
III (XXXVIII). — De Salamandra 406
IV (XXXIX). — De Mure et Rana 406
V (XL). — De Reynardo el Lupo 407
VI (XLI. — De quodam Milite et quodam Religioso. . . . 407
VII (XLII). — De Venatore et bealo Antonio 408
VIII (XLIII). — De Magistro et Serviente 408
IX (XLIV). — De Heremita juveni 409
X (XLV). — De Domino ct Famulis 409
\
480 TABLE DES MATIERES.
Pifet.
XI (XLVI). — De vana gloria, arrogantia et superbia 409
XII (XLVII). — De Asino pelle Leonis indulo 410
XIII (XLVIII). — Nota de Symea [et Mercatorel 410
XIV (XLIX). — Item de Symea et PuUis 411
XV (L). — De Leone etAsino 411
XVI (LI). — De Cervo ad fontem 412
XVil (LIIi. — DeOnagro et Asino 412
XVIII (LIll). — De Leone et Vulpe 412
XIX (LVI). — I)e Asino [onusto sale et postea spongia]. . . 413
XX (LVII). — De Asino [et Hortulano] 413
XXI (LVIII). — De Leporibus et Aquilis 413
XXII (LIX). — De Aquila et Columba 414
XXIII (LXl). — De Asino [et Merula] 414
XXIV (LXII). — De Asino [et Cancns] 414
XXV (LXIIl). — De Sue et Lecrna 414
XXVI (LXIV. — De Lupo et Edo 415
XXVII (LXV). — De [Anu et] Medico 415
XXVHI (LXVI). — De Vespa et Serpenle 415
XXIX (LXVII). — De Leone, Vulpe et Urso 416
JOHANNIS DE SCHEPEYA FABULiE, ETC.
Ex FAUULI.S ESOPI SAPIKNTIS, VIRl MORALIS, QUAS TRAXSTULIT ROMULUS
yUIDAM IX LATINUM 417
I. — Lupus ct Agnus 417
II. — Mus el Rana 417
III. — Canis per llumeii (•tunein fereiis 418
IV. — Vacca, Capra, Ovis et Leo 418
V. — L<M), Lupus et Vnl[R*s 418
Vj. — Lnpus et (irus 410
VIL — Vnlpes etCorvus 419
VIIL — Cornicula snperba 41^
1\. — (iraculns et Pavo 42n
X. — Forniica et Musca ...... 42'>
Xl. — Uana rupta et Bos 421
XII. — t]((nus et Asinus 421
XIII. — CtMvus ad foutem 421
XIV. — Asinus et Leo 422
XV. — Tortuca et Aquila 422
XVI. — Aranea, Musca et ventus 422
XVIL — Liijna rej^eni eligentia 42.'<
XVI 11. — Av«'s regem elitienles 423
XIX. — .Vranea, Musca et Burdo 424
X\. — Vulpes esuriens et Gallina} 424
TABLE DES MATIERES. 481
Page».
XXI. — Vulpes et Oves 4*24
XXII. — Ovis alba, Ovis nigra, Asinus et Hircus 42.'>
XXIII. — Mus et Catus 421)
XXIV. — Columba? et Aquila 420
XXV. — Corvus e» Coluinba 420
XXVI. — Traha et Bufo 427
XXVII. — Dives et Vidua^ Vaoca 427
XXVIII. — Milvus et Perdicuni «:uneus. 428
XXIX. — Formica? et Sus 428
XXX. — Duo Socii, failax, verax, et Simiii' 428
XXXI. — Asinus Doniino blandiens 429
XXXII. — Simia et Vulpes 42H
XXXIII. — Asinus et Porcus 430
XXXIV. — Cucula et Buniela 430
XXXV. — Vulpes et Nauta 431
XXXVI. — Serpens et Homo 431
XXXVII. — Leo, Vulpes et Lupus excorialus 43!
XXXVIII. — Leporarii, Mastivi ct Lupi 432
XXXIX. — Aquila exc^^ecala et Corvus 432
XL. — Leo senex, Aper, Taurus et Asinus 433
XLI. — Aves, Quadrupedes et Vespertilio 433
XLII. — Simia et Nuces 434
XLIII. — Lepores et Rana' 434
XLIV. — Mons parturiens 434
XLV. — Testudo et Cornua sua 434
XLVI. — Formica et Cicada 435
XLVII. — Accipiter et Milvus 435
XLVIII. — Mus domestica et rampestris 435
XLIX. — Canis et Lupus 436
L. — Lupus et Vulpes in lardario 437
Ll. — Busardus et Accipiler 437
LIL — Ardea et Aquila 438
LIII. — Buboet L»»pus 438
LIV. — Leo, Lupus et Sus 439
LV. — Scrabo et ejus Uxor 439
LVI. — Ydrus et Cocodrillus 440
LVIL — Vespa et Aranoa 440
LVIII. — Vulpes et Catus 441
LIX. — Vulpes et Lupus in puleo 441
LX. — Incanlalor 442
LXL — Philippus faluus 443
LXII. — Ludus Scaccoruni 443
LXIII. — Testudo et Domus sua 444
LXIV. — Simia et bini Foplus 444
LXV. — Leo et Unicornis 445
31
4K2 TABLE DES MATIKRES.
LXVI. — Homo et Arbores M
LXVII. — Viilpes et Gallus U6
LXVIII. — Oves et Lupi U7
LXIX. — Lupus, Sus et Porcelli U"
LXX. — tupus et Lepus. . 448
LXXI. — Ursus et Lupus 449
LXXII. — Caseus, Mus et Catus 450
LXXIII. — Aquila et Pulli sui 450
LlSTE ALPOABETIQDE DES FABLES ET PARABOLKS 451
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56, rue Jacoh, 56
PARIS
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